The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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prisca

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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 05 mars18, 05:39

Message par prisca »

Godfried Danneels est certainement l’une des personnalités les plus en vue de ces hommes d’Église, et ce depuis plus de 30 ans à la tête non seulement du riche et influent archidiocèse bruxellois, mais aussi d’un réseau de contacts politiques, sociaux et judiciaires qui l’ont rendu immensément influent politiquement. Au cours de son long mandat, Danneels n’a jamais eu de mal à retenir ses opinions sur la plupart des sujets "chauds" qui préoccupent l’Église, en particulier dans les domaines de la moralité sexuelle, de l’avortement, de la contraception, de l’homosexualité et du mariage homosexuel.

Danneels était bien connu dans toute l’Europe pour son influence politique en faveur de la libéralisation des lois belges sur le sexe et le mariage. En 1990, il conseilla au roi Baudouin de Belgique de signer une loi légalisant l’avortement et refusa plus tard de retirer du matériel explicite d’éducation sexuelle – condamné comme pornographique par de nombreux parents – des écoles catholiques belges. Il a déclaré officiellement que la légalisation du mariage homosexuel en Belgique était une « évolution positive » (17). En mai 2003, il a écrit au Premier ministre Guy Verhofstadt, qui se préparait à son second mandat, pour féliciter le gouvernement de Verhofstadt pour « l’approbation d’un statut juridique pour une relation stable entre partenaires de même sexe ».

Quelques mois après son départ à la retraite, en avril 2010, Danneels était surtout sous un nuage de scandale, accusé d’avoir couvert un évêque protégé qui avouait avoir abusé sexuellement de son propre neveu mineur. En 2010 (18), il a été révélé – par la publication d’un enregistrement audio – que Danneels avait dit à la victime de se taire et de ne pas causer d’ennuis à l’évêque de Bruges, bientôt à la retraite, Roger Vangheluwe, suggérant même que la victime devrait « demander pardon ». Avant la sortie des enregistrements, Danneels avait nié avoir eu connaissance d’abus sexuels commis par des membres du clergé ou des dissimulations. Mais le prêtre dénonciateur, Rik Devillé, a affirmé plus tard qu’il avait averti Danneels de l’affaire Vangheluwe au milieu des années 1990 (19). Comme le délai de prescription légal était expiré, Vangheluwe n’a jamais été inculpé pour ses crimes, bien qu’il ait présenté des excuses publiques aux victimes.

Tragique... un cardinal favorable à l'union des gens de même sexe.... Image
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Gilbert Chevalier

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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 08 mars18, 10:12

Message par Gilbert Chevalier »

François fait un grand nettoyage :
nouveaux statuts, nouveaux membres
et la nouvelle direction d’Amoris Laetitia


Au cours des deux premières années de son pontificat, le Pape François a donné des conseils aux partisans pro-vie quant à sa pensée, bien que toujours exprimée en termes ambigus. En juillet 2013, dans l’avion de retour de la Journée Mondiale de la Jeunesse à Rio de Janeiro, en réponse à une question sur la présence du célèbre Battista Ricca dans sa résidence, François répondit avec sa désormais célèbre observation « Qui suis-je pour juger ? ». Le New York Times a noté, en l’appelant « révolutionnaire », que c’était la première fois qu’un pape utilisait le terme familier « gay » pour décrire un homosexuel. Le New York Times a commenté : « Les paroles de François n’auraient pas pu être plus différentes de celles de Benoît XVI, qui a écrit en 2005 que... les hommes avec des « tendances homosexuelles profondément enracinées » ne devraient pas devenir prêtres. » En remerciement pour son commentaire, le Pape François a été immédiatement élevé au rang de héros du lobby politique homosexuel ; le Magazine Advocate a mis son portrait en vedette dans leur hall et l’a déclaré « personne de l’année ». Au mois de septembre suivant, François a forcé les défenseurs pro-vie à limiter les conséquences lorsqu’il a déclaré que le monde catholique ne devrait pas être « obsédé » par l’avortement, le « mariage homosexuel » et la contraception. Dans un long entretien avec Antonio Spadaro à La Civiltà Cattolica, François a déclaré : « Il n’est pas nécessaire de parler de ces questions tout le temps. Les enseignements dogmatiques et moraux de l’Église ne sont pas tous équivalents. Le ministère pastoral de l’Église ne peut pas être obsédé par la transmission d’une multitude de doctrines disjointes à imposer avec insistance. »

En octobre 2016, un an après le deuxième Synode sur la Famille et au milieu de l’agitation grandissante sur les dubia, le Pape François a réorienté l’Académie sur une nouvelle trajectoire, approuvant de nouveaux statuts, révoquant tous ses membres et instituant des mandats de cinq ans pour tous. Les nouvelles règles abolissent également le serment de fidélité à l’enseignement catholique prêté par Lejeune, permettent la nomination de non-catholiques et ne font aucune référence à l’adhésion des membres à l’enseignement catholique (140).

Christine Vollmer, fondatrice vénézuélienne d’un refuge pour femmes et membre fondatrice que François a retirée de son adhésion à vie, a commenté le changement (141) : « À l’origine, nous devions tous prêter serment devant le Nonce de notre pays d’être Serviteurs de la Vie et de soutenir l’enseignement sur la vie du Magistère. Nous n’avons pas vu bien sûr de nouvel "engagement", mais la formulation des nouveaux statuts semble plus douce, et comme l’Académie est maintenant ouverte aux personnes de n’importe quelle religion ou sans, il est douteux qu’ils se consacreraient très sérieusement à mettre en pratique Humanae Vitae ! »

Vollmer a averti que depuis la mort du Dr Lejeune, l’Académie Pontificale pour la Vie est devenue « de plus en plus orienté vers la "science matérialiste" plutôt que vers la "science pro-vie". » L’Académie, a-t-elle dit, « a été fondée avec une liste de spécialistes intentionnellement mixtes comprenant des avocats, des médecins, des journalistes, des leaders pro-vie, des psychiatres, des activistes de la famille, des prêtres, des enseignants, et ainsi de suite, l’intention des fondateurs étant de pouvoir étudier et analyser les causes des tendances anti-vie et trouver des moyens de les contrer. »

En effet, les nouveaux statuts incluaient un langage que l’on ne voyait pas auparavant dans aucun dicastère du Vatican. La défense de la vie par l’académie doit, selon elle, inclure « la promotion d’une qualité de vie humaine qui intègre sa valeur matérielle et spirituelle en vue d’une authentique "écologie humaine"qui aide à rétablir l’équilibre originel de la création entre la personne humaine et l’univers tout entier. » L’auteur n’a cependant pas proposé de définitions qui expliqueraient cette exigence plutôt grandiose.

À la suite de cela, en juin 2017, François nomme quarante-cinq nouveaux membres titulaires, dont treize seulement réélus. Le plus remarquable des non-catholiques est sans doute Shinya Yamanaka, lauréate du prix Nobel du Japon en médecine, qui a mis au point une méthode controversée de clonage des cellules souches "semblables à l’embryon". Un autre choix œcuménique de François est l’anglican Nigel Biggar. Sa nomination a provoqué l’indignation quand le Catholic Herald (142) a révélé qu’il avait dit au philosophe Peter Singer qu’une limite gestationnelle de 18 semaines est acceptable pour l’avortement légal parce que le fœtus n’a pas le même statut moral qu’un être humain adulte.

Le Herald cite Biggar en ces termes :
« Il n’est pas clair qu’un fœtus humain est le même genre de chose qu’un adulte ou un être humain mature, et mérite donc le même traitement. Alors se pose la question : Où traçons-nous la ligne ? Et il n’y a aucune raison tout à fait convaincante de la tracer à un endroit plutôt qu’à un autre. »

Dans ce contexte, la légère opposition de Biggar à l’euthanasie légalisée – au motif qu’elle créerait « une société radicalement libertaire au détriment d’une société socialement humaine » – semble faiblement qualifiée pour adhérer à une académie pontificale consacrée à l’enseignement de l’Église sur le caractère sacré de la vie humaine.

Treize membres ont été confirmés de la liste précédente, mais ils n’ont surtout pas inclus une liste de personnalités académiques et de défenseurs de longue date de l’enseignement moral catholique, dont beaucoup avaient été proches du Pape Jean-Paul II et de Benoît XVI, qui avaient fait partie de l’Académie dès sa fondation. Parmi eux, le philosophe belge Michel Schooyans, l’autrichien Joseph Seifert, l’allemand Robert Spaemann et l’anglais Luke Gormally, tous des chefs de file qui se sont opposés à Fisichella et qui ont plus tard critiqué les deux Synodes sur la Famille et Amoris Laetitia. Le philosophe australien John Finnis et le célèbre bioéthicien américano-français Germain Grisez, co-auteur d’une « lettre ouverte » au Pape François, très critique à l’égard d’Amoris Laetitia, ont également été écartés. D’autres étaient un groupe de psychologues d’Europe centrale qui étaient des opposants notables à « l’idéologie du genre », Andrzej Szostek (Pologne), Mieczyslaw Grzegocki (Ukraine) et Jaroslav Sturma (République Tchèque). François semblait étendre sa purge pour y inclure des laïcs gênants qui s’opposaient à ses plans.

(140) Les nouveaux statuts stipulent que les membres ordinaires sont nommés « sur la base de leurs qualifications académiques, de leur intégrité professionnelle avérée, de leur compétence professionnelle et de leur loyauté dans la défense et la promotion du droit à la vie de toute personne humaine ». L’accent mis par les statuts sur le « magistère de l’Église » est moins direct, en disant seulement que son but est de « former des personnes... dans le plein respect du Magistère de l’Église », mais précise que « les Académiciens sont choisis, sans égard à leur religion ». « Les nouveaux Académiciens s’engagent à promouvoir et défendre les principes relatifs à la valeur de la vie et à la dignité de la personne humaine, interprétés d’une manière conforme au Magistère de l’Église. [Soulignement ajouté.] Les nouveaux statuts ne font aucune mention de serment ; au lieu de cela, une « déclaration des serviteurs de la vie » à signer par tous les nouveaux membres est donnée dans un document séparé.

(141) "Le Pape François a enlevé tous les membres de l’académie pro-vie du Vatican", Jan Bentz, LifeSiteNews, 17 février 2017.

(142) "Un philosophe qui soutient l’avortement légal nommé à l’académie pro-vie du Vatican", Catholic Herald, 13 juin 2017.
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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 08 mars18, 21:55

Message par ESTHER1 »

Lire ACTES 20 : 29-30 et les versets 17 à 31 compris.
"Prenez garde à vous mêmes et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l' Eglise du Seigneur, qu'il s' est acquise par son propre sang. Je sais qu'il s' introduira parmi vous, après mon départ, des loups cruels qui n' épargneront pas le troupeau, et qu'il s' élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux.Veuillez donc vous souvenant que, durant trois années, je n' ai cessé nuit et jour d' exhorter avec larmes chacun de vous".
Alors, on continue ?. . . . . . . L' église mère apostate continue ses perfidies ?. . . . . .

Gilbert Chevalier

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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 09 mars18, 10:29

Message par Gilbert Chevalier »

L’Institut Jean-Paul II pour les Études sur le Mariage et la Famille,
tenu à distance des Synodes, puis purgé.


Au cours de la période qui a précédé le Synode de 2014, les organisateurs ont publié des informations sur qui était et qui n’était pas invité à participer et à donner leur avis. Parmi les omissions les plus marquantes figurait tout représentant de l’Institut Jean-Paul II pour les Études sur le Mariage et la Famille. L’Institut a été fondé par le Pape Jean-Paul II en 1982, suite au synode de 1980 sur la famille et à la promulgation de son exhortation apostolique Familiaris Consortio, et a connu une croissance constante, avec dix filiales à travers le monde. C’est ce document de Jean-Paul II, qui a réaffirmé l’impossibilité pour les remariés civilement de recevoir la Communion, qui devait être attaqué aux synodes du Pape François.

