j'ouvre ce sujet car je crains que ma réponse à Dede sur l'autre sujet soit supprimé
Bravo!Dede 95 a écrit : Le jour ou les "soviet" existeront et qu'il prendrons le pouvoir, les gens comme toi, par peur, iront du coté des blanc comme un certain Nestor Ivanovitch Makhno .
je n'en demandais pas autant! Je vois quel genre de gars tu est Dédé
Ce sont les bolchéviques et ton petit copain Trotsky qui dès mars 1918 ont trahis la révolution (contrairement à Makhno)
À présent rien que pour l'année 1921 et encore j'ai pas voulu tout mettre
(je te conseille de bien tout lire avant de m'insulter une nouvelle fois)
Le 3 mars parut le premier numéro des Izvestia (Nouvelles,
Informations) du Comité Révolutionnaire Provisoire.
On y trouve en première place une sorte de manifeste ainsi
conçu:
À la population de la forteresse et de la Ville de Cronstadt
Camarades et Citoyens, notre pays traverse une période difficile. Voici déjà
trois ans que la famine, le froid et le chaos économique nous enserrent dans un
étau terrible. Le parti communiste, qui gouverne le pays, s’est détaché des masses
et s’est révélé impuissant à les sortir d’un état de débâcle générale. Le parti n’a
tenu aucun compte des troubles qui ont eu lieu, ces temps derniers, à Pétrograd
et à Moscou, et qui ont démontré clairement qu’il a perdu la confiance des masses
ouvrières. Il n’a tenu, non plus, aucun compte des revendications formulées par
les ouvriers. Il considère tout cela comme des menées de la contre-révolution.
Il se trompe profondément.
Ces troubles, ces revendications, c’est la voix du peuple entier, de tous ceux
qui travaillent. Tous les ouvriers, marins et soldats rouges voient nettement
aujourd’hui que seuls les efforts communs, seule la volonté commune des
travailleurs, pourront donner au pays du pain, du bois et du charbon, pourront
vêtir et chausser le peuple, pourront sortir la République de l’impasse où elle
se trouve.
Cette volonté de tous les travailleurs, soldats rouges et marins s’est manifestée
nettement au grand meeting de notre ville, le mardi 1er mars. Le meeting vota à
l’unanimité une résolution des équipages des 1re et 2e escadres.
L’une des décision adoptées fut celle de procéder immédiatement aux réélections
du Soviet.
Afin d’établir pour ces réélections des bases plus justes, de sorte que la
représentation des travailleurs au Soviet soit effective et que le Soviet soit un
organe actif et énergique, les délégués de toutes les organisations de la marine, de
la garnison et des ouvriers se réunirent le 2 mars à la Maison d’Éducation. Cette
réunion devait élaborer les bases des nouvelles élections et commencer ensuite
un travail positif et pacifique, travail de réorganisation du système soviétique.
Or, puisqu’on avait des raisons de craindre une répression, et aussi à la suite
des discours menaçants des représentants du pouvoir, la réunion décida de créer
un Comité Révolutionnaire Provisoire et de lui donner pleins pouvoirs quant à
l’administration de la ville et de la forteresse.
Le Comité Provisoire a son siège sur le navire de ligne Pétropavlovsk.
Camarades et citoyens! Le Comité Provisoire se préoccupe surtout de ce qu’il
n’y ait pas d’effusion de sang. Il a employé tous ses efforts pour maintenir l’ordre
révolutionnaire dans la ville, dans la forteresse et dans les forts.
Camarades et citoyens! N’arrêtez pas votre travail. Ouvriers, restez à vos
machines. Marins et soldats, n’abandonnez pas vos postes. Tous les employés,
toutes les institutions doivent continuer le travail.
Le Comité Révolutionnaire Provisoire exhorte toutes les organisations
ouvrières, tous les syndicats maritimes et autres, toutes les unités de mer et de
terre, ainsi que tous les citoyens individuellement à lui prêter leur aide.
Sa mission est d’assurer, en coopération fraternelle avec vous, les conditions
nécessaires pour les élections justes et honnêtes du nouveau Soviet.
Donc, camarades, de l’ordre, du calme, du sang-froid ! Tous au travail socialiste
honnête, pour le bien de tous les travailleurs!
Petrograd 1921
Le Pouvoir bolcheviste se rendait parfaitement compte de la
gravité de la situation. Il avouait même son impuissance à y remédier.
Mais il se refusait obstinément à modifier quoi que ce fût de sa
«ligne». Il ne voulait même pas discuter avec les ouvriers mécontents.
Il repoussait d’avance toute suggestion, toute collaboration, toute
initiative. En guise de remède il recourait de plus en plus à des
réquisitions, à des expéditions militaires, à des mesures répressives,
à la violence la plus arbitraire.
Alors, des troubles sérieux éclatèrent à Pétrograd.
Plusieurs usines, parmi les plus importantes, improvisèrent des
assemblées générales ouvrières et adoptèrent des résolutions hostiles
au gouvernement, exigeant un changement de régime. Des proclamations
rédigées dans le même sens apparurent dans les ateliers et
sur les murs. Les masses s’agitaient sourdement.
