Nagajurna
Posté : 05 août16, 20:28
Figure marquante de l'inde, le moine philosophe nagajurna a influencé toutes les écoles du bouddhisme du grand véhicule, que l'on trouvera par la suite en Chine, au Japon et au Tibet.
Nagarjuna est un des grands philosophes et métaphysiciens du bouddhisme Mahāyāna et le fondateur de l'école Madhyamaka. Il est également compté parmi les quatre-vingt-quatre mahāsiddhas, les « grands accomplis » du bouddhisme tantrique tibétain. La tradition du bouddhisme Shingon, quant à elle, voit en lui son troisième patriarche - il aurait reçu directement l'enseignement ésotérique de Vajrasattva -, celle du Zen le considère comme son quatorzième patriarche et il serait aussi à l'origine, voire le fondateur, de l'école Tiantai en Chine. Sa pensée eut un impact majeur sur tout le Vajrayāna: toutes les branches du Bouddhisme tibétain se considèrent comme relevant du Madhyamaka. En particulier, l'œuvre de Nagarjuna telle qu'elle fut comprise et commentée par le maître indien Candrakîrti (viie siècle) puis par le maître tibétain Tsongkhapa (1357-1419), fondateur de la branche gelugpa du bouddhisme tibétain, eut un impact considérable sur la doctrine bouddhiste au Tibet surtout à partir de l'arrivée au pouvoir des gelugpa au xviie siècle. Selon la tradition tibétaine, c'est Nagarjuna qui transmit le Guhyagarbha tantra à Padmasambhava (le fondateur du bouddhisme tibétain) et Vimalamitra, un tantra fondamental de la première diffusion du Bouddhisme au Tibet.
Vacuité :
Toute la pensée logique de Nāgārjuna tend à prouver la vacuité d'existence propre (Śūnyatā) des phénomènes à partir de l'enseignement central du Bouddha de la production codépendante ou coproduction conditionnée (pratîtya samutpada).
En effet, Nāgārjuna déclare:
« C'est la Coproduction conditionnée que nous entendons sous le nom de vacuité. C'est là une désignation métaphorique, ce n'est rien d'autre que la voie du milieu [le Madhyamaka] . »
La vacuité s'oppose frontalement à la conception née de nos habitudes mentales qui suppose une existence réelle aux choses et qui s'exprime intellectuellement dans un concept clef de la métaphysique traditionnelle de l'Inde : svabhāva [être propre, existence propre] et que Nagarjuna bat en brèche dans ses textes philosophiques. Nagarjuna prouve en effet à longueur de ses écrits l'absurdité de ce concept d'existence propre qui se surajoute au réel. L'existence propre des phénomènes comme l'existence propre du « je » est illusoire, un mirage, un songe. Si sur le plan de la vérité absolue, Nagarjuna professe la vacuité, Śūnyatā, sur le plan de la vérité relative, il déclare que tous les phénomènes sont illusoires.
Pour autant, tout n'est-il qu'un vaste néant aux yeux de Nagarjuna ? Non, pas du tout ! Les choses sont vides, mais elles apparaissent en dépendance d'autres phénomènes, de la même manière que le rêve n'est bien sûr pas réel, mais pourtant s'est produit, troublant le dormeur de ses charmes et apparences. C'est pourquoi Nagarjuna prétend se situer au milieu entre l'extrême de l'existence et l'extrême de la non-existence ou néant.
Lorsqu'il dit que les phénomènes sont vides d'existence intrinsèque, Nāgārjuna dit précisément qu'« ils sont libres de permanence et de non-existence». En effet, il dit:
« Dire « il y a » c'est prendre les choses comme éternelles [c'est-à-dire qu'elles durent], dire « il n'y a pas pas » c'est ne voir que leur anéantissement [c'est-à-dire qu'elles n'existent pas].
sur la "réalité ultime"
Dans son œuvre le Catuhstava, Nagarjuna rend directement hommage à la Réalité ultime telle qu'elle ne peut être comprise que par cette sagesse transcendante. Le Catuhstava est, en effet, une suite de quatre hymnes en son honneur. Ces hymnes révèlent bien l'objectif ultime de Nagarjuna et pourquoi il ne fait que très rarement référence direct à cette « Réalité ultime » car elle est justement au-delà de toute formulation par la logique et le langage:
« 1. Comment Te louerais-je, Seigneur, Toi qui sans naissance, sans demeure, surpasses toute connaissance mondaine et dont le domaine échappe aux cheminements de la parole.
2. Pourtant, tel que Tu es, accessible au [seul] sens d'Ainséité [la Nature absolue], avec amour je [Te] louerai, ô Maître, en recourant aux conventions mondaines.
3. Puisque, par essence, Tu ne sais pas, en Toi, point de naissance, point d'allée ni de venue. Hommage à Toi, Seigneur, à Toi le Sans-nature-propre !
