Pourquoi l'athéisme est une croyance
Posté : 30 déc.16, 11:30
Pourquoi l'athéisme est une croyance.
Je m'apercois tout à coup que les notions de théisme faible et athéisme faible forcent trop le langage et que j'ai fait une erreur en concédant, comme on le disait, que ne pas croire était un athéisme. Je pensais pouvoir réinterpréter et traduire les choses pour coller à ce vocabulaire mais quelque chose d'important accroche.
En effet, on arrive à des athées théistes et des théistes athées, et là ca va trop loin. Car
-ne pas croire non-X = théiste faible
-ne pas croire X = athée faible
Mais l'athée faible qui refuse d'affirmer l'inexistence de Dieu, pour n'importe quelle raison, est un théiste (faible)! D'ou d'ailleurs la bizarrerie de départ: un athée qui dit je ne crois ni que Dieu existe ni qu'il n'existe pas.
On voit pourquoi l'incroyance en l'inexistence est si importante:
http://www.forum-religion.org/atheisme/ ... 55077.html
IL faut noter que ceci n'est pas une contradiction formelle, ou logique, mais seulement langagière, donc apparente, on appelle cela un "paradoxe". Je crois toutefois que bien que tolérable en soi (avec toutes les explications) elle est intolérable pour la clarté et on doit l'éliminer si possible.
2 choses nous acculent à cette découverte, et elles semblent inévitables:
-l'évidence que l'athéisme fort est une position (Sartre, avec arguments philosophiques, l'homme de la rue qui dit que le Dieu Xtien n'existe pas car il ne peut être bon et tout-puissant étant donné le mal dans le monde, aussi la simple afirmation gratuite que Dieu n'existe pas pcq on ne le veut pas)
-et la déduction que s'il y a 2 athéismes, il y aura 2 théismes; si on nomme athée ne pas croire en X, comment ne pas nommer théiste ne pas croire en non-X, comment pourrait on justifier un bris de symétrie? Et comment diable nommer la non croyance en l'inexistence de Dieu? je ne vois pas.
Il faut renoncer à 1 de ces 2 choses et je ne vois pas comment. C'est d'ailleurs pourquoi il y a eu des bizarreries dans ces pages ou on disait que l'athéisme fort est inintéressant, qu'on s'en fiche, qu'il est impossible, improuvable, sans conséquence, sans importance, comme si on voulait contourner la question, ne pas la traiter. Pourtant, même en concédant tout ca par hypothèse, n'est -il pas évident que le théisme faible (ne pas croire non-X) va rester tout aussi pertinent que l'athéisme faible?
Au delà du langage, il y a un autre argument, que j'aurais du voir plus tot: X et non X sont des contradictoires (comme blanc et non blanc, par distinction avec blanc et noir qui sont des contraires). Or l'opposition des contradictoires est stricte: si l'une est vraie l'autre est fausse et vice-versa. donc en disant je ne crois pas X et je ne crois pas non X, je ne puis ignorer que l'une est vraie et l'autre fausse. Pourquoi donc, quelle peut être mon unique raison de ne croire ni l'une ni l'autre? Clairement, c'est pcq je ne sais pas laquelle est vraie, et ne pas savoir (en ce cas ci: savoir que croire) c'est simplement être agnostique. Cette position doit donc être agnostique, et non athée ni théiste.
L'athéisme doit donc forcément croire à une inexistence et l'athéisme est nécessairement une croyance. Naturellement cette croyance implique à son tour l'incroyance à une existence.
Je crois que ces résultats constituent un progrès.
Si les choses sont ainsi, pourquoi donc un bon nombre soutiennent-ils autre chose? Certes, ils veulent éviter un fardeau de preuve, mais au delà je pense qu'ils tombent inconsciemment dans le sophisme ad ignorantiam, qui n'est pas si facile à voir: ils passent sans bien s'en apercevoir de je ne crois pas X à je crois non-X; à la question croyez-vous en Dieu ils répondent non je n'y crois pas et s'imaginent avoir affirmé son inexistence (je crois qu'il n'existe pas).
