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D'où vient la souffrance ?

Posté : 15 août14, 00:01
par Coeur de Loi
Toutes choses peut faire souffrir, et voici pourquoi selon le Bouddhisme :

"Alors, le Bienheureux dit aux moines du groupe des cinq : "La matière, ô moines, est dépourvue de soi. Car, si la matière était le soi. elle ne conduirait pas au tourment, et vous pourriez dire de la matière : "Que ma matière soit ainsi ! Que ma matière ne soit pas ainsi !" Mais puisque, en vérité, ô moines, la matière est dépourvue de soi, elle conduit au tourment et l'on ne peut pas dire cela d'elle.

De même en est-il ainsi des 5 agrégats qui constitue l'être, qui sont :
- la matière,
- la sensation,
- la perception,
- les conceptions mentales,
- la conscience.

Que pensez-vous, ô moines : la matière est-elle permanente ou impermanente ?
- Impermanente, ô vénérable.
En outre, ce qui est impermanent est-il pénible ou agréable ?
- Pénible, ô vénérable.
En outre. ce qui est impermanent, pénible, soumis à la loi de la transformation, convient-il de le considérer comme son soi (son être absolu) ?
- Certe non, ô vénérable.

Par conséquent, ô moines, toute matière, qu'elle soit passée, future ou présente, intérieure ou extérieure, grossière ou subtile, vile ou excellente, lointaine ou proche, toute matière doit être vue ainsi, selon la réalité, grâce à la sagesse correcte : "ceci n'est pas mien, je ne suis pas ceci, ceci n'est pas mon soi." De même il en est ainsi des 5 agrégats qui constitue l'être.
En voyant ainsi, ô moines, le disciple est dégoûté de la matière, est dégoûté de la sensation, est dégoûté des perceptions, est dégoûté des conceptions mentales et est dégoûté de la conscience.

Étant dégoûté, il s'en détache. Par la suite du détachement, il est délivré. Étant délivré, il comprend que la renaissance est épuisé. La conduite pure remplie, la tâche accomplie, il n'aura plus d'autre existence ici-bas.""

http://books.google.fr/books?id=RQBu9NL ... navlinks_s

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 15 août14, 00:28
par Bragon
Pas aussi simple que ça.
Une fois tout rejeté, une fois que tout est déclaré impermanent, il reste le plus important.
Il reste ce quelque chose par rapport à quoi tout le reste est impermanent.
Car si ce quelque chose n'existait pas, rien ne pourrait être considéré impermanent.
Et c'est ce quelque chose qui fait CDL et qui fait Bouddha, ni l'un ni l'autre ne pourraient s'en débarrasser, et tant qu'il leur restera " collé à la peau ", il y aura de l'impermanent, tout le temps, toujours.

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 25 août14, 12:12
par Inti
Pourquoi autant de mystère? La souffrance vient du fait que nous sommes capables de ressentir. C'est ce qui différencie un être animé d'une roche à moins d'avoir un coeur de pierre.

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 25 août14, 12:38
par Saint Glinglin
La souffrance physique est une alerte contre une atteinte à l'intégrité du corps.

La souffrance psychologique est une alerte quant à la place que l'on tient dans un groupe.

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 26 août14, 00:13
par indian
Saint Glinglin a écrit :La souffrance physique est une alerte contre une atteinte à l'intégrité du corps.

La souffrance psychologique est une alerte quant à la place que l'on tient dans un groupe.
Propos qui me font du sens (y) ...

Une subtilité et une interprétation assez personnelle j'en fais...mais ca me fait du sens...

Groupe... et référence psychologique...construction de qui on est psychologiquement dans nos relations avec les autres...
Hum... intéressant...

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 31 août14, 23:23
par Marmhonie
La souffrance, à moins d'être un pur esprit ou un caillou, est neurologique. Dans quelque forme de souffrance que ce soit, intellectuelle, physique, morale, émotionnelle, spirituelle dans sa fameuse traversée du désert ou "nuit mystique", il y a les processus chimiques des connexions neurologiques. Henri Laborit est l'inventeur du premier médicament au monde sur le cerveau, et ça marche admirablement.
La neurologie n'est pas la solution, elle est juste le constat permanent.
Sous quelque forme de souffrance que ce soit, nous avons de quoi rabaisser les seuils d'alertes des capteurs neurosensitifs. Nous pouvons même interrompre le signal chimique. Certes, on appelle cela de la "dette physiologique", c'est à dire qu'on devra la rembourser, mais cela aussi, on sait très bien le faire.
Un cancéreux qui n'a plus que six mois à vivre et tombe dans une souffrance inacceptable, nous savons le soulager, parce que de toute manière il n'aura rien à rembourser dans un an.
Un malade dépressif, idem. Nous allons par des procédés différents abaisser ses seuils, et il remboursera progressivement, notamment par sa liberté retrouvée de faire du sport, de vivre mieux, et donc avec plus de possibilités de vivre, et donc de ressources.
Et idem pour toute personne, quasiment.
La souffrance de toute façon passe par le neuronal. Donc, on sait au moins à quoi s'en tenir concrètement.

