Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

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Le christianisme est une religion monothéiste et abrahamique, issue d'apôtres célébrant la vie et les enseignements de Jésus. Les chrétiens croient que Jésus de Nazareth est le Messie que prophétisait l'Ancien Testament, et, hormis quelques minorités, Fils de Dieu, ou Dieu incarner, néanmoins Prophete.
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Liberté 1

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 26 sept.17, 22:49

Message par Liberté 1 »

Il y en a qui vénèrent déjà le suaire, un peu comme les juifs vénéraient le serpent d'airain en brûlant des parfums devant lui :cry3: c'est de l’idolâtrie !

http://www.egliserusse.eu/blogdiscussio ... _a788.html
2 Rois 18:4
Il fit disparaître les hauts lieux, brisa les statues, abattit les idoles, et mit en pièces le serpent d'airain que Moïse avait fait, car les enfants d'Israël avaient jusqu'alors brûlé des parfums devant lui: on l'appelait Nehuschtan.
1 Corinthiens 7 : 23
Vous avez été rachetés à un grand prix; ne devenez pas esclaves des hommes.
Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.Yéshoua
Actes 4 : 12

Logos

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 26 sept.17, 23:23

Message par Logos »

Navam a écrit :dans le fond c'est lui même qu'il cherche à convaincre.
C'est fort possible. Cependant, j'estime que c'est déjà mieux que de ne rien chercher du tout. "Cherchez et vous trouverez" à dit Jésus.

Bien à vous.

Coeur de Loi

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 26 sept.17, 23:30

Message par Coeur de Loi »

Il faut toujours rester prudent et vérifier, pourquoi m'écouter aveuglément ? suis-je un prophète ?
- Non, il faut examiner les preuves et les arguments.

La science fonctionne par preuve matérielle pour avoir une vérité scientifique.
Aussi il faut s'intéresser à ce qu'elle dit, car cela fait parti de la démarche de recherche de la vérité.

Pro. 14.18 :
Les simples ont en partage la folie, Et les hommes prudents se font de la science une couronne.
La vérité = la réalité

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 26 sept.17, 23:52

Message par Logos »

Coeur de Loi a écrit :il faut examiner les preuves et les arguments.

La science fonctionne par preuve matérielle pour avoir une vérité scientifique.
Aussi il faut s'intéresser à ce qu'elle dit, car cela fait parti de la démarche de recherche de la vérité.
Nous serons certainement tous d'accord avec ce que tu déclares ici, Coeur de Loi. Bien entendu que les analyses scientifiques permettent de se forger une opinion. Mais justement, même en ayant visionné je ne sais combien de vidéos, je n'y ai vu personnellement aucune preuve que ce linceul soit celui du Christ. Pour être encore plus clair, je n'y ai vu aucun scientifique affirmer que ce serait le cas. Ou alors indique-moi dans quelle vidéo, et à quel moment précis de la vidéo. Je précise que j'ai dû visionner au moins une bonne dizaine de vidéos...

Si vraiment il existait ne serait-ce qu'une seule "preuve scientifique" que ce linceul soit celui du Christ, alors je serais personnellement très embêté, étant donné que cela contredirait le récit biblique lui-même. Mais étant donné que moi aussi je suis à la recherche de la vérité, alors il faudrait que je me remette en question. Deux propositions qui se contredisent ne peuvent pas être vraies toutes les deux.

Bien à toi.

l'hirondelle

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 30 sept.17, 22:31

Message par l'hirondelle »

Encore une fois, qu'est-ce que ça change ou apporte à l'évangile ?

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 01 oct.17, 11:24

Message par Logos »

l'hirondelle a écrit :Encore une fois, qu'est-ce que ça change ou apporte à l'évangile ?
À part de la confusion, je ne vois pas moi non plus ce que ça apporte. :mains:

Coeur de Loi

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 05 juin18, 23:23

Message par Coeur de Loi »

C'est aux scientifiques d'apporter des preuves pour un meilleur savoir historique.

Voici un résumé de l'histoire de linceul de Turin :

La vérité = la réalité

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 10 juin18, 23:25

Message par Thomas »

Logos a écrit : Nous serons certainement tous d'accord avec ce que tu déclares ici, Coeur de Loi. Bien entendu que les analyses scientifiques permettent de se forger une opinion. Mais justement, même en ayant visionné je ne sais combien de vidéos, je n'y ai vu personnellement aucune preuve que ce linceul soit celui du Christ. Pour être encore plus clair, je n'y ai vu aucun scientifique affirmer que ce serait le cas. Ou alors indique-moi dans quelle vidéo, et à quel moment précis de la vidéo. Je précise que j'ai dû visionner au moins une bonne dizaine de vidéos...

Si vraiment il existait ne serait-ce qu'une seule "preuve scientifique" que ce linceul soit celui du Christ, alors je serais personnellement très embêté, étant donné que cela contredirait le récit biblique lui-même. Mais étant donné que moi aussi je suis à la recherche de la vérité, alors il faudrait que je me remette en question. Deux propositions qui se contredisent ne peuvent pas être vraies toutes les deux.

