LE SECOND SACREMENTS DU SERVICE DE LA COMMUNION.
LE SACREMENT DE L'ORDRE.
Il y a deux sacrements du service de la communion : le mariage et l'ordre.
Service de la communion signifie que ceux qui exercent ce service témoignent de la communion de Dieu avec les hommes.
L'ordination de certains a eu lieu dès le début de l'Eglise.
Paul rappelle à son disciple, Timothée, le moment où il a été consacré à Dieu.
«
Voilà pourquoi, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains.
Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération.
N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur, et n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier ; mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Évangile.
Car Dieu nous a sauvés, il nous a appelés à une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles,
et maintenant elle est devenue visible, car notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté : il a détruit la mort, et il a fait resplendir la vie et l’immortalité par l’annonce de l’Évangile, pour lequel j’ai reçu la charge de messager, d’apôtre et d’enseignant.
Et c’est pour cette raison que je souffre ainsi ; mais je n’en ai pas honte, car je sais en qui j’ai cru, et j’ai la conviction qu’il est assez puissant pour sauvegarder, jusqu’au jour de sa venue, le dépôt de la foi qu’il m’a confié.
Tiens-toi au modèle donné par les paroles solides que tu m’as entendu prononcer dans la foi et dans l’amour qui est dans le Christ Jésus.
Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous. » (2 Tim 1, 6-14).
L’imposition des mains donne une grâce intérieure pour le témoignage de la foi. L'imposition des mains a été une pratique généralisée dès les débuts de l’Église, ainsi qu'en témoigne Paul dans ce récit. Ce geste matérialise la grâce donnée par Dieu à cet instant.
I/ Le sacrement de l'ordre est un sacrement triple.
Il y a trois sacrements de l'initiation, qui forment une seule initiation, tout comme il n'y a qu'un seul Dieu en Trois Personnes divines. Ces trois sacrements forment un tout inséparable.
De la même façon, il y a un seul
sacrement de l'ordre en trois degrés,
l'épiscopat, le presbytérat et le diaconat.
Il y a une Trinité dans les degrés du sacrement de l'ordre.
Le diaconat, le presbytérat, l'épiscopat forment une trinité de degrés de l'ordre.
L'épiscopat (le degré reçu par l’évêque) est approprié à la Personne du Père,
le presbytérat (le degré reçu par le prêtre) est approprié à la Personne du Fils,
et le diaconat (le degré reçu par le diacre) est approprié à la Personne de l'Esprit de charité.
En effet, l'évêque veille sur le troupeau, comme un Père sur ses enfants. L'étimologie du mot
Evêque est
veilleur.
Le presbyte est le signe de la présence du Christ, le bon Pasteur, incarné dans notre chair, à proximité de nous,
Le diacre est le
serviteur, il est le signe sacramentel du
Christ serviteur.
Quand un des degrés du sacrement de l'ordre est donné, la consécration est manifestée par l''imposition des mains.
L'imposition des mains est une forme de bénédiction très particulière dans l’Église. Elle est unique et spécifique à l'ordination des hommes.
Cette imposition est accompagnée d'une parole consécratoire : cette parole consécratoire se réfère à tous les hommes appelés aux services dans l’histoire biblique. De Moise appelé par Dieu au Sinaï, aux apôtres appelés par Jésus, ne sont consacrés à Dieu que des hommes qui ont été choisis par Dieu. On ne consacre pas n'importe qui, mais des gens ayant reçu un appel de Dieu.
A chaque degré de l'ordination sacerdotale, différents signes complémentaires matérialisent la grâce spécifique de chacun :
- Le diacre reçoit la Bible, l’évangéliaire qu'il lira à la messe.
- le prêtre a les mains consacrées et il reçoit le pain et le vin. Il devient apte à toucher le saint sacrement et à le consacrer.
- L'évêque reçoit la Bible, l'anneau (singe de son lien nuptial avec l'Eglise) et le bâton du pasteur (ui encourage et permet de rattraper la brebis égaré).