L’Institut Jean-Paul II a publié une série d’articles en préparation du synode de 2014, réitérant l’enseignement moral catholique classique tel qu’articulé dans Familiaris Consortio, et visant clairement la proposition de Kasper. Un de leurs articles, « L’Évangile de la Famille : Aller au-delà de la proposition du Cardinal Kasper dans le débat sur le mariage, le remariage civil et la communion dans l’Église », avait une préface du Cardinal Pell et a été publié simultanément en Italie, aux États-Unis, en Espagne et en Allemagne. Lors d’une conférence préliminaire à Rome début octobre 2014, le professeur de philosophie Stanislaw Grygiel, qui avait été proche de Karol Wojtyla et enseignait à l’Institut, a donné un indice sur la raison pour laquelle l’Institut avait été exclu des synodes. Il a réfuté directement les prémisses de la proposition Kasper :

« Une indulgence "miséricordieuse", réclamée par certains théologiens, n’est pas capable d’arrêter l’avancement de la dureté des cœurs qui ne se souviennent pas de la façon dont les choses sont "depuis le début". L’hypothèse marxiste selon laquelle la philosophie doit changer le monde plutôt que de le considérer a fait des incursions dans la pensée de certains théologiens, de sorte que ceux-ci, plus ou moins délibérément, au lieu de regarder l’homme et le monde à la lumière de la Parole éternelle du Dieu vivant, regardent cette Parole à partir de la perspective des tendances sociologiques éphémères. En conséquence, ils justifient les actions des "cœurs durs" selon les circonstances, et parlent de la miséricorde de Dieu comme s’il s’agissait d’une question de tolérance teintée de commisération.
« Une théologie ainsi constituée témoigne d’un mépris de l’homme. Pour ces théologiens, l’homme n’est plus assez mûr pour regarder avec courage, à la lumière de la miséricorde divine, la vérité de son propre amour en devenir, tout comme cette vérité elle-même est "dès le commencement"(Mt XIX,8). »


À la suite des synodes, en septembre 2016, le Pape François n’a pas respecté les règles de l’Institut, qui stipulent que le Chancelier doit être le vicaire général de Rome, en nommant l’Archevêque Paglia dans ce rôle, et en tant que nouveau président Mgr Pierangelo Sequeri, qui a adopté une ligne similaire sur la controverse Amoris Laetitia. Peu de temps après, le Pape a annulé un discours d’ouverture du cardinal Robert Sarah et a prononcé lui-même l’allocution, dans laquelle il réprimandait les théologiens qui offraient « un idéal théologique du mariage beaucoup trop abstrait et presque artificiel ». Edward Pentin a écrit à propos des nominations de Paglia et de Sequeri que « compte tenu de leurs origines, et à une époque où l’enseignement de saint Jean Paul II dans ce domaine semble jugé inapproprié, leur arrivée à la tête de l’Institut pontifical est sans aucun doute une source d’inquiétude pour ceux qui y travaillent et au-delà. »

L’avenir de la vocation de l’Institut à Familiaris Consortio reste incertain. En octobre 2016, l’Archevêque Denis Hart a annoncé la fermeture de la branche de Melbourne de l’Institut, alléguant qu’il avait attiré trop peu d’étudiants pour justifier les dépenses. Mais Dan Hitchens, rédacteur en chef adjoint du Catholic Herald, a lié la fermeture à l’opposition de l’Institut à la direction prise par les synodes et a noté que non seulement les inscriptions des étudiants avaient augmenté, mais que Melbourne est « l’un des diocèses les plus riches du monde » avec les ressources pour acheter un grand bâtiment en 2011 pour 36 millions de dollars australiens, « assez d’argent pour maintenir l’Institut Jean-Paul II pendant des décennies ».

Hitchens écrit : « Il y a un éléphant dans la salle : l’Institut Jean-Paul II a beaucoup d’ennemis en Australie... Les partisans de l’institut le considéraient comme une lumière brillante de l’orthodoxie catholique dans un marécage de modernisme au sein d’une si grande partie de la structure éducative catholique. Cet attachement à l’orthodoxie l’a rendu impopulaire. »
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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 12 mars18, 10:30

Message par Gilbert Chevalier »

L’Archevêque Vincenzo Paglia :
message du Pape François au monde pro-vie


Peu connu en dehors de l’Italie, Vincenzo Paglia est depuis des décennies une figure de proue sur la gauche de l’Église italienne. Bien qu’il ait parfois parlé en faveur de l’enseignement moral catholique traditionnel, son ambiguïté habituelle fait de lui un écho du Pape François. En août 2015, sous sa direction, le Conseil Pontifical pour la Famille (143) a publié un livre qui proposait des arguments pour permettre aux catholiques divorcés et remariés civilement de recevoir la Communion après avoir suivi un « chemin discrétionnaire », essentiellement une réitération de la proposition du Cardinal Kasper. Sur ce sujet, peut-être le plus controversé de l’Église contemporaine, Paglia a maintenu en public une ambiguïté étudiée. Il a dit qu’il était « pharisien de nous limiter à répéter les lois et à dénoncer les péchés. » L’Église, a-t-il dit, « doit être prête à trouver de nouveaux chemins à suivre. »

En février 2017, l’Archevêque Paglia a déclenché une tempête de protestations lorsqu’il a fait l’éloge funèbre de Marco Pannella, le fondateur du Parti Radical italien, l’appelant « un homme d’une grande spiritualité ». Il a déclaré que Pannella – dont le parti avait réclamé la légalisation du divorce, de la contraception, de l’avortement et de l’euthanasie, ainsi que de la drogue – avait « passé sa vie pour le moins à défendre la dignité de tous, en particulier des plus marginalisés ». Paglia a qualifié la vie de Pannella de « source d’inspiration pour une vie plus belle non seulement pour l’Italie, mais aussi pour notre monde, qui a plus que jamais besoin d’hommes capables de parler comme lui... J’espère que l’esprit de Marco nous aidera à vivre dans la même direction. » (144) Le discours a suscité des appels à la démission de Paglia comme directeur de l’Académie Pontificale pour la Vie et de l’Institut Jean-Paul II pour les Études sur le Mariage et la Famille.

Paglia faisait la une des journaux depuis au moins 2012 en tant que partisan clérical du mouvement politique homosexuel, toujours avec suffisamment d’ambiguïté pour garantir la négation. En février 2013, quelques semaines à peine avant la démission du Pape Benoît XVI, il a dit à un intervieweur que l’État devrait reconnaître légalement les couples « de facto » ou cohabitants, y compris les homosexuels. C’était au moment où le parlement italien débattait d’une loi accordant aux partenaires homosexuels des droits juridiques similaires au mariage naturel.

Avec la nomination de Paglia, il devint clair que l’Académie Pontificale pour la Vie devait être purgé pour l’éloigner de son but fondateur. La nomination de Neil Biggar aurait été proposée par Paglia, avec l’Archevêque anglican de Cantorbéry, Justin Welby. Étant donné que Biggar soutient officiellement la légalisation de l’avortement et nie la personnalité de l’enfant à naître, cela soulève la question de savoir dans quelle mesure François ou Paglia ont l’intention de prendre au sérieux leurs propres statuts (145).

Quant à son travail de chef de l’Académie Pontificale pour la Vie, l’Archevêque Paglia a donné une indication de son attitude dans le cas de l’enfant britannique gravement malade, Charlie Gard (146). Les parents de Charlie Gard avaient mené une bataille judiciaire et médiatique pour faire valoir leurs droits à déterminer le traitement de leur fils, contre l’hôpital qui a déterminé que l’enfant devait être « autorisé à mourir » et a refusé de le libérer. Paglia a publié une déclaration qui affirme essentiellement les droits de l’État sur ceux des parents pour déterminer le traitement du garçon, disant que les parents « ne devraient pas être laissés à eux-mêmes pour faire face à leurs décisions douloureuses ». Michael Brendan Dougherty a riposté dans The National Review :
« En plus d’être condescendante, la déclaration du Vatican est une déformation grossière de la situation. Il dépeint les Gard comme agissant aux côtés des médecins, mais soumis à des manipulations extérieures. Les Gard résistent aux médecins. Les Gard ne sont pas confrontés à « leurs décisions ». Ils font face à des autorités qui les ont écrasés. Le bon évêque écrit que les Gard "doivent être écoutés et respectés, mais qu’il faut aussi les aider à comprendre la difficulté unique de leur situation". Les gens qui les "aident" à comprendre parlent dans les euphémismes de "la mort avec dignité." »


Le tumulte a été si grand contre la déclaration de Paglia que le pape est intervenu, anticipant peut-être un désastre médiatique si l’Église s’opposait à la fois à son propre enseignement et aux désirs des parents en deuil. Le contrôle des dégâts a pris la forme d’une note postée sur le compte Twitter du pape deux jours après la déclaration de Paglia, disant : « Défendre la vie humaine, surtout lorsqu’elle est blessée par la maladie, est un devoir d’amour que Dieu confie à tous. »

Thomas Ward, président de l’Association Nationale des Familles Catholiques du Royaume-Uni (National Association of Catholic Families), a décrit une fresque murale commandée par Paglia comme blasphématoire pour sa représentation « érotique » du Christ. La peinture murale avait été peinte pour la cathédrale de Paglia, alors qu’il était Évêque de Terni, par le peintre homosexuel argentin Ricardo Cinalli. Il dépeint une figure du Christ presque nue, soulevant deux filets remplis de figures humaines contorsionnées, dont une représentation de Paglia nu. Cinalli confirma que Paglia avait approuvé toutes les étapes du travail ; il ajouta que Paglia n’avait posé la limite qu’à la représentation des figures dans l’acte de copulation, mais il accepta « que l’aspect érotique soit le plus important parmi les personnes à l’intérieur des filets ».

(143) Le Conseil Pontifical pour la Famille a été fusionné en août 2016 dans le nouveau dicastère des Laïcs, de la Famille et de la Vie, dirigé par Mgr Kevin Farrell, également cardinal. Le Cardinal Farrell a ensuite réprimandé l’Archevêque Charles Chaput de Philadelphie pour avoir réaffirmé l’enseignement catholique selon lequel les catholiques divorcés et remariés ne peuvent recevoir la Communion sans s’abstenir de toute relation maritale. Depuis, Farrell est devenu le principal homme de pointe de François pour l’épiscopat américain sur Amoris Laetitia.

(144) « Pannella, uomo di grande spiritualità » (la sua è) « una grande perdita per questo nostro Paese » « ha speso la vita per gli ultimi » « in difesa della dignità di tutti, Pannella particolarmente dei più emarginati... Pannella è veramente un uomo spirituale » è « un uomo che sa aiutarci a sperare nonostante le notizie, la quotidianità ci metta a dura prova » « il Marco pieno di spirito continua a soffiare ».

(145) L’article 6 stipule que « le statut d’Académicien peut être révoqué en vertu du Règlement de l’Académie en cas d’action publique et délibérée ou de déclaration d’un membre, manifestement contraire aux principes énoncés au paragraphe b) ci-dessus, ou portant gravement atteinte à la dignité et au prestige de l’Église catholique ou de l’Académie elle-même ».
La Déclaration des Serviteurs de la Vie (qui n’est plus un "serment") doit être signée par tous les membres, y compris les stipulations,
« 3. L’ovule fécondé, l’embryon et le fœtus ne peuvent pas être donnés ou vendus. Ils ne peuvent être privés du droit au développement progressif dans le sein de leur mère et ne peuvent être soumis à aucune forme d’exploitation.
4. Aucune autorité, pas même le père ou la mère, ne peut enlever la vie de l’enfant à naître. Un serviteur de la Vie ne peut accomplir des actes tels que des recherches destructrices sur l’embryon ou le fœtus, un avortement volontaire ou l’euthanasie. »

(146) Charlie Gard est né le 4 août 2016 avec une maladie génétique mortelle appelée syndrome d’épuisement de l’ADN mitochondrial. Ses parents voulaient l’emmener aux États-Unis pour qu’il suive un traitement expérimental à leurs frais, mais le Great Ormond Street Hospital refusa de le relâcher, affirmant que le traitement ne serait d’aucun bénéfice. L’hôpital a également refusé de laisser les parents emmener l’enfant mourir à la maison. Les critiques, dont beaucoup d’éthiciens catholiques, ont dit que c’est un cas où l’État emprisonne pratiquement l’enfant. L’issue d’un procès est en cours au moment de la rédaction du présent mémoire.



