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Re: La croyance et les femmes

Posté : 05 nov.18, 12:41
par Inti
Un ramassage de stéréotypes. :D :hi:

Re: La croyance et les femmes

Posté : 05 nov.18, 13:04
par King Julian
Tu es notre maître à tous, Inti :lol: :
Inti a écrit :
La nature nous dote d'un pouvoir d'orientation, c'est inné. Il est vrai que les "scientistes" versent parfois dans le nihilisme
Sujet du message : Pour clore le dossier Dieu

Re: La croyance et les femmes

Posté : 05 nov.18, 13:21
par Inti
King Julian a écrit :Tu es notre maître à tous, Inti
Mais non. J'aurais voulu être un scientifique mais mon quotient intellectuel était insignifiant. Je suis devenu chiantifique. Ça marche? :D

Je voulais juste jeter un pavé dans la marre ... (face) :hi:

Re: La croyance et les femmes

Posté : 05 nov.18, 13:44
par King Julian
Inti a écrit : Je voulais juste jeter un pavé dans la marre ... (face) :hi:
Jeter un pavé dans la marre ici sera le bienvenu :hi:, perso j'aime les bonnes éclaboussures :o ! Mais quelques éléments construits sont plus percutants qu'une phrase moralisatrice :stop: .

Re: La croyance et les femmes

Posté : 05 nov.18, 13:53
par Inti
King Julian a écrit :! Mais quelques éléments construits sont plus percutants qu'une phrase moralisatrice
C'était pas une moralisation. Un constat personnel.en toute humilité. :oops: :hi:

Re: La croyance et les femmes

Posté : 05 nov.18, 14:02
par King Julian
Inti a écrit : C'était pas une moralisation. Un constat personnel.en toute humilité. :oops: :hi:
L'un et l'autre ne sont pas incompatibles, surtout quand le constat personnel est rendu public.

Bien modestement :hi:

Re: La croyance et les femmes

Posté : 05 nov.18, 14:08
par Inti
Public! On est en famille ici. Pas sûr la Une. :wink: :hi:

Re: La croyance et les femmes

Posté : 06 nov.18, 09:08
par Corwin
King Julian a écrit :Avec Le vieux chat, vous êtes des spécialistes de la présentation !
C'est peut-être parce que je suis moi-même un matou pas de première jeunesse… :wink:

Merci pour ton soutien.
King Julian a écrit :Voila des arguments pertinents et sourcés qui nuancent voire corrigent la thèse dans laquelle le fil du sujet s'embarquait jusque là
Le sujet « La croyance et les femmes » devient un peu « Les croyances sur les femmes ».

Pour revenir sur l'article, très pointu, décrivant les observations neurologiques, il n'arrive finalement qu'à cette conclusion :

Les psychosociologues constatent des différences de comportement et d'aptitude entre les deux sexes. Les neurologues quant à eux constatent que le cerveau des hommes et celui des femmes fonctionnent différemment. Les chercheurs en déduisent donc que les différences de comportement et d'aptitudes sont liées à ces différences de fonctionnement cérébral.

Mais… ils ne comprennent pas vraiment le lien entre les deux…

Ce qui me paraît cependant intéressant, et intrigant, c'est le fait que les différences neurologiques n'apparaissent qu'à l'adolescence, alors que les différences de comportement entre les sexes se manifestent beaucoup plus tôt.

Et puis, il y a aussi la forte connexion neurologique chez la femme entre cognition et intuition, qui va dans le sens de ce qu'on peut souvent observer. Cela dit, il existe aussi des hommes extrêmement intuitifs, et des femmes qui ne semblent guère l'être. Le cerveau de ces « atypiques » fonctionne-t-il alors autrement que ce que leur sexe semble déterminer ?

