D'où vient le Mal ?

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D'où vient le Mal ?

Ecrit le 25 sept.16, 18:15

Message par Ase »

Boum bada Boum boum boum !!!

D'ou vient le mal ?

"D'où vient le mal ?" demande un internaute de croire.com. Le docteur en théologie et en philosophie, assomptionniste, Marcel Neusch, auteur de L'énigme du mal, présente les différentes théories qui cherchent à l'expliquer.

Est-il possible de désigner l’auteur du mal ? Qu’il s’agisse du chômage, de l’échec d’un amour, d’une guerre, de la souffrance ou d’autres maux, la question de l’origine de ces maux est inévitable.
Si, pour certains, on peut se risquer à désigner un coupable, pour d’autres, il semble impossible de remonter jusqu’à l’ultime responsable.
Il ne s’agit pas, ici, d’élucider la responsabilité dans telle situation particulière, mais de poser la question plus générale : d’où vient le mal ? Devant cette question, disait Camus, "Je me sens un peu comme cet Augustin d’avant le christianisme qui disait : Je cherchais d’où vient le mal et je n’en sortais pas."
Pourtant, les théories qui prétendent nous en sortir ne manquent pas.

Le procès de Dieu

C’est la position évoquée par Nietzsche, qui l’attribue aux Grecs. Constatant que le malheur est toujours un "déjà-là", le responsable, c’est Dieu ! Ce procès à Dieu s’envenime au long de l’histoire. Dostoïevski l’a porté à son paroxysme en mettant Dieu au défi de justifier la souffrance des innocents. Ivan Karamazov s’écrie face à ce Dieu injuste : "Ne peut-on pas me dévorer sans exiger de moi que je bénisse Celui qui me dévore ?" La solution de rechange consiste à s’imaginer, à côté du Dieu bon, un autre Dieu, son égal, mais dont toute la nature est pure méchanceté. C’est la solution des manichéens: Le mal ne peut venir que du mal, pensaient-ils. Et ces deux dieux s’affrontent sans que l’un l’emporte sur l’autre. Cette perspective exige malgré tout de croire en une substance étrangère à l’homme : croire en Dieu…

Le Procès de l’homme

Un athée ne peut entrer dans cette perspective. Et certains d’entre eux prétendent que le mal n’est pas hors de l’homme. Mettant en scène le "prêtre ascétique", Nietzsche lui prête ce discours culpabilisant : ""Je souffre : quelqu’un doit être coupable", ainsi pensent toutes les brebis maladive. Mais son berger, le prêtre ascétique, lui dit : "Tu as raison, ma brebis, quelqu’un doit être coupable : mais c’est toi qui es ce quelqu’un, c’est toi-même et toi seulement qui en es coupable - c’est toi-même et toi seulement qui es coupable de toi !""
D’autres, croyant en Dieu et ne voulant pas le mettre en accusation, n’ont d’autre solution que d’accuser l’homme. Ne relevant ni du Dieu de l’Alliance qui a fait une création bonne ni d’un Dieu méchant, l’affirmation d’un deuxième Dieu étant contradictoire avec l’idée même de Dieu, le mal a sa source ailleurs, en l’homme.
"J’ai cherché ce qu’était le péché et j’ai trouvé non une substance, mais détournée de la suprême substance de toi, ô Dieu, la perversité d’une volonté qui se tourne vers les choses inférieures, rejette ses biens intérieurs et s’enfle au-dehors", écrit saint Augustin.
Le mal relève de la responsabilité humaine : voilà la grande découverte d’Augustin... Mais alors comment penser que tout le mal dans le monde soit imputable à l’homme ? Quelque chose dans le monde est déjà détraqué : les douleurs de l’enfantement (Gn 3, 16), le travail pénible (Gn 3, 17), la violence (Gn 6, 1), la mort (Gn 3, 19). Ces maux sont-il du fait de l’homme ? Augustin modifie alors sa réflexion et introduit la notion de péché originel. Le mal est donc imputable pour une part au péché d’Adam.

