L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Forum Chrétien / Musulman / Judaisme Bible -Thora face au Coran. Lire la charte du forum religion.

Règles du forum
Le dialogue interreligieux est une forme organisée de dialogue entre des religions ou spiritualités différentes. Ultérieurement, la religion a considéré l'autre comme n'étant pas la vérité révélée. C'est ainsi que les premiers contacts entre l'islam et le christianisme furent souvent difficiles, et donnèrent lieu à des guerres impitoyables comme les croisades.
Répondre
Trivier-Fix

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 2437
Enregistré le : 18 mars21, 11:41
Réponses : 0

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 02:02

Message par Trivier-Fix »

prisca a écrit : 11 avr.21, 21:53 A vrai dire l'histoire elle même qui relaterait la motivation des uns et des autres ne m'importe pas, et le texte où il y a marqué "le contexte historique" je l'ai copié collé pour l'insérer sans vérifier si oui ou non Constantin avait tué son propre père. Peut être qu'il l'a fait ou peut être pas, mais ce n'est pas cela l'important. L'important est que Constantin a gagné cette bataille sur le pont de Milvius. Donc mon but n'est pas de parler des différends qui opposent Constantin de Maxence, mais de dire que Constantin accède au trône convoité qui est d'être empereur à Rome même.

Erreur , il n y avait plus de trône à Rome depuis plusieurs dizaines d années ; donc il n existait pas de "trône convoité"
Ce qui est en place est la tétrarchie mise en place par Dioclétien afin d être plus réactif contre les invasions des barbares contre l Empire Romain
On peut voir une certaine concupiscence et avidité de pouvoir de la part de Maxence mais pas de Constantin .
En effet , Constantin était dans son rôle légitime . Même si il avait été rétrogradé d Auguste à César par le tétrarque primo augustus Galère , il faisait partie de la tétrarchie dès 306 et donc n avait rien à convoiter . En 312 , Constantin est Auguste suite la mort par maladie et vieillesse du tétraque primo augustus Galère
En revanche , Maxence n avait jamais fait partie de la tétrarchie et sa prétention de s auto-proclamer auguste fut même vu comme un acte illégal par le tétrarque auguste Sévère qui le combattit .
Maxence n avait pas la légitimité accordée par le peuple dont il avait la charge :
- en Afrique des soulèvements contre lui se déclenchèrent et Domitius Alexander se rebelle contre lui et est proclamé empereur par ses troupes , car Domitius Alexander refusait de reconnaitre Maxence
- même le propre père de Maxence le désavoua , puisque en 308 Maximien tenta de déposer son fils dans une assemblée de soldats à Rome . Puis , selon l auteur paien Zosisme , Galère se servit de Lucinius pour faire la guerre contre Maxence "Maximien Galère entreprit d’élever sur le trône Licine, avec qui il était uni par une ancienne amitié, et de se servir de lui pour faire la guerre à Maxence."
ou encore
""Sevère tomba dans un piège que Maxence lui avait dressé sur le chemin, près d’un endroit nommé les Trois Tavernes, et ayant été pris, il fut étranglé. Maximien Galère partit un peu après d’Orient pour venger sa mort, mais quand il fut en Italie il conçut de justes soupçons de l’infidélité des gens de guerre, et s’en retourna sans avoir livré de combat."
- même les auteurs paiens comme Zosime anti-Constantin ont un portrait très dur envers Maxence
"Maxence, qui en était l’auteur, fit de l’Italie le théâtre de ses cruautés et de ses débauches."

prisca

[ Judaisme ]
Avatar du membre
[ Judaisme ]
Messages : 32552
Enregistré le : 25 oct.16, 06:41
Réponses : 1

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 02:04

Message par prisca »

Trivier-Fix a écrit : 12 avr.21, 02:02 Erreur , il n y avait plus de trône à Rome depuis plusieurs dizaines d années ; donc il n existait pas de "trône convoité"
.....


C'est faux.

Tout homme normalement constitué préfère être empereur à Rome plutôt qu'en Bretagne en Gaulle puisque l'empire ROMAIN est, comme son nom l'indique, l'empire qui a pour capitale ROME.