La fonction crée l'organe, nous disent Lamarck et Darwin…

Notre comportement, nos choix, influencent donc sans doute le fonctionnement de nos neurones…

Re: La croyance et les femmes

Posté : 08 nov.18, 11:10
par Le vieux chat
Bonjour Corwin

Le vieux chat a écrit : a écrit:
la femme est capable de faire plusieurs choses à la fois
Corwin a écrit :Une idée couramment répandue.
Mais… si elle aussi était un mythe ?
Oui, je crois qu'il vaut mieux dire que la femme est capable de penser à plusieurs choses à la fois.
Je n'ai pas étudié ce sujet en détail comme tu l'as fait, mais j'appuie quand même cette idée par des choses que je remarque souvent, par exemple, entre autres:

- Quand une femme est fâchée pour une certaine raison, elle déballe en un temps très court une quantité d'autres raisons qui n'ont pas de rapport direct avec la première, ce qui est déroutant pour l'interlocuteur masculin (que je suis). Elle pense en même temps à toutes ces raisons.
- On reproche aussi aux femmes de passer du coq à l'âne dans leur conversation, c'est parce qu'elles ne peuvent exprimer leurs pensées par des mots que l'une après l'autre successivement, alors qu'avant, pendant et après qu'elles parlent elles pensent à plusieurs choses à la fois.
- Ma femme est capable d'écrire un message sur son téléphone tout en regardant la télé et en me parlant de la de santé de sa mère, pour ensuite enchaîner rapidement sur un autre sujet.

Enfin un exemple caricatural, mais véridique, des limitations masculines:
C'était avant Internet et les téléphones portables. J'avais demandé d'affecter mon numéro de téléphone à une autre adresse dans la même commune, et aussi la création d'une ligne téléphonique supplémentaire.
L'agent des PTT: "Comment! Vous me demandez deux choses à la fois! Mais ça n'arrive jamais! C'est beaucoup trop compliqué. Ecoutez, je prends note de votre première demande, et je reviendrai une autre fois pour la deuxième."
Et j'ai eu du mal à le convaincre d'enregistrer les deux demandes.

On peut objecter que mon opinion n'a pas de valeur statistique, parce qu'elle est subjective, on peut dire que j'ai mémorisé davantage ces comportements psychiques typiquement féminins que ceux à tendance masculine ou neutres.

Il faudrait faire un test avec plusieurs personnes avec des méthodes scientifiques.
Peut- être que c'est impossible par principe, parce que comment savoir à combien de choses à la fois penseront les femmes pendant qu'elles feront le test?

Re: La croyance et les femmes

Posté : 10 nov.18, 09:31
par Corwin
Bonjour Le Vieux Chat,
Le vieux chat a écrit :Oui, je crois qu'il vaut mieux dire que la femme est capable de penser à plusieurs choses à la fois.
Je n'ai pas étudié ce sujet en détail comme tu l'as fait, mais j'appuie quand même cette idée par des choses que je remarque souvent, par exemple, entre autres […]
Tes observations sont conformes aux constatations des scientifiques.
Mais l'interprétation, semble-t-il, diffère.

Rapide rappel pour ceux qui n'ont pas lu tout le fil : une étude de l'Université de l'Utah montre qu'il est possible à tout un chacun de s'attaquer à plusieurs tâches en même temps. Le problème, c'est le résultat. Pour 97,5 % des personnes testées, exécuter ne serait-ce que deux opérations à la fois, quel que soit le sexe, donne un résultat « beaucoup moins bon » que lorsqu'elles sont effectuées séparément. Beaucoup de données ne sont pas enregistrées par le cerveau.
D'où le danger qu'il y a, par exemple, à téléphoner en conduisant (The Cut).

En revanche, passer rapidement d'une pensée à l'autre est tout autre chose. Certaines personnalités, des média, des arts, ou de la politique par exemple, ont ainsi la réputation d'avoir quinze idées à la minute, de pouvoir réfléchir à plusieurs sujets simultanément, ou de saisir instantanément les diverses données d'un problème. Mais en fait le cerveau traite les informations séparément, passant promptement de l'une à l'autre.

