La canonisation du Coran à la lumière de la science moderne

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Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
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Citizenkan

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La canonisation du Coran à la lumière de la science moderne

Ecrit le 27 avr.18, 08:22

Message par Citizenkan »

La canonisation du Coran à la lumière de la science moderne

(Partie 1)



C'est une très méchante manière de raisonner que de rejeter ce qu'on ne peut comprendre.
Chateaubriand

Ils condamnent les choses qu’ils ne peuvent comprendre.
Qui ignore haït.
L’homme est ennemi de l’inconnu.



L’homme est la somme du corps et de l’esprit. Celui-ci se caractérise par cette double dimension : spirituelle et physique. L’Histoire enregistre le cycle incessant des combats d’idées qui se succèdent à l’aune des évènements qui la ponctuent et qui s’intègrent dans un mouvement global d’alternance. La science dite moderne n’est qu’un élément ponctuel de ce schéma en forme de dents de scie. Elle s’inscrit en réaction à l’obscurantisme de l’Église qui favorisait, pour extrapoler un peu, l’émancipation religieuse de l’âme aux dépens des exigences temporelles nécessaires à son existence. Cet excès d’intérêt suscita de vives contestations allant dans le sens opposé et qui inversera la donne en proposant un déséquilibre inversé ; l’émancipation du corps au sacrifice de la morale, grâce à l’ère de l’Humanisme dans laquelle nous baignons allègrement, actuellement.



Cette doctrine, qui est le miroir inversée de son ancien bourreau, apporte dans sa vague, son lot de comportements viciés, ces  perversions ou déviances comportementales qui sont propres à tout déséquilibre. Ceux-ci ne peuvent garantir de solutions viables et pérennes pour le destin serein d’une humanité en dérive, bien qu’ils puissent combler, de façon ponctuelle et éphémère, un vide, ou tout au moins répondre à certaines atteintes, mais surtout soulager de vieilles et profondes frustrations. On fit sauter les tabous les plus ancrés au nom de la liberté, ou plutôt du principe libertin de la libération des mœurs qui faisait écho, dans le domaine libertaire de la finance, à la libéralité d’un libéralisme effréné. Dans le domaine de la science, il a s’agit de briser les chaines des anciennes superstitions qu’on a aisément amalgamées à toute forme de religiosité, mise à part peut-être, quoi que paradoxalement, l’occultisme.



Dieu était devenu un tabou et les croyances tant moquées dans les salons mondains, furent rangées au placard, ou jetées dans les ténébreux cachots du patrimoine national. On sacrifia la saine nature sur l’autel du matérialisme. Mais, comme tout déséquilibre, qui surf désormais sur le revers de la médaille, il germait en lui les graines de la contradiction, et donc, de son autodestruction. Puisqu’il occultait la dimension immatérielle de la vie sur terre, il rejeta toute action extérieure à la création de l’Univers sans en apporter le moindre argument scientifique autre qu’en l’état actuel des avancements scientifiques, on n’était pas en mesure de le démontrer. Pourtant, cet argument n’a rien de scientifique en lui-même, car Pour paraphraser J. Johns, l'absence d'une preuve n'est pas la preuve d'une absence. La science se mettait une balle dans le pied, car elle réduisait son champ d’action de façon tout à fait arbitraire, et sans le moindre fondement scientifique et rationnel, ce qui en faisait une… croyance.



Cela n’empêcha pas au monde moderne d’ériger cette approche biaisée et bancale au rang de dogme qui s’exhumait sur les cendres des religions résiduelles. La nature à horreur du vide, et les hérauts du matérialisme ne s’en cachent pas : « Les grandes mythologies élaborées en Occident depuis l'aube du XIXe siècle ne sont pas simplement des efforts pour combler le vide laissé par la décomposition de la théologie [...]. Elles sont elles-mêmes une sorte de « théologie de substitution ». »

— George Steiner



« Oui nous voulons supprimer la religion pour cette raison que nous avons quelque chose de très supérieur à mettre en place : la philosophie laïque, fruit de la science et de la longue expérience de l'humanité. »

(Alphonse Aulard, radical socialiste franc maçon militant et co fondateur des droits de l'homme)



« La philosophie doit prendre le relais de la religion, sans textes sacrés, sans le Coran, la Bible ou le livre du Bouddha. »

(André Comte-Sponville / né en 1952)



Tout le système éducatif fut mis en place pour bannir les religions du discours national : « Organiser l'humanité sans Dieu et sans roi », se vantait Jules Ferry, le chantre de la laïcité.



Le Frère franc-maçon Dequaire Grobel, inspecteur d’Académie, proclama devant les membres d’un Convent du Grand Orient en 1896 :



« Le but de l’école laïque n’est pas d’apprendre à lire, à écrire et à compter, c’est de former des libres-penseurs.

- Lorsqu’à 13 ans, il a quitté les bancs de l’école, l’élève n’a pas profité de l’enseignement s’il reste croyant.

- L’école laïque n’aura porté ses fruits que si l’enfant est débarrassé du dogme, s’il a renié la foi de ses pères, s’il a renoncé à la foi catholique.

- L’école laïque est un moule où l’on jette un fils de chrétien et d’où s’échappe un renégat.

- Comme les choses n’iraient pas assez vite à notre gré pour que l’apostasie soit générale, nous nous emparerons du monopole de l’enseignement et alors force sera aux familles de nous livrer leurs enfants. »



http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog ... -bras.html



« L’école sans Dieu : cette appellation, on nous la jette à la face pour nous flétrir. Nous la revendiquons comme un titre d’honneur. Elle exprime notre raison d’être »
(M. Guery, inspecteur d’académie, 1907).