Bien à toi.
Logos, je te conseille l'excellent livre "Jésus" écrit par l'historien français Jean-Christian Petitfils. Il développe de nombreux arguments scientifiques appuyant l'authenticité du suaire de Turin. Après avoir analysé ces arguments il ne fait plus de doute pour moi que ce suaire est authentique, la datation au carbone 14 pouvant très facilement être réfutée. Maintenant de là à en faire un objet de culte, très peu pour moi....
"Vous étudiez les Écritures parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage à mon sujet, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !" - Jean 5:39, 40

Les Témoins de Jéhovah face à la Bible : http://www.jw-verite.org

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 11 juin18, 00:28

Message par Mormon »

Thomas a écrit :
Logos, je te conseille l'excellent livre "Jésus" écrit par l'historien français Jean-Christian Petitfils. Il développe de nombreux arguments scientifiques appuyant l'authenticité du suaire de Turin. Après avoir analysé ces arguments il ne fait plus de doute pour moi que ce suaire est authentique, la datation au carbone 14 pouvant très facilement être réfutée. Maintenant de là à en faire un objet de culte, très peu pour moi....
La seule chose, il manque une trace de clou dans chaque poignet.

Le Christ, comte tenu de sa stature, reçu un clou dans chaque paume, et un clou dans chaque poignet.
Modifié en dernier par Mormon le 11 juin18, 00:56, modifié 1 fois.
Le Livre de Mormon online :
UN AUTRE TEMOIGNAGE DE JESUS-CHRIST
http://www.lds.org/scriptures/bofm?lang=fra
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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 11 juin18, 01:58

Message par Estrabolio »

Juste une petite info, le groupe sanguin du suaire de Turin a été analysé et c'est AB+, le même que sur la tunique d'Argenteuil (attribué aussi au Christ) et au suaire d'Oviedo (linge qui aurait été déposé sur le visage du Christ).
Or le groupe sanguin le plus ancien est le groupe 0 et se retrouve sur les populations qui ont gardé une certaine "pureté" ethnique en ne se mélangeant pas à d'autres populations.
Le groupe AB est beaucoup plus récent que les autres groupes sanguins, il ne concerne que 3% (pour le rhésus positif)de la population et plus on remonte dans le passé, moins on en trouve.

La Bible présente Marie comme étant une descendante directe d'Adam dans un peuple évitant toute "mésalliance" avec les peuples voisins.

Il est donc logique de penser que Jésus était du groupe sanguin 0 et non du groupe AB.
Il y a donc une alternative :
soit ces reliques sont authentiques et Jésus n'est pas celui présenté par la Bible
soit ces reliques sont fausses.

Logos

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 11 juin18, 02:03

Message par Logos »

Thomas a écrit :Logos, je te conseille l'excellent livre "Jésus" écrit par l'historien français Jean-Christian Petitfils. Il développe de nombreux arguments scientifiques appuyant l'authenticité du suaire de Turin. Après avoir analysé ces arguments il ne fait plus de doute pour moi que ce suaire est authentique
Ce suaire n'est pas conforme au récit biblique. Il faut choisir soit l'un, soit l'autre. J'ai déjà longuement détaillé mes arguments à ce sujet. Plutôt que de perdre du temps avec ce suaire, j'aurais vraiment préféré poursuivre avec toi la discussion au sujet du libre-arbitre...

Bien à toi.

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 11 juin18, 22:11

Message par Thomas »

Logos a écrit : Ce suaire n'est pas conforme au récit biblique.
Bien sûr que si, renseignes-toi ailleurs que sur Youtube, tu verras. :Bye:
"Vous étudiez les Écritures parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage à mon sujet, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !" - Jean 5:39, 40

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 11 juin18, 23:13

Message par Estrabolio »

Thomas a écrit :Bien sûr que si, renseignes-toi ailleurs que sur Youtube, tu verras. :Bye:
Le mépris, toujours le mépris !
Logos parle de la Bible et vous lui parlez de Youtube ! Avez-vous besoin de vous renseigner pour comprendre ce qui est écrit ?

La Bible ne parle jamais d'un suaire !

La Bible dit clairement Jean 19:38... Il vint donc, et prit le corps de Jésus. 39Nicodème, qui auparavant était allé de nuit vers Jésus, vint aussi, apportant un mélange d'environ cent livres de myrrhe et d'aloès. 40Ils prirent donc le corps de Jésus, et l'enveloppèrent de bandes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les Juifs. 41Or, il y avait un jardin dans le lieu où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un sépulcre neuf, où personne encore n'avait été mis. 42Ce fut là qu'ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche."

Le mot qui est traduit ici par "bandes" est "ὀθονίοις" qui désigne des morceaux de tissu et en aucun cas une pièce comme le suaire.