Pour ce qui est des femmes, ce que tu décris semble en fait plutôt relever de ce que les psychologues de l'Université de Pennsylvanie appelle la « mémoire à médiation verbale améliorée ». Cette capacité mémorielle propre à nos chères compagnes est ce qui leur permet par exemple de reprendre les fils de plusieurs conversations différentes sans erreur, alors que nous, les hommes, on peu très bien arriver à la fin d'une phrase en ayant déjà oublié le début (pnas.org).

Écouter la radio ou regarder la télévision tout en écrivant sur un autre sujet, ou en lisant, a forcément pour conséquence que des informations, des dialogues, et des actions nous échapperont, et cela tout autant pour les femmes que pour les hommes. En revanche, une femme qui aura ainsi suivi par intermittence un épisode de sa série préférée, se souviendra plus facilement que nous de toutes les sections qu'elle aura regardé ou écouté réellement. Du fait, par ailleurs, de ses « capacités supérieures de cognition sociale » elle aura en même temps plus de facilité à reconstituer l'ensemble, voire à saisir certaines situation, bien mieux sans doute que son mari, qui aura pourtant vu le film sans interruption.


Image


Cela dit, on s'éloigne peut-être un peu du sujet « croyance ».

L'étude pluridisciplinaire de Pennsylvanie, cependant, peut nous y ramener.

Contrairement à ce qu'un examen rapide pourrait laisser penser, ces recherches n'affirment pas vraiment que les femmes sont plus intuitives/émotionnelles que les hommes. Ce qu'elles suggèrent, c'est que chez les hommes intuition et émotion sont déconnectées de la logique, alors que chez les femmes tout cela est intimement lié.

Les hommes pourraient alors être plus sujets à certains conflits intérieurs, dilemmes entre raison et passion, entre analyse et intuition, alors que les femmes auraient plus de facilités à intégrer à leur réflexion ce qu'elles ressentent .

On comprendrait que cela ait des conséquences sur les croyances.

Beaucoup d'hommes peuvent dire, comme Brassens, « j'aimerais mieux que Dieu existât » ne parvenant finalement pas, face aux objections rationalistes, à y croire (La Vie). Alors qu'une femme aurait peut-être moins de difficultés à résoudre ce type de contradictions, en intégrant plus naturellement des motifs intuitifs.

Le besoin de croire est à peu près universel. Mais beaucoup d'hommes, on le sait, semblent avoir d'abord besoin de se rassurer, et de rassurer les autres, sur leur intelligence. D'où la culture du doute, plus gratifiante. Ce choix est l'inverse du pari de Pascal, qui répond pourtant aussi au souci, très masculin, de mettre en avant la logique. Mais chez lui, la peur de l'enfer prend le pas sur les autres considérations analytiques. 

Les femmes, on le constate souvent, se soucient moins de paraître intelligentes.
Surtout lorsqu'elles le sont.
Elles sont donc moins préoccupées par ce genre de légitimation.

Mais cette super-connectivité entre les deux hémisphères pourrait ainsi favoriser chez les femmes ce qu'on appelle l'intelligence émotionnelle.

Voici d'ailleurs, selon le Dr Travis Bradberry, et sur la base de tests effectués sur un million de personnes, quelques-uns des symptômes qui permettraient de détecter les personnes au QE (quotient émotionnel) trop faible :

La plupart des gens, quand on les contrarie, adoptent automatiquement une attitude passive ou agressive. Les personnes émotionnellement intelligentes, elles, demeurent fermes et posées en évitant les réactions émotives excessives. Cela leur permet de neutraliser les individus au caractère difficile, voire toxique, sans s'en faire des ennemis.
Les personnes au QE faible se font très vite une opinion, puis montrent un biais de confirmation, c'est-à-dire qu'elles ne relèvent que les arguments allant dans leur sens, en ignorant tout élément contradictoire. Le plus souvent, elles défendront leur position bec et ongles […] Les personnes émotionnellement intelligentes laissent le temps à leur réflexion de mûrir, conscientes que leur première réaction est dictée par l'émotion.
S'accrocher à sa rancune, c'est s'accrocher à son stress, ce que les personnes émotionnellement intelligentes prennent toujours soin d'éviter. Tourner la page, au contraire, offre non seulement un soulagement, mais aussi des bienfaits pour votre santé.
Si vous vous sentez incompris, c'est parce que vous ne parvenez pas à faire passer vos messages de manière intelligible pour autrui. Les personnes émotionnellement intelligentes savent que même avec de l'expérience elles ne peuvent communiquer toutes leurs idées à la perfection. Elles remarquent que leurs interlocuteurs ne comprennent pas ce qu'elles veulent dire, adaptent leur approche et exposent leur pensée avec plus de clarté.