Mais cette approche n’est pas satisfaisante. Elle ne réussit pas totalement à innocenter Dieu, car la liberté est l’œuvre de Dieu et donc Dieu n’est pas excusé du péché qu’elle commet. Comme l’a noté Pierre Bayle, "s'il (Dieu) a prévu le péché d’Adam, et qu’il n’a pas pris de mesures très certaines pour le détourner, il manque de bonne volonté pour l’homme… S’il a fait tout ce qu’il a pu pour empêcher la chute de l’homme, et qu’il n’ait pu en venir à bout, il n’est donc pas tout-puissant, comme nous le supposions."
Le dilemme est clair : ou Dieu n’est pas bon, ou il n’est pas tout-puissant. De toute manière, il est compromis dans le mal.

Le procès de la finitude

La troisième perspective va rattacher le mal à la finitude du monde. Cette position déplace l’interrogation vers le monde, ou la nature humaine, pour constater que le mal y est déjà en activité, avant toute initiative humaine. Cette théorie n’est pas neuve. Platon l’affirmait : "Il n’est pas possible toutefois ni que le mal s’abolisse, car il est forcé qu’il y ait toujours quelque chose qui soit à l’encontre du bien ni qu’il ait chez les dieux son siège ; mais c’est nécessairement à l’entour de la nature mortelle qu’il circule, ainsi que du monde d’ici-bas".

Conclusion provisoire

Que retenir de ces différentes théories ?
La première, qui attribue le mal à Dieu, et la dernière, qui le repère dans le monde, se répondent, sauf que l’une reconnaît au mal une efficience ontologique, alors que l’autre, plus avertie, y voit une simple déficience dans l’ordre du monde. Elles mettent toutes les deux l’accent sur le mal métaphysique, lequel est à l’origine du mal physique et même moral. Seule la deuxième théorie, malgré ses limites, considère réellement l’homme dans sa liberté et sa responsabilité : elle pointe dans le mal une déficience de la liberté humaine.

Bernanos voyait juste en disant "Dieu a fait libre sa création, voilà le scandale des scandales, car tous les autres scandales procèdent de lui", à commencer par le scandale du mal. Si la responsabilité de la liberté est engagée dans le mal, on comprend d’avance qu’elle puisse être mise en demeure de lutter contre le mal.

Pour la Bible, l’homme se situe en pécheur devant Dieu (Ps 51,7). Mais quand il s’agit de désigner l’auteur du péché, l’Écriture est plus nuancée que les théories que nous venons d’évoquer. L’expérience que fait l’homme biblique est à la fois celle du mal moral, dont il se reconnaît coupable, et du mal physique, qu’il subit. Le récit d’Adam et Eve veut rendre compte de l’un et de l’autre. Dieu n’est pas l’auteur du mal. Selon la Genèse, le bien est antérieur au mal. En introduisant Adam (l’humanité entière), l’auteur biblique désigne une "origine radicale du mal", mais "distincte de l’origine plus originaire de l’être-bon des choses". Autrement dit, l’homme n’est un "commencement du mal qu’au sein d’une création qui a déjà son commencement absolu dans l’acte créateur de Dieu". C’est donc l’homme qui est responsable du mal, bien qu’il soit lui-même une créature comblée de bien.

Cela dit il y a dans la question du péché et du mal une marge d’inexplicable et la véritable question n’est pas "d’où vient le mal ?" déconnecté du concret, mais bien plutôt "pourquoi le mal, qui jusque-là était au loin, m’a-t-il choisi, moi, pour sa victime ! Pourquoi moi ?"

Le mal singulier ne s’accommode pas même d’une explication singulière. Il peut ne pas s’expliquer, rester injustifiable, mais il requiert toujours une présence singulière. Le seul qui aurait pu fournir une explication adéquate du mal est le Christ. Il ne l’a pas fait. Au contraire, il a récusé toutes les explications en cours, mais à aucun moment il ne s’est dispensé de vivre en solidarité avec ceux qui en sont les victimes.

Cordialement,
Ase

Navam

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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 25 sept.16, 21:27

Message par Navam »

Bonjour Ase,

Sujet très intéressant !

D'où vient le mal ? Pourquoi existe-t-il ?

Je vais balancer mes idées comme elles me viennent donc ça risque de ne pas être très structuré, désolé pour les maniaques. ;)

Dans quel monde vivons-nous ? Dans un monde fait de dyades. Pourrions nous connaître et apprécier la lumière si nous vivions dans le noir ? Pourrions-nous apprécier la chaleur si nous ne connaissions que la froideur ? Donc sur ce premier plan je dirais que le mal existe car le bien existe.

