J'm'interroge a écrit :Oui, donc c'est ce que je disais, ce n'est pas une définition. La conscience n'est pas un concept consistant ni une réalité en soi. C'est une représentation ou un ensemble de représentations ne correspondant à rien de particulier.
Perso je dis couramment "je" alors qu'il n'y a rien de tel qu'un "je" en réalité.spin a écrit :Peut-être, mais alors qu'est-ce qu'on a du mal à se passer de l'idée de conscience !
Mais on emploie des expressions telles "avoir conscience de" pour des tas d'usages différents, sans que cela implique l'existence d'un concept précis ou d'une réalité en soi pour ce qui est du mot conscience.
On pourrait d'ailleurs remplacer "avoir conscience de telle ou telle" chose par "avoir à l'esprit telle ou telle chose".
"Esprit", "conscience", "conscience", "esprit"... Ce mot est également utilisé dans une acception très vague... Pour moi, l'esprit c'est très simple : c'est la forme de la pensée. Ce n'est pas une entité.
- Mais je suis sûr que ce qu'entendent beaucoup par le mot "esprit" renvoie à ce qu'ils s'imaginent comme une sorte de contenant, un fluide fantomatique, ou quoi encore ? !
Bref...
J'm'interroge a écrit :Une entité qui existerait en soi indépendamment du reste, qu'est-ce que ça changerait ? Bien ça changerait que ce serait un concept creux (incohérent, ne correspondant à rien de réel en soi) quelque chose* qui n'existerait pas en dehors des mots.
Attention ! Ne me fais pas sous-entendre ce que je ne sous-entends pas : un concept ça n'existe qu'en tant que définitions langagières, formelles logiquement équivalentes.spin a écrit :Et un concept, creux ou pas, cohérent ou pas, ça existe ? C'est cohérent ?
- Après, concernant une définition, si elle est inconstante ou ne correspond à rien de réel, c'est qu'elle est creuse et dans ce cas : le concept qu'elle définit est creux. Mais il existe bien entendu des concepts ne correspondant à rien de réel qui sont pourtant logiquement consistants, comme par exemple le concept de nombre premier. On ne peut absolument pas, les concernant, en parler comme de concepts creux. Ce sont des concepts abstraits ou purement formels.
J'm'interroge a écrit :La doctrine des agrégats du bouddhisme ne tient pas à l'examen pour la même raison que ta définition. Il manque aux agrégats bouddhistes une raison en soi à leur cohérence. L'explication donnée qui fait intervenir le karma est en effet plus métaphysique que physique.
Une raison en soi c'est une raison objective à un apparaître. On peut aussi parler de cause fondamentale.spin a écrit :Heu, c'est quoi, une "raison en soi" ? En quoi est-elle nécessaire pour la cohérence (je pourrais aussi gratter le mot "cohérence", d'ailleurs) ?
J'm'interroge a écrit :Comme dit dans l'autre poste je ne définis pas le libre-arbitre comme une capacité à déterminer le réel. Le libre-arbitre est lié à une possibilité de choix entre plusieurs options hypothétiques.
Ah. Bien c'est que ta logique n'est pas tout-à-fait la mienne alors ! Un choix ne détermine rien d'autre que ce qui est déterminé en soi. Un choix est déterminant en tant que fondamentalement : il est déjà déterminé en soi.spin a écrit :Il détermine quelque chose ou pas ? Il faudrait savoir. Un choix, par définition, ça détermine quelque chose, au moins dans ma logique.
Après, il est peut-être possible qu'un choix lié à une activité cognitive (physique) oriente sur une ligne de destinée plutôt qu'une autre parmi toutes les ramifications entres celles possibles en soi, qui existent peut-être en soi.
La logique formelle est capable d'établir la validité ou la non validité de tout raisonnement tenu et je dirais même de tout raisonnement possible. Mais pour cela il faut que certains principes soient respectés comme la définition (en bonnes formes) des concepts utilisés si l'on utilise des propositions en langage naturel, pour en vérifier la cohérence interne et externe, et comme la mise en évidence de tous les liens logiques présents, même quand ils ne sont pas explicites. Après, ce n'est que l'applications de règles.spin a écrit :Au fait, c'est quoi, décidément, ta logique ? Pour moi c'est fait de syllogismes (ce genre de truc bête, "tous les hommes sont mortels, Socrate, etc."). Je n'en connais aucun qui puisse trancher la question du libre arbitre. Par contre j'en connais qui me parait difficilement évitable et qui dit que si l'événement A précède l'événement B alors A peut être la cause ou une des causes de B, mais pas l'inverse.
