Le Bouddha, le bouddhisme et la politique

Croyances issu des enseignements de Siddhartha Gautama, considéré comme le Bouddha historique.
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Le bouddhisme est une pratique, une philosophie de vie fondée par un sage de l'inde antique vers -600 avant JC, ce sage appelé "Bouddha" ce qui veut dire Éveillé, atteint l'Éveil vers 40 ans puis il enseigna durant toute sa vie, il mourut vers 80 ans en ayant établi une communauté de sa doctrine.
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Le Bouddha, le bouddhisme et la politique

Ecrit le 24 oct.20, 21:29

Message par Disciple Laïc »

Le Bouddhisme et la politique, un enseignement peu connu de Bouddha

Par Pierreto Mise à jour le 2 Mai, 2018

Un enseignement sur le Bouddhisme et la politique extrait du livre “L’enseignement du Bouddha d’après les textes les plus anciens” de Walpola Rahula.

“Ceux qui s’imaginent que le Bouddhisme ne s’intéresse qu’à des idéaux suprêmement élevés, qu’a de hautes pensées morales et philosophiques, ignorant le bien-être social et économique des masses, sont dans l’erreur. Le Bouddha s’intéressait au bonheur de l’humanité. Pour lui il n’y avait pas de bonheur possible hors d’une vie pure fondée sur des principes moraux et spirituels. Mais il savait aussi qu’il était difficile de mener une telle vie si les conditions matérielles et sociales étaient défavorables. Le Bouddhisme ne considère pas le bien être matériel comme une fin en soi ; c’est seulement un moyen en vue d’un but — un but plus haut et plus noble. Mais c’est un moyen indispensable pour atteindre un but plus élevé pour le bonheur de l’homme. Le Bouddhisme reconnaît donc qu’un certain minimum de conditions matérielles est favorable au succès spirituel, même lorsqu’il s’agit du moine occupé à la méditation en un lieu retiré.
Le Bouddha ne sépare pas la vie du contexte de son arrière fond social et économique ; il la considère comme un tout, dans tous ses aspects spirituels, sociaux, économiques et politiques.


L’enseignement du Bouddha sur la politique

L’enseignement du Bouddha sur les sujets éthiques, spirituels et philosophiques est assez bien connu. Mais on sait peu de choses, particulièrement en Occident, quant à son enseignement touchant les questions sociales, économiques et politiques. Et pourtant, il y a de nombreux discours qui traitent de ces sujets et qu’on rencontre tout au long des anciens textes. Voyons seulement quelques exemples :

Le Cakkavattisihanada-sutta du Digha-nikaya affirme clairement que la pauvreté (daliddiya) est une cause d’immoralité et de crimes comme vol, tromperie, violence, haine, cruauté, etc.

Les rois des temps anciens, comme les gouvernements d’aujourd’hui, s’efforçaient de supprimer le crime au moyen du châtiment. Le Kutadana-sutta du même nikaya dit combien cela est vain ; il nie que cette méthode puisse jamais être efficace. Le Bouddha suggère au contraire, de mettre fin à la criminalité en améliorant la condition économique populaire. Il dit que des semences et autres éléments nécessaires à l’agriculture doivent être fournis aux fermiers et aux cultivateurs ; que des capitaux doivent être mis à la disposition des marchands et autres corporations ; que des salaires adéquats doivent être payés aux employés. Quand on lui aura fourni les moyens de gagner un revenu suffisant, le peuple sera satisfait, il sera à l’abri de la peur et de l’anxiété et, en conséquence, le pays deviendra pacifique et sera débarrassé du crime. C’est pourquoi le Bouddha rappelait aux laïcs combien il était important d’améliorer les conditions économiques. Cela ne voulait pas dire, bien entendu, qu’il approuvât qu’on accumule des richesses avec cupidité et attachement, ce qui est en contradiction avec son enseignement fondamental, ni qu’il approuvât qu’on emploie n’importe quel moyen pour gagner sa vie.
Il y a certaines professions comme par exemple la fabrication et le commerce des armes, qu’il condamnait, comme moyens d’existence nuisibles.


