Auteur : Bodomista Date : 12 juin15, 03:33 Message : On popular demand (nest-ce pas Yacoub ), un sujet traitant de l'excision.
Commençons par une définition:
Une excision est, dans son sens le plus général, l'ablation d'une partie de tissu biologique. Mais le terme excision est plus communément utilisé pour désigner l'ablation du capuchon clitoridien voire du clitoris en entier.
L'excision du clitoris, qui est une mutilation génitale féminine (MGF), implique l’ablation de la partie externe prépondérante du clitoris (clitoridectomie) et de son capuchon. Elle est parfois accompagnée de l'ablation des petites lèvres et de la suture des grandes lèvres. Cette mutilation est illégale dans la plupart des pays du monde. De nombreuses organisations militent pour son abolition mondiale. L'excision présente plusieurs variantes qui diffèrent par l’étendue de l’ablation et les pratiques annexes. - Plus de détails sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Excision
Quelle est la position de l'Islam vis à vis de cette pratique?
Aucun verset coranique (source unique de législation islamique) ne mentionne cette pratique, ne l'encourage ni ne la recommande.
Beaucoup de personnes se basent sur des Hadiths (dont le degré d'authenticité varie et qui ne font pas l'unanimité chez les différentes écoles de pensées islamiques) pour justifier la pratique de cet acte.
Plus d'informations et de sources seront ajoutées au fur et à mesure.
Ce sujet n'est pas uniquement dédié à l'Enseignement. Il a aussi été créé pour 'débattre'. La condition est le respect scrupuleux de la charte, tout manquement à celle-ci entrainera une demande de clôture.
Merci.
Auteur : yacoub Date : 12 juin15, 03:57 Message : L'excision comme la circoncision nous viennent de l’Égypte pharaonique
mais c'était réservé au clergé ou aux dirigeants et pas à la plèbe.
Cléopâtre a été excisée, Pythagore pour avoir accès à des bibliothèques religieuses a du sacrifier son prépuce
Les Hébreux ont emprunté cette tradition mais uniquement pour les garçons, c'est la marque de l'alliance d'Israël avec YHVW
Les Arabes ont adopté la circoncision tant pour les garçons que pour les filles.
Si le Saint Coran, la Parole d’Allah, ne parle ni de circoncision de garçons de celles des filles,
Mahomet PBSL l'a évoqué par trois fois ce qui fait que l'Arabie excise ses filles encore aujourd'hui.
Mais l'Indonésie qui n'est pas un pays arabe mais qui excise des millions de femmes malgré l'ONU.
L'excision = Khifad
La circoncision = Khitane
Non, souviens toi du Noble Hadith où Mahomet PBSL dit: Al Khitana Sûna li Rîjal wa Makrama Li Nîssa
Ce Noble Hadith est cité dans le livre de Hamza Boubekeur, ancien recteur de la Mosquée de Paris, Traité Moderne de Théologie Islamique
La traduction donnée la circoncision est une tradition pour les hommes et une marque d'honneur pour les femmes
alors que le bon sens et la raison nous disent que ce n'est qu'une mutilation barbare
Auteur : Bodomista Date : 12 juin15, 04:17 Message :
yacoub a écrit :Si le Saint Coran, la Parole d’Allah, ne parle ni de circoncision de garçons de celles des filles, Mahomet PBSL l'a évoqué par trois fois ce qui fait que l'Arabie excise ses filles encore aujourd'hui.
Non, souviens toi du Noble Hadith où Mahomet PBSL dit: Al Khitana Sûna li Rîjal wa Makrama Li Nîssa
Ce Noble Hadith est cité dans le livre de Hamza Boubekeur, ancien recteur de la Mosquée de Paris, Traité Moderne de Théologie Islamique
La traduction donnée la circoncision est une tradition pour les hommes et une marque d'honneur pour les femmes
(je ne garde que les parties auxquelles je réponds mnt).
Soit, admettons qu'il n'y ait pas le moindre problème avec le fait que le Coran ne mentionne pas cela, et que ce Hadith ne fasse pas l'unanimité à plusieurs niveaux.
Pourquoi comprendre 'Sunnah pour les hommes et marque d'honneur pour les femmes' comme étant un acte recommandé pour les deux? Pourquoi ne pas y lire que c'est une Sunnah pour les hommes et que c'est le fait qu'ils (les hommes) soient circoncis qui est une marque d'honneur pour les femmes? Sûna li Rîjal (ils suivent une Sûna) wa Makrama Lî Nîssa (et honorent ainsi les femmes)?
Tu lis et comprend l'arabe et les deux versions (AR/FR) peuvent être traduites de cette façon aussi
Totalement d'accord avec toi.
La circoncision et l'excision viennent de l'Egypte ancienne.
Et les Israélites (qui viennent de làbas aussi) l'ont adopté.
D'ailleurs c'est le culte d'Osiris qui a laissé cette tradition.
Tout cela vient d'Egypte ancienne voilà pourquoi on trouve beaucoup chez les peuples noirs d'Afrique cette pratique de l'excision.
Rappelons à ceux qui ne le sauraient pas que l'Egypte ancienne a été noire à ses débuts.
Auteur : yacoub Date : 12 juin15, 05:43 Message : Tu n'es pas sans savoir qu'il existe un courant minoritaire qui rejette tous les Nobles Hadiths et
donc tous les recueils de Boukhari de Muslim de Thirmidi et De Daoud.
Pour eux la circoncision n'est pas donc le Saint Coran et donc ils la rejettent.
Ils rejettent aussi l'interdiction du vin et ils ne prient que trois par jour.
L'historien Mohamed Talbi, le colonel Khadafi, Rachad Khalfa en font partie.
Auteur : Bodomista Date : 12 juin15, 08:55 Message : Oui, merci, je connais. Mais je ne suis pas vraiment Coraniste.
Je suis à mi-chemin entre le sunnisme et le coranisme. A savoir que quand un Hadith n'apporte pas d'instruction majeure et différente de ce qu'il y a dans le Coran (l'excision n'est pas l'épilation par exemple), je n'accepte pas le Hadith de facto. Je cherche, me documente, etc.
Mais là n'est pas la question.
Pour l'excision, en supposant même que les Hadiths ne soient pas controversés, il suffit d'observer ce qui s'était fait du temps du prophète: ses épouses ont-elles subi cela? Ses filles? Les femmes de son entourage, de celui de ses compagnons? Nein.
Et comme dit précédemment: Un hadith parle de circoncision et rasage de la moustache (entre autres). Pourquoi prendre la peine d'exclure la moustache? On aurait du garder le tout (surtout que certaines arabes ont de belles grosses moustaches ). Idem pour le Hadith de la Makrama: pourquoi considérer qu'une femme doit 'pratiquer' la circoncision. Pourquoi ne pas considérer que l'honneur/Makrama réside dans le fait que l'homme soit circoncis? Et que son acte soit un honneur pour la femme?
Auteur : Soultan Date : 13 juin15, 08:37 Message : Longtemps on nous a dit que l'excision c'est enlever tout le clitoris, organe du plaisir féminin
Mais s'il s'agit de faire une petite incision du capuchon pour faire apparaitre le gland, ou es le mal, et aussi ils disent que c'est pour ne plus ressentir de plaisir, mais peut etre que au contraire c'est et c'était pour ressentir plus de plaisir
Auteur : Bodomista Date : 13 juin15, 10:01 Message :
Soultan a écrit :Longtemps on nous a dit que l'excision c'est enlever tout le clitoris, organe du plaisir féminin
Mais s'il s'agit de faire une petite incision du capuchon pour faire apparaitre le gland, ou es le mal, et aussi ils disent que c'est pour ne plus ressentir de plaisir, mais peut etre que au contraire c'est et c'était pour ressentir plus de plaisir
Auteur : Soultan Date : 13 juin15, 10:05 Message : Le sujet a tellement été diabolisé, comme quoi ils enlevent tout le clitoris blabla...
Mais c'est pas sur, peut etre que c'est une petite incision... au contraire pour montrer le fameux bouton...
Auteur : Bodomista Date : 13 juin15, 10:18 Message : Franchement, je ne pense pas qu'il y ait la moindre raison qui nécessiterait cela. Surtout que le Coran ne parle pas de ça et que les Hadiths sont d'un Isnad douteux. Je ne sais pas ce qu'il en est du côté Chiite? C'est toléré comme pratique?
Auteur : Soultan Date : 13 juin15, 10:36 Message :
Bodomista a écrit :Franchement, je ne pense pas qu'il y ait la moindre raison qui nécessiterait cela. Surtout que le Coran ne parle pas de ça et que les Hadiths sont d'un Isnad douteux. Je ne sais pas ce qu'il en est du côté Chiite? C'est toléré comme pratique?
Et qui dit que les dit chiites suivent vraiment les enseignements de Mohammed, de Ali et Ahl el bayt, ils suivent en réalité ce que leurs savants pensent et ont conclu, eux aussi suivent 2eme main!!
Auteur : Bodomista Date : 13 juin15, 10:40 Message : Non mais justement, je parle en général de la pratique.
Quoi qu'il en soit, ce n'est pas tant les enseignements du prophète qui posent problème mais quand on invente des obligations qui n'existent nulle part dans le Coran :/
Et que c'est utilisé pour diaboliser l'Islam sans tenir compte de la vérité :/
Auteur : Soultan Date : 13 juin15, 10:58 Message : Les gens qui justifient cette acte, parlent du récit qui raconte que le prophete pbslf une fois à médine était de passage quelque part, alors a vu une fillette pleurer et il a dit pourquoi, on lui a appris qu'une femme fait une excision (et c'est pas sur, peut etre une incision du clito)
Alors il a dit fait le bien
La question est excision ou incision?
Si c'est une incision ou est le mal?
Et pour celle des garçons, ou est le mal, de couper un petit morceau de peau?!
Auteur : Bodomista Date : 13 juin15, 11:02 Message : La vraie question est: quelle est la véracité de ce récit!
Si aucune femme de l'entourage du prophète n'a subi cela, et que le Coran n'en parle pas, je pense qu'on a la réponse.
Auteur : Soultan Date : 13 juin15, 11:03 Message : Il y'a un récit qui dit que les femmes de médine pratiquait (je vais dire l'Incision)
Auteur : Bodomista Date : 13 juin15, 11:50 Message : Il y a même 3 Hadiths différents. Ils ne font pas l'unanimité. De plus, les Hadiths expliquent, mais n'inventent pas de lois et de règles.
Et les femmes de Médine ne sont pas l'entourage du prophète. Ses filles ou ses femmes étaient-elles excisées? Celles de ses compagnons?
Nein
Auteur : musulman49 Date : 14 juin15, 00:48 Message :
yacoub a écrit :Tu n'es pas sans savoir qu'il existe un courant minoritaire qui rejette tous les Nobles Hadiths et
donc tous les recueils de Boukhari de Muslim de Thirmidi et De Daoud.
Pour eux la circoncision n'est pas donc le Saint Coran et donc ils la rejettent.
Ils rejettent aussi l'interdiction du vin et ils ne prient que trois par jour.
L'historien Mohamed Talbi, le colonel Khadafi, Rachad Khalfa en font partie.
L'interdiction de l'alcool est coranique.
Soultan a écrit :Longtemps on nous a dit que l'excision c'est enlever tout le clitoris, organe du plaisir féminin
Mais s'il s'agit de faire une petite incision du capuchon pour faire apparaitre le gland, ou es le mal, et aussi ils disent que c'est pour ne plus ressentir de plaisir, mais peut etre que au contraire c'est et c'était pour ressentir plus de plaisir
La vraie question est : veux-tu améliorer la création d'Allah?
