Le judaïsme
Posté : 26 mars06, 07:19
Le judaïsme adhère aux principes moraux et spirituels qui forme la base de sa foi. L'existence d'un Dieu unique, l'espérance messianique, la survie de l'âme et la résurrection des morts.
Il traduit à la fois la fidélité à une religion (Le caractère intangible de la Bible hébraïque), à une culture (indissociabilité des lois morales et spirituelles : La tradition juive exige que l'homme ait constamment la tête couverte en signe de soumission à Dieu ; le port de la calotte est devenu un symbole de reconnaissance à l'adhésion au Judaïsme) et l'appartenance à une ethnie (nécessité de concrétiser les pensées par des actes). Forte d'une tradition écrite : la Bible (Ancien Testament pour les chrétiens), elle-même composée de trois parties : la Torah, le Pentateuque (les cinq livres de Moïse) et les Prophètes, la religion juive est la seule à s'être enrichie d'une tradition orale transmise et enseignée de génération en génération. La Torah orale, commentaire des Lois, a donné naissance à la Michnah, transcription méthodique et synthétique des préceptes de la loi juive. Les innombrables commentaires rabbiniques portant sur la Michnah, effectués sur plusieurs générations, sont eux mêmes devenus Guemarah.
Le juif doit se soumettre intégralement aux commandements bibliques, qui sont considérés comme des ordres divins. Cette conception de la foi, provient de la révélation de Dieu au Mont Sinaï.
Le judaïsme exige du croyant un comportement moral le plus parfait possible. Les lois morales exprimées dans la bible, sont aussi contraignantes que les lois rituelles qui déterminent l'attitude de l'homme face à Dieu.
Une des affirmations de judaïsme est: On ne peut aimer Dieu que si on aime l'homme et on ne peut aimer l'homme sans aimer Dieu.
La foi seule ne garantit pas la piété d'un individu, il faut encore qu'elle se traduise par des aides. Bien entendu tous les juifs n'adhèrent pas à ces pratiques. Certains se contentent de célébrer certaines fêtes, et d'autres respectent la totalité des commandements.
Contrairement à certaines religions qui se réfèrent à un âge d'or situé dans le passé, le judaïsme tend vers un avenir marqué par la venue du Messie, porteur de paix et d'abondance pour l'humanité toute entière. L'ère messianique verra le retour du peuple juif en Terre Sainte, l'acceptation de la souveraineté de Dieu par tous les hommes, la réconciliation entre les nations et Israël. Précédée de nombreuses et terribles catastrophes, elle sera suivie de la Résurrection des Morts. la Repentance ("Techouvah" en Hébreu).
Le calendrier s'ouvre sur "Roch Hachanah", le nouvel an juif, célébré courant septembre. Jour anniversaire de la création du monde par Dieu, c'est aussi celui où Dieu ouvre le Livre de la Vie et de la Mort et y inscrit les actes accomplis en cours d'année par tout individu. Ce n'est que dix jours après Roch Hachanah, c'est-à-dire à la fin de "Yom Kippour" qui est le Jour des Expiations, que Dieu referme le Livre de la Vie et de la Mort, scellant ainsi le destin de chacun pour l'année à venir. Cette période de dix jours comprise entre Roch Hachanah, le nouvel an, et Yom Kippour, le Grand Pardon, est appelée : "Yamim Noraïm" ou "Jours Redoutables". Après 10 jours de pénitence et de bonnes actions, le juif vit la journée la plus exaltante de l'année : Yom Kippour, également désigné comme "Chabbath Chabbathone" (Sabbat des Sabbats), consacré à la prière et à la méditation dans un jeûne très strict de 25 heures. Il est prêt à pardonner le mal qu'on a pu lui faire et il sollicite le pardon de Dieu et des hommes à qui il a pu causer du tort. L'année juive gravite toute entière autour de cet événement central.
Il est de coutume également de porter un linceul, suaire blanc identique à celui dont on se sert pour la dernière toilette d'un défunt : le "Sarguness".
"Frères, prenez bien garde que cet habit dont nous sommes maintenant affublés sera celui que nous porterons pour passer dans l'autre monde et rendre compte au Roi des Rois. Imaginons donc, ainsi vêtus, que nous soyons présentement devant le trône céleste. Notre repentance ne serait-elle pas totale ? Mais la repentance ne nous est d'aucun secours après la mort. C'est maintenant qu'elle nous vient en aide. Aussi soyons vraiment décidés à ne plus pécher".
Le repentir occupe donc une place primordiale dans la doctrine judaïque ainsi qu'en témoigne les paroles prononcées par de célèbres rabbins.
Rabbi Joshoua disait : "Si nous connaissions le nombre exact de nos jours, nous nous repentirions avant de mourir".
Rabbi Eleazar disait : "Repentez-vous un jour avant votre mort". Et, à l'interrogation de ses disciples : "Qui peut savoir quand il mourra ?" Rabbi Eleazar répondait "C'est bien pourquoi tout homme devrait se repentir aujourd'hui car il peut mourir demain. D'où il résulte qu'il passera toute sa vie à se repentir".