L'article de Huffpost nous apprend aussi que les personnes de faible QE peuvent manquer de lucidité sur elles-mêmes. Elles pourraient donc avoir des difficultés à se reconnaître dans ce portrait peu élogieux. Mais si un jour certains en ont assez du stress, du manque d'assurance, des conflits à répétition, des rancunes obsessionnelles, et des complexes… qu'ils se rassurent, tout n'est pas perdu :

Contrairement au QI, le QE est extrêmement malléable. Lorsqu'on entraîne son cerveau par la pratique répétée de comportements émotionnellement intelligents, il bâtit les réseaux nécessaires afin de les rendre automatiques. Plus le cerveau consolide l'usage de ces nouveaux comportements, plus les connexions dont dépendaient nos habitudes néfastes disparaissent. Vous commencerez vite à faire preuve d'intelligence émotionnelle en réaction à votre environnement, de manière tout à fait naturelle.

Si l'intelligence analytique semble donc peu susceptible de s'améliorer (voir à ce sujet, par exemple, cet article de Breizh-Info) l'intelligence émotionnelle pourrait être augmentée notablement. Outre la volonté du sujet, l'environnement pourrait être aussi un facteur de progrès. Qui dit intelligence émotionnelle en effet, dit empathie. Or des recherches franco-britanniques, réalisées sur 46 000 personnes, rapportées notamment par Sciences et Avenir en mars 2018 et mettant en évidence le caractère en partie héréditaire de l'empathie, expliquent sa plus grande présence chez les femmes par d'autres raisons :

la nouvelle étude a confirmé que les femmes montraient en moyenne plus d'empathie que les hommes. Cependant, cette différence n'est pas due à notre ADN", a poursuivi l'université de Cambridge dans un communiqué. Elle s'expliquerait plutôt par "d'autres facteurs biologiques non génétiques", hormonaux par exemple, "ou des facteurs non biologiques tels que la socialisation, lesquels diffèrent tous deux en fonction du sexe".

Mais quels liens peut-il y avoir entre empathie et croyance ?

Et bien on sait que les pratiques ésotériques, comme la voyance, la divination, la médiumnité, mais aussi l'influence spirituelle, s'appuient beaucoup sur le lien personnel créé entre le praticien / le guru et le client / l'adepte. Le dossier Que voient les voyantes ? de Psychologies.com l'illustre assez bien.

On comprend alors que, grâce à leur empathie, leur mémoire verbale, leur intelligence intuitive, et leur forte cognition sociale, les femmes connaissent dans ce domaine plus de réussite, ou de satisfactions.

-------------------------
Motif de l'édition : orthographe

Re: La croyance et les femmes

Posté : 11 nov.18, 05:33
par Le vieux chat
Bravo, Corwin,

pour ce véritable article digne d'une revue scientifique. Tu as fait le tour de la question, avec en plus une bibliographie (liens internet).

Je ne vois rien d'important à ajouter ou à contester à ce que tu as écrit.

La question initiale de King Julian étant "Pourquoi les femmes sont-elles davantage susceptibles d'être croyantes que les hommes ?",
je retiens tout spécialement les 3 phrases suivantes, qui en sont la réponse:
Corwin a écrit :chez les hommes intuition et émotion sont déconnectés de la logique, alors que chez les femmes tout cela est intimement lié.

Les hommes pourraient alors être plus sujets à certains conflits intérieurs, dilemmes entre raison et passion, entre analyse et intuition, alors que les femmes auraient plus de facilités à intégrer à leur réflexion ce qu'elles ressentent .