Un signe secondaire est donné à tous : le baiser de paix.
Ce baiser de paix est échangé entre diacres, prêtres et évêques, le jour de leur ordination. Il signifie que si on est bien ordonné individuellement, ce n'est pas sans relation avec les autres membres du corps presbytéral. Tous les hommes consacrés font partie du même corps, du même ordre, celui des diacres, prêtres et Évêques. L'ordre ne signifie donc pas la
discipline, mais l’agrégation dans un ordre, dans le sens d'un corps constitué, d'une communauté.
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http://www.communautesaintmartin.org/wp ... G_4119.jpg[/img]
Lors de l'ordination des prêtres les Évêques leur imposent les mains, ainsi que le décrit Paul dans sa lettre à Timothée.
Ici, nous voyons l’ordination de deux prêtres en 2014, au sein de la communauté Saint Martin.[/center]
II / Ordre et sacerdoce.
Quelle relation entre l'ordre et le sacerdoce ?
On n'est pas prêtre, diacre ou évêque individuellement. Nous le sommes collectivement, nous entrons dans un ordre, un collège, une communauté.
L'ordre des prêtres est la communauté des prêtres et des évêques.
Dans le Nouveau testament, le sacerdoce ne concerne que le Christ.
En effet, seul le Christ est le prêtre véritable, car il
s'est donné en personne.
Le sacerdoce théoriquement devrait donc être le terme qui désigne la seule prêtrise de Jésus.
C'est ainsi que l'ont compris les protestants. Les protestants n'ordonnent donc pas d'hommes prêtres. Leurs pasteurs sont au service de la communauté, pour l'instruire, lui donner les sacrements et diriger la prière, mais ils ne reçoivent pas d'onction d'huile, qu'ils estiment une pratique réservée aux prophètes de l'Ancienne Alliance.
Les catholiques ont conservé une matérialisation de l'onction spirituelle dont parle Paul ou Jean, par l'application d'huile sur la personne consacrée :
«
Celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu, lequel nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit. » (2 Corinthiens 1, 21).
«
Vous avez reçu l’onction de la part de celui qui est saint, et vous avez tous de la connaissance. L’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, qu’elle est véritable, et qu’elle n’est point un [......], demeurez en lui selon les enseignements qu’elle vous a donnés. » (1 Jean 2, 20, 27).
Les catholiques ont sans doute mieux approfondi le mystère de l'incarnation de Jésus-Christ. Ils sont donc plus attachés que les protestants à la matérialisation, à la manifestation corporelle, du moment où la grâce de Dieu est donnée aux personnes qui reçoivent un sacrement. D'où l'application d'huile consacrée, c'est à dire l'onction, administrée lors des sacrements.
Le Christ est donc le seul à être Prêtre, selon le Nouveau Testament. Il est le Prêtre par excellence :
«
Il lui fallait donc se rendre en tout semblable à ses frères, pour devenir un grand prêtre miséricordieux et digne de foi pour les relations avec Dieu, afin d’enlever les péchés du peuple.
Et parce qu’il a souffert jusqu’au bout l’épreuve de sa Passion, il est capable de porter secours à ceux qui subissent une épreuve. » (Hébreux 2, 17-18).
Jésus-Christ a reçu une onction immatérielle, celle de l'Esprit-Saint :
«
Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable, car Dieu était avec lui » (Actes 10, 38). La matérialisation de l'onction reçu par Jésus se trouve dans les miracles qu'il a accompli. Chez un homme qui devient prêtre que par grâce de Dieu, l'onction d'huile manifeste cette union, cette assimilation au Christ, le seul qui fasse des miracles.
Par sa croix, il a offert le sacrifice parfait. Il n'a pas offert d'animaux, ni de biens matériels, mais sa propre vie.
Jésue est le grand prêtre parfait.
Or, le Christ, le grand prêtre, a choisi que tous les baptisés soient prêtres en lui.
C'est ce qu'on appelle le sacerdoce baptismal.