Le Chabat : commence le vendredi soir, environ une heure avant la tombée de la nuit et se termine le samedi soir. Le repos Chabatique est lié à la fois à la croyance en un Dieu unique et à l'attachement à la notion de liberté. Le respect du Chabat constitue la première pratique du judaïsme. Le non respect du Chabat porte atteinte aux fondements de la loi juive. C'est un jour sacré.
D'autres fêtes commémorent des faits historiques:
Pourim : C'est l'histoire de la Reine Esther qui en Perse, au milieu du Ve siècle avant l'ère chrétienne, intercéda auprès du Roi Assuérus pour faire révoquer l'édit d'extermination lancé par le ministre Haman contre le peuple juif. Chaque année, un mois avant Pâques, une journée de jeûne et autres festivités marque ces événements.
Hanouca : Durant huit jours, aux environs de décembre, on allume des bougies en souvenir de la délivrance de Jérusalem par les Hasmonéens de la domination grec en l'an 167 avant l'ère chrétienne.
Les Jeûnes : Tous liés au souvenir de la destruction des deux Temples de Jérusalem.
Les fêtes de pèlerinage :
A l'époque ou le temple de Jérusalem constituait le centre de la vie religieuse, les juifs se rendaient en pèlerinage à Jérusalem à trois reprises dans l'année.
Pessah ou Pâque juive : survient en général dans le courant du mois d'avril, elle rappelle la libération des Hébreux de l'esclavage d'Egypte vers le milieu du 2e millénaire avant l'ère chrétienne. Les descendants de Jacob étaient devenus suffisamment nombreux pour former le peuple d'Israël.
Chavou'out - Fête des semaines de Pentecôte : Cette 2e fête de pèlerinage se situe exactement 50 jours après le début de la Pâque à laquelle elle est directement rattachée par sa signification historique. Après l'acquisition du droit à l'existence et à la liberté par la libération d'Egypte, Israël doit se doter d'une "Constitution".
C'est la fameuse Révélation du Sinaï. Israël reçoit la Tora qui va devenir le fondement de sa vie religieuse, morale, sociale et spirituelle. La Tora est constituée par les dix commandements qui sont à l'origine de la morale universelle. Cette fête dure 2 jours, célébrés par des offices publics dans les synagogues et des rites domestiques.
Soucot ou la Fête des Cabanes : Durant les 40 années du séjour dans le désert du peuple d'Israël, il habita dans des huttes de fortune et bénéficia de la protection divine et de ses miracles. Chaque année, à l'automne, les juifs construisent des cabanes avec un toit de feuillage qui laisse entrevoir le ciel et en font leur résidence principale durant 8 jours, en revivant ainsi l'époque du désert. Durant ces 8 jours, multiples rites sont pratiqués pour marquer la conclusion annuelle de la lecture de la Tora.
Les prières : Le judaïsme connaît trois prières quotidiennes pour les jours ouvrables.
Celle du matin: se récite pendant les 3 premières heures de la journée suivant l'aube, revêtu du châle a franges (talit) et des pylactères (téfilin). Elle dure environ 30 minutes.
Celle de l'après-midi: est récitée entre 14.00 et 17.00 heures et dure 10 minutes.
Celle du soir: est récitée après la tombée de la nuit et dure environ 15 minutes.
L'accompagnement des malades et des morts
La tradition juive compte, parmi les " mitsvoh " (commandements) ou devoirs primordiaux à remplir, les soins, visites, prières à prodiguer aux malades ainsi que l'accompagnement des morts à leur dernière demeure.
Il existe, au sein de chaque communauté juive, une société dont les membres rendent visite aux malades, les confortent dans leurs derniers moments puis se chargent d'exécuter les mitsvoh liées au deuil : offices, consolations prodiguées aux parents du défunt...
Ces services sont rendus, sans distinction, aux riches comme aux pauvres d'une même communauté. Il n'est procédé à aucun préparatif particulier en prévision de la mort prochaine. La mort appréhendée avec sérénité tant par l'agonisant que par ceux qui l'entourent. Il convient cependant de rappeler deux interdictions du Judaïsme découlant du commandement " tu ne tueras point ", à savoir le suicide et l'euthanasie.
Des prières et des psaumes sont récités lors des derniers moments et, en particulier, le " Chema " profession de foi du juif, également dite à la fin du Kippour. C'est sur le dernier mot du " Chema " : " E'had " (" Un ") que l'âme du défunt se sépare du corps. Le décès est annoncé par ces mots : " Béni soit le Juge de Vérité ". Anciennement, la coutume voulait que le corps soit posé à terre, sur une planche ou sur de la paille et recouvert d'un drap.
L'usage et la tradition juive ont conservé certains rites tels que celui de la lumière placée près de la tête du défunt, lumière symbolisant l'âme immortelle. Le disparu sera veillé sans interruption jusqu'à son ensevelissement.
