Justice universelle

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L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
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Crovax

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Justice universelle

Ecrit le 26 févr.06, 05:10

Message par Crovax »

En l'absence de l'idée d'un Dieu, père fondateur de l'univers, les athées n'ont plus quant à leurs principes d'action la possibilité de les fonder sur des commandements divins, sur une justice divine. Se pose à eux alors tout naturellement la question : Existe-t-il une justice universelle en référence à laquelle on pourrait dire d'un homme qu'il est juste ou non, ou, à l'inverse, ne seraient-ce que les hommes ou les sociétés qui par un consensus définissent ce qui est juste?

Il y a comme une exigeance morale de justice universelle en l'homme, car nous ressentons tous comme une rétiscence naturelle à voir souffrir autrui, et si la justice n'était que relative à chacun d'entre nous, sur quelle base pourrions nous dénoncer ou combattre les violeurs ou autres bourreaux? Il serait alors, en effet, impossible de s'y opposer sans référence à une donnée objective, ce que récuse le relativime. L'humanité a besoin d'une justice universelle, sans quoi chacun serait dans la possibilité de commettre les pires atrocités sans être inquiété.

Les habitués de ce forum savent que je suis athée. J'ai donc largement soulevé le problème pour moi-même. Mais qu'entend on exactement par justice universelle? Une justice qui serait applicable par tous et surtout que tout le monde serait en mesure de juger comme bien-fondée. Je fais ici une proposition en rapport à laquelle vous serez libres de dire si elle vous paraît correcte ou non. Car le fait de fonder une justice, ou une morale universelle est le grand problème des athées et je dirai même qu'il s'agit du points faible de leur position. L'enjeu de cette discussion est donc à la fois ambitieux et nécéssaire ; il s'agit de définir une justice universelle.

Figurons nous alors (ou parions, comme dirait Pascal!) que cette justice universelle existe et considérons un homme quelconque. Il serait alors tout à fait possible pour lui de dénoncer l'injustice à travers le monde dans la mesure ou il respecterait la justice, mais qu'en serait-il si il y faisait entorse? Il me semble qu'il serait alors dans l'impossibilité de pouvoir dénoncer ceux qui feraient comme lui sans passer pour un hypocrite, et il ne serait donc pas crédible.

Arrêtons nous ici un instant. Si l'exigeance de justice universelle est fondée sur l'assurance de pouvoir combattre les atrocités de ce monde, pourquoi ne pas fonder notre idée de la justice sur ce même principe? Je m'explique : celui qui commet une entorse à la justice ne pouvant combattre ceux qui agissent de même, ne conviendrait-il pas alors afin de savoir si une action est juste ou non, de se représenter ce que cela donnerait si chacun agissait de cette même façon puis d'apprécier si le résultat serait bénéfique ou nocif pour l'humanité? Il me semble que cela consisterait en une bonne base pour appréhender la justice.

Qu'es ce que cela donnerait en pratique?
Il serait interdit de mentir car si tout le monde mentait plus personne ne croirait personne. Toute communication deviendrait alors vaine ou absurde.
Il serait interdit de voler, car si tout le monde volait la vie en société deviendrait impossible ; il n'y aurait plus de propriété, plus de bien-être pour personne et plus rien à voler d'ailleurs.
etc... etc...

A vous de jouer maintenant, n'hésitez pas à répondre à ce message qui concerne l'ensemble des athées et même des agnostiques. Donnez votre sentiment sur le sujet. Jouons à construire, ensemble, ce qui pourrait ressembler à une justice universelle.

antheus6912

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Ecrit le 26 févr.06, 07:42

Message par antheus6912 »

Le gros problème dans cette démarche , c'est que l'idée d'une justice innée , amène forcement la notion de bien et de mal et remet en cause la subjectivité de ceux ci .
Le juste est celui qui agit en accord avec le bien , l'injuste celui qui agit en accord avec le mal.
Nous ne pouvons batir une justice universelle que grace à un bien et un mal universel et intemporel .
C'est donc voué à l'échec.

