je te propose donc de lire ce lien tres instructif , ca en dit énormément sur le passé obscur du christianisme .
Enrico Riboni, athée, libre-penseur.
2001 - Prêtres pervers et petits enfants
Depuis un millénaire, l'église catholique impose le célibat à ses prêtres. Cette obligation attire bien sûr les personnes à sexualité "déviante", dont les pédophiles. Ils suivent souvent inconsciemment - et seulement spirituellement - le mot de Jésus, qui avait dit qu'il y a des croyants qui se font eunuques pour entrer dans le royaume de Dieu.
Hélas, l'église catholique fait de grands efforts pour endoctriner les enfants, et les prêtres sont impliqués dans ces actions de propagande pour mineurs que l'on nomme le catéchisme. Une situation explosive est donc crée: l'on attire, par la possibilité de "se faire eunuque", des pédophiles, puis on les soumet quotidiennement ou presque à la tentation.
Le problème est ancien, connu. Déjà au Siècle des Lumières, l'Abbé Bernier, baron d'Holbach, écrivait dans son Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne, en parlant de la "compagnie de Jésus" :"(...) communément elle n’en veut point aux femmes, les petits garçons ne s’en tirent pas à si bon marché.". Mais ce n'est qu'à la fin du XXème siècle que toute la gravité et l'extension du problème deviennent visibles et médiatisés par de nombreuses affaires sordides au cours de la deuxième moitié des années 1990. Ce qui frappe le public, dans toutes ces affaires, ce n'est pas tant le délit en soi que la réaction de l'église catholique: systématiquement, celle ci s'active pour protéger ses clercs des foudres du bras séculier de la justice. Une première affaire retentissante de ces années est celle de l'ancien cardinal archevêque de Vienne, un ami personnel de Jean-Paul II: l'église catholique lui permet d'aller passer sa retraite dans un monastère de nonnes en Allemagne, échappant ainsi à la justice autrichienne. Le 9 avril 1998, alors que plusieurs affaires de prêtres pédophiles secouent l'opinion publique belge, la justice traite enfin, pour la première fois de mémoire d'homme, l'église catholique comme une personne morale soumise aux même lois que le reste de la société: la 34ème chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles non seulement condamne un prêtre pédophile, l'abbé André Vanderlyn, ancien curé de la paroisse bruxelloise de Jésus Travailleur à Saint- Gilles, coupable de plusieurs abus sexuels commis sur plusieurs enfants au catéchisme, à une peine de prison ferme, mais reconnaît aussi la responsabilité civile du Cardinal Danneels et son évêque auxiliaire, Mgr Paul Lanneau. Les deux hauts prélats étaient en effet au courant des agissements du prêtre pédophile, mais non seulement ils avaient gardé le silence, mais en outre ils n'avaient pris aucune mesure pour éviter le contact entre le pervers et ses victimes potentielles. A l'époque, les belges pensent que ce jugement fera jurisprudence, et que cela portera l'église à refréner les pulsions de ses prêtres pervers. Tous les regards se tournent vers Gand, où une autre affaire sordide est jugée: un prêtre a reconnu une relation homosexuelle avec un jeune paroissien, mais affirme qu'elle n'a commencé que lorsque la victime était majeure. Faux, accusent les parents de la victime, qui portent plainte: la 14ème chambre correctionnelle du tribunal de Gand juge le 10 juin 1998 que la relation a bien commencé alors que la victime était mineure, avec la circonstance aggravante que le prêtre pédophile a abusé de sa position d'autorité. Le prêtre est condamné, mais par contre le tribunal refuse de reconnaître la responsabilité civile de l'évêque, son supérieur direct, au prétexte que l'autonomie du prêtre dans son travail est supérieure à celle d'un employé de son supérieur dans une autre société.
