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Le noble détachement

Posté : 27 oct.16, 06:40
par Ase
La pauvreté est d'abord spirituelle m'expliquait un homme dans sa sagesse.
Elle est le contraire de l'avarice et de la convoitise.

Bien cordialement,
Ase

Re: Le noble détachement

Posté : 27 oct.16, 08:25
par prisca
9 Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis.

Re: Le noble détachement

Posté : 28 oct.16, 21:46
par Ase
Merci de me faire découvrir ce superbe extrait biblique qui m'a fait me questionner et faire des recherches.

Reprenons-le :

"Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis." (2 Corinthiens 8,9)

De riche à pauvre, certains à ce sujet parlent théologiquement "d’abaissement volontaire du Fils", l'expression devrait nous interpeller et nous questionner.

Afin de mieux saisir ce dont il est question, j'ai essayé de trouver sur la toile d'autres versets évoquant cet abaissement :

"Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix" (Philippiens 2, 5-8)

Ce verset complète le précédent, il permet à la Tradition Chrétienne d'affirmer que dans l'incarnation terrestre, Jésus en se dépouillant de ses habits célestes (corps de gloire) devient un serviteur, un homme parmi d'autres hommes.

Certains en font l'écho de ce passage du livre d'Isaïe :

"Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse, qu’il se couvre de fleurs des champs,
qu’il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et de Sharône.
On verra la gloire d'Elohîm, la splendeur de notre Dieu.
Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent.
Dites aux gens qui s’affolent (NDLR : à ceux qui ont le cœur troublé) :
« Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche / rétribution de Dieu.
Il vient lui-même, et va vous sauver. »
Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds, alors le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie.
Ils reviendront, les captifs rachetés par Elhoîm, ils arriveront à Jérusalem dans une clameur de joie, un bonheur sans fin illuminera leur visage, allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s’enfuiront."
(Isaïe 35, 1-10, écrit au sixième siècle av. J.-C.)

On y lit que par cet abaissement il permet la vengeance divine, c'est-à-dire la promesse de salut (la Vie éternelle) :

"Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui" (Jean 3, 16-17)

Contrairement à ce que certains pourraient penser, Dieu ne se venge pas sur les hommes, le texte nous dit que la revanche de Dieu concerne le mal qui guette, atteint l’homme et qui l'abîme de l'intérieur.
Sa rétribution / punition concerne la suppression du mal, afin que les aveugles puissent voir, les malentendants puissent entendre, les boiteux puissent marcher, et les muets puissent exprimer leur joie. Concrètement, ce salut leur permet de se relever, de regagner leur dignité.

Mais aussi, au moment où Isaïe écrit, nous dit Marie Noëlle Thabut, il s'adresse à ces contemporains, captifs juifs, qui ont vécu les atrocités du siège de Jérusalem par les armées babyloniennes. De leur point de vue, cet exil n'en finit pas, une cinquantaine d'années et de quoi perdre courage.
La seule chose à laquelle ils aspirent c'est le retour au pays. Isaïe leur dit de se fortifier et de s'affermir encore un peu, de ne pas perdre espoir, de ne pas craindre, qu'ils finiront pas rentrer à Jérusalem en chantant des cris d'allégresse.
Qu'en ce temps là, lors de la traversée du désert d'Arabie (entre Babylone et Jérusalem) on entamera une marche triomphale remplie d'allégresse. Poétiquement décrit, le désert se réjouit, le pays aride exulte de joie, la jubilation régnera en traversant ces montagnes du Liban (Nord d’Israël) et ses forêts de cèdres, ces collines remplis d'arbres du Carmel (Nord-Ouest d'Israël), cette plaine côtière de Sharône qui borde la Méditerranée entre le Carmel et Jaffa. Chacun pouvant voir au dessus d'eux la gloire de l'Elohîm.

Enfin, merci pour ces belles recherches :)
Bien à toi,
Ase