L'authenticité du Coran.

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La religion musulmane l'Islam, se veut une révélation en langue arabe de la religion originelle d'Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi, elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé, en arabe, Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim (millata Ibrahim) c'est-à-dire une soumission exclusive à Allah.
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rayaan

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L'authenticité du Coran.

Ecrit le 04 juin13, 18:15

Message par rayaan »

Remarque : Nous ne sommes pas dans la section débat, toute personne voulant débattre qu'il aille dans la section prévu à cet effet ( dialogue islamo chrétien ). Vous pouvez tout de même poser des questions si vous n'avez pas compris un sujet, cependant si c'est pour balancer des mensonges islamophobes et venir troller ce topic ce n'est pas la peine, merci d'avance.

Ce topic recensera plusieurs articles expliquant plusieurs sujet : comment le Coran a été conservé ? Qu'a fait le Calife Othman ? Réponses aux allégations mensongères des islamophobes etc.

Je commence par un première article :
Le Coran : rédigé 20 ans seulement après la mort du Prophète ? Quelle différence entre copie préparée sous Abû Bakr et copie préparée sous Uthmân ?


Il n'est pas rare de lire ici et là, dans des "revues spécialisées" ou dans des "magazines sérieux" – quand ce n'est pas dans des ouvrages universitaires – que le texte coranique n'a été recensé que sous le califat de Uthmân (644-656), soit entre 12 et 24 années après la mort du prophète Muhammad (sur lui la paix), survenue en 632. Comprenez par là : l'authenticité en est douteuse puisque c'est vingt années après seulement, soit presque une génération plus tard, qu'on s'est enfin décidé à recenser le Coran.

Le problème c'est que ces allégations sont incorrectes et dénotent une grande ignorance des faits. En effet, les copies préparées par Uthmân n'ont pas été les premières copies du Coran. Elles n'avaient pour objectif que de parer à une incompréhension grandissante de certains musulmans face aux divergences de lecture. Explications.

-
I) La conservation du texte coranique du vivant du Prophète :

Le Coran a cette particularité que son texte n'a pas été révélé en une seule traite, mais progressivement, fragments par fragments, sur une période qui s'est étendue sur vingt-trois années.

Du vivant même du Prophète, au fur et à mesure de sa révélation, le Coran est conservé dans les mémoires des hommes et récité chaque jour dans les 5 prières obligatoires. Simultanément, ses versets sont tous mis par écrit sur ordre du Prophète lui-même. Après chaque révélation, en effet, celui-ci dicte à un de ses scribes aussi bien le texte de celle-ci que la sourate où il faut l'insérer. Car la classification des versets les uns par rapport aux autres ne se fait pas selon l'ordre chronologique de leur révélation, mais suivant un ordre différent, qui suit les indications du Prophète. Uthman, le troisième calife qui justement est à l'origine des copies coraniques que l'on prétend être les premières traces écrites du Coran, racontait : "Lorsque plusieurs versets étaient révélés au Prophète, celui-ci appelait des personnes sachant écrire et leur disait : "Placez ces versets dans telle sourate, celle où sont mentionnés tels et tels sujets". Et lorsqu’un verset lui était révélé, il leur disait : "Placez ce verset dans telle sourate, dans laquelle sont mentionnés tels et tels sujets"" (rapporté par Abû Dâoûd et at-Tirmidhî, authentifié par Ibn Hibbân : cf. Fat'h ul-bârî, tome 9 p. 29). Les supports se constituent de papier, de pierres tendres, d'omoplates de chameaux, etc., et sont dispersés auprès de différents Compagnons (rapporté par al-Bukhârî).

Ces deux moyens de préservation se complètent l'un l'autre :
– d'une part la mémorisation : si chaque Compagnon connaît par coeur au moins un passage du texte coranique, il est des Compagnons qui mémorisent l'intégralité du texte coranique ayant alors été déjà révélé au Prophète ;
– d'autre part la mise par écrit du ou des versets venant d'être révélé(s), et ce sur les supports disponibles à l'époque.

Si le Prophète indique, au sein de l'ensemble du texte coranique déjà révélé, la place où doit être insérée chaque nouvelle révélation, s'il encourage ses Compagnons à apprendre par cœur le texte coranique (certains le connaissent intégralement) et s'il veille à ce que chaque fragment révélé soit également couché sur un support matériel, il ne fait pas préparer une copie écrite rassemblant tout le texte coranique.

Pourquoi ?

Tout simplement parce que, la révélation n'étant pas encore terminée, de nouveaux versets peuvent être révélés qui devront être insérés au milieu (et non à la fin) du texte coranique déjà présent ; parfois même des fragments de versets peuvent être révélés (comme ce fut le cas de "min al-fajr" et de "ghayru uli-dh-dharar") qui devront être insérés au milieu de versets déjà écrits. De même, la révélation n'étant pas encore terminée, des versets anciennement révélés peuvent être abrogés de récitation (naskh ut-tilâwa) (cliquez ici pour en savoir plus sur l'abrogation de certains versets.).

-
II) Archivage du texte coranique sous Abû Bakr, le premier calife du Prophète :

L'archivage de l'intégralité du texte coranique se fait lors du califat de Abû Bakr (632-634), autrement dit dans les 2 ans qui suivent la mort du Prophète.

Omar ibn ul-Khattâb, ayant constaté qu'une bataille, celle de al-Yamâma, a emporté de nombreux Compagnons connaissant par cœur l'intégralité du texte coranique, prend conscience du fait que ceux qui mémorisent l'intégralité du texte coranique pourraient tous mourir ainsi subitement, lors de batailles, sans avoir pu former des élèves connaissant eux aussi par coeur la totalité du livre saint ; une partie du texte coranique pourrait ainsi se perdre. Il demande au calife, Abû Bakr, d'orodonner l'archivage de l'intégralité du texte coranique. Après plusieurs hésitations, Abû Bakr accepte, et charge Zayd ibn Thâbit (qui avait été scribe du Prophète et qui lui-même connaît par coeur l'intégralité du texte coranique) de rassembler les divers supports écrits et de préparer une copie du texte coranique intégral.

Le texte est rédigé dans sa totalité sur des feuillets (sahifa, pl. suhuf).

Ceux-ci constituent donc une archive du texte coranique, destinée à servir en cas de mort subite de tous ceux qui mémorisent le Coran.

Ces feuillets sont confiés à la garde de Abû Bakr lui-même. Après la mort de ce dernier, le deuxième calife, Omar (634-644) les reçoit. Après sa mort, ils sont confiés à sa fille Hafsa, veuve du Prophète. (Tous ces éléments sont rapportés par al-Bukhârî, n° 4701. Voir également Fath ul-bârî tome 9 pp. 19-20, et Al-Itqân, pp. 184-185. Lire également notre article traitant de ce sujet.)

C'est donc ici, dans les 2 ans qui suivent la mort du Prophète (et non 20 ans après), sous le califat de Abû Bakr, que le texte coranique est redigé dans son intégralité dans une même copie (il s'agit plus précisément d'un ensemble des feuillets).

-
III) Uniformisation des copies coraniques sous Uthmân, troisième calife du Prophète :

Sous le califat de Uthman, troisième calife (644-656), le territoire musulman s'est considérablement agrandi et de nouveaux problèmes surgissent : chez certains musulmans, quatre type de divergences apparaissent à propos du texte du Coran. Le calife Uthmân décide alors d'officialiser un type unique de copie du texte coranique. C'est à cette fin qu'il charge une commission de préparer plusieurs copies (mus'haf) du Coran, commission qui comporte de nouveau Zayd ibn Thâbit. Ce qu'il ordonne n'est plus le recensement du texte coranique – celui-ci ayant déjà eu lieu sous Abû Bakr – mais la préparation de copies coraniques dotées de certaines particularités et devant être universalisées.

Cela se passe en l'an 25 de l'hégire, soit 15 ans (et non 20 ans) après la mort du Prophète (sur lui la paix).

Ces copies préparées, Uthmân les fait envoyer en différents points importants du territoire musulman. (Tous ces éléments sont rapportés par al-Bukhârî, n° 4702.)

Les copies du Coran écrites de nos jours suivent toujours mot pour mot et lettre pour lettre cette écriture des copies d'Uthman, écriture justement nommée "ar-rasm ul-'uthmanî".