Soultan a écrit :Les gens qui justifient cette acte, parlent du récit qui raconte que le prophete pbslf une fois à médine était de passage quelque part, alors a vu une fillette pleurer et il a dit pourquoi, on lui a appris qu'une femme fait une excision (et c'est pas sur, peut etre une incision du clito)
Alors il a dit fait le bien
La question est excision ou incision?
Si c'est une incision ou est le mal?
Et pour celle des garçons, ou est le mal, de couper un petit morceau de peau?!
Tu me fais rire quand tu dis ou est le mal?
Allah a créé le prépuce pour rien?
Le prépuce n'a-t-il aucune fonction à jouer?
Il n'y a pas de mal à se couper les oreilles tu entendras même les oreilles coupées.
Alors vas y.
Auteur : yacoub Date : 14 juin15, 03:42 Message :
musulman49 a écrit :L'interdiction de l'alcool est coranique.
Le khamr est interdit dans el coran.
Sinon c'est du hors sujet.
Auteur : yacoub Date : 18 mai16, 03:05 Message :
L'excision n'est ni coranique, ni islamique, ni un précepte de l'Islam !
Il faut expliquer alors pourquoi elle est pratiquée majoritairement par des pays mahométans y compris l'Arabie Saoudite.
Le statut juridique de l’excision
Au Nom d'Allah, le Clément, le Miséricordieux.
Introduction
Louanges à Allah. Que la paix et les bénédictions soient sur le Messager de Allah, sur sa famille, ses Compagnons et ceux qui suivent sa guidée.
Depuis que j’étais étudiant à Al-Azhar, j’ai vu les gens diverger au sujet de l’excision (khitân) des filles : les jurisconsultes divergent, et les médecins divergent. Je me souviens encore des paroles du docteur Hâmid Al-Ghawâbî, qui était parmi les médecins les plus enthousiastes en faveur de l’excision des filles. Il tenait la dragée haute à ses opposants et débattait avec eux avec force arguments, étayant sa position avec des preuves religieuses, médicales et sociales. Tandis que de nombreux autres médecins lui répliquaient et réfutaient ses arguments.
Par ailleurs, les jurisconsultes n’avaient pas tranché cette question à cette époque, en raison des divergences séparant les écoles juridiques quant au statut juridique du khitân , que l’on désigne plutôt par le vocable khifâd en ce qui concerne les femmes, certains le jugeant obligatoire, d’autres y voyant un acte recommandé, et d’autres enfin estimant que c’est un acte honorifique (makrumah) pour la femme. La persistance de leurs divergences tient à la prédominance de l’imitation des écoles juridiques, à la sanctification des opinions des anciens et à la crainte de les contredire, et à la croyance qu’il existe en la matière des hadiths authentiques (sahîh) ou fiables (hasan) qu’il convient de mettre en pratique et que l’on ne peut ignorer, a fortiori lorsqu’on manque de connaissance dans le domaine des sciences du Hadîth, des narrateurs et du référencement des narrations.
Cette question reste ouverte jusqu’à ce jour, notamment en Égypte, alors que de nombreux pays arabo-musulmans ne sont pas concernés par ce problème, étant donné que depuis la nuit des temps, les femmes n’y ont jamais été excisées.
Aujourd’hui, Dâr Al-Iftâ’ organise, en collaboration avec TARGET, organisation allemande de défense des droits de l’homme, une conférence internationale pour la lutte contre les mutilations génitales féminines sous le titre : « Conférence internationale des érudits pour l’interdiction de la violation du corps de la femme », sous les auspices de son éminence le Professeur `Alî Jumu`ah, Grand Mufti d’Égypte, afin de souligner le point de vue islamique vis-à-vis de la protection de l’être humain, de l’interdiction de porter atteinte à sa personne, à son corps, à son esprit, à son honneur ou à sa dignité, ou à toute chose sacrée le concernant, en particulier lorsque cet être humain est une femme. Cette dernière sert en effet de prétexte aux Occidentaux qui accusent l’islam de violer ses droits, alors que l’islam l’a honorée en tant qu’être humain, en tant que femme, en tant que fille, en tant qu’épouse, en tant que mère et en tant que membre de la société.
J’espère que cette conférence aboutira à un verdict définitif sur ce sujet qui intéresse la moitié des sociétés islamiques, car ne dit-on pas que la femme représente la moitié de la société, voire encore plus dans certains pays. Doit-on conclure à l’interdiction totale, partielle, ou à une restriction sous certaines conditions ? Ce sont les questions auxquelles la conférence doit s’atteler. Nous demandons à Allah de lui accorder le succès dans l’examen critique de cette problématique.
Louanges à Allah.
Le quémandeur du pardon de son Seigneur,
Yûsuf Al-Qaradâwî
Doha, Shawwâl 1427 / Novembre 2006
Les preuves relatives au statut juridique de l’excision
S’il nous est demandé aujourd’hui de trancher cette question controversée, à savoir l’excision des femmes, en explicitant son statut juridique de manière indiscutable ou tout du moins de manière solide, conformément aux preuves légales recevables, alors il nous incombe de revoir la question à la racine, par l’examen des arguments avancés par les différentes parties : sont-elles authentiques ? sont-elles au contraire d’authenticité douteuse ? si ces preuves sont authentiques, indiquent-elles explicitement le jugement qui en est tiré ou pas ?
Tout chercheur ou étudiant en sciences islamiques sait que les preuves juridiques dont sont tirés les règlements sont, en premier lieu, le Saint Coran et la Sunnah authentique, point de divergence à leur sujet. Ensuite, viennent le consensus (Al-Ijmâ`) et l’analogie (Al-Qiyâs). Voyons ce que disent ces quatre sources, ou familles de preuves, au sujet de l’excision. Est-ce qu’elles contiennent chacune des preuves authentiques pouvant servir d’argument ou pas ? Le cas échéant, quelle est la valeur scientifique de ces preuves aux yeux des savants érudits ?
Les preuves issues du Saint Coran
L’examen du Saint Coran révèle que la circoncision n’a été abordée directement dans aucune sourate mecquoise ni médinoise. Néanmoins, les jurisconsultes chaféites, qui considèrent la circoncision comme une obligation pour les deux sexes, invoquent entre autres arguments le verset figurant dans la sourate Les Abeilles : "Suis la religion d’Abraham qui était voué exclusivement à Allah et n’était point du nombre des associateurs." [4]
Ils disent : « La circoncision fait partie de la religion d’Abraham et il est établi dans les deux Sahîhs [5] qu’Abraham s’est circoncis à l’âge de quatre vingts ans ». À vrai dire, la référence à ce verset est tirée par les cheveux, car l’ordre de suivre la religion d’Abraham est plus étendu et plus profond que la question de la circoncision. Il s’agit en réalité de suivre sa voie consistant à établir le monothéisme, à s’écarter de l’idolâtrie, et à promouvoir l’Unicité de Allah en usant de sagesse et d’argumentation, comme cela est illustré dans son message adressé à son père et à son peuple. Toute son argumentation tournait autour du monothéisme et ne concernait guère le détail des règlements. C’est pour cela que le Coran n’a guère abordé ces questions secondaires. Le Très-Haut dit : « Dis : "Moi, mon Seigneur m’a guidé vers un chemin droit, une religion droite, la religion d’Abraham, le soumis exclusivement à Allah, qui n’était point parmi les associateurs." » [6] Il dit aussi : « Certes, vous avez eu un bel exemple en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple : "Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors de Allah. Nous vous renions. Entre vous et nous, l’inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu’à ce que vous croyiez en Allah, seul." » [7]
Quoiqu’il en soit, ceux qui invoquent l’adhésion à la religion d’Abraham — paix sur lui — pour prouver le caractère obligatoire de la circoncision le font pour justifier la circoncision des hommes. Ce verset ne fournit en effet aucune base pour cette pratique chez les femmes.
Les preuves issues de la Sunnah
Si rien dans le Saint Coran n’indique le statut juridique de l’excision, seule la Sunnah serait susceptible de contenir des hadiths repris par les savants pour fonder les différents points de vue existant sur cette question. Tous les jurisconsultes se référent en effet à des hadiths en la matière. Les principaux hadiths mis en avant concernant l’excision sont au nombre de trois :
Le premier hadith : « Si les deux khitân (parties circoncises) entrent en contact, le bain rituel s’impose. » On entend par le contact des deux khitân [8] le contact entre l’emplacement de la circoncision chez l’homme et l’emplacement de la circoncision chez la femme pendant le coït. Cela suppose que la femme soit circoncise comme l’homme. Le hadith est rapporté d’après `Â’ishah.
Le deuxième hadith : Le hadith d’Umm `Atiyyah selon lequel le prophète — paix et bénédictions sur lui — a dit à l’exciseuse : « Effleure et n’abuse pas, car cela rend le visage plus rayonnant et est plus agréable pour le mari. » Ce hadith fut rapporté selon différentes variantes très proches quant à leur sens.
Le verbe « ashimmî » (restitué en français par « Effleure ») désigne littéralement le fait de sentir l’odeur de quelque chose donc de se contenter du strict minimum. L’expression « lâ tanhakî » (restitué en français par « n’abuse pas ») dérive de « an-nahk » c’est-à-dire l’abus ou l’exagération en toute chose. Le Prophète lui interdit d’exagérer dans l’ablation. L’auteur d’An-Nihâyah commente ainsi l’expression « lâ tanhakî » (« n’abuse pas ») : « [...] c’est-à-dire ne coupe pas une grande partie du clitoris ; la légèreté du geste y est comparée à la légèreté d’une odeur que l’on sent, tandis que l’abus consiste à exagérer ce geste. » [9]
Le troisième hadith : « La circoncision est une tradition louable (sunnah) pour les hommes et un honneur (makrumah) pour les femmes. »
Nous discuterons plus avant de chacun de ces hadiths en démontrant leur insuffisance à établir le statut juridique de cet acte. Disons d’emblée que parmi les hadiths relatifs à l’excision figurant dans la Sunnah, il n’existe strictement aucun hadith à la fois authentique et explicite quant au statut juridique de cette pratique ; aucun n’a fait l’unanimité des savants spécialistes en matière de Hadîth et à qui l’on peut se référer. En effet, « Nul ne peut mieux t’informer que celui qui est parfaitement renseigné » [10] et « Interroge donc qui est bien informé. » [11]
Il est notoire et unanimement admis chez tous les savants, qu’ils soient traditionnistes, juristes ou fondamentalistes que le hadith faible n’est pas pris en compte dans le domaine des règlements juridiques. Ceux qui passent outre leur faiblesse les rapportent et en usent uniquement dans le domaine de l’incitation à la vertu et de la dissuasion du vice ainsi que dans la promotion des actes méritoires et assimilés. Il n’est pas question de s’en servir pour déterminer les règlements juridiques, ou le caractère licite ou illicite, obligatoire ou recommandé, des œuvres. Il s’agit là d’un point de consensus parmi les savants.
Cela dit, il existe dans le lot un seul hadith authentique, mais ne permettant pas d’atteindre la conclusion recherchée.
Discussion des hadiths cités
Nous nous devons de discuter un à un les hadiths mis en avant par les juristes pour en déterminer leur degré d’authenticité et leur significaton.
