Tel que je suis et sans illusion sur ma pauvre personne !

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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gillet guy

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Tel que je suis et sans illusion sur ma pauvre personne !

Ecrit le 11 nov.17, 11:24

Message par gillet guy »

Texte écrit en 2011 pour montrer comment on peut faire une introspection salutaire sur soi-même et une manière pour vous de me connaître davantage ! Je vous livre aussi ce texte en pensant à Lalina !

TITRE : Malgré mes engagements, mes indignations, mes petites actions, toujours me remettre en cause, pour ne pas me perdre en chemin !

Souvent, j'aurais la tentation de me croire supérieur ou meilleur que les autres parce que j'écris ceci ou je dis cela, ou encore parce que je suis engagé depuis des années dans des combats associatifs pour amener plus de justice, de tolérance et d'humanisme dans ce monde qui est en grave crise morale, ce qui est plus inquiétant qu'une simple crise économique ou financière. Heureusement, au plus profond de ma conscience et aussi parce que je suis croyant, je sais définitivement que je traîne en moi une pauvreté intérieure aussi présente, voire plus, que chez tout autre être humain vivant sur cette bonne vieille terre. J'ai appris surtout que la frontière entre le bien et le mal est si fine que je la traverse hélas souvent allègrement sans forcément m'en rendre compte. C'est ma pauvre condition d'humain bien instable qui amène à cet état de fait qu'il est bien difficile de combattre tellement la vulnérabilité m'habite.

Il peut en effet m'arriver de juger l'autre, de ne pas comprendre telle ou telle réaction, telle façon de vivre ou de penser et alors de condamner sur le champ, sans chercher à me rapprocher un peu plus ou à connaître l'histoire de celui que j'observe d'un oeil critique. Et puis, il y a aussi l'hypocrisie de tous les jours, avec une certaine image que, comme d'autres, je me donne dans la société pour mieux me fondre dans le moule, dans certains milieux en me faisant le plus "lisse" possible, pour ne pas heurter les consciences, car la franchise pourrait faire trop de dégâts. Je n'y échappe pas non plus et certains me diront que c'est un "mal nécessaire", sinon la vie en communauté, en société serait insupportable, c'est peut-être vrai au fond, qui sait !!... Cela peut conduire à la lâcheté, pour ne pas avoir d'ennuis et continuer sa route sans faire de vagues, alors qu'une simple prise de position, à des moments clés, peut permettre de dénouer une situation, de défendre telle ou telle personne injustement malmenée. Ce sont autant de défauts, d'erreurs, qui doivent me faire penser que je possède, moi aussi, une grande pauvreté intérieure, c'est indiscutable !

L'angoisse du lendemain, la peur de perdre mon statut, ma tranquilité, ma position sociale et cette satanée image que je dois soigner extérieurement, sont aussi autant d'entraves qui polluent mon existence et qui me font alors me poser cette éternelle question embarassante : Jusqu'où es-tu capable d'aller pour être en parfait accord avec tes idées que tu trouves pourtant si justes ? Et c'est là que je me rends compte que je suis loin d'être à la hauteur des valeurs humanistes que je tente bien souvent de défendre avec un tel acharnement. Et, oui, mes peurs, vis à vis du regard ou du jugement des autres, feront que je me retiendrai à un moment pour rester dans "les clous" sans faire trop de vagues. D'autres, au même moment, prendront plus de risques que moi, parce que leur propre personne compte moins que les idées fondamentales pour lesquelles ils se battent; limites, pauvres limites, quand tu nous tiens !!... L'égoïsme aussi fait que je me freine dans mes engagements, car je veux tout de même conserver mon confort, ma petite vie bien rangée. De ce fait, le "minimum syndical" que je peux assurer en matière de don de ma personne envers celui qui souffre, me permet de me donner bonne conscience à moindre frais, tout en m'illusionnant alors sur l'importance et l'efficacité réelles de mon action.

C'est pourquoi, je ne me fais pas trop d'illusions sur ma personne et, bien souvent, en face à face avec ma conscience et sous le regard de Celui auquel je crois, je me remets bien souvent en cause sans me ménager. Pour tout dire, je ne suis pas vraiment fier de moi à certains moments, parce que la triste réalité, quant à mes travers, s'impose à moi ! Certains pourront penser que je pratique ici une autoflagellation malsaine, ce qui n'est pas le cas, je parlerais plutôt de lucidité indispensable pour ne pas trop me mentir à moi-même, tout en essayant d'avancer en corrigeant le tir et "c'est un boulot de tous les instants !!...". Cela ne m'empêche pas par ailleurs de continuer mon chemin et mes modestes combats contre l'injustice, en compagnie de personnes que j'admire pour leur courage, leur disponibilité, leur générosité et la confiance qu'elles me font en s'investissant bénévolement dans mes projets.

Pour finir, je veux éviter de tomber dans une trop grande prétention et dans un narcissisme destructeur parce que je bénéficierais d'une certaine reconnaissance du fait de mes engagements divers. La tentation là encore, et je n'y échappe pas, c'est d'en jouer, de "faire le beau" pour me mettre en avant tout en dédaignant les autres, ce qui est la pire des erreurs, plus même, une véritable faute morale ! Un des moyens de "rester sur terre !", c'est de toujours me dire que personne n'est indispensable, et surtout pas moi, "les cimetières sont hélas remplis de gens indispensables !". Ma seule préoccupation, c'est de conserver la modeste ambition de me rendre simplement utile envers l'autre afin d'aimer et de donner toujours un peu plus à celui qui a besoin d'un petit coup de main pour s'en sortir.

Comme moi, sans trop vous prendre la tête toutefois..., j'invite tout un chacun à réfléchir, à prendre le temps de méditer sur ce qu'il est réellement, et ceci en tombant le masque avec le plus de simplicité et de transparence possible. Ce n'est pas toujours agréable de s'observer tel que l'on est, mais cela permet, non pas de toucher à la perfection, mais de s'améliorer peut-être au fil du temps, en tous les cas de le vouloir au fond de son coeur même s'il on sait que l'on sera toujours pauvre et limité. L'humain est ainsi fait, mais ce qui serait désespérant, c'est de ne pas essayer et essayer encore de grandir obstinément tous les jours.

Guy GILLET

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