On dit qu'une de ces copies existe encore aujourd'hui, et se trouverait à Istanbul (Turquie).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

Source : La Maison de l'Islam

Marmhonie

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 04 juin13, 23:58

Message par Marmhonie »

L’authenticité du coran est différente selon les sunnites et les chiites. Par respect pour ces deux voies de l'islam, l’authenticité du coran chiite.
http://www.youtube.com/watch?v=plLo_5BAFcI

L’authenticité passe par la compilation authentique:
http://www.youtube.com/watch?v=RayIDaO06EE

Authenticité des... divergences:
http://www.youtube.com/watch?v=9Gb5CLgWffg
Allons en paix :)

rayaan

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 05 juin13, 00:24

Message par rayaan »

Les chiites sont des mécréants apostats associateurs.
(censored)
Modifié en dernier par Eliaqim le 06 juin13, 04:44, modifié 1 fois.
Raison : Hors sujet (discussion) Une discussion, ce n'est pas le membre mais le sujet. Vous ne devez pas tenir des propos injurieux, ou diffamatoires.

rayaan

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 05 juin13, 07:14

Message par rayaan »

Quelles sont les divergences ayant conduit Othman à uniformiser le Coran ? ( plus une petite réponse au Dr Puin l'islamophobe ).

Le Coran représente pour les musulmans aussi bien un texte à réciter de façon cultuelle que la source première de leurs principes et le fondement de leur religion. Or, certains musulmans sont aujourd'hui la proie à une certaine hésitation face aux conclusions du Dr Puin : cet universitaire allemand, ayant relevé des différences textuelles entre les manuscrits coraniques retrouvés à Sanaa et datés de l'an 680 environ, et les copies coraniques habituelles, a émis une hypothèse remettant en cause la croyance musulmane en l'origine divine et l'immuabilité du Coran. Il faut être clair : il ne s'agit pas de dire que les musulmans seraient opposés à tout débat et à toute recherche car "enfermés dans leur dogme" de l'immuabilité du Coran. Il s'agit de dire ici un mot sur la portée de cette découverte et sur la différence entre preuve scientifique et hypothèse.

Je n'ai pas eu accès aux microfilms qu'étudie le Dr. Puin. Ce que je me contenterai de montrer ici, c'est que le fait qu'on puisse trouver une ancienne copie coranique présentant de légères variantes par rapport aux copies classiques ne remet nullement en cause l'immuabilité du Coran. Pour comprendre comment cela, il faut se référer à ce que rapportent nos sources et remonter au premier siècle de l'islam… et tout d'abord au moment où la révélation du Coran est en train de se faire au Prophète.

-
Quatre particularités du texte coranique à l'époque du Prophète :

L'intégralité du Coran a été révélée au Prophète Muhammad (sur lui la paix) sur une étendue de 23 années. Chaque fois qu'un verset, un fragment de verset, ou plusieurs versets sont révélés au Prophète, celui-ci indique leur place au sein du texte coranique déjà révélé (par exemple au milieu du texte d'une sourate en train de se constituer). Cependant, le texte coranique possède plusieurs particularités.

La première de celles-ci est que le Prophète mourra en l'an 632 sans avoir indiqué l'ordre du classement de la totalité des sourates les unes par rapport aux autres. Différents Compagnons n'observent donc pas le même ordre dans leur classement des sourates.

Deuxièmement
, il arrive que certains versets, révélés au Prophète, écrits et insérés là où il l'avait dit, et récités en tant que texte coranique, soient ensuite abrogés par ordre de Dieu Lui-même au Prophète. Le cas que j'évoque ici est le "naskh at-tilâwa" : le passage lui-même est abrogé et sa récitation en tant que texte coranique ne se fait plus (cliquez ici). Aïcha citait ainsi le verset suivant, ayant été abrogé sur indication du Prophète : "'Ashru radha'ât ma'lûmâtin yuharrimna" (rapporté par Muslim, n° 1452, at-Tirmidhî, n° 1150, Abû Dâoûd, n° 2062, an-Nassaï, n° 3307). Anas cite de même ce verset : "Ballighû qawmanâ annâ laqînâ rabbanâ faradhiya 'annâ wa ardhânâ" (rapporté par al-Bukhârî, n° 3862, et Muslim, n° 677). Ubayy ibn Kaab se rappelle que ces versets figuraient dans la sourate al-Bayyina : "Inna dhâta-d-dîni 'indallâh il-hanîfiyyat ul-muslimatu lal-yahûdiyyati wa lan-nasrâniyyati wa lal-majûssiyya. Man yaf'al khayran fa lan yukfarah … Law anna libni âdama wâdiyan min mâlin labtaghâ ilayhi thâniyan. Wa law kâna lahû thâniyan labtaghâ ilayhi thâlithan. Wa lâ yamla'u jawfa-bni âdama illâ turâbun. Wa yatûbullâhu 'alâ man tâb" (rapporté par at-Tirmidhî, n° 3898). Abû Mûssa al-Ash'arî se rappelle lui aussi avoir récité dans une sourate : "Law kâna libni âdama wâdiyâni min mâlin labtaghâ wâdiyan thâlithan. Wa lâ yamla'u jawfa-bni âdama illa-t-turâb" ; puis ces versets furent abrogés ; il se rappelle avoir récité dans une autre sourate : "Yâ ayyuha-lladhîna âmanû lima taqûlûna mâ lâ taf'alûna fa tuktaba shahâdatun fî a'nâqikum fa tus'alûna 'anhâ yam al-qiyâma" (rapporté par Muslim, n° 1050). Il est dès lors prévisible que certains Compagnons, ayant appris du Prophète un verset donné et n'étant par exemple pas à Médine lors de son abrogation, continuent à le réciter en tant que texte coranique.

Troisièmement, le Prophète a, parfois, sur la demande d'un Compagnon, expliqué le sens d'un passage que celui-ci ne comprenait pas. D'autres fois il a précisé le sens du verset et l'a cité juste après en avoir fait la récitation. Dès lors, il arrive qu'un Compagnon présent à ce moment-là retienne l'explication, et la répète ensuite à ses élèves juste après le texte coranique. Il arrive aussi qu'il écrive cette explication dans sa copie personnelle du verset. Et il arrive également qu'il pense qu'il s'agisse de mots appartenant au texte coranique lui-même. Il arrive, enfin, que ce soit un Compagnon qui, après avoi récité un passage du Coran, en explique le sens, et que c'est un de ses élèves ou un éléve de ses élèves qui pense que cela fait partie du texte coranique lui-même. Ce qui est relaté de Ibn Abbâs par rapport au verset 2/198 relève peut-être de ce cas de figure : après avoir récité "Laysa 'alaykum junâhun an tabtaghû fadhlan min rabbikum", Ibn Abbâs rajoutait ces mots : "fî mawâsim il-hadj" (rapporté par al-Bukhârî, n° 1681 et 1945).

Quatrièmement, certains mots du texte coranique peuvent être lus selon des variantes de récitation (qirâ'ât ou ahruf). Ces variantes se rapportent à des différences d'accents régionaux, à des différences lexicologiques, morphologiques, syntaxiques, etc., qui n'influent en rien sur le sens global du texte. Il s'agit par exemple des mots "nâs" / "nès", de "'ihn" / "sûf", etc. Le Prophète a parlé de sept [catégories de] variantes présentes dans l'ensemble du texte coranique (cliquez ici). Le Prophète enseigne à un Compagnon un passage donné du texte coranique, et à un autre Compagnon il enseigne le même passage mais avec des variantes de récitation. Or il arrive qu'un Compagnon n'ait pas eu connaissance de la variante de récitation enseignée par le Prophète à un autre Compagnon. Umar raconte ainsi : "Un jour, lors du vivant du Prophète, j'entendis Hishâm ibn Hakîm réciter la sourate al-Furqân. alors que j'écoutais attentivement sa récitation, je m'aperçus qu'il la faisait avec certaines lettres autres que celles que le Prophète m'avait enseignées. J'étais sur le point de l'interpeller pendant sa prière même, mais je me retins et attendis qu'il la termine. Je le pris alors par son vêtement et lui dis : "Qui donc t'a enseigné ainsi la sourate que je t'ai entendu réciter ? - C'est le Prophète, me répondit-il. - Tu mens, lui répliquai-je, car il me l'a enseignée avec des lettres différentes que certaines de celles dont que tu viens de réciter." Je l'emmenai alors auprès du Prophète et exposai à celui-ci le problème : "J'ai entendu cet homme réciter la sourate al-Furqân et y réciter certaines lettres autres que celles que tu m'as enseignées. - Lâche-le" me dit le Prophète. Puis, se tournant vers Hishâm, il lui dit : "Récite, Hishâm." Hishâm récita alors la sourate de la même manière qu'il l'avait fait auparavant. Le Prophète dit alors : "Ainsi a été révélée cette sourate." Puis il me dit : "Récite, toi, Umar." Je le fis alors selon la façon que lui-même m'avait enseignée. Il dit également : "Ainsi a été révélée cette sourate." Puis il conclut : "Le Coran est révélé selon sept variantes de récitation (harf). Récitez donc celle qui est facile pour vous" (rapporté par al-Bukhârî, n° 4706). Ubayy ibn Kaab et Abdullâb ibn Mas'ûd racontent, chacun de leur côté, deux autres expériences similaires (rapportées respectivement par Muslim, n° 820, et par al-Bukhârî, n° 3289, n° 4775).

