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Re: Somalie

Posté : 04 août16, 23:31
par yacoub
Vivre à Mogadiscio sous la menace des Shebab : la psychose au quotidien

Deux attaques en une semaine, plusieurs dizaines de morts et de blessés et la peur des habitants qui grandit : la capitale somalienne Mogadiscio subit de plein fouet la recrudescence des attaques du groupe islamiste radical Al-Shebab.

Dimanche 31 juillet, Mogadiscio a de nouveau été ébranlée par un attentat à la voiture piégée.

Cette fois, c’est le quartier général du Département des enquêtes criminelles (CID) de la police somalienne qui a été visé. À la suite des explosions, les sept assaillants ont été tués par la police avant d’avoir pu pénétrer dans le bâtiment. Cinq civils et un policier ont péri dans l’attaque. Cette dernière n’a pas été revendiquée, mais le groupe radical des Shebab est fortement soupçonné. Des personnes suspectées d’en faire partie sont en effet régulièrement détenues au CID.


"Plusieurs personnes ont été tuées lors de l'attentat-suicide du 31 juillet 2016", explique notre Observateur.

"Les Shebab veulent faire croire qu’aucun gouvernement ne peut diriger le pays"

Doctor Rooble est professeur à l’Université de Somalie à Mogadiscio. Il était dans le quartier de K4, où se trouve le CID, quand l’explosion est survenue.

J’étais à environ un kilomètre de l’explosion avec des amis. On a bien sûr été extrêmement effrayés. Quand un attentat survient, tous les gens s’enfuient le plus loin possible ou se dépêchent de rentrer chez eux. Mais la vie reprend vite son cours, deux heures plus tard tout le monde est dehors pour continuer sa vie.

Pour moi, cette recrudescence des attaques est liée aux élections parlementaires et présidentielles qui vont avoir lieu en août et septembre en Somalie. Les Shebab veulent faire croire aux habitants qu’aucun gouvernement ne peut diriger le pays. Et les gens ont peur car les Shebab sont assez puissants, ils contrôlent certaines parties de la Somalie.


Un ancien député parmi les assaillants

Cinq jours plus tôt, les Shebab avaient revendiqué un autre attentat-suicide à la voiture piégée, qui a visé une base militaire de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) près de l’aéroport international de Mogadiscio. Créée en 2007 par l’Union africaine et les Nations unies, l’Amisom doit contribuer à la stabilisation de la Somalie. Elle compte 22 000 soldats, principalement originaires d’Ouganda, du Kenya et de l’Éthiopie. L’attaque du 26 juillet, qui a fait 13 morts, a la particularité d’avoir eu comme assaillant un ancien député somalien islamiste, Salah Nuh Ismail. Après avoir été député pendant six ans, il avait créé la surprise en 2010 en annonçant son allégeance aux Shebab, lors d’une conférence de presse. Selon la BBC, le député qui représentait la région du Burao, dans le nord du pays, n’était pas connu pour être sensible à l’idéologie prônée par les Shebab. "Ceci est mon dernier message pour mes frères musulmans. Je suis préparé à lancer une attaque contre les infidèles et attends d’être un martyre de Dieu", avait-il déclaré dans un message enregistré et diffusé par la radio pro-Shebab, Andalu.

Les attentats perpétrés par les Shebab se sont multipliés ces derniers mois. En juin, deux hôtels de Mogadiscio ont été la cible d’attaques à la voiture piégée, qui ont fait à chaque fois plusieurs dizaines de morts, ce qui crée la psychose dans la ville.

"Chaque personne sortant de sa maison le matin se demande si elle sera en vie le soir"
simo mido
Mohamad Ali est un journaliste indépendant qui vit à Mogadiscio. Il explique l’inquiétude des civils.

Le quartier K4 où a eu lieu l’attentat dimanche 31 juillet est très fréquenté. Il est traversé par la route menant à l’aéroport, il y a beaucoup de circulation là-bas. Deux des victimes étaient des conducteurs de moto-taxis. Dans le quartier, il y a aussi de nombreux hôtels où les responsables politiques se réunissent et où les étrangers de passage à Mogadiscio ont l’habitude de loger.

Aujourd’hui, chaque personne sortant de sa maison le matin se demande si elle sera en vie le soir. On a tous très peur. Quand les Shebabs font un attentat, ils se vêtissent d’habits de l’armée somalienne, c’est donc très dur de les repérer.

Les Shebab avaient prévenu avant le ramadan qu’ils allaient augmenter leurs attentats. Ils attaquent les autorités, sans chercher vraiment à prendre le pouvoir : ils viennent, ils attaquent, ils repartent. Ils veulent insuffler la peur dans la population.

