Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

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L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
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Pour ou contre l'adoption par le plus grand nombre de pays au monde d'un modèle politique laïc ?

Oui
17
71%
Non
4
17%
A voir au cas par cas, selon le pays
3
13%
 
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Inti

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 12 avr.18, 11:12

Message par Inti »

"Que Dieu nous en garde". Réponse stratégique mais en apparence anodine de Phillipe Couillard  à François Legault en période de questions à l'assemblée nationale.     La campagne électorale risque de se faire sur la place du fait religieux comme " vivre ensemble".   Le parti libéral du Québec, gardien de la foi et du droit divin.   Économie et théologie,  cette dernière étant une logique culturelle dont on aimerait bien refaire LA logique culturelle du vivre ensemble. 

On adopte la ruse du loup d'indian qui consiste à faire passer tout nationalisme patrimonial ou identitaire culturel pour du repli sur soi et surtout du "Nazionalisme" alors qu'il y a pas plus identitaire affirmé que le confessionnel.   Quand je dis que le monothéisme est la pierre angulaire du multiculturalisme.    La " laïcité dite ouverte" est devenue un multiconfesionnalisme , le fameux religare, pour rompre définitivement avec le modèle de  la laïcité informelle issu de la révolution tranquille. La liberté de conscience est réduite à la liberté de religion œcuménique.  

Pourtant l'échec du multiculturalisme est bien visible : exodus migratoire mal controlée, politique d'immigration cahotique, rivalités confessionnelles, "racisme systémique" de la société d'accueuil versus le communautarisme pluralistes, coût sociaux mal partagés, division du vite selon les appartenances ethniques ou culturelles, délocalisation des activités domestiques au profit d'intérêts mondialistes.  Le multiculturalisme n'a jamais été une politique de gauche mais de droite pilotée par l'establishment mondialiste.   Sheiks et présidents des républiques se rencontrent.  

Le "vivre ensemble"passerait par le multiculturalisme et une réaffirmation du  monothéisme comme sens commun partagé ...   Les derniers soubresauts du multiculturalisme-mondialiste qui tentent de sauver son modèle sociétal par la foi et la raison sociale, espérant donner à tout nationalisme patrimonial une allure de mauvaise fréquentation. Pourtant la censure imposée sur tout débat identitaire polarise les positions multiconfesionnalisme-ultra nationalisme.    Chasser le naturel et il revient au galop par les portes arrières de la grange. 

Replacer le fait religieux au coeur du sociétal ou donner préséance à la notion de fidèle sur celle de citoyen c'est non seulement réduire liberté de conscience à la liberté d'expression religieuse mais aussi faire un pas vers un certain intégrisme politico religieux où lois religieuses et sociales se confondent.  

La laïcité et le  fondamentalistme religieux même œcuménique ou religare  ne font  habituellement pas bon ménage.   En démocratie les individus sont "pluralistes" mais les instances gouvernementales sont laïques, c'est à dire neutre au plan des expressions partisanes, prosélytes ou religieuses.  Pour l'instant la neutralité religieuse est détournée au profit d'une acceptation inconditionnelle de toutes les professions de foi.   À quand un reconnaissance du droit au port du signe athée?

Possible que le multiculturalisme et le monothéisme ( multiconfesionnalisme religare) soit la promesse d'une société idéale sans commune mesure sur un système de valeurs sociales pleinement partagées.    Mais il serait préférable que ce cheminement vers une "redéfinition" de la laïcité et du vivre ensemble se fasse  en toute connaissance  de causes et conséquences, sans jeux d'ombres, sans sophismes, sans excès de langage, sans manigances d'agenda caché, sans opportunisme politique, sans manipulation des idées et valeurs au sein duquel règne pour l'instant un certaine forme de décoherence. 

Évidemment c'est trop espéré. Détenir et conserver le pouvoir sera toujours Machiavelique.

Encore une fois possible que le multiculturalisme- monothéisme soit la promesse d'une meilleure civilisation post nationale ou tout simplement une voie qui arrive à une impasse.   Devant un cul de sac... Une seule avenue. Avancer en arrière.

.   :hi:
Modifié en dernier par Inti le 17 avr.18, 10:18, modifié 2 fois.
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Oiseau du paradis

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 12 avr.18, 15:20

Message par Oiseau du paradis »

Inti a écrit :Pour l'instant la neutralité religieuse est détournée au profit d'une acceptation inconditionnelle de toutes les professions de foi. À quand un reconnaissance du droit au port du signe athée, agnostique, païen?


https://youtu.be/2PHAt41bguU

Inti

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 12 avr.18, 19:01

Message par Inti »

:hi:
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vic

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vic
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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 13 avr.18, 02:13

Message par vic »

Saint Glinglin a écrit :Ca, c'est une bonne idée : il faut autoriser le nudisme et le burkini sur les mêmes plages.
Voilà , moi je suis d'accord à cette condition là , c'est à dire qu'on autorise le Burkini mais uniquement au cap d'agde . . :hi:
Ce dieu par sa transcendance ne peut être vu . Et ce qui ne peut être vu ne peut être qu'imaginé . je ne vois guère de différence entre cette histoire de dieu et l'imagination qui tourne en rond dans son bocal .Même si ce dieu existait , ça n'y changerait rien du tout au fond du problème .

jipe

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 16 avr.18, 03:49

Message par jipe »

laïcité
chacun chez soi et le respect de l'autre

Inti

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 16 avr.18, 05:01

Message par Inti »

jipe a écrit :laïcité
chacun chez soi et le respect de l'autre
Vite dit car là on a deux " modèles" de laïcité. Celui né au cœur de l'Etat nation au temps de la déconfessionalisation des institutions politiques et sociales et celui venu se surimposer avec le multiculturalisme- multiconfesionnel via la mondialisation et "dépérissement de l'Etat nation".