Durant chaque mois du ramadan, le Prophète fait avec l'ange Gabriel une révision du texte coranique déjà révélé (rapporté par al-Bukhârî, n° 6, n° 3048, Muslim, n° 2308). Lors du dernier ramadan de sa vie, celui de l'an 10 de l'hégire, le Prophète fait la révision deux fois (rapporté par al-Bukhârî, n° 3426, Muslim, n° 2450) ; il s'agit de "l'ultime révision" ("al-'ardha al-akhîra"). Le Prophète meurt au mois de rabî' al-awwal de l'an 11, soit cinq mois et quelques jours plus tard.

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Quatre types de divergences à l'époque de Uthmân :

En l'espace d'une quinzaine d'années après la mort du Prophète (Fath ul-bârî 9/23), ces quatre particularités du texte coranique vont engendrer des divergences entre les élèves des Compagnons. Car entre-temps, des Compagnons du Prophète se sont installés qui en Syrie, qui en Irak (dans la ville de Bassora, dans celle de Kufa)... Or, chaque Compagnon enseigne à ses élèves ce qu'il connaît et a appris du Prophète.

Le fait que le Prophète n'ait pas indiqué l'ordre de classement de la totalité des sourates entraîne alors que la copie personnelle du Coran qu'a préparée Ibn Mas'ûd (qui habite Kufa) diverge de celle qu'avait préparée Ubayy ibn Kaab. Dans la copie de Ibn Mas'ûd, nous avons cet ordre : al-Baqara, an-Nissâ, alu 'Imrân, al-A'râf, al-An'âm… et dans celle de Ubayy : al-Fâtiha, al-Baqara, an-Nissâ, alu 'Imrân, al-An'âm, al-A'râf (Al-Itqân, p. 202 et pp. 205-206)…

De même, parce que certains versets avaient été abrogés sur ordre de Dieu au Prophète mais que certains Compagnons n'en avaient pas eu connaissance, la copie préparée par Ubayy contient deux courtes sourates relevant de cette catégorie : al-Khal' et al-Hafd (Al-Itqân, p. 202 et pp. 205-206).

Parce que des Compagnons citent parfois, après un verset, le sens d'un mot ou d'un passage du texte, il arrive qu'un élève de ces Compagnons croit qu'il s'agisse du texte coranique. Ainsi, le Compagnon Ibn uz-Zubayr avait récité une fois (3/104) : "Wa-l-takun minkum ummatun yad'ûna ilal-khayri wa ya'murûna bil-ma'rûfi wa yanhawna 'an il-munkari wa yasta'înûna billâhu 'alâ mâ asâbahum". Amr, après avoir rapporté cela, disait : "Je ne sais pas si le dernier groupe de mots ["wa yasta'înûna billâhu 'alâ mâ asâbahum"] fait partie du texte coranique ou bien si ce n'est qu'une explication" (rapporté par Sa'îd ibn Mansûr, cité par as-Suyûtî, Al-Itqân, p. 243).

Enfin, parce que les élèves d'un Compagnon donné n'ont jamais entendu une autre récitation que celle que leur professeur a apprise du Prophète, ils ne peuvent imaginer que ce dernier a enseigné le même texte à d'autres Compagnons, mais avec des variantes. Dès lors, mis en présence d'élèves d'un autre Compagnon (comme lors de la campagne d'Azerbaïdjan, qui réunit des musulmans de Syrie et d'Irak), ils estiment que ceux-ci n'arrivent pas à réciter correctement le Coran. Les critiques fusent : "Ma récitation est meilleure que la tienne" ; "Tu n'arrives pas à réciter correctement" , voire même : "Tu es devenu incroyant à cause de la récitation que tu fais" (rapporté par Ibn Abî Dâoûd, cité par Ibn Hajar, Fat'h ul-bârî, tome 9 pp. 23-24).

-
Le troisième calife, Uthmân, doit intervenir :

Le troisième calife, Uthman (644-656), a déjà remarqué à Médine l'incompréhension grandissante de musulmans à propos de ces divergences liées au texte coranique lui-même (Al-Itqân, pp. 187-188). Mais ce sont les propos alarmés de Hudhayfa, témoin des querelles qu'il a constatées à ce sujet lors de la campagne d'Azerbaïdjan (rapporté par al-Bukhârî, n° 4702), qui décident le calife à passer à l'action. Uthman intervient dans la mosquée et, s'adressant au public, lui dit : "Votre Prophète n'est mort que depuis quinze années et voilà que vous divergez dans la récitation du texte coranique" (rapporté par Ibn Abî Dâoûd, cité par Ibn Hajar, Fath ul-bârî, tome 9 p. 23).

Uthmân réunit également d'éminents Compagnons du Prophète pour les consulter. Il leur dit : "Que dites-vous au sujet de la récitation [du Coran] ? Il m'est parvenu que des gens disent : "Ma récitation est meilleure que la tienne". Or ceci se rapproche de l'incroyance ! - Quel est donc ton avis ? demandent les Compagnons présents. - Je pense qu'il faut mettre tout le monde d'accord sur une seule copie, afin qu'il n'y ait plus de division. - C'est très bien" lui disent les Compagnons (rapporté par Ibn Abî Daoûd, authentifié par as-Suyûtî, Al-Itqân, p. 188). Ainsi Uthman décide-t-il d'universaliser un seul modèle de copie.

Il charge donc une commission de Compagnons experts en récitation du texte coranique de travailler à partir des feuillets préparés par Zayd ibn Thâbit à l'époque et sur la demande du premier calife, Abû Bakr (632-634), et de préparer une copie coranique qui devra servir de modèle uniforme ; cette commission est composée de : Zayd ibn Thâbit lui-même, Abdullâh ibn uz-Zubayr, Sa'ïd ibn ul-'As et Abd ur-Rahmân ibn ul-Hârith ibn Hishâm (rapporté par al-Bukhârî, n° 4702). C'est ainsi que plusieurs exemplaires de cette copie dite "uthmanienne" sont préparés.

-
Quel est l'objectif de Uthmân en faisant uniformiser les copies coraniques ?

L'objectif de Uthmân est :
– que personne ne récite plus, comme faisant partie du texte coranique, des versets dont la récitation même avait été abrogée sur indication du Prophète (mansûkh ut-tilâwa) ;
– que personne ne récite plus, en le considérant comme faisant partie du texte coranique, ce qui n'est que le commentaire d'un verset ayant été dit par le Prophète, ou par un Compagnon à ses élèves ;
– que disparaissent les graves querelles à propos des authentiques variantes de récitation ayant été enseignées par le Prophète ;
– et que soit unifié le classement des sourates les unes par rapport aux autres (Al-Itqân, p. 189).

Dans le but d'uniformiser les copies coraniques et de mettre ainsi fin aux quatre types de divergences évoquées, Uthman demande que toutes les autres copies coraniques soient brûlées (rapporté par al-Bukharî, n° 4702).

-
La graphie particulière des copies "uthmaniennes" :

La graphie des copies "uthmaniennes" est particulière : ni les points diacritiques (qui expriment la différence entre certaines lettres de l'alphabet arabe, comme le "tâ", le "bâ" et le "yâ"), ni les signes indiquant les voyelles courtes n'y figurent.

Certes, l'alphabet arabe est consonantique, et les signes indiquant les voyelles courtes n'existaient pas encore à l'époque. Cependant il est faux de dire que les points diacritiques étaient alors inconnus : Muhammad Hamidullah a révélé l'existence d'un papyrus (découvert en Egypte et conservé à Vienne) où figurent des points diacritiques, et qui remonte à l'époque du second calife, Omar (634-644) (Préface à la traduction du Saint Coran, Muhammad Hamidullah).

C'est donc volontairement que Uthman ne fait pas inscrire les points diacritiques : l'objectif est de permettre la récitation de plusieurs variantes rapportées du Prophète, qu'on peut retrouver à partir du même "socle" (cf. Al-Itqân, p. 238, Fath ul-bârî, tome 9 p. 39). La graphie uthmanienne sans points ni voyelles permet ainsi de retrouver les deux récitations "nanshuruhâ" / "nunshizuhâ" dans le texte coranique en 2/259.

