Archéologie bouddhique

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Disciple Laïc

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Archéologie bouddhique

Ecrit le 10 oct.20, 03:37

Message par Disciple Laïc »

Article traduit de National Geographic du 6 octobre 2020(et la traduction contient des erreurs...)

Le lieu de naissance de Bouddha recèle d'indices sur sa vie mystérieuse

Les connaissances relatives à la vie de Siddhartha Gautama, ou Bouddha, sont rares. Mais le site de Lumbini, au Népal, répond à bien des interrogations.

MARDI, 6 OCTOBRE 2020

DE VERONICA WALKER

Il y a plusieurs siècles de cela, un riche homme de Kapilavastu (dans l’actuel Népal) prit la décision de quitter sa famille et de renoncer à sa richesse pour prendre un autre chemin. Connu sous le nom de Siddhartha Gautama, il devint le Bouddha, ou l’Éveillé. Ses enseignements sont devenus la fondation d’une foi comptant aujourd’hui 500 millions de fidèles.

Dans sa biographie du Bouddha publiée en 2001, Karen Armstrong, chercheuse en religion, faisait remarquer que « certains bouddhistes peuvent dire qu’écrire une biographie de Siddhartha Gautama est contraire au bouddhisme ». Au cours de sa vie, le Bouddha a été reconnu pour ses enseignements, mais ne voulait pas de fidèles qui lui étaient entièrement dévoués. Ses préférences ont constitué un défi pour les historiens. Si les textes religieux sur le bouddhisme abondent, les connaissances concrètes sur la vie personnelle du Bouddha, y compris l’endroit où il vivait, sont rares

Les chercheurs se sont tournés vers l’archéologie pour obtenir une image plus complète de la vie du Bouddha et l’exploration des sites sacrés de la foi. Au cours des vingt dernières années, les excavations menées sur le site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO de Lumbini, au Népal, où serait né Siddhartha Gautama, ont permis de mettre au jour d’étonnantes découvertes, notamment le sanctuaire bouddhiste le plus ancien au monde. Ces découvertes mettent en lumière le début du développement du bouddhisme et le rôle qu’a joué l’empereur indien Ashoka le Grand au 3e siècle avant J.-C. dans sa diffusion. Elles fournissent des informations cruciales permettant de déterminer où Siddhartha est né, a vécu et est mort.

DEVENIR BOUDDHA

Les bouddhistes pratiquent aujourd’hui leur foi aux quatre coins du monde, et plus particulièrement en Asie du Sud-Est, notamment en Chine, en Thaïlande et au Japon. À mesure de sa diffusion, elle s'est divisée en différentes écoles. Chacune d’entre elles a des interprétations différentes de la foi et repose sur différents textes fondamentaux détaillant les croyances centrales de chaque branche.

Les textes sacrés décrivent le début de la vie de Siddhartha au sein du riche et puissant clan Shakya, qui contrôlait une région du nord-est du sous-continent indien. Son père et sa mère étaient respectivement prénommés Suddhodana et Maya. Pour tenter de protéger Siddhartha des dangers du monde, notamment de la douleur et de la souffrance, son père l’isola à Kapilavastu.


Ce n’est qu’à l’âge de 29 ans que Siddhartha, marié et père d’un enfant, déçu par la fastueuse vie de la cour, s'en alla de par le monde. Il fut alors confronté pour la première fois aux dures réalités de la vie : la maladie, la vieillesse et la mort. Abandonnant ses parents, sa femme et son fils, il rejeta le confort pour se consacrer à la recherche de la sagesse, œuvrant pour mettre fin à la souffrance humaine. C’est à Bodhgaya, dans le nord-est de l’Inde actuelle, que Siddhartha trouva les réponses à ses questions alors qu’il était assis sous un figuier sacré (Ficus religiosa), aussi connu sous le nom de bhodi. Là-bas, il atteignit l’éveil, ou le nirvana. Dans ce nouvel état, il devint connu comme le Bouddha, qui signifie « l’Éveillé ».

Selon les chercheurs, Siddhartha enseigna sa pratique et créa une communauté, connue par la suite sous le nom de Sangha. Parmi ses enseignements, il préconisait de se détourner de la mondanité et de l’attachement pour atteindre le nirvana. Selon une croyance bouddhiste répandue, la plupart des individus doivent répéter un cycle de mort et de renaissance au cours de plusieurs vies, processus dénommé samsara, avant de pouvoir atteindre l’éveil et cesser de souffrir.

Les premiers textes sacrés bouddhistes offrent un récit biographique identique de la vie du Bouddha, mais ne s’accordent pas sur les dates. Certains placent les événements dès la moitié du 3e millénaire avant J.-C., d’autres à partir de la fin du 3e siècle avant J.-C.

Après la mort du Bouddha, ses enseignements se sont doucement accrétés en une nouvelle foi distincte. Des fidèles dévoués participèrent à leur diffusion dans toute l’Asie. Au début, il s’agissait sans doute de l’une des nombreuses nouvelles petites religions du nord-est de l’Inde qui firent leur apparition lors de cette époque fertile d’un point de vue intellectuel et religieux.


LE RÔLE JOUÉ PAR ASHOKA

Au 3e siècle avant J.-C., un empereur des plus singuliers arriva au pouvoir et contribua au développement et à la croissance de cette nouvelle foi. Son nom était Ashoka. Il était le petit-fils du fondateur de l’empire Maurya, une puissante dynastie dont le cœur était la ville antique de Pataliputra (actuelle Patna). Les Maurya tirèrent profit du vide laissé par la mort d’Alexandre le Grand en 323 avant J.-C., en étendant la domination Maurya dans le nord-est de l’Inde.