Le hadith : « Si les deux khitân (parties circoncises) entrent en contact, le bain rituel s’impose. » [12] indique que les femmes se faisaient exciser à l’époque, donc que l’excision est permise, ce qui nous ne sommes pas en train de discuter. Nous discutons ici uniquement du caractère obligatoire ou recommandé de cette pratique.
Certains savants ont avancé l’idée que la phrase « Si les deux parties circoncises entrent en contact » renvoie à la partie circoncise de l’homme seulement, bien que c’est une forme duale (khitânân - deux khitân) qui a été employée. Il s’agit en effet d’un procédé métonymique bien connu dans la langue arabe, qu’on appelle le taghlîb, qui permet ainsi d’employer le terme abawân (parents - littéralement "les deux pères") pour désigner les père (ab) et mère (umm), ou `Umarân (deux `Umar) pour désigner Abû Bakr et `Umar. Cette interprétation est néanmoins mise à mal par la narration rapportée par Muslim dans son Sahîh : « [...] puis que le khitân touche le khitân » [13] où la forme duale n’est pas employée.
Le hadith d’Umm `Atiyyah rapporté par Abû Dâwûd : « Le Prophète — paix et bénédictions sur lui — a dit à une exciseuse qui exerçait à Médine : "N’abuse pas, car cela est meilleur pour la femme et plus agréable pour le mari." » Abû Dâwûd jugea que Muhammad Ibn Hassân, l’un des narrateurs, est un inconnu, et que ce hadith est faible [14]. Le Hâfidh `Abd Al-Ghanî Ibn Sa`îd estime que ce narrateur correspond à Muhammad Ibn Sa`îd Al-Maslûb (le crucifié), dont le nom complet est Muhammad Ibn Sa`îd Ibn Hassân, que le Calife Al-Mansûr fit crucifier pour hérésie. Il avait en effet forgé, dit-on, quatre mille hadiths afin d’égarer les musulmans. C’est donc un narrateur délaissé.
Ce hadith est rapporté selon des chaînes de narrations faibles exclusivement, bien que Sheikh Al-Albânî l’ait déclaré authentique compte tenu de la multiplicité de ces chaînes. J’ai néanmoins quelques réserves quant à cette authentification : dans la mesure où cette question intéresse tous les foyers musulmans, ce qui devrait motiver une transmission abondante, comment expliquer que ce hadith ne nous soit parvenu que par cette voie faible ?
Si l’on admet l’authenticité du hadith, que signifie cette injonction prophétique : une obligation ? une recommandation ? ou bien un conseil ? À mon sens, l’impératif a valeur de conseil dans ce genre de question, il ne signifie ni obligation ni recommandation, car il vise à organiser un sujet mondain, et à réaliser un intérêt humain précisé par le hadith comme étant la splendeur du visage de la femme et le plaisir auprès de l’époux.
Il conseille donc — si l’on pratique l’excision — de ne pas abuser et de ne pas couper excessivement, pour réaliser le bénéfice escompté à savoir la jouissance de la femme pendant le coït et aussi le plaisir de son époux. D’autre part, cette injonction signifie implicitement l’approbation de cette pratique réalisée par l’exciseuse — que l’on appelle khifâd — et qu’elle est permise, ce que nous ne contestons pas.
Quant au hadith stipulant que : « La circoncision est une tradition louable (sunnah) pour les hommes et un honneur (makrumah) pour les femmes », il est rapporté par Ahmad (20719) d’après Abû Al-Malîh Ibn Usâmah d’après son père. Les rapporteurs de ce hadith estimèrent que sa chaîne de transmission est faible. Hajjâj, l’un des maillons de la chaîne de narration, qui est en fait Hajjâj Ibn Arta’ah, est en effet un controuveur de hadiths et un falsificateur de sources controversé. Le hadith est rapporté également par Al-Bayhaqî dans As-Sunan Al-Kubrâ (volume 8, page 325) par la voie de Hafs Ibn Ghayyâth selon la même chaîne de transmission faisant intervenir Hajjâj, ainsi que par At-Tabarânî dans Al-Kabîr (volume 7, page 273). Le hadith a également été rapporté par une autre voie que celle de Hajjâj, par At-Tabarânî dans Al-Kabîr (volume 11, page 233) et par Al-Bayhaqî dans As-Sunan Al-Kubrâ (volume 8, page 324), d’après `Ikrimah, d’après Ibn `Abbâs, Al-Bayhaqî précisant : "La chaîne de narration de cette version du hadith est faible et elle ne remonte pas jusqu’au Prophète, s’arrêtant à Ibn `Abbâs." Le hadith a en outre été jugé faible par Al-Albânî dans Silsiltat Al-Ahâdîth Ad-Da`îfah (1935).
À supposer que l’authenticité de ce hadith eût été prouvée, qu’est ce qu’il signifierait ?
L’expression « un honneur (makrumah) pour les femmes » signifierait que l’excision fait partie des us et coutumes appréciables concernant les femmes, mais qu’aucun texte émanant du Législateur n’est venu imposer ni même recommander. Cette appréciation peut changer, car ce qu’on le considère comme un honneur à une époque donnée, dans un pays donné, peut cesser d’être considéré comme tel à une autre époque ou dans un autre pays. Ceci explique pourquoi de nombreux pays musulmans ne pratiquent pas l’excision, comme les pays du Golfe et les pays du Maghreb dans leur intégralité.
Et ceci explique également pourquoi de nombreux médecins contemporains ont déclaré la guerre à l’excision, la considérant comme une atteinte à l’intégrité physique de la femme. Les influences culturelles de l’être humain changent d’une époque à une autre, sous l’effet du progrès scientifique, de l’ouverture sur le monde, de la révolution des télécommunications, entre autres facteurs.
La preuve issue du consensus
Si aucune preuve émanant de la Sunnah ne permet d’établir le caractère obligatoire ou recommandé de cette pratique, y a-t-il une preuve issue du consensus des savants (ijmâ`) ?
Quiconque examine les avis des jurisconsultes sur cette question, que ce soit dans le cadre des écoles juridiques ou en dehors, constatera qu’il n’y a pas d’accord sur une opinion précise en ce qui concerne l’excision. Les uns parlent d’obligation, d’autres de recommandation, et d’autres encore d’une tradition louable pour les hommes et d’un honneur pour les femmes. Il n’y a donc pas de consensus sur cette question.
Mais l’on peut se soustraire à cette divergence par le constat que toutes ces opinions s’accordent sur la permissibilité de l’excision. Car la permissibilité est en-deçà de la recommandation, et en-deçà de l’obligation. Autrement dit, celui qui professe le caractère obligatoire ou recommandé, ne nie pas la permissibilité. De même, ceux qui y voient un honneur (makrumah) ne sont pas très éloignés de la permissibilité, puisque le sens de (makrumah) renvoie à une chose appréciée d’après les us et coutumes. Les tenants de cette position admettent donc la permissibilité.
Bref, aucun jurisconsulte ne jugea ce geste illicite ou détestable, ce qui équivaut à dire qu’il est légitime et permis en général selon l’ensemble des savants.
Ce consensus implicite des jurisconsultes, qu’ils soient affiliés ou non à une école juridique, prouve que quiconque pratique l’excision conformément aux modalités décrites dans le hadith (dont l’authenticité fut jugée bonne par certains et faible par d’autres), qui conseille à l’exciseuse de se contenter d’effleurer sans abuser ni exagérer, n’aura rien fait de mal et n’aura pas commis de péché.
Par conséquent, il ne faut pas vilipender toute personne ayant fait exciser ses filles de la manière légale indiquée dans le hadith et il ne convient pas de qualifier cet acte de « crime barbare » commis au XXIe siècle, à moins qu’il outrepasse les limites juridiques agréées. Ces outrepassements peuvent être classés en trois catégories :
L’ablation de tout ou partie du clitoris au lieu de l’effleurement du prépuce clitoridien, avec pour conséquence la privation de la femme d’une jouissance légitime sans raison valable, ce que l’on appelle communément « l’excision pharaonique ».
Le fait de confier cette intervention à des matronnes et autres exciseuses ignares, alors que cet acte chirurgical devrait être confié à des femmes médecins compétentes et qualifiées ou, à défaut, à des médecins musulmans qualifiés en cas de nécessité.
Le recours à des instruments non stérilisés et inadaptés à cette opération, dans des conditions peu hygiéniques. Il faut faire en sorte que les instruments utilisés soient stérilisés et adaptés à cette opération et qu’elle soit accomplie dans un lieu approprié comme une clinique, un hôpital ou bien un dispensaire. Il faut proscrire les instruments primitifs et les techniques primitives qui ont cours dans les zones rurales.
Si ces trois conditions sont respectées, nul ne pourra alors dire que l’excision est illicite, ni que c’est un crime barbare, notamment si elle est dictée par une raison médicale selon la prescription d’un médecin compétent en la matière.
La preuve par analogie
Peut-on recourir à l’analogie pour prouver le caractère obligatoire ou recommandé de l’excision ? Certains pourraient être tentés par un raisonnement analogique entre la circoncision des hommes et l’excision/circoncision des femmes, dans la mesure où le discours du Législateur s’adresse à l’origine aux deux sexes. Ainsi lorsque Allah — Exalté soit-Il — dit : « Ô gens » ou « Ô les croyants », cela s’adresse aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Aussi, les deux sexes sont concernés de la même manière par les règlements juridiques relatifs au culte et aux transactions, à quelques rares exceptions près qui n’invalident en rien la règle générale.
Par précipitation, certains pourraient avancer un raisonnement analogique entre les femmes et les hommes en matière de circoncision. Car le Prophète — paix et bénédictions sur lui — dit : « Les femmes sont les sœurs germaines des hommes » [15] et Allah — Exalté soit-Il — dit : « Leur Seigneur les a alors exaucés : “En vérité, Je ne laisse pas perdre le bien que quiconque parmi vous a fait, homme ou femme, car vous êtes les uns des autres.” » [16] Ce verset signifie que l’homme et la femme procèdent l’un de l’autre : elle le complète et il la complète, chacun est indispensable à l’autre, pourquoi alors ne ferait-on pas une analogie entre eux ?
Nous répondons que le raisonnement par analogie doit respecter certaines conditions, à savoir :
La présence d’une réalité commune aux deux membres impliqués dans l’analogie. Quel est cette réalité dans notre cas ?
L’absence d’une différence substantielle entre les deux membres impliqués dans l’analogie. Si cette différence existe, on rejettera alors l’analogie pour cause de différence substantielle. Or, il ne fait aucun doute qu’il y a une différence importante entre les hommes et les femmes au plan de la circoncision/excision. Car la circoncision profite aux hommes, tandis que les femmes en pâtissent à plusieurs égards.
La règle de base interdit de changer la création de Allah, ou de couper une partie du corps que Allah a créé. De cette règle a été exclue la circoncision masculine, tout le reste étant régi par cette interdiction originelle, conformément à la règle fondamentaliste : « L’exception est prise en considération mais ne peut faire l’objet d’une analogie. »
Deux observations fondamentales
Après avoir examiné les preuves générales tirées du Coran, de la Sunnah, du consensus ainsi que du raisonnement analogique, concernant l’excision, il nous reste à examiner deux observations essentielles, que le jurisconsulte doit prendre en compte lorsqu’il examine ce genre de problématiques communément sujettes à des divergences de points de vue entre les spécialistes du droit.
Ces deux observations concernent le retour aux règles juridiques établies par les théoriciens du droit issus des différentes écoles ou aux finalités générales de la législation tirées du Coran et de la Sunnah.