L’enseignement du Bouddha sur le Bonheur

Un homme appelé Dighajanu, rendit un jour visite au Bouddha et lui dit : “Seigneur, nous sommes des laïcs ordinaires menant la vie de famille avec femmes et enfant. Le Bienheureux pourrait-il nous donner quelques enseignements qui nous conduise vers le bonheur dans le monde et au-delà ? ” Le Bouddha lui répondit qu’il y avait quatre choses qui conduisent l’homme au bonheur en ce monde : Premièrement : il doit être habile et efficace, consciencieux et énergique dans sa profession quelle qu’elle soit et il doit en avoir une connaissance complète (utthana-sampada). Deuxièmement : il doit garder son gain ainsi obtenu justement à la sueur de son front (arakkha-sampada) ; (il s’agit de protéger son gain contre les voleurs etc. Toutes ces idées doivent être considérées dans le contexte de l’époque). Troisièmement : il doit avoir de bons amis (kalyana-mitta), fidèles, instruits, vertueux, libéraux et intelligents, qui l’aident à se maintenir dans le droit chemin et à se garder du mal. Quatrièmement : il doit dépenser raisonnablement, selon son revenu, ni trop peu, c’est-à-dire qu’il ne doit pas accumuler avec avarice, ni se livrer à des extravagances — autrement dit, il doit vivre selon ses moyens (samajivikata). Ensuite, le Bouddha exposa les quatre vertus qui conduisent un laïc au bonheur dans l’au-delà : Premièrement : il doit avoir foi et confiance (saddha) dans les valeurs morales, spirituelles et intellectuelles. Deuxièmement : il doit s’abstenir de détruire la vie ou de lui nuire, du vol, de la tromperie, de l’adultère, du mensonge, des boissons enivrantes (sila). Troisièmement : il doit pratiquer la charité, la générosité, sans attachement (caga). Quatrièmement : il doit développer la sagesse (panna) qui conduit à la destruction complète de la souffrance, à l’atteinte du Nirvana.

Le Bouddhisme et la politique : l’économie

Parfois le Bouddha entrait même dans les détails concernant l’épargne et la dépense de l’argent, comme par exemple quand il dit au jeune Sigala que celui-ci devait dépenser un quart de son revenu pour ses besoins quotidiens, en investir la moitié dans ses affaires et mettre le dernier quart de côté pour l’imprévu.

Un jour le Bouddha dit à Anathapindika le grand banquier, un de ses disciples laics les plus dévoués, qui avait fondé pour lui le célèbre monastère Jetavana, à Savatthi, qu’un laic menant la vie de famille ordinaire a quatre formes de bonheur : la première forme de bonheur est de jouir de la sécurité économique ou d’une richesse suffisante obtenue par des moyens justes et honnêtes (atthi-sukka) ; la seconde est de dépenser libéralement cette richesse pour lui même, sa famille, ses amis et parents et pour des actes méritoires (bhoga-sutta) ; la troisième est d’être libre de dettes (anana-sukha) ; la quatrième forme de bonheur est de mener une vie droite, pure, sans faire de mal en pensée, en parole ou en action (anavajja-sutta). Il convient de noter que les trois premières sortes de bonheur sont de nature économique, mais que le Bouddha rappela finalement au banquier que le bonheur matériel et économique “ne vaut pas la seizième partie” du bonheur spirituel qui est le résultat d’une vie pure et bonne. On voit, par ces exemples, que le Bouddha tenait le bien être économique pour une condition du bonheur humain, mais qu’il ne reconnaissait pas le progrès comme réel et vrai, si ce progrès était seulement matériel, et privé d’un fondement spirituel et moral. Tandis qu’il encourage le progrès matériel, le bouddhisme spirituel, pour l’établissement d’une société heureuse, pacifique et satisfaite.
Le Bouddha contre la guerre

Le Bouddha n’enseigna pas seulement la non-violence et la paix ; mais il alla sur le champ de bataille même et intervint en personne pour empêcher une guerre, lors de la dispute entre les Sakya et les Koliya qui étaient prêts à combattre pour régler la question des eaux de la Rohini.

Et ses paroles empêchèrent le roi Ajatasattu d’attaquer le royaume des Vajji.