Qu’est-ce que ça veut dire ?

Il nous reste la question de ce que le Pape François entend enseigner dans le domaine de la famille et de la morale sexuelle. Une des preuves en est une conversation avec l’Archevêque Bruno Forte, nommé Secrétaire Spécial des synodes par François. Lors d’une conférence sur Amoris Laetitia en mai 2016, Forte a dit qu’avant les synodes, le Pape lui avait dit : « Si nous parlons explicitement de la Communion pour les divorcés et remariés, tu ne sais pas quel terrible bordel nous allons faire. Donc nous ne parlerons pas franchement ; fais en sorte que les prémisses soient là, puis je tirerai les conclusions. » Sur cela l’Archevêque Forte a dit en plaisantant : « Typique d’un Jésuite. » Peut-être que oui. Ceux qui connaissent la Compagnie de Jésus pourraient répondre que ce n’est pas comme cela que les grands théologiens Jésuites comme saint Robert Bellarmin nous ont enseigné par le passé, même si en période de déclin certains membres souples de l’Ordre ont donné cette impression. Si c’est là le fil conducteur de la tradition jésuite que François a apportée au trône papal, l’Église a récolté une moisson malheureuse.

Au cours de son règne de quatre ans, le Pape François n’a pas été distrait devant les injonctions et les réprimandes, et sa marque de fabrique a été d’attaquer le pharisaïsme et le manque de sincérité, pour nous rappeler au véritable esprit de l’enseignement du Christ ? Mais un des préceptes qu’il semble avoir négligé est : « Que ton oui soit oui et que ton non soit non. » Au milieu des bruits et des ambiguïtés, les fidèles se demandent ce qu’il a l’intention d’enseigner. Les conservateurs sont consternés par l’abandon des positions pour lesquelles Jean-Paul II et Benoît XVI ont résisté, les libéraux ne sont pas plus satisfaits de l’enseignement vague d’Amoris Laetitia. Ce document ne dit pas clairement si l’Église a vraiment l’intention d’admettre les divorcés et remariés à la Communion, et il laisse intacts les autres questions de moralité sexuelle, de l’avortement à l’homosexualité, qu’ils espéraient voir abordées. À certains égards, le Pape François s’est montré un ennemi du libéralisme ; il a condamné à plusieurs reprises l’avortement (bien qu’il n’ait pas manqué de confondre les idées) et s’est fortement prononcé contre l’idéologie. Mais si son programme de libéralisation est la vraie voie à suivre, ne pourrions-nous pas attendre de lui qu’il le prêche avec la clarté et le courage de celui qui parle dans l’esprit du Christ ?

Le pontificat de François pose toute une série de questions sans réponse. Quelles leçons pouvons-nous tirer de la politique du Pape à l’égard des organismes du Vatican qui étaient autrefois les gardiens de la doctrine de l’Église ? Pouvons-nous être sûrs que l’enseignement catholique condamne encore l’avortement, ou est-il modifié par les protestants et les agnostiques qui ont été amenés à l’Académie Pontificale pour la Vie ? François nous dit que l’Église dans le passé a soutenu un « idéal artificiel de mariage », mais quelle est la doctrine du mariage qu’il nous prêche maintenant ? Qu’est-ce que cela signifie que, sous le Pape François, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ne répondra pas si l’enseignement catholique croit en des normes morales objectives, et qu’il semble être considéré comme une offense de poser la question ? Comment se fait-il qu’un homme comme l’Archevêque Paglia soit jugé apte à diriger l’Institut Jean-Paul II pour les Études sur le Mariage et la Famille et l’Académie Pontificale pour la Vie ? Peut-on s’attendre, sous son patronage, à trouver des peintures murales homo-érotiques qui poussent sur les murs des églises catholiques de San Francisco à Manille ? Si c’est le cas, est-ce que le Pape François va hausser les épaules avec : « Qui suis-je pour juger ? » Ou nous dira-t-il quoi que ce soit ? Sur un plan plus général, est-ce que François pense que son troupeau mérite des réponses à de telles questions, ou est-ce qu’ils sont juste des moutons sans cervelle, pour être conduits là où leur maître choisit de les pousser ?
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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 14 mars18, 10:03

Message par Gilbert Chevalier »

5. MISÉRICORDE ! MISÉRICORDE !


« L’Église est une histoire d’amour. Si nous n’y parvenons pas, nous n’avons rien compris de ce qu’est l’Église. »
(Pape François, méditation du matin dans la chapelle de la Casa Santa Marta, 24 avril 2013)


1) La destruction des Frères Franciscains de l’Immaculée

Lorsque Jorge Mario Bergoglio est sorti de la loggia de la Basilique Saint-Pierre et est devenu le premier Pape à prendre le nom de François, il a semblé correspondre parfaitement au pape réformateur que le public avait voulu. En utilisant ce nom, il a choisi de rendre hommage au grand saint médiéval et réformateur saint François d’Assise, aujourd’hui le plus étroitement associé à la « sainte pauvreté », le thème principal du nouveau pontificat du Pape. L’hagiographie sélective a réduit saint François à un pacifiste portant des sandales et aimant les animaux, mais le vrai homme était un sévère défenseur de la foi, prêchant l’obéissance à Dieu à travers Son Église. Loin d’une aversion au prosélytisme actif – appelant franchement les non-catholiques à la conversion – saint François se rendit en Égypte pour confronter le sultan et prêcher le nom du Christ au risque du martyre. En même temps, ses lettres témoignent de son insistance à honorer Dieu dans la liturgie avec de précieux et beaux meubles d’autel.

L’authentique spiritualité « franciscaine » a été redécouverte et réincarnée à notre époque avec la fondation d’un nouvel institut religieux, les Frères Franciscains de l’Immaculée, en 1970 à Frigento en Italie. Les Pères Stefano Maria Manelli et Gabriel Maria Pellettieri étaient des Franciscains Conventuels qui voulaient revenir à une forme plus rigoureuse de vie religieuse. Manelli est considéré comme un pionnier de la vie spirituelle, ayant rédigé la « Traccia Mariana », un plan marial pour la vie franciscaine qui expose le charisme, la prière et le dévouement de l’Ordre à la Vierge Marie. Elle peut être considérée comme le noyau de la spiritualité unique de l’institut.

La dévotion spéciale du nouvel institut à Marie a été enracinée dans la spiritualité de saint Maximilien Kolbe, Franciscain polonais décédé à Auschwitz. En 1990, l’Institut a été élevé au rang « d’institut de droit diocésain » par l’archevêque de Bénévent. Alors que le reste de l’Église tombait dans une grave crise des vocations, les vocations des FFI abondaient et bientôt le besoin d’une branche féminine devint évident. En 1993, l’évêque de Monte Cassino a érigé les Sœurs Franciscaines de l’Immaculée, un institut religieux de femmes qui vivaient selon la Regula Bullata (147) et la Traccia.

En 1998, le Pape Jean-Paul II a fait des Frères Franciscains de l’Immaculée un « institut de vie religieuse de droit pontifical », et a étendu cette reconnaissance à la branche des Sœurs la même année. L’Institut a continué de grandir et s’est étendu dans le monde entier en Argentine, en Autriche, au Bénin, au Brésil, au Cameroun, en France, en Italie, au Portugal, au Nigéria, aux Philippines et aux États-Unis. Il servait surtout dans les pays pauvres où il était difficile de trouver d’autres ordres pour entreprendre un travail missionnaire. Avec ce renouveau, le Père Manelli suivit l’idéal défini par le décret de Vatican II, Perfectae Caritatis, sur le renouveau de la vie religieuse qui appelait à un « retour aux sources », les charismes originels de leurs fondateurs.

De leur histoire et de leur esprit, les Franciscains de l’Immaculée semblaient être tout ce que saint François représentait et tout ce que le Pape François attendait d’un institut religieux : la pauvreté la plus stricte, une vie de prière intense et un engagement missionnaire. La pauvreté, en particulier, était vécue littéralement par les Frères : leurs communautés vivaient de dons, attendant de la Providence pour trouver des personnes prêtes à subvenir à leurs besoins. On pourrait appeler cela une étude de cas par l’insistance du Pape François sur la pauvreté et l’aide aux pauvres.

Pourtant, quelques mois seulement après l’apparition du Pape François sur la loggia de Saint-Pierre, l’histoire des Frères allait s’aggraver. L’histoire de ce que l’on ne peut décrire que comme la persécution papale d’un ordre religieux florissant restera peut-être dans les mémoires comme l’une des plus étranges de l’époque moderne.

(147) Règle originelle de l’Ordre Franciscain, approuvée dans une Bulle Papale en 1223.


Une erreur fatale : l’amour de la tradition liturgique

Dans les dernières années du pontificat de Benoît XVI, les Frères de l’Immaculée avaient commencé à utiliser l’ordo pré-Vatican II de la Messe. Même après la publication du Motu Proprio de Benoît XVI, Summorum Pontificum, en 2007, l’utilisation de l’ancienne forme liturgique a été largement contestée par les évêques, surtout en Italie. Néanmoins, l’intérêt pour son usage a connu une croissance constante, et c’est peut-être cet intérêt grandissant pour les formes traditionnelles de la liturgie parmi les vocations plus jeunes des FFI qui a suscité la colère du Vatican. Lorsque l’Ordre vota pour utiliser l’Ancien Rite de préférence, ils devinrent immédiatement le deuxième groupe le plus important de l’Église pour le faire, avec plus de 200 prêtres, 360 frères et 400 moniales. Le signal adressé à l’Église dans son ensemble par cette communauté populaire qui abandonne la Forme Ordinaire ne pouvait pas être supporté par des hommes voués au nouveau paradigme catholique.

Les FFI ont commencé à utiliser régulièrement l’ancien rite après la publication de Summorum Pontificum. Au chapitre général de 2008, ils ont pris la décision d’adopter la forme extraordinaire de la messe dans tout l’ordre, tout en continuant à célébrer la Forme Ordinaire dans les communautés et les paroisses qui leur ont été confiées ; cette tentative de « bi-ritualisme » devait être catastrophique. Sensible aux répercussions politiques d’être étiqueté « traditionalistes », le Père Manelli s’est fait un devoir de continuer à célébrer la Forme Ordinaire lorsqu’il a rendu visite aux paroisses de l’Ordre. Il s’efforçait d’expliquer que ses frères ne rejetaient pas Vatican II dans leur décision liturgique. En mai 2012, le chapitre général des Sœurs Franciscaines de l’Immaculée, ainsi que la branche contemplative, ont également exprimé une préférence pour l’utilisation du Vieux Rite dans leurs chapelles.

Jusqu’à la fin de 2011, cette décision a reçu peu d’avis de Rome. Dans une lettre du Père Manelli et de ses conseillers datée du 21 novembre 2011, le Secrétaire Général des Frères a envoyé à toutes les maisons quelques normes indicatives pour l’utilisation de la Forme Extraordinaire, certaines communautés donnant la priorité à l’ancien rite et d’autres gardant la Forme Ordinaire. Celles-ci ont été approuvées par la Commission Pontificale Ecclesia Dei dans une lettre du 14 avril 2012.
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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 15 mars18, 19:54

Message par Gilbert Chevalier »

Le Décret et le début de la persécution ouverte

Cela a changé lorsque le Cardinal brésilien João Braz de Aviz a été nommé à la Congrégation des Religieux en janvier 2011 : l’année suivante, il a ordonné une enquête sur les affaires de l’Ordre. Le 11 juillet 2013, la Congrégation a publié un décret exigeant que tous les prêtres des FFI cessent d’utiliser l’Ancien Rite de la Messe. « Si l’occasion se présente, le recours à la forme extraordinaire (Vetus Ordo) doit être expressément autorisé par les autorités compétentes, pour chaque religieux et/ou communauté qui en fait la demande. » La Congrégation pour les Religieux dissout le Conseil Général de l’Ordre et nomme un Commissaire Apostolique, le Père Capucin Fidenzio Volpi, comme supérieur effectif de toutes les communautés de la Congrégation et dont les dépenses sont à la charge de l’Ordre. Il devint également largement connu qu’il y avait de mystérieuses « allégations » contre l’ordre et son fondateur, le Père Manelli, mais Volpi et le Vatican refusèrent de les clarifier, alors que des rumeurs circulaient sur Internet. Ils comprenaient des récits sinistres d’un « vœu secret » (148) indéterminé que les membres avaient reçu l’ordre de prononcer. Des histoires affreuses ont été divulguées à la presse à scandales, avec des "ex-sœurs" anonymes prétendant que les sœurs avaient reçu l’ordre d’écrire leurs vœux dans le sang et de se « flageller » elles-mêmes pour la durée de « cinq Notre Père, cinq Ave Maria et cinq Salve Regina » (149).

