Re: Les 1ères victimes des terro sont...
Posté : 18 août17, 09:52
Cadeau :ELM a écrit :Dans le Coran, les textes de guerre stipulent CLAIREMNT qu'il est interdit par Allah de combattre les gens avec qui les musulmans ont des alliances ou qui ne les combattent pas..c'est bon? (je te cite les versets clairs sur demande)
- Partant du postulat indéniable qu’il existe des versets coraniques appelant à la guerre sainte, il nous faut cependant remarquer que le Livre peut contenir différentes sensibilités, « des textes divergents voire contradictoires » quant aux rapports qu’il faille entretenir avec les infidèles. « La doctrine », note ainsi Émile Tyan, « les classe, sauf quelques variantes de détail, en quatre catégories successives :
- ceux qui ordonnent le pardon des offenses et incitant à l’appel à l’Islam par la persuasion.
- ceux qui ordonnent le combat pour repousser les agressions.
- ceux qui ordonnent l’initiative de l’attaque, mais en dehors des quatre mois sacrés.
- ceux qui ordonnent l’initiative de l’attaque, absolument en tous temps ou tous lieux. »
Grosso-modo, ils correspondent aux différentes périodes et phases historiques de l’apostolat du Prophète, à travers lesquelles, comme l’écrit Sabrina Mervin, « il passa du statut de contribule, à La Mekke, à celui d’envoyé de Dieu, puis de prophète, et enfin de chef de guerre et de chef d’État à Médine. » On conçoit naturellement qu’il y a un choix à faire ici prévaloir entre les différentes sensibilités que le Coran peut contenir : doit-on donner la préséance aux versets mecquois relativement « tolérants » ou au contraire aux versets médinois franchement belliqueux ? De ce côté-là, la doctrine de l’Islam sunnite nous apparaît très claire, ainsi que l’affirme Émile Tyan précédemment cité : « La doctrine considère que les textes postérieurs abrogent les textes antérieurs contraires (théorie du naskh) de telle sorte que, seuls restent définitivement valables ceux de la dernière catégorie, [...]en conséquence [de quoi] la règle, en la matière, est formulée en ces termes absolus : « la lutte (djihâd) est obligatoire même s’ils (les infidèles) n’ont pas eux-mêmes commencé » Alfred Morabia, auteur d’une monumentale étude sur le jihad, n’hésite pas à évoquer pour sa part le fameux verset du sabre, « […] considéré par les docteurs de l’Islam comme venu abroger ces dispositions favorables » et de poursuivre en confirmant que « la règle définitive est qu’il faut mener un combat offensif et permanent contre les impies, même s’ils n’ont pas pris l’initiative des combats », leur impiété constituant « une atteinte à l’Islam et aux droits d’Allâh. » Il importe par ailleurs de bien remarquer à ce stade de l’étude que, contrairement à ce que certaines personnes semblent supposer, les exégèses islamiques ne diffèrent aucunement sur le sujet. Il n’y a nulle pluralité exégétique sur la question du jihad. Dans l’ensemble des commentaires du Coran, la préséance des versets médinois sur les versets mecquois est nettement affirmée , et l’interprétation du jihad rigoureusement unifiée. C’est là un fait incontestable qu’on ne saurait nier.