René Viviani, ministre de l’Instruction Publique de 1913 à 1914, ancêtre du Ministère de l’Éducation nationale : « La neutralité fut toujours un mensonge. Nous n’avons jamais eu d’autre dessein que de faire une université antireligieuse […] de façon active, militante, belliqueuse… Nous nous sommes attachés à une œuvre d’irréligion, nous avons arraché la conscience humaine à la croyance. Nous avons éteint dans le ciel des lumières qu’on ne rallumera pas ».



https://bibliothequedecombat.wordpress. ... aconnique/



Nous comprenons mieux pourquoi le darwinisme, ce qui ne fut peut-être au départ qu’une boutade (comme pour définir quelque chose d’insensé comme la prétention de monter sur la lune), est défendu avec autant d’acharnement sur les bancs de l’école.



La canonisation du Coran



Blachère souhaitait et suggérait à propos de ce qu’il appelait « édition critique du texte du Coran », dans son introduction au Coran en 1958 : « Une œuvre de cette ampleur nécessite une collaboration internationale, une mis en commun de toutes les ressources en manuscrits existant dans le monde »

BlachÈre Régis, Introduction au Coran, Paris, Maisonneuve & Larose, 1959, XXXIII-310, p. 196.



C’est dans ce contexte qu’il convient d’appréhender la critique moderne des références textuelles des trois religions monothéistes. Si celle-ci obtint un certain succès avec l’Ancien et le Nouveau Testament qui souffre d’un vide abyssale en matière de transmission orale, elle est tombé, avec le Livre saint des musulmans, sur un os qu’elle chercha à contourner tant bien que mal pour retomber sur ses pattes, à coups de pirouettes dont elle a le secret, quand elle ne s’adonnait pas à de la vulgaire malhonnêteté intellectuelle, à l’instar du Dr Pin, ce profane Allemand passé maitre dans l’art de la fumisterie.[1]



L'idéalisation d'une figure religieuse est un fait « anthropologique » qui concerne toutes les religions. Pour le Coran, contrairement aux thèses révisionnistes, qui ont culminé avec Wansbrough, les manuscrits de Sanaa – malgré tous les obstacles qui nous empêchent encore d’en connaître l’ensemble – attestent que le Coran existait bien en tant que tel à peine un demi-siècle après la mort du Prophète. En revanche, le même corpus nous confirme qu’il existait des variantes textuelles (assez mineures, au fond) et que l’ordre des sourates n’était pas du tout l’ordre aujourd’hui canonique.[2]



Des études philologiques entérinent la thèse de la pérennité de l’ordre des Versets



Cette démonstration a été déjà faite par des chercheurs non musulmans par différentes analyses qui convergent vers ce constat de cohérence interne :

L’analyse de la structure rythmique des sourates de Pierre Crapon de Caprona[3] ;
L'analyse rhétorique faite par Michel Cuypers a permit de démontrer la cohérence interne du Coran en dépit de ses apparentes contradictions et ruptures thématiques ; Michel Cuypers s'est basé sur les règles d'appréhension de la rhétorique sémitique, mises en évidences par Robert Lowth au 18ième siècle et théorisées plus tard par Nils Wilhelm Lund sous forme de règles connues sous le nom "Lois de Lund" ;
L’analyse de la méta-textualité, de la rhétorique, de la binarité et de l'auto-canonisation du Coran (Anne-sylvie Boiliveau) dans Le coran par lui-même Brill 2013.


Ce thème de l’auto référentialité est également traité par Stefan Wild in “Self-referentiality in the Qur'ān” et par Daniel Madigan in "Quran self image". Ces  dernières thèses mettent à mal les résultats de la méthode historico-critique en affirmant la cohérence interne du texte coranique et donc l’unicité de sa source.



Fait qui subjugua de Crapona qui en arrive à la conclusion sans appel : « La complexité des structures exclut une composition consciente de Mahomet. C’est pourquoi nous sommes en faveur de ranger cette hymnologie dans une catégorie que nous définirions comme transpersonnelle. »[4]



Voir : https://mideo.revues.org/384



Analyse rhétorique et critique historique


Selon le principe de philosophie analytique nommé « principe de charité » (Halbertal, 1997 : 27), plus on estime quelqu’un, plus on est indulgent, « charitable » envers lui. Or, l’apologie d’un fait historique par ses partisans, qui somme toute est naturelle, n’est discréditée, comme l’a démontré la science moderne avec l’approche apologétique chrétienne, que dans la mesure où des éléments concordants corroborent la suspicion de départ – qui est propre à tout chercheur – non d’emblée !



Même si le discours coranique, surtout en version traduite, peut sembler à certains égards « décousu », « passant sans transition d’un sujet à l’autre », voire « incohérent » (Berque, 2002 : 722-723), « hétérogène et fragmenté » (De Prémare, 2004 : 30), il est en réalité logique et argumenté. De récentes études (Cuypers, 2007) sur l’agencement interne des sourates ont permis de saisir pourquoi des éléments a priori disparates se côtoient : l’agencement répond à des règles de figures concentriques souples s’emboîtant les unes dans les autres, les éléments correspondants se faisant face comme dans un miroir. Les correspondances semblent perdues lors d’une lecture linéaire et partielle, alors qu’elles apparaissent lors d’une lecture élargie. De plus, nombre de correspondances et de répétitions sur l’ensemble du corpus se révèlent davantage à l’oral. Le Coran utilise ces correspondances et ces structures concentriques pour argumenter, et aussi de nombreux autres procédés rhétoriques, logiques, ou implicites (Gwynne, 2004 ; Urvoy, 2002, 2007). Alfred-Louis de Prémare nuance son jugement en notant les « éléments rhétoriques de cohésion » du texte, « l’organisation de certaines compositions » ainsi que « des thèmes doctrinaux récurrents »  (De Prémare, 2004 : 32-34).