On comprendrait que cela ait des conséquences sur les croyances.

Re: La croyance et les femmes

Posté : 11 nov.18, 06:04
par King Julian
Bonjour Corwin, bonjour Le vieux chat,

Encore une fois, je salue vos contributions constructives :hi: . C'est un plaisir que de vous lire et d'apprendre de vous et de vos sources.

Le vieux chat a écrit :
Bravo, Corwin
Je me joins Au vieux chat pour t'applaudir aussi :Bye: .

Et je me joins aussi Au vieux chat dans le choix des trois phrases qui répondrait à la question du débat :
Corwin a écrit :
chez les hommes intuition et émotion sont déconnectés de la logique, alors que chez les femmes tout cela est intimement lié.

Les hommes pourraient alors être plus sujets à certains conflits intérieurs, dilemmes entre raison et passion, entre analyse et intuition, alors que les femmes auraient plus de facilités à intégrer à leur réflexion ce qu'elles ressentent .

On comprendrait que cela ait des conséquences sur les croyances.

Pour rendre la conclusion complète, je ressens juste le besoin d'apporter une justification historique à cette conclusion :



Corwin,

Permets-moi de revenir brièvement sur ton message du 5 novembre 2018 :
Corwin a écrit :Après tout, l'évolution procède de l'exception. La « création naturelle » est le fruit de l'inattendu, voire d'erreurs opportunes…
L'évolution procède de la variabilité et d'inattendu en effet, mais il faut tenir compte d'un puissant facteur structurant : l'héritabilité.
C'est sur la base de se dernier facteur que nous pouvons inférer sur notre espèce à partir des voisines.
Crowin a écrit :Mais les spécialistes, eux, trouvent sans doute délicat d'extrapoler entre les espèces.
Je faisais le reproche aux documents en question. Car les spécialistes le font par ailleurs, voir les citations d'Augustin Fuentes dans mon message du 3 novembre 2018.
Corwin a écrit : Mais peut-être avons-nous un peu trop tendance à considérer l'évolution comme linéaire. Nous pensons par exemple que le statut des femmes s'est amélioré graduellement au fil des siècles. En réalité, le processus est plutôt en dents de scie.
Oui, et tu le montres très bien dans ton message. Néanmoins, s'il ne faut pas considérer l'évolution comme linéaire (je suis d'accord :) ), je pense qu'il est tout de même pertinent de dégager et commenter les tendances sur de longues périodes. Dans les exemples que tu montres, on perçoit une oscillation entre sociétés patriarcales et sociétés égalitaires. On pourrait donc raisonnablement résumer la société humaine entre ces deux points : le patriarcat extrême et l'égalité des sexes. Et ce positionnement peut être arbitrairement pondéré par la durée des civilisations ou encore le nombre d'individus qu'elles comprenaient respectivement. Mais si le positionnement exact de cette tendance manque de précision, cela n'exclut pas d'avoir par ailleurs une (quasi) certitude : la tendance révèle que le curseur est fort éloigné de la situation matriarcale.

Et je ne t'apprends pas qu'une tendance n'est pas contredite par des exceptions, des valeurs atypiques. Ce qui peut la remettre en question en revanche, c'est une grande variation dans la distribution des données étudiées (analogie à étendre au domaine concerné).

Ainsi, au vu des sources déjà commentées dans les messages précédents, cela vous paraît-il crédible de justifier la différence d'interaction logique/émotions entre homme et femme par un héritage* antérieur à l'apparition de l'espèce humaine ? Est-ce probable ?

*héritage génétique ou comportemental

Re: La croyance et les femmes

Posté : 14 nov.18, 01:41
par Mormon
King Julian a écrit : *héritage génétique ou comportemental
Avant tout, spirituel !

Dans les éternités passées, de nombreuses intelligences ont opté pour un rôle social humble et subordonné dans le couple au détriment de la prééminence pour assurer une meilleur destinée éternelle.

Ces intelligences devinrent des enfants d'esprits féminin.

Sur terre, avec leur corps mortels sont, en général, des personnes davantage tournés vers le bien.

