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Re: Maîtreya

Posté : 06 nov.17, 10:01
par komyo
Dans le bouddhisme shingon et je pense que c'est pareil dans beaucoup de traditions, le but n'est pas de vénérer un bouddha pour le plaisir de vénérer, mais de devenir soi même un bouddha.
La pratique du mantra de maitreya se fait pour aider à réaliser ce bouddha que nous sommes potentiellement.
Maitri signifie la bienveillance, développer l'état de bouddha en soin, c'est apprendre a développer la bienveillance envers toute la création.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Maitrī

Mantra
On maitareiya sowaka (Jpn.)
Om Maitreya svâhâ (Skt.)
Om Compassionate One svâhâ

Re: Maîtreya

Posté : 06 nov.17, 10:58
par Oiseau du paradis
Je conçois fort bien qu'il est plus important d'atteindre une conscience universelle que de vénérer un bouddha, Komyo. Mais que fait-on de la prophétie connue des bouddhistes concernant un grand Messie à venir ? La prophétie est attribuée à Bouddha Gautama Lui-même et énonce que, dans la plénitude des temps, se lèvera un Bouddha nommé Maitreya, le Bouddha de la fraternité universelle.

Re: Maîtreya

Posté : 07 nov.17, 00:14
par Bhavana
Oiseau du paradis a écrit :Je conçois fort bien qu'il est plus important d'atteindre une conscience universelle que de vénérer un bouddha, Komyo. Mais que fait-on de la prophétie connue des bouddhistes concernant un grand Messie à venir ? La prophétie est attribuée à Bouddha Gautama Lui-même et énonce que, dans la plénitude des temps, se lèvera un Bouddha nommé Maitreya, le Bouddha de la fraternité universelle.
Encore une fois c'est quoi la plénitude des temps ?
Ca me fait penser à tous ces gens qui annoncent l'apocalypse tous les 10 ans et qui attendent toujours .
Passer son temps à imaginer et à attendre qu'un gourou arrive ne fait pas progresser grand chose , ce sujet me semble plutôt sans intêret du coup .

Quel messie à venir , tu confonds sans doute religion chrétienne et bouddhisme , il n'y pas de messie dans le bouddhisme , ce sont tes projections sur le bouddhisme ça .

Re: Maîtreya

Posté : 07 nov.17, 11:34
par Yvon
Dans le bouddhisme il n'y a pas de Messie . Chacun de nous possède l'état de bouddha . Chacun est bouddha . Le bouddhisme à pour but de dévellopper son propre état de bouddha . C'est le souhait de Shakyamuni . Car en développant son état de bouddha on transforme son karma , on change sa vie en résolvant ses problèmes concrètement .

Re: Maîtreya

Posté : 07 nov.17, 13:34
par Oiseau du paradis
Yvon a écrit :Dans le bouddhisme il n'y a pas de Messie . Chacun de nous possède l'état de bouddha . Chacun est bouddha . Le bouddhisme à pour but de dévellopper son propre état de bouddha . C'est le souhait de Shakyamuni . Car en développant son état de bouddha on transforme son karma , on change sa vie en résolvant ses problèmes concrètement .
Et c'est quoi la différence entre ce qu'on appelle un Bouddha, un Messie ou un Majstro ? Et que peut bien signifier ce passage des Sermons du Bouddha historique si nous sommes tous des bouddhas ?

(16.80) Le Bienheureux dit: Sachez-le, ô Vasettha. Il apparaît (de temps en temps dans le monde) un Tathagata qui est un Arahant, complètement et parfaitement éveillé, parfait en sagesse et parfait dans sa conduite, correctement arrivé à son but, connaisseur des mondes, incomparable guide des êtres qui doivent être guidés, instructeur des dieux et des êtres humains, l'Eveillé, le Bienheureux (...).

16.81) Il enseigne la doctrine, bonne en son début, bonne en son milieu, bonne en sa fin, bonne dans sa lettre et dans son esprit, et il exalte la Conduite pure, parfaitement pleine et parfaitement pure.