Le Bouddhisme et la politique : la manière de gouverner

Au temps où le Bouddha vivait il y avait comme aujourd’hui des souverains qui gouvernaient injustement leurs États. Ils levaient des impôts excessifs et infligeaient des châtiments cruels. Le peuple était opprimé et exploité, torturé et persécuté. Le Bouddha était profondément ému par ces traitements inhumains. Le Dhammapadatthakatha raconte qu’il porta alors son attention sur le problème d’un bon gouvernement. Ses idées doivent être appréciées dans le contexte social, économique et politique de son temps. Il montra comment tout un pays pouvait devenir corrompu, dégénéré et malheureux quand les chefs du gouvernement, c’est-à-dire roi, ministres et fonctionnaires deviennent eux mêmes corrompus et injustes. Pour qu’un pays soit heureux il doit avoir un gouvernement juste. Les principes de ce gouvernement juste sont exposés par le Bouddha dans son enseignement sur les “Dix Devoirs du Roi” (Dasa-raja-dhamma), tel qu’il est donné dans les Jataka. Bien entendu, le mot “roi” (Raja) d’autrefois doit être remplacé aujourd’hui par le mot “gouvernement”. Par conséquent les “Dix Devoir du Roi” s’appliquent maintenant à tous ceux qui participent au gouvernement, chef d’état, ministres, chefs politiques, membres du corps législatif et fonctionnaires d’administration.

Les Dix Devoir du Roi

1- Le premier de ces dix devoirs est la libéralité, la générosité, la charité (dana). le souverain ne doit pas avoir d’avidité ni d’attachement pour la richesse et la propriété, mais il doit en disposer pour le bien-être du peuple.

2 -Un caractère moral élevé (sila). Il ne doit jamais détruire la vie, tromper , voler ni exploiter les autres, commettre l’adultère, dire des choses fausses, ni prendre des boissons enivrantes. C’est-à-dire qu’il doit au moins observer les Cinq Préceptes du laic.

3 -Sacrifier tout au bien du peuple (pariccaga). Il doit être prêt à sacrifier son confort, son nom et sa renommée, et sa vie même dans l’intérêt du peuple.

4 -Honnêteté et intégrité (ajjava). Il doit être libre de peur ou de faveur dans l’exercice de ses devoirs ; il doit être sincère dans ses intentions et ne doit pas tromper le public.

5 -Amabilité et affabilité (maddava). Il doit avoir un tempérament doux.

6 -Austérité dans les habitudes (tapa). Il doit mener une vie simple et ne doit pas se laisser aller au luxe. Il doit être en possession de soi-même.

7 -Absence de haine, mauvais-vouloir, inimitié (akkodha). Il ne doit garder rancune à personne.

8 -Non violence (avihimsa), ce qui signifie qu’il doit non seulement ne faire de mal à personne, mais aussi qu’il doit s’efforcer de faire régner la paix en évitant et empêchant la guerre et toute chose qui impliquent violence et destruction de la vie.

9 -Patience, pardon, tolérance, compréhension (khanti). Il doit être capable de supporter les épreuves, les difficultés et les insultes sans s’emporter.

10 -Non-opposition, non obstruction (avirodha). C’est-à-dire qu’il ne doit pas s’opposer à la volonté populaire, ne contrecarrer aucune mesure favorable au bien-être du peuple. En d’autres termes, il doit se tenir en harmonie avec le peuple.


Il est inutile de dire combien serait heureux un pays gouverné par des hommes possédant ces qualités. Et ce n’est cependant pas une Utopie puisqu’il y a eu dans le passé, des rois comme Asoka en Inde qui ont établi leurs royaumes sur le fondement de ces idées. Le Bouddha dit : “jamais par la haine la haine n’est apaisée ; mais elle est apaisée par la bienveillance. C’est une vérité éternelle”. “On devrais vaincre la colère par la bienveillance, la méchanceté par la bonté, l’égoïsme par la charité et le mensonge par la véracité”. Il ne peut y avoir ni paix ni bonheur pour l’homme tant qu’il désire et a soif de conquérir et de subjuguer son voisin. Comme l’a dit encore le Bouddha : “Le vainqueur provoque la haine, et le vaincu est tombé dans la misère. Celui qui renonce à la victoire et à la défaite est heureux et paisible. La seule victoire qui amène la paix et le bonheur, c’est la victoire sur soi même”. “On peut conquérir des millions dans la bataille, mais celui qui se conquiert lui même, lui seul est le plus grand des conquérants”.