Le schéma présenté par le texte est simple : Muḥammad est un véritable prophète, il reçoit l’Écriture que Dieu lui révèle et la récite mot à mot.  À cela s’ajoute une unité de rhétorique, qui traduit cette volonté de persuasion. La logique est simple afin d’être forte, claire, percutante ; les répétitions sont nombreuses, les sous-entendus sont relativement faciles à intégrer pour l’auditeur ou le lecteur, la subtilité résidant dans l’utilisation de ces éléments rhétoriques simples, comme le fait d’enfermer la pensée en deux solutions seulement, par exemple. A.-L. de Prémare a lui aussi noté la force rhétorique de cette opposition binaire (De Prémare, 2004 : 33). Il reconnaît aussi un certain nombre d’éléments d’unité : cohésion, organisation et récurrence de thèmes.



Un autre argument en faveur de cette idée est qu’une lecture diachronique – qui suit les diverses hypothèses de développement chronologique du texte – donne les résultats suivants. Nous avons constaté une réelle progression de l’idée dans le texte : une période où les récitations de Muḥammad sont directement désignées comme les récitations dictées par Dieu, puis très vite une période où elles sont désignées comme un kitâb descendu sur un prophète, parallèlement à une définition de la prophétie. Et enfin, une dernière période, qui est celle de la confrontation avec la présence d’Écritures réelles aux mains des autres communautés (Boisliveau, 2010 : troisième partie). Il nous semble difficile de penser qu’une telle évolution, au moins en grande partie, ait eu lieu après la mort de Muḥammad.



Si nous cherchons à situer le Coran au milieu des autres textes sacrés des religions, nous constatons qu’il présente une particularité assez rare : il se présente comme un texte ouvertement destiné à faire autorité pour la communauté et à la guider. La seule exception pré-coranique connue est semble-t-il celle des textes du prophète Mani (m. 277 ap. J.-C.), présentés par lui-même comme « Écritures » (Graham, 2006 : 560-561).



Ainsi au contraire d’Écritures telles les Évangiles ou les Lettres de Paul, et avec une force et une prégnance bien supérieure au discours canonisant du Deutéronome, le Coran se définit lui-même comme Écriture révélée, descendue directement de Dieu. Une « auto-canonisation », en quelque sorte. Le Coran est Écriture sacrée avant tout parce qu’il l’affirme, et non parce qu’une communauté l’aurait désigné comme tel. Ceci, même si la communauté fondée sur cette idée l’a ensuite faite sienne. Déclaration de canonicité, causes de la canonisation, fixation du texte et fondement d’une communauté s’entremêlent. Ainsi, cette formulation textuelle du statut d’autorité du Coran au cœur du texte « brouille les pistes » qui remontent aux sources de son statut canonique.



Voir : https://remmm.revues.org/7141

http://remmm.revues.org/7067



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] Voir : http://www.maison-islam.com/articles/?p=184

[2] Voir également : http://www.projet22.com/religions/islam ... coran.html

[3] Publication : Le Coran : aux sources des paroles oraculaires. Etude rythmique des sourates mecquoises au Publications Orientalistes de France, 1981.

Dommage que cet auteur soit décédé avant d’achever l’analyse des sourates médinoises !

[4] Pierre Crapon de Crapona, Le Coran : aux sources de la parole oraculaire, p. 557.

Seleucide

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Re: La canonisation du Coran à la lumière de la science mode

Ecrit le 27 avr.18, 22:44

Message par Seleucide »

Citizenkan a écrit :C’est dans ce contexte qu’il convient d’appréhender la critique moderne des références textuelles des trois religions monothéistes. Si celle-ci obtint un certain succès avec l’Ancien et le Nouveau Testament qui souffre d’un vide abyssale en matière de transmission orale, elle est tombé, avec le Livre saint des musulmans, sur un os qu’elle chercha à contourner tant bien que mal
D'une part, la critique textuelle peut très bien s'appliquer pour la transmission écrite du Coran : cf les variantes de rasm.

D'autre part, si la transmission orale échappe bel et bien à cette discipline, c'est tout simplement parce qu'il est dans la majeure partie des cas impossible de prouver ou d'établir une leçon orale au détriment d'une autre, tant le texte originel permet de lectures. Le véritable os se situe ici, aussi bien pour les textualistes que pour les musulmans : la lecture originelle du texte ayant été perdue, il est impossible de prétendre la détenir dans n'importe quelle version du texte que les musulmans peuvent proposer.
Citizenkan a écrit :En revanche, le même corpus nous confirme qu’il existait des variantes textuelles (assez mineures, au fond) et que l’ordre des sourates n’était pas du tout l’ordre aujourd’hui canonique.[2]
Ces variantes sont relativement mineures, c'est vrai ; mais elles suffisent pour réduire à néant l'illusion d'un rasm unique sur lequel se baser.
Citizenkan a écrit :Des études philologiques entérinent la thèse de la pérennité de l’ordre des Versets
Nous en avons déjà discuté.

