Marie dans la Bible et dans le Coran

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Abou Abdullah

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Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 11 mars17, 08:18

Message par Abou Abdullah »

Marie dans la Bible et dans le Coran

Par Mouminbilah et Karim


Introduction


Le but de cet article est de comparer les personnages de Marie (Maryam (as)) à la fois dans le texte biblique et dans le texte coranique. Nous tenterons de démontrer, insha'Allah, que le texte coranique prête bien plus d'égard au personnage de Marie que le texte biblique.

Marie dans la Bible


Les chrétiens vénèrent un grand culte à la Vierge Marie, cependant leur texte sacré ne semble pas lui rendre le même hommage. Nous nous bornerons ici à citer Gérard Mordillat et Jérôme Prieur qui ont parfaitement analysé la manière dont le personnage de Marie est traité dans la Bible :


Dans le monde catholique, Marie, la mère de Jésus, fait l'objet d'une dévotion extraordinaire, d'un culte à l'égal de celui de son fils : elle est la Mère de Dieu, la Vierge éternelle, la Reine des Cieux, une image même de l'Eglise. Marie est, au sens strict, hors du commun.
Pourtant le Nouveau Testament n'offre pas d'elle un portrait très fourni ni très flatteur : malgré l'Annonciation, Marie semble ignorer la nature divine de son fils, elle ne comprend jamais ce que dit Jésus ou se montre très réservée quant à sa prédication. En retour, Jésus n'est pas très aimable avec elle. Il la tance, il la rabroue, il la récuse. Le plus souvent il s'adresse à elle comme à une domestique ou à une étrangère, sur un ton où le reproche le dispute à l'insolence.
Jamais Jésus ne s'adresse à Marie comme un fils à sa mère. Dans la scène des noces de Cana, Jésus lance à Marie le cinglant "Que me veux-tu, femme ?" (Jn 2,3). Pour comprendre la violence de l'apostrophe, il faut entendre en parallèle les mots de Pierre à une servante dans l'évangile de Luc : "Femme, je ne te connais pas" (Lc 22,57). Cloué sur la croix, c'est encore en ces mêmes termes que Jésus interpelle sa mère : "Femme, voici ton fils" (Jn 19,26). Et si, comme dans l'évangile de Luc, une femme fait devant lui l'éloge de Marie : "Heureux les entrailles qui t'ont porté et les seins que tu as sucés !", elle se fait immédiatement moucher : "Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et l'observent" (Lc 11,27-28). Charmant enfant ! Jésus aurait-il ignoré le commandement biblique : "Honore ton père et ta mère" (Ex 20,12) ? [1]


C'est donc dans la consternation que nous pouvons dire que le livre saint des chrétiens, inspiré par le Saint-Esprit rappelons-le, dresse un portrait très calamiteux de Marie.

Pire encore, les chrétiens suivent Paul tout au long de leur vie et non l'enseignement de Jésus(as). Paul ne mentionne même pas le nom de Marie (as) dans ses écrits alors qu'il est l'auteur le plus prolifique du Nouveau Testament. Pas même un petit verset sur elle !
Passons maintenant au Coran.


Marie dans le Coran et dans la tradition islamique


Regardons dans un premier temps avec quel respect le Saint-Coran parle de Marie :

Mentionne, dans le Livre (le Coran), Marie, quand elle se retira de sa famille en un lieu vers l'Orient. Elle mit entre elle et eux un voile. Nous lui envoyâmes Notre Esprit (Gabriel), qui se présenta à elle sous la forme d'un homme parfait. Elle dit : «Je me réfugie contre toi auprès du Tout Miséricordieux. Si tu es pieux, [ne m'approche point]. Il dit : «Je suis en fait un Messager de ton Seigneur pour te faire don d'un fils pur». Elle dit : «Comment aurais-je un fils, quand aucun homme ne m'a touchée, et je ne suis pas prostituée ? » Il dit : «Ainsi sera-t-il ! Cela M'est facile, a dit ton Seigneur ! Et Nous ferons de lui un signe pour les gens, et une miséricorde de Notre part. C'est une affaire déjà décidée» Elle devient donc enceinte [de l'enfant], et elle se retira avec lui en un lieu éloigné. Puis les douleurs de l'enfantement l'amenèrent au tronc du palmier, et elle dit : «Malheur à moi ! Que je fusse morte avant cet instant ! Et que je fusse totalement oubliée ! » Alors, il l'appela d'au-dessous d'elle , [lui disant : ] «Ne t'afflige pas. Ton Seigneur a placé à tes pieds une source. Secoue vers toi le tronc du palmier : il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. Mange donc et bois et que ton oeil se réjouisse ! Si tu vois quelqu'un d'entre les humains, dis [lui : ] «Assurément, j'ai voué un jeûne au Tout Miséricordieux : je ne parlerai donc aujourd'hui à aucun être humain». Puis elle vint auprès des siens en le portant [le bébé]. Ils dirent : «Ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse ! Soeur de Haroun , ton père n'était pas un homme de mal et ta mère n'était pas une prostituée». Elle fit alors un signe vers lui [le bébé]. Ils dirent : «Comment parlerions-nous à un bébé au berceau ? » Mais [le bébé] dit : «Je suis vraiment le serviteur d'Allah. Il m'a donné le Livre et m'a désigné Prophète. Où que je sois, Il m'a rendu béni; et Il m'a recommandé, tant que je vivrai, la prière et la Zakat ; et la bonté envers ma mère. Il ne m'a fait ni violent ni malheureux. Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant». (Qur'an 19:16-33)

Marie est traitée différemment dans le texte saint des musulmans. Dans la Sourate 19, qui porte d'ailleurs son nom, on se rend compte que le dialogue entre Dieu et Marie est très soigné. L'accusation d'adultère est levée par l'intervention du Jésus (as) enfant alors que tout au long des 4 évangiles le doute plane. Notons de plus, qu'il a été ordonné à Jésus (as) de se montrer bon envers sa mère (ce qui n'est absolument pas le cas dans le texte évangélique).