Crovax

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Ecrit le 26 févr.06, 09:48

Message par Crovax »

Le gros problème dans cette démarche , c'est que l'idée d'une justice innée , amène forcement la notion de bien et de mal et remet en cause la subjectivité de ceux ci .
Le juste est celui qui agit en accord avec le bien , l'injuste celui qui agit en accord avec le mal.
Nous ne pouvons batir une justice universelle que grace à un bien et un mal universel et intemporel .
C'est donc voué à l'échec.
J'avoue ne pas très bien comprendre la fin du raisonnement... Si aucune justice universelle, je ne le conteste pas, ne puisse être trouvée en rapport à une religion particulière je ne déséspère pas qu'on la trouve en fondant ses principes sur la raison. En effet, la raison n'est qu'une, elle est universelle (1+1 sera toujours égal a 2, peu importe ou et quand on pourrait se trouver).
D'ailleurs pourquoi n'existerait il pas indépendamment de l'idée de Dieu, un bien ou/et un mal absolu?

antheus6912

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Ecrit le 26 févr.06, 10:04

Message par antheus6912 »

Le Bien et le Mal sont des conceptions , ce sont des idées , nullement matérialisables et quantiifiables.
Donc l'idée d'un bien et d'un mal qui seraient absolus nécessite , et c'est malheureux à dire , une forme d'intelligence absolue qui pourrait formuler ce bien et ce mal absolus.
Car si dieu n'ets pas le fondement du mal et du bien quels sont ces fondements ?
-La nature : La nature ne connait aucune loi morale.
-La science : Cela s'appelle du scientisme.

On peut chercher le bien et le mal dans la rationalité . Mais il faut toujours garder à l'oeil que ce sera toujours notre bien et notre mal , à notre époque et à l'endroit où l'on parle.

je suis persaudé que si nous avançions dans le temps , nous recontrerions surement une époque où les principes que nous respectons seront considérés comme le plus pur laxisme . et si nous avançons plus nous seront considérés avec le recul comme liberticides.

Crovax

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Ecrit le 26 févr.06, 10:16

Message par Crovax »

Le Bien et le Mal sont des conceptions , ce sont des idées , nullement matérialisables et quantiifiables.
Donc l'idée d'un bien et d'un mal qui seraient absolus nécessite , et c'est malheureux à dire , une forme d'intelligence absolue qui pourrait formuler ce bien et ce mal absolus.
Car si dieu n'ets pas le fondement du mal et du bien quels sont ces fondements ?
-La nature : La nature ne connait aucune loi morale.
-La science : Cela s'appelle du scientisme.
Je pourrais te répondre par la célèbre citation de Protagoras : <<L'homme est la mesure de toute chose.>>
C'est donc à lui qu'appartient de définir le bien et le mal qui sont des concepts, non à une intelligence absolue ou je ne sais quelles balivernes que des charlatans pourraient encore inventer à ce sujet.
on peut chercher le bien et le mal dans la rationalité . Mais il faut toujours garder à l'oeil que ce sera toujours notre bien et notre mal , à notre époque et à l'endroit où l'on parle.

je suis persaudé que si nous avançions dans le temps , nous recontrerions surement une époque où les principes que nous respectons seront considérés comme le plus pur laxisme . et si nous avançons plus nous seront considérés avec le recul comme liberticides.
Comme je l'ai dis et je le répète (au moins tout le monde aura compris), je ne déséspère pas de trouver une justice universelle, donc atemporelle, avec l'aide de la raison. Si une telle justice est possible elle serait effectivement atemporelle, car 1+1=2, que tu sois a la préhistoire, au moyen-âge ou de nos jours. C'est là d'ailleurs toute la difficulté, que de trouver un bien et un mal qui soient reconnaissables par tous, pour autant qu'ils sont guidés par la raison, et l'on pourrait alors par conséquent les considérer comme absolus.

randudju

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Ecrit le 26 févr.06, 10:25

Message par randudju »

Il existe déjà des règles universelles qui ne sont pas imputées à la religion:

Les droits de l'homme (que la plupart des religions n'appliquent pas soit dit en passant).

On peut également s'appuyer sur ce qui est bien et ce qui est mal par l'affirmation "ne fait pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse à toi"

Ou alors: la liberté de l'individu s'arrête ou commence celle de l'autre.

Les codes civiques de nos pays respectifs sont basés en partie sur ces deux affirmations qui n'on rien de religieuses. Donc je ne vois pas ou est le point faible de l'athéisme sur la notion du bien et du mal...Il relève tout simplement du bon sens et de la raison dans une société ou l'on veut vivre ensemble en paix et le mieux possible.

antheus6912

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Ecrit le 26 févr.06, 10:29

Message par antheus6912 »

Le problème du bien et du mal , d'un point de vue athée , est qu'il faut les construire par rapport à la raison , ce qui réclame un effort intellectuel , qui n'est pas nécessaire lorsqu'on est croyant.
Le croyant se contente d'appliquer des ordres pour faire le bien. c'est la forme la plus basse et la plus dénuée d'intelligence , de la morale.