Oui, il y a une logique derrière la majeure partie du texte coranique : mais il existe aussi de nombreuses interpolations. Sans parler des différentes délimitations de versets selon les lectures, et/ou la divergence concernant la basmala.
Citizenkan a écrit :L’analyse de la structure rythmique des sourates de Pierre Crapon de Caprona[3] ;
C'est le même auteur qui tient que les deux petites sourates le Reniement et la Course, présentes à la fois dans le mushaf d'Ubayy et d'ibn Abbas mais absente dans notre texte actuel, sont indéniablement coraniques.
Citizenkan a écrit :L'analyse rhétorique faite par Michel Cuypers a permit de démontrer la cohérence interne du Coran en dépit de ses apparentes contradictions et ruptures thématiques ; Michel Cuypers s'est basé sur les règles d'appréhension de la rhétorique sémitique, mises en évidences par Robert Lowth au 18ième siècle et théorisées plus tard par Nils Wilhelm Lund sous forme de règles connues sous le nom "Lois de Lund" ;
L’analyse de la méta-textualité, de la rhétorique, de la binarité et de l'auto-canonisation du Coran (Anne-sylvie Boiliveau) dans Le coran par lui-même Brill 2013.
S'il y a du bon dans la rhétorique sémitique comme outil d'analyse, il ne faut pas non plus oublier qu'elle pose des problèmes.
Citizenkan a écrit :Même si le discours coranique, surtout en version traduite, peut sembler à certains égards « décousu », « passant sans transition d’un sujet à l’autre », voire « incohérent » (Berque, 2002 : 722-723), « hétérogène et fragmenté » (De Prémare, 2004 : 30), il est en réalité logique et argumenté.
Il y a du structuré comme du décousu dans le Coran. Ce serait une erreur que de considérer qu'il n'est que structuré ou que décousu.
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.

spin

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Re: La canonisation du Coran à la lumière de la science mode

Ecrit le 27 avr.18, 23:54

Message par spin »

Sur ces questions : http://bouquinsblog.blog4ever.com/livre ... m-ibn-qays (un point de vue chiite sur les multiples altération du Coran après le Prophète). http://bouquinsblog.blog4ever.com/nous- ... sef-seddik (un point de vue sunnite hétérodoxe mais argumenté sur l'évolution du Coran après le Prophète, notamment les interventions d'Othman).
De quel droit refuserions-nous de faire usage du plus grand don de Dieu ? N'est-ce pas un formidable blasphème que de croire contre la raison ? (Vivekananda)
https://daruc.fr/
https://bouquinsblog.blog4ever.com

Citizenkan

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Re: La canonisation du Coran à la lumière de la science mode

Ecrit le 27 avr.18, 23:56

Message par Citizenkan »

La canonisation du Coran à la lumière de la science moderne

(Partie 2)



L’approche historico-critique est bien entendu un dénominateur commun des orientalistes depuis les travaux de Ignaz Goldziher. Néanmoins, s'il est bien clair que l'histoire de Mahomet a été sacralisée à des fins de légitimation religieuse, dans un contexte marqué par la canonisation de la tradition islamique, on ne peut plus, pour autant, tomber dans les dérives ultra-critiques du courant « sceptique » représenté par Wansbrough et ses élèves (Gerald R. Hawting et Patricia Crone, entre autres). Certains d'entre eux, notamment Patricia Crone, sont revenus sur leurs thèses quant à l'historicité de Mahomet.



Rattrapée par les faits, Patricia Crone, en effet, est revenue en partie sur sa thèse notamment dans deux articles :

- Le premier a été publié en 2007  « Qurays and the Roman army: Making sense of the Meccan leather trade» dans le Bulletin of the School of Oriental and African Studies 70, n°1, 2007, pp 63-88 ;

- Le second en 2008 : What do we actually know about Mohammed?

En outre, même son maître John Wansbrough ne l'a pas suivi, pourtant chef de file de l'école de la critique radicale de l'Islam.



Depuis 2007, P.Crone admet l'existence d'un site préislamique, et, il est vrai qu’elle n’a plus vraiment le choix avec les découvertes archéologiques récentes, notamment les graffitis qui témoignent de l’existence des chemins de Pèlerinage à la Mecque.



Par ailleurs, la chercheuse Américaine Estelle Whalen a démontré de manière solide que les inscriptions du Dôme prennent le contre-pied aux conclusions de Patricia Crone et de Michel Cook. Whalen a publié une étude rappelant les sources oubliées par ces islamologues engagés (Oublis volontaire ?) : « Forgotten Witness : Evidence For The Early Codification Of The Qur'an » Ces inscriptions du Dôme du Rocher, finement analysées par Christel Kessle et Oleg Grabar, avaient été exécutées sur l’ordre du Calife Abdel Malik Ben Marwan…



Voir : http://lechemindroit.webs.com/Origine%2 ... 0Coran.pdf

http://www.academia.edu/17252221/R%C3%A ... z-MAJ_2018



L’origine du Coran



Le “Projet Amari”, lancé en Italie à la fin des années 90, était d’étudier l’ensemble des manuscrits coraniques en style Higazi, en rassembler les textes pour les comparer avec la version actuelle du texte coranique pour pointer les différences éventuelles. Il ressort de ce travail que :“(Le Coran du premier siècle ainsi reconstitué) contient 16 mots qui sont orthographiés différemment de la version officielle du Coran qui est celle du Roi Fouad d’Égypte de 1919….“

