C'est affolant de constater que quelqu'un comme Estrabolio ait pu être TJ, pendant des décennies, et ne rien comprendre au pardon biblique.
Il existe deux sortes de péchés: celui que nous héritons de nos premiers parents et qui est une faiblesse héréditaire qui nous pousse à faire le mal presque naturellement, et celui qui est de notre pleine et entière responsabilité, qui est né de notre volonté, qui est volontaire et conscient sans que nous puissions l'attribuer à notre ancêtre.
En fait, c'est le péché d'Adam, le péché contre l'esprit, celui dont on ne peut pas dire que nous l'avons commis par accident, par faiblesse, par hasard.
Le péché hérité d'Adam est donc involontaire, sans aucune pensée volontairement hostile à Dieu, hérité presque génétiquement, l'autre péché ne doit rien à une faiblesse, celui qui le commet le ferait même s'il était parfait.
Le salut offert par Dieu grâce à Jésus ne peut nous sauver que du premier péché, celui qui nous tient prisonnier, celui contre lequel nous luttons sans jamais gagner complètement, celui au sujet duquel nous avons besoin d'un coup de pouce pour le vaincre, et d'un pardon offert par Dieu pour l'effacer;
Aucun salut pour le second péché impardonnable car ceux qui le commettent sont consciemment et volontairement en opposition à Dieu et ne regrettent pas leur décision.
En fait, la salut ou non accordé à ces deux types de pécheurs tient moins de la nature du péché que de l'état d'esprit de celui qui l'a commis.
En mourant, Jésus a prié en disant :
mon Dieu pardonne leur car ils ne savent pas ce qu'ils font..
Toute la définition du pardon est dans cette magnifique phrase. C'est ce que nous savons de ce que nous faisons qui détermine le pardon.
Ceux qui tuaient Jésus à ce moment là ont donc été pardonnés alors que celui qui a trahi Jésus, Judas, ne le sera jamais.
L'intention au moment du péché, la clé est là.
Paul, dans sa première aux Corinthiens demande d'excommunier un homme qui avait la femme de son Père. S'il était en communion avec l'assemblée, c'est qu'il était oint. Or, dans sa seconde aux Corinthiens, Paul demande à l'assemblée de l'accueillir à nouveau. C'est donc que le péché qu'il avait commis était pardonnable.
Personne n'imagine que cet homme continuait d'avoir la femme de son père. Il avait donc changé ce qui implique le repentir sincère.
Par contre, en Hébreux, Paul, en parlant toujours des oints , explique que le péché "volontaire" équivaut au même péché volontaire commis par Adam et ne sera pas pardonné. Paul ne pouvait donc pas penser ici à ce frère de Corinthe.
Il existe donc bien 2 types de péchés, déterminés selon leur caractère "volontaires" ou non , et qui permettent pour l'un le pardon s'il y a repentir, et pour l'autre l'absence de pardon, car il faudrait, dit Paul, que Jésus meure à nouveau pour ces pécheurs là.. Ce qui se traduit par cette phrase :
- Car si nous pratiquons le péché volontairement après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité, il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice, mais il y a une certaine attente terrible du jugement et une indignation ardente qui va consumer les adversaires de Dieu
Vous remarquez ici que ce péché pratiqué volontairement fait de ces humains des adversaires ou des "satans" de Dieu.
On comprend facilement que ce type de péché soit impardonnable car si l'homme est esclave du péché hérité d'Adam, il n'est pas démuni de volonté pour refuser le péché commis "volontairement", qui, comme ce mot l'indique, nait de la "volonté" de l'individu et non pas d'une faiblesse héritée.
Comparez avec ce péché :
- En fait, on entend parler de conduite sexuelle immorale chez vous, et d’une conduite immorale telle qu’on n’en trouve même pas chez les nations : un homme vit avec la femme de son père. Et vous en êtes fiers ? Ne devriez-vous pas plutôt être en deuil et enlever du milieu de vous l’homme qui a fait une chose pareille ?
Vous remarquez à quel point Paul, inspiré par Dieu, est ferme et déterminé et demande l'excommunication de cet homme.
Pourtant, voyez ce qu'il écrit plus tard.
- Or si quelqu’un a causé de la tristesse, ce n’est pas moi qu’il a attristé, mais vous tous dans une certaine mesure — je dis cela pour ne pas me montrer trop dur. La réprimande infligée par la majorité d’entre vous est suffisante pour cet homme ; maintenant, vous devriez plutôt lui pardonner volontiers et le consoler, pour qu’il ne soit pas submergé par une tristesse excessive. Je vous recommande donc de l’assurer de votre amour
Vous avez donc compris. Aussi scandaleux que puisse être l'inceste de cet homme, c'est sa position mentale au moment du péché qui a déterminé le pardon de Dieu. Comme Jésus l'avait dit au moment de mourir, cet homme ne savait pas ce qu'il faisait et il a donc pu être pardonné dès lors où il s'est repenti sincèrement.
Nous comprenons bien ici le sens du verbe "savoir" qui ne consiste pas à simplement avoir la connaissance d'un péché, mais à savoir pour quelle raison profonde on le commet.
Vous voyez, c'es assez subtil et logique.