L'archéologie a montré qu'effectivement, on utilisait des bandelettes qui permettaient de bien maintenir les aromates ce qui est impossible avec un suaire.
Le texte nous dit que la coutume a été respectée, cette coutume c'était laver le corps, l'envelopper d'aromates avec des bandelettes puis de le placer debout dans un caveau pendant quelques temps avant d'être finalement enterré.

D'autre part, Jean 20:7 parle d'un linge qui entourait la tête de Jésus or le suaire de Turin ne montre aucune différence entre la tête et le reste du corps ce qui est totalement incompatible avec le récit biblique.

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 12 juin18, 00:44

Message par Logos »

Tout à fait. C'est tres bien résumé, j'avais la flemme de répéter tout ce que j'avais déjà expliqué.

Merci beaucoup. :mains:

Thomas

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Re: Le Suaire De Turin, La Nouvelle Enquête

Ecrit le 12 juin18, 20:38

Message par Thomas »

Le mot grec "othonia" traduit par "bandelettes" dans certaines traductions peut aussi signifier "linges" ou "pièces de linges". De plus la tradition juive consistait à envelopper le corps dans un linge, pas à le momifier façon égyptienne. De plus Mt 27:59 parle clairement d'un "drap de lin pur" acheté par Joseph d'Arimathée.

Voici un extrait du livre dont je parlais plus haut :

Il est environ 16 heures quand Joseph revient au Golgotha avec des serviteurs et une échelle. Il faut aller vite. L’ensevelissement doit être terminé avant le commencement du sabbat, à la tombée de la nuit. Jésus, mort depuis une heure environ, est sous la garde des soldats romains jusqu’à la fermeture du sépulcre.
Joseph n’agit probablement pas lui-même, mais donne des ordres à ses serviteurs. Il fait ôter la couronne d’épines, placer sur la tête une serviette de lin, accrochée par une épingle aux cheveux, et masquant entièrement ses traits. C’est la coutume de dissimuler aux passants les stigmates de la souffrance chez un mort. Ce linge protecteur, c’est le sudarium, le suaire d’Oviedo, couvert de taches de sang et de sérum, dont l’analyse par une équipe espagnole pluridisciplinaire a permis de reconstituer de façon étonnamment précise le déroulement des opérations d’ensevelissement. Il mesure une coudée judéo-assyrienne et demie de long sur une coudée de large (les dimensions actuelles sont de 52 cm 5 × 85 cm 5). Les perforations de l’épingle sont visibles sur la toile.
Sur le suaire, des auréoles sanguines post mortem se sont formées chaque fois que le corps a été déplacé. Au sang s’est ajouté, dans la proportion de 6 pour 1, un liquide biologique séro-hématique provenant d’un œdème pleural. Un modèle informatique a permis aux chercheurs d’estimer le temps écoulé entre la formation de chacune d’elles. La première s’est produite sur la croix, lorsque le corps était en position verticale. L’écoulement s’est fait par le nez. On en a conclu que la tête du Christ, au moment de sa mort, était penchée et formait un angle de 70 à 75° en avant de la poitrine et de 20° vers la droite.
Certaines taches de forme très particulière coïncident avec celles du linceul de Turin, celle sur la nuque du crucifié par exemple. D’autres, au contraire, n’apparaissent que sur le linceul, ce qui s’explique par le fait que les caillots ne se sont réhumidifiés que dans la nuit du tombeau, alors que le sudarium n’a été utilisé qu’au moment de l’inhumation. Le sang vital et le sang post mortem se retrouvent à l’identique sur le suaire d’Oviedo et le linceul, preuve que les deux linges ont enveloppé la même tête.