On est donc passé d'une laïcité sans intégrisme politico religieux à une "laïcité" qui est multiconfesionnelle ouvert à toute confession ou intégrisme religieux car où tracer la ligne sans discrimination arbitraire. La politique d'inclusion à l'égard de toute confession et fondamentalisme religieux en sphère étatique ( et non pas sociale) est donc devenue synonyme de progressisme social au vue du "vivre ensemble". Si un multiconfessionnalisme peut être viable en société pluraliste il le devient moins en sphère étatique et publique, les rivalités et particularismes culturelles redevenant un enjeu politique et sociale, avec peu d'emprise sur l'établissement de valeurs communes. Ici le communautarisme s'oppose au compatriotisme et le fidèle au citoyen. Comment ne pas faire un pas vers l'intégrisme politico religieux où valeurs religieuses et sociales se confondent au travers le " multiconfesionnel"?

L'État recrute des citoyens représentants avec des compétences et non des fidèles d'Allah, de yavhe, de Dieu, de Shiva, de Nietzsche... Que penser d'un enseignant ou médecin arborant une effegie " dieu est mort, Nietzsche"? Une effigie du KKK ou des black panther? La meute? Des druides neo païens? Comment distinguer un signe distinctif licite et illicite? On voit bien avec de tels exemples que le multiculturalisme trahit l'esprit même de la laïcité et neutralité de l'Etat. L'agenda derrière "un multiconfessionnalisme étatique" est purement électoraliste au détriment d'une vision d'envergure sur le futur possible d'une société et entité politico juridique. :hi:
.

Crisdean

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 24 avr.18, 02:32

Message par Crisdean »

Au lieu de laïcité, je préfère parler de société séculière avec une stricte séparation de la vie civile et de la vie religieuse. Pas tant que la laïcité ne réponde pas à cette définition mais parce que l'usage du terme laïc est assez spécifique à la France.

Inti

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 29 avr.18, 02:02

Message par Inti »

Crisdean a écrit :Au lieu de laïcité, je préfère parler de société séculière avec une stricte séparation de la vie civile et de la vie religieuse. Pas tant que la laïcité ne réponde pas à cette définition mais parce que l'usage du terme laïc est assez spécifique à la France.
Sauf que la laïcité n'évolue pas seulement en vase clos dans ton univers personnel. La laïcité connait des soubresauts et des contestations stratégiques qui reposent la question du non intégrisme politico religieux en sphère étatique. Il serait bien de parler de laïcité tout en tenant compte et en confrontant la réalité mouvante puisque le sujet est " pour ou contre l'expansion de la laïcité". En faire une conversation se voulant didactique est bon pour les forums " enseignements,". :fatiguer:

À quel moment.la laïcité cesse d'être un non intégrisme politico religieux pour devenir un multiconfessionnalisme étatique nommé " neutralité religieuse"?
Tu veux réfléchir plus avant ou trancher sur la réalité en décrétant "la société séculière" comme effective et irrévocable?

On accuse souvent le nationalisme patrimonial, l'associant même à du Nazionalisme, d'encourager la xénophobie et le repli identitaire comme si la confession n'avait rien de foncièrement identitaire culturel. L'état nation à acquis une mauvaise réputation sous la gouverne du multiculturalisme. Pourtant c'est bien au sein de l'État nation que s'est instituée la laïcité et par ricochet la déconfessionalisation ( relation étroite entre pouvoir politique et l'identité religieuse exclusive). C'est la laïcité qui a manifesté les premiers signes d'ouverture face à l'inclusion sans exclusion et discrimination illicites et non pas le confessionalisme qui lui se veut plutôt exclusif et communautariste.

Conclusion. Ce fut plus " l'Etat confessionnel" ( intégrisme politico religieux) qui fut vecteur d"un ultra nationalisme que tout nationalisme patrimonial et laïc.

Quand tu voudras réfléchir sur la laïcité essaie au moins d'allier théorie et pratique, le réel et le questionnement et de tenir compte des argumentaires de tes interlocuteurs. :hi:
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Inti

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 28 mars19, 03:22

Message par Inti »

Je remonte le sujet et dernier commentaire sur la laïcité car le panier de crabes va se remettre à bouger avec frénésie et frayeur. Ça va discuter à coup de pinces sans rire de neutralité religieuse version multiconfessionnalisme versus laïcité formelle comme non intégrisme politico religieux.