Voir : http://mizab.over-blog.com/2017/03/l-in ... tie-1.html

http://mizab.over-blog.com/2017/04/l-in ... e-6/1.html



Un certain nombre d’érudits non-musulmans qui ont étudié la question de la compilation et de la préservation de la dernière Révélation ont conclu à son authenticité.  À  la fin de son ouvrage étoffé sur la compilation du Coran, John Burton affirme que le corpus coranique, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est :

« … un texte qui nous est parvenu exactement sous la même forme que celle dans laquelle il a été arrangé et approuvé par le Prophète. (…)  Ce que nous tenons aujourd’hui dans nos mains, c’est le moushaf de Mohammed. »



John Burton, The Collection of the Quran, Cambridge: Cambridge University Press, 1977, p.239-40.



Kenneth Cragg décrit la transmission du Coran de l’époque de la révélation à nos jours comme « un texte qui a traversé les siècles en une succession ininterrompue de dévotion. »

Kenneth Cragg, The Mind of the Quran, London: George Allen & Unwin, 1973, p.26.



Schwally, quant à lui, affirme que :

« En ce qui concerne la révélation, nous pouvons être certains que la transmission de son texte a été faite en respectant avec exactitude la disposition qu’en avait faite le Prophète. »

Schwally, Geschichte des Qorans, Leipzig: Dieterich’sche Verlagsbuchhandlung,1909-38, Vol.2, p.120.



Voir : https://www.islamreligion.com/fr/articl ... tnref11691



Le Professeur François Déroche est considéré comme le premier spécialiste mondial des corans anciens, titulaire de la chaire de paléographie et de codicologie à l’université de La Sorbonne (Paris) sa conclusion personnelle est sans équivoque :



Il est certain que, par rapport au christianisme et à fortiori par rapport au judaïsme, le laps de temps qui s’est écoulé entre la révélation et la mise par écrit est effectivement extraordinairement court. J’écarte bien sûr la théorie de Wandsborough qui voit dans le Coran une série de logia prophétiques dont la mise par écrit remonterait au mieux à la fin du deuxième siècle et au plus probable dans le courant du troisième siècle (de l’hégire).



Au cours d’une interview qu’il accorda à Oumma.com, il admet sans ambages :



Pour moi, maintenant, les problèmes sont plutôt ceux du deuxième siècle que ceux du premier. Pour le premier siècle, nous avons maintenant déblayé un certain nombre de questions ; nous ne les avons pas résolues, mais nous avons proposé un certain nombre de théories qui sont contestables et qui seront sans doute contestées. Elles sont là justement pour offrir le point de départ d’une discussion. En revanche, par comparaison, le siècle suivant, qui est un siècle important pour l’histoire de l’islam, est un peu une “Terra Incognita” dans laquelle, pour l’instant, nous n’avons pas de point de repère.



Donc, pour le premier siècle (de l’Hégire), est-ce que pour vous, les choses correspondent à peu près à la tradition musulmane, ou quelles en sont les différences principales ?



Je ne peux pas aller aussi loin que la tradition musulmane. Pour moi, ce que je peux dire à l’heure actuelle c’est que nous avons des témoins anciens que l’on peut dater prudemment de la seconde moitié du premier siècle de l’hégire, fin du septième siècle de l’ère chrétienne. Des témoins anciens d’un texte coranique qui est grosso modo celui que nous avons maintenant existent bien. Je dis grosso modo, non pas tant pour le contenu mais pour l’orthographe, pour la division en versets, qui sont légèrement différents. Certaines des trouvailles de Sanaa montrent une organisation différente des sourates, dans une des rares publications que nous ayons. Mais ça montre bien, justement, que ce que nous savons par les textes a été une réalité : des sources signalent qu’il y a eu des classements concurrents des sourates, que le classement que nous connaissons maintenant l’a emporté mais qu’il n’était pas le seul au départ. Mais dans l’ensemble, je dirais que la silhouette du codex Higazi, pour l’appeler de manière un peu simpliste, même s’il a été copié à Foustat, à Damas ou a Couffa, a quand même pas mal pris tournure.



Voir : https://oumma.com/voyages-aux-sources-d ... e-4-et-fin



Le reste n’est que de la poudre aux yeux jetés dans la mare aux poissons noyés !



C’est cette préservation même que plusieurs considèrent comme preuve de la sainteté du Coran. Dr. Laura Vaglieri ajoute cet élément d’authenticité à sa liste d’évidences : «  Nous avons encore une autre évidence de l’origine divine du Coran dans le fait que son texte est demeuré pur et inaltéré à travers les siècles jusqu’à aujourd’hui… »[1]



Arthur J. Arberry, Professeur d’arabe à l’Université de Cambridge de 1947 à 1969, souligne pour sa part : «  À part certaines modifications orthographiques de la méthode d’écriture plutôt primitive originellement, visant à rendre facile et sans ambiguïté la tâche de la récitation, le Coran comme imprimé au vingtième siècle est identique à celui tel qu’autorisé par Othman plus de 1300 ans plus tôt. »[2]

Sir William Muir, Orientaliste du dix-neuvième siècle et auteur d’une biographie de Mohammed, écrit : « La recension d’Othman nous a été transmise inaltérée… Il n’y a probablement dans le monde aucune autre œuvre qui soit demeurée douze siècles avec un texte aussi pur. »[3]