Re: Maîtreya

Posté : 07 nov.17, 21:05
par komyo
Sous le plancher de la maison d'un pauvre homme se trouve un trésor intact,
Mais parce qu'il ne connaît pas son existence
Il ne dit pas qu'il est riche.
De même, à l'intérieur de l'esprit de chacun se trouve la vérité elle-même,
inébranlable et inaltérable,
Cependant, parce que les êtres ne la voient pas,
Ils éprouvent un flot constant de misère.
L'indigent avec un trésor enterré sous sa hutte
Ne dit pas qu'il a un trésor,
Parce qu'il ne le sait pas :
De même, le trésor de la vérité
se trouve en dessous de la maison de l'esprit,
Pourtant nous vivons appauvri par son manque.
Par conséquent les prophètes prennent une naissance pure dans le monde,
De sorte que ceci [ ce trésor ] puisse être révélé.

http://www.ramakrishna.eu/Maitreya.html

Re: Maîtreya

Posté : 08 nov.17, 11:02
par Yvon
Oiseau du paradis a écrit : Et c'est quoi la différence entre ce qu'on appelle un Bouddha, un Messie ou un Majstro ?
Un bouddha est une personne qui a développer son état d'éveil , ce n'est pas un être particulier , mais une personne qui a révéler sa nature de bouddha comme l'a fait Shakyamuni . D'ailleurs le voeu de Shakyamuni dans le Sûtra du Lotus, c'est que chacun soit égal à lui .
Un Messie est connoté dans les religions monothéîste comme un envoyé de Dieu . Matréya n'est l'envoyé de personne .
Oiseau du paradis a écrit :Et que peut bien signifier ce passage des Sermons du Bouddha historique si nous sommes tous des bouddhas ?
D'ou vienne ce passage ? Merci.

Comme toute chose le bouddhisme nait , croît et meurt .
Shakyamuni a annoncé 3 périodes de 500 ans aprés sa mort :
1-Période de la loi correct
2- Période de la Loi Formel
3-Période des derniers jours de la Loi .

A la 3ième période qui à commencé vers le XIème siècle une personne apparaitra pour réactualiser et renouveler l'enseignement du Bouddha et donner le moyen concret pour que chacun puisse réaliser sa propre boddhéïté . Cette personne est considéré comme le bouddha fondamental en opposition au bouddha provisoire qui est Shakyamuni .
Dans le bouddhisme de Nichiren c'est Nichiren Daishonin lui même . (1222-1282)

Re: Maîtreya

Posté : 08 nov.17, 11:50
par Oiseau du paradis
Merci d'arrêter tes pas, Komyo. Pour ma part, je tente de comprendre mon Maitreya de la fraternité universelle par le biais d'une étude de corrélation entre l'ontologie de la foi baha'ie et le bouddhisme. En voici un extrait :

Si certains érudits insistent sur l’absence de toute entité transcendante ou divine dans le bouddhisme, une personnalité aussi importante que D.T. Suzuki parle sans détours de Dieu ou objet religieux du bouddhisme et affirme que :
Le bouddhisme ne doit pas être considéré comme un athéisme qui souscrit à une interprétation agnostique et matérialiste de l’univers. Au contraire, le bouddhisme reconnaît clairement la présence dans le monde d’une réalité qui transcende les limites des phénomènes et qui néanmoins est partout immanente.
Suzuki est tellement convaincu de la présence de Dieu dans le bouddhisme qu’il considère même le Maghyamaka, qui prétend rejeter toute affirmation sur l’ontologie, comme une forme de panthéisme.

Tiré du livre de Ian Kluge, Bouddhisme et foi bahá’íe, Un rapprochement ontologique https://bahai-library.com/pdf/k/kluge_b ... bahaie.pdf
Yvon a écrit :...D'ou vienne ce passage ? Merci....
Désolée, j'ai oublié d'inclure le lien que voici : Les Sermons du Bouddha http://www.religare.org/livre/bouddhisme/bo-sermon.php

Re: Maîtreya

Posté : 08 nov.17, 22:04
par komyo
Nous sommes sur un forum bouddhiste et non bahaie. Ce n'est pas une critique, la vision bahaie a certainement sont intérêt. Mais je ne vois pas pourquoi elle devrait se substituer a celle du bouddhisme. Voit on des bouddhistes allez sur le forum bahaie pour expliquer aux bahaies comment il devraient comprendre leur propre tradition :D

A propos de suzuki,moine zen rinzai japonais écrivant pour des occidentaux, on ne peut prendre en compte la première partie de son discours sur la transcendance, sans tenir compte de la seconde qui l'envisage comme immanente.
On ne peut prendre une partie du bouddhisme pour valider une théorie et laisser le reste de coté pour postuler ensuite que le bouddhisme a dit cela et principalement ceci parce que ca se rapproche de ce que l'on pense...
C'est un peu comme si l'on prenait une phrase du christianisme, la remarque du christ disant qu'il apportait l'épée et le conflit pour justifier par exemple une guerre sainte, en faisant l'impasse sur le reste...

Suzuki aurait très certainement validé le texte plus haut sur la nature de l'esprit. Celui sur un messie ou un boddhisattva a attendre comme les chrétiens, les musulmans, les juifs le font, à peu près certainement non.