Pour ce qui est des voyelles longues, si la totalité d'entre elles n'est pas indiquée, c'est aussi de façon volontaire, avec le même objectif ; ainsi, dans la sourate al-Fâtiha (la première sourate) par exemple, l'écriture "mlk" au lieu de "mâlk" permet de retrouver les variantes "malik" (comme le montre l'écriture) et "mâlik" (en considérant que la lettre "alif" est sous-entendue – muqaddar – puisque l'alphabet arabe est consonantique : voir Al-Itqân, p. 238). De même, l'écriture "ql" (sans le "alif") permet les variantes "qâla" et "qul" en 21/112. Dans cette même sourate 21, c'est cependant bien "qâl" (avec le "alif") qui est écrit dans les versets 63 et 66 : il n'y a ici pas l'existence de variantes enseignées par le Prophète, donc pas le besoin d'en permettre la lecture à partir de la graphie des copies.

Les copies étaient alors imprécises, nous objecte-t-on. En fait non, car ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que les musulmans des premiers temps ne se contentaient pas de posséder une copie pour réciter le Coran. Ils utilisaient celle-ci comme support, mais avaient également recours à son nécessaire complément : l'apprentissage auprès d'un maître qualifié. Hamidullah écrit à juste titre : "Savoir lire et posséder une copie du Coran ne suffisait pas. Il fallait étudier auprès des maîtres attitrés et obtenir un certificat de l'authenticité de la copie comme de la connaissance de la part de l'élève. Cette méthode a subsisté jusqu'à nos jours : à la fin des études, le maître octroie un diplôme mentionnant toute la chaîne de ses maîtres, et des maîtres de ses maîtres, jusqu'au Prophète et attestant la conformité de la récitation à ce que lui-même a appris de son maître" (Préface à la traduction du Saint Coran, Muhammad Hamidullah). Raison pour laquelle, bien que "mlk" soit écrit dans la sourate an-Nâs (sourate 114) comme dans la sourate al-Fâtiha (sourate 1), dans la sourate an-Nâs seule la récitation "malik" existe, alors que dans la sourate al-Fâtiha il existe deux récitations : "malik" et "mâlik".

Avec l'uniformisation des copies coraniques, il y a désormais plusieurs conditions pour qu'une variante de récitation puisse être récitée comme texte du Coran. D'une part il faut qu'il soit prouvé par une chaîne de transmission authentique que cette variante a été enseignée par le Prophète. Mais d'autre part, même dotée de la chaîne de transmission voulue, il faut dorénavant que cette variante puisse également être récitée à partir de la graphie des copies coraniques préparées par la commission de Uthman (graphie qu'on nomme "ar-rasm al-'uthmânî") (Fath ul-bârî, tome 9 pp. 38-39, Al-Itqân, p. 242, p. 252).

-
Certaines variantes de récitation existent qui ne peuvent pas être inclus dans la graphie uthmanienne :

Or, désormais, des variantes existent qui remplissent la première mais non pas la seconde de ces conditions. Ainsi "Wa-dh-dhakari wa-l-unthâ", que Ibn Mas'ûd et Abou-d-Dardâ ont apprise du Prophète, alors que d'autres Compagnons ont appris la variante qui a été reprise dans les copies uthmaniennes : "Wa mâ khalaqa-dh-dhakara wa-l-unthâ" (92/3) (rapporté par al-Bukhârî, n° 4659). De même, alors que d'autres Compagnons ont appris du Prophète : "Wa nâdaw yâ mâliku" (Coran 43/77), Ibn Mas'ûd a, pour sa part, appris ce verset ainsi : "Wa nâdaw yâ mâli" (ay bi-t-tarkhîm) (rapporté par al-Bukhârî, n° 3058). Ibn Mas'ûd a aussi appris : "ka-s-sûf il-manfûsh" (cité ta'lîqan par al-Bukhârî, kitâb at-tafsîr, sûrat ul-qâri'a), tandis que d'autres ont appris : "ka-l-'ihn il-manfûsh" (101/5). Ibn Mas'ûd a également appris : "Innî ana-r-razzâq dhu-l-quwwat il-matîn" (rapporté par at-Tirmidhî, n°2940), d'autres : "Inn-allâha huwa-r-razzâq dhul quwwat il-matîn" (51/58). Al-A'mash, qui est de l'école de Ibn Mas'ûd, relate que leur récitation est : "Wa mâ ûtû min-al-'ilmi illâ qalîlan" (rapporté par al-Bukhârî, n° 125, n° 7024), alors que les autres récitent : "Wa mâ ûtîtum min-al-'ilmi illâ qalîlan" (Coran 17/85). Ibn Mas'ûd récite : "dhâlika mustaqarrun lahâ" (rapporté par al-Bukhârî, n° 6988, Muslim, n° 159, at-Tirmidhî, n° 2186) en Coran 36/68, alors que les autres n'ont pas cette lecture. Ibn Abbâs récitait : "Wa kâna amâmahum malikun ya'khudhu kulla safînatin sâlihatin ghasban" (rapporté par al-Bukhârî, n° 2578 etc.), d'autres : "Wa kâna warâ'ahum malikun ya'khudhu kulla safînatin ghasban" (Coran 18/79). Ibn Omar relate que le Prophète a récité : "Yâ ayyuha-n-nabbiyyu idhâ tallaqtumun-nisâ'a fa talliqûhunna fî qubuli 'iddatihinna" (rapporté par Muslim, n° 1471), alors que d'autres relatent cette récitation : "Yâ ayyuha-n-nabbiyyu idhâ tallaqtumun-nisâ'a fa talliqûhunna li-'iddatihinna" (Coran 65/1). Aïcha récitait : "Hâfizû 'ala-s-salawâti was-salât il-wustâ wa salât il-'asr wa qûmû lillâhi qânitîn" et relatait avoir entendu le Prophète réciter ainsi (rapporté par Muslim, n° 629, at-Tirmidhî, n° 2982), d'autres récitent : "Hâfizû 'ala-s-salawâti was-salât il-wustâ wa qûmû lillâhi qânitîn" (Coran 2/238).
Toutes ces variantes relèvent de catégories qui, contrairement aux autres, ne pouvaient être englobées par une même graphie (il s'agit des catégories numérotées 3, 6 et 7 dans mon article Pourquoi y a-t-il des variantes de récitation dans le texte coranique ?). Et les copies "uthmaniennes" ne les incluent donc pas.

Ibn Mas'ûd (qui habite Kufa, en Irak) a, depuis plusieurs années, préparé une copie coranique personnelle, où figurent justement certaines de ces variantes non-incluses dans la graphie des copies uthmaniennes et qui ne devraient à l'avenir plus pouvoir être récitées en tant que texte coranique. Et il a de nombreux élèves auxquels il a enseigné le texte du Coran selon la récitation qu'il a appris à en faire du Prophète. Il ne comprend pas les raisons amenant Uthman à vouloir universaliser les copies qu'il a fait préparer et à demander qu'on détruise toute copie antérieure. Le reproche qu'Ibn Mas'ûd fait n'est pas que les copies préparées soient fausses, c'est qu'il ne comprend pas pourquoi il devrait abandonner certaines variantes qu'il a apprises du Prophète et qui figurent dans sa copie à lui. Si les variantes englobées par Zayd dans ces copies sont correctes, celles que lui il récite sont aussi correctes, dit-il : n'ont-elles pas toutes été enseignées par le Prophète ? Pourquoi devrait-il les délaisser, demande-t-il. Il dit : "Comment m'ordonnez-vous de ne plus lire que selon les variantes relatées par Zayd, alors que j'ai appris de la bouche même du Prophète plus de soixante-dix sourates ?" (rapporté par an-Nassaï, n° 5064, voir aussi Sahîh Muslim, n° 2462). Il dit aussi : "Ce Coran est descendu avec des variantes de récitation. (…) Aussi, celui qui a appris le Coran selon une des variantes que le Prophète a enseignées, qu'il ne la délaisse pas (…)" (rapporté par Ahmad, n° 3652). De plus, affirme-t-il, les variantes de récitation qu'il a apprises du Prophète sont elles aussi conformes à "l'ultime révision" : "L'année où le Prophète devait mourir, je lui ai présenté ma récitation par deux fois, et il m'a dit qu'elle était correcte" (rapporté par Ahmad, n° 3652). C'est pourquoi Ibn Abbâs dira que la récitation de Ibn Mas'ûd est conforme à l'ultime révision (voir ce qu'a rapporté Ahmad, n° 2364, n° 3247). Persuadé être donc dans son droit de réciter les variantes que le Prophète lu a enseignées mais que les copies de Uthmân n'incluent pas, Ibn Mas'ûd dit à ses élèves : "Gens d'Irak, cachez les copies que vous possédez" (rapporté par at-Tirmidhî, n° 3104).