Ce qui fait qu'à la résurrection, il y aura davantage de femmes sauvées que d'hommes.

Re: La croyance et les femmes

Posté : 14 nov.18, 01:54
par King Julian
Mormon a écrit : Ce qui fait qu'à la résurrection, il y aura davantage de femmes sauvées que d'hommes.
La curiosité me brûle : sur quelle(s) base(s) t'appuies-tu pour savoir cela ?

Re: La croyance et les femmes

Posté : 14 nov.18, 02:16
par Corwin
Merci. Vous êtes très aimables…
Le vieux chat a écrit :Tu as fait le tour de la question, avec en plus une bibliographie
Nous avons la chance que pas mal d'études aient été effectuées assez récemment. Il y a peu de temps encore, il eût fallu se contenter de spéculations plus ou moins hasardeuses.

Mais, comme tu l'as dit plus tôt, il reste pas mal de questions en suspens, et donc de recherches à entreprendre.
King Julian a écrit :je ne t'apprends pas qu'une tendance n'est pas contredite par des exceptions, des valeurs atypiques.
Bien entendu.

Et la tendance n'est certainement pas l'égalitarisme, encore moins au matriarcat, si l'on considère l'ensemble des sociétés humaines, des primates, et des autres mammifères.

Mais il semble que les anthropologues soient plus réticents que les primatologues à appliquer un modèle généraliste. Ils ont peut-être du mal à modérer leur sentiment d'appartenir à une espèce d'exception. Peut-être aussi éprouvent-il un léger agacement à voir des observateurs de singes se mêler de leurs affaires d'hommes (et de femmes).

Pour autant, à la question :
King Julian a écrit :au vu des sources déjà commentées dans les messages précédents, cela vous paraît-il crédible de justifier la différence d'interaction logique/émotions entre homme et femme par un héritage* antérieur à l'apparition de l'espèce humaine ? Est-ce probable ?
je répondrai que, si l'on postule une corrélation entre l'influence de l'intuition sur la cognition des femmes, et leur subordination sociale, l'hypothèse n'est pas absurde.

Mais il subsiste sans doute trop d'inconnues pour être absolument catégorique.

Néanmoins, des pistes existent peut-être dans notre documentation. Par exemple, les chercheurs pennsylvaniens détectent les manifestations neurologiques différenciant les sexes à partir de l'adolescence, quand ceux de Cambridge attribuent le surcroît d'empathie des femmes à des causes endocriniennes.

Sachant que, justement, l'afflux d'hormones sexuelles se produit à l'adolescence, et que ce phénomène a pour but de rendre les sujets aptes à la reproduction, on peut alors supposer que l'apparition d'une logique plus émotionnelle chez les femmes, qui est en relation avec ces manifestations physiologiques, est lié à la maternité, voire, de façon générale, à son comportement sexuel.

Si c'est les cas, il est alors possible que ce processus ait une origine très lointaine.

Mais aussi qu'il ne soit donc pas nécessairement dépendant du statut social de la femme, ou de son ancêtre pré-humaine.

En effet, après tout, que la société soit patriarcale, égalitaire, ou matriarcale, la femme, jusqu'à présent, reste quand même surtout valorisée en tant que mère, épouse, et amante…

Pour terminer, voici donc, à titre de curiosité, quelques exemples intéressants d'organisations sociales alternatives :

Une société peut-elle fonctionner sans pères ni époux ? Il existerait au moins un groupe humain composé d'hommes et de femmes rigoureusement célibataires, d’hommes et de femmes qui délaisseraient donc la famille telle qu’on la pense et telle qu’on l’organise en général : les NA de Chine (…) peuple de quelques dizaines de milliers de personnes qui vivent dans les montagnes froides du Sichuan.
La langue des Na ne contient pas de nom pour définir le père ou le mari (…) Car dans la société Na, tout enfant fait automatiquement partie de la lignée de sa mère. Les sœurs et les frères travaillent et vivent ensemble, dans la même maisonnée, toute leur vie (…) Les géniteurs des enfants, en général non clairement déterminés, n'ont ni droits ni devoirs envers leur progéniture et ne sont donc pas considérés comme des parents.
Dans la culture des Na, un dicton affirme que l’action de l'homme dans la reproduction est analogue à celle de la pluie sur l'herbe des prairies : elle fait pousser, rien de plus. L’homme n’est en somme qu’un arroseur qui fait pousser un fœtus qui est déjà présent dans le ventre de la future mère. Heureuse théorie pour une société où ni la paternité ni l'institution du mariage ne semblent exister (franceculture.fr).

