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TRANSSUBSTANTIATION ?

Posté : 12 nov.07, 19:46
par celony
Si la communion eucharistique au cénacle était sacramentelle sans que le Christ soit ressuscité , le caractère sacramentel de l'Eucharistie ne dépend pas de sa resurrection , la "transsubstantiation" est une abstraction sans fondement et l'Eucharistie est symbolique.

TRANSSUBSTANTIATION ?

Posté : 12 nov.07, 22:52
par jjt/GMR
Dans sa “Profession de foi solennelle” du 30 juin 1968, le pape Paul VI a déclaré: “Nous croyons que, tout comme le pain et le vin consacrés par le Seigneur lors de la dernière Cène sont devenus son corps et son sang qui devaient être offerts pour nous sur la croix, de même le pain et le vin consacrés par le prêtre deviennent le corps et le sang du Christ glorieusement intronisé dans les cieux. Nous croyons également que, sous l’apparence de ces espèces qui après la Consécration nous semblent être les mêmes qu’avant, la présence mystérieuse du Seigneur est véritable, réelle et substantielle. (...) C’est fort à propos que l’Église appelle cette transformation la transsubstantiation.”
Cette croyance est-elle en accord avec les Saintes Écritures?

Que voulait dire Jésus lorsqu’il a déclaré: “Ceci est mon corps” et: “Ceci est mon sang”?
Mat. 26:26-29, Jé: “Or, tandis qu’ils mangeaient, Jésus prit du pain, le bénit, le rompit et le donna aux disciples en disant: ‘Prenez, mangez, ceci est mon corps.’ Puis, prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna en disant: ‘Buvez-en tous; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le Royaume de mon Père.’”

Une version du Nouveau Testament (De) explique dans une note en bas de page que l’expression “ceci est mon corps signifie: représente, symbolise mon corps”. Ainsi au lieu de dire: "ceci est mon sang" on peut dire: "ceci représente mon sang".

Cette façon de traduire s’harmonise avec le contexte, plus précisément avec le verset 29, tel qu’il est rendu dans plusieurs versions catholiques. Dans AC, il est traduit ainsi: “Je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.” En effet, Jésus a qualifié le contenu de la coupe de “fruit de la vigne”, alors qu’il avait déclaré peu avant à son sujet: “Ceci est mon sang.”

Analysons les expressions “ceci est mon corps” et “ceci est mon sang” à la lumière de plusieurs autres figures de rhétorique frappantes qui sont contenues dans les Écritures.
Par exemple, Jésus a affirmé: “Je suis la lumière du monde”, “Je suis la porte des brebis”, “Je suis la vigne véritable.” (Jean 8:12; 10:7; 15:1, Jé). Pourtant, aucune de ces expressions n’implique une transformation miraculeuse.

En I Corinthiens 11:25 (Jé), l’apôtre Paul parle de la dernière Cène et rapporte les propos de Jésus d’une manière légèrement différente. Il ne lui fait pas dire, à propos de la coupe: “Buvez-en tous; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance”, mais: “Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang.” Cela ne signifie certainement pas que la coupe était miraculeusement devenue la nouvelle alliance. Partant, n’est-il pas plus raisonnable de conclure que le contenu de la coupe représentait le sang de Jésus au moyen duquel la nouvelle alliance a été validée?

TRANSSUBSTANTIATION ?

Posté : 13 nov.07, 21:15
par celony
Merci. Je n'avais jamais lu cette déclaration de Paul VI :
“Nous croyons que, tout comme le pain et le vin consacrés par le Seigneur lors de la dernière Cène sont devenus son corps et son sang qui devaient être offerts pour nous sur la croix, de même le pain et le vin consacrés par le prêtre deviennent le corps et le sang du Christ glorieusement intronisé dans les cieux. Nous croyons également que, sous l’apparence de ces espèces qui après la Consécration nous semblent être les mêmes qu’avant, la présence mystérieuse du Seigneur est véritable, réelle et substantielle. (...) C’est fort à propos que l’Église appelle cette transformation la transsubstantiation.”

C'est dire que la consécration par le Seigneur au Cénacle a produit son corps et son sang qui devaient être offerts pour nous sur la croix et que la consécration par le prêtre à la Messe produit le corps et le sang du Christ glorieusement intronisé dans les Cieux.
C'est dire , par conséquent (étant donné que le Christ n'a pas été glorieusement intronisé sur la croix) que le prêtre à la Messe produit des éléments dont les vertus sont supérieures aux éléments produits par le Seigneur au Cénacle !!! Les fidèles consomment actuellement le corps et le sang du Christ glorieux , alors que les apôtres ont consommé alors le corps et le sang du Christ avili !!!
La contradiction théologique dans la déclaration de Paul VI me semble plus probante de la vanité de la "transsubstantiation" que le recours à une exégèse biblique maintes fois proposée et controversée.

Posté : 15 nov.07, 02:37
par medico
SUR quelle base biblique est fondé cette doctrine?

Posté : 15 nov.07, 06:45
par VexillumRegis
Le Seigneur déclare : Personne ne m’enlève la vie, mais je la livre de moi-même ; j’ai pouvoir de la livrer, et j’ai pouvoir de la reprendre (Jn 10, 18).

Le Maître de toutes choses n’attend pas d’être contraint par la trahison, ou l’attaque criminelle des Juifs, ou le jugement inique de Pilate, pour inaugurer et provoquer le salut de tous les hommes. Au contraire, il anticipe cette attaque de manière indicible, par son sacrifice, et, invisible aux hommes, il s’est livré lui-même en offrande et victime pour nous, lui le prêtre et en même temps l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1, 29).

Quand donc cela a-t-il eu lieu ? Lorsqu’il a rendu mangeable son corps et buvable son sang pour ses apôtres. Il est tout à fait clair en effet que personne n’aurait pu manger cet agneau, si celui-ci n’avait pas été immolé auparavant. Celui qui a donné à ses disciples son corps à manger indique ainsi clairement que l’agneau a déjà été sacrifié, car on ne pourrait manger le corps de la victime si elle était encore vivante. De la sorte, lorsqu’il a offert à ses disciples de manger son corps et de boire son sang, déjà sans que cela apparaisse, par le pouvoir de celui qui dispense le mystère, son corps avait subi le sacrifice, indiciblement, invisiblement.


ICI.

