Nous trouvons en Hébreux 10:26-29 l'un des passages bibliques favoris des défenseurs du Salut par les oeuvres.
On y lit :
Ce passage biblique, tiré de la TMN 2018, n'est pas plus mal traduit que dans la plupart des bibles.Hébreux 10:26 a écrit :Car si nous pratiquons le péché volontairement après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité, il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice, mais il y a une certaine attente terrible du jugement et une indignation ardente qui va consumer les adversaires de Dieu. Celui qui rejette la Loi de Moïse est mis à mort sans compassion sur le témoignage de deux ou trois personnes. À votre avis, quelle punition plus sévère encore méritera celui qui piétine le Fils de Dieu et qui considère comme ordinaire le sang de l’alliance par lequel il a été sanctifié, et qui insulte avec mépris l’esprit de la faveur imméritée ?
Voici comment il est interprété par les défenseurs du Salut par les oeuvres : si un chrétien véritable, c'est à dire un individu qui a reçu la connaissance exacte de la vérité et qui a été sanctifié par le sang de la nouvelle alliance se met à pratiquer volontairement le péché, alors il subira une punition plus sévère que ceux qui ont été mis à mort pour avoir rejeté la Loi de Moïse, c'est à dire qu'il perdra son Salut.
C'est toujours le même principe : si vous faites des bonnes oeuvres, vous serez Sauvé, tandis que si vous pratiquez volontairement des mauvaises oeuvres, vous serez détruit. C'est le Salut par les oeuvres pur et dur.
Cependant, dans les deux épîtres aux Corinthiens, nous avons le cas très intéressant d'un membre de la communauté chrétienne de Corinthe qui est un fornicateur incestueux. En effet, nous lisons en 1 Corinthiens 5:1,2 :
On ne peut pas nier qu'il s'agit bien ici de la pratique d'un péché "volontaire", n'est-ce pas ? En effet, le chrétien en question "vit" avec la femme de son père. Il ne s'agit même pas d'un péché "ponctuel" comme s'il avait commis la fornication une ou deux fois après avoir absorbé un peu trop d'alcool par exemple. Non, cette homme "pratique" le grave péché de fornication jour après jour, qui plus est avec la femme de son père, ce qui constitue un "inceste". L'apôtre Paul précise même que ce péché est si grave et si honteux qu'on ne le tolère même pas chez les païens. On ne peut vraiment pas supposer que cet homme pratique le péché de façon "involontaire", n'est-ce pas ?1 Corinthiens 5:1,2 a écrit :En fait, on entend parler de conduite sexuelle immorale chez vous, et d’une conduite immorale telle qu’on n’en trouve même pas chez les nations : un homme vit avec la femme de son père. Et vous en êtes fiers ? Ne devriez-vous pas plutôt être en deuil et enlever du milieu de vous l’homme qui a fait une chose pareille ?
Qu'en pensez-vous ? Si l'interprétation des défenseurs du Salut par les oeuvres était correcte, alors ce chrétien qui "pratique volontairement le péché après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité" ne devrait rien attendre d'autre que le "terrible jugement de Dieu qui dévore les rebelles", n'est-ce pas ?
Pourtant, dans sa deuxième lettre aux chrétiens de Corinthe, l'apôtre Paul va demander que cet homme soit de nouveau accepté au sein de la congrégation chrétienne :
Pour ma part, j'en déduis de façon fort logique que l'interprétation de Hébreux 10:26 des défenseurs du Salut par les oeuvres est erronée, car contredite par le cas de ce chrétien relaté dans les deux épîtres aux Corinthiens.2 Corinthiens 2:5-8 a écrit :La réprimande infligée par la majorité d’entre vous est suffisante pour cet homme ; maintenant, vous devriez plutôt lui pardonner volontiers et le consoler, pour qu’il ne soit pas submergé par une tristesse excessive. Je vous recommande donc de l’assurer de votre amour.
En effet, l'exemple de cet homme indique qu'il arrive qu'un chrétien ayant reçu la Grâce se mette à pratiquer volontairement un péché immonde, jour après jour, sans pour autant qu'il ne reste alors rien d'autre pour lui que la condamnation divine. À l'évidence, son amour pour le Seigneur doit pousser ce chrétien à se repentir de son péché et bénéficier de nouveau de la faveur de Dieu.
J'entrevois déjà, bien-entendu, la réplique des défenseurs de la perte du Salut : ils argueront que si cet homme avait continué dans sa mauvaise voie jusqu'à la fin, c'est à dire jusqu'à sa mort, alors il aurait perdu son Salut. Cependant, ce n'est pas du tout ce que dit Hébreux 10:26. En effet, Hébreux 10:26 ne parle pas de quelqu'un qui "continue à pratiquer le péché volontairement jusqu'à sa mort". L'interprétation des défenseurs du Salut par les oeuvres les oblige donc mentalement à déformer complètement ce qui est écrit en Hébreux 10:26-29 pour que ce passage puisse rentrer au pied de biche dans le carcan de leur faux-évangile.
Cordialement.