La préparation de l’ensevelissement

Quittant le Golgotha, Joseph va en ville acheter un long drap de lin de 8 coudées judéo-assyriennes de long (4 m 38) sur 2 de large (1 m 10), qui va servir de linceul, un linceul « propre » ou « sans tache », selon Matthieu, c’est-à-dire non seulement blanc, mais rituellement pur4. Ce linceul de Turin – car c’est bien de lui qu’il s’agit – est un beau sergé à chevrons en arêtes de poisson, dit « trois en un » (le fil passe trois fois sous la trame pour un passage au-dessus), qui a dû coûter une petite fortune. Mais il présente des irrégularités, et le lin a été roui (c’est-à-dire blanchi) après tissage, contrairement aux tissus médiévaux. Les fils de lin sont tordus en Z, signe également d’une facture primitive. Il a été tissé, à en croire les experts internationaux Gabriel Vial et Mechthild Flury-Lemberg, sur un métier à quatre harnais manœuvré par des ficelles et des pédales, ainsi qu’il en existait au ier siècle en Syrie ou en Palestine, à Tyr, Sidon, Damas ou Palmyre5. Le fait qu’on n’ait trouvé, mêlée aux fils de lin, aucune trace de laine, alors qu’on a repéré quelques fils de coton originaires du Proche-Orient (Gossypium herbaceum), militerait plutôt pour une origine palestinienne, car les juifs interdisaient de mélanger dans leurs métiers fibres végétales et animales6.
Selon l’historienne italienne Maria-Luisa Rigato, la torsion exceptionnelle en Z des fils et la qualité remarquable du drap laissent penser qu’il s’agirait du sadin shel buz, le linge liturgique dont parlent l’Exode et le Lévitique, qui enveloppait le grand prêtre le jour de l’Expiation (Kippour). Au lieu de l’acheter en ville, où les magasins étaient sans doute fermés pour la fête, Joseph d’Arimathie se le serait procuré dans les magasins du Temple. Cette démarche, qui n’a rien de banal, signifierait son désir de réserver au défunt les plus grands honneurs, dans les limites prescrites par la Loi7. Si cette hypothèse est exacte, cela rejoint évidemment, sur le plan symbolique, le sens expiatoire que Jésus lui-même a voulu donner à sa mort.
En tout cas, quand Joseph revient, il est 17 heures environ. Cela fait une heure au moins que le sudarium est resté sur le visage de Jésus. La rigidité cadavérique a gagné la nuque et les membres inférieurs. Elle avait probablement commencé du vivant du supplicié.
Sur le linceul de Turin, on constatera que les jambes sont restées en position semi-fléchie, telles qu’elles étaient sur la croix. La jambe gauche donne ainsi l’impression d’être plus courte que l’autre : c’est cette particularité, observée sur le linge lors de son arrivée à Constantinople en 944, qui explique la présence à partir du xie siècle sur les croix byzantines d’une petite planchette oblique, le suppedaneum. On a cru que Jésus était boiteux ! Certaines icônes de la Vierge représentent même l’enfant avec un pied normal et un autre tordu et plus court…
Désencordé et décloué par les soldats romains, équipés de fortes tenailles, le corps bascule, tire un moment sur le bras droit encore fixé au bois. Il est allongé, le visage toujours masqué, couché sur le côté droit, le front appuyé sur une surface dure. La tête, raidie, penchée vers le sol, présente un angle de 115° par rapport à la verticale. C’est alors que se forme la seconde tache sur le sudarium, produite par un nouvel écoulement nasal de sang et de liquide pleural. C’est la veine cave inférieure qui cette fois se vide sous l’effet de la pesanteur. Le sang du premier écoulement a eu le temps de sécher.
Marie et les saintes femmes se sont-elles approchées ? La fameuse scène de la pietà, qui a tant inspiré les peintres, où Marie, submergée de douleur, tient dans ses bras le corps mort de son fils, est peu vraisemblable. La mort en effet est taboue en Israël. Les juifs se gardent de toucher un cadavre, surtout en cette veille de la Pâque. De plus, le corps de Jésus est totalement rigide. Les femmes ont dû se contenter de regarder agir Joseph d’Arimathie et ses serviteurs. À ce moment-là, la mère de Jésus a peut-être déjà quitté les lieux, emmenée par Jean dans sa demeure de Jérusalem.