Et puis la "catho laïcité", malgré une mauvaise réputation, ça reste une société qui a su et voulu s'émanciper de son propre intégrisme politico religieux et chauvinisme Culturel monochrome. Faut bien qu'elle ait des racines historiques et sociales cette " laïcité québécoise". Elle n'a pas été parachutée du haut des airs. Pour l'instant on ne peut pas parler de islamo laïcité en Terre d'islam et de judao- laïcité chez les plus orthodoxes.
Soyons clairs sur les alternatives et vraies couleurs de la laïcité: Un multiconfessionnel taillé sur mesure pour le fait religieux essentiellement ou un non intégrisme politico religieux ou idéologique pour tous en sphère étatique. C'est d'ailleurs la laïcité qui a favorisé l'expression du pluralisme idéologique en société alors que le confessionalisme prône plutôt l'uniformité. Le pluralisme idéologique et la laïcité au sens de neutralité idéologique des représentants de l'État c'est l'équilibre entre droit individuel et droit collectif.

Et puis dans ce débat sur la liberté de religion et tolérance on parle surtout de kippa, voile, crucifix, kirpan mais rarement des signes ostentatoires de raelisme, bouddhisme, athéisme, syndicaliste, fasciste, anarchiste... C'est aussi ça le pluralisme idéologique et diversité. On dit " l'Etat est laïc pas les individus". L'état est démocratique mais pas les individus. Un anarchiste, "Nazionaliste", KKK, Ché Guevariste pourrait bien afficher sa ferveur idéologique et conviction personnelle en sphère étatique. Pourquoi pas? On voit bien les limites intellectuelles de certains raisonnements.
a écrit :Conclusion. Ce fut plus " l'Etat confessionnel" ( intégrisme politico religieux) qui fut vecteur d"un ultra nationalisme que tout nationalisme patrimonial et laïc.
Faudra expliquer ça aux mignons milleniaux qui voient la "révolution tranquille" comme un relent de nostalgie de la part de vieux baby boomers passés date. :wink:
:hi:
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Inti

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 28 mars19, 21:26

Message par Inti »

Suite...

Là on a deux " modèles" de laïcité. Celui né au cœur de l'Etat nation au temps de la déconfessionalisation des institutions politiques et sociales et celui venu se surimposer avec le multiculturalisme- multiconfesionnel via la mondialisation et "dépérissement de l'Etat nation". L'État nation a acquis une mauvaise réputation au lendemain de la deuxième guerre mondiale et la décolonisation. On a cru que le mythe du village global et une mondialisation économique " égalitaire" constitueraient le rempart idéal contre toute réminiscence ultra nationaliste.

Le multiculturalisme-mondialiste, à trop vouloir neutraliser les identités nationales, a plutôt réussi à exacerber et réveiller les veiléites ultra nationalistes des plus excessifs. Dans le contentieux Québec-Canada, le fédéral se sert tout simplement de cette tangente anti nationaliste du mondialisme pour neutraliser le "nationalisme identitaire" de la nation "canadienne française" et imposer son propre nationalisme pan canadien. Y a beaucoup d'actes de contrition et repentance post décolonisation au sein de la société occidentale, un sentiment légitime surexploité tant par la "gauche régressive" que les "occidentalophobes".

Laïcité formelle et laïcité ouverte. C'est à dire un non intégrisme politico religieux ( ni une religion, ni plusieurs) versus un multiconfessionnel qui met l'accent essentiellement sur la place de la culture religieuse sous couvert de pluralisme idéologique. La laïcité dite ouverte ( multiconfessionnelle) est faite sur mesure pour une réintégration du fait religieux au sein de la sphère étatique puisque la culture religieuse est la seule "commune mesure " du multiculturalisme-mondialiste pour tenter de façonner un "vivre ensemble" religare et non fragmentaire. Pourtant il n'y a pas plus identitaire et fragmentaire que la confession religieuse et sa discrimination.

C'est ici que les conceptions canadienne et Québécoise de la laïcité se séparent, les tenants du multiculturalisme se ralliant à la vision mondialiste dite post national et son diktat multiconfessionnel et les opposants qui aspirent à une laïcité formelle où la neutralité de l'État signifie une absence de parti pris idéologiques de la part de ses représentants qu'ils soient croyants, athées, agnostiques, raeliens, sceptiques ou pastafaristes.

Si le fait religieux refait surface avec insistance ( et accommodements!) au sein de la sphère étatique comme droit fondamental ( individuel) c'est qu'il constitue le modus Vivendi sur lequel s'appuie le multiculturalisme-mondialiste pour imposer son modèle de "village global", "anti national", "post colonial" et "anti laïc".

Mais la mondialisation économique et politico sociale n'est qu'un néo colonialisme nommé néo libéralisme et une politique de droite et non de gauche de la part de l'éstablishement mondialiste qui aime bien les dérèglementations domestiques pour l'uniformisation et concentration du marché entre ses mains. Le pluralisme idéologique d'une société peut aussi être une source de fragmentation sociale si chaque particularisme devient un absolu pour la communauté concernée et un tremplin pour son communautarisme.

La laïcité n'est pas une absence identitaire. C'est une affirmation et tempérance du pluralisme idéologique et intérêt commun né dans un contexte historique, social avec des racines idéologiques faites de traditions et libéralisme philosophique. La laïcité ne crée pas deux classes de citoyens. Elle est justement basée sur le principe de citoyenneté pour tous. C'est le confessionalisme qui divise le principe de citoyenneté en termes de fidèles et non fidèles et importe cette discrimination ou différence de conscience au sein de la sphère étatique. Combien de pays oscillent entre l'absolutisme religieux et absolutisme politique au nom de cette juxtaposition fidèle et citoyen?