Les fêtes juives
Fêtes Juives 2002 / 5763 2003 / 5764 2004 / 5765 2005 / 5766
Jeûne d'Esther 17 mars 4 mars 24 mars
Pourim 18 mars 7 mars 25 mars
Pessah 17 / 24 avril 6 / 13 avril 24 avril / 1 mai
Lag Baomer 20 mai 9 mai 27 mai
Chavouot 6 / 7 juin 26 / 27 mai 13 / 14 juin
Jeûne du 17 Tamouz 17 juillet 6 juillet 24 juillet
Jeûne du 9 Av 7 août 27 juillet 14 août
Roch Hachana 27 / 28 septembre 16 / 17 septembre 4 / 5 octobre
Jeûne de Guedalia 29 septembre 19 septembre 6 octobre
Kol Nidré 5 octobre 24 septembre 12 octobre
Yom Kippour 6 octobre 25 septembre 13 octobre
Soukot 11/17 octobre 30 sept./6 octobre 18/24 octobre
Chemini Atseret 18 octobre 7 octobre 25 octobre
Simha Tora 29 septembre 19 octobre 8 octobre 26 octobre
Hanouka 30 novemb/7 déc. 20/27 décembre 8/15 décembre 26 décemb/2 janv.
Jeûne du 10 Tévèt 15 décembre 4 janvier – 22 déc.
Le Deuil
La toilette mortuaire, “Tahara” (purification), est emprunte d'une grande décence. Le corps est recouvert d’un drap blanc et aspergé d’eau tiède ; puis il est nettoyé en entier, en commençant par la tête, et essuyé. On verse ensuite de l’eau sur le corps en prononçant les versets rituels ” Et je verserai sur vous de l'eau pure et vous serez purifiés de toutes vos impuretés et de toutes vos souillures ; Je vous purifierai ". Le mort est alors revêtu de ses “Takhrikhine” - vêtement mortuaire de toile blanche identique pour tous - puis déposé dans le cercueil, le visage tourné vers le haut, la tête posée sur un peu de terre d'Israël. Si c'est un homme, il est enveloppé dans un “Tallith” (châle de prière garni aux quatre coins de “Tsitsith” : des franges rituelles rappelant les commandements de Dieu, que tout juif fidèle doit porter). Cependant, l’un des quatre coins du “Tallith” aura préalablement été coupé.
La Levaya : Enterrement
Les proches parents du défunt, désignés par le terme de “Onenim” (Affligés), ne consomment ni viande ni vin (sauf pour le Sabbat) entre le moment du décès et l’enterrement. Les aliments de deuil sont généralement des légumes secs cuits et salés. Les “Onenim” s’occupent des démarches afférentes à l’inhumation et ont l’autorisation de vaquer à leurs occupations. Ils sont dispensés de réciter les prières et de porter les “Teffiline” (boîtes cubiques noires renfermant quatre textes de la Torah écrits sur parchemin, que les fidèles attachent sur leur tête et sur leur bras gauche pendant la prière). L’accompagnement du défunt au cimetière est un commandement à honorer par égard pour lui et pour ses proches.
Tu retourneras à la poussière
L’inhumation est toujours très simple. Sans fleurs ni couronnes. Après l’oraison funèbre, le cercueil est descendu dans la tombe. Puis, le Rabbin et les assistants lancent chacun trois pelletées de terre en prononçant les paroles rituelles “Tu viens de la poussière et à la poussière tu retournes ; la poussière retourne à la terre d'où elle est venue et l'âme retourne vers Dieu qui l'a donnée". Avant que la fosse ne soit comblée, les parents du défunt pratiquent la “Qeria”, déchirure rituelle d’un vêtement en signe de deuil. Puis ils passent parmi les assistants, lesquels prodiguent aux Affligés les traditionnelles paroles de consolation "Que le Seigneur vous console, vous et tous les affligés de Sion et de Jérusalem". En Orient et en Afrique du Nord, l’ensevelissement se faisait très souvent à même la terre.
Le Deuil après la Levaya
Après l’inhumation, les “Onenim” (Affligés) deviennent “Avelim” (Endeuillés). Seuls sont appelés ainsi les époux ou épouse, enfants, frères, sœurs et parents du défunt. Chive’a : les sept jours de deuil Les “Avelim” demeurent dans la maison mortuaire pendant les sept jours qui suivent l’enterrement. Chaque jour, des offices sont célébrés avec “Miniane", soit urne assemblée de dix hommes, quorum nécessaire pour la prière publique. Les Endeuillés cessent toute activité pendant la période de “Chive’a” ; ils reçoivent les visites d’amis venus leur apporter des témoignages de sympathie. Les femmes sont autorisées à s'occuper du foyer et des enfants. Seuls, le Sabbat et les fêtes religieuses survenant dans les jours suivant un deuil peuvent en modifier les rites.