Le mort reste une heure environ dans cette position (le sang du second écoulement sèche à son tour). On retire l’épingle du sudarium. On rabat la moitié du linge sur l’autre, qui couvre toujours le visage. On met le corps sur le dos et, par une traction assez forte sur les bras, on les rabat sur le pubis. Un troisième écoulement a lieu à cet instant. Au microscope, les chercheurs découvriront sur le suaire d’Oviedo les marques des doigts de celui qui a pincé le linge sur le nez pour l’empêcher de saigner…
Nicodème s’est probablement concerté avec son collègue Joseph. Il n’a pas assisté à la Passion. Il a apporté « un mélange de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres ». Ce dernier mot, en grec litra, a fait commettre à certains un contresens : cent livres d’aromates, cela représente 32 kg 545, une quantité considérable, extravagante, totalement hors de proportion avec ce qui est nécessaire pour un enterrement ordinaire. Ils en ont conclu que Jean affabulait et voulait signifier symboliquement que Jésus avait eu une sépulture digne d’un roi ! En réalité, litra (ou livre romaine) n’est pas seulement une unité de poids, mais aussi une unité monétaire. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre ce texte : Nicodème acheta pour cent livres de myrrhe et d’aloès, ce qui représentait du reste un coût assez élevé.
La myrrhe (smyrna) est une gomme-résine, obtenue par l’entaille d’un arbuste de la famille des térébinthacées, Commiphora abyssinica, qui pousse dans le sud de l’Arabie et le nord de la Somalie. Elle prend une couleur rouge en se solidifiant et est recherchée pour son parfum (ce fut, selon Matthieu, l’un des présents des mages à l’Enfant Jésus). Dans les inhumations, on l’utilise comme antiseptique. Jean, dans son évangile, distingue soigneusement la myrrhe (myron), huile parfumée ayant servi à Marie de Béthanie lors de la scène de l’onction, et cette myrrhe (smyrna), utilisée dans le tombeau sous forme de poudre sèche.
L’aloès médicinal – Aloe vera (L) Burm f. – , est une plante grasse qui pousse en Arabie du Sud-Ouest, dont le suc déshydraté de couleur jaune est connu pour ses propriétés pharmacologiques. Au Proche-Orient, les cadavres se décomposent rapidement. Le mélange de myrrhe et d’aloès est une préparation d’herboristerie, sous forme de poudre sèche ou de petits morceaux, qui permet de masquer les odeurs, de ralentir le processus de putréfaction et d’empêcher les insectes de s’attaquer trop vite à la dépouille. C’est probablement ce mélange qui fut répandu sur les murs du caveau et brûlé dans de petites lampes afin de purifier l’air8.
Les professeurs Pierluigi Baima Bollone et Eugenia Nitowski identifieront des traces d’aloès et de myrrhe sur le linceul, notamment dans les zones tachées de sang. Deux autres scientifiques, Sebastiano Rodante, médecin de Syracuse, et Gaetano Intrigillo, confirmeront cette découverte, démontrant que les grandes auréoles dentelées, bilatérales et symétriques, formées par l’eau jetée sur le linge lors de l’incendie de Chambéry en 1532, n’ont pu présenter cet aspect que parce que celui-ci avait été imbibé de myrrhe et d’aloès. Giovanni Riggi trouvera également trace de natron, carbonate hydraté de soude, utilisé dans l’Antiquité, notamment sur les tissus funéraires égyptiens, pour la déshydratation des cadavres9. Cette poudre se serait donc ajoutée à l’aloès et à la myrrhe de Nicodème. Quelques pistaches séchées (Pistacia palaestina), visibles sur le linceul, ont aussi servi d’aromates.
Les serviteurs de Joseph d’Arimathie ont ouvert le tombeau, à une quarantaine de mètres de là. Quarante-cinq minutes encore se sont passées. Le corps est porté par deux ou trois serviteurs. Sur les pieds très ensanglantés de l’homme du linceul, on remarque les empreintes des mains d’un porteur. Leur position fait penser qu’il marchait le premier. Une dernière tache de sang et de liquide pleural se forme sur le sudarium. Le long du dos coule comme une ceinture sanglante et irrégulière.