Puis, lorsqu'elle en eut accouché, elle dit : «Seigneur, voilà que j'ai accouché d'une fille»; or Allah savait mieux ce dont elle avait accouché ! Le garçon n'est pas comme la fille. «Je l'ai nommée Marie, et je la place, ainsi que sa descendance, sous Ta protection contre le Diable, le banni» Son Seigneur l'agréa alors du bon agrément, la fit croître en belle croissance. Et Il en confia la garde à Zacharie . Chaque fois que celui-ci entrait auprès d'elle dans le Sanctuaire, il trouvait près d'elle de la nourriture. Il dit : «Ô Marie, d'où te vient cette nourriture ? » - Elle dit : «Cela me vient d'Allah». Il donne certes la nourriture à qui Il veut sans compter. (Qur'an 3:36-37)

Ce passage témoigne de la protection permanente de Dieu envers Marie au point qu'Il "la fit croître en belle croissance" et qu'Il "l'agréa alors du bon agrément". Ce que nous ne retrouvons pas dans les évangiles.


(Rappelle-toi) quand les Anges dirent : «Ô Marie, certes Allah t'a élue au-dessus des femmes des mondes. Ô Marie, obéis à Ton Seigneur, prosterne-toi, et incline-toi avec ceux qui s'inclinent». - Ce sont là des nouvelles de l'Inconnaissable que Nous te révélons. Car tu n'étais pas là lorsqu'ils jetaient leurs calames pour décider qui se chargerait de Marie ! Tu n'étais pas là non plus lorsqu'ils se disputaient. (Rappelle-toi,) quand les Anges dirent : «Ô Marie, voilà qu'Allah t'annonce une parole de Sa part : son nom sera «al-Masih» «'Issa», fils de Marie, illustre ici-bas comme dans l'au-delà, et l'un des rapprochés d'Allah». (Qur'an 3:42-45)

Marie est non seulement protégée par Dieu, comme nous l'avons vu, mais la même Sourate ajoute qu'elle a été "élue au-dessus des femmes des mondes". Le Coran témoigne donc un profond respect pour Marie (as). Mais nous pouvons également citer la tradition prophétique. Celle-ci n'est pas en reste, puisque nous pouvons lire dans les traditions les plus authentiques :


D'après Abû Mûsâ - Dieu l'agrée -, l'Envoyé de Dieu (sws) a dit : "Un grand nombre d'hommes ont été parfaits, mais parmi les femmes il n'y a eu de parfaite que Âsiya la femme de Pharaon, et Marie, fille de 'Imrân. Quand à la supériorité de 'Âisha sur les femmes actuelles, elle est comme celle du tharîd (mets préféré des arabes) sur tous les autres mets." [2]


'Abdallâh Ibn Ja'far a entendu 'Ali - Dieu l'agrée - s'exprimer ainsi : J'ai entendu le Prophète (sws) dire : "La meilleure des femmes (de cette époque-là) a été Marie, fille de 'Imrân, et la meilleure des femmes de cette époque-ci, c'est Khadîdja." [3]


Anas Ibn Mâlik - Dieu l'agrée - rapporte que le Prophète (sws) a dit : "Quatre femmes de l'Univers se sont distinguées : Marie fille de 'Imrân, Âsiya la femme de Pharaon, Khadîdja fille de Khuwaykid et Fâtima, fille de Muhammad." [4]


Comme nous le voyons, la tradition prophétique considère que Marie a atteint la perfection de la Foi et qu'elle s'est distinguée des autres femmes de ce monde.

Marie a une place privilégiée en Islam, une Sourate porte même son nom (Sourate 19 - Maryam), relatant par la même occasion son histoire. Il n'y a aucun chapitre dans toute la Bible qui ne soit dédié à Marie. Le nom de Marie apparait bien plus souvent dans le texte coranique (34 fois + 1 fois en titre de Sourate) que dans le texte biblique (moins de 30 fois).

Notons que le Prophète Muhammad (sws) était un arabe, et pourtant dans le texte qu'il est censé avoir écrit selon les chrétiens, il place Marie, qui est de surcroit une juive, au-dessus des femmes de ce monde. Y a-t-il un hommage plus probant que celui-ci ?



Conclusion


Plusieurs constatations sont à faire.

Du côté biblique :
- Un portrait très peu flatteur de Marie est dressé ;
- Le doute quant à l'accusation d'adultère plane tout au long des 4 évangiles ;
- Le Jésus biblique ne respecte visiblement pas sa mère en l'appelant "femme" ;
- La relation mère-fils entre eux n'est pas un modèle pour l'humanité ;
- Son nom apparait moins de 30 fois (inclus les citations :"la vierge", "la mère du Seigneur", "la mère de Jésus" et "Marie"). 25 fois dans l'enfance de Jésus(as) et son début de ministère, après elle disparaît presque complètement, elle, "la mère de Dieu" (sic !) selon les chrétiens ;
- Paul n'en parle même pas une fois dans tous ses écrits ni l'évangile selon Marc (qui est le plus ancien pourtant, le plus primitif des 4 évangiles).