Lentement, cependant, les réalités sont devenues claires à mesure que l’information était filtrée par des sources plus crédibles, souvent plus tard pour être corroborée par des officiels. On a appris qu’un groupe de cinq ou six « dissidents » de l’ordre s’était plaint au Cardinal Braz de Aviz, s’opposant particulièrement à l’utilisation de l’Ancien Rite, mais faisant allusion à d’autres délits, bientôt annoncés, qui n’ont finalement jamais vu le jour.

Parmi ces dissidents se trouvait le Père Alfonso Maria Bruno, bien connu pour son travail médiatique qui l’a rendu populaire en Italie. Le Père Bruno a été rapidement nommé porte-parole de l’ordre en Italie, et a dit à Catholic News Agency que la question de la Messe n’était « que la pointe de l’iceberg », bien qu’il ait refusé de préciser. Les FFI étaient maintenant largement soupçonnés d’une sorte de comportement inapproprié, un "baiser de mort" sous-entendu, compte tenu de l’alarme sur les scandales d’abus sexuels des prêtres. Un autre nom majeur de la saga est celui de l’Américain, le Père Angelo M. Geiger. Lui aussi avait une présence importante dans les médias sociaux et devait devenir le gardien efficace de l’ordre sur Internet, filtrant l’information par le biais des comptes YouTube et Facebook et du site Web de l’ordre. Le Père Bruno est allé jusqu’à accuser les sœurs contemplatives de la congrégation de tomber dans « l’hérésie et la désobéissance ». Comme aucun journaliste n’avait accès à qui que ce soit d’autre que ces deux-là, il était impossible de vérifier ces affirmations.

Avec tout cela, les Frères et Sœurs de l’Immaculée ont jugé nécessaire de publier une note « officielle » le 3 août 2013, expliquant que les allégations étaient fausses. Le Père Manelli « non seulement n’a jamais imposé à toutes les communautés des F.I. l’usage – et encore moins l’usage exclusif – du Vetus Ordo, mais il ne veut même pas qu’il devienne l’usage exclusif, et il a personnellement donné l’exemple, en célébrant partout selon l’un et l’autre Ordo ». Cette réponse n’eut cependant que peu d’effet ; le décret du Vatican fut exécuté et largement dépassé au cours des trois années suivantes.

(148) Les membres de l’ordre font un quatrième vœu « Marial » en accord avec leur charisme dans lequel ils sont spécialement consacrés à la Mère de Dieu et s’engagent à travailler pour la venue du royaume du Christ dans le monde. Les vœux supplémentaires spécifiques au charisme particulier d’un ordre sont normaux dans la vie religieuse catholique.

(149) L’appétit pour de telles fables de Maria Monk de la vie de couvent ne semble jamais être mort parmi une certaine classe de lecteurs. Mais leur authenticité est facilement éliminée. Quant à « l’autoflagellation », l’utilisation de « la discipline » – un petit bouquet de cordes faites à cette fin et strictement réglementées dans les règles d’une communauté – a été considérée comme une pratique pénitentielle normale de l’Église dans tous les siècles jusqu’au Concile Vatican II. La signature de vœux dans le sang est suffisamment absurde pour être simplement oubliée.



Le Pape sait-il ?

Plus importante que la question de la forme de la Messe – même avec ses répercussions politiques plus larges – était cette affaire comme indication des nouvelles méthodes du Pape. La façon dont le Pape François a traité la lettre des dissidents a été perçue dès le début comme une rupture radicale avec la façon de gouverner de Benoît XVI. La loi de l’Église inclut les principes de la preuve et de l’application régulière de la loi, mais l’absence de toute justification normale, que ce soit pour la visite initiale de 2012 ou la nomination subséquente du Commissaire, était révélatrice. Aucune cause spécifique d’inconduite n’a été mentionnée dans le décret ou à tout moment par la suite. Les raisons des mesures canoniques prises semblaient insuffisantes, voire triviales.

Le deuxième signataire du décret, l’Archevêque José Rodríguez Carballo, est un personnage d’une importance particulière. Le Vaticaniste Sandro Magister a écrit : « Rodríguez Carballo... jouit de la confiance totale du pape. Sa promotion en tant que second de la congrégation a été soutenue par François lui-même au début de son pontificat. » La nomination de Rodríguez Carballo à la Congrégation pour les Religieux fut en fait la première nomination majeure du Pape au Vatican en avril 2013, moins d’un mois après le Conclave. Mais Rodríguez Carballo avait déjà une réputation notoire, ayant déjà été impliqué dans un grand scandale financier au cours de ses dix années comme Ministre Général de l’Ordre Franciscain, avant sa nomination au Vatican. Le scandale avait mis en danger la stabilité financière de l’Ordre Franciscain, comme le Père Michael Perry, successeur de Carballo, l’a révélé dans une lettre à ses frères. Ce que les médias ont appelé une « maxi-fraude » a frappé durement l’Ordre des Franciscains : la fraude et le détournement de dizaines de millions d’euros l’ont mis à genoux financièrement. Sous le règne de Rodríguez Carballo, l’ordre avait investi de l’argent dans des sociétés offshore en Suisse qui, à leur tour, étaient impliquées dans le trafic d’armes, le trafic de drogue et le blanchiment d’argent.

Il semble qu’il a permis la mauvaise gestion intentionnelle des fonds en Italie par des personnes extérieures à l’ordre, qui se sont enrichies avec l’aide des membres de l’ordre. Le Père Michael Perry a écrit dans sa lettre que l’ordre « se trouve dans une grave, et je souligne "grave", difficulté financière, avec un lourd fardeau des dettes », et a ajouté : « Les systèmes de surveillance et de contrôle financiers pour la gestion du patrimoine de l’Ordre étaient soit trop faibles, soit compromis, limitant ainsi leur efficacité à garantir une gestion responsable et transparente. » Les Frères avaient été impliqués dans « un certain nombre d’activités financières douteuses » et le Père Perry a dû faire appel à des avocats et aux autorités civiles pour enquêter sur le scandale.

Sans attendre le rapport complet des autorités suisses sur le cas des Franciscains, le Pape François a promu son homme de confiance à une position plus influente et plus élevée dans la hiérarchie de l’Église.
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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 17 mars18, 09:32

Message par Gilbert Chevalier »

Le « règne de la terreur » du Père Fidenzio Volpi

La réaction du Père Manelli au décret de juillet a été présentée comme exemplaire. Malgré le fait d’être dans la ligne de feu et d’être par la suite blâmé pour la mauvaise gestion de l’institut et des crimes plus graves, le fondateur de l’ordre a recommandé à tout l’institut d’obéir au Saint-Père et a exprimé sa confiance que cette obéissance apporterait des « grâces plus grandes ». Son espoir aurait pu être que le nouveau pape favoriserait une évaluation objective de la situation de l’institut et apporterait la justice dans une situation où une poignée de frères se sont rebellés contre la majorité de leur institut.

Il a été révélé que le Père Volpi – qui soutenait que son « travail » avait été « spécifiquement ordonné par le Vicaire du Christ » – avait reçu l’ordre de contenir « la dissidence » dans les rangs, d’établir l’unité et d’évaluer les finances de l’ordre. En effet, il s’agissait d’une prise en charge complète de l’institut – prêtres, frères, sœurs et tertiaires. Le gouvernement du Père Volpi était impitoyable : le gouvernement général a été destitué et le fondateur, le Père Manelli, a été placé en résidence surveillée de facto, et il a reçu l’ordre de rester en isolement dans le sud de l’Italie, où il se trouve encore aujourd’hui, sans possibilité de communiquer avec le monde extérieur, y compris sa famille, ou l’un des Frères. Les Frères qui ont adressé une pétition au Vatican pour leur propre compte ont été punis ou menacés d’expulsion. Une pétition a été rédigée contre l’interdiction de la Forme Extraordinaire par quatre érudits laïcs, mais elle a été ignorée.

Déjà en décembre 2013, de nombreux catholiques en avaient assez et ont fait circuler une pétition demandant la destitution du Père Volpi. « En l’espace de cinq mois, le Père Volpi a détruit l’institut, provoquant chaos et souffrance à l’intérieur, scandale parmi les fidèles, critique de la presse, malaise et perplexité dans le monde ecclésiastique. » Cette lettre a également été ignorée.

Le 8 décembre 2013, le Père Volpi a riposté par une autre série de sanctions, y compris la fermeture du séminaire de l’Ordre, dans une lettre adressée à tous les Frères. Il y déplorait « la désobéissance et les obstacles à mon travail, ainsi que les attitudes de suspicion et de critique à l’égard de notre sainte Mère l’Église – au point même de l’accuser diffamatoirement de la "destruction du charisme" à travers ma personne. »

Cette lettre constitue la première accusation « officielle » d’inconduite contre le Père Manelli qui, dit-il, a « transféré le contrôle » des biens de l’institut à des membres du laïcat, « des personnes connues pour être des enfants spirituels ou des parents du Fondateur, le Père Stefano M. Manelli, ainsi qu’aux parents de diverses sœurs », pour les soustraire à l’influence du Commissaire. Le Père Volpi a dénoncé les religieux qui voulaient demander la fondation d’un nouvel institut centré sur l’Ancien Rite. Il a également ordonné la suspension de l’organisation des tertiaires jusqu’à nouvel ordre.

Avec l’interruption des études au séminaire et la suspension du programme d’études privées de l’Institut, les étudiants en théologie ont été transférés à Rome pour poursuivre leur travail. Les étudiants en philosophie ont été envoyés au collège diocésain de Bénévent. Les ordinations diaconales et sacerdotales ont été suspendues pendant un an. Il a été demandé à tous les candidats aux Ordres Sacrés de souscrire formellement à leur acceptation de la Forme Ordinaire de la Messe et des « documents du Concile Vatican II » dans ce que l’on appelait un « serment » de conformité. Les candidats qui ne s’y conformaient pas ont été immédiatement renvoyés de l’institut. De plus, chaque religieux devait exprimer par écrit sa volonté de continuer à être Frère Franciscain de l’Immaculée dans la forme révisée de l’Institut. La Mission laïque de l’Immaculée Médiatrice en Italie a été formellement suspendue, de même que le Tiers-Ordre des Frères Franciscains de l’Immaculée et toutes les activités d’édition – une œuvre majeure de l’Ordre – ont été interrompues.

Le Père Volpi a promu l’un des cinq premiers dissidents, le Père Bruno, au poste de Secrétaire Général (il a depuis été démis de ses fonctions). Sous la direction du Père Manelli, Bruno était responsable des relations publiques, y compris les réseaux de médias sociaux. Sa position à l’égard des médias a été particulièrement utile une fois que la Commission a commencé ses travaux ; il a été le premier à rendre publique la décision du Vatican d’avoir un Commissaire et il a informé les journalistes de manière unilatérale. Certains l’appelaient le chef des frères qui cherchaient à faire avancer l’Institut dans la direction libérale.