Chelochim : les trente jours de deuil
Les règles du deuil, plus nombreuses et plus strictes pendant les “Chive’a”, se prolongent un mois après l’enterrement. Parmi ces règles, figurent notamment l’interdiction dese couper les cheveux et de se tailler la barbe. La période du deuil est d’un mois pour les époux ainsi que pour les frères et sœurs mais d'un an pour les orphelins de père ou de mère. Ces “Avelim” doivent s’abstenir d'assister à des réunions joyeuses et doivent réciter matin et soir des prières à la synagogue. En souvenir du défunt, une lumière doit brûler dans leur foyer, sans interruption pendant la durée du deuil. Les rites de fin des “Chive’a” et des “Chelochim” diffèrent quelque peu chez les Séfarades et chez les Ashkénazes. Chez ces derniers, l’anniversaire est célébré un an après la date hébraïque de l’inhumation et c’est à ce moment qu’est posée la “Matseva” stèle funéraire. La pierre tombale est toujours sobre et ne comporte généralement qu’une mention hébraïque de l’identité. Toute représentation telle que statue oui image est rigoureusement interdite. Ultérieurement, chaque année, la lumière mortuaire est allumée pour vingt-quatre heures et la prière du “Qaddich” est récitée par les parents du défunt. Le cimetière est tantôt désigné comme “Maison de vie” Beth Ha'Hayim, tantôt comme “La Maison d’éternité” Beth’Olam. Les visites au cimetière sont généralement limitées à une par an, à des mois bien précis du calendrier hébraïque. Les Séfarades ont toutefois coutume de se rendre plus fréquemment au cimetière, notamment à l’issue des sept jours et à celle des trente jours de deuil. Le Judaïsme n’incite pas les fidèles à entretenir le culte des morts par des marques extérieures ou par des visites répétées au Beth’Olam. Toutefois, il était coutume naguère, surtout en Afrique du Nord, de visiter et d’honorer les stèles funéraires de saints rabbis.
Les Prières
Le Qaddich, prière rédigée en araméen, est récitée en maintes circonstances, soit après la lecture de la Torah, au cours des offices, soit après les prières rituelles de deuil, notamment au jour anniversaire de la mort. C’est ainsi que le Qaddich a été dénommé à tort "Prière des Morts” alors qu’il s’agit d’urne prière de sanctification. Hazkarath Nechamth ou “Rappel des âmes’ est une cérémonie consacrée à la mémoire des parents disparus.
La mort et le peuple juif
De l’Antiquité au Moyen-Age et de la Renaissance au XVIIIème siècle, le peuple juif a été l'objet de brimades, de vexations et d’interdictions de toutes sortes, marquées par les expulsions, les migrations et les exterminations. Victimes de massacres lors des croisades puis sous l’inquisition espagnole, les juifs seront partout et toujours pourchassés comme en Pologne et Russie où séviront les “Pogroms” jusqu’au début du XXème siècle. Pourtant, certaines époques verront les juifs jouir temporairement d'une autonomie intellectuelle, religieuse, voire politique. Les Temps Modernes, témoins de la naissance d’un antisémitisme racial se substituant à l'antijudaïsme traditionnel de la fin du XIVème siècle, seront marqués de façon inaltérable par le génocide perpétré, entre 1933 et 1945, par l’Allemagne nazie. L’Holocauste qui a été, par son horreur et son ampleur, le point culminant de la souffrance du peuple juif. La "solution finale" a fait plus de six millions de victimes.
Le deuil collectif
représente les cinquante jours compris entre la paque et la Pentecôte revêtent traditionnellement un caractère de deuil collectif en souvenir d’événements malheureux survenus à cette époque de l'année juive : épidémies, persécutions... Durant cette période, on ne célèbre pas de mariage, on évite les fêtes, on ne se coupe ni les cheveux ni la barbe, on essaye de se rendre aussi régulièrement que possible à la synagogue afin d'assister à l'office du soir. Dans le rite achkenaze, le samedi précédant la Pentecôte, on récite la prière spéciale commémorant les martyrs de la Foi : Av Hara’ Hamim. Ben Hametsarim "Jours d’Angoisse" est le nom donné aux trois premières semaines de l’été. Il s’agit également de commémorer les épisodes douloureux de l’histoire d'Israël. Ces trois semaines sont empreintes, à l’exception des jours de Sabbat, de tristesse et de gravité. Aucune réjouissance n’est célébrée; le fidèle ne consomme ni vin ni viande (sauf le jour du Sabbat) et s’abstient de tout bain avant la commémoration du Tich ‘a Beav. On récite la prière Av Hara’Hamim qui évoque les martyrs d'Israël. Autrefois, elle était accompagnée de l'énumération de martyrs et de rabbins disparus. Tich' a Beav, en août, est le jour le plus triste du calendrier juif. C'est un jour de jeûne et d'abstinence qui rappelle les cinq malheurs d'Israël :
l'arrêt de mort et l'interdiction de rentrer en Terre Promise prononcés à l'encontre de la génération du désert
la destruction du premier et du second Temple
l'anéantissement de la résistance juive avec la prise de la forteresse de Bethar par les Romains en 135
la destruction de Jérusalem
le début de l'exil qui engendra à la Diaspora
Les prières du soir et les textes choisis (Livre des Lamentations, Prophéties de Jérémie…) sont récités sur un ton plaintif ou mélancolique. Le lendemain, le même dépouillement de la synagogue et la même tristesse entourent la lecture de la Torah et la récitation des Qinot, élégies déplorant les martyrs d'Israël. Certains fidèles se rendent au cimetière après l’office. L'interdiction du vin et de la viande est levée au lendemain midi, jour où prit fin l'incendie du Temple.
