L’esclavage qui défricha l’Afrique
(Partie 3)
Ne pas confondre l’esclavage naturel et la capitalisation ou l’industrialisation de l’esclavage
Montesquieu : « Il y a des pays où la chaleur énerve le corps et affaiblit si fort le courage, que les hommes ne sont portés à un devoir pénible que par crainte du châtiment : l'esclavage y choque donc moins la raison. Aristote veut dire qu'il y a des esclaves par nature ; et ce qu’il dit ne le prouve guère. Je crois que, s'il y en a de tels, ce sont ceux dont je viens de parler. Mais, comme tous les hommes naissent égaux, il faut dire que l'esclavage est contre la nature, quoique, dans certains pays il soit fondé sur la raison naturelle ; et il faut bien distinguer ces pays d'avec ceux où les raisons naturelles même les rejettent, comme les pays d'Europe où il a été si heureusement aboli » (De l'esprit des lois XV, VII).
La littérature occidentale abonde en dénonciation de l'esclavagisme des arabes, qui le pratiquaient encore au début du XXe siècle. Ce qui distingue cependant l'esclavage arabe du nôtre est ce que chacun entend par le mot ESCLAVE. L'esclavage fut une pratique qui vit le jour en des temps archaïques, à l'époque où l'on préféra, au lieu de tuer et manger les prisonniers de guerre, les faire travailler. Cette pratique exista chez les Pharaons et également en Mésopotamie. Elle fut bénie par Aristote, par St. Paul, par St. Augustin, et légalisée. Elle vécut ainsi en tant qu'institution légale en Europe jusqu'à la fin du XVe siècle.
La différence entre cette sorte d'esclavage et celui pratiqué en Europe à partir du XVIe siècle est la différence entre une institution de prisonniers de guerre reconnue de tous et un GENOCIDE perpétré sans le moindre scrupule, et qui coûta la vie à 200.000.000 d'Africains, d'après les estimations d'un Africain aussi modéré et ami de l'Europe, que le Président Sédar Senghor.
L'Antiquité nous a légué des hommes immortels anciens esclaves affranchis, comme Zénon, fondateur de la Stoa et le fabuliste Aesope, pour n'en citer que deux. Chez les Aztèques un enfant d'esclaves naissait libre, tandis que l'Europe, dans ses colonies d'Amérique fit de l'« élevage d'esclaves » en sélectionnant des individus en fonctions de critères physiques et en les forçant à enfanter ensembles comme on l'aurait fait pour du bétail.
Avant la Renaissance, en Europe Occidentale aussi l'esclavage était une institution reconnue et non un génocide. Combien d'esclaves blonds aux yeux bleus l'Europe n'a-t-elle pas vendu durant le moyen âge pour être revendus au Proche Orient et au Maghreb ?
Génocide, l'esclavage l'est devenu depuis la Renaissance seulement, depuis ce "capitalisme pas comme les autres", un capitalisme à l'européenne.
Mais voyons d'abord ce que fut l'esclavage en Islam
Ibn Batouta nous rapporte que la garde d'un fastueux Sultan du Mali au XIVe siècle était composée de trois cents esclaves armés. S'imagine-t-on un gouverneur de la Martinique ou de la Jamaïque confier sa protection à des esclaves noirs armés, aux temps de l'esclavage aux Antilles ?
Non seulement des gardes du corps mais des armées entières étaient composées d'esclaves. Que dire de chefs historiques de l'Islam qui étaient des esclaves affranchis. L'Armée de 100.000 hommes, avec laquelle Achmet Ibn Touloun commença sa conquête pour devenir Maître d'Égypte et de Syrie, était exclusivement composée d'esclaves Turcs et Noirs. Lui même, Ibn Touloun, était fils de Mamlouk - esclave en arabe. Ce fut un esclave persan, Abou Mouslim, qui brandit pour la première fois le drapeau noir qui donna naissance à la Dynastie des Abbassides. Le chef suprême de l'armée des Fatimides, qui régnaient au Xe siècle de l'Égypte à l'Atlantique, était Giavhar al-Sikili, un ex-esclave, Sicilien, comme son nom l'indique. Au XIIIe siècle, la veuve du Sultan d'Égypte al-Salâh, devenue "Reine des Fidèles" à la mort de son mari, était une esclave turque. Comme le grand Baybars, son frère d'armes Sayf al-Din Koutous était également un ex-esclave. La liste serait trop longue pour passer en revue tous les Khalifes et Sultans dont les mères étaient des esclaves achetées sur des marchés ou offertes à leur pères Sultans ou Khalifes.
Chez les Musulmans l'esclavage était une Institution comme chez les Romains, mais avec les gladiateurs en moins. Muhammad avait rendu l'esclavage relativement supportable, aussi supportable qu'est aujourd'hui la condition de salarié.