Première observation : De la légitimité d’interdire des choses originellement permises en vue de l’intérêt général
L’examen du Coran, de la Sunnah, du consensus des savants et du raisonnement analogique a montré qu’aucune preuve ne peut en être tirée pour justifier le caractère obligatoire ou recommandé de l’excision, pas plus que pour en appuyer le caractère détestable ou illicite. Les savants penchent ainsi unanimement pour l’une des trois caractérisations suivantes : l’obligation, la recommandation ou l’aspect honorifique de l’excision. Ils s’accordent ainsi sur la permissibilité de cette pratique.
Or il est juridiquement admis que parmi les choses originellement permises, certaines peuvent être partiellement ou totalement interdites s’il est démontré qu’elles présentent un caractère nocif ou néfaste. Allah n’a en effet autorisé les choses permises que dans la mesure où elles sont source de facilité et de bien-être pour Ses Serviteurs, disant à cet effet : Allah veut alléger votre charge, car l’homme a été créé faible. [17]
Si la pratique montre que le recours à des choses originellement permises présente un caractère nocif pour les gens, ou tout du moins pour le plus grand nombre, alors il devient nécessaire d’interdire ces choses, conformément à la règle du "Ne point être lésé et ne point léser !" [18] Ou alors, sans être interdites, ces choses peuvent être développées et pratiquées de meilleure façon de sorte qu’elles ne présentent plus de caractère nocif. C’est ce qu’indique le hadith : « Effleure et n’abuse pas. » [15] Un exemple historique d’interdiction d’une chose originellement permise est la prohibition décrétée par `Umar Ibn Al-Khattâb - que Allah l’agrée - concernant le mariage de Compagnons aves des juives ou des zoroastriennes, en raison du préjudice que subissaient alors les musulmanes qui ne trouvaient plus mari.
Ce sujet doit faire l’objet d’études et d’analyses. Si une étude objective, menée par des experts et des spécialistes neutres, non mûs par une quelconque inclination idéologique, montre que l’excision porte un préjudice avéré ou probable aux filles, alors il faudra faire cesser cette pratique et interdire un acte pourtant originellement permis, et ce, en vertu du principe de précaution contre une situation de préjudices causés et subis. Notre position, bien que contraire à celles des savants des temps passés, est justifiable, car leur époque ne leur a pas fourni les données et les statistiques dont nous a pourvus la nôtre. Ils reconnaissaient d’ailleurs eux-mêmes que le verdict juridique peut varier en fonction du lieu, de l’époque et du contexte dans lequel il est rendu. Si ce que nous apprenons à ce sujet avait été porté à la connaissance de nos prédécesseurs, ils auraient changé d’avis car ils cherchaient à appréhender la vérité où qu’elle se trouve.
Si en revanche, une nécessité médicale, établie par des spécialistes en la matière, justifie le recours à l’excision pour certaines filles, alors cette nécessité doit demeurer exceptionnelle et ne doit servir de motif à cet acte chirurgical que dans l’intérêt de la personne. Si certains jurisconsultes, ainsi que certains médecins, sont favorables à l’excision des filles, par crainte de l’éveil de leur libido à l’adolescence ou à l’âge adulte, et de crainte que cet éveil ne les fasse plus ou moins sombrer dans le péché, alors nous répondons qu’il est juridiquement admis par les spécialistes du droit que le principe de précaution ne peut être invoqué à tout bout de champ, tout comme ne peuvent être invoquées à tout bout de champ non plus les solutions de facilité. Car un principe de précaution trop restrictif ruine les intérêts des hommes de manière illégitime. D’autant plus que comme chacun peut le constater, de nombreux pays musulmans ne connaissent pas l’excision, sans que cela n’entraîne d’effets négatifs particuliers chez les jeunes filles, du fait de leur non excision. A contrario, dans les pays où l’excision est pratiquée, on peut déplorer d’autres types de dérives qui concernent aussi bien les filles excisées que celles qui ne le sont pas.
Seconde observation : Des règles qui régissent la logique du juriste face au problème de l’excision
La seconde observation est que l’avis auquel je me suis rangé, en examinant cette question controversée et riche en polémiques qu’est l’excision, est bâti sur plusieurs règles, que je crois être des règles non négociables.
1. La première règle est que la création de Allah doit demeurer telle quelle et ne doit pas être modifiée, le Très Haut ayant "excellé dans tout ce qu’Il a créé" [19]. La création est décrite par le texte coranique comme "l’œuvre de Allah, qui a tout façonné à la perfection" [20], Allah - Exalté soit-Il - ne créant rien de manière vaine ou inutile : "Seigneur ! Tu n’as pas créé cela en vain." [21]
C’est pour cette raison que la modification de la création de Allah est considérée comme une oeuvre du diable et comme l’une de ses ruses pour égarer les hommes : "Je les égarerai, je leur inspirerai de faux espoirs, je les enjoindrai et ils fendront les oreilles des bestiaux, je les enjoindrai et ils changeront la création de Allah" [22].
Dans les hadiths prophétiques authentiques, la malédiction est jetée contre toutes celles qui modifient la création de Allah, notamment la tatoueuse et la tatouée, l’épileuse de sourcils et l’épilée, la perruquière et la perruquée, ainsi que celles qui espacent leurs incisives par esthétisme [23]. Les hommes sont bien entendu également concernés par ce jugement. Certains Compagnons avaient ainsi demandé au Prophète - paix et bénédiction sur lui - s’ils pouvaient s’émasculer afin de préserver leur chasteté et de garantir la maîtrise de leur instinct charnel. Le Prophète - paix et bénédiction sur lui - le leur a interdit [24].
Cette règle fondamentale et unanimement admise étant établie, il apparaît en conséquence que l’excision des femmes ou l’ablation d’une partie de leur corps sans justification médicale est un acte qui n’est pas permis et qui est donc illégal.
2. Si l’ablation de cette partie du corps de la femme est source de souffrances physiques et morales, ou si elle la prive d’un droit naturel tel que le droit à la jouissance et à la satisfaction sexuelle avec son mari - un droit que Allah a accordé aux femmes dans leur prime nature, en tant que représentantes du genre humain - alors, un tel acte est jurdiquement prohibé, car il constitue un préjudice à l’encontre des femmes, qu’elles doivent subir à leur insu. Or, l’islam interdit de subir le préjudice ou de le causer. C’est pourquoi figure parmi les règles juridiques communément admises par les jurisconsultes le principe "Ne point être lésé et ne point léser !", qui est en réalité un hadith authentifié par les savants dans ses différentes variantes, et qui est une application concrète de l’ensemble des dispositions coraniques interdisant de causer ou de subir des préjudices.
Certains juristes ont poussé le zèle dans l’application de ce principe jusqu’à interdire de percer les oreilles des fillettes pour leur faire porter des boucles d’oreilles, arguant que cet acte leur cause une douleur non justifiée par la Loi. D’autres juristes les ont néanmoins contredits sur ce point, arguments à l’appui.
3. La circoncision des garçons a été exclue des considérations précédentes, en vertu de preuves juridiques manifestes, à l’authenticité avérée et à la signification explicite. La circoncision compte en effet parmi les règles d’hygiène de la prime nature de l’homme, et est un héritage abrahamique. De surcroît, la cironcision est un rite islamique, à l’instar de l’appel à la prière ou de la prière des deux Fêtes, faisant l’objet du consensus des Musulmans depuis l’aube de l’islam jusqu’à nos jours. Nous n’avons connaissance d’aucun peuple, d’aucune contrée ni d’aucune tribu qui se soit distingué de cette règle. Ce rite est d’ailleurs confirmé par l’ensemble du corps médical contemporain qui reconnaît les bienfaits sanitaires, médicaux et physiologiques de la circoncision, ainsi que son rôle dans la prévention de nombreuses maladies, telles que le cancer [25] Des statistiques, publiées par une des plus grandes revues américaines, montrent ainsi qu’aux Etats-Unis, entre 61 et 85% des nouveaux-nés sont circoncis après la naissance [26]. Comme la proportion de Juifs et de Musulmans, réputés pour leur pratique de la circoncision, ne permet pas d’atteindre les proportions indiquées ci-dessus, cela signifie que le Chrétiens commencent à se tourner d’eux-mêmes vers cette pratique, dont ils n’ont pu que constater les bienfaits sur la santé de leurs enfants.
Il est donc hors de question de remettre en cause la circoncision masculine, car c’est un acte unanimement reconnu pour sa légalité et ses bienfaits, aussi bien par les juristes que par les médecins. La seule recommandation à ce sujet est qu’il soit opéré par des médecins spécialisés, avec des outils modernes, dans des endroits appropriés, loin des pratiques qui ont toujours cours dans de nombreux pays musulmans, et qui ne respectent pas les règles d’hygiène.
4. Si la circoncision masculine fait figure d’exception à la règle générale qui interdit de modifier la création de Allah, en vertu des textes authentiques et explicites qui y font référence, soutenus par le consensus théorique et pratique des Musulmans, l’excision des filles ne bénéficie pas d’un tel statut, ni peu ni prou. Elle doit donc être renvoyée à la règle générale qui interdit de causer de la douleur à un être humain sans motif, a fortiori lorsque cette douleur est source d’un préjudice avéré, comme l’affirment la science et la médecine contemporaines.
L’avis de la médecine et de la science au sujet de l’excision
La tendance à faire interdire l’excision est confortée par les mises en garde des médecins contemporains, avec au premier plan les gynécologues et les sexologues, qui affirment que l’excision est la plupart du temps néfaste pour les femmes, les privant d’un plaisir sexuel légitime qui représente le sommet de la jouissance qu’elles peuvent tirer de leurs époux.
Certains médecins ont par ailleurs démontré que l’excision peut avoir des effets pervers au plan sanitaire, psychologique, sexuel et social. Le Docteur Ahmad Shawqî Al-Fanjarî affirme ainsi : "Biologiquement parlant, on sait que que les terminaisons nerveuses des organes sexuels chez la femme sont localisés dans le clitoris, de même que ces terminaisons nerveuses sont localisés dans le gland chez l’homme. L’excision communément pratiquée par les exciseuses consiste à couper le clitoris, et parfois à couper tout ou partie des lèvres.
Cela ne signifie rien de plus que de priver la femme de tous les nerfs liés à la sensation du plaisir sexuel. L’ablation de ces organes a une influence sur la féminité de la femme, sur son désir de sexe et sur l’atteinte de l’orgasme, comparable à l’influence que pourrait avoir la castration chez un homme [27]. Cette pratique est donc une remise en cause de l’humanité de la femme, de ses sentiments et de ses émotions, à cause de laquelle elle peut se retrouver atteinte de frigidité. Or la frigidité est une des principales causes de divorce et de séparation familiale en islam.
Nous devons ajouter à cela qu’un phénomène dangereux se répand dans les pays où est pratiquée l’excision : le recours auquel se trouvent contraints certains hommes de consommer des drogues aphrodisiaques telles que l’opium ou le hashish dans le but de prolonger les rapports sexuels et de satisfaire leurs épouses.
Les sociologues sont aujourd’hui unanimes pour dire qu’il n’y a d’autre espoir pour éradiquer la consommation de drogues dans le monde musulman qu’en éradiquant définitivement la pratique de l’excision des filles.