Du côté coranique :
- Marie est élue "au-dessus des femmes de ce monde" ;
- Le doute quant à l'accusation d'adultère est levé sans la moindre ambiguïté par le miracle du bébé Jésus (as) qui innocente sa mère ;
- Dieu a recommandé à Jésus (as) la bonté envers sa mère ;
- La relation qu'il entretien avec sa mère est remplie d'amour et de joie ;
- Son nom apparait 34 fois + 1 fois (titre d'une sourate) soit bien plus que dans le livre saint des chrétiens.

Arrêtons-nous maintenant un instant et posons-nous quelques questions :

N'est-ce pas étrange que le "malsain esprit islamique" ai rendu bien plus de gloire à Marie dans le Coran que ne l'a fait le "Holy Ghost" des chrétiens dans la Bible ? Est-ce réellement le Saint-Esprit qui a inspiré la Bible ? Ne serait-ce pas plutôt un "mal"-Saint-Esprit ?


C'est là notre dernier mot sur la question

Et Dieu Sait Mieux ! Allahou A'lam !




Références
[1] Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, Jésus après Jésus : L'origine du christianisme, éditions du Seuil, 2004, p.49-50
[2] Sahîh Al-Bukhârî, hadith n°3411, n°3769 et n°5418. Voir aussi Sahîh Mouslim, hadith n°2431. Voir aussi Sunan Ibn Mâjâ, hadith n°2670 et authentifié par Al-Albânî.
[3] Sahîh Al-Bukhârî, hadith n°3432. Voir aussi Sahîh Mouslim, hadith n°2430. Voir aussi Mousnad Ahmad 2/252, 2/290 et 2/56. Voir aussi Sunan At-Tirmidhî, hadith n°3877 et authentifié par Al-Albânî.
[4] Sunan At-Tirmidhî, hadith n°3878 et authentifié par Al-Albânî.

Saint Glinglin

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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 11 mars17, 10:06

Message par Saint Glinglin »

Abou Abdullah a écrit :Du côté biblique :
- Un portrait très peu flatteur de Marie est dressé ;
- Le doute quant à l'accusation d'adultère plane tout au long des 4 évangiles ;
- Le Jésus biblique ne respecte visiblement pas sa mère en l'appelant "femme" ;
- La relation mère-fils entre eux n'est pas un modèle pour l'humanité ;
- Son nom apparait moins de 30 fois (inclus les citations :"la vierge", "la mère du Seigneur", "la mère de Jésus" et "Marie"). 25 fois dans l'enfance de Jésus(as) et son début de ministère, après elle disparaît presque complètement, elle, "la mère de Dieu" (sic !) selon les chrétiens ;
- Paul n'en parle même pas une fois dans tous ses écrits ni l'évangile selon Marc (qui est le plus ancien pourtant, le plus primitif des 4 évangiles).
Vous devriez lire au moins une fois le NT au lieu de ne vous référer qu'à deux escrocs qui ne lisent même pas le grec.

Elimélec

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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 11 mars17, 23:11

Message par Elimélec »

dans le coran c'est myriam la soeur de moïse qui est la mère de jésus
ce qui est donc un anachronisme et une énorme bourde
"no podemos entender el presente, sin acudir al pasado"
Etude sur la croix

Karlo

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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 11 mars17, 23:32

Message par Karlo »

On peut rappeler au passage que le fait de considérer Marie comme une vierge relève d'une erreur de traduction et d'une dérive sémantique connue depuis longtemps, mais trop gênante pour que le christianisme en tire les conséquences.

Abou Abdullah

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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 12 mars17, 00:20

Message par Abou Abdullah »

Elimélec a écrit :dans le coran c'est myriam la soeur de moïse qui est la mère de jésus
ce qui est donc un anachronisme et une énorme bourde
NON ET NON IL N'Y A AUCUNE CONFUSION!C'EST PLUTOT TOI QUI A FAIT UNE CONCLUSION HATIVE.LIRE:
Quid du verset où Marie mère de Jésus est nommée "Soeur de Aaron" ?
Question :

Dans la Bible il est dit que les prophètes Moïse et Aaron avaient une sœur nommée Marie (Exode 2/1-8).
Etrangement, dans le Coran, il est dit de la Vierge Marie, la mère de Jésus : "O sœur d'Aaron".

Dans la Bible il est dit que le père de Moïse, de Aaron et de cette Marie dont nous venons de parler se nommait Amram (Exode 6/20).
Etrangement, dans le Coran, le père de la Vierge Marie est nommé "Amram".

N'y a-t-il pas eu confusion dans le Coran entre Marie sœur de Moïse et de Aaron, et Marie mère de Jésus ?

-
Réponse :

I) Quel était le prénom du père de Marie (la mère de Jésus) ?
Le Coran nomme effectivement le père de Marie (cette dernière étant la mère de Jésus) : "Amram" (en arabe : "'Imrân") : on y lit ainsi : "Et Marie fille de Amram…" (Coran 66/12).
Dans le même ordre d'idées, le Coran parle de Anne (en arabe : "Hanna") la mère de Marie comme : "la femme de Amram" (Coran 3/35).