randudju

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Ecrit le 26 févr.06, 10:42

Message par randudju »

la démocratie est un bon moyen également pour la réflexion et l'argumentation en vue de créer des lois juste et égal pour chacun (enfin en théorie). Le fait que chacun ait son mot à dire, pour critiquer, approuver, construire la société et la façon d'on on a envie d'y vivre, nous responsabilise pour agir du mieux possible.
C'est pas parfait, mais c'est ce qu'il y a de moins pire.
Et c'est bien pour celà que les pays dit "religieux" sont des dictatures ou l'individu doit se soumettres aux lois religieuses en dépit du bon sens du respect et de l'égalité entre hêtres humains

Vovoss

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Ecrit le 26 févr.06, 11:36

Message par Vovoss »

Le problème du bien et du mal , d'un point de vue athée , est qu'il faut les construire par rapport à la raison , ce qui réclame un effort intellectuel , qui n'est pas nécessaire lorsqu'on est croyant.
Le croyant se contente d'appliquer des ordres pour faire le bien. c'est la forme la plus basse et la plus dénuée d'intelligence , de la morale.
Contrairement à toi, quand Jésus nous demande d'aimer notre prochain comme nous-mêmes et qu'Il dit qu'il n'est pas venu abolir la Loi de Moïse mais l'accomplir (les deux sentence ayant le même sens puisqu'Il fut Amour) je n'y vois pas une solution de facilité.

Jésus n'est pas venu donner des règles de vie, Jésus n'est pas venu donner un code civil que les Chrétiens tentent de suivre comme des moutons, Il a dit (et tu le sais probablement, tout son enseignement se résume dans cette phrase) "aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé".

Voilà, je suis Chrétien et je sais ce que je devrais faire pour être juste: Aimer. Où est la facilité là-dedans Anthéus? Où est "la forme la plus basse et la plus dénuée d'intelligence"?

Car Aimer... J'ai une petite idée de ce que cela veut dire. J'ai même parfois aimé. Mais ce fut bien rare... Au mieux, ce que je sais faire actuellement c'est agir comme si j'aimais... Au mieux, ce que je sais faire actuellement c'est d'utiliser mon intelligence afin de savoir ce que ferait à ma place un homme qui aime...

Anthéus tu places l'intelligence au-dessus de tout quand il s'agit de juger le juste (et, avec une morgue surprenante, tu juges même en passant les croyants incapables de réfléchir). Mais l'intelligence, la réflexion, la raison n'est qu'une étape pour déterminer le juste de l'injuste. Celui qui aime, qu'il soit chrétien, juif, musulman, athée, hindouiste, bouddhiste, communiste, etc. n'a pas à réfléchir, il sait "d'instinct" ce qui est juste ou injuste.

Une loi juste n'est pas une loi bien pensée mais une loi d'amour.

Or l'amour, bien qu'universel, n'interdit pas le relativisme temporel et géographique. En effet deux actes en tous points identiques peuvent être faits par des moteurs différents: soit par amour, soit par haine, soit par indifférence (la raison pouvant soutenir chacun des trois moteurs ce qui rend la raison faillible si elle est seule comme dans le cas du "génie du crime").

Ainsi plus que l'acte lui-même, c'est dans le moteur de l'acte que s'inscrit la justice universelle. Malheureusement la justice des hommes ne peut juger que les actes et non les moteurs des actes et c'est pour cela que les lois fixes et rigides sont nécessaires dans une société.

Crovax

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Ecrit le 26 févr.06, 11:59

Message par Crovax »

randudju a écrit :
Il existe déjà des règles universelles qui ne sont pas imputées à la religion:

Les droits de l'homme (que la plupart des religions n'appliquent pas soit dit en passant).

On peut également s'appuyer sur ce qui est bien et ce qui est mal par l'affirmation "ne fait pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse à toi"

Ou alors: la liberté de l'individu s'arrête ou commence celle de l'autre.