Cordialement en Jésus +,

- VR -

Posté : 15 nov.07, 21:05
par medico
moi je demande une base biblique pas philosophique.

Posté : 15 nov.07, 22:45
par celony
medico a écrit :moi je demande une base biblique pas philosophique.
La "transsubstantiation" n'a pas de base biblique autre que "ceci EST mon corps" , "ceci EST mon sang " , le verbe "ETRE" étant pris au sens littéral et non pas au sens figuré " REPRESENTE ".
Le sens littéral implique , d'après la théologie catholique , que "ceci " désigne réellement le corps du Seigneur dans le 1er membre de phrase et son sang dans le 2nd membre de phrase.
Comment cette réalité a t-elle été produite ? Par un "mystère" que le Magistère énonce mais n'explique pas , conformément à la "tradition sacrée" d'origine apostolique.
Toutefois , le mot "transsubstantiation" n'a été proposé qu'au moyen âge , et non pas du vivant des apôtres . Ce mot n'en désigne pas moins , toujours selon la théologie catholique , une réalité mystérieuse qui a toujours été produite à la Messe , sans que cette réalité ait été formulée explicitement.Autrement dit , la "transsubstantiation" n'était pas extrinsèque à la foi des apôtres.
Un hiatus demeure dans la théologie catholique : l'amalgame entre la mortalité du Christ quand il a donné aux apôtres son corps à manger et son sang à boire , sa mortalité quand il s'est sacrifié sur la croix le lendemain , et son immortalité le 3e jour à dater de sa mort.

Posté : 15 nov.07, 23:13
par celony
VexillumRegis a écrit :Le Seigneur déclare : Personne ne m’enlève la vie, mais je la livre de moi-même ; j’ai pouvoir de la livrer, et j’ai pouvoir de la reprendre (Jn 10, 18).


Pas de problème : le Seigneur a livré sa vie le vendredi et il l'a reprise le dimanche. Du 1er au 3e jour de sa mort , son humanité n'était pas immortelle , et encore moins , si j'ose dire , la veille de sa mort !

Le Maître de toutes choses n’attend pas d’être contraint par la trahison, ou l’attaque criminelle des Juifs, ou le jugement inique de Pilate, pour inaugurer et provoquer le salut de tous les hommes. Au contraire, il anticipe cette attaque de manière indicible, par son sacrifice, et, invisible aux hommes, il s’est livré lui-même en offrande et victime pour nous, lui le prêtre et en même temps l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde (Jn 1, 29).

Quand donc cela a-t-il eu lieu ? Lorsqu’il a rendu mangeable son corps et buvable son sang pour ses apôtres. Il est tout à fait clair en effet que personne n’aurait pu manger cet agneau, si celui-ci n’avait pas été immolé auparavant. Celui qui a donné à ses disciples son corps à manger indique ainsi clairement que l’agneau a déjà été sacrifié, car on ne pourrait manger le corps de la victime si elle était encore vivante. De la sorte, lorsqu’il a offert à ses disciples de manger son corps et de boire son sang, déjà sans que cela apparaisse, par le pouvoir de celui qui dispense le mystère, son corps avait subi le sacrifice, indiciblement, invisiblement.
Le Seigneur s'est donc sacrifié sur la croix avant la communion eucharistique du Jeudi Saint ! Et , qui plus est , il est ressuscité , toujours avant le Jeudi Saint , pour qu'il y ait "transsubstantiation"au cénacle !
Les anachronismes cumulés résultent du seul refus d'admettre le caractère symbolique de l'Eucharistie quand le sacrement a été institué.
Le sacrifice de la Cène PREFIGURAIT le sacrifice de la croix et les éléments produits FIGURAIENT la réalité du sacrifice unique.
les adverbes ne sont pas des arguments : ils magnifient le cumul des anachronismes évidents.

Posté : 16 nov.07, 05:09
par VexillumRegis
Petit florilège de la doctrine eucharistique des Pères

Ignace d'Antioche : [parlant de certains hérétiques] Ils s'abstiennent de l'eucharistie et de la prière, parce qu'ils ne confessent pas que l'eucharistie est la chair de notre Sauveur Jésus-Christ, chair qui a souffert pour nos péchés, et que dans sa bonté le Père a ressuscitée. (Lettre aux smyrniotes, VI, 1).

S. Justin : Car nous ne prenons pas cet aliment comme un pain commun et une boisson commune. De même que, par la vertu du Verbe de Dieu, Jésus Christ, notre sauveur, a pris chair et sang pour notre salut, ainsi l’aliment consacré par la prière formée des paroles du Christ, cet aliment qui doit nourrir par assimilation notre sang et notre chair, est la chair et le sang de Jésus fait chair. (Grande Apologie, 66)

S. Irénée : Au surplus, comment auront-ils [les hérétiques] la certitude que le pain eucharistié est le corps de leur Seigneur, et la coupe, son sang, s’ils ne disent pas qu’il est le fils de l’Auteur du monde [...] ? - Comment encore peuvent-ils dire que la chair s’en va à la corruption et n’a point part à la vie, alors qu'elle est nourrie du corps du Seigneur et de son sang ? ... de même que le pain qui vient de la terre, après avoir reçu l’invocation de Dieu, n’est plus du pain ordinaire, mais Eucharistie, constitué de deux choses, l’une terrestre et l’autre céleste, ainsi nos corps qui participent à l’Eucharistie ne sont-ils plus corruptibles puisqu’il ont l’espérance de la résurrection. (Contre les hérésies IV, XVIII, 4-5)

et:

S’il n’y a pas de salut pour la chair, alors le Seigneur ne nous a pas non plus racheté par son sang, la coupe de l’eucharistie n’est pas une communion à son sang et le pain que nous rompons n’est pas une communion à son corps. [...] La coupe, tirée de la création, il l’a déclarée son propre sang, par lequel il fortifie notre sang, et le pain tiré de la création, il l’a proclamé son propre corps, par lequel se fortifient nos corps. Si donc la coupe qui a été mélangée et le pain qui a été confectionné reçoivent la Parole de Dieu et deviennent l’eucharistie, c’est-à-dire le sang et le corps de Christ, et si par ceux-ci se fortifie et s’affermit la substance de notre chair, comment ces gens peuvent-ils prétendre que la chair est incapable de recevoir le don de Dieu consistant dans la vie éternelle, alors qu’elle est nourrie du sang et du corps de Christ et qu’elle est membre de celle-ci ? (Id. V,II, 2-3)