4. Tu n'es ni être ni non-être, ni permanent ni impermanent, ni éternel. Hommage à Toi, le Sans-dualité ! »
https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C4%81g%C4%81rjuna
Nagarjuna est un des grands philosophes et métaphysiciens du bouddhisme Mahāyāna et le fondateur de l'école Madhyamaka. Il est également compté parmi les quatre-vingt-quatre mahāsiddhas, les « grands accomplis » du bouddhisme tantrique tibétain. La tradition du bouddhisme Shingon, quant à elle, voit en lui son troisième patriarche - il aurait reçu directement l'enseignement ésotérique de Vajrasattva -, celle du Zen le considère comme son quatorzième patriarche et il serait aussi à l'origine, voire le fondateur, de l'école Tiantai en Chine. Sa pensée eut un impact majeur sur tout le Vajrayāna: toutes les branches du Bouddhisme tibétain se considèrent comme relevant du Madhyamaka. En particulier, l'œuvre de Nagarjuna telle qu'elle fut comprise et commentée par le maître indien Candrakîrti (viie siècle) puis par le maître tibétain Tsongkhapa (1357-1419), fondateur de la branche gelugpa du bouddhisme tibétain, eut un impact considérable sur la doctrine bouddhiste au Tibet surtout à partir de l'arrivée au pouvoir des gelugpa au xviie siècle. Selon la tradition tibétaine, c'est Nagarjuna qui transmit le Guhyagarbha tantra à Padmasambhava (le fondateur du bouddhisme tibétain) et Vimalamitra, un tantra fondamental de la première diffusion du Bouddhisme au Tibet.
Vacuité :
Toute la pensée logique de Nāgārjuna tend à prouver la vacuité d'existence propre (Śūnyatā) des phénomènes à partir de l'enseignement central du Bouddha de la production codépendante ou coproduction conditionnée (pratîtya samutpada).
En effet, Nāgārjuna déclare:
« C'est la Coproduction conditionnée que nous entendons sous le nom de vacuité. C'est là une désignation métaphorique, ce n'est rien d'autre que la voie du milieu [le Madhyamaka] . »
La vacuité s'oppose frontalement à la conception née de nos habitudes mentales qui suppose une existence réelle aux choses et qui s'exprime intellectuellement dans un concept clef de la métaphysique traditionnelle de l'Inde : svabhāva [être propre, existence propre] et que Nagarjuna bat en brèche dans ses textes philosophiques. Nagarjuna prouve en effet à longueur de ses écrits l'absurdité de ce concept d'existence propre qui se surajoute au réel. L'existence propre des phénomènes comme l'existence propre du « je » est illusoire, un mirage, un songe. Si sur le plan de la vérité absolue, Nagarjuna professe la vacuité, Śūnyatā, sur le plan de la vérité relative, il déclare que tous les phénomènes sont illusoires.
Pour autant, tout n'est-il qu'un vaste néant aux yeux de Nagarjuna ? Non, pas du tout ! Les choses sont vides, mais elles apparaissent en dépendance d'autres phénomènes, de la même manière que le rêve n'est bien sûr pas réel, mais pourtant s'est produit, troublant le dormeur de ses charmes et apparences. C'est pourquoi Nagarjuna prétend se situer au milieu entre l'extrême de l'existence et l'extrême de la non-existence ou néant.
Lorsqu'il dit que les phénomènes sont vides d'existence intrinsèque, Nāgārjuna dit précisément qu'« ils sont libres de permanence et de non-existence». En effet, il dit:
« Dire « il y a » c'est prendre les choses comme éternelles [c'est-à-dire qu'elles durent], dire « il n'y a pas pas » c'est ne voir que leur anéantissement [c'est-à-dire qu'elles n'existent pas].
sur la "réalité ultime"
Dans son œuvre le Catuhstava, Nagarjuna rend directement hommage à la Réalité ultime telle qu'elle ne peut être comprise que par cette sagesse transcendante. Le Catuhstava est, en effet, une suite de quatre hymnes en son honneur. Ces hymnes révèlent bien l'objectif ultime de Nagarjuna et pourquoi il ne fait que très rarement référence direct à cette « Réalité ultime » car elle est justement au-delà de toute formulation par la logique et le langage:
« 1. Comment Te louerais-je, Seigneur, Toi qui sans naissance, sans demeure, surpasses toute connaissance mondaine et dont le domaine échappe aux cheminements de la parole.
2. Pourtant, tel que Tu es, accessible au [seul] sens d'Ainséité [la Nature absolue], avec amour je [Te] louerai, ô Maître, en recourant aux conventions mondaines.
3. Puisque, par essence, Tu ne sais pas, en Toi, point de naissance, point d'allée ni de venue. Hommage à Toi, Seigneur, à Toi le Sans-nature-propre !
4. Tu n'es ni être ni non-être, ni permanent ni impermanent, ni éternel. Hommage à Toi, le Sans-dualité ! »
https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C4%81g%C4%81rjuna