Pendant le "règne de terreur" du Père Volpi, d’innombrables frères ont quitté la structure officielle de l’Institut. Bien qu’il reste difficile d’obtenir des informations détaillées sur l’état actuel de l’ordre, certaines estimations estiment que plus des deux tiers de l’institut ont essayé de trouver une autre solution ; beaucoup ont appelé à une refondation. Un petit groupe de frères a demandé à quitter l’Institut, cherchant refuge aux Philippines. Six frères ont approché Mgr Ramon Cabrera Argüelles, Archevêque de Lipa, pour évaluer la possibilité de refonder l’Institut avec leur charisme originel au sein de son diocèse. Ceux-ci ont été traqués par le Père Volpi et le Père Bruno, punis d’une suspense a divinis et privés de la possibilité de se défendre. La suspense a divinis est une action pénale normalement imposée seulement pour une transgression grave, et la personne accusée a le droit canonique de se défendre.

Toute cette procédure était contraire au droit canonique, mais elle n’a jamais été traitée comme telle et jamais révisée. Normalement, la demande de quitter une congrégation, un ordre ou un institut est commune et est accordée par milliers pour une grande variété de raisons. Dans le cas des Frères de l’Immaculée, tous les membres ont été collectivement empêchés de partir et forcés de vivre dans une atmosphère de répression, une action sans soutien canonique. Pendant tout ce temps, le Père Volpi n’a jamais précisé de quelle inconduite l’ordre était coupable.

Entre-temps, les accusations de Volpi contre le Père Manelli de s’être enfui avec les biens de l’ordre ont été rejetées par des tribunaux civils. Volpi avait intenté une action en justice pour suspicion de fraude, falsification de documents et détournement de fonds, et le Père Manelli y a répondu par une action en diffamation contre le Père Volpi. Les tribunaux ont ordonné au Père Volpi de restituer les biens, lui ont infligé une amende de 20 000 euros et lui ont ordonné de présenter des excuses publiques. En juillet 2015, le Tribunal d’Avellino a jugé qu’il n’y avait eu aucune faute d’aucune sorte de la part du Père Manelli ou de toute autre personne associée aux FFI et a ordonné la libération des biens appartenant à la Mission de l’Immaculée Médiatrice (MIM) et au Tiers-Ordre des Frères Franciscains de l’Immaculée (TOFI) qui avaient été saisis par Volpi. La valeur des actifs s’élevait à environ 30 millions d’euros.

Mgr Ramon Cabrera Argüelles, Archevêque de Lipa aux Philippines, qui avait accueilli les six frères fuyant le régime du Commissaire, leur a offert un celebret – la permission de dire la Messe – dans son archidiocèse. La réaction du Père Volpi a été rapide : il a assisté à la Conférence Épiscopale Italienne de l’automne 2014 et a exhorté les évêques à ne pas incardiner les prêtres cherchant à quitter l’institut maltraité, accusant même les frères d’un complot pour « renverser » le pape. Entre-temps, l’Archevêque Cabrera Argüelles a déposé sa démission trois ans avant l’âge de la retraite obligatoire, et elle a été acceptée par le Pape François en février 2017. Bien que la démission n’ait pas été liée aux événements concernant les Frères, cela ne peut être exclu.

Le 4 avril 2016, la Congrégation pour les Religieux a décidé, par le rescrit Ex audientia, que les évêques doivent consulter le Vatican avant d’établir un institut de droit diocésain. C’est la seule réponse formelle du Pape à l’affaire, et c’est un pas bureaucratique, et elle représente un pas bureaucratique qui s’éloigne d’une approche « de base » des fondations. Beaucoup d’observateurs ont fait remarquer que cette action n’avait qu’un seul objectif : le diocèse des Philippines qui avait essayé de rendre possible une refondation des Frères de l’Immaculée.
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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 20 mars18, 10:25

Message par Gilbert Chevalier »

Les Sœurs de l’Immaculée

Un an après la prise en charge des Frères, le Vatican s’est tourné vers les Sœurs. Le Cardinal Braz de Aviz a ordonné une visite dirigée par Sœur Fernanda Barbiero de l’Institut des Sœurs de Sainte Dorothée, connue pour ses tendances modérément féministes au sein d’un ordre « modernisé ». Sœur Barbiero a reçu des pouvoirs égaux à ceux du Commissaire des Frères. Mais il y avait une différence importante : alors que la visite des Frères avait été causée par un petit groupe de dissidents, les Sœurs se sont unies contre la visite, et aucune plainte n’a été envoyée au Vatican.

Entre mai et juillet 2014, Sœur Barbiero a demandé deux Visiteuses apostoliques supplémentaires pour la branche contemplative de l’Institut, les prieures des Pauvres Claires Damiana Tiberio et Cristiana Mondonico, qui auraient tenu l’Ancien Rite dans une attitude générale de dédain. Les Visiteuses ont dit aux moniales qu’elles priaient trop et qu’elles faisaient trop de pénitence ! De plus, elles étaient « trop cloîtrées » et avaient besoin d’un programme de rééducation selon les critères du Concile Vatican II.

Les Sœurs de l’Immaculée ont fait appel devant le Tribunal de la Signature Apostolique – toujours dirigé par le Cardinal Raymond Burke qui avait tenté de défendre les Frères – contre l’extension des pouvoirs de leurs Visiteuses. La Signature a reconnu que les Visiteuses avaient outrepassé leur compétence telle que décrite dans le droit canonique. Quatre mois plus tard, le Cardinal Burke a été démis de ses fonctions de chef de la Signature par le Pape François.
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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 21 mars18, 02:14

Message par ESTHER1 »

Tout ça devient difficile à suivre. Nous sommes au sein de paniers de crabes. . . . . . . . :hum:

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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 21 mars18, 02:14

Message par ESTHER1 »

Tout ça devient difficile à suivre. Nous sommes au sein de paniers de crabes. . . . . . . . :hum:

Gilbert Chevalier

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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 22 mars18, 09:20

Message par Gilbert Chevalier »

De quoi s’agissait-il ?

Le 7 juin 2015, ces mesures extrêmes ont été interrompues de manière inattendue : le Père Fidenzio Volpi a été victime d’un accident vasculaire cérébral. Il a été hospitalisé immédiatement mais est décédé à 11h00 ce jour-là. Le nouveau Commissaire choisi pour l’Institut était le Père Salésien Sabino Ardito, avocat canonique, qui a poursuivi la même tâche, mais avec une approche plus modérée. Au moment d’écrire ces lignes, l’état complet – y compris les membres qui restent – de l’Ordre est inconnu. Les dernières nouvelles sont qu’au moins quinze maisons des FFI ont été fermées, 60 Frères ont officiellement demandé à être libérés de leurs vœux – on ne sait pas combien sont simplement partis – et au moins quelques maisons des Sœurs auraient refusé des vocations à cause de la crise. Le nouveau Commissaire se prépare à réécrire les constitutions de l’Ordre pour abolir la consécration spéciale à Marie, une disposition qui avait été approuvée par le Pape Jean-Paul II. Il est également proposé de changer le vœu de pauvreté absolue afin que l’Ordre puisse à l’avenir posséder des biens ; l’objet de ceci semble être de permettre au Vatican de contrôler l’Ordre par ses biens.

Les lettres et les actions du Père Volpi ont fourni des éclaircissements sur un point : « L’intervention chez les Franciscains de l’Immaculée a été précipitée par leur attachement croissant aux positions théologiques Catholiques Traditionnelles et pas seulement à la Messe latine traditionnelle. » [Emphase dans l’original.] Alors que de nombreux catholiques ont tenté de minimiser la participation et l’approbation de l’affaire par le Pape François, la dissolution continue de l’Ordre après la mort du Père Volpi, en particulier après tant d’interventions des fidèles faisant appel au pape, ne peut laisser que peu de doutes.

Le Vaticaniste Sandro Magister a écrit au sujet de « l’étonnement » du monde catholique face à l’attaque du Vatican contre l’ordre, disant que « les Franciscains de l’Immaculée sont l’une des communautés religieuses les plus florissantes nées dans l’Église Catholique au cours des dernières décennies ». Mais il est à noter que les religieux nommés pour superviser la prise en charge étaient eux-mêmes membres de congrégations en déclin rapide, y compris les Capucins du Père Volpi et les Salésiens du Père Ardito. Alors que les Franciscains de l’Immaculée ont connu une croissance exponentielle en seulement un peu plus de quarante ans, les Frères Mineurs ont subi une chute des vocations, passant de 27 009 membres en 1965 à 15 794 en 2005, soit une baisse de 41%. Il convient de se demander si c’est bien le succès même de l’approche plus traditionnelle des FFI qui a attiré la colère des "progressistes" dont l’expérience de 50 ans semble avoir échoué.

Cette spéculation a été répétée en septembre 2016 par le Vaticaniste Giuseppe Nardi, qui a écrit : « Le Commissaire et le chef de la Congrégation des Religieux ont confirmé ce que les observateurs soupçonnaient depuis le début : La raison en était la caractéristique de l’Ordre mentionnée ci-dessus. Un ordre de rite nouveau, qui s’était déplacé vers le rite traditionnel, attirait de nombreuses vocations de jeunes et attirait de plus en plus l’attention d’autres ordres de rite nouveau, qui commençaient à s’intéresser à cette "histoire à succès", un tel ordre ne devrait évidemment pas exister. » La destruction des FFI a été un message bien reçu par ces autres ordres qui ont pris soin de garder la tête basse.

Dans tout cela, l’attitude du Pape François a été typiquement opaque. Il a fait la sourde oreille aux innombrables pétitions et supplications des Frères et des fidèles, assis comme spectateur olympique des forces en conflit au sein du Vatican (José Rodríguez Carballo et le Cardinal Braz de Aviz), qui étaient en position de pouvoir mais avec un arrière-plan discutable. Aucune preuve canonique formelle n’a jamais été faite contre le Père Manelli, les allégations informelles sont restées sans fondement et aucun tribunal ecclésiastique ou laïc n’a condamné Manelli pour comportement inapproprié. Mais même les conclusions contre son propre Commissaire par les tribunaux séculiers n’ont pas suscité de réponse de la part du Pape.

De nombreuses questions demeurent, mais la plus urgente est peut-être la première : quel était le véritable motif de l’attaque contre les Frères et Sœurs Franciscains de l’Immaculée ? Si ce n’était pas la question liturgique, pourquoi était-ce la première chose à restreindre ? Pourquoi n’a-t-on jamais donné d’autre raison ? Pourquoi n’a-t-on pas abordé le fait que le décret du Cardinal Braz de Aviz s’oppose au Summorum Pontificum, un décret papal ?

Ces questions sont d’autant plus aiguës que l’affaire des Frères Franciscains de l’Immaculée est comparée à celle des Légionnaires du Christ. Le premier institut a été fondé par le bon Manelli, qui a fait renverser toutes les accusations portées contre lui par les tribunaux laïcs ; le second a été fondé par Marcial Maciel, toxicomane sexuellement libertin, qui a consacré son temps entre ses maîtresses à amasser une fortune avec les dons des riches. Peu d’organismes représentaient plus que les Légionnaires l’alliance de l’Église avec le capitalisme contre lequel le Pape François a lancé des condamnations répétées. En revanche, les Franciscains de l’Immaculée étaient des enfants dans le monde de la politique ecclésiastique. Ils ont suivi saint François en plénitude, dans leur pauvreté authentique, dans leur innocence hors du monde et dans leur dévouement à une vocation spirituelle. C’est là que se trouvait « l’Église des pauvres » que le Pape François appelait de ses vœux au début de son règne.

Dans le cas des Légionnaires du Christ, les allégations contre le fondateur et une explication des mesures qui devaient être prises ont été fournies publiquement dès le début. Le Cardinal Velasio de Paolis se comportait comme un père bienveillant envers les Légionnaires, même si leur charisme était très différent du sien.

Lorsque le Cardinal Joseph Ratzinger a été élu Pape en 2005, il a personnellement pris la décision d’enquêter sur l’affaire Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ. Un comportement immoral grave, étayé par des preuves devant les tribunaux laïques et ecclésiastiques, était allégué et devait être traité. Benoît XVI n’a pas puni la Congrégation dans son ensemble, mais il a soigneusement et méticuleusement essayé de tamiser les effets que la mauvaise influence du fondateur avait eus, et quelles parties du charisme pouvaient être conservées. C’est la ligne qu’a suivie le Cardinal de Paolis. L’enquête a été longue et difficile, mais elle a été clôturée au début de l’année 2014.