C'est comme un président de la République qui préfère habiter à l'ELYSEE plutôt que d'habiter dans un HLM à Issy les Moulinaux.
ImageImageImage
"Quiconque demeure en lui ne pèche point quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu"

Trivier-Fix

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 2437
Enregistré le : 18 mars21, 11:41
Réponses : 0

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 02:05

Message par Trivier-Fix »

prisca a écrit : 12 avr.21, 02:04 C'est faux.

Tout homme normalement constitué préfère être empereur à Rome plutôt qu'en Bretagne en Gaulle puisque l'empire ROMAIN est, comme son nom l'indique, l'empire qui a pour capitale ROME.
C est faux au 3ème et 4ème siècle après JC
Pourquoi dioclétien qui a fondé la tétrachie ne resta pas à Rome , mais mourut en Dalmatie , loin de l Italie dans son palais ?
Modifié en dernier par Trivier-Fix le 12 avr.21, 02:06, modifié 1 fois.

prisca

[ Judaisme ]
Avatar du membre
[ Judaisme ]
Messages : 32552
Enregistré le : 25 oct.16, 06:41
Réponses : 1

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 02:06

Message par prisca »

Trivier-Fix a écrit : 12 avr.21, 02:05 C est faux au 3ème et 4ème siècle après JC

C'est vrai depuis toujours jusqu'à toujours car il est question de mégalomanie.
ImageImageImage
"Quiconque demeure en lui ne pèche point quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu"

Trivier-Fix

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 2437
Enregistré le : 18 mars21, 11:41
Réponses : 0

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 02:08

Message par Trivier-Fix »

prisca a écrit : 12 avr.21, 02:06 C'est vrai depuis toujours jusqu'à toujours car il est question de mégalomanie.
Il n est pas question de mégalomanie
Le pouvoir dans la ville de Rome n existait plus dans la tétrarchie

Encore une fois , pourquoi dioclétien qui a fondé la tétrarchie ne resta pas à Rome , mais mourut en dans son palais de Dalmatie , loin de l Italie ?

Vous avez dit "C'est comme un président de la République qui préfère habiter à l'ELYSEE plutôt que d'habiter dans un HLM à Issy les Moulinaux."
Et bien , justement , l empereur Dioclétien ne choisit pas de vivre à Rome mais loin de Rome , en Dalmatie . Il était né en Dalmatie , et est resté en Dalmatie , jusqu'à mourir en Dalmatie , ce qui prouve que le pouvoir n était plus à Rome
Vous pouvez voir les restes de son palais en actuelle Croatie dans la ville de Split . Il fut classé au patrimoine mondial de l’UNESCO

Mais ce n est pas la seule ville où résidèrent les tétrarques : il y eut Arles , Milan , Trèves ( Allemagne ) , Sirmium ( Serbie ) , Thessalonique ( Grece ) , Nicomedia ( Turquie ), Antioche sur les Orontes ( Turquie ) etc .. La ville de Rome n était plus le centre du pouvoir

prisca

[ Judaisme ]
Avatar du membre
[ Judaisme ]
Messages : 32552
Enregistré le : 25 oct.16, 06:41
Réponses : 1

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 03:00

Message par prisca »

Trivier-Fix a écrit : 12 avr.21, 02:08 Il n est pas question de mégalomanie
Le pouvoir dans la ville de Rome n existait plus dans la tétrarchie

Encore une fois , pourquoi dioclétien qui a fondé la tétrarchie ne resta pas à Rome , mais mourut en dans son palais de Dalmatie , loin de l Italie ?

