@ sen-no-sen
https://www.sceptiques.qc.ca/forum/view ... 27#p525927
J'avais pas mal terminé mon intervention sur la lubie du cantique du quantique mais tu pourras peut être profiter de ce résumé dune grande sommité du formalisme quantique sur le paradigme réaliste et le paradigme positiviste aussi qualifié d'anti réalisme. ( Idéalisme quantique pour ma part)
Tu verras que le dogme de l'observateur comme facteur déterminant de la réalité est défendu comme étant la pierre angulaire du nouveau paradigme prometteur et futur théorique de la science.
Il y a la physique quantique comme fait de nature et la physique quantique comme fait de culture ( scientifique), c'est-à-dire la connaissance que nous avons d'une réalité subatomique.
Ce n'est donc pas la physique quantique comme phénomène physique et naturel qui pose problème mais le positivisme qui s'est surimposé comme grille de lecture et qui limite la réalité universelle à la connaissance que nous en avons pour trancher artificiellement entre physique et métaphysique, réel et irréel. Tout ce qui n'est pas mesuré et mesurable doit être relégué au domaine métaphysique. Comme si les microbes avaient été du domaine métaphysique avant de pouvoir être détectés et mesurés en micron. Un réductionnisme scientifique flagrant. La pente glissante scientiste du positivisme.
Peu importe le niveau d'observation, quantique ou classique, un constat, une mesure, une observation est toujours nécessaire pour l'édification et fondement de toutes connaissances du réel objectif et fondamental.
Dire que la connaissance humaine de la réalité universelle passe par l'observation et l'observateur tient de l'évidence même mais extrapoler au point de dire que la réalité est dépendante de l'observation ou cause intelligente pour être dite déterminée c'est reprendre à sa compte le préjugé métaphysique d'un principe spirituel se voulant supérieur à la matière.
On voit bien avec le " positivisme quantique" que c'est la physique du dessus (observateur macroscopique) qui devient le principe spirituel qui détermine la physique du dessous. Là où le positivisme croyait échapper aux influences métaphysiques il s'y est enfoncé jusqu'au coup. On retrouve toujours la même dichitomie physique du dessous et du dessus sans intégralité théorique. De là la pertinence de parler de matérialisme intégral et universel plutôt que de décoherence quantique pour rendre compte d'une théorie du tout.
Il n'y a aucun domaine impliquant la connaissance du réel où un observateur, une observation et constat ne sont pas impliqués peu importe le niveau observé.
Il faut bien la voir cette nuance entre un fait de nature comme fondement d'une réalité physique indépendante de toute observation ( réalisme philosophique) et une observation nécessaire à tout fondement de la connaissance humaine et en tenir compte pour comprendre la fausse contradiction entre déterminismes de niveau quantique et déterminismes de niveau classique.
Prétendre qu'il n'existe pas de propriétés physiques propres à l'univers sous prétexte que c'est l'intersubjectivité qui donne forme au monde c'est placer la conscience ( même celle d'une crevette) au dessus du monde " sensible, naturel et physique" au même titre que la théologie et Platon et qui plus est c'est ignorer que des propriétés physiques ont bel et bien été impliquées dans ce processus d'émergence du vivant indépendamment de toute perception, interprétation et théorisation. Le territoire est venue avant toute carte. Le formalisme quantique affirme que la carte est vitale pour la composition spatio temporelle. La carte est affaire de connaissance humaine. Penser en termes positivistes c'est placer la cérébralité tous azimuts bien su dessus du phénomène cosmique. Pas étonnant que ce surréalisme ontologique qualifie de " réalisme naïf" toute remise en question de cet idéalisme quantique.
C'est ici qu'il devient périlleux de quitter un certain réalisme scientifique et philosophique ( du niveau dit classique) voulant que le fait de nature cosmologique et astrophysique ait précédé dans le temps et espace toutes facultés cognitives, cause intelligente, capables de perception sensorielle sans entrer dans un univers créationniste tant quantique que théologique. C'est ici que le dogme de l'observateur essentiel à la détermination de la réalité invoque un certain dessein intelligent voulant que l'émergence de classes observateurs ( Monde du vivant) en aval soit déjà programmée en amont pour maintenir l'inséparabilité observateur et réalité. L'observateur et observations sont des fondements de la connaissance humaine de la réalité universelle jamais un fondement du réel fondamental dans toutes ses propriétés physiques singulières comprises et incomprises.
Le formalisme quantique s'interdit d'admettre qu'il existe bel bien une réalité universelle avec des propriétés physiques singulières indépendante de tout perception pour préserver le dogme de l'observateur comme cause et effet déterminant du" sens emprunté". Si le formalisme quantique a pu remettre en question un " réalisme dit naïf" c'est au profit d'un surréalisme ontologique qui semble vouloir s'importer au cœur du raisonnement logique et scientifique et s'imposer comme nouveau paradigme.
Un "nouveau paradigme" qui ne fait que reprendre pour credo l'idée d'une intelligence supérieure à la matière comme cause et source du réel fondamental. Les positivistes! Des métaphysiciens qui s'ignorent. Le positivisme est un sous produit de la métaphysique qui croit que la culture scientifique devient le gage imparable de "rationnel-spirituel".
Évidemment que la connaissance que nous avons de la réalité et ses lois d'organisation peut être incomplète et sembler dérisoire face à notre " myopie" et faiblesses d'entendement. Mais cela ne change rien au caractère objectif de la réalité universelle. Les limites de la connaissance humaine ne conditionne que la condition humaine et ses milieux ambiants dans ses interactions et impacts ( empreinte anthropocentrique).
L'univers n'a jamais eu besoin de la connaissance humaine pour se déployer et emprunter "un sens naturel et universel" et encore moins d'être entièrement perçu et compris par un esprit pensant fin observateur pour devenir dépendant de cet épiphénomène.
On voit bien tout le caractère anthropocentrique d'une culture scientifique qui croyait pouvoir devenir le seul étalon de mesure du réel et de la réalité. Il ne manquait plus que ce surréalisme ontologique devienne le fer de lance de la science du futur.