Parce qu'il y a une régression à l'infini, et qu'on ne peut attribuer le je à une de ces instances.Tan a écrit :Etant donné que ce n’est pas clair pour moi, je répète donc la question : pourquoi le « Je » ne peux pas être la conscience d’après toi ? Autrement dit, compte tenu de cette dernière citation que je fais de toi, pourquoi la conscience ne pourrait-elle pas se percevoir elle-même ? Pourquoi « la perception de la conscience » ne pourrait-elle pas être la conscience elle-même ?
Parce que tu dénigres mon argument simplement parce qu'elle est issue de la philosophie. Et quand tu précises rien de plus, ça fait faible comme position. C'est prendre la philosophie pour de la poésie ou de la littérature, la sous-estimez...Tan a écrit :Qu’est-ce que cette drôle d’idée vient faire ici ? Ca n’a rien à voir...
Lorsque tu fais des métaphores, essaye au moins qu’elles aient un rapport avec ce que tu veux illustrer. Ici tu fais une comparaison avec une proposition qui contredit la science, pourquoi ?
Oui d'une certaine manière, mais il s'agit surtout d'une vision rétrospective trop abusive. Peu importe, c'est hors sujet.Tan a écrit :Je comprends, mais de ce point de vue, ce que tu appelles « idéalisme » n’est que la récupération philosophique de la spiritualité. Bouddha et Lao Tseu étaient « idéalistes » sans le savoir.
C'est un autre sujet, mais admettons, d'accord ; et ensuite?Tan a écrit :[...]
Kant, lui, montre qu’il ne parvient pas à sortir de la dualité sujet-objet : pour que le sujet se connaisse, il lui faut se distinguer d’autre chose, en l’occurrence du monde extérieur.
Mais il ne parle ici que de la personnalité, de l’ego. Il existe (potentiellement) chez l’être humain un état de non-pensée où la personnalité disparaît totalement (forcément puisque la personnalité est un amas de pensées), où l’observateur s’efface pour laisser place à l’observation pure. Il n’y a plus de dualité ; il ne reste plus que l’Etre.
Le sujet réalise qu’il n’est pas séparé de l’objet ; il n’y a plus de sujet et d’objet. Il n’y a plus que l’Un.
Nous ne vivons pas dans ces traditions. En français, d'une manière très générale, les parfaits synonymes n'existent quasiment pas. En philosophie, il n'y en a vraiment pas.Tan a écrit :Pour les traditions ésotériques, c’est la même chose. « Espace », « vide », « espace vide » et « néant » sont quatre formules qui reviennent exactement au même.
Comment peux-tu savoir ce qui précédait le Big Bang?Tan a écrit :Je l’ai déjà dit : s’il n’y avait pas les formes, les objets, s’il n’y avait rien, l’espace n’existerait pas pour nous, nous n’en aurions pas conscience. Pour que les notions d’espace et de distance s’actualisent, il faut au moins deux points de référence.
Donc de l’espace vide, ce n’est même plus de l’espace : c’est le vide, le néant. Avant le Big Bang, il n’y avait pas d’espace vide attendant d’être rempli. Il n’y avait rien. Il n’y avait que le non-manifeste, l’Un, l’Etre.
C’est lorsque l’unicité est devenue dualité, puis que la dualité est devenue « dix mille choses » (selon l’expression de Lao Tseu parlant du monde manifeste) que l’espace a semblé faire son apparition.
D’où est-il venu ? « Dieu » l’a-t-il créé pour y loger l’univers ? Bien-sûr que non. Etant donné que l’espace n’est rien, il n’a jamais été créé.
Pour Lao Tseu, il a une pensée fort proche de celle de Plotin. Tout dérive en effet de l'Un chez lui. Lorsque l'unité, cet Un, tente de se connaître (comme si..., car tout est métaphysique) se divise ; en se retournant, il voit non pas l'Un (ce qui est impossible), mais ce qui en émane. L"autre de l'Un, c'est le tout.