Soit l'être vivant est fort, s'adapte ou trouve son sens pour fabriquer naturellement ces molécules, comme l'endorphine par exemple, soit il en est démuni pour X raisons, et la chimie le lui apporte. Dans un procédé qui peut être aérobique, le meilleur et le plus lent, soit dans un processus anaérobique, et donc très rapide et sur du court terme à renouveler avec une posologie à ne pas dépasser sans dangers. Mais il faut savoir ce qu'on veut.

Bouddha a trouvé un moyen de déconnecté. Les taoïstes ont trouvé d'autres moyens. La foi permet aussi quasiment tout, si elle est suffisamment forte. Mais ne vous leurrez pas, ce n'est pas être un élu que d'être d'une telle constitution. Le vivant à sang chaud vient bien après le vivant à sang froid, qui vient bien après le végétal, qui vient bien après le minéral, etc.

Revenir au bon sens est donc primordial. On a des cartes en main, des bonnes, de moyennes, des nulles, et parfois aussi des pires sous forme d'handicap. On va composer avec, avec sa liberté de choix maximale dans son temps de vie. Donc intelligence et adaptation. Donc s'assumer sans se leurrer.

Si ce n'est pas utile concrètement, cela me sert à quoi, ce savoir pesant d'injustice ? A rien.

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 31 août14, 23:41
par Marmhonie
Saint Glinglin a écrit :La souffrance psychologique est une alerte quant à la place que l'on tient dans un groupe.
Pas forcément. On peut être seul dans un groupe, se sentir isolé. On peut être phobique du groupe, comme l'agoraphobie et c'est bien l'individu qui est seul. Robinson ou l'ermite souffrira, sans groupe, sans notion même de groupe comme certains animaux. Si on souffre de ne pas s'aimer par exemple, le groupe quel qu'il soit, est sans rapport. Mais pour s'en sortir, il va se procurer son groupe si besoin, du moment que ça va marcher pour lui.

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 31 août14, 23:46
par Marmhonie
C'est en somme l'histoire du polyrhumatisant, infirme, qui souffre de partout et qui n'ose plus bouger. Il consulte son médecin, écoeuré de l'échec de tous les spécialistes.
- Montrez-moi exactement quel endroit vous fait mal ?
- Ici, aie ! Et ici, aie ! Et là, aie !
Et chaque fois, il montre l'endroit précis avec son index. Alors le médecin regarde son index : il est fracturé !
Ce n'était que ça :)
Son médecin a été son Bouddha, il l'a éveillé. Tout simplement.

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 31 août14, 23:57
par Marmhonie
Sur la souffrance psychologique maintenant, après l'histoire du polyrhumatisant.

C'est le type qui est en voiture, et il crève d'un pneu. Zut.
Alors le type sort sa roue de secours, il lève la voiture, et après avoir déboulonné la roue en cause, zut, les 4 boulons roulent dans une grille et tombe dans un fond d'égoût sans fin.
- Oh non !
Et devant lui, un mur. Devant, derrière, tout au long, un immense mur et une route sans jamais personne. L'horreur et le désespoir. Pire, sa rage de sa maladresse.
Et il entend un rire au-dessus de lui. Il lève la tête. Un type, à califourchon sur le haut du mur à 5 mètres de hauteur, rit. Et juste en dessous, il y a un panneau : Asile psychiatrique.
- Pauvre mec, pense-t-il. Il est dans une situation encore pire que la mienne.
Mais le fou lui dit :
- Moi, à votre place, je déboulonnerai un boulon des trois autres roues, donc j'aurai 3 boulons pour chacune des 4 roues, et c'est gagné, je repars, ça tiendra bien le temps d'un garage.
Et le type, surpris, essaye, et ça marche. Il est tout joyeux.
Juste avant de partir, quand même, il a un doute. Il regarde le type en haut et lui demande :
- Vous êtes sûr d'être fou, vous ?
- Fou, oui. Mais pas con !
:D

Ici, une souffrance psychologique d'inhibition, en dehors de tout groupe. Le fou est son Bouddha.