Nous sommes cependant ici en présence d'une voie tracée par un des califes orthodoxes ("al-khulafâ ar-rashidûn"). Et c'est pourquoi plusieurs éminents Compagnons du Prophète désapprouvent les propos de Ibn Mas'ûd demandant à ses élèves de continuer à utiliser leurs copies (c'est ce que az-Zuhrî affirme : rapporté par at-Tirmidhî, n° 3104). De plus, nous sommes en présence d'un consensus (ijmâ') qui se réalise ensuite dans toute la communauté musulmane (Ibn Mas'ûd meurt en l'an 32 de l'hégire, soit environ trois ans avant le calife Uthmân). C'est pourquoi les savants musulmans sont unanimes à dire qu'il est nécessaire de suivre la graphie des copies uthmaniennes ("ar-rasm ul-'uthmânî") (Al-Itqân, p. 1163). Les copies coraniques le font toujours, aujourd'hui encore.

Les copies "uthmaniennes" n'englobent donc pas la totalité mais une grande partie des variantes de récitation enseignées par le Prophète au cours de sa mission ; c'est globalement l'avis des savants Ibn ul-Jazarî, al-Baghawî, Ibn Abî Hishâm, Abu-l-Abbâs ibn Ammâr et d'autres encore (voir Al-Itqân, p. 157, Fath ul-bârî, tome 9 pp. 38-39).

Par ailleurs, elles incluent une partie seulement des variantes de récitation conservées lors de l'ultime révision (al-'ardha al-akhîra) entre l'ange Gabriel et le Prophète : celles relatées par Ibn Mas'ûd n'ont pas été abrogées lors de l'ultime révision. Pour plus de détails sur ce point, lire mes autres articles : Les copies uthmaniennes incluent-elles toutes les variantes enseignées ? et Les variantes authentiques sont-elles toutes rapportées au tawâtur ?

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Quel est l'apport de al-Hajjâj ?

Longtemps après Uthmân, le gouverneur d'Irak al-Hajjâj (694-714) – ou, selon d'autres sources, une autre ou plusieurs autres personnes – fait (ou font) inscrire des points diacritiques, des voyelles courtes et longues dans des copies coraniques. Certains orientalistes hier, des universitaires aujourd'hui, y ont vu la preuve qu'il a fallu ce rajout pour que "le texte coranique, très imprécis de par la nature même de l'écriture arabe, devienne stable". Il n'en est rien ! L'objectif de al-Hajjâj n'est que de rendre la récitation des copies coraniques plus facile, d'autant plus qu'on assiste à la conversion à l'islam de nouvelles populations, non-arabophones, qui ne peuvent pas réciter un texte arabe non vocalisé. Al-Hajjâj n'abroge en rien les possibilités de variantes, il ne fait qu'indiquer, dans quelques copies, ces points et ces voyelles en fonction des variantes rapportées du Prophète par un lecteur donné. L'exemple d'al-Hajjâj en la matière sera suivi, et d'autres copies du Coran seront ainsi écrites avec le même texte, en indiquant les points et les voyelles selon la récitation rapportée du Prophète par ce lecteur-ci ou ce lecteur-là. Le texte, en-dessous, reprend cependant la même "charpente" que celle des copies uthmaniennes (voir mon article : Quatre niveaux quant aux règles d'écriture du texte coranique).

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Conclusion :

Le Dr Puin a émis comme conclusion de son étude des manuscrits de Sanaa l'hypothèse qu'une autre version du texte coranique existait dans les premiers temps de l'Islam et qu'elle a été occultée par la suite. Cette hypothèse est cependant hâtive, et tout autre est notre perception des faits. En effet, alors que les copies coraniques actuelles reprennent la "charpente" (la graphie, ar-rasm, al-hijâ') des copies coraniques uthmaniennes, il est fort possible que les manuscrits de Sanaa reprennent, eux, le contenu d'une copie du Coran antérieure aux copies uthmaniennes (par exemple celle de Ibn Mas'ûd, ou celle d'un autre Compagnon). Car on se doute bien qu'il a fallu un peu de temps pour que la totalité des musulmans, dans tous les recoins du territoire musulman d'alors, cessent de rédiger leurs copies coraniques à partir de la copie d'un maître qui, lui-même, avait établi celle-ci à partir de la copie d'un Compagnon en les compétences de qui on avait pleine confiance. Et ce d'autant plus que Ibn Mas'ûd avait personnellement recommandé à ses élèves de ne pas brûler leurs copies et de continuer à les utiliser (nous avons vu ses propos plus haut).

Les faits suivants sont dès lors tout à fait compréhensibles et prévisibles : le fait, d'abord, que le Dr Puin dise avoir trouvé dans les manuscrits de Sanaa "un ordre des sourates différent de celui des copies actuelles" ; le fait, ensuite, que le Dr. Puin dise y avoir trouvé "une graphie particulière" ; le fait, enfin, que le Dr Puin raconte y avoir vu "des variations textuelles mineures" par rapport au texte des copies actuelles : tout cela est tout à fait normal, attendu, d'une part, que les copies autres que celles de Uthman n'indiquaient qu'une seule des variantes de récitation ; et, d'autre part, qu'il existe certaines variantes enseignées par le Prophète qui n'ont pas pu être englobées dans la "graphie uthmanienne", la "charpente textuelle des copies uthmaniennes".

Partant du constat des mêmes faits (de légères différences constatées entre la graphie des manuscrits de Sanaa et celle des copies coraniques classiques), notre perception à nous musulmans et musulmanes est donc totalement différente de celle avancée par le Dr Puin.

On pourrait nous objecter ici qu'après tout, perception pour perception, aucune des deux ne contredit la raison : les deux étant possibles du point de vue de la raison pure, pourquoi ne pas choisir celle du Dr Puin ? Ce serait oublier que, de deux choses possibles du point de vue de la seule raison pure, nous musulmans choisissons toujours celle qui est conforme à ce que nous souffle en amont notre cœur, lui-même s'abreuvant aux sources originelles : dans ce cas précis il s'agit de tous les propos de la Sunna rapportés plus haut, ainsi que de ce verset où Dieu dit : "C'est Nous qui avons fait descendre le Rappel [= le Coran] et c'est Nous qui en assurerons la protection" (Coran 15/9). Autrement dit, par la grâce de Dieu rien n'a été démontré qui créerait un doute par rapport à ce que nous croyions jusqu'à présent à propos de l'histoire du Coran. Cela ne veut nullement dire que nous refusions toute place à la raison. Après avoir pris connaissance des travaux du Dr Puin, j'ai moi-même été amené à faire de nouvelles recherches, plus approfondies, dans nos sources. Et après avoir longtemps pensé comme Ibn Hazm et Abu-l-Walîd al-Bâjî (qui sont d'avis que toutes les variantes enseignées par le Prophète ont été inclues dans les copies uthmaniennes – Ulûm ul-qur'ân, pp. 128-129), je penche maintenant pour l'avis de Ibn ul-Jazarî et al-Baghawî (qui disent que certaines variantes n'y ont pas été inclues, ce qui paraît d'ailleurs plus juste par rapport à ce qu'a rapporté al-Bukhârî etc. comme variantes rapportées par Ibn Mas'ûd).

Il ne faudrait pas oublier qu'une ancienne copie coranique existe qui passe pour être une des copies uthmaniennes. Elle se trouve à Istanbul et daterait des années 650 (Uthman est mort en 656).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

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rayaan

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 06 juin13, 07:43

Message par rayaan »

Qu'est ce que les 7 variantes dans la lecture du Coran ?



La récitation du Coran peut être faite selon de légères variantes (al-qirâ'ât ou al-ahruf), liées à la lexicologie, à la morphologie, à la syntaxe, etc., qui n'influent en rien sur le sens global du texte.

Pour un certain nombre d'orientalistes
, l'existence de ces variantes dans la récitation du Coran sont la preuve de l'imprécision des copies diffusées par le calife Uthmân (644-656). "C'est bien, disent-ils, parce que le texte arabe de ces copies ne contenait pas de signes diacritiques (points qui différencient entre elles certaines lettres possédant la même forme) ni de voyelles courtes que ces variantes de lecture sont apparues."