Ensuite je pense qu'il faille catégoriser le mal dans 3 sections différentes.
- Le mal que nous imposent les autres
- Le mal que nous impose la Nature
- Le mal que nous nous imposons

Nous avons que très peu d'emprise sur les deux premiers. Par contre nous sommes pleinement responsable du troisième. Il serait donc déjà bon de limiter ce mal là.

Est-ce que le mal nous permet d'apprendre et de comprendre certaines choses ?
- Si j'ai mal au dos par exemple. N'est-ce pas un signe du corps voulant nous dire quelque chose ?
On parle de maladie mais nous pourrions voir la maladie comme un message : "Le mal a dit"

Qu'est ce que la souffrance ou le mal pourrait nous faire comprendre d'autre ?
- Est-ce que nous avons une totale maîtrise de ce monde ?
En supposant que la majorité, si ce n'est la totalité, répondra par la négative à cette question nous pourrions dans ce cas suggérer que le mal nous apprend également le lâcher prise, le non attachement à ce qui est un perpétuel changement. A accepter de ne pas tout maîtriser ...

Le mal dans une optique sans Dieu !
Il n'y a pas besoin de chercher un coupable car le mal pourrait être expliqué par mon premier exemple à savoir le monde de dualité. A partir de là les trois sortes de souffrance permettent de connaître le ou les coupables.
- Les coupables de ma souffrance sont les autres
- Le coupable de ma souffrance c'est la Nature
- Le coupable de ma souffrance c'est moi-même

Le mal dans une optique avec Dieu
Ici ça se complique pour les diverses théories annoncées dans le post principal. Si Dieu existe et qu'il est tout puissant pourquoi le mal existe également ? Ce serait donc soit parce que Dieu est mauvais soit parce qu'il n'est pas tout puissant.
Mais là ce serait considérer notre Nature simplement limitée à notre corps physique, non ? Si nous croyons en Dieu alors nous pensons également être autre chose que simplement un corps physique non ? Donc à partir de là il y a plusieurs choses à comprendre me semble-t-il !
- Que le mal nous permet encore une fois d'appréhender notre réelle Nature.
- Que si nous sommes incarné dans ce corps c'est que nous avons encore des choses à comprendre, à apprendre, à vivre ...
- Que la souffrance fait partie du jeu dans un monde où tout change.
- Que l'expérience justement de ce qui est en perpétuel changement nous permet peut-être de se rapprocher de ce qui en nous ne l'est pas ? ...

Hmmm que dire d'autre ? J'avais plein de choses à dire mais je pense avoir dis l'essentiel. Sinon j'y reviendrai.

Ah oui je finirai par cette citation de François Rabelais : "Ignorance est mère de tous les maux."

J'aime beaucoup cette citation, de une parce qu'elle me parle et de deux car c'est également la vision que donne le yoga.
L'ignorance ou la fausse connaissance est la source de la souffrance, qui en entraîne d'autres par la suite.
Il s'agit d'Avidyā !
K.Y.M. a écrit :C'est la première source de souffrance, la méprise. Elle est à la source des quatre autres. La méprise, c'est de prendre une chose pour une autre. C'est essentiellement la méprise concernant notre vraie nature, concernant Purusha que nous confondons avec notre égo. C'est la méprise entre ce qui est permanent et ce qui ne l'est pas, entre le valable et le non-valable, entre le profane et le sacré. Et toutes les autres méprises, qui font que nous ne voyons pas les choses telles qu'elles sont et que l'on agit de façon erronée à cause de cela, d'où souffrance.
C'est donc également la confusion et l'identification entre celui qui voit et l'objet ...

Au plaisir !
Modifié en dernier par Navam le 25 sept.16, 22:08, modifié 1 fois.
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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 25 sept.16, 22:07

Message par jipe »

Navam a écrit : Ah oui je finirai par cette citation de François Rabelais : "Ignorance est mère de tous les maux."
Au plaisir !
c'est tellement vrais que l'on peu constater chaque jour les effets de cette maxime
merci à toi :hi: (Rabelais aussi)

Navam

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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 25 sept.16, 22:15

Message par Navam »

Salut jipe,
jipe a écrit : c'est tellement vrais que l'on peu constater chaque jour les effets de cette maxime
Oui et c'est bien pour cela que je disais que cette citation me parle. Il est possible de l'observer au quotidien.