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 01 sept.14, 23:33
par Bragon
Coeur de Loi a écrit : Étant dégoûté, il s'en détache. Par la suite du détachement, il est délivré. Étant délivré, il comprend que la renaissance est épuisé. La conduite pure remplie, la tâche accomplie, il n'aura plus d'autre existence ici-bas.""
Bah, si bouddha avait parlé français, il aurait tout simplement appelé son détachement stoïcisme. Mais quand c'est dit en sanscrit, ça fait exotique, exotérique et ça fascine. :o
Quant à la renaissance, j'appellerais ça " dégoûtage " total du monde et de toute vie : " « Pour l’individu libéré, ce qui est ancien est achevé. Il n’y a plus de production à nouveau. Sa pensée est détachée vis-à-vis des existences nouvelles. De tels sages qui ont ainsi détruit les germes de l’existence future, dépourvus de désirs de redevenir, s’éteignent comme une lampe s’éteint. » (Sutta Nipâta)
Fichez-moi la paix, je suis dégoûté de tout, dégoût, " dégoûtage" total, j'en ai marre du monde et de vos vies à la con ! Voilà ce qu'aurait dit Bouddha s'il avait parlé français. :o

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 01 sept.14, 23:41
par Coeur de Loi
Le but du sage c'est de ne pas renaitre sur Terre, car il est dégouté de l'existence qui est souffrance, il suit la voie religieuse pour aller au Paradis.

Le Bouddha dit que c'est la soif de vivre qui engendre la souffrance et la renaissance à cause de l'attachement.

---

Mais si tu veux être pur, tu dois aller plus loin et désirer vouloir être un Bouddha pour sauver tous les êtres, tu ne dois pas t'attacher au dégout, car tout est pur pour un coeur pur.

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 02 sept.14, 00:05
par Saint Glinglin
Marmhonie a écrit :La souffrance psychologique est une alerte quant à la place que l'on tient dans un groupe.
Pas forcément. On peut être seul dans un groupe, se sentir isolé.
Et on souffre.
On peut être phobique du groupe, comme l'agoraphobie et c'est bien l'individu qui est seul.
Mais si on souffre du groupe, c'est bien qu'on n'y trouve pas sa place.
Robinson ou l'ermite souffrira, sans groupe, sans notion même de groupe comme certains animaux.
Robinson souffre de l'absence de place dans un groupe.
L'ermite a fui le groupe et pas forcément par souffrance.
Si on souffre de ne pas s'aimer par exemple, le groupe quel qu'il soit, est sans rapport.
Quand on ne s'aime pas, c'est par rapport au regard du groupe.
Mais pour s'en sortir, il va se procurer son groupe si besoin, du moment que ça va marcher pour lui.
Et donc on cherche une bonne place pour ne plus souffrir.

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 02 sept.14, 00:24
par Bragon
Coeur de Loi a écrit :Le but du sage c'est de ne pas renaitre sur Terre, car il est dégouté de l'existence qui est souffrance, il suit la voie religieuse pour aller au Paradis.
Le paradis bouddhiste, c'est le Nirvana. La Nirvana, c'est le repos, la mort éternelle. :o

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 02 sept.14, 00:57
par Coeur de Loi
La mort éternelle c'est la croyance athée.
http://www.forum-religion.org/atheisme/ ... 29324.html

Si c'était vrai, il n'y aurait ni justice, ni espoir, ni logique.

Qui nait, qui meurt ?
- C'est une illusion de croire qu'une personne nait et meurt.

Re: D'où vient la souffrance ?

Posté : 02 sept.14, 01:09
par Bragon
Coeur de Loi a écrit :La mort éternelle c'est la croyance athée.
http://www.forum-religion.org/atheisme/ ... 29324.html
Si c'était vrai, il n'y aurait ni justice, ni espoir, ni logique.
Qui nait, qui meurt ?
- C'est une illusion de croire qu'une personne nait et meurt.
C'est quoi ce charabia, sur l'athéisme, la justice, l'espoir, la logique ?
Nous parlions de bouddhisme et de Nirvana.
Je disais que Nirvana, c'est la paix éternelle des tombes, appelé félicité, soit délivrance des souffrances des vies.
As-tu une source, un texte bouddhiste qui affirme le contraire ?