Nous ne devons par ailleurs oublier que l’excision a des conséquences sanitaires et médicales autres que son influence sur la vie sexuelle de la femme. Les exciseuses sont en effet des personnes ignorantes : la blessure peut s’enflammer et s’infecter ; l’infection peut se propager jusqu’à l’utérus et aux trompes de Fallope, ce qui peut entraîner pour la fillette une stérilité permanente. En outre, après l’ablation des lèvres, de nombreuses exciseuses demandent à la jeune fille de serrer les jambes, ce qui peut mener à une coalescence des nymphes et à un rétrécissement de l’entrée du vagin, conduisant à leur tour à des complications lors d’un accouchement ultérieur, lesquelles complications peuvent conduire à pratiquer un clivage vésico-vaginal pour éviter l’asphyxie de l’enfant.
Tout ceci n’est qu’un bref aperçu des nombreux préjudices causés par cette pratique hideuse." [span class=ouvrage]
D’aucuns peuvent rétorquer que les fléaux énumérés par les médecins et les sociologues ne sont pas le fait de l’excision légale mentionnée dans le hadith "Effleure et n’abuse pas !", mais plutôt le résultat d’une excision qui outrepasse les règles, et qui a pour conséquence de priver la femme de son droit à jouir d’un plaisir sexuel légitime une fois mariée. C’est ce dernier type d’excision qui a aujourd’hui cours dans de nombreuses familles d’Egypte et du Soudan, où l’on pratique l’excision dite pharaonique qui défigure les organes sexuels de la femme. L’exciseuse coupe pour ainsi dire presque tout - au contraire de la recommandation du hadith prophétique : elle opère une ablation quasi-totale du clitoris et des petites et grandes lèvres, ce qui conduit au phénomène dit de coalescence, qui correspond à un rapprochement des nymphes qui finissent à terme par se souder.
Ces objections et d’autres encore pourraient être émises, mais les lois sont déterminées en fonction des besoins de la grande majorité de la population. S’il est avéré que la majorité des femmes souffre de l’excision, alors il n’y a rien qui empêche de l’interdire, sauf cas exceptionnel laissé à l’appréciation des médecins spécialisés. Car dans ce dernier cas, les nécessités médicales ont leur propre traitement juridique que notre Législation réaliste et pragmatique ne saurait ignorer.
J’ai constaté que dans la plupart des pays arabes, l’excision n’est pas pratiquée, mis à part en Egypte et au Soudan, comme si l’excision dans ces pays est un héritage de l’époque des pharaons. Quant aux pays du Golfe, du Maghreb et du Shâm [28], l’excision des filles y est totalement absente. Si cette pratique était islamiquement fondée, comment les savants religieux de ces contrées auraient-ils ignoré la non excision des filles tout au long des siècles passés, alors que concernant la circoncision masculine, les juristes affirment que si une cité l’abandonne, le chef de l’Etat se doit de la combattre jusqu’à ce qu’elle remettent en application cette tradition prophétique comptée au nombre des rites de l’islam ?
Cette question de l’excision n’est donc pas figée et il faut sensibiliser les gens à ce problème à deux niveaux complémentaires : une sensibilisation religieuse et une sensibilisation médicale. Une orientation religieuse et sanitaire claire peut permettre de se passer de légiférer et de contraindre les gens par la loi.
Je ne sais si dans les pays arabo-musulmans où l’excision n’est pas pratiquée, il existe des lois interdisant l’excision, ou si ce problème est laissé à la conscience et à la culture populaires.
Voilà mon avis sur la question. Allah Seul dit la vérité, et c’est Lui qui nous guide sur la bonne voie.
P.-S.
Traduit de l’arabe du site Qaradawi.net.
Notes
L’excision est un terme générique qui couvre différentes pratiques telles que la circoncision féminine a minima ou sunnite, la clitoridectomie ou, dans sa forme la plus extrême, l’excision pharaonique. Pour de plus amples informations sur les différentes formes d’excision, conférer le site de Dr. Aly Abbara, gynécologue-obstétricien à Paris. Dans la suite de ce texte, nous emploierons le terme excision pour traduire les termes arabes khitân ou khifâd, sans présomption de la forme concrète de cette opération. Lorsque le contexte le permettra, une traduction plus précise sera employée. NdT.
Le khitân, littéralement la circoncision, désigne une mutilation génitale consistant chez les hommes en l’ablation du prépuce. Ce terme est utilisé par extension pour désigner l’excision chez les femmes, laquelle est désignée par un terme plus spécialisé : le khifâd. NdT.
Dâr Al-Iftâ’ désigne la Haute Autorité de la Fatwâ en Egypte. NdT.
[4] Sourate 15, An-Nahl, Les Abeilles, verset 123.
[5] Les deux Sommes Authentiques d’Al-Bukhârî et Muslim. NdT.
Hadîth consensuel, rapporté par Al-Bukhârî dans le chapitre intitulé Les récits des prophètes (3356), par Muslim dans le chapitre des mérites (2370) et par Ahmad dans le Musnad, d’après Abû Hurayrah.
[6] Sourate 5, Al-An`âm, Les Bestiaux, verset 161.
[11] Sourate 25, Al-Furqân, Le Discernement, verset 59.
[12] Hadith rapporté par Ahmad dans le Musnad n°26025 ; les traditionnistes ayant rapporté ce hadith affirment qu’il est authentique par consolidation, mais la chaîne de transmission du hadith lui-même est faible car y figure `Abd Al-`Azîz Ibn An-Nu`mân qui a été mentionné dans At-Ta`jîl parmi les narrateurs suspects ; on ne connaît d’ailleurs parmi les narrateurs ayant rapporté de ce personnage que `Abd Allâh Ibn Rabâh, l’Ansarite. En outre, nul traditionniste, à part Ibn Hibbân, ne l’a jugé comme un narrateur fiable. Enfin, nul ne lui reconnaît avoir entendu `Â’ishah en personne, d’après l’appréciation d’Al-Bukhârî dans At-Târîkh Al-Kabîr (volume 6, page 9). Les autres maillons de la chaîne de transmission du hadith sont quant à eux des hommes de confiance, figurant dans le Sahîh d’Al-Bukhârî. Ce hadîth a également été rapporté par Ibn Mâjah dans le chapitre de la purification (611), par Ash-Shâfi`î dans Al-Musnad (768), par Ibn Hibbân dans le chapitre de la purification (volume 3, page 456) — Al-Arna`ût désignant sa chaîne de transmission comme authentique —, et par At-Tabarânî dans Al-Awsat (volume 7, page 147), d’après `Â’ishah ; Al-Albânî l’a également jugé authentique dans Sahîh Al-Jâmi` (385). L’intégralité de ce hadîth se trouve chez Muslim dans le chapitre des menstrues (349) : « S’il s’assoit entre ses quatre membres, puis que le khitân touche le khitân, alors le bain rituel s’impose. »
[13] Rapporté par Muslim dans le chapitre des menstrues (349) d’après Abû Mûsâ.
[14] Hadith rapporté par Abû Dâwûd dans le chapitre de la bienséance (5271), par Al-Bayhaqî dans les Shu`ab dans le chapitre des droits des enfants et de la famille (volume 6, page 396) ainsi que dans As-Sunan Al-Kubrâ dans le chapitre des boissons et des peines légales s’y appliquant (volume 8, page 324), d’après Umm `Atiyyah ; le hadith est jugé authentique par Al-Albânî dans Sahîh Al-Jâmi` (498).
[15] Rapporté par Ahmad dans le Musnad (26195), les analystes jugèrent ce hadith bon par consolidation, tandis que sa chaîne de transmission est faible à cause de la faiblesse du narrateur Ibn `Umar Al-`Umarî ; rapporté par Abû Dâwûd (236) et At-Tirmidhî (113), dans les chapitres de la purification, par Abû Ya`lâ dans Al-Musnad (volume 8, page 149), par Al-Bayhaqî dans As-Sunan Al-Kubrâ dans le chapitre de l’ablution de la purification (volume 1, page 168), d’après `Â’ishah. Le hadith a été authentifié par Al-Albânî dans Sahîh Abî Dâwûd (2340).
[16] Sourate 3, Âl `Imrân, La famille d’Amram, verset 195.
[17] Sourate An-Nîsâ, Les Femmes, verset 28.
[18] Hadith rapporté par Ibn Mâjah dans Al-Ahkâm (2340) d’après `Ubâdah Ibn As-Sâmit ; rapporté également par Ahmad (2865) avec une bonne chaîne de narration selon les analystes du hadith ; rapporté également par Ibn Mâjah dans Al-Ahkâm (2341), par At-Tabarânî dans Al-Awsat (128/4) et dans Al-Kabîr (228/11), d’après Ibn `Abbâs ; le hadith a été authentifié par Al-Albânî dans l’ensemble de ses versions et de ses narrateurs rapportés dans le Sahîh d’Ibn Mâjah (1895) et dans Sahîh Al-Jâmi` (7517).
[19] Sourate As-Sajdah, La Prosternation, verset 7.
[20] Sourate An-Naml, Les Fourmis, verset 88.
[21] Sourate Âl `Imrân, La Famille d’Amram, verset 191.
[22] Sourate An-Nisâ, Les Femmes, verset 119.
[23] Hadith rapporté d’après Ibn `Umar par Al-Bukhârî dans le Livre de l’Habillement (5937), par Muslim dans le Live de l’Habillement et de l’Ornement (2124), par Ahmad dans le Musnad (4724), par Abû Dâwûd dans le Livre de la Coiffure (4168), par At-Tirmidhî dans le Livre de l’Habillement (1759), par An-Nasâ’î dans le Livre de l’Ornement (5096) et par Ibn Mâjah dans le Livre du Mariage (1987).
[24] Hadith rapporté d’après Sa`d Ibn Abî Waqqâs par Al-Bukhâri dans le Livre du Mariage (5073), par Muslim dans le Livre du Mariage (1402), par Ahmad dans le Musnad, par At-Tirmidhî dans le Livre du Mariage (1083), par An-Nasâ’î dans le Livre du Mariage (3212) et par Ibn Mâjah dans le Livre du Mariage (1848).
[25] L’Organisation Mondiale de la Santé reconnaît et préconise depuis 2007 la circoncision comme une intervention permettant de prévenir l’infection au virus du SIDA. NdT
[26] Ces chiffres ont été avancés par le Docteur Hassân Shams Ad-Dîn dans la préface de son livre Asrâr Al-Khitân (Les Secrets de la circoncision), page 7, éditions Maktabat Al-Wâdî, Djedda.
[27] Il me semble que cette idée est exagérée. Car la castration prive l’homme de tout désir sexuel, contrairement à l’excision. Note de l’auteur
[span class=ouvrage] Al-Islâm wal-Hayât Al-Jinsiyyah (L’Islam et la Vie sexuelle), pages 128-129.
[28] Le Shâm désigne la région du Proche-Orient, incluant la Jordanie, la Palestine et la Syrie. NdT
Malgré les appels internationaux pour la bannir, l'Indonésie veut préserver ce qu'elle considère comme une tradition. L'excision pratiquée dans le pays est dite "symbolique et sans mutilation".
Les musulmans d'Indonésie veulent continuer à faire perdurer leur tradition d'excision, qui selon eux garantit la pureté sexuelle de la femme et restent sourds aux appels de l'ONU visant à bannir l'excision.
L'excision telle que pratiquée en Indonésie consiste à piquer le capuchon clitoridien à l'aide d'une aiguille stérile, ce que l'Indonésie considère comme inoffensif et une pratique exempte de mutilation, contrairement aux actes visant à ôter tout ou partie du clitoris. Le pays parle d'acte symbolique, de "circoncision féminine" même...
Le responsable en charge du dossier au ministère de la Santé, Budi Sampurno, avance ainsi : "Il n'y a aucune ablation. On ne fait qu'érafler".
