Adonis, plus grand poète du monde arabe vivant sur l'islam

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Yoel

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Adonis, plus grand poète du monde arabe vivant sur l'islam

Ecrit le 06 sept.16, 04:21

Message par Yoel »

Bibliothèque Médicis à partir de 4:11 (4/12/2015)

http://youtu.be/wIuqzfk9FkM?t=4m11s

Adonis, l'un des plus grands poètes arabes vivants, est l'invité de Gauthier Rybinski. Dans son ouvrage "Printemps arabes : religion et révolution" (Editions de La Différence), il souligne l'espoir, mais pointe aussi sans concession, les faux-semblants des révolutions.
(17/2/2014)

http://youtu.be/sB99SSpDQd8

Lors de l'émission “Hors-champs” diffusée sur France Culture le 04 novembre 2013, Laure Adler s'entretenait avec le poète et critique littéraire syrien, Adonis. Adonis (en arabe : أدونيس) est le pseudonyme d'Ali Ahmed Saïd Esber (علي أحمد سعيد), poète et critique littéraire syrien d'expression arabe et française né le 1er janvier 1930. Son pseudonyme se réfère au dieu d'origine phénicienne, symbole du renouveau cyclique. À 84 ans, le doyen des poètes arabes, qui publie depuis 1947, continue de cheminer sur la voie de la rébellion et de la radicalité fondatrices de son œuvre. (04/11/2013)

http://youtu.be/54PrCjbn4o8
Modifié en dernier par Yoel le 06 sept.16, 04:42, modifié 1 fois.
L'Angleterre est un cloaque. L'Angleterre est le vivier fertile des fondamentalistes musulmans. Son raisonnement social est de permettre a toutes les religions de prêcher ouvertement. Mais cela est déraisonnable puisque aucune des autres religions ne prêchent la violence apocalyptique. Pourtant, l'Angleterre le permet...-Wole Soyinka

yacoub

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Re: Adonis, plus grand poète du monde arabe vivant sur l'isl

Ecrit le 06 sept.16, 04:27

Message par yacoub »

Le réquisitoire du grand poète syrien Adonis contre la religion musulmane
25.04.2016 - 15 h 46, mis à jour le 25.04.2016 à 15 h 46 Adonis, 2015 | Harald Krichel via Wikimedia CommonsLicense by
Adonis, 2015 | Harald Krichel via Wikimedia CommonsLicense by

Dans ce livre d'entretiens avec la psychanalyste Houria Abdelouahed, Adonis dénonce sans ambages le caractère intrinsèque de la violence dans l’islam, mais laisse (trop) peu de place au débat.

Violence et islam

Adonis et Houria Abdelouahed

Ce livre a surgi d’un questionnement, ou plutôt d’un cri. Né en 1930 en Syrie, dans le village alaouite de Qassabin, entre Tartous et Lattaquié, Ali Ahmed Saïd Esber est devenu Adonis à l’âge de 17 ans. Il est aujourd’hui le dernier grand poète arabe contemporain depuis que les voix de son compatriote Nizar Kabbani (mort en 1998) et du Palestinien Mahmoud Darwich (mort en 2008) se sont tues.

Depuis son adolescence, Adonis charrie son élégance nomade entre plusieurs exils, physique et immatériel. Cet amoureux fou de la langue arabe a milité dans sa jeunesse dans les rangs du Parti nationaliste syrien (PNS), une formation laïque prônant l’avènement d’une grande Syrie englobant Chypre et la péninsule du Sinaï. Emprisonné pour ses activités politiques, exclu de l’Union des écrivains arabes, il s’installe à Beyrouth en 1955, alors refuge de tous les intellectuels persécutés du monde arabe. Naturalisé libanais en 1960, Adonis vit aujourd’hui en banlieue parisienne sans s’encombrer des contraintes d’espaces et de drapeaux.

«Je suis comme un arbre dont les racines auraient poussé de tous les côtés et dont les branches se déploieraient sur toutes les portes, dans toutes les directions, y compris vers l’Europe. [...] Mon engagement est civilisationnel. Il est fondé sur un métissage humain et culturel», affirme celui dont la poésie se nourrit de mythologie grecque, arabe mais aussi de poètes français.