Au plaisir l'ami !
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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 26 sept.16, 17:58

Message par Ase »

Salut,

Comme toi, j'estime qu'il y a trois masques du Mal, mais ces masques ne sont pas les mêmes que les tiens : le premier masque (le mal moral), le deuxième masque (le mal physique), le troisième masque (le mal métaphysique).

1: Le mal moral qu'on appelle aussi la volonté maligne, et qui dans le vocabulaire chrétien on parle de péché.
Si dans beaucoup de cas, ce mal-là semble venir on ne sait d'où et se jeter sur nous sans crier gare...dans d'autres cas par contre, nous sentons qu'il a sa racine en l'homme...plus précisément dans sa liberté, il peut donc être imputé à quelqu'un de précis. Cette liberté n'est bien sûr pas absolue, Saint Paul traduira avec finesse cette expérience du mal en Romains 7, 18 "le bien que je veux, je ne le fais pas, et le mal que je ne veux pas, je le fais"... On le voit bien, nous aussi dans nos vies, la où la liberté n'existe pas, le mal semble relever d'une sorte de fatalité...Par contre, à chaque fois que la liberté est en cause, on peut alors parler d'un mal moral : un mal qui est l'absence d'un bien qui "devrait-être" et qui serait effectivement si la liberté n'était pas resté au-dessus de son devoir.
Ce mal-là résulte de la défaillance de la liberté.

2: Le mal physique qu'on appelle aussi la souffrance...et qui résulte de la condition corporelle de l'être humain...
Si l'homme souffre et qu'il finit par être exposé à sa mort, c'est donc en raison de sa contingence. Il y a là une sorte de fatalité ou de mécanisme aveugle, et il serait inutile de chercher un quelconque responsable : nous sommes les témoins d'une pièce sans auteur.
La seule observation légitime que nous puissions faire c'est que ce mal physique vérifie la définition du mal comme un manque : la souffrance est toujours une diminution de notre être physique ou psychique...douloureuse ou indolore...mais toujours une diminution d'être.

3: Le mal métaphysique...rien que ce terme souligne déjà l'imperfection de l'existence terrestre, mais plus généralement encore il souligne la finitude humaine et celle du monde. De toute évidence, ce mal-là pose question : est-ce un mal ? Si la finitude est une limite, un manque-à-être, est-il légitime de dire que c'est un mal ? Ce n'est pas parce qu'un être n'est pas parfait, qu'il y un quelconque mal...
En tout les cas, la question reste ouverte, et si la finitude est un mal, elle n'est pas liée nécessairement à la souffrance, sinon par le désir qu'elle engendre d'un "plus-être", révélant ainsi un voeu de plénitude et de perfection qui l'inscrit au coeur de l'existence.

Bien que j'estime que l'énigme du mal dépasse l'intelligence humaine, et que ce que nous faisons-là n'est que du bricolage intellectuel en but de nous rassurer, car il n'existe pas de théorie globale et unanime sur les raisons d'être du Mal, je pense, comme toi Navam, qu'on peut dire certaines choses non pas sur ses origines, mais sur sa raison d'être, à quoi il sert ?

Nous tous, ne pouvons expliquer les raisons de l'origine du mal, dans ses excès, à part faire des conjectures dessus, mais nous traversons le Mal, nous passons au travers...en permanence... et cela nous questionne...

Initialement, bien avant que les structures religieuses se mettent en place, les gens se questionnaient, ils se demandaient ce qui était juste, bon, et bien. Tout ceci est bien visible et décrit dans les divers textes de la mythologie et des philosophies antiques qui se sont essayé à encadrer les origines du Bien et Du Mal...à les expliquer... On se disait puisque le mal existe, alors le bien aussi et il doit y avoir une cause à leur existence. Par exemple, dans la mythologie grecque, on a crée le mythe de la boite de Pandore : pour se venger du vol de Prométhée, Zeus envoya sur Terre la boîte de Pandore de laquelle une fois ouverte se répandit tous les maux parmi les hommes. Et ainsi le Mal avait une origine céleste. De même, dans les textes chaldéens, le mal est introduit sur Terre et de là la souffrance des hommes, suite à la révolte de ceux-ci contre les dieux. Et dans la pensée judéo-chrétienne, plus précisément dans le texte de la genèse juive, le mal est un mal nécessaire introduit par Dieu... comme punition pour lui avoir désobéi. Du moins, cela à été longtemps le point de vue judéo-chrétien.