Les codes civiques de nos pays respectifs sont basés en partie sur ces deux affirmations qui n'on rien de religieuses. Donc je ne vois pas ou est le point faible de l'athéisme sur la notion du bien et du mal...Il relève tout simplement du bon sens et de la raison dans une société ou l'on veut vivre ensemble en paix et le mieux possible.
Ce sont des principes à l'apparence tout à fait honorable que tu nous cites là cher randudju, mais on pourra remarquer que pour les deux exemples que tu cites, ils ne recouvrent pas les mêmes actions.
"ne fait pas à autrui ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse à toi" et "la liberté de l'individu s'arrête ou commence celle de l'autre."
Et si cela ne me dérange pas que l'autre empiète dans une certaine mesure sur ma liberté? Quelle justice es ce que je devrais appliquer alors? C'est bien toute la difficulté d'une justice universelle.
Quant à moi, si je pouvais résumer ce que j'ai voulu dire dans mon message initial, mon sens de la justice serait plutôt celui qui consiste à "Ne faire que ce qui ne pourrait porter atteinte, ni à la survie, ni à la dignité de l'humanité, si tout le monde agissait comme moi." Que pensez vous de cette morale? Pourriez vous l'adopter?

Je rapelle son fondement en reformulant pour être sûr d'être compris :
Je constate que si tout le monde faisait toujours ce qu'il a envie de faire l'humanité disparaîtrait bien vite et qu'il serait impossible de dénoncer ou combattre une pratique s'il n'y avait pas de justice universelle.
L'exigeance de justice universelle est donc fondée sur la survie de l'humanité et la garantie de sa dignité.
Je constate également que celui qui agit d'une certaine façon définie ne peut pas empêcher tous les autres d'agir de la même façon.
Or pourrait on trouver juste une loi qui menaçerait la dignité ou la survie de l'homme? Certes non, puisque c'est pour défendre ces valeurs même que je cherche à définir une justice universelle.
Si l'on cherche alors à baser notre justice sur l'assurance de la survie de l'humanité et de la garantie de sa dignité, et que je ne saurai empêcher les autres d'agir comme moi, la justice devient l'acte qui ne serait pas nocif si tout le monde agissait de la même façon.

Crovax

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Ecrit le 26 févr.06, 12:06

Message par Crovax »

Voilà, je suis Chrétien et je sais ce que je devrais faire pour être juste: Aimer. Où est la facilité là-dedans Anthéus? Où est "la forme la plus basse et la plus dénuée d'intelligence"?
Cette justice là est impossible à appliquer. Qui choisit d'aimer qui il veut aimer? L'amour est une fatalité qui nous tombe dessus et ne saurait donc faire l'objet d'aucune question morale en ce qu'il ne dépend pas de notre volonté. La question "Faut il aimer l'humanité entière?" ne fait aucun sens.

Ce qu'antheus voulait sûrement dire c'est que tu ne dois certainement pas ton sens moral à ta propre reflexion. Tu as lu la Bible et tu as cru y voir ce qui était de ton devoir. Mais tu n'as pas approfondi, sinon j'ose croire que tu serais arrivé à la même conclusion que moi ci-dessus et que tu aurais pris Jésus pour un idéaliste.

Wiwi

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Ecrit le 26 févr.06, 15:54

Message par Wiwi »

Crovax, tu pousses ta réflexion dans le mauvais sens. Tu appliques à la lettre la seule chose que tu connais, le judéo-christianisme. Hors, en tant qu’athée, la morale n’existe pas. Ce qui veut dire, pas de loi, donc pas de justice. En plus, en voulant parler de justice universelle, tu condamnerais l’humanité à ne pas mûrir. Qu’est-ce qui différencie un athée d’un croyant pratiquant? C’est la raison. C’est donc la dessus que tu dois construire l’avenir.

C’est quoi la justice, mise à part punir? Elle ne pardonne en rien, ne guérit en rien. C’est la haine pour faire taire la haine. La menace pour que tout le monde se tienne à carreaux. Ce système appartient à une humanité infantile, ce que nous sommes, puisque nos sociétés nous apprend à vivre ainsi. On le dois aux sectes devenu religion. Si tu veux sortir de ce dénigrement humain, tu dois réfléchir à une société qui fabrique des hommes et des femmes adultes et non l’inverse. Enseigner à l’humain à réfléchir et non à subir, prendre ces décisions par lui même et non être guidé par des lois, etc. Change l’éducation, et tu changeras le comportement de l’homme et par la même occasion, la société. Aux actes barbare, ce n’est pas la justice qui doit frapper, c’est la réparation, le pardon. C’est la compréhension du pourquoi cet acte, pour la prévention sans menace afin pour qu’il ne se reproduise plus.

Il se fait tard, je dois arrêter mes écrits, mais bon, j'espère t'avoir fait comprendre, que d'un point de vu athée, ta réflexion est celle d'un monothéiste.