La fin de l'article cependant fait un peu retomber le rêve : « Mais tout cela est-il vraiment vrai ? » s'interroge Pascale-Marie Milan, l'auteure, « Ne s’agit-il pas plutôt d’une vulgate pour dépliants touristiques ? »

Non. Les Na existent, ils se nomment aussi Moso, et Karolin Klüppel les a rencontrés. Et puisque nous parlions d'émotions, il nous révèle justement que là où les femmes commandent, ce qui gouverne ce sont… les passions :

Dans la société chinoise, le statut social dépend de votre emploi et les femmes en tiennent compte dans leur choix. L'amour n'arrive qu'ensuite. Pour les Moso, seuls l'amour et la passion doivent motiver le choix d'un partenaire. Et si elles ne ressentent plus cette passion elles peuvent mettre fin à la relation. Le frisson des premiers instants est pour elle plus important que le fait de rester ensemble (National Geographic).

Mais les Na/Moso ne sont que quelques dizaines de milliers. Une goutte d'eau dans l'océan chinois, société partagée entre modernisme égalitaire et tradition patriarcale, dans laquelle ils sont peut-être en grand danger de finir dilués.

Un risque qu’encourent sans doute moins les Minang. Ceux-ci sont quatre millions, et la nation indonésienne musulmane, pourtant assez peu progressiste, dans laquelle ils sont immergés, respecte leurs coutumes… du moins tant que les femmes ne s'immiscent pas trop dans la sphère politique et religieuse. Mais dans la vie privée, les hommes n'ont guère voix au chapitre. Chez les Minang, par exemple…

Seule l’épouse peut d’ailleurs demander le divorce. Elle dépose simplement une plante particulière à l’entrée de la maison et l’homme n’aura rien à dire, il partira avec les vêtements qu’il porte ce jour-là. L’homme ne pouvant ni refuser un mariage arrangé ni divorcer, il arrive d’ailleurs parfois de retrouver un Minang isolé à l’autre bout du pays car l’exil est sa seule fuite possible (Point Culture)

D'aucuns pourraient penser que les hommes ainsi traités devraient se plaindre, et revendiquer un peu plus de respect.

Eh bien c'est ce qu'ils font.

Mais ailleurs. Plus exactement dans le Meghalaya, province du nord-est de l'Inde comptant trois millions d'habitants « une enclave du sous-continent où les femmes mènent la société, dans la plupart des secteur ». Mais là-bas, en Inde, chez les Khasis, société matriarcale, les hommes réclament l'égalité.

On pourrait parler aussi des Juchitan du Mexique, de l'île de Kihnu en Estonie, des Akans du Ghana, des Guayaki du Paraguay, ou encore des Bigajos de Guinée-Bissau, L’archipel où les femmes sont reines

Évidemment, il s'agit d'exceptions.

Dues à des circonstances particulières, en raison de « La flexibilité » qui, rappelle Augustin Fuentes, « représente un élément central des organisations sociales des primates » car « il existe au sein de chaque type une variété d’interaction sociale qui rend la structure complexe et fluide, porteuse d’une histoire singulière » sachant que « l’histoire est essentielle à l’ensemble des primates » (Labyrinthe).

Mais par conséquent, si, ailleurs, les sociétés sont majoritairement patriarcales, c'est donc parce que les circonstances, l'histoire, en ont décidé ainsi.

Alors si les circonstances, l'histoire, changeaient…

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Motifs de l'édition : vocabulaire, grammaire, orthographe