Ce qu'il ne faut cependant pas oublier, c'est que le père de Moïse (qui est aussi le père de Aaron et de Marie leur sœur) est, lui aussi, clairement nommé dans les sources musulmanes : "fils de Amram". Le Prophète Muhammad (sur lui la paix) a dit ainsi : "Lors du voyage nocturne, je suis passé près de Moïse fils d'Amram…" (Muslim, 165).

On voit ici que les sources musulmanes assument entièrement que deux personnages différents portent le même prénom, sans que l'on prenne l'un pour l'autre.

Ce qui s'est passé c'est qu'un personnage du nom de Amram a eu l'honneur d'être le père des prophètes Moïse et Aaron ainsi que d'une fille nommée Marie.
Longtemps après, un père et une mère ont nommé leur fils "Amram" ; celui-ci, devenu adulte, et/ou sa femme Anne (si lui était alors déjà mort) ont/a nommé la fille qu'ils ont eue : "Marie" ; leur objectif était probablement de perpétuer la ressemblance des prénoms avec la famille de Moïse.

Difficilement croyable ?

Non, pas du tout.
Voyez vous-même : j'ai un ami d'enfance, musulman réunionnais (et comme moi d'origine indienne), à qui son père a donné comme prénom Zacariya (forme arabe de "Zacharie"). Il a récemment eu un fils ; devinez comment il l'a nommé ? Yahyâ (forme arabe de "Jean"), histoire de perpétuer la ressemblance généalogique avec Zacharie de Abia (en qui les musulmans voient un prophète de Dieu) et son fils Jean (celui que les chrétiens nomment le Baptiste) !
Il y a un autre musulman qui a été nommé à sa naissance "Ibrâhîm" (forme arabe de "Abraham") par ses parents ; ce Ibrâhîm, devenu adulte, s'est marié et a eu un premier fils, il l'a nommé... Ismâ'îl (forme arabe de "Ismaël") ; il a eu ensuite un second fils, il l'a nommé... vous avez deviné, Is'hâq (forme arabe de "Isaac"). Je ne sais pas si celui-ci, quand il aura un fils, l'appellera 'Îssû (forme arabe de "Esaü"), ou plutôt Ya'qûb (forme arabe de "Jacob"), puisque Esaü, le fils aîné de Isaac, n'est pas très connu des musulmans, mais il y a des chances...

Quand cela se passe aujourd'hui chez des musulmans dont, à un moment donné, les ancêtres jusqu'alors hindous, se sont convertis à l'islam, est-il étonnant que, chez les Fils d'Israël, on ait cherché à reproduire les successions de noms qui existaient chez ses ancêtres étant des prophètes et des pieux ? Le Prophète Muhammad l'a dit clairement : les Fils d'Israël "se donnaient comme noms ceux des prophètes et des pieux ayant vécu avant eux" (Muslim, 2135, at-Tirmidhî, 3155). Qu'y a-t-il donc d'étonnant en l'existence d'une Marie fille de Amram quelques douze cents ans après une autre Marie fille de Amram ?

Reste que dans la tradition chrétienne le père de Marie mère de Jésus n'est pas nommé "Amram" mais "Joachim".
Mais il n'y a là non plus rien de très étonnant : ce n'est pas la seule différence apparaissant entre les noms de personnages entre le texte blibique et le texte coranique : le Coran nomme le père de Abraham "Âzar", alors que la Bible dit qu'il s'appelait "Tèrah".

Hamza Boubakeur écrit :
"Le fait le plus étonnant c'est que les anciennes sources chrétiennes ne nous fournissent presque aucune information substantielle sur la généalogie de la Vierge. (…) Les sources chrétiennes orthodoxes donnent cependant quelques renseignements. La tradition arménienne donne comme père à la Vierge : Joachim (Ev. De l'Enfance, II, 2).
Sur la Vierge, la tradition musulmane est autrement copieuse et elle est la seule à donner la généalogie d'Anne (Hanna), mère de la Vierge et grand-mère de Jésus. Son père était Fakudh b. Kathîl, son époux, 'Imrân b. Yashihim, descendait de Salomon, fils de David (Tab., III, 235)."
On voit par là que Marie est une descendante de David (qui lui-même descend de Juda) (cela est aussi affirmé par Ibn Kathîr in Al-Bidâya wa-n-Nihâya 2/63).

Un peu plus loin Hamza Boubakeur écrit : "Des auteurs comme Ibn Khaldûn connaissent 'Imrân b. Mathân [le mari de Anne / Hanna] sous le nom de Joachim (cf. 'Ibar, II, 144)" (Le Coran, traduction et commentaire, tome 1 p. 191).
Ailleurs Hamza Boubakeur cite textuellement ce passage des 'Ibar de Ibn Khaldûn ; il écrit : "Un auteur comme Ibn Khaldûn, qui s'étend longuement sur la généalogie de la Vierge, dit : "Il est dit dans la révélation coranique : "Marie fille d''Imrân". Mais qu'on sache que le mot 'Imrân a comme sens en hébreu : Yû'aquim" [= Joachim]" (Ibid., tome 1 p. 953).

-

II) Quel était le lien de parenté entre Marie et Elizabeth, Îshâ' ("إيشاع", on trouve parfois aussi : "أشياع"), l'épouse de Zacharie (ce dernier étant le père de Jean-Baptiste) ?
Nous avons ici : Jean-Baptiste, fils de Zacharie et d'Elizabeth.
Et : Jésus, fils de Marie, fille de 'Imrân/ Joachim et d'Anne.