En 1961, son troisième recueil, Chants de Mihyar le Damascène, marque une étape considérable dans le renouvellement des formes et des thèmes de la poésie de langue arabe. Se projetant dans le personnage mythique de Mihyar –dont l’affinité avec les grands poètes soufis du Xe siècle Hallâj et Niffari est aisément reconnaissable–, Adonis appelait il y a un demi-siècle déjà à l’urgence d’un sursaut et d’une libération spirituels.

Convaincu qu’il n’existe pas à ce jour une culture arabe créatrice à même de participer au changement du monde, c’est en révolutionnaire de la poésie arabe (lorsqu’il introduisit le poème en prose contre la métrique arabe classique) qu’il a cofondé en 1957 avec le poète libanais Yusuf al-Khal la revue poétique Shi’r. Dans ses colonnes, sont publiés pour la première fois un grand nombre de noms, les plus importants de la littérature arabe contemporaine. Poursuivant de front des activités d’universitaire et de journaliste, Adonis a créé en 1968 la revue Mawaqif, qui, dépassant le domaine poétique, se préoccupe de l’ensemble des mutations politiques et culturelles du monde arabe.

Lorsque l’étincelle de la révolte populaire syrienne éclate en 2011, le poète a tôt fait de déchanter. Contrairement à de nombreux intellectuels syriens envoutés par les sirènes d’une révolution porteuse de libertés, Adonis voit dans ce «Printemps arabe» un retour aux ténèbres et à l’obscurantisme islamiste, tandis que le feu incandescent de la guerre civile ravage la terre de son pays natal.

Appuyer là où ça fait mal

Le poète affirme:

«Il n’existe pas un islam modéré et un islam extrémiste, un islam vrai et un islam faux. Il y a un islam. Nous avons en revanche la possibilité de faire d’autres lectures.»

Dans ce long dialogue en français avec son amie psychanalyste franco-marocaine, Houria Abdelouahed, l’iconoclaste Adonis s’en prend virulemment à l’islam, au risque de s’attirer les foudres des salafistes. À ceci près qu’à la différence d’un Houellebecq, il appuie sa critique au nom de la défense de la laïcité et de la cause des femmes.

Le Coran est un texte extrêmement violent

Adonis

L’histoire actuelle, les convulsions mortifères déclenchées par le printemps arabe ont profondément affecté le poète. Ils l’ont conduit à une remise en question de l’homme dans la civilisation arabe et musulmane:

«Au sein de la culture islamique salafiste, le moi n’est pas déterminé par son monde intérieur, mais par le texte et le consensus de la communauté. Il est demandé à la conscience de l’individu de jouer un seul rôle: suivre le texte divin.»

Celui qui est interdit de séjour en Arabie saoudite dénonce une violence intrinsèque qui prend sa source dans le texte sacré. À ses yeux, le Coran est «un texte extrêmement violent» :

«J’ai compté 80 versets sur la Géhenne (l’enfer). [...] Le kufr (mécréance) et ses dérivés figurent dans 518 versets, le supplice et ses dérivés font l’objet de plus de 370 versets. Sur 3.000 versets, 518 portent sur le châtiment.»

Pour Adonis, l’islam n’a besoin ni du monde, ni de l’autre, ni de la culture puisqu’il est la Culture absolue. Figé dans le temps, quelle nouveauté apporte-t-il par rapport aux anciennes civilisations? Le poète renchérit ainsi:

«Historiquement l’islam, […] a été fondé par l’esprit de la tribu, les conquêtes et la puissance de l’argent. Aujourd’hui, Daech s’enrichit grâce aux ghanâ’im (les butins de guerre) et la mainmise sur le pétrole, le gaz, l’argent des banques et la vente des femmes…»

Car en prônant l’islam comme la solution absolue, la vision islamique a effacé les problèmes existentiels, comme l’amour, la mort et la liberté. Ainsi, la mort, l’amour et la liberté ne sont considérés ou définis qu’au sein d’un cadre strictement religieux. Toute autre considération est vue comme hérétique ou mécréante.