Et encore une fois, je veux bien, admettons (ce n'est pas vraiment le sujet), mais qu'en conclues-tu?
D'où le néant forme quoi que ça soit dans l'univers? Je t'invite à développer tes propos ; mais tu t'engages dans un sujet très compliqué, je te préviens.Tan a écrit :Tu parles du monde comme s’il n’était fait que de formes. Mais il suffit de lever la tête par une belle nuit étoilée pour constater que le monde est fait de deux éléments : les choses et l’espace, les formes et l’absence de formes.
Les humains sont complètement identifiés à leur forme physique et mentale. Ils croient ETRE leur forme. Mais l’essence de toute forme est le vide ; tant que la conscience est remplie de pensées, de formes mentales, la conscience ne réalise pas qu’elle est espace, qu’elle est le vide permettant à toute chose d’être.
L'espace, c'est toujours l'espace occupée par quelque chose. Pour simplifier, c'est le principe du tiers exclu : espace ou vide, mais pas les deux.Tan a écrit :Il faut que tu expliques la distinction parce que je ne la vois pas. L’espace en soit n’est rien, donc l’espace vide, c’est le vide.
Tu as oublié l'inférence ici. Il n'y a aucun lien entre "le vide précède la forme" et tout ce qui est avant.Tan a écrit :Les formes physiques existent en trois dimensions spatiales ; il faut donc l’espace des trois dimensions pour qu’elles puissent exister. Si les formes n’avaient pas de dimensions, tu pourrais poser une telle question, mais elles en ont ; elles ne sont pas a-spatiales. Qui dit forme dit espace, ce qui n’est pas étonnant étant entendu que le vide est l’essence de toute chose.
Le vide précède la forme.
(Même problème que plus haut).Tan a écrit :Tu peux le penser, mais cet espace vide est néanmoins nécessaire à l’existence de la table.
Mais précisément, ce "Je" transcendantal est une tare chez Husserl, que Sartre remarque très bien. Il s'agit là aussi d'un reste de l'ego, rien d'autre. Et même s'il y avait une existence transcendante (je dis bien même si), en quoi cette existence pourrait affirmer le libre arbitre?Tan a écrit :Qui a dit qu’il devait y avoir un rapport avec le libre-arbitre ? On parle « d'un Je transcendantal à la Husserl » selon tes propres termes…
Tout est lié de toute façon. L’existence du libre-arbitre est liée à l’existence d’une réalité transcendantale. Nous sommes arrivés à parler de la transcendance en partant du libre-arbitre.
C'est une connaissance illégitime tout simplement, il sera toujours impossible de remonter à jamais.Tan a écrit :Ce n’est pas « une théorie parmi d’autres », c’est la seule théorie validée et fiable décrivant l’évolution de l’univers depuis son origine. Pour l’instant et jusqu’à preuve du contraire, tout ce que nous connaissons, temps inclut, provient du Big Bang. D’après cette théorie, il y a bien eu création, ou apparition si tu préfères, de quelque chose à partir de rien puisque le Big Bang représente l’origine de tout, à part le néant bien-sûr.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le pape Pie XII était un fervent partisan de la théorie du Big Bang, et ce avant même que ses fondements scientifiques fussent parfaitement établis.
Le Big Bang réclame une explication divine parce qu’il oblige à retenir l’idée selon laquelle la nature devait débuter à un instant précis. Je ne vois pas comment la nature aurait pu s’auto-créer. Seule une force surnaturelle se trouvant à l’extérieur de l’espace et du temps aurait été apte à la façonner.
De plus, si la nature n'aurait pu "s'auto-créer" (encore faudrait-il qu'elle le soit), pourquoi Dieu le pourrait? Avec Dieu, on ne résout pas les problèmes, on les déplace.