Vovoss

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Ecrit le 26 févr.06, 22:34

Message par Vovoss »

Aux actes barbare, ce n’est pas la justice qui doit frapper, c’est la réparation, le pardon.
"Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre [...] Femme, où sont ceux qui t’accusaient? Personne ne t’a-t-il condamnée? Elle répondit: Non, Seigneur. Et Jésus lui dit: Je ne te condamne pas non plus: va, et ne pèche plus."

Dis-donc, c'est sacrément judéo-chrétien ce que tu dis là, j'ai l'impression de lire l'Evangile :D
Cette justice là est impossible à appliquer. Qui choisit d'aimer qui il veut aimer? L'amour est une fatalité qui nous tombe dessus et ne saurait donc faire l'objet d'aucune question morale en ce qu'il ne dépend pas de notre volonté. La question "Faut il aimer l'humanité entière?" ne fait aucun sens.

Ce qu'antheus voulait sûrement dire c'est que tu ne dois certainement pas ton sens moral à ta propre reflexion. Tu as lu la Bible et tu as cru y voir ce qui était de ton devoir. Mais tu n'as pas approfondi, sinon j'ose croire que tu serais arrivé à la même conclusion que moi ci-dessus et que tu aurais pris Jésus pour un idéaliste
.

Disons que cette justice n'est pas imposable de l'extérieur et qu'elle nécessite l'engagement de chacun.

Comme c'est une justice universelle se vivant sur un mode personnel , la loi des hommes, fruit de la réflexion collective, reste nécessaire pour ceux qui n'ont pas encore intégré cette justice ou qui vont à l'encontre de cette justice (l'amoralité et l'immmoralité). Malheureusement la peur du gendarme est souvent le principal opposant au moteur haineux. Mais même si le moteur est blâmable (on agit par peur d'être réprimandé), l'action ainsi contrôlée est un moindre mal pour la société.

Alors oui Jésus était un idéaliste, mais c'était un idéaliste réaliste puisqu'il a appliqué son Idéal jusqu'à préférer la mort plutôt que le trahir (son Père est cet Idéal). De plus il est venu s'adresser à chacun de nous pour la progression de chacun et non avec l'idée de créer un royaume terrestre avec des lois et une justice qui lui serait propre. Jésus, si les Evangiles disent vrai, n'était pas un révolutionnaire qui voulait instaurer un ordre nouveau et idéaliste comme Lénine put le faire.

Ton autre remarque a du vrai: on ne choisit pas d'aimer et certains semblent naturellement plus doués que d'autres pour aimer. En revanche on peut choisir de progresser dans l'amour. On peut, avec le temps, apprendre à aimer. Et un croyant pensera qu'il ne sera pas seul dans cet apprentissage puisque l'Esprit Saint est justement le guide de ce chemin.

Cela va te sembler tout droit sorti d'un missel ce que je dis. Pourtant, ce cheminement qui semble chrétien à première vue, se retrouve dans beaucoup d'autres religions ou philosophies: l'idéal de justice (qui rejoint l'idéal de sagesse) n'a toujours qu'un seul moteur, l'amour.

Crovax

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Ecrit le 26 févr.06, 23:01

Message par Crovax »

