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La pérégrination ou le voyage, méthode spirituelle soufie

Posté : 22 sept.14, 05:33
par Soultan
Les ascètes et mystiques de l’islam ont souvent considéré le voyage (alsafar) ou la pérégrination (al-siyâha), comme une méthode spirituelle à part entière. Mais il faut d’abord s’interroger sur leur légitimité d’un point de vue religieux : ces méthodes spirituelles bénéficient-elles d’appuis scripturaires ? La siyâha possède en effet quelques fondements coraniques. Ainsi, en 9 : 112 : « Heureux les repentants, les adorateurs, ceux qui proclament Sa louange, ceux qui pérégrinent… ». Le verset 66 : 5 concerne, lui, la femme. Dans les deux occurrences, le participe actif (sâ’ihûn,et sâ’ihât) est souvent compris par les exégètes comme « ceux [ou celles] qui jeûnent ». Dans les deux cas également, il s’agit de dévots et de dévotes renonçant au monde, « errant pour répandre le nom de Dieu [1] ». A l’évidence, le jeûne peut être vécu comme un voyage intérieur, et l’on peut remarquer que l’un et l’autre sont associés dans le Coran (en 2 : 184-5).

Le soufi Ibn ‘Arabî (m. 1240) commente ainsi cette analogie : de même que le jeûne n’appartient pas à l’homme mais à Dieu, le voyageur s’aperçoit que ses oeuvres ne lui appartiennent pas et que Dieu agit par lui [2]. Dans la Tradition (Sunna) du prophète Muhammad, la siyâha est évoquée, mais il est difficile de savoir quel sens lui donnait le Prophète dans le contexte de l’époque. Toujours est-il que Muhammad définit la pérégrination tantôt comme « le jihâd dans le chemin de Dieu », tantôt comme le Pèlerinage canonique (hajj), ou le petit pèlerinage (‘umra), tous eux à La Mecque. On retrouve toutefois dans l’une et l’autre acception l’idée de cheminement, de déplacement. Le proche compagnon et ami de Muhammad, Abû Bakr, disait : « Je veux parcourir le monde et servir mon Dieu [3] ».

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