De là la nuance entre sphère étatique, sphère privée et lieu public au sens de la rue.

Le modèle multiculturalisme-mondialiste est par essence anti laïc puisqu'il fait de la culture religieuse l'idéologie commune, traditionnelle, culturelle, fondamentale, identitaire et héritière du vivre ensemble et recoupe par ce fait les conventions et convictions des intégrismes religieux de manière circonstancielle et conjoncturelle. De là le recours à des accusations de "racisme et xénophobie systémique" pour mieux imposer une " primauté du droit religieux" sur le droit social ou commun ( laïcité). La pomme de discorde n'est pas la laïcité mais sa remise en question et le refus de la part des "anti laïcs" d'en respecter l'esprit par une " désobéissance civile".

Il est vrai que le monde moderne est issu du Monde antique et que la culture religieuse en général a façonné et donné les fondements moraux, sociaux, comportementaux de toutes les sociétés d'Orient ou Occident. À chaque nation sa culture nationale. Sauf que question fondamentalisme religieux et libéralisme philosophique les sociétés ne conjuguent pas aux mêmes temps les notions d'orthodoxie et hétérodoxie. Au sein du multiculturalisme, fondamentalisme religieux et mouvement d'émancipation se côtoient avec un flou artistique sur ce qui relève du progrès social ou du délitement des valeurs. Quoi de mieux que la laïcité pour tempérer et relativiser les absolus de tous et chacun sans droit de primauté indu.

:hi:
Modifié en dernier par Inti le 02 avr.19, 02:52, modifié 1 fois.
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Inti

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 29 mars19, 18:50

Message par Inti »

Suite...

En fait le multiculturalisme-mondialiste a mis en rapport, au sein des processus d'immigrations et société d'accueil, deux formes "d'idéal sociétal".
Deux modèles de société d'esprits différents. D'une part, un modèle d'intégrisme politico religieux où les lois religieuses et enseignements religieux chapeautent les lois civiles, morales,tels que le fûrent bon nombre de sociétés occidentales à l'époque de la colonisation et du mercantilisme. Religion et patrie étaient intimement liés. Et d'autre part, un modèle de non intégrisme politico religieux où lois religieuses et lois civiles prennent une distance et forme d'indépendance philosophico-religieuse: l'État laïc, ni uniconfessionnel ni multiconfessionnel qui permet cependant l"expression d'un pluralisme idéologique en société.

Or le multiculturalisme-mondialiste a résolu la contradiction des modèles à la faveur du multiconfessionnalisme comme forme d'intégration de la diversité en neutralisant l'esprit de l'État laïc qui prône le non intégrisme politico religieux par souci de cohésion sociale et respect de l'objectif visé. Une hétérodoxie sociale sans chauvinisme confessionnel ni hégémonie religieuse.

La laïcité dite ouverte semble favoriser une plus grande ouverture d'esprit et tolérance de la différence par le simple fait d'avoir un préjugé favorable envers la croyance religieuse, la liberté de religion et par ricochet l'intégrisme religieux. Le multiculturalisme militant débouche sur le multiconfessionnel Étatique. On parle rarement du droit d'expression affiché athée, animiste, anti spéciste, raelien, scientologue, ultra nationaliste, darwiniste, pastafariste ... Tout tourne autour de la liberté de religion et d'une primauté du droit religieux par liberté individuelle. Mais dans cette suggestion de tolérance et ouverture chaque intégrisme politico religieux a sa propre exclusivité peu inclusive et particularité d'être.

Un état multiconfessionnel n'est déjà plus un État d'esprit laïc qui tempère le pluralisme social et se montre neutre face à la croyance et non croyance ou valeurs personnelles des uns et des autres. L'argumentaire voulant que l'Etat est laïc mais pas les individus est un raisonnement fallacieux pour affirmer qu'un État qui célèbre sa diversité multiconfessionnelle en l'affichant est toujours un État d'esprit laïc malgré tout. Mal nommer les choses ajoute à la confusion des idées. Un État multiconfessionnel dans sa facture et représentation est un intégrisme politico religieux qui se veut pluraliste. Un État d'esprit multiconfessionnel ( dite laïcité ouverte) est un renoncement à la laïcité comme modèle sociétal. C'est un choix de société tout autant légitime que la laïcité formelle. Mais encore faut-il savoir discerner un concept d'un autre ( laïcité formelle et "laïcité ouverte" ) pour choisir en toute liberté de conscience et connaissance de cause.

Difficile de donner un coup de barre drastique pour soulever une question d'esprit social et corriger une direction politique mondialiste qui fut plus ou moins consenties par la nation. Pas de doute que le caractère anti laïc de la philosophie mondialiste-multiculturaliste rejoint celui des fondementalismes religieux. Preuve que le fait religieux ( monothéiste particulièrement) est la pierre angulaire de la philosophie multiculturaliste en société d'accueil... même si le fondamentalisme religieux pose de sérieux problèmes là où absolutisme politique et absolutisme religieux se mélangent. Ce n'est pas non plus une coïncidence si la laïcité comme philosophie sociale dans ses origines se confond avec l'Etat nation et ses désirs d'émancipations démocratiques contestant tout absolutisme qu'il soit religieux, économique ou politique. On peut facilement instrumentaliser les notions de droit individuel et droit collectif pour troquer le "je me souviens" pour "à chacun son absolu". :wink: :hi:
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Inti

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 30 mars19, 08:01

Message par Inti »

Ajout.