La plus haute autorité islamique d'Indonésie, qui s'est opposée à l'appel de l'ONU, avance une définition trop vaste de ce qu'est la mutilation génitale féminine.
Les militants quant à eux considèrent la pratique comme une atteinte au droit des filles et soulignent qu'il existe toujours des formes d'excision plus sévères en Indonésie, similaires à celles comme pratiquées en Afrique.
Le ministre de la Santé a quant à lui exprimé son souhait de voir cette pratique remplacée par "un geste symbolique consistant à passer un coton-tige sur les organes génitaux ".
Auteur : indian Date : 18 août16, 02:40 Message : un appel à la fois...
À un moment donné on répondra...
Auteur : yacoub Date : 18 août16, 03:39 Message :Russie: tollé après les propos d'un mufti appelant à "exciser toutes les femmes"
"L'appel d'un dignitaire musulman du Caucase russe à "exciser toutes les femmes" provoquait jeudi l'indignation en Russie, mais aussi un débat sur la sexualité féminine. "Il faut exciser toutes les femmes afin que la débauche n'existe plus sur terre", a déclaré mercredi Ismaïl Berdiev, mufti du Daguestan, une république à majorité musulmane, à l'agence de presse russe Interfax.
A la tête du Centre de coordination des musulmans du Caucase du nord, le dignitaire islamique a défendu la pratique de l'excision "afin de réduire la sexualité féminine." Il s'exprimait au lendemain de la parution d'un rapport de l'ONG russe "Initiative légale", selon laquelle des milliers de femmes ont été excisées ces dernières années en Russie, notamment au Daguestan.
Le ministère russe de la Santé a condamné l'initiative du mufti: "L'excision est une pratique mutilante et ne doit pas être considérée comme quelque chose de positif", a déclaré jeudi à Interfax le porte-parole du ministère, Oleg Salagaïev.
"Une bonne éducation peut être une alternative à l'excision permettant de préserver la chasteté des jeunes filles et empêcher les femmes de succomber à l'adultère", a affirmé de son côté Guennadi Onichtchenko, conseiller du Premier ministre Dmitri Medvedev et ancien chef des services sanitaires russes.
"Il n'est pas nécessaire d'exciser toutes les femmes: les orthodoxes par exemple ne sont pas des débauchées", a assuré de son côté le prêtre orthodoxe et blogueur Vsevolod Tchapline, connu pour ses propos controversés.
L'excision, qui touche plus de 200 millions de femmes dans le monde selon l'ONU, n'est pas formellement interdite en Russie. Consistant en l'ablation totale ou partielle des organes génitaux externes féminins, elle est parfois pratiquée sur des fillettes pour des raisons culturelles ou religieuses. Elle peut entraîner la mort en cas de choc hémorragique."
Auteur : Soultan Date : 18 août16, 23:03 Message : Vous etes sur que c'est une excision? il peut s'agir d'une incision
et les gens sont trompés par les termes et fond de faux débats
sans savoir de quoi il s'agit
Pour les garçons, on coupe le pénis? alors qui vous a dit que pour les filles on coupe le clitoris? les gens sont dans une grande désinformation
Auteur : yacoub Date : 18 août16, 23:07 Message : Pour les garçons, on coupe le prépuce, pour les filles on coupe le clitoris. Ce n'est pas un ordre d'Allah, c'est basé sur des Nobles Hadiths: "Al khatana Sûna li Rijal wa Makrama li Nissa"
La circoncision est une tradition pour les hommes et une marque d'honneur pour les femmes"
Auteur : Soultan Date : 18 août16, 23:28 Message : Qui t'a dit que clitoris est coupé et pas le prépuce du clitoris?
Auteur : yacoub Date : 18 août16, 23:46 Message :Excision
Auteur : Soultan Date : 18 août16, 23:56 Message : Peut etre que ce terme est faux
Le clitoris n'est pas coupé comme vous dites, c'est une Incision
Auteur : yacoub Date : 19 août16, 00:08 Message : Tu es dans un égarement évident, c'est le clitoris, tout ou une partie, qui est coupé avec une lame de rasoir, il y a des vidéos mais c'est très horrible à regarder. PBSL a recommandé de ne pas trop couper car ça rend belles les femmes et c'est plus agréable pour les maris.
Auteur : yacoub Date : 23 sept.16, 04:03 Message :La Maison des Femmes, un lieu unique pour les femmes en détresse
C’est un établissement médical unique qui accueille à Saint-Denis, en banlieue parisienne, des femmes en détresse : violence domestique, excision, grossesse précoce ou non désirée, inceste... Ouverte cet été, la Maison des Femmes propose "écoute, soutien et orientation". À l'origine de ce projet, la Dre. Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue-obstétricienne, et la chanteuse Inna Modja, qui en est la marraine.
Dans les années 90, Pierre Foldes a fait une découverte qui a bouleversé la vie de 130 millions de femmes dans le monde : il a trouvé un moyen de réparer les ravages de l’excision.
Campagne de prévention contre l'excision au Burkina Faso• Crédits : DELOCHE / BSIP - AFP
Cette opération dure une vingtaine de minutes, simplicité qui pose la question du pourquoi personne ne s’y est intéressé auparavant, comme si cette souffrance féminine n’intéressait pas. Aujourd’hui, la « réparation » de l’excision a rendu modifiable ce qui était considéré comme irréversible. Si, comme nous le rappellent d’autres médecins du Kremlin-Bicêtre, la chirurgie n’est pas suffisante à apaiser tous les traumatismes, elle est une avancée majeure.
Nous avons suivi une de ces opérations ainsi qu’une consultation du docteur Foldes. Trois jeunes femmes récemment opérées nous ont raconté pourquoi elles ont fait ce choix difficile, combien l’excision avait pesé sur leurs vies et tout le bénéfice qu’elles ont retiré de ce geste. De façon inattendue, le plaisir sexuel n’est pas l’élément moteur de leur démarche, laquelle le plus souvent consiste avant tout à retrouver leur intégrité physique, à redevenir entière.
Depuis dix ans, à Saint-Germain-en-Laye, 4000 femmes ont été ainsi « réparées ». La plupart sont des filles de la deuxième génération, nées en France, et qui ont choisi de faire cette opération. Choix souvent difficile, tenu secret. Choix plein d’espoir aussi…
Avec :
Pierre Foldes , urologue
Fatoumata, Hada, Maimouna, jeunes femmes excisées opérées par Pierre Foldes
Emmanuelle Antonetti , obstétricienne
Laura Beltran , Sexologue
Sokhna Fall, psychologue
Production : Hubert Prolongeau
Réalisation : Guillaume Baldy
Prise de son : Benjamin Chauvin
Le 13 février : Journée Mondiale de la Radio
Auteur : yacoub Date : 30 juin17, 02:17 Message :L’islamologue modéré Tariq Ramadan légitime les mutilations génitales féminines
26 juin 2017 6 commentaires 1027
L’islamologue bien connu en France a réagi à une polémique sur l’excision aux États-Unis. Pour lui, les mutilations génitales féminines « font partie des traditions de l’islam » et ne doivent pas être discutées avec des non-musulmans.
Aux États-Unis, l’imam du centre islamique de Falls Church, en Virginie, a recommandé au début du mois de juin de pratiquer l’excision pour éviter « l’hypersexualité » chez les femmes. Comprenant rapidement l’outrance de son discours, le leader musulman a rapidement fait marche arrière en « s’excusant devant celles et ceux qu’il a offensés ».
« Ne pas écouter les islamophobes »
C’était sans compter sur Tariq Ramadan qui a réagi dans une vidéo publiée sur Internet (ci-dessous, en anglais). Si l’islamologue proche des Frères musulmans – conformément au double discours qu’il tient en Europe et en France notamment -, a en préambule déclaré qu’il n’était personnellement pas en faveur de cette pratique, il n’a pas condamné cet acte de barbarie, bien au contraire.
« C’est controversé, mais il faut en discuter. Nous ne pouvons pas nier le fait que [l’excision] fait partie de nos traditions », a-t-il déclaré dans la vidéo. Et de poursuivre : « Il ne faut pas exposer un de nos leaders qui a servi la communauté pendant plus de trente ans. Il faut nous lever pour défendre nos opinions, et avant de réagir de manière précipitée sur quelconque sujet, nous devons avoir une discussion interne. (…) Il ne faut pas laisser les autres décider pour nous quelles sont nos priorités. Nous devons dire avec dignité et confiance : c’est à nous de décider, pas aux islamophobes ni aux racistes ».
Comme d’habitude avec Tariq Ramadan, l’épouvantail de l’islamophobie est agité, même lorsqu’il s’agit de s’ériger contre les mutilations génitales sur les jeunes filles pour les empêcher de rencontrer le plaisir sexuel.
Cliquez ici au cas où la vidéo ne marche pas.
Qu’a dit M. Ramadan dans cette vidéo ? Que l’excision et les mutilations génitales font partie «des traditions» de la communauté musulmane. Que ces mutilations sont illégales «comme elles sont illégales aux États-Unis» – M. Ramadan s’adresse alors aux musulmans américains qui se sont insurgés contre le prêche de l’iman Elsayed -, c’est être «infidèle à la tradition islamique».. Que ces musulmans qui ont demandé le renvoi de l’imam Elsayed l’ont fait par peur d’être stigmatisés par les non musulmans, non par conviction. Et ces non musulmans, dit Monsieur Ramadan, «on sait qui ils sont, on sait ce qu’ils veulent faire, on sait la manière dont ils veulent faire de l’islam un problème non seulement aux USA mais dans le monde entier». Ce sont des «racistes», des «islamophobes», et vous, musulmans américains qui critiquez l’imam Elsayed, vous faites le jeu de nos ennemis et vous n’êtes pas des «musulmans dignes». Enfin, que la question de la légitimité des mutilations génitales mérite d’être discutée, mais discutée «en interne», au sein de la communauté musulmane, sans influence ni a fortiori injonction du «contexte», des «racistes», des «islamophobes», des autres en somme qui «ont un agenda politique»; ce n’est au demeurant pas vraiment un débat impliquant tous les musulmans que prône M. Ramadan puisque précisément, il reproche aux musulmans américains d’avoir pris l’initiative de contester les propos de l’imam Elsayed et donc d’être entrés dans le débat ; non, c’est un débat qui doit avoir lieu entre les docteurs de la foi et les intellectuels, les savants en somme, avec éventuellement, et si besoin était, des questions à des médecins musulmans. Il sera possible de soulever des arguments pendant ce débat mais en l’occurrence, in fine, ce sont les docteurs de la foi qui doivent déterminer si, du point de vue de l’islam, l’excision doit être considérée comme condamnable … ou acceptable ! (Le Coran reproche aux chrétiens d’avoir « élevé au rang de divinités en dehors de Dieu leurs rabbins et leurs moines (Coran 9.31) ». Mais ce verset ne concerne-t-il pas plutôt les musulmans qui font dépendre leur salut de l’obéissance à Mahomet, à ses compagnons (Coran 7.158 ; 9.100 ; 33.21), à leurs imams et savants ? L’islam pratique ici encore l’inversion accusatoire, imputant aux chrétiens ― qui sont fondés à reconnaître en l’autorité de leur hiérarchie celle-là même de Dieu (Mt 16.18-19) ― sa propre imposture de faire passer pour religion ce qui n’est que politique. En effet, ce qui différencie des gens croyant tous au même Allah, au même Mahomet, au même Coran, mais cependant refusent de se reconnaître mutuellement musulmans (par ex : sunnites et chiites) est qu’ils ne vénèrent pas tous… les mêmes hommes politiques ! Comment ne pas voir que l’islam n’est qu’une affaire d’hommes ? Et comment ceux qui auront pris les atrocités commandées par Allah et Mahomet pour l’expression de la Volonté de Dieu pourront-ils au Jour du Jugement dernier se présenter devant Lui qui S’est révélé en Jésus n’être qu’Amour ? Où iront-ils cacher la honte de L’avoir ainsi méconnu et défiguré, sinon en Enfer ? N’est-ce pas eux qui alors devront dire : « Seigneur ! Nous obéissions à nos chefs et à nos dignitaires et ce sont eux qui nous ont détournés du droit chemin. (Coran 33.67) (Extrait de Interroger l’islam, C 19) » ?