Vous avez dit "C'est comme un président de la République qui préfère habiter à l'ELYSEE plutôt que d'habiter dans un HLM à Issy les Moulinaux."
Et bien , justement , l empereur Dioclétien ne choisit pas de vivre à Rome mais loin de Rome , en Dalmatie . Il était né en Dalmatie , et est resté en Dalmatie , jusqu'à mourir en Dalmatie , ce qui prouve que le pouvoir n était plus à Rome
Vous pouvez voir les restes de son palais en actuelle Croatie dans la ville de Split . Il fut classé au patrimoine mondial de l’UNESCO

Les griefs qui opposent les empereurs aux autres sont de tous ordres et alors à ce compte là on se demande pourquoi deux empereurs se font la guerre alors qu'ils sont liés par une conviction partisane puisqu'ils sont tous deux patriotes si ce n'est pour convoiter le poste de l'autre.
ImageImageImage
"Quiconque demeure en lui ne pèche point quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu"

Trivier-Fix

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 2437
Enregistré le : 18 mars21, 11:41
Réponses : 0

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 03:04

Message par Trivier-Fix »

prisca a écrit : 12 avr.21, 03:00 Les griefs qui opposent les empereurs aux autres sont de tous ordres et alors à ce compte là on se demande pourquoi deux empereurs se font la guerre alors qu'ils sont liés par une conviction partisane puisqu'ils sont tous deux patriotes si ce n'est pour convoiter le poste de l'autre.
Maxence, patriote ? Quelle bonne blague !! Il n y a jamais eu de patriotisme dans Maxence .

prisca

[ Judaisme ]
Avatar du membre
[ Judaisme ]
Messages : 32552
Enregistré le : 25 oct.16, 06:41
Réponses : 1

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 03:06

Message par prisca »

Trivier-Fix a écrit : 12 avr.21, 03:04 Maxence, patriote ? Quelle bonne blague !! Il n y a jamais eu de patriotisme dans Maxence .
Maxence et Constantin sont dans le même clan non ?

Ils sont empereurs du même empire.

De surcroit Constantin a épousé la soeur de Maxence, en plus ils sont beau frères.

Mais c'est vrai que ce sont des paiens sans foi ni loi, qui tueraient père et mère pourvu qu'ils soient seuls à diriger d'une main de fer tout l'empire sans avoir à partager quelque pouvoir.
ImageImageImage
"Quiconque demeure en lui ne pèche point quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu"

Trivier-Fix

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 2437
Enregistré le : 18 mars21, 11:41
Réponses : 0

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 03:11

Message par Trivier-Fix »

prisca a écrit : 12 avr.21, 03:06 Maxence et Constantin sont dans le même clan non ?
Pas du tout puisque Maxence n a jamais été tétrarque
prisca a écrit : Mais c'est vrai que ce sont des paiens sans foi ni loi, qui tueraient père et mère pourvu qu'ils soient seuls à diriger d'une main de fer tout l'empire sans avoir à partager quelque pouvoir.
C est assez faux et cela révèle de l amalgame . Certains païens ont été "règlos" . Mais ce n est pas le cas de Maxence .
Si tout le monde paien ne pouvait pas voir en peinture Maxence , c est qu il choquait même sous des critères moraux paiens

prisca

[ Judaisme ]
Avatar du membre
[ Judaisme ]
Messages : 32552
Enregistré le : 25 oct.16, 06:41
Réponses : 1

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 03:15

Message par prisca »

Trivier-Fix a écrit : 12 avr.21, 03:11 Pas du tout puisque Maxence n a jamais été tétrarque


C est assez faux et cela révèle de l amalgame . Certains païens ont été "règlos" . Mais ce n est pas le cas de Maxence .
Si tout le monde paien ne pouvait pas voir en peinture Maxence , c est qu il choquait même sous des critères moraux paiens
Certes mais si Dioclétien a décrété que désormais s'installe la tétrarchie Maxence doit s'y plier et il ne conteste pas puisque Constantin est libre d'être empereur aussi mais relégué cependant en Bretagne en Gaulle.