Ashoka, le grand empereur bouddhiste

C’est une consolation et un espoir, de penser aujourd’hui qu’il y eut au moins un grand souverain, célèbre dans l’histoire, qui eut le courage, la confiance, l’imagination de mettre en pratique cet enseignement de non violence, de paix et d’amour dans l’administration d’un vaste empire, tant sur le plan intérieur qu’extérieur, Ashoka, le grand empereur bouddhiste de l’Inde (III ème siècle av.J.C), “l’aimé des dieux”, ainsi qu’il fut nommé. Il avait d’abord suivi l’exemple de son père (Bindusara) et de son grand-père (Chandragupta) et voulu poursuivre la conquête de la péninsule indienne. Il envahit et conquit Kalinga, l’annexant à son empire. Plusieurs centaines de milliers de personnes furent tuées, blessés, torturées et faites prisonnières au cours de cette guerre. Mais quand plus tard il se fit bouddhiste, il changea et fut complètement transformé par l’enseignement du Bouddha. Dans un de ses édits célèbres gravés sur le roc (édit XIII sur roc, ainsi qu’on le désigne maintenant), dont l’original est encore lisible aujourd’hui, l’empereur, faisant allusion à la conquête de Kalinga, exprime publiquement son “repentir” et dit qu’il est “extrêmement douloureux” pour lui de penser à ce carnage. Il déclare qu’il ne tirera jamais plus son épée pour entreprendre une conquête, mais qu’il “souhaite à tous les êtres vivants, non-violence, maîtrise de soi et pratique de la sérénité et de la douceur. Ceci, naturellement, est considéré par l’Aimé des Dieux (Asoka) comme la plus grande conquête, la conquête par la piété (dhamma-vijaya)”. Non seulement il renonça à la guerre pour lui même, mais il exprima son désir : “que mes fils et mes petits-fils ne pensent pas qu’il vaille la peine de faire une nouvelle conquête…qu’ils pensent seulement à cette conquête qui est la conquête par la piété. Cela est bon pour ce monde-ci et pour le monde au-delà.” C’est le seul exemple, dans toute l’histoire de l’humanité, qu’un conquérant victorieux, au zénith de sa puissance, encore en pleine possession de la force qui lui permettrait de poursuivre ses conquêtes territoriales, renonce pourtant à la guerre et à la violence pour se tourner vers la paix et la non-violence. C’est une leçon pour notre monde actuel. Le souverain d’un vaste empire renonce publiquement à la guerre et à la violence et se rallie au message de paix et de non-violence. L’histoire ne montre pas qu’il y ait eu un roi voisin pour prendre avantage de la piété d’Asoka et l’attaquer par les armes, ou qu’il se produisit durant sa vie, une révolte ou une rébellion dans son empire. La paix régna, au contraire, sur tout le pays et il semble que des contrées lointaines, hors de son empire, acceptèrent volontiers sa bienveillante direction.

Le Bouddhisme et la politique : un gouvernement parfait

Le bouddhisme vise à créer une société qui renoncerait à la lutte ruineuse pour le pouvoir, où la tranquillité et la paix prévaudrait sur la victoire et la défaite ; où la persécution de l’innocent serait dénoncée avec véhémence ; où l’on aurait plus de respect pour l’homme qui se conquiert lui même que pour celui qui conquiert des millions d’êtres par la guerre militaire et économique ; où la haine serait vaincue par l’amitié et le mal par la bonté ; où l’inimitié, la jalousie, la malveillance et l’avidité n’empoisonneraient pas l’esprit des hommes ; où la compassion serait le moteur de l’action ; où tous les êtres, y compris la plus humble chose vivante seraient traités avec justice, considération et amour ; où dans la paix, l’amitié et l’harmonie, en un monde où régnerait le contentement matériel, la vie serait dirigée vers le but le plus élevé et le plus noble, l’atteinte de la Vérité Ultime, du Nirvana.”

Source: https://toutelathailande.fr/le-bouddhis ... politique/



Extraits de : Sur les traces de Siddharta – par le Vénérable Thich Nhat Hanh.

Les 5 préceptes aux laïcs comme guides pour les politiciens et les citoyens :

Après le repas, le roi Bimbisara se tourna vers le Bouddha et, joignant les mains, lui demanda d'enseigner le Dharma. L’Éveillé présenta les 5 préceptes comme le moyen de générer la paix et le bonheur dans sa famille et dans tout le royaume.