Dans le bouddhiste, ca n'a pas beaucoup de sens, si ce n'est comprendre que l'enseignement du dharma revient régulièrement quand il est pret de s'éteindre, rien ne perdurant sous la meme forme. Sur un plan pratique, la sadhana a été decrite plus haut. Projeter dans le futur un sauveur ou un instructeur issue des grandes traditions ayant les mêmes valeurs permet eventuellement de montrer que ces voies spirituelles partagent un ideal commun et il me semble que c est dans ce but que le font les voies syncretiques.

Re: Maîtreya

Posté : 09 nov.17, 07:03
par Oiseau du paradis
komyo a écrit :Nous sommes sur un forum bouddhiste et non bahaie. Ce n'est pas une critique, la vision bahaie a certainement sont intérêt. Mais je ne vois pas pourquoi elle devrait se substituer a celle du bouddhisme. Voit on des bouddhistes allez sur le forum bahaie pour expliquer aux bahaies comment il devraient comprendre leur propre tradition :D
Mon intention n'est certainement pas de me substituer au bouddhisme, Komyo, mais ce sujet fut une invite à me pencher sur une religion que je ne connais pas ou si peu. Pour ce faire, j'ai cherché un livre pouvant faire le pont entre les deux cultures et, par un heureux hasard, j'ai trouvé l'étude de Ian Kluge en version pdf. Je l'ai adoptée car l'introduction m'a fait plein de sens. Elle se lit ainsi :
Un bahá’í devrait chercher à mieux connaître le bouddhisme pour au moins quatre raisons. C’est d’abord l’une des Révélations divines historiques, elle a donc un intérêt intrinsèque. C’est une religion présente en France que nous voulons mieux comprendre. Troisièmement, une étude du bouddhisme nous fera mieux comprendre l’enseignement de Bahá’u’lláh qui affirme que toutes les religions n’en forment essentiellement qu’une. Enfin, si nous désirons engager avec les bouddhistes un dialogue intelligent nous devons avoir une connaissance solide de leurs croyances et de la manière dont elles font écho aux nôtres.
Komyo a écrit :A propos de suzuki,moine zen rinzai japonais écrivant pour des occidentaux, on ne peut prendre en compte la première partie de son discours sur la transcendance, sans tenir compte de la seconde qui l'envisage comme immanente.
On ne peut prendre une partie du bouddhisme pour valider une théorie et laisser le reste de coté pour postuler ensuite que le bouddhisme a dit cela et principalement ceci parce que ca se rapproche de ce que l'on pense...
C'est un peu comme si l'on prenait une phrase du christianisme, la remarque du christ disant qu'il apportait l'épée et le conflit pour justifier par exemple une guerre sainte, en faisant l'impasse sur le reste...

Suzuki aurait très certainement validé le texte plus haut sur la nature de l'esprit. Celui sur un messie ou un boddhisattva a attendre comme les chrétiens, les musulmans, les juifs le font, à peu près certainement non.

Dans le bouddhiste, ca n'a pas beaucoup de sens, si ce n'est comprendre que l'enseignement du dharma revient régulièrement quand il est pret de s'éteindre, rien ne perdurant sous la meme forme. Sur un plan pratique, la sadhana a été decrite plus haut. Projeter dans le futur un sauveur ou un instructeur issue des grandes traditions ayant les mêmes valeurs permet eventuellement de montrer que ces voies spirituelles partagent un ideal commun et il me semble que c est dans ce but que le font les voies syncretiques.
Tout à fait d'accord avec ce raisonnement qui trouve écho en mon anicca. Et je viens de tomber sur un autre passage appuyant tes dires.
Selon Mangala R. Chinchore, l’anicca, ou impermanence, est le concept de base de l’ontologie bouddhiste : les bouddhistes cherchent à soutenir sans compromis la primauté du devenir sur l’étant. L’auteur ajoute : De plus, l’affirmation que seul le devenir est ce qui compte est assez forte… pour rendre compte d’une manière satisfaisante de la nature du réel et/ou de l’humain. Autrement dit, une compréhension approfondie du devenir nous aidera à expliquer le monde naturel et notre propre identité.
Décidément, ce sujet devient de plus en plus passionnant et me procure, là en ce moment bien précis, une sensation d'ancrage et de bien-être. Je le partage donc en saluant ainsi le divin en toi.