Bonjour Wiwi,
Hors, en tant qu’athée, la morale n’existe pas. Ce qui veut dire, pas de loi, donc pas de justice.
Rappelons la définition d'athée qui n'est autre que celui qui ne croit pas que Dieu existe.
D'un points de vue moral, être athée signifie donc simplement que l'on ne fait appel à aucune référence divine pour déterminer ses règles de conduite. En quoi cela lui interdirait-il de baser ses règles de conduite (donc d'avoir une forme de conscience morale et une forme de justice) sur une certaine idée de l'humanité, pour sa préservation ou sa dignité?
Tu donnerais donc raison aux croyants lorsqu'ils annoncent éffrontément qu'un athée ne saurait avoir de morale?
En plus, en voulant parler de justice universelle, tu condamnerais l’humanité à ne pas mûrir. Qu’est-ce qui différencie un athée d’un croyant pratiquant? C’est la raison. C’est donc la dessus que tu dois construire l’avenir.
Dans la mesure où ce serait la raison qui fixerait une justice universelle, celle-ci constituerait au contraire la forme la plus mature qu'il soit possible de trouver ; or comme l'homme a besoin de justice, et j'en parlerai plus loin dans ce message, la forme la plus mature de l'humanité serait celle qui se conformerait à la justice universelle. En effet, tu parles de maturité, d'infantilisation... mais qu'es-ce qui différencie un enfant d'un adulte sinon la facilité avec laquelle il use de sa raison?
C’est quoi la justice, mise à part punir?
La facette répréssive n'est pas l'unique facette de la justice. Ce n'est pas seulement punir lorsque les devoirs sont enfreints. Elle permet, justement par les devoirs, d'assurer la vie en société, et, à échelle plus globale, celle de l'humanité, mais aussi de pouvoir faire valoir ses droits.
Ce système appartient à une humanité infantile, ce que nous sommes, puisque nos sociétés nous apprend à vivre ainsi.
J'ai comme l'impression que tu serais à tendance anarchiste. Seulement tous les athées ne sont pas anarchistes, loin de là, et il suffit de constater que certains d'entre eux militent à gauche, donc pour plus de justice sociale, pour se rendre compte que la justice n'est pas religieuse. Tu sais, tu peux mettre tous les moyens que tu veux dans l'éducation, tu trouveras toujours des brebis galeuses qui voudront n'en faire qu'à leur tête, et on revient sur la nécéssité d'une justice, d'un Etat, qui permettrait de restaurer l'ordre social.
Aux actes barbare, ce n’est pas la justice qui doit frapper, c’est la réparation, le pardon. C’est la compréhension du pourquoi cet acte, pour la prévention sans menace afin pour qu’il ne se reproduise plus.
Je crains que comme notre pauvre ami Vovoss tu ne sombres dans une forme d'idéalisme. D'ailleurs tu parles de réparation... mais au nom de quel principe réparerait on un acte "barbare', pour reprendre tes mots, si ce n'est celui de la justice?
Tu parles également de compréhension. Je crains qu'on ne puisse jamais totalement comprendre les mobiles d'un assassin par exemple, parcequ'il y a toute une vie, toute une somme d'experiences, sur lesquelles il a construit sa personnalité et qui l'ont amené à cet acte odieux.

Crovax

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Ecrit le 26 févr.06, 23:13

Message par Crovax »

Disons que cette justice n'est pas imposable de l'extérieur et qu'elle nécessite l'engagement de chacun.

Comme c'est une justice universelle se vivant sur un mode personnel , la loi des hommes, fruit de la réflexion collective, reste nécessaire pour ceux qui n'ont pas encore intégré cette justice ou qui vont à l'encontre de cette justice (l'amoralité et l'immmoralité). Malheureusement la peur du gendarme est souvent le principal opposant au moteur haineux. Mais même si le moteur est blâmable (on agit par peur d'être réprimandé), l'action ainsi contrôlée est un moindre mal pour la société.

Alors oui Jésus était un idéaliste, mais c'était un idéaliste réaliste puisqu'il a appliqué son Idéal jusqu'à préférer la mort plutôt que le trahir (son Père est cet Idéal). De plus il est venu s'adresser à chacun de nous pour la progression de chacun et non avec l'idée de créer un royaume terrestre avec des lois et une justice qui lui serait propre. Jésus, si les Evangiles disent vrai, n'était pas un révolutionnaire qui voulait instaurer un ordre nouveau et idéaliste comme Lénine put le faire.

Ton autre remarque a du vrai: on ne choisit pas d'aimer et certains semblent naturellement plus doués que d'autres pour aimer. En revanche on peut choisir de progresser dans l'amour. On peut, avec le temps, apprendre à aimer. Et un croyant pensera qu'il ne sera pas seul dans cet apprentissage puisque l'Esprit Saint est justement le guide de ce chemin.

Cela va te sembler tout droit sorti d'un missel ce que je dis. Pourtant, ce cheminement qui semble chrétien à première vue, se retrouve dans beaucoup d'autres religions ou philosophies: l'idéal de justice (qui rejoint l'idéal de sagesse) n'a toujours qu'un seul moteur, l'amour.
Ce que tu m'écris m'attriste beaucoup (sincèrement), car je réalise que tu es victime de l'aspect le plus pervers de la religion chrétienne, soit le fait d'avoir fait d'un homme parfait un exemple. Je suppose que tu dois t'épuiser et te culpabiliser pour atteindre cet idéal de perfection qui consisterait à aimer chaque homme sur cette Terre. Si je pouvais te donner un conseil ce serait celui de ne pas prendre à la lettre ce que la Bible affiche dans les Evangiles.
Je reprendrai une chose dans ton message, c'est tout à la fin lorsque tu dis que le moteur de l'idéal de justice est l'amour. Je ne pense pas ; dumoins en ce qui me concerne cet idéal trouve son origine dans ma fidélité ; Fidélité à une certaine idée de l'humanité.

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