La mise au tombeau

La tombe découverte en 1883 à 250 m au nord des murs ottomans de Jérusalem et de la porte de Damas par le général britannique Gordon, présentée par les protestants anglo-saxons comme le lieu d’inhumation du Christ, est fort intéressante d’un point de vue archéologique, dans la mesure où elle présente l’exemple d’une riche sépulture du ier siècle, mais elle n’est en aucun cas un rival sérieux du Saint-Sépulcre10. Il en va de même de la tombe de Talpiot, dans la banlieue de Jérusalem, qu’un battage médiatique bien orchestré a tenté de promouvoir comme étant celle de Jésus11.
Face au monticule du Golgotha, le tombeau de Joseph d’Arimathie est le tombeau classique d’une famille patricienne de Jérusalem, creusé horizontalement à flanc de rocher, dans l’affleurement des strates des anciennes carrières de pierre. L’entrée se fait donc non par un puits vertical, mais par une étroite ouverture au ras du sol, haute d’environ 1 m-1 m 20, qui oblige à se baisser fortement. La tombe, à laquelle on accède par quelques marches, comporte deux petites pièces creusées dans le roc : une antichambre avec une banquette pour permettre aux parents de pleurer le défunt, puis une chambre funéraire d’environ 4 m² (2 m sur 2), dans la paroi de laquelle, à droite en entrant, à un mètre environ du sol, a été creusée au burin une niche (arcosolium) surmontée d’un arc semi-circulaire, avec à la base un rebord plat pour recevoir la dépouille.
Afin de faire pénétrer le corps, les porteurs exécutent un demi-tour. Celui qui tient la tête entre le premier à reculons, en se baissant fortement. Les pieds sont ainsi disposés vers l’ouverture. Sur le rebord de la niche, on a répandu un matelas d’aromates, auquel on a ajouté des cristaux de sel. On pose ensuite la moitié du linceul, sur lequel on étend le corps raidi de Jésus, le flanc gauche du côté de la paroi. La tête, que l’on est parvenu à ramener dans l’axe du corps, reste penchée en avant. Il est inutile de l’entourer d’une mentonnière, car la rigidité cadavérique12 a serré depuis longtemps la mâchoire. On rabat sur le corps l’autre moitié du linceul. On borde les coins du drap qui dépassent13. La dépouille se trouve ainsi entièrement enveloppée. Pour fixer le linceul, on enroule probablement autour de la taille puis des chevilles une bande latérale de dix centimètres de large découpée dans la longueur14. Le sudarium qui a couvert le visage de Jésus a été enlevé et roulé à part dans le tombeau.
L’ensevelissement a été hâtif, mais définitif. Il a été pratiqué à la manière juive, le corps étendu sur le dos, les mains croisées sur le pubis (c’est dans cette position que l’on a retrouvé les ossements d’un homme dans le cimetière de Qumrân). Mais ni les cheveux ni la barbe n’ont été coupés, ni le corps habillé d’une tunique. La question se pose en revanche de savoir s’il a été ou non lavé. Pour Frederick T. Zugibe, professeur de pathologie à Columbia, la toilette funèbre aurait été faite sommairement15. Pour d’autres chercheurs, il n’en a rien été. Tailladé de plaies, couvert de sang, de sueur, le corps serait resté en l’état.
Selon un rite funéraire hébraïque, attesté au Moyen Âge chez les juifs les plus orthodoxes16 et qui aurait été en usage dans l’Antiquité, les cadavres de suppliciés devaient être enterrés non lavés, sans onction ni purification rituelle, avec leurs vêtements ensanglantés. On devait même recueillir la terre imprégnée de leur sang, celui-ci, symbole de vie, faisant partie intégrante du corps. Cela est en contradiction avec l’existence d’une pierre rougeâtre dite « de l’onction », que les croyants révèrent dans l’église du Saint-Sépulcre depuis les temps byzantins.
Quelques bouquets de fleurs ont-ils été disposés sur le corps ? Le palynologue suisse Max Frei a trouvé trace de vingt-cinq pollens appartenant à des fleurs qui éclosent au printemps en Palestine. Son collègue de l’université de Pennsylvanie et de Stockholm, A. Orville Dahl, a observé qu’une bonne partie des pollens trouvés sur le linceul provenaient de fleurs posées sur le linge. En 1985, Alan et Mary Whanger ont identifié, grâce à leur technique de superposition en lumière polarisée (PIOT), la trace – comme sur un vieil herbier – de l’image de vingt-huit de ces fleurs, poussant toutes en Palestine entre mars et avril : Chrysanthemum coronarium, Scabiosa prolifera, Capparis aegyptia, Zygophyllum dumosum, Hyoscyamus reticulatus… Le palynologue israélien Uri Baruch et le botaniste Avinoam Danin ont confirmé leurs travaux dans un rapport présenté à Turin le 6 juin 1998 au troisième Congrès international d’études sur le Saint-Suaire. Les feuilles de Zygophyllum dumosum, que l’on voit par exemple sur la poitrine de l’homme du linceul, ne poussent qu’à l’est du désert de Judée de janvier à avril. Ces empreintes de plantes ne sont pas des artefacts : elles sont localisables sur les photos du chevalier Pia en 1898 aussi bien que sur celles – de bien meilleure résolution – de Vernon Miller en 1978.
Il est émouvant de penser que, parmi ces jeunes bouquets de printemps, certains auraient été cueillis dans le jardin de Joseph d’Arimathie par les saintes femmes, par Marie peut-être. Capparis, de forme ovale, qui figure sur le côté gauche du visage, est l’une des plus intéressantes, car elle s’ouvre vers 10 heures du matin et se ferme à la tombée du soleil : elle a donc pu, selon Avinoam Danin, être cueillie aux environs de 15 ou 16 heures…