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Re: Maîtreya

Posté : 10 nov.17, 02:12
par vic
Oiseau du paradis a dit :Suzuki est tellement convaincu de la présence de Dieu dans le bouddhisme qu’il considère même le Maghyamaka, qui prétend rejeter toute affirmation sur l’ontologie, comme une forme de panthéisme.
Très franchement , je ne vois pas comment on pourrait réussir à concevoir un créateur divin dans le bouddhisme, même avec les plus grands efforts . :pout:

" Tous les phénomènes sont dépourvus d'essence ; sans naissance ni cessation , ils sont apaisés dès l'origine et naturellement au delà de la souffrance" (Bouddha , soutra du dévoilement du sens profond traduction Philippe Cornu ED FAYARD ) .

Re: Maîtreya

Posté : 10 nov.17, 05:06
par komyo
Oiseau du paradis a écrit :

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belle image d'annica...

L'impermanence

Le principe d'impermanence nous montre que rien n'est immuable ou éternel, que chaque chose tend à disparaître ou à changer, c'est l'impermanence de toute chose (ou phénomène). On distingue l'impermanence grossière et subtile. Chaque phénomène n'est que transitoire et ne dure ou ne perdure pas. Il n'y a de constant que le changement. Les êtres sont constitués des cinq agrégats en perpétuel changement, c'est l'impermanence subtile. Les êtres naissent puis finissent par mourir dans la souffrance de la vieillesse, après avoir connu diverses souffrances physiques et morales tout au long de leur vie, cela fait parti de l'impermanence grossière. L'impermanence est un concept qui est valable pour toute chose (ou phénomène) de ce monde qui finit par s'user, se détériorer et disparaître. Etant donné l'interdépendance, c'est à dire que tous les phénomènes interagissent, ils ne peuvent rester identiques. Quelque soit l'échelle de temps d'observation ou la dimension d'observation, chaque chose est en constante mutation et en perpétuel changement. Rien ne dure ni ne perdure en ce monde.

L'impermanence implique la souffrance car étant donné l'impermanence de toute chose, l'attachement à toute chose de ce monde est une cause de souffrance à venir. Cette chose tendant à disparaître ou à changer. De même pour tous les désirs qui mènent inévitablement à l'insatisfaction, les choses ne pouvant pas toujours être dans l'état ou la forme qu'on le souhaiterai ou rester telles qu'on le désirerai. L'ignorance de l'impermanence est une cause de la souffrance.

Cependant, l'impermanence est une chance et non pas une fatalité. En effet, c'est parce que le changement existe que l'on peut changer! Et que l'on peut se libérer de la souffrance et devenir meilleur en suivant les enseignements du Bouddha. Comme l'explique Thich Nhat Hanh, moine zen vietnamien vivant actuellement en France, "Grâce à l'impermanence, tout est possible. La vie elle-même est possible. Si un grain de blé n'était pas impermanent, il ne pourrait se transformer en tige de blé. Et si la tige de blé n'était pas impermanente, elle ne pourrait jamais produire l'épi de blé que nous mangeons." http://www.jutier.net/contenu/clefbou.htm

Re: Maîtreya

Posté : 10 nov.17, 05:40
par Oiseau du paradis
Ouf... Frissons ! Mais quelle précieuse synthèse Komyo. Décidément ce jour est particulier. Merci. http://www.jutier.net/contenu/clefbou.htm

Vic, merci à toi aussi d'arrêter tes pas et ce, qu'il y ait Lieu ou Non-Lieu importe peu dans la balance. Tiens attrape et, cette fois-ci encore, il s'agit de dépasser le point transitoire du 1:25 (de la 85e seconde) car je te sais apte à faire bon usage des outils à ta disposition.



https://youtu.be/u26mLd6q4qk

Amitiés virtuelles tt' el' mundo.

Re: Maîtreya

Posté : 10 nov.17, 07:22
par komyo
Site intéressant effectivement ! :Bye:

"Il y a, moines, un non-né, un non-produit, un non-créé, un non-formé. S'il n'existait pas, moines, un non-né, un non-produit, un non-créé, un non-formé, il n'y aurait pas de délivrance pour ce qui est né, produit, créé, formé. Mais, moines, puisqu'il y a un non-né, non-produit, non-créé, non-formé, alors ce qui est né, produit, créé, formé, peut se libérer. "Ceci, en vérité, est la fin de la souffrance."

http://www.jutier.net/contenu/ththchau.htm

Re: Maîtreya

Posté : 14 nov.17, 09:43
par Oiseau du paradis
Je ne sais trop ce que ce lien peut valoir, mais je l'ai piqué par le biais du site web de Marlis Ladurée. Il semble être question des Indes Réunionnaires d'un palier ou pilier culturel en croissance spirituelle et, souhaitons-le, sur le plan du bien-être commun des peuples s'y greffant.

http://www.indereunion.net/special/shandili.htm

Voilou, voilà.