Le premier précepte demande de ne pas tuer. L'observance de ce précepte nourrit la compassion. Tous les êtres vivants ont peur de la mort. De la même façon que nous chérissons notre propre vie, nous devons protéger celle des autres êtres. Nous devons éviter d'ôter la vie à un être humain mais aussi de tuer les autres espèces. Nous devons vivre en harmonie avec les gens, les animaux, les plantes et les minéraux. Si nous développons un cœur aimant, nous pouvons réduire la souffrance et rendre la vie meilleure. Si chaque citoyen se conforme à ce précepte, le royaume vivra en paix. Quand les gens respecteront la vie de leur voisins, le pays prospérera, sera puissant, et épargné de l'invasion étrangère. Même si le royaume est puissant militairement, il n'aura pas à montrer sa force. Les soldats pourront se consacrer à des tâches bénéfiques comme la construction de routes, de ponts, de marchés et de barrages.

Le deuxième précepte demande de ne pas voler. Nul n'a le droit de s'attribuer les biens qu'autrui a gagnés à la sueur de son front. N'escroquez pas les autres et n'usez pas de votre pouvoir pour vous attribuer leurs biens. Faire des profits en exploitant la sueur et le travail des autres bafoue aussi ce principe. Si les citoyens le respectent, l'égalité sociale se développera, et le vol et le meurtre seront éradiqués.

Le troisième précepte demande d'éviter toute conduite sexuelle inappropriée et d'être fidèle à son épouse. L’observance de ce précepte amène la confiance et le bonheur dans la famille, et évite d'infliger des souffrances inutiles aux autres. Si vous souhaitez le bonheur, abstenez vous d'avoir plusieurs concubines.

Le quatrième précepte demande de ne pas mentir . Ne prononcez pas des mots pouvant susciter la division et la haine. Vos paroles doivent respecter la vérité. Oui veut dire oui. Non signifie non. Les mots ont le pouvoir de générer la confiance et le bonheur ou bien l'incompréhension et la haine, voire le meurtre et la guerre. S'il vous plaît, utilisez-les avec le plus grand soin.

Le cinquième précepte demande de ne pas boire de vin et d'absorber des drogues qui troublent l'esprit. Quelqu'un sous l'influence de ces substances peut infliger de multiples souffrances à lui-même ainsi qu'a sa famille et aux autres. L'observance de ce précepte permet de préserver la santé du corps et de l'esprit.

Si votre Majesté et toutes les personnalités de haut rang étudiez et vous conformez à ces cinq préceptes, le royaume en retirera de grands bénéfices. Votre Majesté, un roi responsable doit vivre en Pleine Conscience et savoir tout ce qui se passe dans son royaume, à tout moment. Si vous veillez à ce que vos sujets respectent ces cinq préceptes, le pays de Magadha prospérera.


DN 16
Mahāparinibbāna Sutta
— Le grand discours sur le Parinibbāna du Bouddha —
(extrait)


Evaṃ me sutaṃ : (Ainsi ai je entendu)

En une occasion, le Fortuné séjournait près de Rajagaha, sur le pic des vautours. En cette occasion-là, le roi du Magadha* , Ajātasattu, fils de Videhi, souhaitait déclarer la guerre aux Vajjis. Il disait:

J'annihilerai ces Vajjis, aussi puissants et glorieux soient-ils, je les ferai périr, je les détruirai.

Alors Ajātasattu ordonna à son premier ministre, le brahmane Vassakāra:

Viens, brahmane. Tu iras voir le Fortuné , tu lui rendras hommage en mon nom à ses pieds, tu lui souhaiteras bonne santé, force, aise, vigueur et confort, puis tu lui diras: 'Sieur Gotama, Ajātasattu, le roi du Magadha, souhaite déclarer la guerre aux Vajjis. Il dit: "J'annihilerai ces Vajjis, aussi puissants et glorieux soient-ils, je les ferai périr, je les détruirai."' Tu mémoriseras ce que le Fortuné te répondra et tu m'en informeras; car un Tathagata ne parle pas faussement.

— Oui, Sire.