– Selon un premier avis (celui de Ibn Ishaq, c'est aussi celui de at-Tabarî), Elizabeth était la sœur de Anne (Fat'h ul-bârî 6/571) (avis également cité in Al-Bidâya wa-n-Nihâya 2/63).
Ceci fait qu'Elizabeth était la tante maternelle de Marie ; que Zacharie était l'oncle par alliance de Marie ; que Jean-Baptiste était le cousin germain de Marie ; et que Jésus était le fils de la cousine germaine de Jean-Baptiste.

– Selon l'avis d'auteurs chrétiens, Elizabeth était la cousine de Marie. Car Anne était la tante d'Elizabeth : Anne était la sœur de Ismérie, mère d'Elizabeth.
L'avis de ces auteurs chrétiens fait que Zacharie était l'époux de la cousine de Marie ; et que Jean-Baptiste et Jésus étaient cousins issus de germains.

– Quand Ibn Kathîr écrit que Elizabeth était la sœur de Marie (avis retenu in Al-Bidâya wa-n-Nihâya 2/63) :
--- veut-il dire en fait qu'elles étaient cousines germaines (ce qui rejoint alors l'avis de ces auteurs chrétiens) ?
--- ou bien veut-il dire que Anne a eu (avant ou après Marie) une autre fille, Elizabeth (ce qui entraînerait que Zacharie était en fait le beau-frère de Marie, et que Jean-Baptiste et Jésus étaient cousins germains) ?

-

III) Comment comprendre l'interpellation "O sœur de Aaron" rapportée par le Coran (Coran 19/28) ayant été adressée à Marie la mère de Jésus ?
La question que vous m'avez adressée à ce sujet avait en fait été posée au prophète Muhammad lui-même (que Dieu le bénisse et le salue).

En effet, al-Mughîra ibn Shu'ba raconte :
"عن المغيرة بن شعبة، قال: لما قدمت نجران سألوني، فقالوا: إنكم تقرءون يا أخت هارون، وموسى قبل عيسى بكذا وكذا، فلما قدمت على رسول الله صلى الله عليه وسلم سألته عن ذلك، فقال: "إنهم كانوا يسمون بأنبيائهم والصالحين قبلهم" (Muslim).
"عن المغيرة بن شعبة، قال: بعثني رسول الله صلى الله عليه وسلم إلى نجران، فقالوا لي: ألستم تقرءون {يا أخت هارون} وقد كان بين عيسى وموسى ما كان! فلم أدر ما أجيبهم. فرجعت إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم فأخبرته، فقال: ألا أخبرتهم أنهم كانوا يسمون بأنبيائهم والصالحين قبله" (at-Tirmidhî).
"Le Prophète (sur lui la paix) m'envoya à Nadjran [au Yémen].
Là-bas on me dit : "Vous récitez : "O Sœur de Aaron", alors que Moïse a vécu tant et tant (de siècles) avant Jésus !" Je n'ai pas su quoi leur répondre.
Lorsque je rentrai (à Médine), je questionnai le Prophète sur le sujet. Il me dit : "Tu les aurais informés qu'ils se donnaient comme noms ceux des prophètes et des pieux ayant vécu avant eux !"" (Muslim, 2135, at-Tirmidhî, 3155, Ahmad).

A la lumière de cette parole du Prophète, plusieurs interprétations ont vu le jour chez des ulémas quant à l'interpellation "O sœur de Aaron" mentionnée dans le Coran...

– A) Soit il s'agit d'un autre Aaron que le frère de Moïse :

Dans ce cas le Hadîth peut être compris comme signifiant que les Fils d'Israël donnaient à leurs enfants des prénoms de prophètes et de pieux prédécesseurs ; et à l'époque de Marie mère de Jésus, il y avait effectivement un homme à qui ses parents avaient donné le prénom "Aaron" :

--- A.a) soit cet homme était de la même famille que Marie mais n'avait pas un lien de parenté direct avec elle ("nussibat ilâ rajulin min qawmihâ" : at-Tabarî) ;

--- A.b) soit il n'était pas de la même famille que Marie mais était connu pour sa piété ("nussibat ilâ rajulin sâlihin kâna fîhim, ismuhû Hârûn, fa kânat tata'assâ bihî fi-z-zahâda wa-l-'ibâda" : Ibn Kathîr).

Selon cette interprétation, quand certaines personnes voulurent reprocher à Marie ce qu'elles pensaient, à savoir qu'elle avait eu un enfant sans être mariée, elles l'interpelèrent en utilisant la figure de style "O sœur de Aaron", voulant lui dire : "O toi qui dis être sur la même voie que Aaron, ce contemporain respecté pour sa piété, comment as-tu pu faire chose pareille ?"

-
– B) Soit il s'agit du Aaron frère de Moïse et contemporain du pharaon :

Dans ce cas...