Prince vaincu, Maxence est accablé par les auteurs antiques. Les contemporains, laudateurs du vainqueur Constantin Ier, noircissent volontairement sa mémoire, le présentant comme un tyran cruel et lâche, un « faux Romulus », ennemi de Rome, la Ville qu'il prétend refonder et dans laquelle il a multiplié les constructions4,5. La réalité est bien plus nuancée. Le souci de s'appuyer sur les traditions historiques et religieuses les plus anciennes, enracinées dans divers lieux de Rome, le conduit à redonner de l'importance à l'aristocratie romaine, qui domine le Sénat. L'importance du christianisme, à Rome, en Italie et dans les provinces africaines, le conduit à interrompre la persécution des chrétiens, engagée par Dioclétien, et poursuivie par Galère avant qu'il ne soit contraint lui-même à promulguer un édit de tolérance en 311. Mais les thèmes de son monnayage et les témoignages de son action de rénovation urbaine sont significatifs. Pour définir sa légitimité et pour justifier son action il exploita toutes les possibilités que lui offrait le cadre dans lequel son pouvoir était apparu puis s'était développé : la Ville de Rome, avec ses légendes et ses traditions. Il devait donc tenter de lui restituer sa grandeur et son influence au moment où, depuis plus d'un demi-siècle, sa position dominante était affaiblie par la nécessité pour les princes de se tenir aux frontières menacées de l'Empire romain
ImageImageImage
"Quiconque demeure en lui ne pèche point quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu"

Trivier-Fix

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 2437
Enregistré le : 18 mars21, 11:41
Réponses : 0

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 03:23

Message par Trivier-Fix »

prisca a écrit : 12 avr.21, 03:15 Certes mais si Dioclétien a décrété que désormais s'installe la tétrarchie Maxence doit s'y plier et il ne conteste pas puisque Constantin est libre d'être empereur aussi mais relégué cependant en Bretagne en Gaulle.
Maxence a contesté la tétrarchie . Je vous l avais préalablement prouvé

Quant à votre pamphlet anti-chrétien , je m en fiche puisque ce n est pas une source primaire .

Voyons comment Zosime , un paien , décrit Maxence :
il dit
"Maxence, qui en était l’auteur, fit de l’Italie le théâtre de ses cruautés et de ses débauches."
ou encore lors de la bataille de 312 , il dit
"les troupes d’Italie et de Rome pourtant s’y portèrent sans ardeur, par le désir qu’elles avaient d’être délivrées de la domination tyrannique de Maxence."

Alors votre pamphlet anti-chrétien est contredit par les sources païennes . Les paiens étaient bien d accord d admettre que Maxence était un tyran , cruel et débauché ( au sens paien )


Et de plus , si on ne se met ni dans un plan de morale chrétienne , ni dans un plan de morale païenne , mais dans un plan légaliste , on constate de plus que Maxence était dans la totale illégalité de l époque
Modifié en dernier par Trivier-Fix le 12 avr.21, 03:27, modifié 1 fois.

prisca

[ Judaisme ]
Avatar du membre
[ Judaisme ]
Messages : 32552
Enregistré le : 25 oct.16, 06:41
Réponses : 1

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 03:27

Message par prisca »

Zozime a écrit :