Les multiculturalistes-mondialistes surfent sur le ressentiment anti ultranationaliste pour associer à toutes formes de nationalismes politiques ou économiques même modérées les épithètes de racisme, xénophobie, anti immigration, repli identitaire et nazinationalisme et appliquer son agenda d'uniformisation et dérèglementations des marchés et main d'oeuvre.

Faut voir la gauche régressive servir d'idiots utiles à l'éstablishement mondialiste pour favoriser un neo libéralisme transnational tous azimuts dont ils sont les premiers sur la fronde populaire à dénoncer les abus, excès et exactions du " capitalisme sauvage". Comme si le multiculturalisme-mondialiste signait la fin de l'État nation et des cultures nationales pour une Culture mondiale unique et unifiée alors que le mythe du village global n'a fait qu'introduire au sein des sociétés une rivalité des cultures et compétition des valeurs. Une intégration des cultures nationales respectives nommée multiculturalisme ratée et sans cohérence.

Comme quoi l'agenda idéologique en circuits fermés de tous et chacun sert de faire valoir et tremplin social pour son propre absolu moral. Un petit fragment dans cet ocean de confusion des idées. :interroge:

Quand on transige avec l'Etat on n'a pas besoin de savoir si son représentant est un Fidèle d'Allah, de yavhe, de Dieu, de Shiva ou un infidèle. Elle est là la connerie de la laïcité dite ouverte. A croire que le multiculturalisme-mondialiste a pris les régimes théocratiques ou l'Arabie Saoudite comme étalon mesure du "vivre ensemble" en introduisant les notions de fidèles et infidèles au coeur du principe de citoyenneté.
:hi:

Ajouté 3 minutes 25 secondes après :
Précisions.

Comme je le disais la laïcité ne divise pas le citoyen en deux catégories. C'est le multiconfessionnel dite laïcité ouverte qui divise la sphère étatique en termes de "fidèles et infidèles". Que ce pluralisme idéologique ( croyants, athées, agnostiques, animistes, marabouts, anarchistes...) puisse exister en société en termes de diversités ou différences fait partie de la réalité sociale. Mais au sein des missions de l'Etat c'est la neutralité idéologique ( et non seulement religieuse) qui doit primer au sens de l'organisation collective.

Dans la problématique présente l'État laïc de par sa volonté de non intégrisme politico religieux n'est ni uniconfessionnel, ni multiconfessionnel ni même athée car il n'interdit en aucun cas la liberté de religion ou liberté de conscience (d'un athée) en société.

Sauf que le multiculturalisme-mondialiste s'étant imposé par la voie des airs au sein des intelligentsias a plutôt favorisé la neutralisation de la laïcité pour implanter le multiconfessionnel en sphère étatique et sa vision sociologique du vivre ensemble prenant appui sur le fait religieux comme seule "culture mondiale partagée". Tout cela n'a pas empêché la réalité des États Nations de refaire surface mais souvent sous les mauvais traits de l'ultra nationalisme. Les exemples pullulent. La mondialisation, globalisation n'a pas résolu la crise identitaire des nationalismes mais en a créé une nouvelle mouture.

La vision multiculturalisme-multiconfessionnelle est donc devenue pour ses partisans la version suprême de la laïcité inclusive et un droit acquis. Le non intégrisme politico religieux porté par la laïcité formelle, ( issue de la révolution tranquille) à été démantelée. Sa reconstitution demandera donc un effort de compréhension sur ce qu'est un État non confessionnel et un État multiconfessionnel. La société est pluraliste et multiconfessionnelle. L'État gouverne selon le principe de citoyenneté pour tous. Jusqu'ici on a adapté la laïcité au caractère anti laïc du multiculturalisme par souci d'intégration absolue. La contrepartie consiste maintenant à demander à tous les citoyens de respecter le caractère neutre et non confessionnel ( fidèles ou infidèles) d'un État laïc.

Ajouté 19 heures 19 minutes 19 secondes après :
Actualités
inti a écrit :On est donc passé d'une laïcité sans intégrisme politico religieux à une "laïcité" qui est multiconfesionnelle, ouverte à toute confession ou intégrisme religieux car où tracer la ligne sans discrimination arbitraire. La politique d'inclusion à l'égard de toute confession et fondamentalisme religieux en sphère étatique ( et non pas sociale) est donc devenue synonyme de progressisme social au vue du "vivre ensemble".

Si un multiconfessionnalisme peut être viable en société pluraliste il le devient moins en sphère étatique et publique, les rivalités et particularismes culturelles redevenant un enjeu politique et sociale, avec peu d'emprise sur l'établissement de valeurs communes
Et voilà! Où tracer la ligne entre un fidéisme affiché jugé licite et illicite? QS légitime le port du voile intégral en sphère étatique car, en effet, comment en accepter un et en refuser l'autre sans discrimination arbitraire? Oui au voile, non au tchador. Preuve que le non intégrisme politico religieux en sphère étatique est la meilleure voie pour empêcher toute pente glissante favorisant un retour vers des notions de fidèles et non fidèles dans les questions de citoyenneté et libertés civiles. On dira que la loi sur la laïcité vise principalement la femme musulmane que le but de la loi est une absence de confessionalisme d'État mais que l'identitaire islamique se veut souvent apparent.