Des fantômes d’écriture

On s’est demandé si les inscriptions paléographiques en latin, en grec et en écriture hébraïque lues par plusieurs chercheurs autour du visage de l’homme du linceul ne seraient pas les marques de deux huissiers, l’un romain et l’autre juif, présents lors de l’ensevelissement : le premier aurait inscrit sur une bande de papyrus ayant adhéré au drap la sentence de mort en lettres noires ou rouges, comme cela se faisait habituellement ; le second aurait garanti l’identité du défunt. Le fait que Pilate ait accepté de faire inhumer un condamné dans une sépulture privée pourrait justifier l’intervention d’un fonctionnaire romain (l’exactor), attestant que la procédure s’était déroulée normalement.
En 1994-1995, deux physiciens français, le professeur André Marion et son assistante, Anne-Laure Courage, ont retrouvé ces fantômes d’écriture en utilisant un appareil fourni par le laboratoire d’optique de Gif-sur-Yvette. Ils ont pu lire notamment sur le côté gauche du visage : INNECE (avec, à la fin du mot, le débris d’un M majuscule dont on ne voit que la barre verticale et l’esquisse d’une barre oblique). Était-ce l’abréviation avec deux N bizarrement accolés de In necem ibis (« À la mort tu iras »), qui était l’une des formules habituelles des sentences romaines, obligatoirement rédigées en latin, comme la loi l’exigeait depuis Tibère ?
À hauteur du cou, ces mêmes chercheurs trouvèrent deux I. De l’autre côté, près de la pommette droite, en couleur sombre, PEZω (mot archaïque grec signifiant « j’atteste », « j’accomplis » ou « je soussigné exécute ») et, sur une bande verticale à droite du visage, quelques autres lettres, deux N accolés, un A, un Z, un A, un P, un H, encore un double N et un Σ, correspondant peut-être au mot grec NAZAPHNOΣ (le Nazaréen ou Nazarénien, forme latinisée du grec Nazôréen). Sous le menton, au-dessous d’un mystérieux double N, apparaissent les lettres H, Σ, O et Y qui pourraient être les restes du mot IHΣOYΣ (Jésus en grec). La présence de ces fantômes d’écriture, dont certains avaient été repérés dès 1978 par deux chercheurs italiens, Piero Ugolotti et le père Aldo Marastoni, professeur de littérature ancienne à l’université catholique de Milan17, puis par le père André Dubois en 1982, est difficile à discerner, mais, pour André Marion et Anne-Laure Courage, ils sont bien réels, car leur repérage a été réalisé après numérisation de l’image, élimination du « bruit de fond » et des interférences des chevrons, selon une technique complexe faisant intervenir un microdensitomètre, appareil de haute précision géométrique, combiné à un traitement informatisé des résultats. On ne sait comment ils se sont imprimés sur le linge. Des paléographes consultés ont estimé qu’il s’agissait de caractères orientaux antérieurs au ve siècle. Le double N et le mélange des majuscules et des minuscules (capitales carrées et onciales) seraient caractéristiques des premiers siècles.
Curieusement, la plupart de ces signes graphiques sont situés sur des bandes rectilignes horizontales et verticales formant deux U encadrant le visage. Il ne s’agit pas du reste d’un apprêt passé sur la face externe du linceul pour rendre l’étoffe mieux à même de recevoir l’encre (sur cette face en effet aucune trace ne subsiste), mais peut-être de pièces d’étoffe laissées à l’intérieur du linge, indiquant l’identité du mort18. C’est sur elles qu’aurait écrit l’exactor. Cela tendrait à montrer que les Romains ont supervisé les travaux d’inhumation effectués par Joseph et ses serviteurs. En outre, il semble exister d’autres inscriptions dans la région des sourcils tant à droite qu’à gauche. Selon Carlo Orecchia, professeur d’hébreu biblique à la faculté théologique de Milan, et Roberto Messina, médecin légiste, on pourrait lire : mlk hw’hyhwdym ou bien : mlch dy hyhwdym, autrement dit : « le roi des juifs »19.
En 2009, reprenant l’ensemble du dossier, une historienne italienne, spécialiste en épigraphie grecque et latine, Barbara Frale, est parvenue à dater ces écritures du ier siècle de notre ère, montrant ainsi qu’elles étaient contemporaines de la formation de l’image20. Tracées d’une main maladroite à l’aide d’un calame, elles n’ont rien de solennel. Ce ne sont ni des prières, ni des éloges funèbres. Le sigma anguleux avec quatre traits figurant à l’extrémité du mot NN AZAPENN OΣ est une forme très ancienne, devenue rare au iie siècle de notre ère. Son auteur était peut-être l’huissier juif délégué par les grands prêtres. « L’homme qui a tracé l’étiquette NN AZAPENN OΣ, écrit Barbara Frale, était de langue maternelle orientale, ne comprenait pas le latin et avait une connaissance plutôt sommaire du grec, comme en témoigne le doublement des N grecs pour rendre la nasale sémitique. Et ce bizarre NN AZAPENN OΣ était la manière de rendre en grec un nom oriental21. » Barbara Frale obtint confirmation de la datation de ces écritures en les soumettant à l’un des meilleurs papyrologues italiens, le professeur Mario Capasso, sans lui dire qu’il s’agissait du linceul de Turin : ce spécialiste indiqua une fourchette allant de 50 avant à 50 après J.-C.
Les opérations d’inhumation achevées, on ferme la tombe avec une grosse pierre que l’on bascule devant l’ouverture, afin de se protéger des animaux et des odeurs de décomposition. Les tombeaux princiers ou royaux comportaient une grosse meule roulant sur une glissière. La sépulture de Joseph est plus simple. Un simple bloc de pierre suffit à l’obturer. Il est 19 heures environ. Le soleil s’est couché depuis une heure. Les trompettes du Temple vont bientôt annoncer le début du sabbat.
Joseph a sans doute récupéré la couronne d’épines et racheté le jour même les autres reliques aux soldats (n’étant pas lavée, la tunique est restée couverte de sang). Ni lui ni les premiers chrétiens ne se sont vantés de détenir de tels objets, impurs, selon la loi hébraïque. La croix a été jetée dans un puits du jardin de Joseph d’Arimathie que l’on a ensuite scellé. C’est là que, d’après la tradition, l’impératrice Hélène, malgré les profonds bouleversements du terrain, la découvrira, trois siècles plus tard, à partir des indications des chrétiens qui se seraient donné le mot de génération en génération. Les femmes venues de Galilée, y compris Marie, n’ont pas participé à l’ensevelissement, sinon peut-être en faisant remettre des fleurs. Matthieu et Luc signalent cependant leur présence face au tombeau. Elles quittent elles aussi le Golgotha.