Pour Adrien Brockett, La transmission du Coran après le décès de Mohammed était essentiellement statique, plutôt qu’organique. Il y avait un seul texte, et rien d’important, pas même une matière prétendument annulée, ne pouvait être omis et rien n’y pouvait être ajouté. Ceci s’applique même aux premiers califes… La transmission du Coran a toujours été orale, juste comme elle a toujours été écrite.[4]



Il y a de cela un siècle, F. F. Arbuthnot constatait que, d’un point de vue purement littéraire, le Coran est un spécimen de l’Arabe le plus épuré, avec son style mi vers mi prose. Les grammairiens auraient adapté plusieurs règles à certaines structures et expressions qui y sont employées. Par ailleurs, bien que plusieurs tentatives aient été entreprises pour produire une œuvre qui lui soit égale en termes d’éloquence rhétorique, nulle n’a encore réussi jusqu’à présent à relever un tel défi. Il est donc évident qu’un texte final et complet du Coran a été préparé au cours des vingt années suivant le décès (en 632 A.D.) de Mohammed, et que celui–ci est demeuré le même, sans aucun changement ni altération par les enthousiastes, les traducteurs, ou les interpolateurs, jusqu’au jour d’aujourd’hui. Il est regrettable qu’on ne puisse guère en dire autant d’aucun des livres des Ancien et Nouveau Testaments.[5]



Conclusion



Il est intéressant de conclure par un texte d’un chercheur chrétien qui pointe les compromissions opérées par les tenants des trois grandes religions pour tenir la dragée haute à la domination du matérialisme outrancier :



« Notons que dès que le système idéologico-religieux moderne est devenu dominant en Occident aux xixe et xxe siècles, on a rencontré dans toutes les grandes traditions religieuses (judaïsme, christianisme, islam, etc.) des figures influentes et des mouvements qui tentèrent de développer une fusion syncrétique des principes moraux monothéistes et du prestige de la cosmologie matérialiste. Cette fusion syncrétique a comme but d’éviter une capitulation totale devant la cosmologie matérialiste et permet de diminuer certaines tensions intellectuelles et sociales face à un système de pensée dominant et perçu comme irréfutable. Cette fusion se fait évidemment au prix d’une perte de cohérence du système monothéiste, mais, pour les intervenants, cela semble un moindre mal devant la possibilité d’un abandon total des bénéfices esthétiques et moraux de la religion traditionnelle. Cette stratégie permet aussi d’acquérir le prestige du système idéologico-religieux dominant. De ce fait, on peut rencontrer alors des théologiens, rabbins ou imams auxquels on peut affixer les étiquettes suivantes : modernes, tolérants, ouverts, libéraux, progressistes, etc. Dans chacune des grandes religions mondiales on peut noter des figures influentes ainsi que des écoles de pensée qui ont contribué ou contribuent à de telles fusions syncrétiques. »
Paul Gosselin, La Fuite de l'Absolu, Volume I.

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/






[1] Vaglieri, Dr. Laura Veccia. Traduit de l’Italien par Dr. Aldo Caselli, Haverford College, Pennsylvania. Publié originalement en Italien sous le titre de Apologia dell’ Islamismo (Rome, A. F. Formiggini, 1925). 1980. An Interpretation of Islam. Zurich: Islamic Foundation. pp. 41–42.

[2] Arberry, Arthur J. 1964. The Koran Interpreted. London: Oxford University Press. Introduction, p. ix.

[3] Muir, Sir William. 1923. The Life of Mohammad. Edinburgh: John Grant. Introduction, pp. xxii–xxiii.

[4] Rippin, Andrew (editor). 1988. Approaches to the History of the Interpretation of the Qur’an. Chapter: “Value of Hafs and Warsh Transmissions,” by Adrian Brockett. Oxford: Clarendon Press. pp. 44–45.

[5] Arbuthnot, F. F. 1885. The Construction of the Bible and the Korân. London: Watts & Co. pp. 5–6.

Seleucide

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Re: La canonisation du Coran à la lumière de la science mode

Ecrit le 28 avr.18, 02:13

Message par Seleucide »

Citizenkan a écrit :Par ailleurs, la chercheuse Américaine Estelle Whalen
C'est Estelle Whelan.
Citizenkan a écrit :Il ressort de ce travail que :“(Le Coran du premier siècle ainsi reconstitué) contient 16 mots qui sont orthographiés différemment de la version officielle du Coran qui est celle du Roi Fouad d’Égypte de 1919….“
Quelle est cette plaisanterie ? :D

16 mots présentant une "orthographe divergente" pour seule différence entre "l'ensemble des manuscrits hijazi" et le Coran actuel ? Un peu de sérieux !
ibid a écrit :C’est cette préservation même que plusieurs considèrent comme preuve de la sainteté du Coran. Dr. Laura Vaglieri ajoute cet élément d’authenticité à sa liste d’évidences : « Nous avons encore une autre évidence de l’origine divine du Coran dans le fait que son texte est demeuré pur et inaltéré à travers les siècles jusqu’à aujourd’hui… »[1]
Le Coran est un texte pluriel comportant un certain nombre de versions et de variantes, résultant en partie d'une transmission défectueuse. Je veux bien admettre que le rasm de la recension d'Othman s'est très bien transmis : cela est une évidence lorsque l'on examine les manuscrits les plus anciens. Par contre, tenir que la transmission du Coran fut exempte de toute corruption, c'est une position dogmatique que l'analyse historique est très loin de supporter : variantes de rasm, amélioration de l'orthographe, diacritiques et vocalisation, variantes de lectures, etc. Le plus gros problème résultant de la transmission du Coran, c'est la perte de la récitation originelle du prophète, et partant de la dictée divine.
ibid a écrit :Le reste n’est que de la poudre aux yeux jetés dans la mare aux poissons noyés !
http://www.forum-religion.org/islamo-ch ... =nukaffiru
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.