Tertullien : C'est la chair en effet qui est lavée pour que l'âme soit purifiée ; la chair sur laquelle on fait les onctions pour que l'âme soit consacrée ; la chair qui est marquée du signe sacré pour que l'âme soit fortifiée ; la chair qui est couverte par l'imposition des mains pour que l'âme soit illuminée par l'esprit ; la chair enfin qui se nourrit du corps et du sang de Jésus-Christ, pour que l'âme s'engraisse de la substance de son Dieu. (De la résurrection de la Chair, 8 )

Origène : Vous qui assistez habituellement au divin mystère, vous savez avec quelle précaution respectueuse vous gardez le corps du Seigneur, lorsqu’il vous est remis, de peur qu’il n’en tombe quelques miettes et qu’une part du trésor consacré ne soit perdu. (Homélie sur le livre de l'Exode XIII, 3)

et:

Autrefois, la manne était une nourriture en énigme ; maintenant, en réalité, la chair du Verbe de Dieu est vraie nourriture, selon qu’il le dit lui-même : Ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage ( Jn 6, 55 ). (Homélie VII sur le livre des Nombres II, 2)

S. Cyprien : Nous disons Notre Père, parce que Dieu est le père des croyants, de même nous disons notre pain, parce que le Christ est notre nourriture, à nous qui mangeons son corps. Or, nous demandons que ce pain nous soit donné chaque jour; car notre vie est dans le Christ, et l’Eucharistie est notre nourriture quotidienne. Si donc, par suite de quelque grave faute, nous étions privés de la participation au pain céleste, nous serions, par cela même, séparés du corps du Christ. Écoutez sa parole : Je suis le pain de vie descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je lui donnerai c’est ma chair que je livre pour le salut du monde. (Joan., VI) D’après cette parole, il est évident que ceux qui mangent le pain eucharistique et reçoivent dans la communion le corps du Sauveur vivent éternellement. Par suite, en s’éloignant du corps de Jésus-Christ, on doit craindre de s’éloigner de la voie du salut. D’ailleurs la parole du maître est formelle : Si vous ne mangez la chair du fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Ainsi donc nous réclamons notre pain quotidien, c’est-à-dire le Christ, afin que nous, dont la vie est dans le Christ, nous demeurions toujours unis à sa grâce et à son corps sacré. (Commentaire du Notre Père)

S. Cyrille de Jérusalem : Jésus-Christ prit du pain et, ayant rendu grâces, le rompit, et le donna à ses disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Et ayant pris le calice et rendu grâces, il dit : Prenez, et buvez, ceci est mon sang (1 Cor 11, 23-25). Quand donc lui-même a déclaré et dit du pain : Ceci est mon corps, qui osera hésiter désormais ? Et quand lui-même affirme catégoriquement et dit : Ceci est mon sang, qui doutera jamais et dira que ce n’est pas son sang ? (4e Catéchèse Mystagogique, 1)

et:

Ne t’attache donc pas comme à des éléments naturels au pain et au vin, car il sont, selon la déclaration du Maître, corps et sang. C’est, il est vrai, ce que te suggèrent les sens; mais que la foi te rassure. Ne juge pas en ce domaine d’après le goût, mais d’après la foi; aie pleine assurance, toi qui as été jugé digne du corps et du sang de Christ. (ibid. 6)

et:

Le Christ a changé l’eau en vin qui ressemble au sang à Cana en Galilée et nous ne le croirions pas quand il change le vin en son sang ? (Hom. 5 de Paschale ; source : Zubizaretta)

et:

Après nous être sanctifiés par ces hymnes spirituelles, nous conjurons le Dieu amoureux des hommes d’envoyer l’Esprit saint sur les dons déposés sur l’autel, pour faire du pain le corps du Christ et du vin le sang du Christ. Car absolument tout ce que touche l’Esprit saint est sanctifié et transmué. Le sacrifice spirituel, le culte non sanglant accompli, nous supplions Dieu, sur cette hostie de propitiation, pour obtenir la paix commune des Églises ; pour le bon ordre du monde, les empereurs, les soldats et leurs alliés ; pour les malades, les infirmes, les affligés ; d’une manière générale, nous prions et nous offrons cette hostie pour tous ceux qui ont besoin de secours. Nous faisons ensuite mémoire de tous ceux qui se sont endormis : d’abord des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, peur que, par leur intercession et par leurs prières, Dieu daigne accueillir les nôtres ; puis pour les ancêtres décédés saintement, les évêques, et tous ceux qui nous ont précédés dans la mort. Nous croyons qu'un très grand secours est accordé aux âmes pour lesquelles nous faisons cette prière, en présence même de la sainte et redoutable victime. (Catéchèse XXIII, 5ème mystagogique, 7-9 ; source : Journet)

S. Hilaire : Nous parlons de la présence réelle de Christ en nous : si lui-même ne nous l'a enseignée, nous ne proférons que sottise et impiété. Mais c'est lui qui l'a dit : Ma chair est une vraie nourriture, mon sang est un vrai breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui (Jn 6, 55-56). La réalité de sa chair et de son sang ne laisse de place à aucune ambiguïté, et selon l'enseignement du Seigneur en personne, et selon notre foi, il s'agit d'une chair véritable et d'un sang véritable. Lorsque nous les recevons et que nous les absorbons, ces substances nous mettent dans le christ et mettent le christ en nous : n'est-ce point là la vérité ? Peut-être n'est-ce point vrai pour ceux qui ne reconnaissent pas en le Christ Jésus le véritable Dieu. Mais il est en nous, par la chair, et nous sommes en lui; et, avec lui, ce que nous sommes est en Dieu. (De Trinitate, VIII, 14)

S. Athanase : Vous verrez les Lévites qui apportent des pains et une coupe de vin et les placer sur une table. Tant que les prières de supplication et des prières n'ont pas été faites, il y a seulement du pain et du vin. Mais après que les grandes et merveilleuses prières ont été achevées, alors le pain est devenu le Corps et le vin le Sang, de notre Seigneur Jésus-Christ. (Sermon aux nouvellement baptisés d’Eutyches)

S. Jean Chrysostome : Ce qui est dans le calice, c’est cela même qui a coulé de son côté sur la croix et nous y avons part... ce corps qui t’est présenté, c’est le corps même qui a été ensanglanté, qui a été percé par la lance et a laissé couler des sources salutaires, les unes de sang, les autres d’eau. Ce corps qu’il nous a donné à prendre et à manger, c’est ce corps d’un intense amour. (Sur la première épître aux Corinthiens, Homélie XXIV, 1-4)

et:

Croyons toujours à ce que Dieu dit, et ne lui résistons jamais, quoique notre esprit, notre jugement ait peine à se rendre à ce qu'il nous dit... Faisons en toutes ces rencontres ce que nous faisons dans nos mystères sacrés. Ne regardons pas seulement ce qui se présente à nous yeux, mais attachons-nous surtout à la parole qu'il a dite. Nos sens peuvent nous tromper ; mais sa parole ne le peut jamais. (Homélies sur Matthieu, LXXXII, 4)

et:

Ce n’est pas l’homme qui fait que les choses offertes deviennent Corps et Sang du Christ, mais le Christ lui-même qui a été crucifié pour nous. Le prêtre, figure du Christ, prononce ces paroles, mais leur efficacité et la grâce sont de Dieu. Ceci est mon Corps, dit-il. Cette parole transforme les choses offertes. Et, de même que cette parole : Croissez et multipliez-vous et remplissez la terre (Gen.I, 28 ), quoique n'ayant été prononcée qu'une fois, donne à jamais à notre nature la force de se reproduire, ainsi cette autre parole dite une seule fois opère à chaque autel et dans toutes les églises du monde, depuis la première Pâque jusqu'à ce jour, et opérera jusqu'au dernier avènement le sacrifice parfait. (De proditione Judae, 1, 6)

et:

Quand tu vois le Seigneur immolé et étendu sur l’autel, le prêtre qui se penche sur la victime et qui prie, et tous les fidèles empourprés de ce sang précieux, crois-tu encore être parmi les hommes, et même sur la terre ? N’es-tu pas plutôt transporté dans les cieux, et, toute pensée charnelle bannie, comme si tu étais un pur esprit, dépouillé de la chair, ne contemples-tu pas les merveilles d’un monde supérieur ? O prodige ! ô bonté de Dieu ! Celui qui est assis là-haut, à la droite du Père, en ce moment même se laisse prendre par les mains de tous, il se donne à qui veut le recevoir et le presser sur son coeur ; voilà ce qui se passe aux regards de la foi. (De sacerdotio, III, 4)

et:

Respectez donc, respectez cette table, à laquelle nous participons tous, le Christ immolé pour nous, la victime que l'on nous y sert. (Sur l’épître aux Romains, Homélie VIII, 8 )

et:

Mais quoi ? Est-ce que nous n'offrons pas aussi tous les jours ? Sans doute, nous offrons ainsi; mais nous ne faisons que rappeler la mémoire de la mort de Jésus-Christ, car il n'y a qu'une hostie et non pas plusieurs. Pourquoi une seulement et non pas plusieurs ? Parce qu'elle n'a été offerte qu'une seule fois , comme il n'y avait qu'un seul sacrifice offert dans le Saint des Saints : or ce sacrifice était la figure du nôtre, de celui que nous continuons d'offrir. Car nous offrons toujours le même, et non pas aujourd'hui un agneau, demain un autre; non, mais toujours le même. Pour cette raison, notre sacrifice est unique. En effet, de ce qu'on l'offre en plusieurs endroits, s'ensuit-il qu'il y ait plusieurs Jésus-Christ ? Non, certes, mais un seul et même Jésus-Christ partout, qui est tout entier ici, et tout entier là, un seul et même corps. Comme donc, bien qu'offert en plusieurs lieux, il est un seul corps et non pas plusieurs corps, ainsi n'avons-nous non plus qu'un seul sacrifice. C'est notre Pontife qui a offert cette victime, qui nous purifie. Et nous offrons maintenant aussi celle qui fut alors présentée et qui ne peut s'épuiser jamais. Et nous le faisons maintenant en souvenir de ce qui se fit alors : « Faites ceci en mémoire de moi », dit-il. Ce n'est pas à chaque fois une immolation différente, comme le grand prêtre d'alors, c'est la même que nous faisons; ou plutôt d'un seul sacrifice nous faisons perpétuellement mémoire. (Sur l’épître aux Hébreux, Homélie XVII, 3)

S. Ambroise : Tu dis peut-être : C'est mon pain ordinaire. Mais ce pain est du pain avant les paroles sacramentelles ; dès que survient la consécration, le pain se change en la chair du Christ (...) Donc, pour te répondre, avant la consécration ce n'était pas le corps du Christ ; mais après la consécration je te dis que c'est désormais le corps du Christ. (De sacramentis, IV, 14, 16)

et:

[Après avoir pris les exemples des miracles de Moïse et d’Élisée] Si la bénédiction d’un homme a eu une puissance assez grande pour changer la nature, que dirons-nous de la consécration faite par Dieu même, alors que ce sont les paroles même du Sauveur qui agissent ? (...) Si la parole d’Élie a eu tant de puissance qu’elle a fait descendre le feu du ciel (1 R XVIII, 38 ), la parole du Christ n’aura-t-elle pas la puissance de changer la nature des éléments ? (De Mysteriis, IX, 52)

S. Augustin : Ce pain donc que vous voyez sur l'autel, une fois sanctifié par la parole de Dieu, est le corps du Christ. Ce calice, ou plutôt ce que contient ce calice, une fois sanctifié aussi par la parole de Dieu, est le sang du Christ; et le Christ Notre-Seigneur a voulu par là proposer à notre vénération son propre corps et ce sang qu'il a répandu en notre faveur pour la rémission des péchés. (Sermon 227)

et:

Car c’est de la terre qu’il a reçu une terre, puisque la chair est une terre, et qu’il a pris sa chair de la chair de Marie. Et parce qu’il s’est montré sur la terre avec cette chair, que pour notre salut il nous a donné cette chair à manger, nul ne mange cette chair sans l’adorer d’abord. (Discours sur les psaumes, XCVIII, 9)

et:

Qui donc, mes frères, pourra comprendre que cela soit possible pour un homme ? Qui se porte dans ses mains ? Un homme peut être porté dans les mains d’un autre, jamais dans les siennes. Nous ne voyons donc pas que nous puissions l’entendre de David, dans te sens littéral ; mais nous le voyons pour le Christ. Car il se portait dans ses propres mains quand il nous présentait son corps en disant : Ceci est mon corps. Il portait alors son corps dans ses mains. (Discours sur les psaumes, sermon 1, 10)

et:

Quel sens donner encore à cette autre sentence : Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui ? (Jn VI, 57) Pouvons-nous y comprendre ceux mêmes dont l'Apôtre déclare qu'ils mangent et boivent leur condamnation ? Et toutefois ils mangent et boivent réellement la chair et le sang du Sauveur. (Sermon LXXI, 17)

et:

II est donc à la fois le prêtre et la victime, et voilà le sens du sacrifice que l’Église lui offre chaque jour; car l’Église, comme corps dont il est le chef, s’offre elle-même par lui. Les anciens sacrifices des saints n’étaient aussi que des signes divers et multipliés de ce sacrifice véritable, de même que plusieurs mots servent quelquefois à exprimer une seule chose en l’inculquant plus fortement et sans ennui. Devant ce suprême et vrai sacrifice, tous les faux sacrifices ont disparu. (Cité de Dieu, X, 20)

S. Macaire : De même prenant le pain et le vin, il dit : Ceci est mon corps et ceci est mon sang. Ceci en effet n’est pas le symbole du corps, ni le symbole du sang, comme l’ont affabulé certains esprits aveugles, mais bel et bien le corps et le sang du Christ. (Apocritica, 3, 23 ; source : Zubizaretta)

S. Grégoire de Nysse : Nous croyons que le pain, sanctifié par la parole de Dieu, est converti au corps du Verbe. Cette conversion au corps du Verbe, se fait en un moment, comme le Verbe l’a dit lui-même : Ceci est mon corps. Par la vertu de cette bénédiction, le Verbe transélémente en son corps la nature des éléments qui apparaissent aux yeux. (Oratio catechetica, 37 ; source : Zubizaretta)

S. Césaire d’Arles : Qu’y a-t-il d’étonnant à ce que les choses que [Dieu] a pu créer par une parole, il puisse les convertir par une parole ? (In proditionem Iudae hom., 1,6 ; source : Zubizaretta)

S. Grégoire de Nazianze : 0 pieux adorateur de Dieu, n'omets pas d’être en prière et en ambassade pour nous, quand, par un verbe, tu attires le Verbe, et quand, usant de la parole comme d’un glaive, tu divises, par une division non sanglante, le corps et le sang du Seigneur. (Epistola CLXXI ; source : Journet)

Posté : 16 nov.07, 21:37
par celony
VexillumRegis a écrit :Petit florilège de la doctrine eucharistique des Pères

Ignace d'Antioche : [parlant de certains hérétiques] Ils s'abstiennent de l'eucharistie et de la prière, parce qu'ils ne confessent pas que l'eucharistie est la chair de notre Sauveur Jésus-Christ, chair qui a souffert pour nos péchés, et que dans sa bonté le Père a ressuscitée. (Lettre aux smyrniotes, VI, 1).
Encore une fois : Dans sa bonté , le Père n'a pas ressuscité notre Sauveur la veille de sa mort .
S. Justin : Car nous ne prenons pas cet aliment comme un pain commun et une boisson commune. De même que, par la vertu du Verbe de Dieu, Jésus Christ, notre sauveur, a pris chair et sang pour notre salut, ainsi l’aliment consacré par la prière formée des paroles du Christ, cet aliment qui doit nourrir par assimilation notre sang et notre chair, est la chair et le sang de Jésus fait chair. (Grande Apologie, 66)
La chair et le sang de Jésus , en esprit et non pas en substance .
S. Irénée : Au surplus, comment auront-ils [les hérétiques] la certitude que le pain eucharistié est le corps de leur Seigneur, et la coupe, son sang, s’ils ne disent pas qu’il est le fils de l’Auteur du monde [...] ? -
"Tout a été créé par lui et pour lui" . Tous les Chrétiens le croient sans croire pour autant à la "trassubstantiation". Le problème n'est pas là.
Comment encore peuvent-ils dire que la chair s’en va à la corruption et n’a point part à la vie, alors qu'elle est nourrie du corps du Seigneur et de son sang ? ... de même que le pain qui vient de la terre, après avoir reçu l’invocation de Dieu, n’est plus du pain ordinaire, mais Eucharistie, constitué de deux choses, l’une terrestre et l’autre céleste, ainsi nos corps qui participent à l’Eucharistie ne sont-ils plus corruptibles puisqu’il ont l’espérance de la résurrection. (Contre les hérésies IV, XVIII, 4-5)
Le corps des catholiques n'est plus corruptible ? Seule est donc catholique
Ste Bernadette ; Ste Thérèse ne l'est déjà plus.


S’il n’y a pas de salut pour la chair, alors le Seigneur ne nous a pas non plus racheté par son sang, la coupe de l’eucharistie n’est pas une communion à son sang et le pain que nous rompons n’est pas une communion à son corps. [...] La coupe, tirée de la création, il l’a déclarée son propre sang, par lequel il fortifie notre sang, et le pain tiré de la création, il l’a proclamé son propre corps, par lequel se fortifient nos corps. Si donc la coupe qui a été mélangée et le pain qui a été confectionné reçoivent la Parole de Dieu et deviennent l’eucharistie, c’est-à-dire le sang et le corps de Christ, et si par ceux-ci se fortifie et s’affermit la substance de notre chair, comment ces gens peuvent-ils prétendre que la chair est incapable de recevoir le don de Dieu consistant dans la vie éternelle, alors qu’elle est nourrie du sang et du corps de Christ et qu’elle est membre de celle-ci ? (Id. V,II, 2-3)
L'Eucharistie fortifie l'âme et non pas le corps ni le sang.
Tertullien : C'est la chair en effet qui est lavée pour que l'âme soit purifiée ; la chair sur laquelle on fait les onctions pour que l'âme soit consacrée ; la chair qui est marquée du signe sacré pour que l'âme soit fortifiée ; la chair qui est couverte par l'imposition des mains pour que l'âme soit illuminée par l'esprit ; la chair enfin qui se nourrit du corps et du sang de Jésus-Christ, pour que l'âme s'engraisse de la substance de son Dieu. (De la résurrection de la Chair, 8 )
Pour l'essentiel : Evocation de la vertu spirituelle des sacrements pratiqués sur les corps.Quant à "l'âme qui s'engraisse " , c'est une image , évidemment .Reste à démontrer que la consubstantialité du Père , du Fils , et du Saint Esprit a été incorporée au cénacle.
Origène : Vous qui assistez habituellement au divin mystère, vous savez avec quelle précaution respectueuse vous gardez le corps du Seigneur, lorsqu’il vous est remis, de peur qu’il n’en tombe quelques miettes et qu’une part du trésor consacré ne soit perdu. (Homélie sur le livre de l'Exode XIII, 3)
L'Eucharistie est un trésor sacré à manipuler avec précaution ; aucune part ne doit tomber à terre et être écrasée ou consommée par une bête.
Le respect de l'aliment sacramentel n'implique pas la "transsubstantiation".