Des pièces de monnaie romaines à l’intérieur du linceul ?

Avant de replier le linceul sur le corps, les domestiques de Joseph d’Arimathie ont-ils placé sur les yeux du mort des pièces de monnaie ? On pratiquait parfois cette coutume chez les juifs non pas pour payer l’obole à Charon, le nocher des Enfers, comme chez les Grecs, mais pour empêcher les paupières de se rouvrir dans la tombe.
En étudiant méthodiquement l’image tridimensionnelle du linceul de Turin, telle qu’elle leur était apparue dans l’analyseur d’images VP 8 de la Nasa, les physiciens américains Jumper et Jackson ont observé sur les paupières deux légers renflements laissant supposer qu’on y avait mis des piécettes de monnaie ou des fragments de poterie. À l’agrandissement, sur l’œil droit, on semblait voir une pièce au bord rogné, décorée d’une houlette d’astrologue ou d’un augure païen, un lituus, emblème de Ponce Pilate. En 1979, partant de ces premières données, un jésuite américain de l’université Saint-Ignace-de-Loyola à Chicago, le père Francis J. Filas, examinant plus en détail l’objet mystérieux, en conclut qu’il s’agissait bien d’un lepton frappé par le superstitieux préfet de Judée entre l’an 29 et l’an 31, sur lequel on distinguait quatre lettres Y CAI provenant sans doute de la légende grecque TIBEPIOY KAICAPOC (« De Tibère César »).
Découverte controversée. On objecta que cette coutume juive était douteuse, jusqu’au jour où, au cours de fouilles dans le cimetière de Jéricho, on trouva dans les cavités orbitales d’un crâne deux monnaies du roi Hérode Agrippa (37-44). De même, dans la tombe dite de Caïphe, on déterra un lepton datant de l’an 42 ou 43. Les archéologues signalent encore deux ou trois autres exemples de telles pratiques, qui disparaissent au cours du iie siècle.
Certains firent remarquer que ce n’était pas Y KAI que l’on lisait sur le linceul, mais Y CAI, ce qui évidemment diminuait la force de la démonstration. Or, en 1981, le père Filas découvrit deux pièces de Ponce Pilate – inconnues jusqu’alors des spécialistes – où figurait cette faute d’orthographe : CAICAPOC. Il triomphait ! Depuis, cinq ou six autres pièces en bronze du même type ont été repérées. Il n’est pas rare de trouver des pièces antiques avec des fautes d’orthographe. L’Américain Haralick et l’Italien Barbesino ont confirmé le travail du père Filas.
Plus difficile à déchiffrer, la seconde pièce, remarquée par le professeur Pierluigi Baima Bollone non sur l’œil gauche, mais à l’extrémité de l’arcade sourcilière gauche (comme si elle avait glissé), représenterait la figure d’un vase rituel et l’inscription (cette fois dépourvue de coquille) TIBEPIOY KAICAPOC. Il s’agirait dans cette hypothèse d’un autre lepton de Pilate comportant les lettres LIS, désignant la seizième année du règne de Tibère, soit l’an 29. Pour d’autres, au lieu d’un vase rituel, la pièce figurerait plutôt trois épis de blé liés et aurait été frappée la même année en l’honneur de Julia, mère de Tibère.
Il reste des sceptiques pour affirmer qu’il n’y a là que vues de l’esprit, au mieux illusions d’optique, et que, par le jeu entrecroisé des chevrons de lin, on peut lire à peu près n’importe quoi sur le tissu. C’est l’opinion d’André Marion : « Nous avons retrouvé sans difficulté les images présentées par ces auteurs, mais nous pensons qu’il s’agit de simples artefacts dus à la structure du tissu plutôt que de formes correspondant à des empreintes réelles d’objets sur le drap22. » Comment d’ailleurs expliquer le report de leurs empreintes sur le linge ?
Cependant, statistiquement, la combinaison des données lisibles sur la pièce identifiée sur la paupière droite – le lituus, les lettres grecques, la rognure du bord de la pièce (courante sur les monnaies antiques) – paraît diminuer les risques d’erreur. Pour le père Filas, on ne compte pas moins de 24 points de ressemblance. Utilisant la technique de la superposition en lumière polarisée, Alan Whanger en dénombre 74 pour la pièce de l’œil droit et 73 pour celle de l’œil gauche. Serait-on arrivé à une certitude ?


Source : Jésus, Jean-Christian Petitfils
D'autres éléments sont donnés en annexe de ce livre que je vous invite à lire.
Modifié en dernier par Thomas le 12 juin18, 21:13, modifié 2 fois.
"Vous étudiez les Écritures parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle. Ce sont elles qui rendent témoignage à mon sujet, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !" - Jean 5:39, 40

Les Témoins de Jéhovah face à la Bible : http://www.jw-verite.org

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