Les structures religieuses, mises en place, ont essayé d'encadrer la question du bien/mal par l'idée d'une rébellion de l’Humanité contre la Divinité, le mal étant alors décrit comme un châtiment collectif et héréditaire, c'est-à-dire une fatalité de la condition humaine.
Et l'homme afin de sortir de ce châtiment doit chercher à se réconcilier avec la ou les divinités, à faire un tour sur lui-même et à demander humblement le pardon.

Tout au long de l'histoire, le rapport aux notions de bien et de mal s'est enrichi et étendu, on a cherché à trouver ses origines, lui donner une justification rationnelle, en comprendre sa complexité, sans vrai succès. On peut trouver une belle synthèse faite par Paul Ricoeur (Le mal: Un défi à la philosophie et à la théologie).

Pour ma part, j'estime que la question du rapport Mal/Bien est sous-jacent à la plupart des sujets comme Quel est la valeur de la vie ? Qu'est-ce que le bonheur ? Existe-t-il sans souffrances ? Quel sens donnes-t-on à la Vie ? Quel est notre rapport au monde ? Est-il fondé sur des valeurs morales ou sur des valeurs éthiques ?
Si on y réfléchit cela nous introduit à une problématique qui nous plonge au cœur de l'homme, à sa conduite et à s'interroger sur notre comportement dans la société et envers nos prochains, et à comment je me laisse manipuler.

Concernant ce qu'on pourrait appeler la métaphysique du rapport Bien / Mal, on observe tout un spectre de croyances allant de l'incroyance à la croyance.
Pour les uns, bien et mal, ne sont que des concepts qui traduisent des jugements de valeur subjectifs. Dans la lignée de la philosophie Nietzschéenne, ils pensent qu'il n’y a ni Bien ni Mal et par conséquence pas d'instance supérieure, mais seulement qu'il existe un rapport bon/mauvais, comme qualification. Cette métaphysique se traduisant dans les vies de tout un chacun par son rapport morale-attractive / volonté de réalisation.
Pour les autres, cette métaphysique existe réellement... mais nous échappe par manque d'intelligence.
Pour encore d'autres, ce qui relève du bien est ce qui va dans le sens de la promotion constructive de la vie (sous tous ses aspects), et relève du mal ce qui nie, voir détruit cette promotion. Cette dernière description métaphysique peut se comprendre de diverses manières, mais dans le fond l'idée est de considérer que la vie se déploie à chaque seconde, que la mort n'est qu'une partie intégrante de ce mouvement, et que le mal... cette faiblesse humaine..., et les erreurs que l'on commet participent aussi de ce déploiement.

Pour finir par une maxime, qui m'a aidé à mieux vivre ce rapport du bien au mal (et ainsi de me détacher de certaines préoccupations) est cette idée de ne pas faire à autrui ce que l'on n'aimerais pas qu'ils nous fasse.

Concernant cette ignorance (ou fausse connaissance), c'est celle-là même qui intente un procès à Dieu...
Ignorance et orgueil...deux faces d'une même pièce.
Ce n'est pas pour rien que les Anciens voyaient en tout désir de transgresser la finitude humaine, l'expression de l'orgueil et de l'ignorance, appelant le châtiment des dieux...

Cordialement,
Ase

Hans

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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 28 sept.16, 09:52

Message par Hans »

Shalom,

Grâce à l'Eternel, nous développons le penchant au mal pendant notre évolution spirituelle.
Dans le livre de la Genèse, la connaissance du bien et du mal est représentée par un arbre qui se trouve au milieu d'un jardin.
Le mal n'a pas pour origine un archange constamment rebelle, se nommant "satan" ou "Lucifer".

Hans
Esaie 41:18 Je ferai couler des rivières sur les hauteurs, et des fontaines au milieu des vallées; je changerai le désert en un étang d'eau, et la terre aride en des sources jaillissantes.
https://www.desertpath.net/IndexFr.html

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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 28 sept.16, 12:28

Message par indian »

et si le mal n'était que l'absence de bien...

comme le froid ne serait que l'absence de chaleur :hum:
Unir l'humanité. Un seul Dieu. Les grandes religions de Dieu. Femmes, hommes sont égaux. Tous les préjugés sont destructeurs et doivent être abandonnés. Chercher la vérité par nous-mêmes. La science et la religion en harmonie. Nos problèmes économiques sont liés à des problèmes spirituels. La famille et son unité sont très importantes.