Il traduit à la fois la fidélité à une religion (Le caractère intangible de la Bible hébraïque), à une culture (indissociabilité des lois morales et spirituelles : La tradition juive exige que l'homme ait constamment la tête couverte en signe de soumission à Dieu ; le port de la calotte est devenu un symbole de reconnaissance à l'adhésion au Judaïsme) et l'appartenance à une ethnie (nécessité de concrétiser les pensées par des actes). Forte d'une tradition écrite : la Bible (Ancien Testament pour les chrétiens), elle-même composée de trois parties : la Torah, le Pentateuque (les cinq livres de Moïse) et les Prophètes, la religion juive est la seule à s'être enrichie d'une tradition orale transmise et enseignée de génération en génération. La Torah orale, commentaire des Lois, a donné naissance à la Michnah, transcription méthodique et synthétique des préceptes de la loi juive. Les innombrables commentaires rabbiniques portant sur la Michnah, effectués sur plusieurs générations, sont eux mêmes devenus Guemarah.
Le juif doit se soumettre intégralement aux commandements bibliques, qui sont considérés comme des ordres divins. Cette conception de la foi, provient de la révélation de Dieu au Mont Sinaï.
Le judaïsme exige du croyant un comportement moral le plus parfait possible. Les lois morales exprimées dans la bible, sont aussi contraignantes que les lois rituelles qui déterminent l'attitude de l'homme face à Dieu.
Une des affirmations de judaïsme est: On ne peut aimer Dieu que si on aime l'homme et on ne peut aimer l'homme sans aimer Dieu.
La foi seule ne garantit pas la piété d'un individu, il faut encore qu'elle se traduise par des aides. Bien entendu tous les juifs n'adhèrent pas à ces pratiques. Certains se contentent de célébrer certaines fêtes, et d'autres respectent la totalité des commandements.
Contrairement à certaines religions qui se réfèrent à un âge d'or situé dans le passé, le judaïsme tend vers un avenir marqué par la venue du Messie, porteur de paix et d'abondance pour l'humanité toute entière. L'ère messianique verra le retour du peuple juif en Terre Sainte, l'acceptation de la souveraineté de Dieu par tous les hommes, la réconciliation entre les nations et Israël. Précédée de nombreuses et terribles catastrophes, elle sera suivie de la Résurrection des Morts. la Repentance ("Techouvah" en Hébreu).
Le calendrier s'ouvre sur "Roch Hachanah", le nouvel an juif, célébré courant septembre. Jour anniversaire de la création du monde par Dieu, c'est aussi celui où Dieu ouvre le Livre de la Vie et de la Mort et y inscrit les actes accomplis en cours d'année par tout individu. Ce n'est que dix jours après Roch Hachanah, c'est-à-dire à la fin de "Yom Kippour" qui est le Jour des Expiations, que Dieu referme le Livre de la Vie et de la Mort, scellant ainsi le destin de chacun pour l'année à venir. Cette période de dix jours comprise entre Roch Hachanah, le nouvel an, et Yom Kippour, le Grand Pardon, est appelée : "Yamim Noraïm" ou "Jours Redoutables". Après 10 jours de pénitence et de bonnes actions, le juif vit la journée la plus exaltante de l'année : Yom Kippour, également désigné comme "Chabbath Chabbathone" (Sabbat des Sabbats), consacré à la prière et à la méditation dans un jeûne très strict de 25 heures. Il est prêt à pardonner le mal qu'on a pu lui faire et il sollicite le pardon de Dieu et des hommes à qui il a pu causer du tort. L'année juive gravite toute entière autour de cet événement central.
Il est de coutume également de porter un linceul, suaire blanc identique à celui dont on se sert pour la dernière toilette d'un défunt : le "Sarguness".
"Frères, prenez bien garde que cet habit dont nous sommes maintenant affublés sera celui que nous porterons pour passer dans l'autre monde et rendre compte au Roi des Rois. Imaginons donc, ainsi vêtus, que nous soyons présentement devant le trône céleste. Notre repentance ne serait-elle pas totale ? Mais la repentance ne nous est d'aucun secours après la mort. C'est maintenant qu'elle nous vient en aide. Aussi soyons vraiment décidés à ne plus pécher".
Le repentir occupe donc une place primordiale dans la doctrine judaïque ainsi qu'en témoigne les paroles prononcées par de célèbres rabbins.
Rabbi Joshoua disait : "Si nous connaissions le nombre exact de nos jours, nous nous repentirions avant de mourir".
Rabbi Eleazar disait : "Repentez-vous un jour avant votre mort". Et, à l'interrogation de ses disciples : "Qui peut savoir quand il mourra ?" Rabbi Eleazar répondait "C'est bien pourquoi tout homme devrait se repentir aujourd'hui car il peut mourir demain. D'où il résulte qu'il passera toute sa vie à se repentir".
