Bonjour Inti,
"Pourquoi quelque chose plutôt que rien" est une question autant scientifique que philosophique que le comment l'univers s'organise. Dire que le comment est purement scientifique et le pourquoi essentiellement " Métaphysique" est un réductionnisme ontologique. Ça prouve bien que le positivisme est incapable de dissocier la démarche philosophique de la métaphysique comme étant un prisme idéologique, une philosophie et non pas LA philosophie.
Je suis d'avis en effet que si l'on se place dans une perspective temporelle infini, où il n'y a ni début ni de fin, les questions «pourquoi et comment» ont pour démarche la même réflexion et pour conclusion la même réponse.
Dans mon esprit il est clair que le positivisme est le parent pauvre de la métaphysique, un sous produit, un retranchement de la science de toutes influences métaphysiques qui se veut épistémologique et étalon mesure du réel et irréel. Combien de fois j'ai repris l'exemple du monde bactériologique pour illustrer que de dire que la réalité se limite à la carte scientifique, son empirisme et ses constats n'a rien d'épistémologique mais tout des travers du scientisme. Là réalité universelle ne se limite pas à la carte scientifique. On sait très bien en réalisme philosophique que le territoire " cosmique" est plus vaste, subtil et étendu dans ses fondements et déterminismes universels que ce que nous en savons.
De façon général, j'ai remarqué que les défenseurs du positivisme sont des personnes qui confondent toutes les catégories philosophiques en seulement deux: ce qu'ils comprennent et ce qu'ils ne comprennent pas. C'est le cas notamment de l'utilisateur Vic qui confond sans cesse les catégories épistémologiques, ontologiques et scientifiques.
S'il est facile d'établir une équivalence entre la métaphysique et la relation monde objectif et monde subjectif ( spirituel) il est difficile de faire comprendre au positivisme que la liaison réel et observateur a toujours fait partie du quotidien d'homo sapiens pour l'édification de sa connaissance et interactions avec ses milieux ambiants et que l'empirisme scientifique existe depuis l'aube de l'humanité et que le positivisme n'a rien d'original dans ses prétentions épistémologiques. D'ailleurs le positivisme quantique est en train de reprendre tous les arguments spiritualistes sur les limites du matérialisme comme approche et vision naïve de la réalité universelle voulant qu'il existe une réalité de beaucoup supérieure au monde physique.
Ça m'apparaît assez contradictoire comme position, pourriez-vous élaborer un peu plus ça m'intéresse.
Évidemment une fois sortie du domaine professionnel rien n'empêche l'un et l'autre de se servir de la science et son savoir pour offrir quelques traités de théologie ou athéologie. Ça pullule ici.
Oui c'est normal puisque chacun a sa grille de lecture propre et sa compréhension propre de la réalité. C'est l'une des grandes constatations de la phénoménologie.
Les athées ont souvent la mauvaise tendance à croire qu'il ont le monopole de la raison parce qu'il associe athéisme, science et rationalisme sans se rendre compte que l'hypothèse dieu fait partie de leur démarche en tant que thèse référentielle.
Ce phénomène s'explique surtout parce que dans le monde chrétien évangélique, il est commun de considérer que tout ce qui est complexe est non-nécessaire. Ainsi pour un protestant, tout argumentaire théologique le moindrement complexe sera interprété comme une déviance au message biblique. Hors, si vous alliez sur les forums Catholiques ou Orthodoxes, vous vous apercevriez que la réalité est très différentes et que les chrétiens, qui y sont, sont loin d'être des simples d'esprits et ont une ouverture au domaine scientifique.
Par contre j'ai bien remarqué votre réceptivité à tout argumentaire "matérialiste" valable sur le rapport entre monde naturel et subjectif.
Ça s'explique principalement parce que dans le monde Orthodoxe, on oppose les chose créée aux choses incréées. Les principes organisateurs (Logos) sont incréés, ils existes depuis toujours, le mouvement (Pneuma) est incréé, il existe depuis toujours. Le temps est créé, il existe depuis le commencement (ou plutôt il émerge de la réalité quantique), la vie est créée, elle n'existe que depuis son commencement, etc etc. Dans une telle compréhension de la réalité il est inutile d'opposer la physique à la métaphysique.
Cordialement
Chrétien de Troyes