Non pas que M. Ramadan soit personnellement en faveur de l’excision. À y regarder de plus près, il indique même qu’il ne l’est pas, mais sans trop insister sur le point, en utilisant une formulation floue, une expression faible. Aucune indignation, rien de la véhémence que l’on aurait pu espérer s’agissant de pratiques internationalement reconnues comme des mutilations sauvages et des sévices corporels pénalement répréhensibles dans tout État de droit. Il aurait pu être en faveur de l’excision mais il se trouve qu’il est contre; on ne saura toutefois pas vraiment pourquoi. Car là n’est pas le cœur du message de M. Ramadan. Son message, c’est avant tout celui d’une injonction à la solidarité communautaire, à la soumission au groupe, d’autant plus impérative, dit le «savant» Ramadan à ses «frères» et «sœurs», qu’il y a conflit entre l’islam et l’occident. L’occident et les occidentaux, l’ouest, les «sionistes» pour reprendre une terminologie que l’on retrouve dans les commentaires des sites communautaristes musulmans et sous la vidéo de M. Ramadan sur Facebook. L’occident qui veut la perte de l’islam. Vous vivez en occident mais l’occident vous déteste, sachez-le. Chaque occidental, tous ceux qui vous entourent là où vous vivez, sont des racistes et des islamophobes. Chaque occidental tient chaque musulman pour son ennemi personnel. Et quand l’occidental critique les paroles de l’imam, c’est vous qu’il critique, c’est vous qu’il agresse, c’est vous qu’il entend détruire. Dès lors, vous, «frères» et «sœurs» musulmans américains (mais le message s’adresse vraisemblablement à tous les musulmans vivant dans des pays occidentaux), vous devez être conscients de ceci: votre devoir, c’est de soutenir votre communauté. Même si cela passe par accepter des pratiques, des diktats qui heurtent profondément votre sensibilité et votre éthique personnelle. Vous êtes avec nous ou contre nous, votre devoir est d’être avec nous, et si pour y parvenir, vous devez vous taire, eh bien, taisez-vous.
«Il ne faut pas laisser les autres décider pour nous quelles sont nos priorités. Nous devons dire avec dignité et confiance: c’est à nous de décider, pas aux islamophobes ni aux racistes», explique Ramadan dans sa vidéo. Encore une fois toute critique de l’islam est assimilé au racisme ou à l’islamophobie…
Exactement. Sauf que les critiques qui se sont élevées contre l’imam Elsayed ne sont pas une critique de l’islam. Ces critiques ont d’abord été formulées par des Américains musulmans, et par-dessus le marché par des musulmans fervents: il s’agit de fidèles fréquentant la mosquée de l’imam en question. Mais M. Ramadan opère un glissement sémantique tout à fait intentionnel. Si l’on attaque les paroles d’un imam, on attaque l’islam. Si cette critique vient de musulmans, elle fait le jeu de vos ennemis donc elle vise l’islam. Donc elle vise tous les musulmans. Donc elle est raciste ou elle fait le jeu des racistes. Ou plutôt des islamophobes, c’est-à-dire les racistes envers l’islam et les musulmans. C’est là qu’on voit toute la perversité du concept d’islamophobie créé par les têtes pensantes de l’islam politique. L’islamophobie n’est rien d’autre qu’une arme, un instrument de conquête. L’islamophobie est une mystification qui vise à réduire au silence tous ceux qui voudraient voir progresser l’islam vers un islam éclairé, un islam réformé, une religion de paix et d’amour qui deviendrait alors insusceptible d’être invoqué par des ennemis de l’occident pour justifier le djihad. L’islamophobie, c’est le rétablissement du délit de blasphème. Et nous, nous nous laissons faire: ce concept est repris par des responsables politiques, par des organisations internationales, par des intellectuels occidentaux. Ceux-là ont-ils oublié cette histoire de feu et de sang qui nous a permis de comprendre que réprimer le blasphème, c’est rester dans l’obscurantisme et dans la haine de l’autre? Ont-ils perdu de vue que là où le blasphème est encore réprimé, les pays musulmans en grande majorité, il est souvent utilisé par un islam majoritaire pour persécuter les minorités religieuses, par exemple au Pakistan avec les minorités chrétiennes?
L’islamophobie est une mystification qui vise à réduire au silence tous ceux qui voudraient voir progresser l’islam vers un islam éclairé, un islam réformé, une religion de paix.
Le discours de M. Ramadan est tragique. Il est tragique pour nous en tant que nations occidentales, il est tragique pour les musulmans. Tragique pour la cohésion nationale car c’est un discours destiné à alimenter la peur de l’autre, le repli communautaire, c’est un discours défensif, sécessionniste et in fine agressif. Si l’on suit le raisonnement de M. Ramadan, c’est très simple: tout musulman doit s’envisager avant tout comme un membre de la communauté des musulmans, et en tant que membre de cette communauté, il doit préférer la règle de l’islam aux droits et libertés fondamentales que lui garantit la constitution nationale. Concernant les mutilations sexuelles féminines, le bon musulman devra s’en remettre à la décision des savants de l’islam. Décident-ils que cette pratique est obligatoire, alors, si l’on suit la logique de M. Ramadan, les bons musulmans devront s’y soumettre et y soumettre leurs enfants. Ils auront le devoir de violer sciemment une loi nationale destinée à les protéger contre des sévices corporels épouvantables pour se montrer «dignes d’être musulman», pour reprendre les termes de M. Ramadan. Or les savants de l’islam auxquels fait référence M. Ramadan ont déjà une position sur cette question: ils les considèrent, selon les différents courants de l’islam sunnite, soit comme honorifique, soit comme recommandée, soit comme obligatoire …
L’injonction à la solidarité communautaire quel que soit son prix se retrouve dans l’enthousiasme manifesté par Houria Bouteldja, dans son livre Les Blancs, les juifs et nous, devant la réaction de cette femme noire qui expliquait qu’elle préférait ne pas porter plainte après avoir été violée par un homme noir car elle ne pouvait pas «supporter de voir un homme noir en prison». Pour reprendre le commentaire de Jack Dion, «un Blanc qui viole une Noire, c’est un crime raciste. Un Noir qui viole une Noire, c’est une affaire de famille». Ces discours sécessionnistes, de peur et de repli, sont remarquablement efficaces pour bien fédérer un groupe ; et surtout pour bien le fédérer derrière celui qui tente de leur insinuer cette peur. Car tel est l’objectif de M. Ramadan: fédérer une communauté musulmane qui aujourd’hui ne l’est pas, qui est éclatée en sous-communautés selon (notamment) les pays d’origine des fidèles, et la fédérer autour d’un projet politique fondamentaliste qui doit non seulement la conduire à faire prévaloir la Charia sur les règles du pays où ces musulmans vivent mais à le faire dans une démarche défensive et donc en définitive agressive. C’est la démarche typique de l’islam politique des Frères Musulmans qui, pour reprendre l’expression de l’ex-Frère Farid Abdelkrim, prétend servir Dieu et les hommes mais entend surtout «se servir de Dieu et se servir des hommes». Et ne nous y trompons pas, cette stratégie, qui vise à ce que chaque musulman considère chaque non musulman comme un ennemi personnel, a déjà commencé à porter des fruits et risque fort, sur le temps long, d’être redoutablement efficace et délétère… « Entre nous et vous, c’est l’inimitié et la haine à jamais jusqu’à ce que vous croyez en Allah, seul ! (Coran 60.4).
«Nous ne pouvons pas nier le fait que [l’excision] fait partie de nos traditions». En arrière-plan de cette polémique se pose la question de la compatibilité de l’islam avec les valeurs et le mode de vie occidentale?
M. Ramadan, le savant, le philosophe qui a fait sa thèse sur Nietzsche et étudié Kant, estime qu’il faut «discuter du point en interne». Voilà aussi toute l’habileté d’un certain discours fondamentaliste musulman, rodé à marginalement revisiter et habiller de relativisme les préceptes et pratiques les plus rigoristes de l’islam pour ne pas trop choquer l’opinion occidentale majoritaire (non musulmane): on ne dit pas que l’excision c’est bien, mais on suggère qu’il serait possible, voire opportun, de débattre de la question et d’en accepter à tout le moins les formes les moins extrêmes ; et ce alors même qu’il s’agit d’un délit pénal! C’est un peu comme si l’on prétendait débattre du point de savoir si arracher un œil à quelqu’un pourrait, dans certaines circonstances, être acceptable, aujourd’hui et dans une société occidentale avancée, au motif que cela ferait partie d’une tradition immémoriale sur un continent dont sont originaires certains membres de la société. Ajoutons que l’imam Elsayed précise également que dans les pays musulmans où cette circoncision n’est plus réalisée, il existerait des problèmes d’hypersexualisation de la femme. Pour le dire plus simplement, pour l’imam, la femme musulmane – et toutes les autres aussi bien sûr – non excisée une nymphomane en puissance.
Vous êtes les bienvenus, sans que cela implique d’abandonner la religion qui est la vôtre, dès lors bien sûr que vous la tenez pour un message de paix et d’amour.
Quelle est la position de l’occident dans tout cela? M. Ramadan a un point, et un seul. Oui, effectivement, l’occident porte des valeurs qui s’opposent frontalement à celles des fondamentalistes musulmans. Mais l’occident en porte une autre, qui domine toutes les autres: celle du rejet total et absolu de l’essentialisation. Pour le dire plus simplement, l’occident est sans aucun doute en conflit avec le fondamentalisme musulman qui veut qu’un individu ne soit pas libre mais soumis, à Dieu, à l’islam, à la communauté. Qui veut que la femme ne soit pas considérée comme l’égale de l’homme. Qui estime que le non musulman est un mécréant qui doit être combattu, quel qu’il soit, même celui qui vous a tendu la main, qui vous a donné son amitié, son estime, un travail. Qui prévoit des peines de lapidation pour les femmes adultères, qui en arrive à enjoindre la femme victime de viol d’épouser son violeur pour éviter le déshonneur d’arriver vierge au mariage. Qui doit encore réfléchir au point de savoir si les mutilations sexuelles féminines n’auraient pas en définitive quelques inconvénients. Mais l’occident ne considère pas les musulmans comme ses ennemis. Dans les pays occidentaux où certains d’entre eux se sont installés, ils jouissent des mêmes droits et libertés que tous leurs concitoyens. Des politiques de lutte contre les discriminations sont mises en œuvre, les manifestations de racisme sont non seulement sévèrement réprimées mais déclenchent de surcroît une opprobre publique systématique. M. Ramadan, dont l’audience, la notoriété et l’influence dans les pays musulmans est négligeable, ne s’adresse d’ailleurs qu’aux musulmans vivant en occident et, il faut bien le dire, avec un certain succès. Or à ces derniers, nous devons le dire: méfiez-vous du chant de la sirène Ramadan. M. Ramadan n’est pas votre ami. Vos amis, ce sont les gens qui sont autour de vous, les occidentaux. Ce sont eux qui vous ont accueillis, nourris, soignés, éduqués avec autant de soin qu’on a pu le faire avec n’importe lequel de vos concitoyens. Ce sont eux qui sont ou seront vos amis, vos amours, vos clients, vos employeurs, vos médecins, vos enseignants. C’est eux, ce n’est pas Frère Tariq et ce n’est pas les pays musulmans que vous avez quitté car précisément, ils n’ont pas été capables de vous donner ce que l’occident vous a fourni.