Par le baptême, nous sommes prêtres, prophètes, et rois (ainsi que le montre le couronnement du mariage). Ainsi l'explique Paul :
«
Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. » (Romains 12, 1-1).
Nous nous offrons lors du culte, de l'Eucharistie, ainsi que nous l'avons vu dans l'enseignement sur l'Eucharistie. Nous sommes donc pleinement prêtres, selon le don reçu à notre baptême. En effet, le prêtre est celui qui est rendu capable d'offrir des sacrifices pour Dieu. Nous, chrétiens, nous sommes donc rendu aptes à nous offrir nous-mêmes.
Il y a donc le sacerdoce de Jésus-Christ,
celui des baptisés,
et entre les deux, il y a le sacerdoce ministériel, celui des prêtres et des évêques.
La vocation essentielle des rêtres est de permettre que les baptisés vivent de leur sacerdoce baptismal.
Les prêtres sont configurés au Christ-prêtre,
c'est ce que manifeste l'onction que les prêtres reçoivent sur les mains lors de leur ordination, et celle que les évêques reçoivent sur la tête.
Le diacre ne participe pas au ministère sacerdotal du Christ, mais il exprime que le sacerdoce des prêtres ne peut être reçu que dans la grâce du service. Le diaconat est l'entrée, le premier degré de l'ordination. C'est ce que signifie diaconat, cela veut dire service. L'ordination diaconale est la première étape de toute consécration sacerdotale. Le service est donc le fondement de l'ordination sacerdotale. Le prêtre est d'abord un
serviteur, ainsi que Jésus l'a dit à ses apôtres lors de son dernier repas (Jean 13, 1-17).
Il n'y a pas de concurrence entre ces sacerdoces. Ils sont tous ordonnés au sacerdoce du Christ.
Jésus est le
serviteur par excellence (Marc 10, 45), donc le diacre parfait.
Jésus est celui qui offre le
sacrifice parfait, c'est à dire lui-même (Luc 22, 42), il est donc prêtre.
Il est la
tête de l’Église (1 Co 12, 27 : Col 1, 18), comme l’évêque est le père de son diocèse.
Le diacre participe donc pleinement au sacerdoce de l'ordre en étant serviteur. Il y a deux dimensions dans le sacerdoce, une dimension horizontale de serviteur et une dimension verticale d'offrande au Père.
III/ Un sacrement remis en question ?
Plusieurs incompréhensions, plusieurs remises en question, sont de nos jours entendues au sujet du sacerdoce :
1/ Peut-on, doit-on se passer de prêtres dans l’Église ?
Que certains remettent l'utilité de l'ordre en question est dans l'ordre des choses, Jésus est un signe de contradiction.
Ainsi les sacrements sont-ils des signes de contradiction de nos jours, et tout particulièrement celui de l'ordre.
En fait, il est impossible de se passer de prêtres, car la trinité des trois degrés du sacrement de l'ordre permet que Jésus-Christ soit agissant dans l’Église, grâce au don des sacrements.
2/ Le caractère masculin du sacerdoce.
Il y a des femmes pasteurs dans les Églises de la réforme (protestantes), mais leur sacerdoce est totalement différent. Ils ne sont pas l'image matérialisée de Jésus parmi nous. Les pasteurs protestants ne sont donc pas forcement des hommes, comme le demande chez les catholiques la représentation de Jésus parmi nous. Par ailleurs, les pasteurs protestants ne consacrent pas le pain et le vin de Jésus en vrai corps et vrai sang.
Cette consécration d'un homme à Dieu par le sacrement de l'ordre n'est pas un pouvoir, mais c'est un don de Dieu, qui matérialise une réalité spirituelle. Il s'agit de rendre Jésus présent dans son Église et dans le monde. Le ministère ordonnné est un service, et non un pouvoir.
3/ Le sacrement de l'ordre donne-t-il un pouvoir ?