Le problème c'est que si le constat de l'existence de variantes de récitation est vrai, l'explication qui en est avancée par ces orientalistes est erronée. En effet, si c'était le simple fait de pouvoir "deviner" le mot qu'on voulait à partir des copies coraniques qui était à l'origine des variantes de récitation, comment expliquer que d'innombrables fois, un mot écrit avec la même graphie ne connaisse pas les mêmes variantes ? Ainsi, le mot écrit "mlk" figure dans la sourate al-Fâtiha et aussi dans la sourate an-Nâs : pourtant, les variantes "maalik" et aussi "malik" existent à propos de la sourate al-Fâtiha (première sourate dans l'ordre des copies coraniques), alors qu'en ce qui concerne la sourate an-Nâs (dernière sourate dans l'ordre des copies coraniques), la seule récitation possible est "malik". Si c'était l'imprécision des copies qui est à l'origine des variantes de récitation, pourquoi, pour un mot écrit exactement de la même manière ("mlk"), lit-on "malik" et maalik" dans la sourate al-Fâtiha, mais seulement "malik" et pas "maalik" dans la sourate an-Nâs ? Très nombreux sont les exemples de ce genre.

En fait c'est le Prophète lui-même qui avait, de son vivant, enseigné à différents Compagnons différentes variantes de récitation du Coran. Omar raconte ainsi : "Un jour, lors du vivant du Prophète, j'entendis Hishâm ibn Hakîm réciter la sourate al-Furqân. Alors que j'écoutais attentivement sa récitation, je m'aperçus qu'il la faisait avec certaines lettres autres que celles que le Prophète m'avait enseignées. J'étais sur le point de l'interpeller pendant sa prière même, mais je me retins et attendis qu'il la termine. Je le pris alors par son vêtement et lui dis : "Qui donc t'a enseigné ainsi la sourate que je t'ai entendu réciter ? - C'est le Prophète, me répondit-il. - Tu mens, lui répliquai-je, car il me l'a enseignée avec des lettres différentes que certaines de celles dont que tu viens de réciter." Je l'emmenai alors auprès du Prophète et exposai à celui-ci le problème : "J'ai entendu cet homme réciter la sourate al-Furqân et y réciter certaines lettres autres que celles que tu m'as enseignées. - Lâche-le" me dit le Prophète. Puis, se tournant vers Hishâm, il lui dit : "Récite, Hishâm." Hishâm récita alors la sourate de la même manière qu'il l'avait fait auparavant. Le Prophète dit alors : "Ainsi a été révélée cette sourate." Puis il me dit : "Récite, toi, Umar." Je le fis alors selon la façon que lui-même m'avait enseignée. Il dit également : "Ainsi a été révélée cette sourate." Puis il conclut : "Ce Coran a été révélé avec sept harf. Récitez donc celle qui est facile pour vous" (Rapporté par al-Bukhârî, n° 4706).

Ubayy ibn Ka'b et Abdullâb ibn Mas'ûd racontent, chacun de leur côté, deux autres expériences similaires : chacun a été surpris d'entendre une tierce personne faire la récitation du Coran avec certaines lettres différentes de celles qu'ils avaient apprises du Prophète. Chacun s'est rendu auprès du Prophète qui a donné à chaque fois la même explication : le Coran peut être récité avec des variantes minimes. (Récits rapportés respectivement par Muslim, n° 820, et par al-Bukhârî, n° 3289, n° 4775.)

Ces expériences vécues par trois Compagnons du Prophète du vivant même de ce dernier suffisent à battre en brèche l'hypothèse des orientalistes citée plus haut : les variantes de récitation du texte coranique ne sont pas dues à des imprécisions dans les copies coraniques mais ont été enseignées par le Prophète en personne à ses Compagnons.

Pourquoi le Prophète a-t-il enseigné ces variantes de récitation ?

Le texte coranique, au début de sa révélation, était enseigné par le Prophète et récité sans variantes (rapporté al-Bukharî, n° 4705, n° 819). Mais quand des personnes de diverses régions commencèrent à se convertir à l'islam (Fat'h ul-bârî, tome 9 p. 36), le Prophète lui-même demanda à l'ange Gabriel de transmettre à Dieu sa requête : que soient rendues possibles des variantes de récitation du texte coranique ; après une première réponse favorable, il y eut une autre demande, puis une autre réponse favorable, puis une nouvelle demande ; au bout d'un certain nombre de fois, la possibilité de 7 "harf" fut accordée (rapporté par Muslim, n° 820). Cela se passa durant la période médinoise de la vie du Prophète, comme le montre la relation qui précise que le Prophète se trouvait alors auprès de "adhâti Banî Ghifâr" (rapporté par Muslim, n° 821) (Fat'h ul-bârî, tome 9 p. 36).

Par ces demandes, le Prophète voulait que tous les Arabes puissent réciter facilement le Coran. Car il faut savoir qu'à l'époque du Prophète, différents dialectes de la langue arabe existaient en Arabie. Alors que les Arabes du Hedjaz avaient recours à l'élision de la lettre hamza, ceux d'Arabie orientale la prononçaient fortement ; "sal", disaient les premiers, "is'al", les seconds. Des différences de prononciations existaient entre différentes régions : ici "kuffèr", là "kuffâr" ; ici "hudè", là "hudâ" ; ici "SirâT", là "zirâT" ; ici "Salât", là "SaLât" (avec le lâm emphatique). Des mots comme "tarîq" et "sûq" étaient féminins dans le Hedjaz, masculins en Arabie orientale.

Or le Prophète pensait surtout à ceux qui étaient illettrés, très vieux ou très jeunes (ce sont les personnes qu'il a mentionnées dans le hadîth qu'a rapporté at-Tirmidhî, n° 2944) ; pour ces catégories de personnes, il est effectivement très difficile de se défaire d'une habitude de prononciation ou d'un accent particulier, et de prononcer certains termes (sur le plan morphologique, ou bien sur le plan de l'accent) selon les particularités de dialectes autres que le leur. C'est pourquoi il est rapporté que, adressant l'une de ses requêtes à Dieu (par l'intermédiaire de l'ange Gabriel), le Prophète prononça ces mots : "Facilite (les choses) pour ma Umma" ("Hawwin 'alâ ummatî") (Muslim, n° 820) ; "Je demande à Dieu Son Pardon, ma Umma n'a pas la capacité de cela [= de pouvoir se contenter d'une, de deux ou de trois harf]" ("Inna ummatî lâ tutîqu dhâlik") (Muslim, n° 821).

Que désignent les termes "sept harf" dans le Hadîth "Ce Coran a été révélé avec sept harf" ?

Les variantes de récitation portent le nom de "qirâ'ât" (comme les a nommée Ubayy devant le Prophète : Muslim, n° 820) ; et cette multiplicité des récitations est due à la permission des sept "harf" (pluriel : ahruf) (comme les a nommées le Prophète dans les hadîths, notamment celui-là même qu'a rapporté Muslim, n° 820, où il a justifié devant Ubayy l'existence de ces variantes de récitation par le fait que le Coran peut être récité selon sept harf). C'est donc le fait que le Coran a été révélé selon sept "harf" qui entraîne qu'il y existe des variantes de récitation ("qirâ'ât"). Les harf sont donc les catégories auxquelles différentes qirâ'ât peuvent être reliées.

Quand le Prophète a dit : "Ce Coran a été révélé avec sept harf. Récitez donc celle qui est facile pour vous", il ne voulait nullement dire que chaque mot ou chaque phrase du Coran pourrait être récitée selon sept variantes différentes (Fath ul-bârî, tome 9 p. 36). Ce que le Prophète a voulu dire, c'est que le total des catégories des variantes existant dans la totalité du texte coranique s'élève à sept.

Et quelles sont ces sept catégories de variantes ?

Il y a de nombreux avis sur le sujet. Nous nous contenterons d'en citer ici deux...

– Un premier avis :

D'après Ibn Jarîr at-Tabarî, il s'agit de sept dialectes arabes de l'époque.

A cet avis on objecte de façon pertinente que Omar ibn ul-Khattâb et Hishâm ibn Hakîm étaient tous deux qurayshites, et pourtant le récit (cité plus haut) montre que le Prophète leur avait enseigné la sourate al-Furqân avec des variantes.

– Un second avis :

D'après Ibn Qutayba et Abu-l-Fadhl ar-Râzî, il s'agit de sept catégories de variantes de récitation (cf. Al-Itqân, p. 147, Fath ul-bârî, tome 9 p. 37). Quel est le détail de ces sept catégories, il y a ensuite divergence entre ces ulémas...