Le Chabat : commence le vendredi soir, environ une heure avant la tombée de la nuit et se termine le samedi soir. Le repos Chabatique est lié à la fois à la croyance en un Dieu unique et à l'attachement à la notion de liberté. Le respect du Chabat constitue la première pratique du judaïsme. Le non respect du Chabat porte atteinte aux fondements de la loi juive. C'est un jour sacré.
D'autres fêtes commémorent des faits historiques:
Pourim : C'est l'histoire de la Reine Esther qui en Perse, au milieu du Ve siècle avant l'ère chrétienne, intercéda auprès du Roi Assuérus pour faire révoquer l'édit d'extermination lancé par le ministre Haman contre le peuple juif. Chaque année, un mois avant Pâques, une journée de jeûne et autres festivités marque ces événements.
Hanouca : Durant huit jours, aux environs de décembre, on allume des bougies en souvenir de la délivrance de Jérusalem par les Hasmonéens de la domination grec en l'an 167 avant l'ère chrétienne.
Les Jeûnes : Tous liés au souvenir de la destruction des deux Temples de Jérusalem.
Les fêtes de pèlerinage :
A l'époque ou le temple de Jérusalem constituait le centre de la vie religieuse, les juifs se rendaient en pèlerinage à Jérusalem à trois reprises dans l'année.
Pessah ou Pâque juive : survient en général dans le courant du mois d'avril, elle rappelle la libération des Hébreux de l'esclavage d'Egypte vers le milieu du 2e millénaire avant l'ère chrétienne. Les descendants de Jacob étaient devenus suffisamment nombreux pour former le peuple d'Israël.
Chavou'out - Fête des semaines de Pentecôte : Cette 2e fête de pèlerinage se situe exactement 50 jours après le début de la Pâque à laquelle elle est directement rattachée par sa signification historique. Après l'acquisition du droit à l'existence et à la liberté par la libération d'Egypte, Israël doit se doter d'une "Constitution".
C'est la fameuse Révélation du Sinaï. Israël reçoit la Tora qui va devenir le fondement de sa vie religieuse, morale, sociale et spirituelle. La Tora est constituée par les dix commandements qui sont à l'origine de la morale universelle. Cette fête dure 2 jours, célébrés par des offices publics dans les synagogues et des rites domestiques.
Soucot ou la Fête des Cabanes : Durant les 40 années du séjour dans le désert du peuple d'Israël, il habita dans des huttes de fortune et bénéficia de la protection divine et de ses miracles. Chaque année, à l'automne, les juifs construisent des cabanes avec un toit de feuillage qui laisse entrevoir le ciel et en font leur résidence principale durant 8 jours, en revivant ainsi l'époque du désert. Durant ces 8 jours, multiples rites sont pratiqués pour marquer la conclusion annuelle de la lecture de la Tora.
Les prières : Le judaïsme connaît trois prières quotidiennes pour les jours ouvrables.
Celle du matin: se récite pendant les 3 premières heures de la journée suivant l'aube, revêtu du châle a franges (talit) et des pylactères (téfilin). Elle dure environ 30 minutes.
Celle de l'après-midi: est récitée entre 14.00 et 17.00 heures et dure 10 minutes.
Celle du soir: est récitée après la tombée de la nuit et dure environ 15 minutes.
L'accompagnement des malades et des morts
La tradition juive compte, parmi les " mitsvoh " (commandements) ou devoirs primordiaux à remplir, les soins, visites, prières à prodiguer aux malades ainsi que l'accompagnement des morts à leur dernière demeure.
Il existe, au sein de chaque communauté juive, une société dont les membres rendent visite aux malades, les confortent dans leurs derniers moments puis se chargent d'exécuter les mitsvoh liées au deuil : offices, consolations prodiguées aux parents du défunt...
Ces services sont rendus, sans distinction, aux riches comme aux pauvres d'une même communauté. Il n'est procédé à aucun préparatif particulier en prévision de la mort prochaine. La mort appréhendée avec sérénité tant par l'agonisant que par ceux qui l'entourent. Il convient cependant de rappeler deux interdictions du Judaïsme découlant du commandement " tu ne tueras point ", à savoir le suicide et l'euthanasie.
Des prières et des psaumes sont récités lors des derniers moments et, en particulier, le " Chema " profession de foi du juif, également dite à la fin du Kippour. C'est sur le dernier mot du " Chema " : " E'had " (" Un ") que l'âme du défunt se sépare du corps. Le décès est annoncé par ces mots : " Béni soit le Juge de Vérité ". Anciennement, la coutume voulait que le corps soit posé à terre, sur une planche ou sur de la paille et recouvert d'un drap.
L'usage et la tradition juive ont conservé certains rites tels que celui de la lumière placée près de la tête du défunt, lumière symbolisant l'âme immortelle. Le disparu sera veillé sans interruption jusqu'à son ensevelissement.