Auteur : prisca Date : 30 juin17, 04:48 Message : Quelles abominations ont inventé les Arabes pour être sûrs que leurs épouses n'iront pas coucher avec d'autres hommes qu'eux.
Que les époux prennent du plaisir c'est ce qu'ils veulent, les femmes qu'elles ne ressentent rien, peu leur importe.
C'est vraiment pitoyable.
Auteur : yacoub Date : 01 juil.17, 04:39 Message : L'excision comme la circoncision vient de l’Égypte antique et s'est répandue en Asie et en Afrique.
Cléopâtre était excisée.
Pythagore a du se faire circoncire pour entrer dans la bibliothèque d'Alexandrie.
Le cheikh égyptien Abd Al-Wahhab Al-Maligi a soutenu que l’excision avait des avantages économiques et sanitaires. S’exprimant sur la chaîne télévisée égyptienne Al-Seha Wal-Jamal le 27 mars 2017, il a déclaré que les Juifs furent les premiers à en parler car ils « ne veulent pas que l’islam ou les musulmans soient purs, développés et civilisés », citant à l’appui Les Protocoles des Sages de Sion. Extraits :
Abd Al-Wahhab Al-Maligi : Je vais vous parler de l’excision, du point de vue médical, religieux, économique et historique. Donc prêtez-moi vos cœurs et vos oreilles. […]
La discussion sur l’excision remonte au siècle dernier. La première fois que ce sujet a fait l’objet d’un véritable débat, c’était au siècle dernier. Qui furent les premiers à en parler ? Les Juifs. Ils ne veulent pas que l’islam ou les musulmans soient purs, développés et civilisés, ce qui fait qu’ils ont commencé à évoquer le sujet. […]
Dans les Protocoles des Sages de Sion, il est écrit : « Nous devons œuvrer à l’effondrement de la morale, afin qu’il nous soit plus facile de dominer le monde. » […]
Ils vous disent que l’excision provoque l’infertilité. Qui dit cela ? Comment la circoncision féminine peut-elle causer l’infertilité ? Les femmes égyptiennes sont excisées, et pourtant elles enfantent plus que toutes les autres mères du monde. Allah soit loué ! Alors comment cela peut-il causer de l’infertilité ? Ce sont les femmes non excisées d’Europe qui sont infertiles. Allah soit loué ! […]
L’excision a-t-elle des avantages économiques ? Oui ! Quels sont les avantages économiques de l’excision ? L’excision est une mesure médicale préventive. Une personne non excisée sera atteinte de nombreuses maladies graves, que nous évoquerons tout à l’heure, avec l’aide d’Allah. Quelqu’un qui contracte l’une de ces maladies doit dépenser de l’argent, et l’État doit dépenser de l’argent pour son traitement, et ainsi de suite. Mais nous pouvons économiser tout cet argent et l’orienter ailleurs. Donc il s’agit de médecine préventive.
Auteur : yacoub Date : 05 juil.17, 02:11 Message :
On ne parle pas de couper le prépuce ou le clitoris et pourtant c'est ça ce qui arrive en terre d'islam
Auteur : N.Ismael Date : 23 sept.17, 10:36 Message :execision
il ya un hadith qui parle de khitan: circoncision que j appele moi
Nymphoplasty - Reduction of the Small Lips
et certains croient que le hadith parle de clitorosplastie
et les antis Islam l 'appelent clitoridectomie
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pour le sexe féminin les musulmans mélangent entre la circoncision féminine et l'excision.
la circoncisoon féminine est mal compris par les musulmans car le hadith est mal interprété( bien qu il ya divergence sur son authenticité) et aussi par les non musulmans http://upload.wikimedia.org/wikipedia/c ... itoris.jpg
1) Prépuce du clitoris (2) Gland du clitoris
qui avaient mal compris le hadith croient qu il sgissait du Gland du clotiris, cette pratique qu on la trouve aussi parmis les chrétiens coptes et des cas qui ne dépassent pas les doigts de la main parmi plus d'1,6 milliard de personnes http://urbanbodylaser.com/vancouver/wp- ... tation.jpg le hadith parle de labia minora(petites lèvres ), et de plus en plus de femmes non musulmanes recourent a ce gens d esthétique ( ou circoncion a la musulmane" si vous voulez lappelez ainsi) http://laurent.benadiba.free.fr/pg/chir ... lastie.htm lalabia minora devos femmes non circoncisés "leurs provoquent comme exmple:Cancer de la vulve et autres parasites Cancer of the vulva is also known as vulvar cancer or vulval cancer.
It can start in any part of the external female sex organs. The most common areas for cancer to develop are the labia minora, http://www.cancercouncil.com.au/881/b10 ... the-vulva/ CETTE PRATIQUE OU cette catégorie de circoncion féminine se nomme : Nymphoplasty
==
alors que clitorosplastie consiste soit a réduire la taille du clitoris pour abaiser et réduire le plaisir sexuelle de femmes et cette pratique est inhumaine et pratiquée par des chrétiens coptes et sociétés africaines voir meme par des sociétés juives en yémen par exemple et dommage approuvée par des savant musulmans et non par islam car ils avaient mal compris signification de khitan
ou
a une Opération chirurgicale de clitoris et cette pratique est connue en france et des femmes non musulmanes payent des fortunes pour le look aussi c est inhumaine
==
quand a La clitoridectomie est un acte chirurgical consistant en totale du clitoris pour raison de réduire plaisir sexuelle de femmes et éviter leurs débauches aussi c est inhuamine est pratiquée par chrétiens coptes et certains sociétés africaines
voila
ma questions aux antis circoncision féminine=anti Nymphoplasty -pourkoi ils s 'opposent et si il a été prouvé que labia minora(petites lèvres ),est source de dévellepoment de cancer et autres maladies qui pourrait aller jusqu'a contaminer le partenaire masculin( j en dévelooperais plus tard) n est ce pas LEUR OPPOSITION EST UN CRIME CONTRE HUMAINITE ,,?
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on a parlé de cancer voyons autres maladies hébérgés dans petites lévres http://www.doctissimo.fr/html/sante/enc ... _vulve.htm notez bien ces remarques au lien
hygiéne= je me damnde dans les pays pauvres comment de femmes qui ne trouvent meme de koi se nourrir d'acheter des antibiotiques ou de consulter réguliérement le médicin !!
et meme avec utilisation de ces antibitiques et consultation réguliére notez bien ces phrases
1-L'herpès vulvaire
L'herpès vulvaire est une maladie sexuellement transmissible, de fréquence croissante. Pendant la grossesse, la survenue d'un herpès vulvaire pose le problème de la contamination possible de l'enfant lors de l'accouchement et peut justifier une césarienne. 2-Le kraurosis
L'évolution vers un cancer de la vulve est rare.
Le traitement local utilise des hormones sous forme de crèmes et pommades, une petite intervention chirurgicale est parfois nécessaire pour faciliter les rapports sexuels.
3-Le cancer de la vulve
La prévention fait appel à une bonne hygiène locale, un examen gynécologique régulier même après la ménopause, l'ablation immédiate des lésions suspectes.
4-La maladie de Bowen
Le traitement repose sur l'exérèse chirurgicale, ou la destruction par laser, ou par cryothérapie.
5-Les bartholinites
Dans les cas chroniques, l'ablation de la glande peut être nécessaire. Laughing
a votre avis n est ce pas Nymphoplasty -est la seule solution pour sauver la vie de vos femmes et sauver vos propres vies vu les maladies transmissibles de de labia minora(petites lèvres )
[youtube]eIMxKQREOGw[/youtube] Why consider labial reduction?
We are all individuals and women have labia of different sizes. Large labia can be perfectly normal, but may cause embarrassment or physical discomfort. Enlarged labia can arise because of problems in childbirth or the labia may change and lengthen with age as the skin elasticity begins to fade.
Some women suffer discomfort or even pain as a result and activities such as cycling and running can be difficult. Large labia can also cause problems with sexual intercourse and therefore relationships. Labial reduction surgery, also known as labiaplasty or labioplasty, can help to remodel the labia to a more comfortable and convenient size. http://www.privatehealth.co.uk/cosmetic ... reduction/
traduction:
Pourquoi envisager la réduction labiale?
Nous sommes tous les individus et les femmes ont les lèvres de différentes tailles. Grandes lèvres peut être tout à fait normal, mais peut causer de l'embarras ou de l'inconfort physique. Lèvres élargie peut survenir en raison de problèmes lors de l'accouchement ou les lèvres peut changer et allonger avec l'âge, l'élasticité de la peau commence à s'estomper.
Certaines femmes souffrent d'inconfort ou même la douleur à la suite des activités telles que le vélo et la course peut être difficile. Grandes lèvres peut également causer des problèmes avec les rapports sexuels et donc des relations. La chirurgie de réduction labiale, également connu sous le nom Intime ou labioplasty, peut aider à remodeler les lèvres à une taille plus confortable et pratique.
Pour d'autres femmes, la taille de leurs lèvres ne provoque aucune gêne ou des problèmes physiques, mais ils aimeraient avoir leurs lèvres réduite pour des raisons esthétiques ou personnelles - ce qu'on appelle le vagin de concepteur.
For other women, the size of their labia does not cause any discomfort or physical problems, but they would like to have their labia reduced for cosmetic or personal reasons – the so called designer vagina. http://healthcare.utah.edu/healthlibrar ... eid=161349
For other women, the size of their labia does not cause any discomfort or physical problems, but they would like to have their labia reduced for cosmetic or personal reasons – the so called designer vagina.
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What is vulvar cancer?
Vulvar cancer can occur on any part of the external organs, but most often affects the labia majora or labia minora. According to the American Cancer Society, about 4,850 cases of cancer of the vulva will be diagnosed in the U.S. in 2014. Cancer of the vulva is a rare disease, which accounts for 0.6% of all cancers in women, and may form slowly over many years. Most vulvar cancers are squamous cell carcinomas. Melanoma is another common type of vulvar cancer, usually found in the labia minora or clitoris. Other types of vulvar cancer include:
Qu'est-ce que le cancer de la vulve?
Cancer de la vulve peut se produire sur n'importe quelle partie des organes externes, mais affecte le plus souvent les grandes lèvres ou des petites lèvres. Selon l'American Cancer Society, environ 4850 cas de cancer de la vulve seront diagnostiqués aux États-Unis en 2014 du cancer de la vulve est une maladie rare, qui représente 0,6% de tous les cancers chez les femmes, et peuvent former lentement sur de nombreux ans. La plupart des cancers de la vulve sont des carcinomes à cellules squameuses. Le mélanome est un autre type commun de cancer de la vulve, l'on trouve habituellement dans des petites lèvres ou du clitoris. D'autres types de cancer de la vulve comprennent