D'après Abu-l-Fadhl ar-Râzî, il s'agit des catégories suivantes :
1) variantes d'accents (ikhtilâf ul-lahajât) (par exemple "nâs" / "nès" ; "yûmin" / "yu'min" ; "salaka-kum" / "salak'kum") ;
– 2) variantes dans le genre d'un nom (ikhtilâf ul-asmâ'), c'est-à-dire féminin / masculin ;
– 3) variantes de termes (al-ibdâl), comme "al-'ihn" / "as-Sûf" (la seconde variante étant rapportée de Ibn Mas'ûd) ; ou comme "wa tal'hin" / "wa tal'in" (la seconde variante étant relatée par Alî : Fat'h ul-bârî tome 9 p. 37).
Ces 3 catégories des variantes sont liées aux différences dialectales existant alors entre différentes régions d'Arabie...

Les 4 catégories qui vont suivre sont quant à elles dues non plus aux seules différences dialectales mais à une multiplicité – due à la souplesse de la révélation coranique – de récitations, révélées ainsi au Prophète et transmise par ce dernier à ses Compagnons :
– 4) variantes liées aux cas syntaxiques (ikhtilâfu wujûh il-a'râb), comme "al-'ayna" / "al-'aynu" ;
– 5) variantes de temps de conjugaison des verbes (ikhtilâfu tas'rîf il-af'âl) ("bâ'id" / "ba'ada") ;
– 6) variantes liées à une inversion de mots (ikhtilâf ut-taqdîm wa-t-ta'khîr), comme "wa jâ'at sak'rat ul-mawti bi-l-haqqi" / "wa jâ'at sak'rat ul-haqqi bi-l-mawti", cette seconde variante étant celle relatée par Abû Bakr (Fath ul-bârî, tome 9 p. 37) ;
– 7) variantes liées à la majoration ou à la diminution d'un ou deux mots (ikhtilâf un-naqs wa-z-ziyâda), comme "wa mâ khalaqa-dh-dhakara wa-l-unthâ" / "wa-dh-dhakari wa-l-unthâ" (la seconde variante étant rapportée du Prophète par Abu-d-Dardâ' ; Ibn Mas'ûd aussi récitait de la sorte).

(Si on retient cette interprétation des "7 harf", elle implique que, dans le premier temps, il n'y avait aucune harf à propos de la partie du texte coranique déjà révélée, puisqu'aucune variante n'y était possible. C'est ce que, plus tard, Omar puis Uthmân exprimeront par cette phrase : "Le Coran a été révélé selon le dialecte ("lughat") des Quraysh" : ils voudront dire : "A l'origine, le Coran n'était récité que selon la prononciation qurayshite, car il n'y avait même pas la possibilité des variantes dues aux accents dialectaux"...)

En tous cas, le terme "harf" désignant une "catégorie de variante de récitation", lorsque l'ange Gabriel dit au Prophète : "Dieu t'ordonne que ta Umma récite le Coran selon une harf / Récite-le selon une harf" (""Innallâha ya'muruka an taqra'a ummatuka-l-qur'âna 'alâ harf" / "Iqra'hu 'alâ harf"), cela se passa après la première demande que le Prophète adressa à Dieu à ce sujet, et l'Ange apportait alors la première réponse de Dieu : une catégorie de variantes était accordée. Puis, suite à la 2nde demande du Prophète disant "Je demande à Dieu Son Pardon, ma Umma n'a pas la capacité de cela", 2 harf furent accordées. Ensuite, suite à la 3ème demande, 3 harf le furent. Enfin, suite à la 4ème demande et par le biais d'une 4ème réponse, il y eut 7 harf (car c'est bien à la 4ème réponse que 7 harf furent accordés : Shar'h Muslim 6/102, Fat'h ul-bârî 9/32)... Etaye cela ce que an-Nassâ'ï a rapporté et où on lit que quand l'ange Gabriel dit au Prophète : "Récite le Coran selon une harf" ("Iqra' il-qur'âna 'alâ harf"), l'ange Michel dit alors : "Demande-lui davantage" ("Istazid'hu") (Sunan un-Nassâ'ï, Fat'h ul-bârî 9/31) (d'après le commentaire de as-Sindî, c'est au Prophète que l'ange Michel dit cela : il voulait lui dire : "Demande à Gabriel de demander davantage à Dieu") ; quand Gabriel lui dit de réciter selon une harf, le Prophète avait donc déjà fait la première demande, et il s'agissait donc de la première réponse de Dieu...

Au début, il n'y avait donc aucune harf, donc aucune variante de récitation possible dans le texte coranique jusqu'alors révélé. Puis, suite à la demande du Prophète, Dieu accorda l'autorisation d'une catégorie de variantes. Suite à l'insistance du Prophète, 2 harf furent accordées, puis 3, enfin 7 harf furent accordées.)

En tous cas, chaque fois qu'un Compagnon lui faisait part de son étonnement devant le fait qu'il avait entendu un autre réciter la même sourate que lui avec les mêmes phrases mais avec de légères variantes quant à certaines lettres, le Prophète lui expliquait que le texte coranique a été révélé avec cette souplesse de récitation : "Cette sourate a été révélée ainsi et ainsi", disait-il, ou bien : "Tous les deux vous avez fait une récitation correcte" (voir les Hadîths cités dans Fat'h ul-bârî, tome 9 p. 34).

Cependant, il était systématiquement nécessaire que ce soit le Prophète lui-même qui ait enseigné ces variantes. (Peut-être que pour certaines catégorie de variantes infimes, telles que les différentes prononciations liées aux différences d'accents régionaux, et chose semblable, la permission générale suscitée "Récitez celle qui est facile par vous" était suffisante, et donc que toutes les variantes relatées à ce sujet n'ont pas été enseignées par lui de façon détaillée. Peut-être encore que, pour les variantes n'engageant pas la forme même du terme, il suffit qu'elles aient été récitées ainsi par un Compagnon ou un de ses illustres élèves. Nous avons exposé ces deux possibilités dans un autre article.)

Enfin, il convient de souligner, comme vous l'avez remarqué, que ces variantes de récitation sont mineures et n'affectent en rien le propos du texte.

-
Conclusion :

Les orientalistes considèrent que c'est l'absence de signes diacritiques dans les premières copies du Coran qui est à l'origine d'une imprécision du texte, d'où l'existence de variantes dans sa récitation. Mais ce n'est là que théorie et non conclusion prouvée.
Et les faits tels que les perçoivent les musulmans consistent en une inversion totale de la perspective : c'est en réalité le Prophète lui-même qui a enseigné des variantes de récitation ; et si ces variantes pouvaient ensuite être lues à partir des copies coraniques sans points diacritiques ni voyelles, elles devaient posséder une chaîne de transmission remontant jusqu'au Prophète.

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

Source : La Maison de l'Islam

Marmhonie

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 06 juin13, 09:46

Message par Marmhonie »

Rayaan présente la version de l’authenticité du Coran selon les sunnites. Je présente la version de l’authenticité des nobles corans selon les chiites. Ali avait accusé le troisième calife ainsi : "Muhammad (saw) nous (umma) avait légué plusieurs corans et toi tu en as fait un seul à toi." Par suite, Othman fut égorgé parmi ses corans différents. Il en reste quelques uns éparpillés un peu partout dans les grands musées du monde : ils ont tous ces taches de sang du calife ^^ Ils sont différents !
Le manuscrit de la BNF
La parole du prophète (saw) a été réécrite
Voici le documentaire présenté sur Arte

Le problème est insoluble. Les sunnites traitent les chiites de mécréants et les haïssent. Les chiites réclament que l'histoire de l’authenticité des corans soit rappelée, car Ali fut aussi assassiné. Les scientifiques occidentaux voudraient expliquer aux sunnites que leur version n'est pas historique : il y a bien plusieurs corans.
Voici l'explication d'une chercheuse au CNRS l'authenticité chiite
On doit partager en paix :)

rayaan

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 06 juin13, 17:47

Message par rayaan »

L'assassinat de Othman n'a strictement rien avoir avec le fait qu'il ait ordonné la diffusion du Coran uniformisé, ceux qui l'ont assassiner n'ont jamais pris cette raison ma pauvre ignorante de l'histoire islamique. Ces chiens de révoltés critiquaient la gestion du pouvoir faite par Othman, rien de plus.
Mais bon ça parle beaucoup sans science n'est ce pas, on pioche sur les sites islamophobes et chiites mécréants et puis on vient balancer toute la pourriture que l'on trouve.
Quoi qu'il en soit on est pas dans la section débat mais enseignement donc trace ta route s'il te plait.