Je n'ai jamais dit que tu n'avais pas le "choix", tu as bien une volonté ; mais, tu n'as pas le choix de cette volonté. Et si on ne peut dire comment le verre va se briser, c'est bien parce que nous en sommes incapables, mais en tant que réalité indépendante de nous, cela est tout à fait possible.Tan a écrit :[...]
Dans ton histoire de verre par exemple, sans même parler du fait que j’ai LE CHOIX de jeter le verre ou non (ce qui n’aura bien-sûr pas les mêmes conséquences), il est absolument impossible de calculer (prévoir) avant la chute en combien de morceaux celui-ci va se briser, ni les dimensions et la forme de chaque morceau, ni à quel endroit chaque morceau va se retrouver après la chute etc.
Je n'ai jamais prétendu que la moindre petite chose n'avait pas d'importance, bien au contraire. Les interactions sont bien en quantités quasi infinies, je suis tout à fait d'accord ; et chez l'homme, c'est l'ignorance (tout à fait "naturelle") de cela qui le pousse à croire au libre arbitre.Tan a écrit :Les systèmes newtoniens (ce dont tu parles) ne sont pas déterministes parce que les interactions existent en quantités quasi infinies, et parce que le résultat final peut être radicalement différent pour une infime modification des conditions initiales. Par exemple, même la chute d’une pierre sur Mars va perturber la circulation atmosphérique terrestre.
L’atmosphère est le meilleur exemple de ce qu’est un système instable et profondément non-linéaire, raison pour laquelle on sait qu’on ne pourra JAMAIS prévoir précisément la météo à plus de trois jours : il y a une infinité de variables entrant en jeu, et le résultat final est hyper sensible à la moindre minuscule variation des conditions initiales. Or l’univers est un système instable et non-linéaire ; c’est même le premier d’entre eux.
Il s'agit dans cette expérience de l'origine illusoire du libre arbitre. Je veux avant tout des preuves de son existence.Tan a écrit :Mais la question n’était pas de déterminer L’ORIGINE du libre-arbitre ; la question était de dire dans un premier temps qu’il est loin d’être évident, comme tu le laisses croire, que le libre-arbitre n’existe pas.
Dans un deuxième temps, nous pouvons ensuite discuter comme tu le fais pour savoir d’où vient le libre-arbitre. Mais pour cela, il faut déjà que tu admettes qu’il existe. Si tu n’admets pas l’existence du libre-arbitre, point besoin de parler de son origine.
Pourquoi avoir utiliser ces deux termes alors?Tan a écrit :Encore un bon exemple montrant qu’il n’est pas possible de faire de la philosophie (ou de la métaphysique) sans tenir compte de ce que dit la science à propos du sujet dont on parle.
Pourquoi donc?Tan a écrit :Il existe des phénomènes déterministes, et il existe des phénomènes non-déterministes. On pourrait même dire que chaque phénomène déterministe contient une partie non-déterministe.
Par exemple, si l’on pouvait reproduire le film de l’évolution de l’univers depuis le Big Bang jusqu’à aujourd’hui, nous obtiendrions certainement à nouveau des galaxies, des étoiles, de l’hydrogène, du carbone etc.
Par contre, nous n’arriverions pas exactement à la même Voie Lactée, avec le même soleil au même endroit et la même planète Terre dans le même système solaire. Nous obtiendrions d’autres galaxies pouvant accoucher d’autres planètes viables.
Les déterminations sont quasi infinis et ils échappent en partie à l'humain (ce dont je suis entièrement d'accord), mais c'est tout ce que tu as dit ; j'attends toujours de voir en quoi l'univers n'est pas déterminé.Tan a écrit :Bref, résumer en disant « l’univers est déterministe » est parfaitement faux, et tout le raisonnement de Spinoza qui est fondé sur l’idée d’un univers ENTIEREMENT déterministe est par conséquent invalide.
@Voyageur
Je vous répondrai demain, je n'ai plus le temps maintenant.
@desquestions
Vous avez mal fait votre citation ; ce n'est pas moi qui ai dit ça, mais Tan.