Autrefois, la manne était une nourriture en énigme ; maintenant, en réalité, la chair du Verbe de Dieu est vraie nourriture, selon qu’il le dit lui-même : Ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage ( Jn 6, 55 ). (Homélie VII sur le livre des Nombres II, 2)
"Vraie nourriture" (spirituelle) et "vrai breuvage "(spirituel) : Le "sang" n'est donc pas dans le "corps" , ni le "corps" dans le "sang" , comme c'est le cas dans la doctrine de la "transsubstantiation".
S. Cyprien : Nous disons Notre Père, parce que Dieu est le père des croyants, de même nous disons notre pain, parce que le Christ est notre nourriture, à nous qui mangeons son corps. Or, nous demandons que ce pain nous soit donné chaque jour; car notre vie est dans le Christ, et l’Eucharistie est notre nourriture quotidienne. Si donc, par suite de quelque grave faute, nous étions privés de la participation au pain céleste, nous serions, par cela même, séparés du corps du Christ. Écoutez sa parole : Je suis le pain de vie descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je lui donnerai c’est ma chair que je livre pour le salut du monde. (Joan., VI) D’après cette parole, il est évident que ceux qui mangent le pain eucharistique et reçoivent dans la communion le corps du Sauveur vivent éternellement. Par suite, en s’éloignant du corps de Jésus-Christ, on doit craindre de s’éloigner de la voie du salut. D’ailleurs la parole du maître est formelle : Si vous ne mangez la chair du fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Ainsi donc nous réclamons notre pain quotidien, c’est-à-dire le Christ, afin que nous, dont la vie est dans le Christ, nous demeurions toujours unis à sa grâce et à son corps sacré. (Commentaire du Notre Père)
Sur "le pain de vie" , cf.un message ultérieur , SVP.
[S. Cyrille de Jérusalem : Jésus-Christ prit du pain et, ayant rendu grâces, le rompit, et le donna à ses disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Et ayant pris le calice et rendu grâces, il dit : Prenez, et buvez, ceci est mon sang (1 Cor 11, 23-25). Quand donc lui-même a déclaré et dit du pain : Ceci est mon corps, qui osera hésiter désormais ? Et quand lui-même affirme catégoriquement et dit : Ceci est mon sang, qui doutera jamais et dira que ce n’est pas son sang ? (4e Catéchèse Mystagogique, 1)
Le verbe "ETRE" est pris au sens littéral , comme je l'ai signalé plus haut.
A remarquer : S.Cyrille de Jérusalem cite partiellement 1Co 11/23-25 .
Il omet (ce qui est significatif) la répétition de "faites ceci en mémoire de moi" !


Ne t’attache donc pas comme à des éléments naturels au pain et au vin, car il sont, selon la déclaration du Maître, corps et sang. C’est, il est vrai, ce que te suggèrent les sens; mais que la foi te rassure. Ne juge pas en ce domaine d’après le goût, mais d’après la foi; aie pleine assurance, toi qui as été jugé digne du corps et du sang de Christ. (ibid. 6)

et:

Le Christ a changé l’eau en vin qui ressemble au sang à Cana en Galilée et nous ne le croirions pas quand il change le vin en son sang ? (Hom. 5 de Paschale ; source : Zubizaretta)
Encore une fois : le corps et le sang du Christ intronisé dans la gloire au cénacle ?


Après nous être sanctifiés par ces hymnes spirituelles, nous conjurons le Dieu amoureux des hommes d’envoyer l’Esprit saint sur les dons déposés sur l’autel, pour faire du pain le corps du Christ et du vin le sang du Christ. Car absolument tout ce que touche l’Esprit saint est sanctifié et transmué. Le sacrifice spirituel, le culte non sanglant accompli, nous supplions Dieu, sur cette hostie de propitiation, pour obtenir la paix commune des Églises ; pour le bon ordre du monde, les empereurs, les soldats et leurs alliés ; pour les malades, les infirmes, les affligés ; d’une manière générale, nous prions et nous offrons cette hostie pour tous ceux qui ont besoin de secours. Nous faisons ensuite mémoire de tous ceux qui se sont endormis : d’abord des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, peur que, par leur intercession et par leurs prières, Dieu daigne accueillir les nôtres ; puis pour les ancêtres décédés saintement, les évêques, et tous ceux qui nous ont précédés dans la mort. Nous croyons qu'un très grand secours est accordé aux âmes pour lesquelles nous faisons cette prière, en présence même de la sainte et redoutable victime. (Catéchèse XXIII, 5ème mystagogique, 7-9 ; source : Journet)
Epiclèse liturgique hors sujet par rapport à l'institution.
S. Hilaire : Nous parlons de la présence réelle de Christ en nous : si lui-même ne nous l'a enseignée, nous ne proférons que sottise et impiété. Mais c'est lui qui l'a dit : Ma chair est une vraie nourriture, mon sang est un vrai breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui (Jn 6, 55-56). La réalité de sa chair et de son sang ne laisse de place à aucune ambiguïté, et selon l'enseignement du Seigneur en personne, et selon notre foi, il s'agit d'une chair véritable et d'un sang véritable. Lorsque nous les recevons et que nous les absorbons, ces substances nous mettent dans le christ et mettent le christ en nous : n'est-ce point là la vérité ? Peut-être n'est-ce point vrai pour ceux qui ne reconnaissent pas en le Christ Jésus le véritable Dieu. Mais il est en nous, par la chair, et nous sommes en lui; et, avec lui, ce que nous sommes est en Dieu. (De Trinitate, VIII, 14)
Sur "le pain de vie" , cf.un message ultérieur SVP
S. Athanase : Vous verrez les Lévites qui apportent des pains et une coupe de vin et les placer sur une table. Tant que les prières de supplication et des prières n'ont pas été faites, il y a seulement du pain et du vin. Mais après que les grandes et merveilleuses prières ont été achevées, alors le pain est devenu le Corps et le vin le Sang, de notre Seigneur Jésus-Christ. (Sermon aux nouvellement baptisés d’Eutyches)

S. Jean Chrysostome : Ce qui est dans le calice, c’est cela même qui a coulé de son côté sur la croix et nous y avons part... ce corps qui t’est présenté, c’est le corps même qui a été ensanglanté, qui a été percé par la lance et a laissé couler des sources salutaires, les unes de sang, les autres d’eau. Ce corps qu’il nous a donné à prendre et à manger, c’est ce corps d’un intense amour. (Sur la première épître aux Corinthiens, Homélie XXIV, 1-4)
Encore une fois : le Christ n'était pas immortel quand son corps a été ensanglanté.