  • L’empereur Constance étant mort dans le même temps, les compagnies de ses gardes jugèrent qu’aucun de ses fils légitimes ne méritait de posséder l’empire, au lieu que Constantin avait de fort bonnes qualités; et étant d’ailleurs gagnés par des promesses, ils lui donnèrent la qualité de césar. Lorsque son portrait fut exposé à Rome selon la coutume, Maxence, fils de Maximien Herculius, ne put voir sans une extrême douleur que Constantin, qui venait d’une mère de basse condition, montât sur le trône, pendant que lui, qui était fils d’un empereur, serait frustré du droit qu’il avait à la couronne. Il se servit dans cette entreprise des tribuns Marcellien et Marcel, et de Lucien, dont la fonction était de distribuer au peuple des chairs de porc, aux dépens du public; et s’étant encore assuré des compagnies des gardes auxquels il avait fait de grands présents, il se fit proclamer empereur. Leur premier exploit fut le meurtre d’Abellius, qui occupent la charge de préfet de la ville de Rome, avait voulu traverser leur dessein. Au premier bruit de cette proclamation, Maximien Galère envoya Sévère combattre Maxence Mais celui-ci ayant corrompu par argent les Maures avec lesquels il était parti de Milan, et les autres troupes, et ayant de plus gagné l’affection d’Anullin, préfet du prétoire, il le défit sans peine. Sévère se sauva à Ravenne, ville forte, populeuse, et remplie des provisions nécessaires pour la subsistance d’une armée. Maximien Herculius appréhendant pour Maxence son fils, partit de la Lucanie où il était, et s’approcha de Ravenne. Jugeant bien que cette ville était trop forte et trop bien pourvue de toute sorte de munitions pour obliger Sévère à en sortir malgré lui, il le trompa par les serments, et le fit aller à Rome. Il tomba dans un piège que Maxence lui avait dressé sur le chemin, près d’un endroit nommé les Trois Tavernes, et ayant été pris, il fut étranglé. Maximien Galère partit un peu après d’Orient pour venger sa mort, mais quand il fut en Italie il conçut de justes soupçons de l’infidélité des gens de guerre, et s’en retourna sans avoir livré de combat.
    Maximien Herculius étant fâché de la guerre civile qui troublait le repos de l’empire, alla trouver Dioclétien qui était alors à Chartres, ville des Gaules, et tâcha de lui persuader de reprendre le gouvernement de l’empire qu’il avait conservé par tant de travaux, plutôt que de le laisser ruiner par l’ambition d’une jeunesse emportée. Mais Dioclétien ayant préféré le repos de sa retraite aux inquiétudes du gouvernement, et ayant peut-être prévu par la lumière de sa piété la confusion où l’état était près de tomber, Maximien alla jusqu’à Ravenne, et de là retourna au-delà des Alpes pour conférer avec Constantin. Comme il était défiant et perfide de son naturel, il lui promit de lui donner en mariage Fauste, sa fille, et ayant dessein de le tromper, il lui conseilla de poursuivre Maximien Galère qui se retirait d’Italie, et de tendre un piège à Maxence. L’ayant trouvé assez disposé à suivre son conseil, il eut envie de remonter sur le trône, dans l’espérance de s’y maintenir par la mauvaise intelligence qu’il ferait naître entre Constantin, son gendre, et Maxence, son fils.

    Pendant qu’il tramait cette trahison, Maximien Galère entreprit d’élever sur le trône Licine, avec qui il était uni par une ancienne amitié, et de se servir de lui pour faire la guerre à Maxence. Mais étant mort d’une blessure incurable, dans le temps qu’il roulait ce dessein dans son esprit, Licine s’empara de la souveraine puissance. Maximien Herculius voulant remonter sur le trône, comme je viens de le dire, tacha de débaucher les soldats de Maxence; mais celui-ci ayant conservé leur affection par ses présents et par ses prières, il tendit un piège à Constantin, son gendre, pour le perdre, et Fauste sa fille l’ayant découvert, il mourut à Tarse de regret de manquer ainsi ses entreprises.

    Maxence ayant évité ce piège, et croyant sa puissance bien affermie, envoya son portrait en Afrique, et à Carthage. Les gens de guerre qui étaient dans le pays empêchèrent qu’il ne fût proposé en public, à cause de l’affection qu’ils avaient portée à Maximien Galère, et de la vénération qu’ils conservaient pour sa mémoire. Mais ayant jugé en même temps que Maxence ne manquerait pas de se venger de la désobéissance avec laquelle ils avaient contrevenu à ses ordres, ils se retirèrent à Alexandrie, où ayant trouvé des troupes auxquelles ils ne pouvaient résister, ils retournèrent par mer à Carthage.

    Maxence, irrité de leur insolence, se résolut de passer en Afrique pour la réprimer. Mais les aruspices ayant fait des sacrifices, et ayant rapporté que les dieux n’étaient pas favorables à cette expédition, il n’osa l’entreprendre; d’ailleurs, il appréhendait qu’Alexandre, qui était lieutenant du préfet du prétoire d’Afrique, ne s’opposât à son passage. Voulant donc s’assurer qu’il ne lui serait point contraire, il envoya lui demander en otage son fils, qui était un jeune homme de fort bonne mine. Alexandre, se doutant qu’il lui demandait son fils, non pour le tenir en otage, mais pour exercer contre lui quelque perfidie, refusa de le donner. Maxence ayant depuis envoyé des gens pour le tuer en trahison, et leur dessein ayant été découvert, les gens de guerre se mutinèrent, et revêtirent Alexandre de la robe impériale, bien qu’il fût Phrygien de nation, timide et lâche de son naturel, et avancé en âge.