Le notions d'inclusion et exclusion empruntent le chemin sinueux des apparences versus un sens profond. Les accusations de xénophobie, repli identitaire et racisme ne servent qu'à paralyser la démarche interrogative et maintenir le statu quo sur le démantèlement de la laïcité formelle pour continuer d'implanter le multiconfessionnel Étatique, la laïcité étant incompatible avec la vision d'une primauté du droit religieux sur toute considération sociétale. Il fut un temps où les notions de fidèles et citoyens s'imbriquaient l'une dans l'autre, une dynamique sociale encore privilégiée en État confessionel ou théocratique. La démarche vers une laïcité formelle plutôt que laïcité dite ouverte sert surtout a réaffirmer un choix collectif issu de la révolution tranquille sur l'émancipation patrimoniale et culturelle de la société, nommée péjorativement " catho laïcité".

La position de QS sur l'acception des manifestations confessionnelles sans restrictions aucunes pour employés de l'État prouve bien que l'intégrisme politico religieux en sphère étatique repose la question de la primauté du droit religieux sur le droit civil ou commun. La démarche collective a donc plus à voir avec les acquis sur une dynamique de culture religieuse et liberté de conscience revue et corrigée au sein de la société québécoise, démarche qui lui est propre, qu'avec "un racisme systémique" même si le contentieux exacerbe l'hostilité de certaines personnes.

Le constat est simple. La laïcité formelle indispose les communautés ou minorités qui ont un intégrisme politico religieux ( primauté du droit religieux) pour "idéal sociétal ou spirituel" et le caractère anti laïc du multiculturalisme mondialiste rejoint celui du fondementalisme religieux. Le communautarisme est multiculturaliste par intérêt et non par inclusivité, le confessionalisme étant plutôt exclusif et identitaire. Refuser de reconnaître le principe de laïcité formelle c'est déjà affirmer une primauté du droit religieux sur le droit civil, une préséance de la liberté de religion sur la liberté de conscience.

Laïcité formelle où laïcité ouverte? Faut éviter les jeux d'ombres si on veut avoir une vision claire de la question et direction à prendre. :hi:
.

Inti

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 02 avr.19, 10:04

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Désobéissance civile

En bref.  La laïcité formelle est un non intégrisme politico religieux. L'état laïc n'est ni uniconfessionnel ni multiconfessionnel. La laïcité repose sur le principe de citoyenneté pour tous sans devoir recourir à des notions de fidèles ou non fidèles pour établir les règles de vie commune et culture générale ( nationale). Ou catho laïcité dans la mesure où cette laïcité est née dans un contexte historique et patrimonial bien précis, sortie des entrailles d'une société en un temps et lieu.

La laïcité dite ouverte est plutôt un multiconfessionnalisme qui met l'accent sur la confession religieuse essentiellement. Une ouverture en sphère étatique face à toute expression confessionnelle et intégrisme religieux plus ou moins orthodoxe quel qu'il soit. Une gradation dans la profession de foi ou " bout de tissus".

La discrimination étant non pas l'interdiction des signes religieux en sphère étatique, un choix de neutralité idéologique, mais plutôt la confession religieuse elle même qui discrimine l'appartenance sociale sur une base purement exclusive et non inclusive. Nous sommes tous citoyens mais pas tous croyants ou incroyants. La laïcité devient ici le point de liaison sociale sans primauté de droit indu ou individuel dans les affaires publiques.

Des municipalités entendent donc se soustraire à la loi formelle de la laïcité et faire partition. Une bonne occasion pour souligner la nature de l'imbroglio entre les rouages démocratiques et institutionnels de la société générale et une forme d'absolutisme politico religieux qui souhaite instaurer sa propre conception de la gouvernance sociétale et vivre ensemble. Un absolutisme idéologique nommé "désobéissance civile".

Le multiculturalisme-mondialiste a donc bel et bien mis en relation deux formes de modèles de société divergents sur la place du fait religieux en société et interdépendance de la culture religieuse et sociale dans la sphère étatique.

Le multiculturalisme-mondialiste favorise le multiconfessionnel en sphère étatique neutralisant ainsi le principe même de laïcité en tant que non intégrisme politico religieux et neutralité idéologique. Le multiculturalisme est donc anti laïc par essence puisqu'il se compose de cultures diverses dont certaines ont pour modèle d'appartenance communautaire une primauté du droit religieux sur toute considération sociétale.

De là la pomme de discorde entre un État considéré inclusif ou exclusif. Là où bon nombre d'États ont choisi la laïcité formelle comme règles de vie démocratique en élargissant et émancipant sa notion de libéralisme moral ou philosophique par une "séparation de l'État et l'Église" le multiculturalisme-mondialiste a voulu adapter l'Etat nation aux exigences et agenda du multiculturalisme souvent réfractaire à toute démarche laïque plutôt que de faciliter et favoriser une intégration dans le respect et esprit de la laïcité pré établie.