J'm'interroge a écrit :Il existe en rapport à notre état des connaissances INCOMPLET (dans le sens de Gödel voire de Church-Turing), sans quoi il n'y aurait rien d'hypothétique ou d'indéterminé dans la connaissance.
Non, c'est plutôt qu'on ne peut pas tout savoir ce que l'on peut savoir avec seulement ce que l'on sait.spin a écrit :On ne sait pas donc on affirme ?
Si tu as du mal avec ma logique c'est que tu as du mal, dis le, avec la logique. Mais c'est chose courante, tu ne devrais en avoir honte que si tu ne bosses pas pour y remédier.spin a écrit :J'ai décidément du mal avec ta logique, et je n'arrive pas à la comprendre autrement...
J'm'interroge a écrit :Donc, pour plus de précision : il faut distinguer dans le langage ce que l'on peut appeler un "déterminisme en soi" absolu mais non lié à quelque subjectivité que ce soit et un déterminisme de la connaissance ou je dirais plutôt un indéterminisme ou encore mieux : une "indétermination de la connaissance", non forcément subjectif, mais lié formellement à l'incomplétude de cette dernière, déterminismes donc qui n'ont rien à voir entre eux.
Déterminé en soi cela veut dire que c'est structurel tout en étant immuable, que c'est cohérent, que c'est un ordre total, nécessaire, que c'est incréé...spin a écrit :Dans la mesure où un déterminisme est par définition ce qui produit quelque chose (quoi d'autre ?) j'ai du mal à concevoir que des déterminismes différents peuvent n'avoir aucun rapport entre eux.
Bien, non et pour les raisons dites.spin a écrit :Si tu estimes que c'est purement une illusion, c'est autre chose. On retombe dans le fatalisme absolu, lui-même fatalement déterminé... mais ça n'avait pas l'air de te convenir...
Ah bien j'en suis heureux.spin a écrit :
J'm'interroge a écrit :
Pour une fois je suis d'accord...
- Bien entendu aussi : s'il existe un tel "Dieu", celui-ci ne peut en aucun cas être défini comme omniscient : concept creux, ridicule au possible. Comme pour nous, il y a nécessairement encore une infinité de choses qui échappent à sa compréhension.
J'm'interroge a écrit ://à propos de à : (En précisant qu'il ne faut pas confonde une "possibilité en soi" et une "possibilité en soi selon nous"// ou dit autrement : une "possibilité hypothétique".//
Ça change tout, les mégariques l'avaient déjà bien compris en leur temps.
Non, c'est une distinction que je fais, que m'impose une définition du concept de "possible en soi", lié lui-même au "concept de réel en soi", que m'imposent toutes sortes de considérations dialectiques, scientifiques et épistémologiques.spin a écrit :Tu peux expliciter ? Pour le moment c'est un argument d'autorité.
C'est trop long à développer ici.
Le problème avec ces propos de Planck c'est qu'il parle d'une notion, le "libre-arbitre", autrement dit : d'une idée vague, non définie conceptuellement donc, ni scientifiquement et je dirais même ni philosophiquement. C'est pour cela qu'ils ne peuvent pas être validé à 100 %.spin a écrit :Au passage, Paul Watzlawick a encore épinglé Max Planck qui avait écrit : "Nous pouvons dire par conséquent : vue du dehors, la volonté est causalement déterminée. Vue du dedans, elle est libre. Ce qui résout la question du libre arbitre, question qui s’est seulement posée parce qu'on n’a pas assez pris soin de spécifier explicitement le point de vue de l'observation, ni de s’y maintenir avec conséquence. C’est un exemple typique de faux problème. Même si cette vérité est encore parfois discutée, il ne fait aucun doute à mes yeux que sa reconnaissance universelle n’est qu’une question de temps". Avec ce commentaire : "Trente ans ont passé depuis cet écrit, et il n’y a pourtant aucun signe qu’il ait été universellement reconnu comme résolvant le dilemme du libre arbitre. Si c’est un faux problème, Planck semble lui avoir apporté une fausse solution".
Rappel :
Un concept est une entité formelle, autrement dit : une définition langagière, alors qu'une notion est un ensemble de représentations (mentales) plus ou moins confus.
Je ne connais pas ce Watzlawick.