Citizenkan

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Re: La canonisation du Coran à la lumière de la science mode

Ecrit le 28 avr.18, 02:44

Message par Citizenkan »

C'est de la poudre aux yeux, et vous le savez, vous pêchez en eau trouble, déjà, la première assertion n'est pas de moi, ensuite, celle-ci est corroboré par LE spécialiste en la matière :

Je ne peux pas aller aussi loin que la tradition musulmane. Pour moi, ce que je peux dire à l’heure actuelle c’est que nous avons des témoins anciens que l’on peut dater prudemment de la seconde moitié du premier siècle de l’hégire, fin du septième siècle de l’ère chrétienne. Des témoins anciens d’un texte coranique qui est grosso modo celui que nous avons maintenant existent bien. Je dis grosso modo, non pas tant pour le contenu mais pour l’orthographe, pour la division en versets, qui sont légèrement différents.

Le Professeur François Déroche

Ensuite, c'est en cause de désespoir que vous procédez à une accusation inversée, ce n'est pas de ma faute si les textes chrétiens ont mal été conservés, et cela l'est encore moins si les miens le furent avec brio, ce n'est pas un manque d'objectivité de le constater puisque c'est l'aveu des grandes autorités du monde Occidental qui n'a pas financé autant d'argent pour faire l'apologie du Coran, bien au contraire, et pourtant, les faits sont là, et ce n'est pas faute d'avoir essayé en vain depuis maintenant 3 siècles de démontrer le contraire !

C'est pourquoi, il est a parier à l'avenir en sachant que cette méthode connait déjà certaines heures de gloire, qu'on va chercher des vices de formes pour faire vaciller la croyance des musulmans, en sachant que cela n'a aucune incidence dans le fond. Le diable est dans le détail, et rien ne sert de chercher la petite bête et des poux là où il n'y en a pas !

C'est un cruel aveu d'impuissance avec des remarques du genre : il y a des erreurs de copistes, des variantes d'orthographes, les copies retrouvées du mushaf de 'Othman ne sont pas les originaux, n'en déplaisent à la croyance des musulmans, l'ordre des sourates ou des versets est légèrement différent dans les manuscrits retrouvés !

Cela n'a aucun incidence sur un fait infaillible qui est que le Coran récité par le Prophète est le même qu'aujourd'hui,

Personne ici n'a dit que le rasm était infaillible et c'est là que le bas blesse, ce qui est infaillible, c'est la transmission orale du Coran qui a été canonisée par 'Uthmân et qui fait autorité jusqu'à aujourd'hui, et cela, c'est désormais prouvé par ceux qui auraient aimé prouvé le contraire, en vue des sommes énormes qu'ils consacrent pour décrier le Coran,

Ensuite, vous ne devez pas confondre faits scientifiques et interprétation de ces faits, quant à vos remarques dans votre premier message, comme le reconnait Déroche lui-même :

Pour le premier siècle, nous avons maintenant déblayé un certain nombre de questions ; nous ne les avons pas résolues, mais nous avons proposé un certain nombre de théories qui sont contestables et qui seront sans doute contestées.


Et je vous signale que vous n'avez toujours pas ramené un exemple de variante qui change le fond, non la forme, un autre aveu d'impuissance !

Pour Estelle Whelan, je corrige merci !

Sinon, voici une étude comparative entre la conservation biblique et coranique, et qui confirme les points développés ici :

https://fr.slideshare.net/hanifiyyah/co ... des-textes

Seleucide

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Re: La canonisation du Coran à la lumière de la science mode

Ecrit le 28 avr.18, 03:50

Message par Seleucide »

Citizenkan a écrit :Cela n'a aucun incidence sur un fait infaillible qui est que le Coran récité par le Prophète est le même qu'aujourd'hui,
Tu ne comprends visiblement pas que la transmission orale a été défaillante, et qu'à ce titre, la récitation originelle du prophète a été perdue.

C'est pourtant bien simple à saisir lorsque l'on examine les transmetteurs des qira'at qui chacun divergent entre eux pour rendre une seule et même lecture.
ibid a écrit :Et je vous signale que vous n'avez toujours pas ramené un exemple de variante qui change le fond, non la forme, un autre aveu d'impuissance !
Il y a des variantes qui mènent à des contradictions juridiques et cultuelles.
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.

Citizenkan

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Re: La canonisation du Coran à la lumière de la science mode

Ecrit le 28 avr.18, 04:10

Message par Citizenkan »

Seleucide a écrit : Il y a des variantes qui mènent à des contradictions juridiques et cultuelles.

Faux, cet argumentation est maigre, déjà, il faut distinguer entre ce qui relève du consensus des musulmans, ce qui est occulté par l'orientalisme, donc erreur méthodologique, et ce qui relève de l'interprétation personnelle...

Le point que vous soulevez relève plus de problèmes qu'il n'en résout, l'absence de preuve ne veut pas dire absence de fait, ce qui prouve que l'orientalisme a un argumentaire à charge, autre erreur méthodologique, quand on veut noyer son chien on dit qu'il a la rage !