Confondre cette sorte d'esclavage avec celui pratiqué par l'Europe depuis la chasse à l'homme commencée par les Portugais du Prince Henri "le Navigateur" sur les côtes occidentales d'Afrique au milieu du XVe siècle, c'est faire l'âne pour avoir du foin. Mais l'immoralité de cette chasse à l'homme n'était encore qu'un demi mal, parce que ces esclaves étaient destinés à des travaux domestiques, comme chez les Arabes. Le GENOCIDE ne commença qu'après l'assaut donné au Nouveau Monde par Christophe Colomb, car ce génocide fut la condition sine qua non de l'industrialisation de l'Europe, le prix de cette industrialisation. Pour être brefs contentons-nous simplement d'un petit bouquet sans commentaires, offert par différents auteurs aux beaux messieurs indignés de l'esclavagisme arabe.
Voir :
http://blog.decouvrirlislam.net/Home/do ... -esclavage
La traite des nègres fut exclusivement fondée sur des critères raciaux
Les pauvres malheureux, arrachés à l'Afrique par la violence, étaient entassés comme du bétail dans l'air fétide des navires aux cales basses et sans hublots. Si on manquait d'eau ou on était menacé de famine, ou une maladie pestilentielle se manifestait, des cargaisons entières de morts OU DE VIVANTS étaient jetées par dessus bord par des maîtres impitoyables. Si une victime isolée, torturée à perdre la raison, osait lever le doigt contre son bourreau, elle était sûre d'être punie par des mutilations défiant toute description.
Charles & Mary Beard, THE RISE OF AMERICAN CIVILISATION, éd. Mac Millan Company, New York 1947, vol. I., pages 106-107.
On prenait grand soin d'empêcher les esclaves de sauter par dessus bord et sombrer immédiatement, quoique la plupart savaient nager ; le désespoir et la terreur étaient tels, que les captifs refusaient souvent de manger, même si on leur donnait des mets auxquels ils étaient habitués. Un spectacle coutumier autour des navires en rade, était la vue des nageoires des requins. Accidentellement, avant que le navire ne lève l'ancre, un ou deux esclaves tombaient à l'eau. Les requins suivaient les bateaux tout droit à travers l'Atlantique, dans l'ATTENTE DES CORPS JETÉS PAR DESSUS BORD.
F.G Kay, THE SHAMEFUL TRADE, éd. A.S. Barnes, New York 1967, page 49.
Pour le racisme en islam, voir :
https://islamhouse.com/fr/articles/78091/
Voici un panel de citations qui traduisent les idées en actes, même après l’abolition de l’esclavage
Voltaire : « Les Blancs sont supérieurs à ces Nègres, comme les Nègres le sont aux singes, et comme les singes le sont aux huîtres. »[2]
« Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d'hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu'ils doivent point cette différence à leur climat, c'est que des Nègres et des Négresses transportés dans les pays les plus froids y produisent toujours des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu'une race bâtarde d'un noir et d'une blanche, ou d'un blanc et d'une noire. »[3]
« La nature a subordonné à ce principe ces différents degrés et ces caractères des nations, qu'on voit si rarement se changer. C'est par là que les Nègres sont les esclaves des autres hommes. On les achète sur les côtes d'Afrique comme des bêtes. »[4]
« La race des Nègres est une espèce d'hommes différente de la nôtre [...] on peut dire que si leur intelligence n'est pas d'une autre espèce que notre entendement, elle est très inférieure. Ils ne sont pas capables d'une grande attention, ils combinent peu et ne paraissent faits ni pour les avantages, ni pour les abus de notre philosophie. Ils sont originaires de cette partie de l'Afrique comme les éléphants et les singes ; ils se croient nés en Guinée pour être vendus aux Blancs et pour les servir. »[5]
David Hume (1711-1776), économiste anglais influent écrivit à son époque (dans Sur les caractères nationaux, Vol III) :
« Je suspecte les Nègres et en général les autres espèces humaines d’être naturellement inférieurs à la race blanche. Il n’y a jamais eu de nation civilisée d’une autre couleur que la couleur blanche, ni d’individu illustre par ses actions ou par sa capacité de réflexion... Il n’y a chez eux ni engins manufacturés, ni art, ni science. Sans faire mention de nos colonies, il y a des Nègres esclaves dispersés à travers l’Europe, on n’a jamais découvert chez eux le moindre signe d’intelligence. »
Emmanuel Kant (1724-1804), d'ajouter (dans "Essai sur les maladies de la tête, Observation sur le sentiment du beau et du sublime, éd. Flammarion, 1990") :