Le brahmane Vassakāra

Et le brahmane Vassakāra fit préparer un certain nombre de chars d'apparat. Il en monta un et, accompagné des autres, il conduisit jusqu'à Rājagaha, au pic des vautours. Il se déplaça en char aussi loin qu'il put aller, puis il continua à pied jusqu'à l'endroit où se trouvait le Fortuné . Après avoir échangé des salutations courtoises avec lui, il s'assit d'un côté et dit au Fortuné :

— Sieur Gotama, Ajātasattu, le roi du Magadha, te rend hommage à tes pieds, il te souhaite bonne santé, force, aise, vigueur et confort. Il souhaite déclarer la guerre aux Vajjis et il dit: "J'annihilerai ces Vajjis, aussi puissants et glorieux soient-ils, je les ferai périr, je les détruirai."


Les principes prévenant le déclin d'une nation

En cette occasion-là, le vénérable Ānanda se tenait debout derrière le Fortuné en l'éventant, et le Fortuné lui dit:

Qu'as-tu entendu dire, Ānanda? Les Vajjis organisent-ils de fréquentes assemblées, et y participent-ils en grand nombre?

— Bhanté , j'ai entendu dire qu'il en est ainsi.


Aussi longtemps, Ānanda, que les Vajjis organisent de fréquentes assemblées, et qu'ils y participent en grand nombre, on peut s'attendre à ce qu'ils prospèrent et qu'ils ne dépérissent pas. Qu'as-tu entendu dire, Ānanda? Les Vajjis se réunissent-ils, se dispersent-ils paisiblement et traitent-ils de leurs affaires dans la concorde?

— Bhanté , j'ai entendu dire qu'il en est ainsi.

Aussi longtemps, Ānanda, que les Vajjis se réunissent, se dispersent paisiblement et traitent de leurs affaires dans la concorde, on peut s'attendre à ce qu'ils prospèrent et qu'ils ne dépérissent pas. Qu'as-tu entendu dire, Ānanda? Les Vajjis s'abstiennent-ils d'autoriser ce qui ne l'était pas auparavant ou d'abolir ce qui l'était, et continuent-ils à observer leurs anciennes traditions?

— Bhanté , j'ai entendu dire qu'il en est ainsi.

Aussi longtemps, Ānanda, que les Vajjis s'abstiennent d'autoriser ce qui ne l'était pas auparavant ou d'abolir ce qui l'était, et qu'ils continuent à observer leurs anciennes traditions, on peut s'attendre à ce qu'ils prospèrent et qu'ils ne dépérissent pas. Qu'as-tu entendu dire, Ānanda? Les Vajjis respectent-ils, honorent-ils, révèrent-ils, vénèrent-ils les aînés, et les considèrent-ils comme dignes d'être écoutés?

— Bhanté , j'ai entendu dire qu'il en est ainsi.

Aussi longtemps, Ānanda, que les Vajjis respectent, honorent, révèrent, vénèrent les aînés, et les considèrent comme dignes d'être écoutés, on peut s'attendre à ce qu'ils prospèrent et qu'ils ne dépérissent pas. Qu'as-tu entendu dire, Ānanda? Les Vajjis s'abstiennent-ils de kidnapper les femmes et les jeunes filles des autres et de les forcer à vivre avec eux?

— Bhanté , j'ai entendu dire qu'il en est ainsi.

Aussi longtemps, Ānanda, que les Vajjis s'abstiennent de kidnapper les femmes et les jeunes filles des autres et de les forcer à vivre avec eux, on peut s'attendre à ce qu'ils prospèrent et qu'ils ne dépérissent pas. Qu'as-tu entendu dire, Ānanda? Les Vajjis respectent-ils, honorent-ils, révèrent-ils, vénèrent-ils leurs sanctuaires, qu'ils soient dans la ville ou à l'extérieur, et s'abstiennent-ils de les priver du support qu'ils leur fournissaient auparavant?

— Bhanté , j'ai entendu dire qu'il en est ainsi.

Aussi longtemps, Ānanda, que les Vajjis respectent, honorent, révèrent, vénèrent leurs sanctuaires, qu'ils soient dans la ville ou à l'extérieur, et s'abstiennent de les priver du support qu'ils leur fournissaient auparavant, on peut s'attendre à ce qu'ils prospèrent et qu'ils ne dépérissent pas. Qu'as-tu entendu dire, Ānanda? Les Vajjis gardent-ils et protègent-ils les arahants , de telle manière que ceux qui ne sont pas encore venus dans leur royaume soient enclins à s'y rendre et que ceux qui s'y trouvent déjà y demeurent paisiblement?

— Bhanté , j'ai entendu dire qu'il en est ainsi.