Le terme agnostique athée peut servir à camoufler cela car il permet plus facilement d'éviter de voir que l'athée est un croyant .
Si on fait le carré logique complet, dans la catégorie agnostique, on a:
-agnostique croyant théiste (théisme fort)
-agnostique incroyant théiste (théisme faible) (pas croire non-x)
-agnostique incroyant athée (athéisme faible) (pas croire x)
-agnostique croyant athée (athéisme fort)
Si on pense que la catégorie agnostique croyant athée est linguistiquement intolérable, que ferons-nous? Nous ferons comme le bon sens, plus élégant: nous éliminerons les 2 catégories "incroyants" et les appellerons des agnostiques (au plan de la croyance), les athées et les théistes seront seulement ceux qui croient. Si nous faisons ca dans le cadre ci-haut nous arrivons à une autre bizarrerie, la catégorie des agnostiques agnostiques
http://www.forum-religion.org/atheisme/ ... 55129.html
La solution la plus simple alors est de distinguer 2 agnosticismes différents: l'un épistémique (que j'ai déjà nommé catégorique), l'autre qu'on peut appeler doxastique (que j'ai déjà appelé probabiliste), et il faudra alors préciser lequel on entend. D'ailleurs si la question se pose au plan de la croyance, il n'est pas nécessaire de préciser qu'on ne sait pas, c'est généralement entendu, alors on n'a pas besoin de mentionner le 1er agnosticisme, on dit simplement, ma croyance n'est ni théiste ni athée, je suis agnostique. Il est évident que si on est agnostique là, on l'est a fortiori dans le domaine du savoir et ca n'a plus besoin d'être mentionné. Donc sont éliminés les termes agnostique théiste, agnostique athée, agnostique agnostique.
Dans tout ceci je n'ai pas abordé la notion d'athéisme pratique, non théorique: un comportement seulement, qui ignore totalement l'existence ou inexistence de Dieu, p.ex. en ne posant pas la question.
Je m'apercois tout à coup que les notions de théisme faible et athéisme faible forcent trop le langage et que j'ai fait une erreur en concédant, comme on le disait, que ne pas croire était un athéisme. Je pensais pouvoir réinterpréter et traduire les choses pour coller à ce vocabulaire mais quelque chose d'important accroche.
En effet, on arrive à des athées théistes et des théistes athées, et là ca va trop loin. Car
-ne pas croire non-X = théiste faible
-ne pas croire X = athée faible
Mais l'athée faible qui refuse d'affirmer l'inexistence de Dieu, pour n'importe quelle raison, est un théiste (faible)! D'ou d'ailleurs la bizarrerie de départ: un athée qui dit je ne crois ni que Dieu existe ni qu'il n'existe pas.
On voit pourquoi l'incroyance en l'inexistence est si importante:
http://www.forum-religion.org/atheisme/ ... 55077.html
IL faut noter que ceci n'est pas une contradiction formelle, ou logique, mais seulement langagière, donc apparente, on appelle cela un "paradoxe". Je crois toutefois que bien que tolérable en soi (avec toutes les explications) elle est intolérable pour la clarté et on doit l'éliminer si possible.
2 choses nous acculent à cette découverte, et elles semblent inévitables:
-l'évidence que l'athéisme fort est une position (Sartre, avec arguments philosophiques, l'homme de la rue qui dit que le Dieu Xtien n'existe pas car il ne peut être bon et tout-puissant étant donné le mal dans le monde, aussi la simple afirmation gratuite que Dieu n'existe pas pcq on ne le veut pas)
-et la déduction que s'il y a 2 athéismes, il y aura 2 théismes; si on nomme athée ne pas croire en X, comment ne pas nommer théiste ne pas croire en non-X, comment pourrait on justifier un bris de symétrie? Et comment diable nommer la non croyance en l'inexistence de Dieu? je ne vois pas.
