Mikaël Malik a écrit :
J'estime que la doctrine du sang sur la transfusion est bien plus grave que de manger de la viande halal ou pas qui n'a jamais tué personne.
Oui, sur le plan pratique, car elle a causé des milliers de morts. Mais cela va bien plus loin que cela.
C'est un piège qui fonctionne en deux temps et, pour le comprendre, il faut absolument revenir vers Actes 15, dans les versets qui parlent simultanément et dans un absolu parallèle, de la question
du sang, et de la question
des viandes sacrifiées aux démons. Sans oublier que la question "de la fornication" rejoint, au sens "spirituel", celle des "viandes sacrifiées aux démons"
et ne fait qu'une avec les autres.
(La position du refus du sang transfusionnel s'appuie sur l'affirmation selon laquelle "le sang appartient à Jéhovah seul, et il faut le lui rendre" . Et, précisément, dans la question du "halal", les Témoins de Jéhovah se font berner par des raisonnements comme: "Au moins la viande a été saignée, lors du sacrifice halal !" . Certes, mais, à qui le sang de la viande "halal" a-t-il été "rendu" ? À "Jéhovah" ? Ou au démon Allah ? Et qu'est-ce qui est le plus grave ? Consommer, soi-même, Témoin de Jéhovah, ce qui appartient à "Jéhovah", ou offrir à un démon ce qui appartient à "Jéhovah" ?)
En effet, ce que le Monde entier reproche aux Témoins de Jéhovah, c'est d'abord et avant tout le massacre (car il n'y a pas d'autre terme) qui se déroule parmi eux, chaque jour, silencieusement et dans l'atmosphère feutrée de centaines d'hôpitaux et cliniques, dans le Monde entier.
De cette accusation, pour l'instant, rien ne pouvait sortir. En effet, peut-on reprocher à des gens d'être criminels, s'ils croient que c'est ainsi qu'on honore "Dieu" ? Difficile de répondre à cela...
Les Témoins de Jéhovah auraient pourtant dû être très prudents en la matière, eux qui savent que les sacrifices humains
(le fait de perdre des vies, sciemment, pour attirer sur soi la faveur de Dieu, en montrant le détachement que l'on a par rapport à la vie et à la mort), sont une infection aux yeux du Dieu de la Bible (2 Samuel 23: 13-17).
Mais justement, jusqu'à présent,
rien ne permettait de distinguer dans les corps des enfants morts par absence de transfusion, s'ils avaient été "offerts à Jéhovah" pour que cette "intégrité" qui leur était imposée de force, serve les intérêts de la propagande du groupe, ou s'il s'agissait simplement d'une forme "innocente parce qu'aveugle", de maximalisme doctrinal.
Aujourd'hui, avec la question du "halal" qui est quasiment généralisé et le sera totalement dans peu de mois, les Témoins de Jéhovah sont mis devant cette alternative remarquable: -
soit ils placent leur exigence d'intégrité sur l'abstention des viandes sacrifiées aux idoles, préconisée par Actes 15: 29, au même niveau que ce qu'ils ont fait pour "le sang",
-
soit ils entrent dans les compromissions (du genre dans les réponses qui me sont faites) et il devient alors évident que la position sur les transfusions sanguines ne correspondait à aucun maximalisme sincère, mais correspondait simplement à une stratégie de publicité visant à faire parler des Témoins de Jéhovah comme du groupe qui serait, lui, à la différence des autres, "indéfectiblement lié, jusqu'à la mort, aux prescriptions de Dieu !", et à racoler ainsi, de nouveaux disciples, au travers de ce "martyrologe".
Ce n'est pas le "halal" en soi, qui est en cause, d'abord. C'est d'abord l'attitude des Témoins de Jéhovah, sur le sang, en général, qui est en cause, et le tout tient en un seul verset, Actes 15: 29.
Ou les Témoins décident la plus grande rigueur, et rejettent toute souillure infligée par l'Islam, ou ils se retrouvent avec (outre leur perte d'intégrité) une dette de sang - de sang innocent, et pire, de sang de gens malades et impuissants - portant sur plusieurs dizaines de milliers de morts, au total, qui deviendraient alors, rétrospectivement, des crimes monstrueux, s'il s'avérait que "puisque la consommation de viande halal est une simple affaire de conscience individuelle", on aurait pu en dire autant des transfusions, et épargner tous ces morts. Mais c'est l'un ou c'est l'autre...
La vie est un miracle. Mais ce miracle ne se trouve pas dans ce monde corrompu.