En fait, parmi tous les sacrements, celui qui est essentiel est celui du baptême, pas celui de l'ordre.
L’Église n'est pas une pyramide avec les fidèles à la base et le pape au sommet. C'est l'inverse.
Au sommet, il y a le baptême,
et à la base le ministère ordonné qui est au service des baptisés.
L'important est d'être fidèle au Christ, et aux grâces de notre baptême.
Les prêtres sont les serviteurs des baptisés, afin de leur permettre de vivre de leur vocation de prêtres, de prophètes et de rois au milieu du monde.
4/ Le célibat.
Dans l'orthodoxie, les prêtres se marient tous avant d'être ordonnés. Cependant les Évêques orthodoxes sont tous célibataires. Ils sont donc choisis parmi les moines.
Dans l’Église catholique, les diacre peuvent être mariés, mais pas les prêtres. Les prêtres célibataires sont le signe que nous sommes appelés à tout lâcher pour suivre Dieu. Par leur ministère sacramentel, les prêtres témoignent auprès de tous les baptisés, de l’absolu de l'appel de Dieu.
Le célibat n'est pas un héritage de l'antiquité, où il était rare, voire impossible à cette époque. Il est apparu en milieu juif, mais s'est surtout développé avec le christianisme.
Il a commencé par le célibat du Christ, et a tout de suite été imité par des disciples. Jean l'évangéliste et Paul étaient célibataires.
Le célibat est distinct de la nature de l'ordre : il en est un approfondissent. On peut être célibataire consacré à Dieu sans être prêtre. Et chez les orthodoxes, on peut être prêtre sans être célibataire.
La consistance du sacerdoce est le don complet de soi. Il se manifeste, se symbolise, se matérialise, par le célibat des prêtres chez les catholiques.
Cela fait écho au texte des Évangiles qui parle de tout quitter pour suivre Jésus-Christ (Luc 9, 57-62).
En conclusion, le mariage et le sacrement de l'ordre sont les deux facettes du sacrement du service de la Communion :
Nous sommes tous appelés à entrer pleinement dans l'amour nuptial de Dieu pour les hommes.
Ceux qui sont appelés au ministère de l'ordre témoigne de l'aspect absolu, au
pleinement du don d'eux-mêmes.
Ceux qui se marient témoignent
de la nuptialité de la relation de Dieu aux hommes.
Ensemble ils (prêtres et gens mariés) témoignent de l’absolu du don du Christ pour les hommes.
PETIT QUIZZ :
(les réponses sont à la fin).
1/ Le diaconat est-il un degré à part entière du sacrement de l’ordre ?
- oui
- non
2/ Est-il nécessaire d’être diacre pour être ordonné prêtre ?
- oui
- non
3/ Un prêtre nommé évêque doit-il recevoir une nouvelle ordination ?
- oui
- non
4/ Le nom du sacrement de l’ordre est-il lié...
- au fait de pouvoir donner des ordres
- à la mission de répercuter les ordres de Dieu
- au fait d’entrer dans l’ordre, c’est-à-dire le corps des prêtres, des évêques ou des diacres
5/ Y a-t-il entre le sacerdoce baptismal et le sacerdoce ministériel, selon le concile Vatican II, une différence...
- de degré
- de nature
RÉPONSES AU QUIZZ :
1/ Le diaconat est-il un degré à part entière du sacrement de l’ordre ?
* oui
- non
2/ Est-il nécessaire d’être diacre pour être ordonné prêtre ?
* oui
- non
3/ Un prêtre nommé évêque doit-il recevoir une nouvelle ordination ?
* oui
- non
4/ Le nom du sacrement de l’ordre est-il lié...
- au fait de pouvoir donner des ordres
- à la mission de répercuter les ordres de Dieu
* au fait d’entrer dans l’ordre, c’est-à-dire le corps des prêtres, des évêques ou des diacres.
5/ Y a-t-il entre le sacerdoce baptismal et le sacerdoce ministériel, selon le concile Vatican II, une différence...
- de degré
* de nature