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 06 juin13, 22:12

Message par Marmhonie »

rayaan a écrit :L'assassinat de Othman n'a strictement rien avoir avec le fait qu'il ait ordonné la diffusion du Coran uniformisé, ceux qui l'ont assassiner n'ont jamais pris cette raison ma pauvre ignorante de l'histoire islamique. Ces chiens de révoltés critiquaient la gestion du pouvoir faite par Othman, rien de plus.
La modération appréciera une fois de plus le langage de rayaan... Ces expressions haineuses font très peur.

Quelle coran est authentique ? Elle est LA question. Un seul coran tombé du ciel sur Mahomet/Muhammad/Mohamed ? C'est le dogme sunnite. Les chiites disent des corans, dont Othman va s'approprier le plus possible pour les bruler, et écrire le sien qui puisse légitimer sa dictature. C'est ça, l'Histoire.

L’authenticité du coran actuel ? Tous les archéologues le réfutent, depuis les découvertes des manuscrits de Sanaa : des corans, différents, avec des passages différents, des ordres de versets différents, des palimpsestes, des modification radicales, des mots non arabes. Les archéologues ont donc, par le biais du CNRS (rien que cela), invité les musulmans savants à venir au dialogue, constater qu'on ne peut plus parler "du" coran, mais "de corans". Les chiites ont répondu immédiatement présent, les sunnites refusent en bloc.

Dans l’état actuel des sciences, un seul coran est un dogme effondré. Donc, l’authenticité de quoi ?
Allons en paix :)

rayaan

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 06 juin13, 23:44

Message par rayaan »

Les manuscrits de Sanaa : des palimpsestes, donc... ?

Le Dr. Puin a relevé que les manuscrits de Sanaa étaient des palimsestes, c'est-à-dire des parchemins dont on a effacé le texte initial pour pouvoir en écrire un nouveau. Le Dr. affirme que l'on peut quand même apercevoir une trace de l'ancien texte effacé, même si, précise-t-il, "il est malheureusement impossible de le déchiffrer". Il y a là, selon lui, un indice montrant que le Coran a connu une évolution textuelle.

Ce raisonnement est pour le moins étrange...

En effet, tout le monde sait qu'à l'époque, le papier étant rare (surtout en Arabie), il arrivait souvent qu'on écrive un texte sur du parchemin déjà utilisé, dont on avait au préalable effacé le texte d'origine.

Le Dr. Puin reconnaît lui-même que s'il est possible de s'apercevoir qu'il y avait un texte initial en dessous et que celui-ci a été effacé, il est "impossible de déchiffrer" ce texte effacé. Comment peut-il donc affirmer qu'il s'agit d'un passage du Coran ? Et pourquoi s'empresse-t-il d'émettre comme hypothèse qu'il s'agit "sans doute d'une ancienne version du texte coranique, lavée parce que son contenu n'était plus admissible" ?

Il y a semble-t-il un certain empressement à dire ce que l'on a bien envie...

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 07 juin13, 00:48

Message par Marmhonie »

Une seule référence chez rayaan, Maison Islam 100% sunnite.
De nombreuses références chez votre serviteur qui cherche à comprendre.

Selon Christophe Luxenberg : http://www.youtube.com/watch?v=WAq-oAAeDBE
Selon les sunnites : http://www.youtube.com/watch?v=RUYjb2uA ... 3F743A5C11
L’état des lieux musulmans de ce coran unique : http://www.youtube.com/watch?v=ZJGMse1C ... 3F743A5C11
Selon les chiites : http://www.youtube.com/watch?v=GULUFht7daU

Toutes les sources chiites sont systématiquement détruites par les sunnites, selon la méthode Othman, fatwas, menaces de mort, etc. J'ai retrouvé cela, mais évidemment cela a encore été saboté par des sunnites.
http://www.dailymotion.com/fr/relevance ... deo=xyvzpf

rayaan

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 07 juin13, 03:46

Message par rayaan »

Ibn Sirin, un pieux prédécesseurs, a dit : cette science est une religion, regardez de qui vous la prenez.
En effet je prend mes sources des sunnites car se sont les plus attaché à la Vérité.

Marmhonie

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 07 juin13, 09:09

Message par Marmhonie »

Les scientifiques occidentaux ont vite été confrontés aux oppositions fortes des sunnites : fatwas, attentats, menaces de mort, etc. La totale ! Les terres musulmanes sunnites sont interdites aux sciences occidentales : interdiction de l'archéologie, interdiction de restaurer, interdiction en tout.
Les chiites depuis l'assassinat d'Ali, ne demandent qu'à ce qu'on constate. Ils disaient plusieurs corans, on a retrouvé plusieurs corans à Sanaa, et des variantes importantes. Les chiites ouvrent leurs terres aux archéologues, ne font pas de terrorisme, refusent le jihad en dehors de leurs terres. Sunnite, c'est le dogme d'un seul coran d'Allah tombé sur Mahomet "comme l'Injil sur Isa". Les chiites, c'est des corans différents après la mort de Mahomet, et aucun dogme. Fabuleux dévalage entre des témoignages vérifiés, et un dogme très dur qui combat partout les "mécréants".
Je le répète, les sunnites (al Qaida, Aqmi, "frères musulmans", les loups solitaires du style Merah) sont discrédités partout dans le monde.
Des corans authentiques, c'est le constat rendu des archéologues.
Nous laissons aux sunnites leur coran d'Othman.
Allons en paix :)

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 07 juin13, 09:31

Message par rayaan »

'Ali n'a pas été assassiné par les sunnites mais par les khawaridj.
Les chiites ( duodécimains ) sont les plus grands alliés des mécréants et ils sont mécréants eux même . Depuis toujours ils trahissent l'Islam et les musulmans, tes informations ne font qu'appuyer cela.
Al qaeda, Merah etc. Ne sont pas sunnites mais takfiristes.
Tes mensonges sur le Coran ont été dévoilé ici même si tu prennais la peine de lire, mais non tu ne lis pas, la vérité est trop amer pour toi, tu préfère prendre ta science des sites islamophobes ou hérétiques.

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 07 juin13, 09:34

Message par mirtelle32 »

Avez vous déjà vu un musulman pratiquant voler avant de tuer des civiles
en tout cas cela prouve bien votre ignorance en matière d'islam
un musulman croit en un dieu unique,fait ses 5 prières par jour à l'heure,donne l'aumone légale,jeun le mois de ramadan et fais son pélérinage s'il a les moyens physique et financier et pouvez vous me confirmer que Méhra faisait parti de ces gens là?
Vu le vol du scooter avant ses assasinat,cela m'étonnerait beuacoup mais bon puisque c'est vous Marmonhie qui le dites je peux dormir paisiblement
Et ceux qui ne croient pas disent : "Tu n'es pas un Messager". Dis : "Allah suffit, comme témoin entre vous et moi, et ceux qui ont la connaissance du Livre (sont aussi témoins)" .

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Re: L'authenticité du Coran.

Ecrit le 07 juin13, 22:12

Message par Marmhonie »

rayaan a écrit :'Ali n'a pas été assassiné par les sunnites mais par les khawaridj.
Les chiites ( duodécimains )...
Les chiites ne sont pas duodécimains, les savants occidentaux découvrent beaucoup sur eux, puisque toute recherche, tout dialogue est impossible avec les sunnites. On en a la preuve encore ici, un boulet tiré sans référence ni dialogue possible.
Vous, sunnites, allez expliquer l'histoire des chiites, que vous haïssez au point de les appeler "des chiens" ? Vous plaisantez :)
Si on rejette toute la dogmatique des sunnites, que reste-t-il ? La question est d'un savant occidental.
On voit les résultats, au lieu d'aller vers les sciences, vous les bannissez, vous prononcez des fatwas, vous organisez la terreur. Il n'y a pas à Guantanamo un seul chiite. Le Pakistan a trahi les USA, ils protégeaient bien Ben Laden en se faisant payer 2 milliards de dollars par an (!!) pour assurer leur allié américain. Double jeu. Pour rien. Si, quelques dizaines de milliards de dollars volés et au final, c'est fini, le Pakistan est totalement discrédité en tant que pays sunnite musulman. On ne peut pas faire confiance. Sans technologie, sans sciences, que va devenir ce petit pays ? C'est tout le problème de sunnites qui se bloquent dans leurs dogmes impossibles et leur haine.
Le coran selon les sunnites, c'est fini. Les occidentaux ont compris qu'il y avait eu des corans, que ce Mahomet avait une connaissance étendue des nestoriens, hérésie chrétienne réfugiée en Arabie au 6 siècle, C'est curieux, une bonne partie du coran sunnite actuel, est une copie mot pour mot, d'un texte de Nestorius.
Les faits de toute part :)

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