La conception de "neutralité religieuse" sous l'égide du multiculturalisme fut plutôt une tentative de démantèlement de la laïcité formelle. Le multiculturalisme-mondialiste aime bien les dérèglementations domestiques pour l'uniformisation et concentration du marché mondial. Le multiculturalisme est le pendant sociopolitique de la mondialisation économique ou globalisation. Le multiculturalisme malgré les apparences ne défend pas la liberté d'expression, de conscience, ou liberté d'être. C'est la liberté de religion qu'il défend en termes d'absolu. On ne parle jamais de la liberté d'expression athée bien affichée et assumée en sphère étatique. :wink:

Ce n'est pas la laïcité qui est source de division bien au contraire puisqu'elle est le point de liaison sur la base de la citoyenneté pour tous sans distinction ni discrimination entre "fidèles et infidèles". C'est la remise en question de la laïcité qui fût une source de division et maintenant toute tentative d'en rétablir l'esprit. Laïcité formelle ou laïcité dite ouverte? Multiconfessionnel ou non confessionnel? Faudra choisir. En laïcité formelle, la culture religieuse n'en perd pas pour autant son droit de cité, ni la liberté de religion ou de conscience. La laïcité est un équilibre des forces et dissensions.


:hi:
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Inti

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 03 avr.19, 10:30

Message par Inti »

Résumons.   Le multiculturalisme est monothéiste par le simple fait que la culture religieuse représente pour la globalisation la seule "culture commune et partagée" malgré le fait que chaque confession constitue une exclusivité identitaire et non pas une inclusion collective.   En ce sens le multiculturalisme se veut multiconfessionnel et limite la question du pluralisme idéologique et son expression qu'au fait religieux et sa place  au sein de la culture générale ou nationale.  

La question est de savoir si ce multiconfessionnel de " bon aloi " exprimé  en sphère étatique  est une source d'unité sociale ou de rivalités culturelles en prenant acte que si le multiconfessionnel met de l'avant la liberté de religion il reste muet sur la liberté de conscience et droit d'expression de tout autre idéal idéologique autre que religieux en sphère étatique... Athéisme, raeliens, scientologie, anarchistes, communistes, druidisme, complotistes, Bahaies, New âge, paganisme...


Preuve qu'en ce qui concerne la laïcité il s'agît bien d'opposer à un non confessionalisme d'État ( laïcité formelle) un  multifonctionnel étatique porté par un multiculturalisme-monothéisme militant.
Le plaidoyer multiculturalisme  pour l'expression du pluralisme idéologique et diversités est taillé sur mesure pour une primauté du fait religieux, la  liberté de religion vue en termes d'absolu d'où le possible appel au retour du blasphème religieux comme bâillon et limites.

Pourtant si une politicienne noire ouvertement homosexuelle peut être élue à la tête d'une fonction publique  importante c'est bien en vertu du libéralisme moral et philosophique qui accompagne la laïcité plutôt que selon les particularismes et interdits religieux qui caractérisent le fondamentalisme et intégrisme religieux.

A se demander si le multiculturalisme-mondialiste fut une source de cohésion sociale ou de décoherence totale.

Le refus de certaines franges de la société de rediscuter et respecter un retour vers une laïcité formelle et qui emprunte la forme d'une désobéissance civile face à la volonté de la majorité ( silencieuse) tient d'un absolutisme religieux et idéologique qui cherche à s'imposer comme seule voie acceptable. Du processus démocratique on passe donc à l'autocratisme de certaines municipalités et Commissions scolaires.

La majorité silencieuse se range derrière le gouvernement élu préférant que le dossier soit mené avec tact et pondération.  Le multiculturalisme-multiconfessionnel se fera plus tapageur, liberté d'expression oblige. 

On espèrera que le militantisme pro laïcité se fasse quant à lui discret et se range avec sagesse et patience derrière le processus de réflexion démocratique et parlementaire et l'acheminement pacifique du projet collectif.

Intimement, :hi:
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Inti

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Re: Pour ou contre l'expansion de la laïcité ?

Ecrit le 05 avr.19, 06:37

Message par Inti »

https://www.journaldemontreal.com/2019/ ... la-laicite
a écrit :Pourquoi l’avocat Julius Grey, qui ne recule devant rien pour mettre en vedette sa digne personne, affirme-t-il que le premier et meilleur recours serait de se rendre devant le comité des droits de l’homme des Nations unies, où l’on retrouve, entre autres, l’Arabie saoudite, la Chine, le Pakistan, la Turquie et le Venezuela ? Drôle de monde pour juger les « violations » des droits de la personne dans le projet de loi sur la laïcité
Ça doit être ça l'esprit bahaie de.
l'OMB. :wink:

Avec la frange rebelle du multiculturalisme-multiconfessionnelle qui exploite la notion de " désobéissance civile" on passe allègrement de "liberté de religion en société" à l'absolutisme politico religieux vu en termes de gouvernance incontestable. Le caractère trop souvent absolu du fait religieux suinte malgré les tentatives d'en masquer le volontarisme et autocratisme. Faudrait il invoquer plutôt la "dictature des minorités" à l'inverse de la "dictature de la majorité?