Lorsque Jorge Bergoglio a été élu Pape en 2013, il a approuvé l’enquête sur les Frères de l’Immaculée. Aucune accusation officielle n’a été portée contre le fondateur, le Père Stefano Manelli, et aucune preuve n’a été produite. Une campagne a fait surface dans les médias pour calomnier le Père Manelli, qui a été puni d’assignation à résidence et n’a pas eu l’occasion de se défendre. En même temps, son ordre était dirigé tyranniquement par un père Capucin qui a fait crouler l’ordre par terre et s’est mis dès le début à détruire un élément significatif du charisme de l’Institut, le vieux rite de la Messe.

En reflétant cette différence de traitement, on ne peut que constater une différence dans les capacités mondaines des deux instituts. Les Légionnaires du Christ se sont distingués dès leur fondation par leurs rapports étroits avec les riches donateurs et les institutions financières, et les dons somptueux qu’ils ont faits au Vatican ont été la raison pour laquelle les accusations contre leur fondateur ont été longtemps bloquées et réprimées. Les faits parlent d’eux-mêmes, et nous voyons lequel de ces enfants de l’Église a connu la miséricorde et lequel a reçu une sévérité rarement rencontré dans un autre ordre.


2) L’intervention dans l’Ordre de Malte

Divisions nationales entre les Chevaliers.


« Ordre de Malte » est le nom donné aujourd’hui à l’ordre médiéval des Chevaliers Hospitaliers. Pendant cinq siècles, l’Ordre a gouverné successivement les îles de Rhodes et de Malte, c’est pourquoi ce dernier nom lui est donné dans l’usage courant. Bien que l’Ordre opère maintenant depuis Rome, ayant cédé Malte à Napoléon en 1798, la souveraineté qu’il a toujours (par une anomalie curieuse mais pleinement acceptée) a continué à être reconnue en droit international : le Grand Maître est un prince souverain, ses ambassadeurs accrédités dans plus d’une centaine de pays ont le même statut que ceux des autres États, et le siège de l’Ordre à Rome jouit d’un statut extraterritorial (150). Les chevaliers se consacrent aujourd’hui à leur tradition hospitalière et dirigent des agences caritatives dans le monde entier. Le noyau de l’Ordre est un petit nombre de chevaliers célibataires qui prononcent les vœux religieux, comme ils l’ont fait lorsqu’ils constituaient une élite combattante dans les Croisades, mais l’essentiel est constitué de Chevaliers d’honneur et de Dames, organisés en Associations Nationales. Il fut un temps où l’Ordre représentait l’apogée de l’exclusivité aristocratique, mais ce caractère s’est depuis longtemps dilué ; sa composition va de l’aristocratie stricte, comme on le voit encore dans quelques associations européennes, à des pays où il n’a aucun caractère nobiliaire.

Le conflit qui a conduit le Pape François à forcer la démission du Grand Maître en janvier 2017 trouve son origine dans une rivalité nationale qui a atteint son paroxysme lors de l’élection précédente du Conseil de gouvernement de l’Ordre. D’un côté, il y avait l’Association Allemande, qui est de loin le plus riche des groupements nationaux de l’Ordre, recevant d’importantes subventions du gouvernement allemand ; elle est aussi très efficace et gère un certain nombre d’organismes caritatifs, dont Malteser International. C’était à la tête une bûche avec le Grand Maître, l’Anglais Fra Matthew Festing (151), dont le poste était un engagement à vie. Grâce à la mauvaise gestion électorale par les partisans du Grand Maître, et à l’efficacité correspondante de l’autre côté, l’élection de 2014 a placé les Allemands dans une position très forte au sein du gouvernement de l’Ordre : trois des dix membres du Conseil étaient originaires de ce pays (le Baron Boeselager, le Comte Esterhazy et le Comte Henckel von Donnersmarck), tandis que deux autres, tous deux nobles également, étaient des candidats du lobby allemand. De l’autre côté se trouvaient quatre conseillers qui étaient des partisans du Grand Maître, avec un dixième qui pourrait être appelé un électeur flottant. Cinq des membres du Conseil, en plus du Grand Maître, étaient des chevaliers profès.

Le Grand Maître Festing était un Anglais insulaire qui, après avoir été appelé en Italie par son élection en 2008, n’avait pas fait beaucoup de progrès dans la langue, et encore moins dans la maîtrise du labyrinthe des cercles italiens et du Vatican. Bien qu’il soit issu d’une famille militaire distinguée, Fra Matthew n’était pas un aristocrate, et il se peut que ses manières modestes aient contribué à l’hostilité manifestée à son égard par certains Allemands. Fra Matthew était aussi un traditionaliste à part entière, en termes doctrinaux et liturgiques, tout comme deux ou trois de ses partisans au Conseil, ce qui, en soi, a provoqué un manque de compréhension entre les deux parties en ce qui concerne leurs perspectives religieuses. Ces derniers n’étaient pas tous des chevaliers profès, mais tous, contrairement aux cinq nobles du côté allemand, étaient des hommes de la classe moyenne qui s’étaient inspirés de la vocation religieuse séculaire de l’Ordre. C’est l’aspect que le Grand Maître a tenu à promouvoir, et pendant les neuf années de son mandat, il a pris des mesures pour renforcer la vie spirituelle de l’Ordre. Il publia des règles prescrivant des obligations religieuses plus strictes pour les profès, créa un Institut de Spiritualité, qui publia un Journal de Spiritualité en versements annuels, et commença des cours de formation pour les chevaliers et aumôniers profès, dont l’avenir (on ne peut que le dire) semble incertain sous la nouvelle direction. Lorsque Fra Matthew Festing prit le relais en tant que Grand Maître, il n’y avait qu’une trentaine de chevaliers profès, mais il renforça considérablement le groupe, l’élevant à une soixantaine de membres de différents pays – il est frappant de constater que, malgré l’insistance constante, aucun d’entre eux ne venait d’Allemagne. On peut ajouter que les chevaliers profès de nos jours sont pour la plupart non nobles, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles l’Association Allemande hautement aristocratique les regarde d’un mauvais œil.

(150) Un exemple de cela, dont le Vatican a profité, est donné par le cas de Monseigneur de Bonis : voir ci-dessus au chapitre 3.

(151) Le titre "Fra" indique les chevaliers profès des trois vœux.
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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 26 mars18, 04:19

Message par Gilbert Chevalier »

Un scandale dans les œuvres caritatives

Avant 2017, il était apparu que les agences caritatives gérées par l’Association Allemande, y compris Malteser International, distribuaient clandestinement des préservatifs dans le cadre de leur travail en Asie, en Afrique et ailleurs. C’était sous la responsabilité du Baron Albrecht von Boeselager en tant que Grand Hospitalier, poste qu’il a occupé jusqu’en 2014. Le Grand Maître Festing a ordonné une enquête devant mener à la mise en place d’un comité d’éthique sous la présidence du Cardinal Eijk ; c’est une autre partie du travail de Fra Matthew qui a été interrompu. Le rapport a été remis en 2016 et, d’après son compte rendu des activités de préservatifs, il était clair que Boeselager devait répondre, sinon en ayant lui-même commandé les programmes, du moins en ne les ayant pas divulgués. Entre-temps, cependant, Boeselager avait été élu au poste de Grand Chancelier, qui est celui de Premier ministre de l’Ordre. Le Grand Maître voulait une procédure disciplinaire contre lui pour ses actions en tant que Grand Hospitalier, et il était soutenu en cela par le Cardinal Burke, qui était le Patron de l’Ordre (152).

En novembre 2016, le Cardinal Burke a eu une audience avec le Pape François dans laquelle il a expliqué le scandale de la distribution de préservatifs et a demandé l’autorisation d’agir contre elle. Une lettre du Pape du 1er décembre semble accorder cette autorisation. Au sujet des préservatifs, il est dit : « On veillera particulièrement à ce que les méthodes et les moyens contraires à la loi morale ne soient pas employés et distribués dans les initiatives caritatives et les efforts de secours. Si, par le passé, des problèmes sont apparus dans ce domaine, j’espère qu’ils pourront être complètement résolus. Je serais franchement mécontent si, en fait, certains hauts fonctionnaires – comme vous me l’avez dit vous-même – tout en connaissant ces pratiques, notamment en ce qui concerne la distribution de contraceptifs de toute sorte, n’étaient pas intervenus jusqu’à présent pour y mettre fin. » (153)

Cela semblait être un signal pour aller de l’avant. Il y avait aussi des parties de la lettre qui reflétaient les expériences passées du Pape François avec l’Ordre en Argentine, un contexte qui doit être expliqué. L’histoire concerne les relations de Bergoglio avec le politicien argentin Esteban Caselli, qui était Chevalier de Malte et ambassadeur de l’Ordre ; associé à lui était l’Évêque Héctor Aguer, aumônier honoraire de l’Ordre. En 1997, lorsque la question d’un successeur du Cardinal Quarracino s’est posée, Aguer s’est classé avec Bergoglio comme l’un des évêques auxiliaires de Buenos Aires, et Caselli a utilisé ses liens avec le Vatican pour essayer de le promouvoir à l’archevêché de préférence à Bergoglio. Lorsque ce dernier a été nommé à la place, Caselli a tenté un geste de réconciliation en faisant en sorte que le gouvernement lui envoie un billet de première classe pour Rome lorsqu’il s’y est rendu pour recevoir le pallium, mais Bergoglio l’a rendu déchiqueté (154). Les manœuvres de 1997 n’avaient pas eu de nuance idéologique particulière (Aguer semblait être un candidat plus soigné et cultivé, mais pas sensiblement plus conservateur), mais pendant les quinze années suivantes, alors que Bergoglio se déplaçait visiblement vers la gauche, Caselli et Aguer sont apparus comme les figures de proue de l’opposition conservatrice à son égard. Le conflit a eu une recrudescence vers 2010, lorsque les mauvaises relations de Bergoglio avec le gouvernement Kirchner ont atteint un point tel qu’un groupe d’évêques et de laïcs a cherché à le remplacer en tant qu’Archevêque de Buenos Aires. Mgr Aguer n’était pas nécessairement l’alternative envisagée à cette occasion, mais Caselli, avec son influence au Vatican, était à nouveau le principal acteur laïc.

Ces événements sur son sol natal avaient donné au Pape François une expérience inhabituelle de l’Ordre de Malte. L’Ordre est une organisation décentralisée, et sa politique (si l’on peut l’appeler ainsi) a toujours été de créer une Association dans un pays et de la laisser continuer à sa manière. Le résultat est que, dans une grande partie de l’Amérique Latine, il a montré un caractère ploutocratique, avec peu d’attention aux œuvres caritatives dans lesquelles il brille ailleurs ; en d’autres termes, il représentait le genre de catholicisme capitaliste de droite contre lequel la rhétorique de Bergoglio était habituellement dirigée. Bergoglio aurait également été au courant d’une autre caractéristique, le scandale de la loge maçonnique italienne P2, qui a atteint son apogée dans les années 1990 après que le leader de la loge a été trouvé assassiné par des ennemis de la Mafia, tandis que son numéro deux, le banquier Umberto Ortolani, a été emprisonné pour faillite frauduleuse ; à part l’Italie, l’Argentine a été le pays où P2 avait le plus répandu ses tentacules. Ortolani était un Chevalier de Malte (ayant bien sûr caché son appartenance maçonnique), et était en effet un ambassadeur de l’Ordre en Amérique Latine. Ces méfaits passés aident à expliquer certaines remarques de la lettre du Pape au Cardinal Burke qui n’avaient que peu de pertinence par rapport à la question qui avait été soulevée avec lui. Le Pape a fait allusion aux « manifestations d’un esprit mondain qui sont contraires à la foi catholique » et a mis en garde contre « les affiliations et associations, mouvements et organisations » – c’est-à-dire la Franc-Maçonnerie, qui avait toujours été une sorte d’abeille dans le bonnet de Bergoglio. Ces références devaient être transformées par certains journalistes dans un récit selon lequel, en intervenant dans l’Ordre de Malte, le Pape François s’opposait en réalité au catholicisme « mondain » représenté par le Grand Maître, contrairement à Boeselager et à son parti. Comme le suggère la description qui précède, rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité.