--- B.a) soit le Hadîth signifie que les Fils d'Israël s'interpellaient (ce peut être le sens du terme employé dans le Hadîth : "yussammûna") par des noms de prophètes et de pieux ayant vécu avant eux.
Selon cette interprétation, ces personnes rappelèrent à Marie que toute sa famille portait les prénoms de la famille de Moïse : "O toi en qui nous avions de l'estime et que nous comparions jusqu'à présent à la sœur d'Aaron, dont tu portes d'ailleurs le prénom, comment as-tu pu faire chose pareille ?" L'entourage de Marie voyait donc en elle et les siens une famille comparable à celle de Marie fille de Amram et sœur de Moïse et de Aaron, et ce non seulement dans la piété mais aussi par rapport aux similitudes dans les prénoms.

--- B.b) soit le Hadîth peut être compris comme parlant de Marie précisément : c'est d'elle que le Prophète parlait lorsqu'il dit que les Fils d'Israël se nommaient selon les noms de leurs ancêtres : c'est donc elle qui fut nommée selon le nom d'une pieuse parmi ses lointains parents, afin de reproduire, eu égard au fait que son père se nommait Amram, la succession des noms qui existaient chez les lointains ancêtres : Marie (la mère de Jésus) fille de Amram était comparable à Marie (la sœur de Moïse et Aaron) fille de Amram.
Dans ce cas, "O sœur de Aaron" est à comprendre comme signifiant "O descendante de Aaron". Luc relate que Elisabeth, l'épouse de Zacharie de Abia et la mère de Jean le Baptiste, descendait de Aaron (Evangile selon Luc 1/5) et qu'elle était une parente de Marie (Ibid. 1/36). Il est donc possible que Marie mère de Jésus descende elle aussi de Aaron. (Ce qui impliquerait que Marie descende à la fois de la lignée royale de David et donc de Juda – comme nous l'avons dit plus haut –, et aussi de la lignée sacerdotale de Aaron, et donc de Lévi.)
Or, dans la langue arabe, "sœur de Untel" et "frère de Untel" ne désignent pas systématiquement "la fille et le garçon ayant le même père ou la même mère que Untel" : il arrive que ces termes désignent "le descendant – fille ou garçon – de Untel lui-même". En voici un exemple présent dans un autre verset du Coran : "Et cite le frère de Aad, lorsqu'il avertit son peuple… " (Coran 46/21) : il est ici question du prophète Hûd. Or Hûd n'est absolument pas le frère de sang de Aad, il en est un descendant. Aad est en fait son ancêtre. Pourtant Hûd a été nommé ici : "frère de Aad". Ibn Kathîr cite de même cette expression arabe : on interpelle le Qurayshite en disant : "O frère de Quraysh !", le Tamimite en disant : "O frère de Tamîm !" (Tafsîr Ibn Kathîr).
Ce serait donc la même chose dans le verset "O sœur de Aaron" : quand certaines personnes voulurent reprocher à Marie ce qu'elles pensaient, à savoir qu'elle avait eu un enfant sans être mariée, elles l'interpellèrent en utilisant la figure de style "O sœur de Aaron", voulant lui dire : "O toi qui descends du pieux Aaron, dont les descendants sont attachés au service de l'Oratoire sacré, comment as-tu pu faire chose pareille ?"

Personnellement c'est à cette explication B.b que va mon humble préférence. Wallâhu A'lam.
-
--- Je n'ai personnellement pas trouvé d'avis chez les ulémas voyant dans le verset 19/28 une allusion à l'existence d'un frère de sang – au sens français du terme – de Marie mère de Jésus, et qui se serait prénommé "Aaron" (ce qui constituerait alors une autre explication, que l'on pourrait classifier comme A.c). Si un tel avis existe, je prie les frères et sœurs compétents de m'en informer.

Quelle que soit celle de ces interprétations que l'on retient, ce que ce Hadîth du Prophète prouve c'est que il n'y a pas, dans les textes des sources de l'islam, confusion entre Marie mère du Messie Jésus, et Marie sœur de Moïse le contemporain du pharaon (probablement Ramsès II).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

Source: http://www.maison-islam.com/articles/?p=371

Saint Glinglin

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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 12 mars17, 00:26

Message par Saint Glinglin »

Bref : les musulmans inventent ce qu'ils veulent pour tenter de corriger les bugs.

yacoub

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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 12 mars17, 01:55

Message par yacoub »

J'ai lu le livre de Hamza Boubekeur, le père de Dalil Boubekeur. C'est un livre d'humour.

Pour lui, Victor Hugo est musulman, Gérard de Nerval est musulman, Lamartine est musulman, Arthur Rimbaud est musulman.

Il n'a pas osé dire que Renan, Vigny, Flaubert étaient musulmans.

L'islamisme ne peut exister que comme religion officielle; quand on le réduira à l'état de religion libre et individuelle, il périra. L'islamisme n'est pas seulement une religion d'État, comme l'a été le catholicisme en France, sous Louis XIV, comme il l'est encore en Espagne, c'est la religion excluant l'État... Là est la guerre éternelle, la guerre qui ne cessera que quand le dernier fils d'Ismaël sera mort de misère ou aura été relégué par la terreur au fond du désert. L'Islam est la plus complète négation de l'Europe; l'Islam est le fanatisme, comme l'Espagne du temps de Philippe II et l'Italie du temps de Pie V l'ont à peine connu; L'Islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile; c'est l'épouvantable simplicité de l'esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tout sentiment fin, à tout recherche rationnelle, pour le mettre en face d'une éternelle tautologie : Dieu est Dieu...
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L’Islamisme est le culte le plus immobile et le plus obstiné : il faut bien que les peuples qui le professent périssent
Alfred de Vigny