Il faut renoncer à 1 de ces 2 choses et je ne vois pas comment. C'est d'ailleurs pourquoi il y a eu des bizarreries dans ces pages ou on disait que l'athéisme fort est inintéressant, qu'on s'en fiche, qu'il est impossible, improuvable, sans conséquence, sans importance, comme si on voulait contourner la question, ne pas la traiter. Pourtant, même en concédant tout ca par hypothèse, n'est -il pas évident que le théisme faible (ne pas croire non-X) va rester tout aussi pertinent que l'athéisme faible?
Au delà du langage, il y a un autre argument, que j'aurais du voir plus tot: X et non X sont des contradictoires (comme blanc et non blanc, par distinction avec blanc et noir qui sont des contraires). Or l'opposition des contradictoires est stricte: si l'une est vraie l'autre est fausse et vice-versa. donc en disant je ne crois pas X et je ne crois pas non X, je ne puis ignorer que l'une est vraie et l'autre fausse. Pourquoi donc, quelle peut être mon unique raison de ne croire ni l'une ni l'autre? Clairement, c'est pcq je ne sais pas laquelle est vraie, et ne pas savoir (en ce cas ci: savoir que croire) c'est simplement être agnostique. Cette position doit donc être agnostique, et non athée ni théiste.
L'athéisme doit donc forcément croire à une inexistence et l'athéisme est nécessairement une croyance. Naturellement cette croyance implique à son tour l'incroyance à une existence.
Je crois que ces résultats constituent un progrès.
Si les choses sont ainsi, pourquoi donc un bon nombre soutiennent-ils autre chose? Certes, ils veulent éviter un fardeau de preuve, mais au delà je pense qu'ils tombent inconsciemment dans le sophisme ad ignorantiam, qui n'est pas si facile à voir: ils passent sans bien s'en apercevoir de je ne crois pas X à je crois non-X; à la question croyez-vous en Dieu ils répondent non je n'y crois pas et s'imaginent avoir affirmé son inexistence (je crois qu'il n'existe pas).
Le terme agnostique athée peut servir à camoufler cela car il permet plus facilement d'éviter de voir que l'athée est un croyant .
Si on fait le carré logique complet, dans la catégorie agnostique, on a:
-agnostique croyant théiste (théisme fort)
-agnostique incroyant théiste (théisme faible) (pas croire non-x)
-agnostique incroyant athée (athéisme faible) (pas croire x)
-agnostique croyant athée (athéisme fort)
Si on pense que la catégorie agnostique croyant athée est linguistiquement intolérable, que ferons-nous? Nous ferons comme le bon sens, plus élégant: nous éliminerons les 2 catégories "incroyants" et les appellerons des agnostiques (au plan de la croyance), les athées et les théistes seront seulement ceux qui croient. Si nous faisons ca dans le cadre ci-haut nous arrivons à une autre bizarrerie, la catégorie des agnostiques agnostiques
http://www.forum-religion.org/atheisme/ ... 55129.html
La solution la plus simple alors est de distinguer 2 agnosticismes différents: l'un épistémique (que j'ai déjà nommé catégorique), l'autre qu'on peut appeler doxastique (que j'ai déjà appelé probabiliste), et il faudra alors préciser lequel on entend. D'ailleurs si la question se pose au plan de la croyance, il n'est pas nécessaire de préciser qu'on ne sait pas, c'est généralement entendu, alors on n'a pas besoin de mentionner le 1er agnosticisme, on dit simplement, ma croyance n'est ni théiste ni athée, je suis agnostique. Il est évident que si on est agnostique là, on l'est a fortiori dans le domaine du savoir et ca n'a plus besoin d'être mentionné. Donc sont éliminés les termes agnostique théiste, agnostique athée, agnostique agnostique.
Dans tout ceci je n'ai pas abordé la notion d'athéisme pratique, non théorique: un comportement seulement, qui ignore totalement l'existence ou inexistence de Dieu, p.ex. en ne posant pas la question.