"Les militaires de sont pas assez payés pour lutter efficacement contre les Shebab"

Les Shebab sont forts. Ils disposent de tout type d’armement, je ne sais pas qui leur fournit, mais il y a beaucoup de ports en Somalie, les armes arrivent sans doute par là. Le gouvernement a du mal à les combattre, d’autant plus que ce n’est pas marqué sur leur tête qu’ils sont Shebab. Ils sont très intégrés dans la société. Il y a certains quartiers de Mogadiscio, où beaucoup de militants vivent, comme dans le quartier de Dayniile, au sud-ouest de la ville. Le fait qu’un ancien député ait participé à l’attentat du 26 juillet a aussi fait très peur aux politiciens, qui se méfient maintenant qu’un autre de leurs collègues ait des liens avec les Shebab.

Le problème est aussi que les militaires ne sont pas assez payés. Parfois ils ne reçoivent pas de salaire pendant plusieurs mois, alors certains ont vendu leurs armes à des commerçants qui ensuite les ont revendues aux Shebab. Cela s’est beaucoup passé entre 2010 et 2013. Dernièrement, des membres de l’Amisom ont été poursuivis pour avoir vendu de l’essence à des commerçants. On ne peut pas penser que les soldats vont se battre pour nous sans avoir de bonnes compensations. Leur moral est très bas.

Le versement des salaires irrégulier des soldats affaiblit l’armée et favorise la corruption, pointent également nos Observateurs.

Les Shebab sont à l’origine un des groupes composant l’Union des tribunaux islamiques (UTI). Créée en 2002, elle fédère des tribunaux islamiques qui souhaitent instaurer un État régi par la charia. Face à la faiblesse du gouvernement fédéral de transition (GFT), les Shebab parviennent à contrôler Mogadiscio, le centre et le sud de la Somalie pendant six mois en 2006. Ils ont été chassés de Mogadiscio en 2007 par l'Amisom. Depuis, le groupe continue de contrôler certaines parties du pays et a revendiqué plusieurs attentats au Kenya, s’attaquant en 2013 à un centre commercial de Nairobi et à l’université de Garissa en 2015

Re: Somalie

Posté : 15 oct.17, 01:01
par yacoub
Somalie : plusieurs dizaines de morts dans un attentat à Mogadiscio

© Mohamed Abdiwahab, AFP | Les lieux de l'attentat survenu dans le centre de Mogadiscio, samedi 14 octobre.

Texte par FRANCE 24

Dernière modification : 15/10/2017

L'explosion d'une voiture piégée à Mogadiscio, samedi, a fait plusieurs dizaines de morts. D'après la police, citée par Reuters, le bilan s'élèverait à 85 morts, ce qui ferait de cette attaque la plus meurtrière depuis 2007.

Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées, samedi 14 octobre, par un puissant attentat à la voiture piégée devant l'hôtel d'un carrefour commercial fréquenté du centre de Mogadiscio, la capitale de la Somalie. D'après la police, citée par Reuters, le bilan s'élèverait à 85 morts, ce qui ferait de cette attaque la plus meurtrière depuis le début de l'insurrection islamiste en 2007.

"Il y a eu une forte déflagration causée par un véhicule chargé d'explosifs. Cela s'est produit devant un hôtel près du carrefour K5", quartier fréquenté de la capitale somalienne, avait expliqué samedi un responsable sécuritaire, Mohamed Adan.

Pas de revendication à ce stade

L'explosion s'est produite devant le Safari Hôtel, un établissement populaire mais qui n'est d'ordinaire pas fréquenté par des responsables gouvernementaux. L'attentat n'a pas été revendiqué pour l'instant, mais les islamistes somaliens shebab liés à Al-Qaïda ciblent les hôtels dans lesquels résident les responsables officiels..

Les shebab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22 000 hommes de la force de l'Union africaine (Amisom). Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent dans la capitale, et contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.

L'attentat de samedi a eu lieu un jour après l'annonce de la démission, sans explications, du ministre de la Défense et du chef de l'armée du gouvernement somalien.

Re:

Posté : 16 janv.18, 16:41
par adelec15
mickael__keul a écrit :je ne l'aurais pas dit comme ça, mais c'est certain que l'islam rigoriste, triomphant Travaux dépendance seniors, il y a encore quelques semaines (voir le reportage d'envoyé spécial) a pris une méchante claque
C'est toujours un pays en détresse qu'il faut sauver. Je prie pour le salut de tout le monde.