« Je demande, au nom de l’humanité, à ce qu’on broie la Pierre-Noire, pour en jeter les cendres au vent, à ce qu’on détruise la Mecque, et que l’on souille la tombe de Mahomet. Ce serait le moyen de démoraliser le Fanatisme. » (Lettre du 19 janvier 1878 adressée à madame Roger des Genettes).
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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 12 mars17, 03:21

Message par Saint Glinglin »

Karlo a écrit :On peut rappeler au passage que le fait de considérer Marie comme une vierge relève d'une erreur de traduction et d'une dérive sémantique connue depuis longtemps, mais trop gênante pour que le christianisme en tire les conséquences.
Joseph n'a jamais été le père de Jésus.

yacoub

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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 12 mars17, 03:27

Message par yacoub »

Jésus a bien un père et Marie n''a pas conçu sans relations sexuelles
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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 12 mars17, 03:31

Message par Elimélec »

Saint Glinglin a écrit :Bref : les musulmans inventent ce qu'ils veulent pour tenter de corriger les bugs.
oui c'est tout à fait ça, ils s'embrouillent dans toutes sortes d'explications dont aucune ne tient la route
pour tenter d'expliquer cette énorme bourde du coran
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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 12 mars17, 03:41

Message par Saint Glinglin »

yacoub a écrit :Jésus a bien un père et Marie n'a pas conçu sans relations sexuelles
Jésus a été conçu par la parole de l'ange Gabriel comme le monde a été conçu par la parole de Dieu.

yacoub

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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 12 mars17, 04:17

Message par yacoub »

Ce sont des salades, des contes à dormir debout. Il n y a pas plus d'ange Gabriel que de diablotins.
Tout ça c'est de la mythologie.
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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 12 mars17, 04:39

Message par Saint Glinglin »

Parle-nous de l'Astérix historique, pour voir...

Abou Abdullah

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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 12 mars17, 06:59

Message par Abou Abdullah »

Elimélec a écrit : oui c'est tout à fait ça, ils s'embrouillent dans toutes sortes d'explications dont aucune ne tient la route
pour tenter d'expliquer cette énorme bourde du coran
1)il n'y a pas d'énorme bourde du coran mais une réalité
2)ces ''énorme bourde'' sont une preuve de plus que le coran n'est pas un plagiat de la bible.
3)parfois ces ''énorme bourde'' prouve d'une manière irréfutable l'origine divine du coran.pour preuve:

Le Haman de la cour de Xerxès transposé par erreur à celle du Pharaon ?
Un message :

J'ai maintenant la preuve que le Coran n'est qu'une copie de la Bible, et de surcroît une mauvaise copie. (…) Et puis le Coran dit que le pharaon de l'époque de Moïse avait un ministre nommé Haman. En fait votre prophète s'est trompé : Haman était bien un ministre et était bien un ennemi des fils d'Israël, mais, comme on peut le lire dans le récit biblique d'Esther, il était ministre du roi perse Xerxès Ier (Vème siècle avant Jésus Christ) et non de Pharaon ! Il faudrait vraiment être aveugle pour ne pas voir que votre prophète a mal recopié la Bible.

-
Réponse :

Nous musulmans avons comme croyance que le Prophète n'est pas l'auteur mais le simple récepteur et retransmetteur du texte coranique. Pour ce qui est de la présence de ce nom propre, "Hâmân", dans le texte coranique, il y figure effectivement à quelques reprises : en 28/6, 8 et 36 ; en 29/39 ; et en 40/34 et 36.

La première chose qu'il faut noter ici est que, contrairement à ce que vous dites, le Coran ne dit pas que Hâmân était "ministre de Pharaon" ; il est certes possible que sa fonction ait correspondu à celle de qui on appelle aujourd'hui un "ministre", mais le Coran ne le dit pas explicitement. En 40/36-37, voici ce qu'on lit : "Et Pharaon dit : "Hâmân, bâtis-moi une tour afin que j'atteigne les voies, les voies des cieux, et que je puisse apercevoir la divinité de Moïse ; je pense de lui qu'il est un menteur" (Coran 40/36-37 ; il y a un thème voisin en 28/38, où le texte coranique relate que Pharaon demanda à Hâmân de préparer des briques en terre cuite et de bâtir ladite tour). Ces deux passages semblent montrer que Hâmân était un haut responsable des constructions sous Pharaon.

Ensuite il faut relever que le nom mentionné dans le Coran comporte la lettre hâ' en son début. Or, pour ce qui est du ministre de l'époque de Xerxès Ier, si dans la TOB, on lit bien "Haman", avec un "h" qui semble bien correspondre au "hâ'" du mot coranique "Hâmân", en revanche, dans la Bible de Jérusalem, on lit "Aman", avec un "a" au début. Il n'est donc pas certain que le Hâmân coranique de l'époque de Moïse ait le même prénom que le Aman biblique de l'époque de Xerxès Ier.

Quelqu'un pourrait dire que ce point importe peu et que, finalement, c'est la consonance qui compte.