« La nature n’a doté le nègre d’Afrique d’aucun sentiment qui ne s’élève au-dessus de la niaiserie (...) Les Noirs (...) sont si bavards qu'il faut les séparer et les disperser à coups de bâton. »
Le zoologiste, G. Cuvier d'écrire à son tour (dans Recherches sur les ossements fossiles, Volume 1, Paris, Deterville, 1812) :
« La race nègre est confinée au midi de l'Atlas, son teint est noir, ses cheveux crépus, son crâne comprimé et son nez écrasé ; son museau saillant et ses grosses lèvres la rapprochent manifestement des singes : les peuplades qui la composent sont toujours restées barbares (...) la plus dégradée des races humaines, dont les formes s'approchent le plus de la brute, et dont l'intelligence ne s'est élevée nulle part au point d'arriver à un gouvernement régulier. »
Montesquieu (dans L'esprit des Lois) en 1748 :
« On ne peut se mettre dans l'idée que Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. (...) Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous mêmes chrétiens. »
Puis sous la plume de Hegel (dans La raison dans l'histoire, Paris, Plon, 1965) :
« Les Africains, en revanche, ne sont pas encore parvenus à cette reconnaissance de l'universel. Leur nature est le repliement en soi. Ce que nous appelons religion, état, réalité existant en soi et pour soi, valable absolument, tout cela n'existe pas encore pour eux. Les abondantes relations des missionnaires mettent ce fait hors de doute (...) Ce qui caractérise en effet les nègres, c'est précisément que leur conscience n'est pas parvenue à la contemplation d'une objectivité solide, comme par exemple Dieu, la loi, à laquelle puisse adhérer la volonté de l'homme, et par laquelle il puisse parvenir à l'intuition de sa propre essence » Et de continuer en disant que l'Afrique est : « un monde anhistorique non développé, entièrement prisonnier de l'esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de l'histoire de l'universel. »
Hegel signe et persiste : « Le nègre représente l’homme naturel dans toute sa barbarie et son absence de discipline. Pour le comprendre, nous devons abandonner toutes nos façons de voir européennes. Nous ne devons penser ni à un Dieu personnel ni à une loi morale ; nous devons faire abstraction de tout esprit de respect et de moralité, de tout ce qui s’appelle sentiment, si nous voulons saisir sa nature… on ne peut rien trouver dans son caractère qui s’accorde à l’humain. »[6]
Alexis de Tocqueville (Abolitionniste !), Œuvres complètes, tome III, Paris, 1962, P. 105
« Quelque respectable que soit la position des Noirs, quelque sainte que doive être à nos yeux leur infortune, qui est notre ouvrage, il serait injuste et imprudent de ne se préoccuper que d’eux seuls. Si les Nègres ont droit à devenir libres, il est incontestable que les colons ont droit à n’être pas ruinés par la liberté des Nègres. »
Puis, on continue avec Ernest Renan (dans le Discours sur la nation) :
« La nature a fait une race d'ouvrier, c'est la race chinoise (...) une race de travailleur de la terre, c'est le nègre (...) une race de maîtres et de soldats, c'est la race européenne. »
Théodore Roosevelt (1858-1919, Président des USA, lettre du 3/1/1913)
« Je souhaiterais beaucoup que l’on empêchât entièrement les gens de catégorie inférieure de se reproduire, et quand la nature malfaisante de ces gens est suffisamment manifeste, des mesures devraient être prises en ce sens. Les criminels devraient être stérilisés et il devrait être interdit aux personnes faibles d’esprit de laisser des rejetons après elles… »
Jules Ferry, le père de l’école laïque, prônait déjà cette hiérarchie des races (avec le distinguo entre les races inférieures et supérieures) en vogue en Occident il n’y a pas si longtemps et qui donna des idées aux troisième Reich, le funeste point d’orgue du suprématisme blanc.[7]
Par : Karim Zentici
http://mizab.over-blog.com/
"Les maîtres recherchaient les grands Nègres athlétiques pour les accoupler avec des Négresses solides et en bonne santé. Après les avoir installés dans une chambre à part du barracón, on les obligeait a s'aimer, et la Négresse devait accoucher d'un beau marmot tous les ans. C'était traiter les gens comme des animaux."
Miguel Barnet, ESCLAVE À CUBA, Gallimard 1967, page 39.
Voltaire, in « Traité de Métaphysique ». Cité in « Le Choc du mois » n°25, p.31.
Voltaire, « Essai sur les mœurs ». Cité in id.
[4] Idem.
[5] Voltaire, « Essai sur les mœurs », Genève, 1755, t.XVI, p.269-270.
[6] Georg W. F. Hegel : La raison dans l’histoire. Introduction à la philosophie de l’histoire, Paris, Éd.10/18, 1965, p. 234 et 251.
[7]Voir :
http://www.sarrazins.fr/jules-ferry-et- ... ferieures/