Salam Alikoum amis chrétiens !
Voici pour vous un petit texte pour nourrir votre esprit et vous faire réfléchir sur la soi-disant divinité du fils de Marie...
Jésus, homme ou Dieu ? Une question longtemps controversée.
Auteur : Henri Persoz, Dans Conviction, Journal, 1 mars 2018
https://www.evangile-et-liberte.net/201 ... troversee/
La divinité de Jésus a longtemps posé un problème aux Églises et les grands conciles de Nicée (325) et de Chalcédoine (451) n’ont pas vraiment clarifié la question. Ils ont employé des termes abstraits que chacun comprenait différemment suivant sa culture. Ainsi en va-t-il du mot grec
omoousios que l’on peut comprendre comme de « même substance », ou « de même essence » ou encore « de même nature ». Et le mot
upostasis peut être aussi compris comme la substance ou la personne. Entre la substance, la personne et la nature, les conclusions des conciles n’ont pas été limpides. Aussi ont-ils plutôt compliqué la question de sorte que les disputes, excommunications et violences ont encore continué pendant des siècles autour de cette question.
Aujourd’hui encore, certains théologiens voient dans le Nouveau Testament l’affirmation que Jésus était Dieu, alors que d’autres y voient, au contraire, la négation de cette affirmation. Clément de Rome, dans sa deuxième épître, écrit vers 120 :
« Frères, il nous faut considérer Jésus Christ comme Dieu ». Ceci prouve bien que, en ce début du deuxième siècle, la divinité de Jésus n’était pas admise partout. Mon sentiment est que cette idée a dû commencer à se répandre assez largement dans le christianisme justement au tournant du premier et du deuxième siècle.
Une évolution perceptible dans le Nouveau Testament
Ainsi Paul, qui écrit entre les années 50 et 60, ne confond jamais Jésus et Dieu. Pour l’apôtre, Jésus est le Messie annoncé par les prophètes. Il n’a jamais été question que ce Messie soit un Dieu. D’ailleurs, comment Jésus aurait-il pu ressusciter s’il était Dieu ? Les dieux ne ressuscitent pas. Lorsque Paul écrit en I Co 11 :
« Le chef de la femme c’est l’homme, le chef de l’homme c’est le Christ et le chef du Christ c’est Dieu », il établit une hiérarchie, certes discutable, mais il montre bien que pour lui le Christ n’est pas Dieu. Évidemment le mot Seigneur (Kurios) qu’il emploie aussi bien pour désigner Dieu que Jésus peut prêter à confusion. L’expression montre surtout le respect que l’on doit aux deux personnages. Comme le maître de maison, l’empereur est aussi Kurios.
Les évangiles synoptiques, écrits entre 70 et 90, ne parlent pas davantage d’un Jésus qui serait Dieu. Encore moins l’évangile apocryphe de Thomas. Cependant, on s’en rapproche plus avec l’évangile de Jean et particulièrement son prologue. Mais justement cet évangile a été écrit aux alentours des deux premiers siècles et l’idée d’un Jésus-Dieu avait fait son chemin dans certains milieux. L’école johannique développe une sorte de fusion entre Dieu et Jésus. Et lorsque ce dernier déclare qu’il est
« sorti de Dieu » (Jean 8,42) on peut se demander si c’est Jésus qui parle ou l’évangéliste. Le Jésus johannique est bien davantage « uni au Père » que le Jésus des synoptiques.
Quoi qu’il en soit, à partir du deuxième siècle, et pour longtemps encore, ont coexisté des doctrines opposées : celles qui niaient la divinité de Jésus, et celles qui niaient son humanité. Avec toutes les hypothèses intermédiaires. Comme déjà dit, les grands conciles ont trouvé des compromis pour maintenir l’unité de l’Église et de l’Empire, imaginant que Jésus pouvait être à la fois vrai homme et vrai Dieu. Ils ont eu bien du mal à convaincre. On se rend compte aujourd’hui que le problème était mal posé.