Désir de domination historique

Poursuivant sa charge, le questionnement du poète secoue les origines mêmes de l’histoire musulmane. Pour Adonis, le pouvoir islamique s’est construit autour d’un désir de domination plus que de connaissance de l’homme. Il en veut pour preuve les premiers temps idéalisés de l’islam, où les califes ont surtout cherché à soumettre les opposants et ont fini par bannir ou condamner tous ceux qui interrogeaient la société et leur pouvoir.

Dans sa dynamique d’expansion politique, les pouvoirs islamiques successifs n’ont cessé, à ses yeux, de tenter de soumettre le désir humain à la loi divine sans possibilité de la questionner, laissant finalement à Dieu, à travers ses représentants autoproclamés sur Terre, le soin d’écrire l’histoire et de définir ce qui est bien et mal.

Dans cette exaltation de la soumission, la femme, incarnation du désir, doit impérativement être dominée et cantonnée au rang d’objets défini par ce que le texte sacré estime licite ou illicite de faire avec elle. Rien d’étonnant que les mots «misogynie», «sexisme ou machisme» sont inexistants dans la langue arabe.

Du reste, Adonis n’a pas de mots assez durs pour condamner la mentalité de l’homme musulman mentalement conditionné et psychiquement structuré par la religion. «Elle est empreinte de domination, de pouvoir et d’emprise. La femme se trouve dans cet engrenage sans véritable issue» rappelle-t-il à l’envi.

Si le ton sans nuances est donné, c’est que le poète entend aussi faire violence aux écrivains et intellectuels arabes d’aujourd’hui. Des écrivains empêchés par la crainte et la terreur de penser vraiment le réel. Car la vérité du discours religieux repose non sur sa propre vérité mais sur l’autorité de celui qui le prononce: «du moment qu’il s’agit du divin, on doit croire».

Dépasser la vision religieuse du réel

À la différence d’un Abdelwahab Meddeb, le poète n’entend pas présenter un visage beau et consensuel d’un «islam des Lumières». L’enjeu n’est pas de dénoncer uniquement la peur des intellectuels, mais de dépasser la vision religieuse du réel:

«Avec l’islam, la poésie a donc dû se séparer de la pensée, et le poète n’a plus eu que le droit de dire ses émotions. Dès lors, les arabes ne peuvent pas imaginer un poète qui soit aussi un penseur, parce qu’ils n’ont pas l’habitude de lire une poésie qui soit en même temps une pensée. Pour eux, le poète doit être comme un chanteur.»

Autrement dit, poésie et religion sont absolument incompatibles. Ce qui se déroule sous nos yeux «n’est pas la maladie de l’islam mais le contraire de la culture, de la civilité et de l’humain»; «c’est la haine de soi qui va jusqu’au suicide», prévient-il.

«Pourquoi ne trouvons- nous pas un seul grand poète que l’on peut qualifier de croyant musulman?» s’interroge Adonis, qui n’a pas trouvé de penseurs ou de philosophes musulmans pouvant rappeler la figure d’un Emmanuel Levinas, «philosophe juif et croyant».


Il faut une nouvelle lecture [du Coran] qui sépare ce qui est politique, culturel, social d’avec la croyance religieuse de chacun

D’un coup de balai, le poète chasse mystique et philosophie islamique, prenant en exemple l’illustre soufi Ibn Arabî, qui utilisa l’islam comme voile afin d’échapper aux poursuites et aux exécutions. Aussi est-ce dans une nouvelle lecture du message coranique qu’il entrevoit une planche de salut. C’est-à-dire une lecture libérée du dogme wahhabite prédominant, une lecture «qui distingue profondément et essentiellement la pratique religieuse individuelle de la dimension collective et sociale. Sans cette lecture nouvelle et moderne, l’islam restera prisonnier de la violence et du pouvoir politique. Il faut une nouvelle lecture qui sépare ce qui est politique, culturel, social d’avec la croyance religieuse de chacun.»

Et il ajoute:


«La religion devrait être une question individuelle. Comment l’islam, qui accepte que le juif ou le chrétien délaissent leur religion pour se convertir à l’islam, refuse-t-il celui qui est né musulman puisse choisir une autre religion?»