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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 28 sept.16, 18:01

Message par Ase »

Oui indian tu le peux comme je l'ai moi-même fait ci-haut, il faut juste en plus le mettre en rapport avec la liberté

Ase

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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 28 sept.16, 18:07

Message par Navam »

indian a écrit :et si le mal n'était que l'absence de bien...

comme le froid ne serait que l'absence de chaleur :hum:
« L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit. » (Gandhi)
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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 28 sept.16, 23:42

Message par Coeur de Loi »

Un croyant qui ne croit pas au Diable, c'est quelqu'un qui accuse Dieu.

Matthieu 13.27 :
Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire : "Seigneur, n'as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie ?"
28
Il leur répondit : "C'est un ennemi qui a fait cela". Et les serviteurs lui dirent : "Veux-tu que nous allions l'arracher ?"

Les déistes disent : "C'est Dieu le responsable" car ils ne croient pas au Diable comme les chrétiens.
La vérité = la réalité

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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 29 sept.16, 00:52

Message par indian »

Navam a écrit :
indian a écrit:
et si le mal n'était que l'absence de bien...
comme le froid ne serait que l'absence de chaleur :hum:


:) :hi:

Mais y'a un mec qui a dit ca un peu comme ca, avant, aussi :D
Unir l'humanité. Un seul Dieu. Les grandes religions de Dieu. Femmes, hommes sont égaux. Tous les préjugés sont destructeurs et doivent être abandonnés. Chercher la vérité par nous-mêmes. La science et la religion en harmonie. Nos problèmes économiques sont liés à des problèmes spirituels. La famille et son unité sont très importantes.

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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 29 sept.16, 02:37

Message par Navam »

indian a écrit : Mais y'a un mec qui a dit ca un peu comme ca, avant, aussi :D
Hooo même plusieurs ... ;)

:hi:
« L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit. » (Gandhi)
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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 29 sept.16, 02:38

Message par indian »

Navam a écrit : Mais y'a un mec qui a dit ca un peu comme ca, avant, aussi :D

Hooo même plusieurs ... ;)

:hi:

Bien sur :)
Unir l'humanité. Un seul Dieu. Les grandes religions de Dieu. Femmes, hommes sont égaux. Tous les préjugés sont destructeurs et doivent être abandonnés. Chercher la vérité par nous-mêmes. La science et la religion en harmonie. Nos problèmes économiques sont liés à des problèmes spirituels. La famille et son unité sont très importantes.

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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 29 sept.16, 03:35

Message par Ase »

On entend souvent dans la bouche de certains que Dieu est le sujet actif du mal ("Dieu éprouve ceux qu'il aime"...).
Du moins, il rendent Dieu responsable du mal.
Et on entend d'autres personnes en faire un sujet passif, dans la mesure ou Dieu permet le mal.
Et à l'appui, ils se permettent certaines affirmations scripturaires non comprises, comme par exemple lorsque l'auteur biblique fait dire à Dieu "Je fais le bonheur et provoque le malheur" (Isaïe 45, 7) ou encore par exemple "Ne méprise pas mon fils la correction du Seigneur" (Proverbes 3, 11).

Ce genre de prétentions, d'affirmations gratuites, sont choquantes et surtout très fausses. Elles contredisent explicitement cette affirmation de Saint Jacques "Que nul s'il est éprouvé ne dise : c'est Dieu qui m'éprouve... Dieu en effet n'éprouve pas le mal, il n'éprouve non plus personne. Chacun est éprouvé par sa propre convoitise qui l'attire et le leurre" (Jacques 1, 13).

Et Saint Jacques à raison : Dieu n'est pas un Dieu pervers.
Jésus l'a montré : Dieu est un Dieu proche de ceux qui souffrent, sans être impliqué dans leurs souffrance à titre d'auteur.

En conséquence de quoi, un Dieu qui permettrait le mal en vue de nous rapprocher de Lui...est un Dieu dont on ne peut que souhaiter qu'il s'éloigne de nous. Et donc s'il l'on souhaite écarter le scandale d'un Dieu "censé aimer la souffrance", il faut commencer par penser autrement son rapport à la souffrance.

Cordialement,
Ase

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Re: D'où vient le Mal ?

Ecrit le 29 sept.16, 04:39

Message par Coeur de Loi »

Oui, car ils ne croient pas au Diable, donc ils accusent Dieu fatalement !
La vérité = la réalité

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