Aussi longtemps, Ānanda, que les Vajjis gardent et protègent les arahants , de telle manière que ceux qui ne sont pas encore venus dans leur royaume soient enclins à s'y rendre et que ceux qui s'y trouvent déjà y demeurent paisiblement, on peut s'attendre à ce qu'ils prospèrent et qu'ils ne dépérissent pas.

Après cela, le Fortuné s'adressa au brahmane Vassakāra:

En une occasion, brahmane, je séjournais à Vesālī, au sanctuaire Sārandada, et c'est là que j'ai enseigné aux Vajjis ces six principes qui préviennent le déclin. Et aussi longtemps qu'ils respectent ces principes et que ceux-ci restent importants pour eux, on peut s'attendre à ce qu'ils prospèrent et qu'ils ne dépérissent pas.

— Sieur Gotama, si les Vajjis ne respectaient qu'un seul de ces six principes prévenant le déclin, on pourrait s'attendre à ce qu'ils prospèrent et qu'ils ne dépérissent pas. Et cela sera d'autant plus vrai qu'ils les respectent tous les sept. Le roi Ajātasattu du Magadha ne pourra pas vaincre les Vajjis par la force des armes, mais seulement par la ruse, en fomentant la discorde entre eux. Et maintenant, Sieur Gotama, nous allons nous retirer, car nous sommes très occupés et avons beaucoup à faire.

Fais ce qui te semble approprié, brahmane.

Alors le brahmane Vassakāra, le premier ministre du Magadha, approuvant les paroles du Fortuné et s'en réjouissant, se leva de son siège et s'en alla.


Article wikipédia :

Chakravartin/Chakraborty (sanskrit : चक्रवर्ति ; Pali: cakkavatti ; tibétain : འཁོར་ལོས་སྒྱུར་བའི་རྒྱལ་པོ་, Wylie : khor los bsgyur ba'i rgyal po, Khorlo Gyurwe Gyalpo), le nom sanskrit signifie "celui qui tourne la roue", et le nom tibétain signifie "monarque qui gouverne au moyen d'une roue", est un terme de l'ancienne littérature védique et bouddhique indienne utilisé pour désigner le monarque universel, régissant l'ensemble du monde par sa sagesse et sa vertu.

Dans le bouddhisme , le chakravartin est considéré comme le pendant séculier de Bouddha ; cependant dans son sens premier un chakravartin est un roi qui dirige l'univers selon les lois du dharma . Dans le jaïnisme , il représente plus spécifiquement un puissant souverain dont la domination s'étend sur la Terre entière. De manière plus générale, le Chakravartin fait référence à un pouvoir, une souveraineté à la fois temporelle et spirituelle.

Le concept de monarque universel et la fondation d'une société éveillée est développé dans les enseignements de Chögyam Trungpa sur le bouddhisme et la lignée Shambhala . La vision Shambhala du monarque universel renvoie à la notion de dignité humaine , un fondement des droits de l'homme . Dans la conception bouddhiste de la non existence autonome de l'égo, le monarque universel s'ouvre de façon authentique et complète aux autres et à lui-même. Le pouvoir du monarque universel que nous sommes tous potentiellement, réside dans la douceur qu'il manifeste dans son partage avec autrui.



Commentaire personnel :

Quel pendant ou échos je perçois entre le début du grand discours sur le Parinibbana du Bouddha et la situation française ?

Tout d'abord le Bouddha indique que, en gros, un régime démocratique (consensus du peuple) est préférable et qu'il faut l'entretenir : fréquentes assemblées et réunions régulières. Evidemment c'était adapté à de petits royaumes. Mais en France vous n'avez des consultations populaires (élections et référendums) qu'épisodiquement, il s'écoule parfois plusieurs années, et on a déjà pu constaté que le gouvernement pouvait ne pas tenir compte du résultat. Ex : le référendum d'il y a quelques années sous la présidence Sarkozy a propos de l'Europe. De plus le taux d'abstention (et le vote blanc n'est même pas pris en compte) va croissant.

Puis le Bouddha parle de se réunir et disperser lors des assemblées, paisiblement et de traiter les affaires dans la concorde. Années après années la société française se divise de plus en plus sur tout un tas de questions, l'immigration, la GPA, le voile, le véganisme, les manifestations et gréves sont devenus des outils systématiques de nos syndicats pour empêcher toute réforme qui ne leur convient pas à eux alors qu'ils sont excessivement minoritaires en terme de représentation, et les manifestations publiques finissent maintenant très souvent avec des violences et de la casse et pas seulement de la part d'éléments extérieurs venus semer le désordre.