De quel Jésus parle-t-on ?
L’Église ancienne ne se posait pas le problème de l’historicité de tout ce qui est rapporté dans les évangiles. Il n’y avait pas de distinction possible entre le Jésus raconté par ceux-ci, celui raconté par les Églises et le Jésus de l’histoire. Car les Écritures et les discours des Églises étaient en même temps vérité spirituelle et vérité historique. L’expression même de Jésus historique était donc inconcevable.
Cette question a commencé à évoluer à l’approche du siècle des Lumières, alors que se développaient la science de l’histoire et l’étude critique des textes. Celles-ci ont cherché à déceler ce qu’il pouvait y avoir, dans un texte, de souvenirs historiques et de développements ultérieurs destinés à servir des vérités spirituelles. Au XVIIe siècle, quelques théologiens éclairés commençaient à dire qu’il existait un écart certain entre le Jésus historique et celui présenté par le Nouveau Testament. Ils ne furent pas du tout suivis par leurs Églises. C’est vraiment au XIXe siècle que les théologiens protestants allemands, que l’on regroupera sous le terme général “ d’école libérale allemande ”, prirent le problème à bras le corps, ne voulant pas que le christianisme échappe au domaine de la raison. Ils ont donc cherché à reconstituer des “ vies de Jésus ” en s’aidant des nouvelles techniques de la critique historique. Ce premier mouvement fut critiqué, particulièrement par Rudolf Bultmann et Albert Schweitzer, car il n’excluait pas une certaine subjectivité, chaque théologien ayant tendance à retrouver dans les textes le Jésus qu’il souhaitait
Ce qui est à peu près certain aujourd’hui, aussi bien du côté des historiens que des théologiens libéraux, c’est qu’un certain Jésus a traversé l’histoire, entraînant un mouvement religieux incroyable, mais qu’il est bien difficile de savoir précisément ce qu’il a fait et ce qu’il a dit. Car les évangiles sont des documents de foi et ne cherchent pas à relater des faits historiques précis que d’ailleurs les auteurs ne connaissaient pas par eux-mêmes, n’ayant pas fait partie de l’entourage de Jésus. Il faut donc distinguer le Jésus historique qui a existé mais que nous ne connaissons pas et les Jésus de la foi qui peuvent prendre des formes assez diverses, suivant les évangiles ou les épîtres et a fortiori suivant les Églises et les théologiens.
Si bien que, lorsque l’on se demande si Jésus était un homme ou bien Dieu, de qui parle-t-on ?
Concernant le Jésus historique, celui qui a réellement existé en chair et en os et que l’on n’approche qu’à travers le voile opaque des écrits néotestamentaires, la raison me parle. Il ne se distingue pas de nous par la constitution de sa personne, il appartient à la même espèce humaine, à la même classe d’être. Il n’était qu’un homme. Certes il était proche de Dieu, plus que bien d’autres. Certes, il nous a légué une Parole exceptionnelle et tout à fait indispensable pour rendre les hommes meilleurs. Mais c’était un homme. Ensuite à partir de cette réalité évidente dictée par la raison, les Églises naissantes et les divers christianismes ont construit leur foi, allant jusqu’à diviniser ce Jésus qui est devenu le Christ de la foi.
En résumé, le Jésus historique était un homme. Le Christ de la foi est devenu, pour certains, un Dieu. Mais l’expression a des contours incertains, car qu’est-ce que Dieu ? Et qu’est-ce qu’un homme qui est aussi Dieu ? La majorité de nos contemporains ne fait pas la différence entre le Jésus historique et le Christ de la foi. Le discours majoritaire des Églises ne leur a rien appris sur ce sujet. Comme ils ne peuvent accepter qu’un homme soit aussi Dieu, et bien d’autres choses encore, ils fuient la religion chrétienne. Et comme ils la fuient, ils ne peuvent pas être au courant des conceptions modernes ci-dessus esquissées. Cercle vicieux.