Les cas de prêtres pédophiles dénoncés se multipliant, l'épiscopat français, le dos au mur, proclame début 2001 qu'il ne couvrira plus les agissements des prêtres pédophiles. Hélas, en mars 2001, une nouvelle affaire de pédophilie d'un prêtre secoue la francophonie, cette fois en Suisse: à Vevey, l'on apprend que le curé est sous accusation pénale pour détournement de mineurs: il a eu des rapports sexuels avec un jeune de 15 ans à l'époque des faits. Le conseil de paroisse apprend les faits, et, immédiatement, lui pardonne et décide de cacher l'affaire aux paroissiens qui confient leurs enfants à cet individu lors du catéchisme. Mais les catholiques sont ainsi, ils sont toujours très prompts à se pardonner le mal fait à autrui. L'évêque ordonne de garder le secret sur l'affaire car les faits sont sans doute prescrits: ils datent des années 1980. Hélas pour l'église, la paroisse où le curé est accusé et n'échappera à la prison que grâce à la prescription et a un deuxième prêtre. Celui-ci s'indigne que l'on n'informe pas les paroissiens, et il semblerait qu'il ait passé à des tiers un "communiqué" que le conseil de paroisse avait préparé puis, après le pardon accordé au pédophile et l'ordre de silence de l'évêque, prudemment rangé dans un tiroir. Cette fois-ci, la réaction de l'église est immédiate: le prêtre dénonciateur est licencié: comme il avait un statut de fonctionnaire, il n'a pas de droit à l'assurance chômage, et, en raison de son expérience professionnelle et de son âge, sa réinsertion professionnelle s'annonce difficile. L'église justifie sa punition par le fait que non seulement le prêtre a informé des tiers du passé criminel de son collègue, mais en plus il vit avec une femme! Le prêtre pédophile est réconforté et protégé. La hiérarchie lui confie une nouvelle affectation pour ne pas lui imposer de devoir soutenir des regards hostiles, et lui renouvelle sa confiance, justifiée par le fait que les faits reprochés sont sans doute prescrits. Nous retrouvons donc le schéma classique: le pédophile est protégé par la hiérarchie et reste prêtre, il continuera à s'occuper de l'éducation religieuse des enfants, il est "pardonné pour le moment d'égarement" (par l'église, pas par la victime), le dénonciateur est, lui, sévèrement puni.
Pour compléter le tableau, le Présidium de la Conférence des évêques suisses se fend d'un communiqué le 5 avril 2001: il y dénonce ... les médias qui ont ébruité l'affaire! Sans citer nommément Vevey, le communiqué s'insurge contre le fait que les médias auraient dit que des prêtres "succomberaient à des pulsions pédophiles, abusant ainsi de leur autorité face aux enfants". Et le silence ? Il n'y a pas de silence, dit le communiqué, qui ose: "Peut-être dans certains cas la communication aura-t-elle mal passé, peut-être le désir de protéger un présumé innocent ou une probable victime aura-t-il poussé à ne pas informer suffisamment". Enfin, les évêques réaffirment leur plein soutien aux prêtres qui seraient accusés, et concluent " dans les cas d'erreurs [un abus sexuel d'une enfant est donc une erreur et non un crime, d'après les évêques, ndr] commises par des hommes d'Eglise et prouvées, le devoir des évêques est d'implorer le pardon des victimes, laissant à la justice la responsabilité de punir les contrevenants de façon équitable" : autrement dit: les prêtres pédophiles peuvent compter sur les évêques pour qu'ils essaient de pousser les victimes à ne pas porter plainte.
Une fois que la tempête médiatique est enfin retombée, l'évêque responsable du diocèse où ont eu lieu les faits, Monseigneur Genoud, évêque de Lausanne-Genève-Fribourg, donne le 19 juin une conférence de presse pour condamner ... la masturbation ! Du haut de son autorité morale de protecteur de pédophiles, il explique la gravité extrême du geste. L'on ne peut qu’en conclure que pour l'évêque, il est plus grave qu'un adolescent se masturbe que ne soit abusé sexuellement par un prêtre.