Croyons toujours à ce que Dieu dit, et ne lui résistons jamais, quoique notre esprit, notre jugement ait peine à se rendre à ce qu'il nous dit... Faisons en toutes ces rencontres ce que nous faisons dans nos mystères sacrés. Ne regardons pas seulement ce qui se présente à nous yeux, mais attachons-nous surtout à la parole qu'il a dite. Nos sens peuvent nous tromper ; mais sa parole ne le peut jamais. (Homélies sur Matthieu, LXXXII, 4)

et:

Ce n’est pas l’homme qui fait que les choses offertes deviennent Corps et Sang du Christ, mais le Christ lui-même qui a été crucifié pour nous. Le prêtre, figure du Christ, prononce ces paroles, mais leur efficacité et la grâce sont de Dieu. Ceci est mon Corps, dit-il. Cette parole transforme les choses offertes. Et, de même que cette parole : Croissez et multipliez-vous et remplissez la terre (Gen.I, 28 ), quoique n'ayant été prononcée qu'une fois, donne à jamais à notre nature la force de se reproduire, ainsi cette autre parole dite une seule fois opère à chaque autel et dans toutes les églises du monde, depuis la première Pâque jusqu'à ce jour, et opérera jusqu'au dernier avènement le sacrifice parfait. (De proditione Judae, 1, 6)
Ses Paroles sont Esprit et elles sont Vie . .La chair ne sert de rien.
Sur "le pain de vie" , cf.un message ultérieur SVP

Quand tu vois le Seigneur immolé et étendu sur l’autel, le prêtre qui se penche sur la victime et qui prie, et tous les fidèles empourprés de ce sang précieux, crois-tu encore être parmi les hommes, et même sur la terre ? N’es-tu pas plutôt transporté dans les cieux, et, toute pensée charnelle bannie, comme si tu étais un pur esprit, dépouillé de la chair, ne contemples-tu pas les merveilles d’un monde supérieur ? O prodige ! ô bonté de Dieu ! Celui qui est assis là-haut, à la droite du Père, en ce moment même se laisse prendre par les mains de tous, il se donne à qui veut le recevoir et le presser sur son coeur ; voilà ce qui se passe aux regards de la foi. (De sacerdotio, III, 4)

et:

Respectez donc, respectez cette table, à laquelle nous participons tous, le Christ immolé pour nous, la victime que l'on nous y sert. (Sur l’épître aux Romains, Homélie VIII, 8 )

et:

Mais quoi ? Est-ce que nous n'offrons pas aussi tous les jours ? Sans doute, nous offrons ainsi; mais nous ne faisons que rappeler la mémoire de la mort de Jésus-Christ, car il n'y a qu'une hostie et non pas plusieurs. Pourquoi une seulement et non pas plusieurs ? Parce qu'elle n'a été offerte qu'une seule fois , comme il n'y avait qu'un seul sacrifice offert dans le Saint des Saints : or ce sacrifice était la figure du nôtre, de celui que nous continuons d'offrir. Car nous offrons toujours le même, et non pas aujourd'hui un agneau, demain un autre; non, mais toujours le même. Pour cette raison, notre sacrifice est unique. En effet, de ce qu'on l'offre en plusieurs endroits, s'ensuit-il qu'il y ait plusieurs Jésus-Christ ? Non, certes, mais un seul et même Jésus-Christ partout, qui est tout entier ici, et tout entier là, un seul et même corps. Comme donc, bien qu'offert en plusieurs lieux, il est un seul corps et non pas plusieurs corps, ainsi n'avons-nous non plus qu'un seul sacrifice. C'est notre Pontife qui a offert cette victime, qui nous purifie. Et nous offrons maintenant aussi celle qui fut alors présentée et qui ne peut s'épuiser jamais. Et nous le faisons maintenant en souvenir de ce qui se fit alors : « Faites ceci en mémoire de moi », dit-il. Ce n'est pas à chaque fois une immolation différente, comme le grand prêtre d'alors, c'est la même que nous faisons; ou plutôt d'un seul sacrifice nous faisons perpétuellement mémoire. (Sur l’épître aux Hébreux, Homélie XVII, 3)
Encore et toujours la liturgie de la Messe . Noter que , pendant la Cène , Jésus a ordonné "faites ceci en mémoire de moi" dès qu'il eût présenté son "corps" (sacramentel).
S. Ambroise : Tu dis peut-être : C'est mon pain ordinaire. Mais ce pain est du pain avant les paroles sacramentelles ; dès que survient la consécration, le pain se change en la chair du Christ (...) Donc, pour te répondre, avant la consécration ce n'était pas le corps du Christ ; mais après la consécration je te dis que c'est désormais le corps du Christ. (De sacramentis, IV, 14, 16)

et:

[Après avoir pris les exemples des miracles de Moïse et d’Élisée] Si la bénédiction d’un homme a eu une puissance assez grande pour changer la nature, que dirons-nous de la consécration faite par Dieu même, alors que ce sont les paroles même du Sauveur qui agissent ? (...) Si la parole d’Élie a eu tant de puissance qu’elle a fait descendre le feu du ciel (1 R XVIII, 38 ), la parole du Christ n’aura-t-elle pas la puissance de changer la nature des éléments ? (De Mysteriis, IX, 52)
Encore et toujours la liturgie de la Messe.
S. Augustin : Ce pain donc que vous voyez sur l'autel, une fois sanctifié par la parole de Dieu, est le corps du Christ. Ce calice, ou plutôt ce que contient ce calice, une fois sanctifié aussi par la parole de Dieu, est le sang du Christ; et le Christ Notre-Seigneur a voulu par là proposer à notre vénération son propre corps et ce sang qu'il a répandu en notre faveur pour la rémission des péchés. (Sermon 227)

et:

Car c’est de la terre qu’il a reçu une terre, puisque la chair est une terre, et qu’il a pris sa chair de la chair de Marie. Et parce qu’il s’est montré sur la terre avec cette chair, que pour notre salut il nous a donné cette chair à manger, nul ne mange cette chair sans l’adorer d’abord. (Discours sur les psaumes, XCVIII, 9)

et:

Qui donc, mes frères, pourra comprendre que cela soit possible pour un homme ? Qui se porte dans ses mains ? Un homme peut être porté dans les mains d’un autre, jamais dans les siennes. Nous ne voyons donc pas que nous puissions l’entendre de David, dans te sens littéral ; mais nous le voyons pour le Christ. Car il se portait dans ses propres mains quand il nous présentait son corps en disant : Ceci est mon corps. Il portait alors son corps dans ses mains. (Discours sur les psaumes, sermon 1, 10)
Son corps glorifié au cénacle ?


Quel sens donner encore à cette autre sentence : Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi et moi en lui ? (Jn VI, 57) Pouvons-nous y comprendre ceux mêmes dont l'Apôtre déclare qu'ils mangent et boivent leur condamnation ? Et toutefois ils mangent et boivent réellement la chair et le sang du Sauveur. (Sermon LXXI, 17)
Sur "le pain de vie" , cf. un message ultérieur SVP


II est donc à la fois le prêtre et la victime, et voilà le sens du sacrifice que l’Église lui offre chaque jour; car l’Église, comme corps dont il est le chef, s’offre elle-même par lui. Les anciens sacrifices des saints n’étaient aussi que des signes divers et multipliés de ce sacrifice véritable, de même que plusieurs mots servent quelquefois à exprimer une seule chose en l’inculquant plus fortement et sans ennui. Devant ce suprême et vrai sacrifice, tous les faux sacrifices ont disparu. (Cité de Dieu, X, 20)
Encore et toujours la liturgie de la Messe , comme si le Christ était immortel quand il s'est sacrifié .
S. Macaire : De même prenant le pain et le vin, il dit : Ceci est mon corps et ceci est mon sang. Ceci en effet n’est pas le symbole du corps, ni le symbole du sang, comme l’ont affabulé certains esprits aveugles, mais bel et bien le corps et le sang du Christ. (Apocritica, 3, 23 ; source : Zubizaretta)
Jésus n'a pas dit sans discontinuer : "ceci est mon corps " et "ceci est mon sang" .
S. Grégoire de Nysse : Nous croyons que le pain, sanctifié par la parole de Dieu, est converti au corps du Verbe. Cette conversion au corps du Verbe, se fait en un moment, comme le Verbe l’a dit lui-même : Ceci est mon corps. Par la vertu de cette bénédiction, le Verbe transélémente en son corps la nature des éléments qui apparaissent aux yeux. (Oratio catechetica, 37 ; source : Zubizaretta)

S. Césaire d’Arles : Qu’y a-t-il d’étonnant à ce que les choses que [Dieu] a pu créer par une parole, il puisse les convertir par une parole ? (In proditionem Iudae hom., 1,6 ; source : Zubizaretta)

S. Grégoire de Nazianze : 0 pieux adorateur de Dieu, n'omets pas d’être en prière et en ambassade pour nous, quand, par un verbe, tu attires le Verbe, et quand, usant de la parole comme d’un glaive, tu divises, par une division non sanglante, le corps et le sang du Seigneur. (Epistola CLXXI ; source : Journet)
Encore et toujours la liturgie de la Messe . Noter que la "division" n'est pas compatible avec la doctrine de la "transsubstantiation" , d'après laquelle le "sang" est dans le "corps" et le "corps" dans le "sang".

la liturgie de la Messe amalgame la mortalité et l'immortalité du Christ .

TRANSUBSTANTIATION ?

Posté : 16 nov.07, 21:46
par celony
L’EAU VIVE ET LE PAIN DE VIE .




EXEGESE DE L’EVANGILE SELON S.JEAN , CHAPITRE 6 .

Le Christ était "le Pain de Vie" avant même de ressusciter.( cf. Jn 6/51 )
Au satan , il avait témoigné que « L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu. » ( Mat 4/4 )
Il était lui-même la Parole de Dieu , descendue du Ciel pour enseigner , comme l’avaient annoncé les prophètes : « Ils seront tous enseignés par Dieu . » ( Jn 6/45 )
Après avoir déclaré à la Samaritaine que l’Eau Vive étancherait sa soif , Jésus a dévoilé à ses disciples que sa nourriture était de faire la volonté de Celui qui l’avait envoyé et d’accomplir son œuvre . ( cf.Jn 4/10-14 ; 4/32-34 )
Ce langage , relatif à la nourriture et à la boisson , était purement spirituel ; il n’avait aucun sens «  réaliste » .
Le discours du Pain de Vie était du même ordre :
Puisque celui qui croyait en lui vivrait éternellement , sa chair était une vraie nourriture et son sang une vraie boisson , pour la Vie éternelle.( on
reconnaît ici le principe de l’Eucharistie ; cf Jn 6/53-58 )
TRES IMPORTANT : Les paroles de Jésus heurtaient même bon nombre de ses disciples , qui leur donnaient un sens «  réaliste » , et il a corrigé radicalement cette erreur d’interprétation en précisant que ses paroles étaient d’une portée inaccessible à la chair en général.( cf.Jn 6/60-63 )
La chair du Christ était éminemment utile à la rédemption du monde , puisqu’il a été «  mis à mort selon la chair » pour le salut du monde.
( 1P 3/18 )
C’est en ce sens que sa chair est le Pain qu’il a donné au monde pour qu’il vive .( cf.Jn 6/51 )
Le Verbe de Dieu a PRIS chair de la Vierge Marie , et il n’avait pas pris chair auparavant.
Or , la chair de la Vierge Marie n’était pas surnaturelle , et la divinité du
Verbe ne s’est pas MELANGEE à son humanité .
Par conséquent , dans le discours du Pain de Vie , les noms « chair » et
« sang » désignaient EXCLUSIVEMENT l’humanité de la Personne du Christ , alors que « Pain de Vie » désignait EXCLUSIVEMENT sa divinité dans sa personne.