Les fêtes juives
Fêtes Juives 2002 / 5763 2003 / 5764 2004 / 5765 2005 / 5766
Jeûne d'Esther 17 mars 4 mars 24 mars
Pourim 18 mars 7 mars 25 mars
Pessah 17 / 24 avril 6 / 13 avril 24 avril / 1 mai
Lag Baomer 20 mai 9 mai 27 mai
Chavouot 6 / 7 juin 26 / 27 mai 13 / 14 juin
Jeûne du 17 Tamouz 17 juillet 6 juillet 24 juillet
Jeûne du 9 Av 7 août 27 juillet 14 août
Roch Hachana 27 / 28 septembre 16 / 17 septembre 4 / 5 octobre
Jeûne de Guedalia 29 septembre 19 septembre 6 octobre
Kol Nidré 5 octobre 24 septembre 12 octobre
Yom Kippour 6 octobre 25 septembre 13 octobre
Soukot 11/17 octobre 30 sept./6 octobre 18/24 octobre
Chemini Atseret 18 octobre 7 octobre 25 octobre
Simha Tora 29 septembre 19 octobre 8 octobre 26 octobre
Hanouka 30 novemb/7 déc. 20/27 décembre 8/15 décembre 26 décemb/2 janv.
Jeûne du 10 Tévèt 15 décembre 4 janvier – 22 déc.
Le Deuil
La toilette mortuaire, “Tahara” (purification), est emprunte d'une grande décence. Le corps est recouvert d’un drap blanc et aspergé d’eau tiède ; puis il est nettoyé en entier, en commençant par la tête, et essuyé. On verse ensuite de l’eau sur le corps en prononçant les versets rituels ” Et je verserai sur vous de l'eau pure et vous serez purifiés de toutes vos impuretés et de toutes vos souillures ; Je vous purifierai ". Le mort est alors revêtu de ses “Takhrikhine” - vêtement mortuaire de toile blanche identique pour tous - puis déposé dans le cercueil, le visage tourné vers le haut, la tête posée sur un peu de terre d'Israël. Si c'est un homme, il est enveloppé dans un “Tallith” (châle de prière garni aux quatre coins de “Tsitsith” : des franges rituelles rappelant les commandements de Dieu, que tout juif fidèle doit porter). Cependant, l’un des quatre coins du “Tallith” aura préalablement été coupé.
La Levaya : Enterrement
Les proches parents du défunt, désignés par le terme de “Onenim” (Affligés), ne consomment ni viande ni vin (sauf pour le Sabbat) entre le moment du décès et l’enterrement. Les aliments de deuil sont généralement des légumes secs cuits et salés. Les “Onenim” s’occupent des démarches afférentes à l’inhumation et ont l’autorisation de vaquer à leurs occupations. Ils sont dispensés de réciter les prières et de porter les “Teffiline” (boîtes cubiques noires renfermant quatre textes de la Torah écrits sur parchemin, que les fidèles attachent sur leur tête et sur leur bras gauche pendant la prière). L’accompagnement du défunt au cimetière est un commandement à honorer par égard pour lui et pour ses proches.
Tu retourneras à la poussière
L’inhumation est toujours très simple. Sans fleurs ni couronnes. Après l’oraison funèbre, le cercueil est descendu dans la tombe. Puis, le Rabbin et les assistants lancent chacun trois pelletées de terre en prononçant les paroles rituelles “Tu viens de la poussière et à la poussière tu retournes ; la poussière retourne à la terre d'où elle est venue et l'âme retourne vers Dieu qui l'a donnée". Avant que la fosse ne soit comblée, les parents du défunt pratiquent la “Qeria”, déchirure rituelle d’un vêtement en signe de deuil. Puis ils passent parmi les assistants, lesquels prodiguent aux Affligés les traditionnelles paroles de consolation "Que le Seigneur vous console, vous et tous les affligés de Sion et de Jérusalem". En Orient et en Afrique du Nord, l’ensevelissement se faisait très souvent à même la terre.
Le Deuil après la Levaya
Après l’inhumation, les “Onenim” (Affligés) deviennent “Avelim” (Endeuillés). Seuls sont appelés ainsi les époux ou épouse, enfants, frères, sœurs et parents du défunt. Chive’a : les sept jours de deuil Les “Avelim” demeurent dans la maison mortuaire pendant les sept jours qui suivent l’enterrement. Chaque jour, des offices sont célébrés avec “Miniane", soit urne assemblée de dix hommes, quorum nécessaire pour la prière publique. Les Endeuillés cessent toute activité pendant la période de “Chive’a” ; ils reçoivent les visites d’amis venus leur apporter des témoignages de sympathie. Les femmes sont autorisées à s'occuper du foyer et des enfants. Seuls, le Sabbat et les fêtes religieuses survenant dans les jours suivant un deuil peuvent en modifier les rites.