Pour une autre lecture du Coran

Selon Adonis, l’islam est un champ très riche pour la psychanalyse car la pensée magique, la légende et la superstition dominent la culture musulmane:

«Les musulmans sont hantés par les légendes qui sont considérées comme des vérités absolues. Nulle place pour la pensée scientifique. L’islam est par définition antipsychanalytique car la psychanalyse ouvre des horizons nouveaux pour la réflexion et la pensée.»

Pour parvenir à séparer l’État de la religion, quoi de mieux que faire appel à la psychanalyse? L’islam doit donc se libérer d’une pense figée en introduisant l’analyse psychanalytique des événements en cours. Créer non pas des musulmans mais des citoyens. À suivre cette logique, «tant que la religion va de pair avec le pouvoir, écrit-il, tant que la religion musulmane est institutionnalisée, c’est-à-dire dans la sphère publique, aucun progrès ne sera possible».

Autre défi de taille, sauver la femme de cet «assassinat» symbolique ou réel. Daech est perçu comme l’exaltation de la vie pulsionnelle la plus brutale:


«Afin de retrouver le paradis, il y a des milliers de gens qui sont prêts à se faire exploser eux-mêmes. Car le paradis qui les attend est le lieu d’une jouissance masculine éternelle.»

En cela, Daech représente pour Adonis non pas une rupture, mais bien une continuité. Monstrueuse constante, mais qui ne peut empêcher de croire en une prise de conscience, celle de la dangerosité de l’interprétation littérale du Coran et de ses funestes conséquences.


De cet âpre réquisitoire, que les lecteurs du monde arabe ne liront qu’en traduction (si celle-ci n’est pas censurée), le lecteur restera sur sa faim. Nulle place pour le débat contradictoire, ni de recette miracle à l’attention des arabes pour qu’ils deviennent maîtres de leur destin.

Pourtant, Adonis, candidat malheureux au Prix Nobel, voit dans la nouvelle génération arabe, étouffée par les dictatures, un penchement pour la laïcité et la modernité. On retiendra en définitive un cri de désespoir noyé dans le bruit des sirènes d’ambulances. Le cri d’un éternel insoumis, témoin impuissant de l’agonie d’une civilisation millénaire qui l’a vu naître.
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yacoub

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Re: Adonis, plus grand poète du monde arabe vivant sur l'isl

Ecrit le 03 avr.17, 02:12

Message par yacoub »