Armé de la lettre du Pape, le Cardinal Burke s’est présenté au siège de l’Ordre à Rome et a annoncé que le moment était venu de passer à l’action face au scandale du préservatif. L’idée initiale était d’engager une procédure disciplinaire contre Boeselager, ce qui aurait impliqué sa suspension pendant que les charges faisaient l’objet d’une enquête ; mais cela nécessitait une majorité des deux tiers au Conseil de l’Ordre, ce qui a été bloqué par le parti allemand. Le Grand Maître a donc choisi, dans un usage exceptionnel de son pouvoir de supérieur religieux, d’exiger la démission de Boeselager en vertu de la promesse qu’il avait prise comme Chevalier d’Obédience (une classe spéciale de l’Ordre, qualifiant un chevalier non-profès pour occuper les fonctions supérieures). Sur le refus de Boeselager, le 8 décembre 2016, le Grand Maître l’a renvoyé, techniquement pour violation de la promesse d’obéissance. Aucune revendication n’a été faite (comme certains l’ont prétendu plus tard) que le Pape avait explicitement ordonné le renvoi de Boeselager, mais sa lettre semblait garantir que le soutien du Pape était là pour l’action du Grand Maître.

(152) Le Cardinal Patron est le représentant diplomatique du Pape auprès de l’Ordre de Malte, tandis que l’Ordre nomme son propre ambassadeur auprès du Saint-Siège.

(153) Cette lettre et d’autres parties de la lettre papale ont été publiées par Riccardo Cascioli dans La Nuova Bussola Quotidiana, le 2 février 2017.

(154) Voir Austen Ivereigh, "The Great Reformer", p.241.



Suivez l’argent

Mais à travers ce différend, qui était d’ordre moral et disciplinaire, une autre affaire est tombée, ce qui explique l’intervention extraordinaire du Vatican. Il s’agit d’un grand fonds fiduciaire qui avait été mis en place des années auparavant par un donateur français, avec l’intention qu’une partie de celui-ci aille à sa mort à l’Ordre de Malte. En 2013, le fonds était géré par une fiduciaire à Genève qui était bien connue pour la gestion d’un éventail de fiducies dans les paradis fiscaux et autres ; elle a attiré des avis journalistiques à d’autres occasions lorsque des transactions financières confidentielles ont été révélées, par exemple à l’époque du Panama Papers. Les noms du fonds suisse et de la fiduciaire sont parfaitement connus et ont été publiés, mais ils ne sont pas mentionnés ici en raison des menaces d’action en justice que la fiduciaire a rapidement fait pour préserver son anonymat. On peut cependant affirmer qu’en 2013, sous l’ancien Grand Chancelier, l’Ordre a entamé une action en justice contre la fiduciaire pour sa gestion de la fiducie, et d’autres bénéficiaires potentiels ont été associés dans cette affaire, y compris l’Ordre Hospitalier de Saint-Jean de Dieu. Ils ont déposé une plainte auprès du Procureur de la République, qui a réagi en gelant les avoirs de la fiducie.

En 2014, cependant, lorsque Boeselager est devenu Grand Chancelier, il a lancé une nouvelle politique, et un certain nombre d’autres personnalités se sont impliquées dans l’affaire. Il s’agissait de deux banquiers qui étaient Chevaliers de Malte et qui étaient actifs en Suisse. Le nonce apostolique à Genève, l’Archevêque Silvano Tomasi, était lié à eux ; il était le Président d’une fondation, Caritas in Veritate, dont l’un des deux banquiers était trésorier. L’Archevêque Tomasi a eu des relations amicales, étonnamment amicales, avec la fiduciaire litigieuse, qui avait l’habitude de commencer ses courriels avec "Caro Silvano". Les trois personnes mentionnées étaient en étroite association avec le Grand Chancelier Boeselager, et ils soutenaient la nouvelle politique qu’il préconisait : arrêter la poursuite contre la fiduciaire et en arriver à un arrangement par lequel elle débloquerait une partie convenue des fonds. La question de savoir dans quelle mesure le Saint-Siège pouvait en bénéficier est un point controversé. L’Archevêque Tomasi attendait de l’argent de la fiducie ; on pense qu’on comptait sur Boeselager pour s’assurer que le Vatican obtenait sa part de l’argent que l’Ordre de Malte devait recevoir, et il a en fait été allégué que le Vatican attendait d’annuler le statut souverain de l’Ordre et de prendre le contrôle de ses actifs, de ses avoirs et de ses actions.

Cependant, la proposition de parvenir à un accord avec la fiduciaire s’est heurtée à l’opposition du Grand Maître Festing, qui voulait que le procès suive son cours. Le problème caché (bien qu’il n’en soit pas conscient) était que la fiduciaire menaçait de révéler toutes les communications qu’elle avait eues avec Boeselager et ses associés si elle était soumise à un interrogatoire judiciaire, un sort qui ne pourrait être évité que si un compromis était atteint. Enfin, la date limite pour les poursuites pénales était la fin janvier 2017.
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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 27 mars18, 18:57

Message par Gilbert Chevalier »

Le Vatican intervient

Cela signifie que le licenciement de Boeselager le 8 décembre 2016 a précipité une véritable crise, qui n’avait rien à voir avec la distribution de préservatifs. Sans lui comme Grand Chancelier, il n’y avait aucun espoir d’arrêter la poursuite en janvier ; diverses parties n’obtiendraient pas l’argent qu’elles espéraient, et une quantité de communications privées embarrassantes verraient le jour. Heureusement (de son point de vue) Boeselager était en bonne position pour tirer les ficelles. En l’occurrence, son frère George venait d’être nommé à la Commission de Surveillance des Cardinaux de l’Institut des Œuvres de Religion, la nomination étant annoncée le 15 décembre, c’est-à-dire qu’il était devenu l’un des gouverneurs de la Banque du Vatican. Albrecht Boeselager lui-même était bien connu pour être aussi épais que des voleurs avec le Cardinal Parolin, le Secrétaire d’État ; en fait, en avril 2017, un Chevalier allemand de Malte a révélé que les deux avaient travaillé ensemble systématiquement depuis deux ans pour saper la position du Cardinal Burke dans l’Ordre. L’Archevêque Tomasi avait aussi, bien sûr, une ligne directe avec le Secrétaire d’État. En quelques jours, l’appareil du Vatican est passé à l’action pour renverser le congédiement inopportun. Le Cardinal Parolin écrivit au Grand Maître une lettre enflammée soutenant que les intentions du Pape devaient être comprises dans un contexte de dialogue, et qu’il n’avait jamais eu l’intention de rejeter qui que ce soit (une affirmation qui est devenue ironique à la lumière de ce qui s’est vite passé). Mais le Grand Maître et le Cardinal Burke, qui interprétaient l’attitude du Pape à la lumière de sa lettre du 1er décembre, ne voyaient aucune raison de céder. Des mesures plus fortes seraient nécessaires du côté du Cardinal Parolin, et elles ont pris la forme d’une action qui était suprêmement révélatrice. Le 22 décembre, Parolin a annoncé la nomination d’une commission (appelée par euphémisme « groupe ») pour étudier le licenciement du Grand Chancelier. Il se composait de l’Archevêque Tomasi en tant que président, des deux banquiers qui avaient été impliqués dans les affaires du fonds suisse, d’un Chevalier belge décrépit de Malte qui était un partisan inconditionnel de Boeselager, et d’un Jésuite curial dont la qualification pour son poste, à en juger par ses déclarations lors de l’enquête suivante, peut avoir été une indifférence fade à la moralité de l’utilisation des préservatifs.

La première chose à dire au sujet de cette mesure est qu’il s’agit d’une question de compétence. En 1952, alors qu’un différend avait surgi entre l’Ordre de Malte et le Saint-Siège, le Pape Pie XII nomma personnellement une commission spéciale de cinq cardinaux pour le juger, puisque rien de moins n’aurait été dû au caractère souverain de l’Ordre ; pourtant, il a été proposé ici, sous l’autorité du Secrétaire d’État, d’avoir cinq personnes sans statut jugeant les actions du Grand Maître de l’Ordre et du cardinal sur l’avis duquel il avait agi. La deuxième faute était le conflit d’intérêts flagrant d’au moins trois des commissaires nommés ; en effet, il est étonnant que le Cardinal Parolin ait attiré l’attention de cette façon sur le véritable point de conflit, un lien qui a été immédiatement repris par la presse : il a montré, à tout le moins, ce qu’il pensait que le vrai problème était. Et la troisième anomalie était l’inadéquation entre le but avoué de la commission – enquêter sur le licenciement du Grand Chancelier – et ce qu’elle a fait. Le 7 janvier 2017, Mgr Tomasi a fait circuler une lettre aux membres de l’Ordre, dont la plupart n’avaient aucune connaissance possible des circonstances du licenciement, les invitant à soumettre toutes les informations qui leur plaisent. Ce qu’il faisait, c’était de lancer un exercice de raclage de la boue contre le Grand Maître Festing sur la base duquel son licenciement pouvait être forcé. La commission accomplit son travail avec une hâte indécente, et devait produire, bien avant la date butoir de fin janvier, un rapport vicieusement diffamatoire qui était exclusivement l’œuvre des ennemis du Grand Maître.

Sous cet assaut, la réponse du Grand Magistère a été inefficace dès le début. Après avoir congédié Boeselager, Fra Matthew Festing était parti en Angleterre pour ses vacances de Noël. Seul chez lui, il a fait une série de déclarations agressives qui ont fait mauvaise impression lorsqu’elles ont été publiées dans la presse. Entre-temps, à Rome, le poste de Grand Chancelier avait été transféré au chevalier supérieur disponible, Fra John Critien, qui avait été jusque-là conservateur des collections d’art de l’Ordre ; c’était un homme aimable, sans expérience de la diplomatie ou du droit. En réponse aux attaques contre le Grand Maître, il a publié, sans vérification appropriée, une défense écrite par l’avocat officiel de l’Ordre, qui, dans la forme publiée, était obscure et inepte. Lorsque la commission du Cardinal Parolin a été nommée, le Grand Maître a répondu le 23 décembre par une lettre au Pape, rédigée en termes respectueux, soulignant pourquoi la commission était « inacceptable » – un mot qui a été retenu comme preuve d’intransigeance. La presse était animée avec le « conflit aigu » qui avait surgi entre l’Ordre de Malte et le Pape, mais il faut se rendre compte que Fra Matthew Festing n’avait pas une telle idée dans sa tête. Il imaginait qu’il avait le soutien du Pape dans l’action pour punir la distribution de préservatifs, et qu’il résistait simplement à l’intervention du Cardinal Parolin pour des raisons qui lui étaient propres. Tout aussi injustifiée était l’idée d’un conflit fondamental entre une position morale dure de la part du Grand Maître et du Cardinal Burke et la politique plus "miséricordieuse" menée par le Pape François. Sa lettre du 1er décembre condamnant les « contraceptifs de toute sorte » comme « contraires à la loi morale » semblait assez claire – à moins qu’il n’ait changé d’avis depuis lors.

Pendant les sept semaines qui ont précédé la démission forcée de Fra Matthew, l’Ordre a défendu son droit de conduire son gouvernement à sa manière, et certains l’ont accusé d’arrogance en affirmant sa souveraineté contre le Saint-Siège ; mais c’est un peu comme condamner l’arrogance de quelqu’un qui défend son droit à sa maison, juste avant que le gouvernement décide de la confisquer. Les gens revendiquent naturellement les droits qui ont été respectés dans le passé. Comme nous l’avons déjà mentionné, il y avait déjà eu un conflit dans les années 1950, qui découlait de l’ambition d’un cardinal puissant de se faire lui-même nommé Grand Maître. Le 19 février 1953, un jugement du Saint-Siège lui-même avait statué que l’Ordre de Malte, en tant qu’ordre religieux, était soumis à la juridiction de la Congrégation pour les Religieux, et en même temps il reconnaissait la souveraineté de l’Ordre en tant qu’entité politique. Il n’a pas été suggéré que la Secrétairerie d’État avait une quelconque juridiction sur l’Ordre – logiquement, puisque c’est le département du Vatican chargé de ses relations avec les autres gouvernements, y compris l’Ordre de Malte. En fait, si l’on regarde ce qui s’est passé à l’époque, la Secrétairerie d’État n’a pas tenté d’intervenir dans le différend mais a agi avec une parfaite correction, en maintenant simplement ses relations diplomatiques habituelles avec l’Ordre.