Peut-être. Mais, en tout état de cause, voici ce que Maurice Bucaille a écrit sur le sujet : "Je voulais savoir si ce nom [Hâmân] n'aurait pas correspondu à un nom hiéroglyphique conservé dans des documents de cette époque. D'abord, que pouvait suggérer la translittération [de ce nom en arabe, tel qu'il figure dans le texte coranique] à un expert qui devait naturellement en plus [de connaître la langue égyptienne ancienne] connaître parfaitement la langue arabe littéraire [classique] et non le [seul] dialecte [arabe] égyptien actuel, familier à nombre d'égyptologues à l'exclusion de la langue classique ? Un de nos plus distingués égyptologues répondant pleinement à ces deux conditions voulut bien me répondre.
Je m'abstins de faire connaître à mon interlocuteur de quel texte en langue arabe il s'agissait, me contentant de lui faire savoir que ce texte datait du VIIè siècle de l'ère chrétienne. Lorsque j'eus écrit devant lui le nom arabe, il reconnut immédiatement ce qu'il traduisait de la langue égyptienne ancienne, tout en m'assurant que j'avais été abusé en ce qui concernait la date du texte arabe pour la raison suivante (que je n'ignorais pas) : aucun texte de toute la longue période d'oubli total des hiéroglyphes ne pouvait contenir un nom, jusqu'alors inconnu, de consonance hiéroglyphique, consonance qu'avait précisément ce mot arabe. Il me conseilla néanmoins de consulter le Dictionnaire des noms de personnes du Nouvel Empire de l'Allemand Ranke, ouvrage classique, et d[e] rechercher si le nom dont il dessinait le hiéroglyphe était bien contenu dans ce dictionnaire donnant les translittérations en allemand, ce qui me faciliterait le contrôle. Je découvris le nom écrit dans ce dictionnaire très exactement comme l'expert l'avait prévu. Et, ô stupeur, voici qu'en plus je lisais en allemand la profession de ce notable : "Chef des ouvriers des carrières", car c'est ainsi qu'on appelait celui qui avait la main haute sur les constructions.

Lorsque je revins vers l'expert, avec la photocopie de la page concernée du dictionnaire, et que j'ouvris devant lui une des pages du Coran où il put lire Hâmân, il fut sans voix…

J'ajouterai que Ranke donnait en référence un livre de 1906 de l'égyptologue Walter Wreszinski mentionnant que le nom de Hâmân figurait sur une stèle du musée de la ville de Vienne (Autriche) ; plus tard, je fus à même de lire la profession écrite en hiéroglyphe et ponctuée, si je puis dire, de déterminatifs accompagnant le nom et ne laissant aucun doute sur l'importance du personnage. (Moïse et Pharaon, 1995, Seghers, pp. 321-323).

Si la Bible ou toute autre œuvre littéraire connue antérieure à la révélation coranique avait cité Hâmân et sa profession, l'existence de ce détail relaté par le Coran n'aurait sans doute intrigué personne. Mais il se trouve que ce sont seulement des données de l'égyptologie moderne qui attirent l'attention sur cette mention contenue dans le Coran. Ne pouvant pas apparemment être reliée à des connaissances antérieures à l'époque de sa communication, comment ne conduirait-elle pas à ce que l'on s'interroge sur l'origine de sa présence dans le Coran ?

Voyez : vous avez été abusé par la ressemblance entre les deux noms. Le texte coranique ne parle pas du Aman (ou Haman) agaguite de l'empire perse et du temps de Xerxès Ier, mais d'un autre personnage, ayant vécu dans l'Egypte pharaonique pendant le Nouvel Empire.

Tout ceci évoque pour moi un thème qui est développé dans le Coran... Dieu a voulu que le Coran constitue, en soi, "une guidance pour les hommes" (Coran 2/185), pour tous les hommes ; cependant, Dieu a aussi voulu que les hommes ne soient pas forcés de croire en l'origine divine de Son Livre mais soient au contraire mis à l'épreuve à son sujet et choisissent donc d'y croire. C'est bien pourquoi, si d'un côté Il y a mis des passages qui prouvent cette origine, de l'autre Il y a également et délibérément placé quelques éléments qui constituent en quelque sorte des "pièges", pouvant égarer celui qui ne persévère pas : "Il égare de nombreuses personnes par son moyen [= le Coran], et Il guide de nombreuses personnes par son moyen. Et il n'égare par son moyen que les fâssiqûn" (2/26) (ce dernier terme, issu de la racine FSQ, qui signifie étymologiquement "sortir" – "fassaqat ir-rutabatu min qish'rihâ" –, désigne celui qui a choisi de se démarquer de ce que lui souffle son coeur : "kharaja an mâ alzamahu-l-'aql wa-qtadhat'hu-l-fit'ra"). Appréhender ces éléments – desquels fait apparemment partie ce nom "Hâmân" – tels quels peut conduire certaines personnes à douter de la véracité du Coran. Mais approfondir la recherche à leur sujet amène, à l'inverse, à y voir une preuve supplémentaire de l'origine divine du Coran. "Nous allons leur montrer Nos signes dans les horizons et en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’il leur devienne clair qu’il [= le Coran] est la vérité" (Coran 41/53). "Et il est en qui (...) même s'ils voyaient toutes sortes de signes, ne croiraient pas" (6/25).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

source: http://www.maison-islam.com/articles/?p=418

Saint Glinglin

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Re: Marie dans la Bible et dans le Coran

Ecrit le 12 mars17, 07:20

Message par Saint Glinglin »

Primo, dans la Bible, Haman s'écrit avec un H :

http://biblehub.com/interlinear/esther/3-1.htm

Secundo, dans l'Exode il est question de briques sèches. C'est dans l'épisode de la tour de Babel qu'il est question de briques cuites.

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