Adonis et sa bombe féministe contre l'islam

Par Vincent Jaury

Nous avons beaucoup hésité avant de mettre Adonis en couverture. Il sort deux livres, passionnants l'un et l'autre, un de poésie, Le Livre III (al-Kitâb), l'autre politique, Violence et islam. Transfuge est un des rares magazines à suivre de près la littérature arabe. Au cours des dernières années, nous avons interviewé le poète palestinien Mahmoud Darwich (dont nous reparlerons d'ailleurs le mois prochain), fait notre couverture sur le grand romancier égyptien Gamal Ghitany, défendu longuement Alaa al-Aswany, donné la parole il y a quelques mois à l'éditeur de la collection Sindbad d'Actes Sud, Farouk Mardam-Bey, afin qu'il nous révèle les différentes tendances de la littérature arabe contemporaine. Et en 2009, nous rencontrions une première fois Adonis à Paris où il habite depuis 1985, pour son ouvrage Le Regard d'Orphée, livres d'entretiens où il revenait sur sa biographie. Pas le genre ici à stigmatiser l'islam dès que possible, nous l'avons prouvé au cours des ans. Il n'en demeure pas moins que lorsque celui qui est considéré comme le plus grand poète arabe vivant (il est celui qui à travers la revue Shi'r introduisit le poème en prose contre la métrique arabe classique), celui qui depuis des années est inscrit sur la liste du prix Nobel de littérature, dégaine un livre de colère contre l'islam, on ne le passe pas sous silence. Rien dont on ne puisse parler dans ces colonnes. Surtout quand Adonis, contrairement à un Houellebecq, s'attaque à l'islam du point de vue du féminisme et de la laïcité, et non sur l'idée du grand remplacement. Au-delà de la rivalité qui court dans les médias entre bien-pensants et réactionnaires, le poète chiite syrolibanais Adonis analyse, scrute, décortique avec une grande connaissance le Coran et le monde arabe d'aujourd'hui, à l'aide de la psychanalyste Houria Abdelouahed, brillante bourdieusienne et bataillienne. Le constat est pour lui, pour eux, sans appel et il fait froid dans le dos : la violence est intrinsèque à l'islam, et prend sa source dans le Coran : « C'est un texte extrêmement violent. J'ai compté quatre-vingts versets sur la Géhenne (l'enfer). [...] Le kufr (mécréance) et ses dérivés figurent dans cinq cent dix-huit versets, le supplice et ses dérivés font l'objet de plus de trois cent soixante-dix versets. Sur trois mille versets, cinq cent dix-huit portent sur le châtiment. » Il donne un exemple de verset consacré aux mécréants : « Nous jetterons bientôt dans le Feu [...] ceux qui ne croient pas à nos Signes. Chaque fois que leur peau sera consumée, nous leur en donnerons une autre afin qu'ils goûtent le châtiment. » Adonis donne d'autres exemples, très nombreux, sur le rapport de l'islam aux femmes. Là encore, le Coran est intraitable. Un verset parmi tant d'autres : « Si elles montrent une indocilité, reléguez-les dans des chambres à part, et battez-les. » Vous allez me dire oui, mais c'est le texte, mais qu'en est-il des sociétés arabes d'aujourd'hui ? Là encore, le constat est affligeant. Ces sociétés religieuses n'auraient pas évolué depuis le début de l'islam. Houria Abdelouahed se rend compte que les mots misogynie, machisme ou sexisme n'existent pas en arabe. De quoi faire plaisir à Zemmour. Pour Adonis, « la mentalité de l'homme musulman et arabe demeure profondément religieuse. Sa structure mentale et psychique est religieuse. Elle est empreinte de domination, de pouvoir et d'emprise. La femme se trouve dans cet engrenage sans véritable issue. » Pour ce défenseur du Femen, ce poète qui écrit que l'univers est féminité, la honte absolue de l'islam est la manière dont cette religion, encore aujourd'hui, peut-être encore plus aujourd'hui, traite les femmes, qui ne sont, comme le dit la phrase que nous avons choisie sur notre couv, « qu'un sexe ».

Une seule solution selon Adonis pour sortir de ce dangereux islam : séparer l'État de la religion. Créer non plus des musulmans, mais des citoyens. « Tant que la religion va de pair avec le pouvoir », écrit-il, tant que la religion musulmane est institutionnalisée, c'est-à-dire dans la sphère publique, aucun progrès ne sera possible. Et dans aucun pays arabe cette séparation n'existe. Premières victimes ? On l'aura compris, les femmes. Le scandale pour Adonis est avant tout cet « assassinat » symbolique ou réel des femmes dans l'islam. Daech, à ce titre, est pour l'auteur non une rupture, mais bien une continuité, certes monstrueuse, de ce qui existe dans le Coran. Il y a cependant deux raisons d'espérer : la violence extrême de Daech pourrait mettre fin à des siècles de règne islamique. Il pourrait y avoir une prise de conscience des Arabes de la dangerosité de l'interprétation littérale du Coran et des conséquences monstrueuses qu'elle peut engendrer. La deuxième raison est liée à la première : selon Adonis toujours, la nouvelle génération arabe est laïque. Elle aimerait entrer dans la modernité et y entrerait si les dictatures dans lesquelles elle vit ne l'en empêchaient.

Pour finir, Adonis se définit comme un cosmopolite. Écoutez-le : « Je suis comme un arbre dont les racines auraient poussé de tous les côtés et dont les branches se déploieraient sur toutes les portes, dans toutes les directions, y compris vers l'Europe. [...] Mon engagement est civilisationnel. Il est fondé sur un métissage humain et culturel. » Sa poésie se nourrit de mythologie grecque, arabe, de poètes français. Il est le contraire des réactionnaires à la Finkielkraut obsédés par le repli identitaire, et de l'islam tel qu'il le définit dans cet ouvrage-bombe
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