Dans ce débat sur la laïcité il s'agît bien de deux modèles de société entre un retour vers un non intégrisme politico religieux ( idéologique) en sphère étatique, ni uniconfessionnel ni multiconfessionnel et un multiconfessionnalisme étatique qui ouvre la porte à tous les degrés d'intégrisme idéologique et croyances personnelles dans les missions de l'État. Une porte ouverte sur le pluralisme idéologique qui, si ouverte, ne se limite pas seulement à la croyance religieuse mais à tout autre adhésion et convictions intimes, car où permettre l'expression d'une foi ou conviction idéologique et interdire l'expression d'une autre.

Le débat sur la laïcité est exclusivement tourné sur la place de la culture religieuse en société alors que la laïcité est un concept qui ratisse beaucoup plus large comme concept sur le libéralisme moral et philosophique et liberté de conscience que la simple liberté de religion vue en termes d'absolu idéologique.

La question n'est donc pas de savoir laquelle des deux philosophies sociales, laïcité formelle ou multiconfessionnalisme, est supérieure à l'autre en termes de " morale sociale partagée et inclusive".

La question est de savoir lequel des deux modèles de société est le plus apte à gérer en toute neutralité le pluralisme idéologique de la société. Un intégrisme politico religieux ou un non intégrisme politico religieux ( idéologique)?

Le débat sur la laïcité est du domaine de la philosophie sociale. En faire une discussion sur des tenues vestimentaires, bouts de tissus plus ou moins longs, persécution religieuse, xénophobie ou racisme systémique c'est vouloir neutraliser le requestionnement en le vouant à l'anathème sans autre appel que celui d'un multiculturalisme-mondialiste venu par la voie des airs et le " mythe du village global."

Si un jour il y a "village global" ce sera par sens démocratique et non par absolutisme politique, idéologique ou religieux. :wink: :hi:

Ajouté 21 heures 19 minutes 14 secondes après :
On est dans l'émoi non pas à cause d'un projet de loi sur la laïcité formelle qui serait excessif mais à cause d'une sacralisation du " sentiment religieux" dans l'esprit des partisans du multiconfessionnalisme en sphère étatique. On en revient donc au caractère intégriste du fait religieux quand il est vu en termes d'absolu idéologique incontestable, une caractéristique des théocraties avérées ou État confessionnel peu laïc.

Le "sentiment religieux" peut autant se montrer débonnaire face à l'indigence que se scandaliser pour une question de "mœurs et valeurs morales". Jouer la carte du "scandale" devient alors très utile pour invalider un changement ou évolution des idées.

La " désobéissance civile" des dissidents tient plus du scandale fabriqué et autocratisme que du sens démocratique et collectif, la laïcité consistant justement à gérer et tempérer le pluralisme idéologique de la société générale sans primauté de droit individuel ou communautariste indu sur le principe de citoyenneté ( et non de fidèles et non fidèles).

La "désobéissance civile" souhaitée relève plus d'un absolutisme religieux et politique que du respect de la démarche parlementaire et suffrage universel. La laïcité a plus souvent qu'autrement suivie la voix de la démocratisation , imputabilité de la gouvernance et critique de l'Autorité.

La démocratie n'est jamais parfaite mais elle est la plus raisonnable pour empêcher tout absolu idéologique de s'imposer, autant que possible. :hi:

Ajouté 13 heures 26 minutes 45 secondes après :
Intégration et adaptation

Y aura toujours une " part d'odieux "  selon le point de vue. 

Avant on demandait a la société d'accueil de s'adapter à l'intégrisme politico religieux (lois religieuses/sociales) des communautés confessionnelles. Maintenant on demande que le communautarisme s'adapte aux exigences de la laïcité et neutralité religieuse ET idéologique de la sphère étatique, un non confessionalisme et non partisanerie pour tous.   Une mission de l'Etat n'est pas le parlementarisme avec tout son spectre politique. Devoir de réserve et neutralité idéologique.

Le multiconfessionnel n'a jamais fait l'objet d'un débat ou projet de loi, sauf la tentative ratée de la loi sur la neutralisation de la laïcité du PLQ.  Le multiconfessionnel étatique s'est installé au travers le  multiculturalisme-mondialiste comme idéologie dominante , un  programme socio politique accompagnant la globalisation économique.  Répétons. Le multiculturalisme mondialiste aime bien les dérèglementations domestiques. Voir la crise du taxi.

La contestation du multiculturalisme mondialiste se fait de plus en plus sentir au sein des États Nations et les rebuffades  empruntent plusieurs formes d'expression, du nationalisme patrimonial (et matrimonial :wink: ) modéré à l'ultra nationalisme identitaire.

Sous le couvert de défendre une plus grande ouverture et conception de la liberté d'expression la laïcité dite ouverte passe de la liberté de religion à la primauté du sentiment religieux et droit confessionnel. Car il n'est jamais question de pluralisme idéologique librement affiché pour toutes les croyances et convictions personnelles mais exclusivement des signes religieux d'obédience monothéistes. Une forme de chauvinisme culturel voire politico religieux non avoué. La laïcité dite ouverte ne fait qu'introduire à long terme des rivalités culturelles ou idéologiques dans la gouvernance des affaires publiques.

L'argumentaire du multiculturalisme-multiconfessionnel demeure superficiel dans ses fondements logiques. :hi:
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