Ensuite, dire que la récitation du Prophète est perdue à cause d'une transmission défaillante soulève un problème énorme :

Déjà en comparaison de la Bible, sa conservation est un miracle, quand bien même cette allégation s'avérait vraie, donc un mauvais point !

L'autre mauvais point est que matériellement, il aurait été impossible de canoniser un livre ayant une base défectueuse, en regard des changements de pouvoir qui ont eu lieu à travers l'Histoire et l'instabilité politique qui en a découlé !

Ce qui au départ semble un argument en faveur de l'orientalisme se retourne finalement contre lui, il suffit juste de se remuer les méninges !

Pour les qiraat, je vous ai donné plusieurs fois ce lien, d'ailleurs, j'ai contacté l'auteur pour qu'il regarde dans les arguments de Hasan qui, entre parenthèses, est une vieille connaissance, c'est même par mon intermédiaire qu'il s'est inscrit à l'Université de Médine :

http://www.maison-islam.com/articles/?p=184

Pour les contradictions juridiques et cultuelles, cette argument qui était prévisible est biaisée, car par définition, les pratiques cultuelles reposent sur les interprétations juridiques qui sont reconnus par les musulmans depuis la première époque, vous ne venez pas d'inventer la poudre, bien que vous la jetez dans les yeux !

Je veux que vous rameniez une incidence dogmatique, allez essayez encore, et bon courage !

Seleucide

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Re: La canonisation du Coran à la lumière de la science mode

Ecrit le 28 avr.18, 05:00

Message par Seleucide »

Citizenkan a écrit :Faux
Tu es libre de nier l'existence de variantes menant à des contradictions juridiques et cultuelles, ce n'est pas mon problème.

Il faut juste savoir que ce sont des choses connues dans l'exégèse coranique, le fiqh et la science des qira'at.
ibid a écrit :Ensuite, dire que la récitation du Prophète est perdue à cause d'une transmission défaillante soulève un problème énorme
Evidemment.

Le problème est le suivant : vous avez un rasm que vous pouvez lire de n'importe quelle manière sans jamais être sûr que celle-ci corresponde à la Révélation, et donc à la dictée même de Dieu.
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.

Citizenkan

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Re: La canonisation du Coran à la lumière de la science mode

Ecrit le 28 avr.18, 05:26

Message par Citizenkan »

Seleucide a écrit :
Evidemment.

Le problème est le suivant : vous avez un rasm que vous pouvez lire de n'importe quelle manière sans jamais être sûr que celle-ci corresponde à la Révélation, et donc à la dictée même de Dieu.
Faux, on va y arriver, je dis que ces contradictions juridiques et cultuelles n'ont aucune incidence de fond étant donné qu'elles font partie des divergences tolérées dans la religion, moi, je vous demande une incidence dogmatique qui ne tolère aucune divergence, bonne chance !

Ensuite, je vous ai dit de distinguer entre ce qui relève du fait scientifique (présence du rasm) et ce qui relève de l'interprétation (qu'il a été lu de n'importe quelle façon), ce qui résout cette problématique est que le rasm servait d'aide-mémoire non d'écrit proprement dit, cela veut dire que le lecteur savait comment le lire, et ensuite, vous reconnaissez vous-mêmes qu'il existe un consensus sur les qiraat, ce qui est contradictoire avec l'idée que le rasm ouvre la porte à toutes les interprétations, en sachant que matériellement, avec tous les troubles qui ont déchirés les musulmans, il aurait été impossible d'obtenir un consensus sur un rasm fragile qui ouvre la porte à toute interprétation, encore une fois, un certain orientalisme est à charge, et donc n'est pas objectif, ce qui est palpable en regard des implications incohérentes de son discours...

Seleucide

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Re: La canonisation du Coran à la lumière de la science mode

Ecrit le 28 avr.18, 08:37

Message par Seleucide »

Citizenkan a écrit :Faux, on va y arriver, je dis que ces contradictions juridiques et cultuelles n'ont aucune incidence de fond étant donné qu'elles font partie des divergences tolérées dans la religion, moi, je vous demande une incidence dogmatique qui ne tolère aucune divergence, bonne chance !
Si tu veux, je m'en moque un peu.
ibid a écrit :ce qui résout cette problématique est que le rasm servait d'aide-mémoire non d'écrit proprement dit, cela veut dire que le lecteur savait comment le lire
Ou qu'il l'a interprété à sa manière.

Il y a nombre de variantes parmi les qira'at qui résultent d'un ijtihad du rasm.
ibid a écrit :et ensuite, vous reconnaissez vous-mêmes qu'il existe un consensus sur les qiraat, ce qui est contradictoire avec l'idée que le rasm ouvre la porte à toutes les interprétations
Il y a un consensus actuel sur l'identité, le nombre et l'origine des qira'at. Dans l'histoire, il n'a pas toujours été ainsi, loin de là : par exemple, le principe de sélection d'ibn Mujahid, au Xe siècle, engendra maintes controverses.
ibid a écrit :en sachant que matériellement, avec tous les troubles qui ont déchirés les musulmans, il aurait été impossible d'obtenir un consensus sur un rasm fragile qui ouvre la porte à toute interprétation
C'est pourtant le cas.

Le rasm d'Othman fut très tôt accepté par la communauté musulmane, ou du moins, il fut très tôt imposé par le pouvoir islamique montant.
Il faut d'abord avoir raison. Une idée fausse est une idée fausse.

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