Naturellement, dans ce vaste mouvement populaire plusieurs
éléments intervenaient, plusieurs thèses se heurtaient. Aucune
liberté d’idées ni de discussion n’étant admise et de nombreux
révolutionnaires étant sous les verrous, toute cette effervescence était,
nécessairement, vague et confuse. La Révolution ayant déjà dévié,
le processus révolutionnaire étant engagé sur une fausse route, le
mouvement entier était fatalement dénaturé.
le numéro 4 des Izvestia du 6 mars reproduit l’appel radiodiffusé
suivant du Comité Révolutionnaire:
À tous… À tous… À tous…
Camarades ouvriers, soldats rouges et marins!
Ici, à Cronstadt, nous savons combien vous souffrez – vous-mêmes, vos
femmes et vos enfants affamés – sous le joug de la dictature des communistes.
Nous avons jeté bas le Soviet communiste. Dans quelques jours, notre Comité
Révolutionnaire Provisoire procédera aux élections du nouveau Soviet, lequel,
élu librement, reflétera bien la volonté de toute la population laborieuse et de
la garnison et non celle d’une poignée de fous «communistes».
Notre cause est juste. Nous sommes pour le pouvoir des Soviets et non des
partis. Nous sommes pour l’élection libre des représentants des masses laborieuses.
Les Soviets falsifiés, accaparés et manipulés par le parti communiste, ont toujours
été sourds à nos besoins et à nos demandes; la seule réponse que nous avons
reçue fut la balle assassine.
Actuellement, la patience des travailleurs étant à bout, on veut vous fermer
la bouche à l’aide d’aumônes; par ordre de Zinovieff, les barrages sont supprimés
dans la province de Pétrograd et Moscou assigne 10 millions de roubles-or pour
l’achat à l’étranger des vivres et des objets de première nécessité. Mais nous
savons que le prolétariat de Pétrograd ne se laissera pas acheter avec ces aumônes.
Par-dessus les têtes des communistes, Cronstadt révolutionnaire vous tend la
main et vous offre son aide fraternelle.
Camarades! Non seulement on vous trompe, mais on dénature impudemment
la vérité, on s’abaisse jusqu’à la dissimulation la plus vile. Camarades, ne vous
laissez pas faire ! À Cronstadt le pouvoir est exclusivement entre les mains
des marins, des soldats et des ouvriers révolutionnaires, et non entre celles de
«contre-révolutionnaires dirigés par un Kozlovsky», comme essaie de vous le
faire croire la radio mensongère de Moscou.
Ne tardez pas, camarades! Unissez-vous à nous! Entrez en contact avec
nous! Exigez que vos délégués sans parti soient autorisés à venir à Cronstadt.
Eux seuls pourront vous dire la vérité et démasquer l’abjecte calomnie sur «le
pain finlandais» et les menées de l’Entente.
Vive le prolétariat révolutionnaire des villes et des champs!
Vive le pouvoir des Soviets librement élus!
Lâches et calomniateurs
Nous portons à la connaissance de tous le texte d’une proclamation, lancée
sur Cronstadt du haut d’un avion communiste.
Les citoyens n’éprouveront que du mépris pour cette calomnie provocatrice.
Ceux de Cronstadt savent comment et par qui le pouvoir odieux des communistes
a été jeté bas.
Ils savent qu’à la tête du comité Révolutionnaire Provisoire se trouvent des
militants dévoués élus, les meilleurs fils du peuple: des soldats rouges, des marins
et des ouvriers.
Ils ne permettront à personne de leur mettre la bride sur le cou, encore moins
à des généraux tsaristes ou à des blancs-gardistes. «Quelques heures encore, et
vous serez obligés de vous rendre», nous menacent les communistes.
Hypocrites infâmes, qui voulez-vous tromper ?
La garnison de Cronstadt ne s’est jamais rendue aux amiraux tsaristes, elle
ne se rendra pas non plus à des généraux bolchevistes.
Lâches que vous êtes! Vous connaissez notre force et notre volonté de
vaincre ou de mourir dignement et non pas fuir comme vos commissaires, les
poches remplies de billets de banque tsaristes et d’or, produit du labeur et du
sang ouvriers
La traitrise de Trotsky
le numéro 4 des Izvestia 12 mars, nous lisons ceci:
Nos généraux
Les communistes insinuent que des généraux, des officiers blanc-gardistes et
un curé se trouvent parmi les membres du Comité Révolutionnaire Provisoire.
Afin d’en finir une fois pour toutes avec ces mensonges, nous portons à leur
connaissance que le Comité est composé des quinze membres suivants:
1. Pétritchenko, premier écrivain à bord du Pétropavlovsk ;
2. Yakovenko, téléphoniste du district de Cronstadt;
3. Ossossoff, mécanicien du Sébastopol;
4. Arhipoff, quartier-maître mécanicien;
5. Pérépelkine, mécanicien du Sébastopol;
6. Patrouchev, quartier-maître mécanicien du Pétropavlovsk
7. Koupoloff, premier aide-médecin;
8. Verchinine, matelot du Sébastopol:
9. Toukine, ouvrier électricien;
10. Romanenko, garde des chantiers de réparation des navires;
11. Oréchine, employé à la 3e Ecole technique;
12. Valk, ouvrier charpentier;
13. Pavloff, ouvrier aux ateliers des mines marines;
14. Baïkoff, charretier;
15. Kilgast, timonier.
58 La Révolution Inconnue
En reproduisant la même liste dans le numéro 12 du 14 mars, le
journal termine par cette note ironique:
Tels sont nos généraux: nos Broussiloff, Kameneff, etc.*.
Les gendarmes Trotsky
et Zinoviev vous cachent la vérité