Ashoka le Grand devint empereur vers 265 avant J.-C. et poursuivit la conquête de nouveaux territoires pour son empire. Au cours de la huitième année de son règne, il subit un profond changement spirituel. D’après ses propres récits, cela eut lieu après qu’Ashoka a conquis la région voisine du Kalinga. Ayant vu la souffrance causée par la guerre qu’il menait, l’empereur eut tellement de remords qu’il renonça à la violence et adhéra au bouddhisme. Ashoka imposa les enseignements bouddhistes comme politique d’État et grava ces nouveaux principes et stratégies sur les monuments et piliers érigés dans son empire.

Le fait qu’Ashoka se soit converti au bouddhisme permit une diffusion massive de la foi dans l’Inde. Vers 50 avant J.-C., diverses écoles bouddhistes se mirent à « voyager » le long des routes commerciales, y compris la Route de la soie. Le bouddhisme commença à s’implanter à des milliers de kilomètres à l’est de sa terre natale, atteignant le Japon au 5e siècle. Alors que le bouddhisme se diffusait, ses partisans commencèrent à effectuer des pèlerinages jusqu’à Lumbini, lieu de naissance du Bouddha.

REDÉCOUVERTE DE LUMBINI

Selon les textes bouddhistes, c’est à Lumbini que Maya aurait accouché. Elle rentrait chez elle accompagnée de ses parents lorsqu’elle commença à avoir des contractions et donna naissance en se tenant à la branche d’un sal. Après la mort du Bouddha, et pendant plusieurs siècles, le site conserva son importance, mais sa popularité déclina au fil du temps, sans doute en raison des soulèvements contre l’autorité politique dans la région.

Dans les années 1890, un pilier y fut découvert, portant une inscription datant du 3e siècle avant J.-C. au nom du roi Devanam Priya Priyadarsin, que la plupart des historiens identifient comme Ashoka le Grand. L’inscription disait : « Ayant été sacré il y a vingt ans, il est venu en personne et a vénéré ce lieu, car c’est ici qu’est né le Bouddha Shakyamuni ». Le lieu de naissance du Bouddha venait d’être redécouvert.


Les excavations menées à Lumbini ont permis de mettre au jour un site complexe, composé de plusieurs structures érigées au fil des siècles. L’une des plus sacrées est le Bassin Sakya, où Maya se serait baignée avant d’accoucher. D’après les ruines des monastères bouddhistes, ces derniers auraient été érigés entre les 3e et 5e siècles après J.-C. Les archéologues ont également mis au jour les ruines de stūpas (sanctuaires sacrés), qui datent du 15e siècle après J.-C. L’édifice principal du site, le temple de Maya a été construit au-dessus des structures plus anciennes datant de l’ère d’Ashoka. En 1996, un bloc a été découvert sous le temple et marquerait l’endroit de la naissance du Bouddha. Le site de Lumbini a été inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1997.

Jusqu'à il y a peu, la preuve archéologique la plus ancienne d’une pratique avérée du bouddhisme remontait au 3e siècle avant J.-C. Mais une découverte datant de 2011 pourrait changer la donne. Une équipe internationale, dirigée par les archéologues Robin Coningham et Kosh Prasad Acharya, a mené des fouilles sous une chaussée en brique datant de l’ère d’Ashoka. En retirant la chaussée, l’équipe a découvert les restes d’une structure en bois. Après analyse, il s’est avéré que les échantillons dataient de 550 avant J.-C. environ.

Les racines d’arbre minéralisées qui y ont été mises au jour suggèrent que la structure en bois était vraisemblablement un bodhigara, un arbre sanctuaire. Si ce type de restes a également été associé à des sites antérieurs au bouddhisme, Robin Coningham et Kosh Prasad Acharya pensent que les traits distinctifs de la découverte sont bouddhistes.

Selon la tradition, le Bouddha aurait désigné Lumbini comme site de pèlerinage de son vivant. La découverte de cet arbre sanctuaire datant du 6e siècle avant J.-C. environ suggère que le Bouddha aurait pu vivre à cette période et constitue aux yeux des historiens une nouvelle preuve à prendre en compte alors qu’ils s’efforcent de reconstruire la vie du Bouddha.


Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.
"Sachant que la vie est courte, pourquoi vous quereller ?" Le Bouddha.

Kar Anetasaur

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Re: Archéologie bouddhique

Ecrit le 02 nov.21, 06:47

Message par Kar Anetasaur »

"Ashoka traite égalitairement toutes les religions, faisant et recommandant de faire des dons aux moines bouddhistes, jaïns aussi bien qu'aux brahmanes. Cette attitude impressionne durablement les souverains indiens qui pendant longtemps font des dons aux différentes religions présentes dans le pays11. Il promeut la non-violence (ahimsa) dans ses édits et dans sa façon de vivre, incitant au végétarisme, interdisant les sacrifices et la torture. Il limite l'abattage des animaux à la cour et remplace la chasse par des pèlerinages18. Il encourage la diffusion du bouddhisme pour lequel il convoque un concile dans la capitale et aurait fait édifier 84 000 stupas dont ceux de Sarnath et Sanchi largement remaniés au cours des siècles suivants. "

C'est rare de voir un empereur au service des autres et végétarien et moine..
Je pleure aujourd'hui, tout va de travers,
L'amour est mal vu, le mal est aimé,
La splendeur des étoiles oubliée

/// ! \\\ On ira tous au paradis /// ! \\\

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