En 2016-17, cependant, la décision rendue en 1953 a été ignorée par le Cardinal Parolin. Le renvoi du Grand Chancelier relevait du gouvernement politique de l’Ordre et, même s’il ne l’avait pas été, aucune tentative n’a été faite pour renvoyer l’affaire à la Congrégation des Religieux, l’organe compétent approprié ; le Cardinal Parolin, en tant que Secrétaire d’État, a revendiqué une autorité sur l’Ordre aussi absolue que s’il s’agissait d’un conseil paroissial. La différence entre les deux cas était que, dans les années 1950, le Pape Pie XII respectait la loi, et le différend s’était alors terminé par une victoire pour l’Ordre (le cardinal n’est jamais devenu Grand Maître). On dit que cette défaite a toujours été reléguée au Vatican, qui considérait le conflit comme la première bataille d’une guerre inachevée.

Le mépris du Cardinal Parolin pour la loi a été rapidement égalé par celui du Pape lui-même. Le 23 janvier, il a convoqué Fra Matthew Festing pour qu’il vienne au Vatican, n’informant personne et n’amenant personne avec lui. L’après-midi suivant, il a exigé la démission immédiate de Fra Matthew, tandis que le Baron Boeselager devait être réintégré comme Grand Chancelier. Ainsi, dans une intervention papale étonnante, l’homme soupçonné de bafouer l’enseignement moral de l’Église a été récompensé, et le supérieur qui avait essayé de le discipliner a perdu son poste.
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Re: The Dictator Pope (Marcantonio Colonna)

Ecrit le 29 mars18, 08:14

Message par Gilbert Chevalier »

Qu’est-ce qu’il y avait derrière ?

Il n’est pas nécessaire de souligner à quel point le licenciement du Grand Maître était disproportionné par rapport à l’affaire : même si Fra Matthew s’était comporté de manière erronée en licenciant Boeselager, sa démission était-elle la sanction appropriée ? Mais en fait, la mesure a une explication facile, voire absurde. Fra Matthew Festing avait les valeurs de son passé militaire britannique, et il était indigné que Boeselager ait refusé de démissionner lorsqu’on le lui a demandé. Un gentleman, selon lui, ferait ce qu’il faut dans un tel cas et partirait sans attendre d’être poussé. Dans les semaines précédant le 24 janvier, il avait dit ouvertement dans le Palais Magistral : « Si le Pape me demandait de démissionner, je le ferais. » Il a dit cela non pas parce qu’il avait la moindre idée que cela pourrait arriver – car à ce moment-là, il imaginait qu’il agissait avec le soutien du Pape – mais en tant que point de conduite personnelle. Mais, comme tout ce qui a été dit dans le Palazzo Malta, sa remarque a été rapidement connue au Vatican ; on l’a dit au Pape, et il a immédiatement vu une victoire facile. Il a donc demandé la démission de Fra Matthew le 24 janvier parce qu’il savait à l’avance qu’il l’obtiendrait.

Nous devrions aussi considérer les attraits de la victoire : la vengeance pour les événements des années 1950, lorsque le Vatican avait été le plus affecté dans le conflit ; la vengeance pour l’opposition que Bergoglio lui-même avait rencontrée de la part des membres de l’Ordre en Argentine ; la vengeance même pour la guerre des Malouines, lorsqu’un autre dictateur argentin a été méprisé par un leader anglais. Qui pourrait résister à un tel retournement de situation ? On pourrait ajouter (ostensiblement) la victoire d’un pape populiste sur un ordre aristocratique, sauf qu’à cet égard, l’exploit du Pape François n’était pas du tout ce qu’il semblait être. Si nous y regardons de plus près, l’effet réel de son intervention a été de soutenir un coup d’État aristocratique dans l’Ordre de Malte.Cela peut être démontré simplement en énumérant les noms des membres allemands du Conseil de l’Ordre : le Baron Albrecht von Boeselager, le Comte Janos Esterhazy et le Comte Winfried Henckel von Donnersmarck (155), soutenus par le Président de l’Association Allemande, le Prince Erich Lobkowicz, et son frère Johannes, qui a dirigé l’opposition lorsque Boeselager a été démis de ses fonctions. Ce sont eux qui sont maintenant en selle, tandis que l’autre partie de l’Ordre – les membres non nobles du Conseil qui soutenaient le Grand Maître – a plongé dans une éclipse. C’est une image exactement opposée à celle d’un coup du pape contre le privilège qui a été dessiné par certains journalistes.

Mais l’aspect le plus significatif de l’action du Pape a été de saper le Cardinal Burke, contre lequel le Pape François avait mobilisé la subversion secrète depuis les dubia du mois de décembre précédent. La fonction de Burke en tant que Cardinal Patron de l’Ordre de Malte a été suspendue, tandis que l’Archevêque Becciu a été nommé Délégué spécial pour diriger l’Ordre à la place du Grand Maître, au mépris total de son statut souverain. La signification personnelle du bouleversement était encore plus claire : d’un coup, le départ de Fra Matthew Festing a enlevé l’allié le plus proche du Cardinal Burke dans l’Ordre de Malte et l’a placé sous le contrôle de Boeselager, son ennemi déclaré, qui avait protesté amèrement contre sa nomination comme Patron en 2014.

(155) Ces trois nobles peuvent être examinés dans une triste photographie comique prise clandestinement dans un restaurant romain en janvier 2017, et publiée par le site web satirique Dagospia (http://www.dagospia.com/rubrica-29/cron ... 141049.htm ), dans lequel on les voit contempler avec un manque d’enthousiasme marqué la catastrophe dans laquelle leur résistance avait plongé l’Ordre.


Un Ordre décapité

L’intervention du Pape François a été réalisée avec des méthodes bien connues. La démission du Grand Maître devait encore, en vertu de la constitution de l’Ordre, être approuvée par le Conseil ; le 25 janvier, le lendemain de la démission de Fra Matthew, le Grand Chancelier par intérim a reçu un appel téléphonique de l’Archevêque Becciu, au nom du Pape, le mettant en garde contre toute prise de position de dernière minute. Le même jour, un prélat curial, sans poste dans l’Ordre mais bien disposé à en avoir un, est arrivé pour donner des conseils privés. Il a confié aux chevaliers mot pour mot : « Il faut que vous réalisiez que le Pape François est un dictateur impitoyable et vindicatif, et si vous faites la moindre tentative de résistance, il détruira l’Ordre. »

En tenant compte de ces avertissements, le 28 janvier, le Conseil de l’Ordre, avec le Grand Maître toujours présent, a voté pour la reddition : la démission de Fra Matthew a été acceptée, Fra John Critien s’est retiré comme Grand Chancelier, et le Baron Boeselager a repris sa place, apparaissant dans la salle du Conseil dès que le Grand Maître l’a quittée. Dans les jours qui ont suivi sa réintégration, Boeselager a mis fin à la poursuite contre la fiduciaire à Genève, en un rien de temps. L’Ordre a reçu 30 millions d’euros du trust, et l’Archevêque Tomasi aurait reçu 100 000 francs suisses pour sa propre fondation. Quant à l’affaire du préservatif, les dénis de responsabilité de Boeselager ont été acceptés sans examen minutieux, et c’est l’homme qui contrôle effectivement l’Ordre.

Depuis lors, la pression du Vatican sur l’Ordre n’a pas diminué. Dans sa conversation avec le Pape le 24 janvier, le Grand Maître Festing avait accepté de démissionner, étant entendu qu’une élection normale serait organisée pour choisir son successeur, mais il demanda au Pape : « Et s’ils me réélisent ? » Le Pape François a dit que ce serait acceptable. Cette réponse a été rapportée par Fra Matthew au chevalier qui l’accompagnait dans la voiture qui revenait du Vatican, et elle était connue de tous dans le palais magistral le soir même. En l’occurrence, l’élection de fin avril s’est déroulée dans le cadre d’une intervention étroite du Vatican, y compris une tentative d’empêcher Fra Matthew d’y prendre part, comme c’était son droit en tant que Bailli Grand-Croix de l’Ordre ; il a été clairement indiqué que sa réélection ne serait pas tolérée. Le résultat fut l’élection d’une non entité à la tête de l’Ordre, non pas comme Grand Maître mais comme Lieutenant par intérim pendant douze mois, comme la meilleure couverture pour le contrôle continu de Boeselager (qui, n’étant pas profès, n’était pas lui-même éligible). Ce résultat a été obtenu face à l’inquiétude largement répandue dans l’Ordre au sujet de nombreux problèmes qui avaient été révélés : le contexte financier troublant de la crise, l’intervention arbitraire du Vatican, l’injustice envers Fra Matthew Festing, le brossage sous le tapis du scandale du préservatif, et la sécularisation de l’Ordre susceptible d’être entraînée par les "réformes" dont parlent Boeselager et le parti allemand (156).

L’intervention du Pape François dans l’Ordre de Malte s’inscrit dans le schéma familier de ses méthodes : en ce qui concerne le Cardinal Burke, une première conversation dans laquelle il a donné une impression de soutien, suivie d’une trahison complète, visant à humilier un adversaire ; en ce qui concerne le Grand Maître, une convocation privée à venir seul en audience, n’en parlant à personne, et une demande surprise de démission. À cela s’ajoute l’attitude cavalière envers l’enseignement moral de l’Église, mais une appréciation très pratique de l’argent et du pouvoir qui ne correspond pas vraiment aux aspirations d’une « Église des pauvres » et aux condamnations de la « mondanité spirituelle ».

Néanmoins, contrairement aux Frères de l’Immaculée, l’Ordre de Malte n’a pas souffert personnellement du coup porté à son gouvernement. Ce qui a souffert, c’est la primauté du droit. Quelques jours après la destitution du Grand Maître, un chœur de critiques s’éleva, notamment de la part des avocats, contre ce que le Pape avait fait. Il a été souligné que, si le Saint-Siège pouvait faire fi de la souveraineté de l’Ordre de Malte, rien n’empêchait le gouvernement italien d’envoyer sa police pour enquêter sur les finances de la Cité du Vatican. Il ne fait guère de doute que ces considérations ont empêché le Pape François et le Cardinal Parolin d’y faire leur entrée et de reprendre l’Ordre sans condition, comme leurs déclarations initiales le suggéraient. C’était un trait caractéristique d’un épisode dans lequel les considérations de pouvoir et de contrôle financier étaient au premier plan et la moralité était en peu de considération.

(156) Dès le début, le Baron Boeselager s’est lancé dans une politique visant à réduire au silence les critiques en intimidant des sections des médias qui soulignaient les invraisemblances dans sa version des événements. Ainsi, il a intenté un procès contre le site autrichien Kath.net pour avoir cité un article critique dans Bild (curieusement, il n’a pas poursuivi Bild lui-même). En septembre 2017, sa plainte contre Kath.net a été rejetée par un tribunal de Hambourg, qui a jugé que les motifs pour lesquels il avait été renvoyé par le Grand Maître Festing étaient corrects en tout point. Pourtant, Boeselager reste aux commandes de l’Ordre de Malte et Festing reste déposé.
LE BON CHAPELET

Prenez votre chapelet
Et souvent le récitez
https://www.youtube.com/watch?v=5xgxKl0 ... 2&index=69
Ou bien le psalmodiez
Ou encore le chantez :
Un chapelet bien récité
Ou chanté ou psalmodié
Et bien intentionné
Est un bon chapelet !

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