Chelochim : les trente jours de deuil
Les règles du deuil, plus nombreuses et plus strictes pendant les “Chive’a”, se prolongent un mois après l’enterrement. Parmi ces règles, figurent notamment l’interdiction dese couper les cheveux et de se tailler la barbe. La période du deuil est d’un mois pour les époux ainsi que pour les frères et sœurs mais d'un an pour les orphelins de père ou de mère. Ces “Avelim” doivent s’abstenir d'assister à des réunions joyeuses et doivent réciter matin et soir des prières à la synagogue. En souvenir du défunt, une lumière doit brûler dans leur foyer, sans interruption pendant la durée du deuil. Les rites de fin des “Chive’a” et des “Chelochim” diffèrent quelque peu chez les Séfarades et chez les Ashkénazes. Chez ces derniers, l’anniversaire est célébré un an après la date hébraïque de l’inhumation et c’est à ce moment qu’est posée la “Matseva” stèle funéraire. La pierre tombale est toujours sobre et ne comporte généralement qu’une mention hébraïque de l’identité. Toute représentation telle que statue oui image est rigoureusement interdite. Ultérieurement, chaque année, la lumière mortuaire est allumée pour vingt-quatre heures et la prière du “Qaddich” est récitée par les parents du défunt. Le cimetière est tantôt désigné comme “Maison de vie” Beth Ha'Hayim, tantôt comme “La Maison d’éternité” Beth’Olam. Les visites au cimetière sont généralement limitées à une par an, à des mois bien précis du calendrier hébraïque. Les Séfarades ont toutefois coutume de se rendre plus fréquemment au cimetière, notamment à l’issue des sept jours et à celle des trente jours de deuil. Le Judaïsme n’incite pas les fidèles à entretenir le culte des morts par des marques extérieures ou par des visites répétées au Beth’Olam. Toutefois, il était coutume naguère, surtout en Afrique du Nord, de visiter et d’honorer les stèles funéraires de saints rabbis.
Les Prières
Le Qaddich, prière rédigée en araméen, est récitée en maintes circonstances, soit après la lecture de la Torah, au cours des offices, soit après les prières rituelles de deuil, notamment au jour anniversaire de la mort. C’est ainsi que le Qaddich a été dénommé à tort "Prière des Morts” alors qu’il s’agit d’urne prière de sanctification. Hazkarath Nechamth ou “Rappel des âmes’ est une cérémonie consacrée à la mémoire des parents disparus.
La mort et le peuple juif
De l’Antiquité au Moyen-Age et de la Renaissance au XVIIIème siècle, le peuple juif a été l'objet de brimades, de vexations et d’interdictions de toutes sortes, marquées par les expulsions, les migrations et les exterminations. Victimes de massacres lors des croisades puis sous l’inquisition espagnole, les juifs seront partout et toujours pourchassés comme en Pologne et Russie où séviront les “Pogroms” jusqu’au début du XXème siècle. Pourtant, certaines époques verront les juifs jouir temporairement d'une autonomie intellectuelle, religieuse, voire politique. Les Temps Modernes, témoins de la naissance d’un antisémitisme racial se substituant à l'antijudaïsme traditionnel de la fin du XIVème siècle, seront marqués de façon inaltérable par le génocide perpétré, entre 1933 et 1945, par l’Allemagne nazie. L’Holocauste qui a été, par son horreur et son ampleur, le point culminant de la souffrance du peuple juif. La "solution finale" a fait plus de six millions de victimes.
Le deuil collectif
représente les cinquante jours compris entre la paque et la Pentecôte revêtent traditionnellement un caractère de deuil collectif en souvenir d’événements malheureux survenus à cette époque de l'année juive : épidémies, persécutions... Durant cette période, on ne célèbre pas de mariage, on évite les fêtes, on ne se coupe ni les cheveux ni la barbe, on essaye de se rendre aussi régulièrement que possible à la synagogue afin d'assister à l'office du soir. Dans le rite achkenaze, le samedi précédant la Pentecôte, on récite la prière spéciale commémorant les martyrs de la Foi : Av Hara’ Hamim. Ben Hametsarim "Jours d’Angoisse" est le nom donné aux trois premières semaines de l’été. Il s’agit également de commémorer les épisodes douloureux de l’histoire d'Israël. Ces trois semaines sont empreintes, à l’exception des jours de Sabbat, de tristesse et de gravité. Aucune réjouissance n’est célébrée; le fidèle ne consomme ni vin ni viande (sauf le jour du Sabbat) et s’abstient de tout bain avant la commémoration du Tich ‘a Beav. On récite la prière Av Hara’Hamim qui évoque les martyrs d'Israël. Autrefois, elle était accompagnée de l'énumération de martyrs et de rabbins disparus. Tich' a Beav, en août, est le jour le plus triste du calendrier juif. C'est un jour de jeûne et d'abstinence qui rappelle les cinq malheurs d'Israël :
l'arrêt de mort et l'interdiction de rentrer en Terre Promise prononcés à l'encontre de la génération du désert
la destruction du premier et du second Temple
l'anéantissement de la résistance juive avec la prise de la forteresse de Bethar par les Romains en 135
la destruction de Jérusalem
le début de l'exil qui engendra à la Diaspora
Les prières du soir et les textes choisis (Livre des Lamentations, Prophéties de Jérémie…) sont récités sur un ton plaintif ou mélancolique. Le lendemain, le même dépouillement de la synagogue et la même tristesse entourent la lecture de la Torah et la récitation des Qinot, élégies déplorant les martyrs d'Israël. Certains fidèles se rendent au cimetière après l’office. L'interdiction du vin et de la viande est levée au lendemain midi, jour où prit fin l'incendie du Temple.