Puis le Bouddha mentionnent les anciennes traditions (sous entendu qui ont fait leur preuve) à maintenir et les nouvelles qu'on voudrait adopter. Toute la question depuis plusieurs années en France autour du voile islamique est un exemple type je trouve. Cette article vestimentaire connoté religieusement quand il est noir et quasi intégral n'est simplement pas dans les traditions et la culture ni la religion traditionnelle française. Et des pressions très malhonnêtes sont exercées par une minorité d’extrémistes pour contraindre la société française a accepter ce changement. C'est d'ailleurs pourquoi cela "crispe" tant sur le sujet. Idem pour la nourriture halal. Et ce n'est qu'un exemple. Qu'on soit d'accord ou non avec, le mariage gay aussi a été un sujet de crispation.

Puis le Bouddha parle de révérer les aînés et de les écouter. Cela fait des années que les publicitaires détruisent à la TV l'image de l'autorité de l'adulte sur l'enfant (cela a commencé avec mai 68) par exemple, et que le soins apporté à nos personnes âgées dans les maisons de retraite par exemple est problématique vu leur nombre croissant.

Puis le Bouddha parle du kidnapping de femme et de jeune fille et de mariage forcés. C'est très exactement ce que pratique par exemple Boko Haram en Afrique. Des islamistes qui sont dans la même constellation de fanatiques religieux que certains qui défilaient très ironiquement contre "l'islamophobie" hier dans Paris. D'ailleurs au passage, niveau traditions, la France pratique la monogamie depuis des siècles, depuis Clovis en principe donc 1400 ans environ. Sous l'influence de la religion catholique qui, à l'époque de Clovis, a eu la sagesse de constater le désordre politique que cela générait lors des successions. Le Bouddha encourage à n'avoir qu'une seule épouse et à lui être fidèle. Or nous avons en France pour des raisons économiques dans les années 70 accepté le "regroupement familial" de populations (africaines surtout) qui ne respectent pas cette monogamie et nous avons fermé les yeux là dessus.

Puis le Bouddha parle de l'entretien des lieux de culte traditionnels. Par la population. Or les Eglises en France qui sont les lieux de culte traditionnels depuis des siècles ne se portent pas bien. Certaines sont laissées à l'abandon, d'autre rachetés et transformées pour usage laïc, y compris comme habitations. Ce n'est pas nouveau d'ailleurs.

Puis le Bouddha parle du respect du aux arahants. Notre pays n'est pas de tradition bouddhique alors si l'on essai de trouver un pendant de grandes figures religieuse en France en ce moment au niveau chrétien... Il y a eu a une époque l'Abbé Pierre et Soeur Emmanuelle. Ce sont les 2 seules personnes dans mon souvenir qui sont sortie du lot. Depuis... que ce soit la religion Catholique ou l'Islam ce sont plutôt des contre performances, que ce soit la position ambiguë du Cardinal Barbarin sur les crimes pédophiles ou les infidélités (et peut être plus) de Mr Ramadan...

Enfin dans ce Sutra le brahmane venu interrogé le Bouddha au nom de son roi comprend qu'on vient de lui donné tout ce a quoi son roi doit s'attaquer par la ruse pour réussir a vaincre le peuple visé qui pour le moment est trop uni et donc trop puissant. Ce n'était pas ce que le Bouddha voulait faire passer comme message mais c'est ce qui fut entendu. Le Bouddha voulait dissuader le roi d'entreprendre cette guerre.

Certains, et ils ne s'en cachent pas, haïssent notre culture, notre mode de vie, nos valeurs et cherchent à imposer leurs vues politiques et religieuses. L'usage de la ruse, de la duperie, du mensonge, est légitime comme moyens dans leur version pervertie de la religion. Et il est intéressant de noté que parmi les français il y a des personnes qui parlent dans les médias, qui entretiennent des sentiments de culpabilité des français a propos de leur passé, et la haine de soi en tant que français. Si on tend l'oreille attentivement, on reconnait ce genre de poison dans la bouche de ceux qui parlent.
"Sachant que la vie est courte, pourquoi vous quereller ?" Le Bouddha.

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