    Le feu ayant pris à Rome, soit que ce fût un feu du ciel ou un feu de la terre, car cela est incertain, le temple de la Fortune en fut consumé. Dans la foule de ceux qui étaient accourus pour l’éteindre, un soldat ayant vomi des blasphèmes contre la déesse, et le zèle du peuple ayant puni de mort le soldat, les gens de guerre prirent les armes, et il eût été à craindre qu’ils ne ruinassent la ville, si Maxence n’eût apaisé leur fureur. Il ne cherchait cependant qu’un prétexte de faire la guerre à Constantin, et il lui fut aisé de le trouver en l’accusant d’être cause de la mort de son père. Il eut dessein de prendre le chemin du pays des Rètes, par la considération que ces peuples sont entre la Gaule et l’Illyrie: car il se figurait qu’il se rendrait maître de l’Illyrie, et de la Dalmatie, par l’intelligence qu’il avait avec les officiers et les soldats des troupes de Licinius. Il voulut néanmoins avant toutes choses donner ordre aux affaires d’Afrique. Ayant donc fait des levées, il en donna le commandement à Rufius Volusien, préfet du prétoire, et il envoya encore avec lui Zéna, homme célèbre, tant par l’expérience qu’il avait de la guerre, que par la douceur de son naturel. Les troupes d’Alexandre ayant lâché pied au premier choc, il prit lui même, la fuite et ayant été pris parmi les autres vaincus, il fut étranglé.

    Cette guerre ayant été terminée de la sorte, les dénonciateurs eurent une liberté effrénée d’accuser toutes les personnes les plus remarquables, ou par l’éminence de leur naissance, ou par la grandeur de leurs richesses, d’avoir favorisé le parti d’Alexandre. Ou ne faisait point de grâces aux accusés, et on ôtait le bien à ceux à qui on n’ôtait point la vie. On triompha à Rome des maux de Carthage. Maxence, qui en était l’auteur, fit de l’Italie le théâtre de ses cruautés et de ses débauches.

    Il y avait longtemps que Constantin se défiait de lui, mais il se prépara alors à le combattre. Il fit des levées en tous les pays qu’il avait réduits à son obéissance: en Germanie, en Gaule, en Grande-Bretagne, et amassa jusqu’à quatre-vingt mille hommes de pied, et jusqu’à huit mille chevaux. Il passa en Italie par les Alpes, sans exercer aucun acte d’hostilité contre les villes qui se rendaient d’elles-mêmes, et ruina celles qui osèrent lui résister.

    Maxence avait une armée beaucoup plus nombreuse. Rome et l’Italie lui avaient fourni quatre-vingt mille hommes; Carthage, et l’Afrique, quarante mille. La Sicile en avait aussi fourni un nombre considérable, si bien qu’il avait sous ses enseignes cent soixante-dix mille hommes d’infanterie, et dix-huit mille de cavalerie.

    Ayant chacun une armée si considérable, Maxence fit construire un pont sur le Tibre, lequel au lieu de toucher d’un bord à l’autre, était comme divisé en deux parties par le milieu; et ces deux parties étaient jointes ensemble par des chevilles de fer, qu’on ôtait toutes les fois qu’on les voulait séparer. Maxence commanda aux ouvriers d’ôter les chevilles, lorsque l’armée de Constantin voudrait marcher sur le pont.

    Constantin s’avança jusqu’à Rome, et se plaça dans une campagne fort vaste, et fort propre à ranger la cavalerie. Maxence demeura dans la ville où il offrit des sacrifices, fit consulter les entrailles des victimes, et lire les livres des Sibylles. Ayant trouvé qu’il était prédit que celui qui travaillait à la ruine de l’empire périrait d’une mort funeste, il expliqua de lui même cette prédiction, comme s’il eut dû repousser ceux qui venaient attaquer Rome. Mais la vérité parut par l’événement; car Maxence ayant fait sortir son armée hors de Rome, et ayant passé le pont qu’il avait fait construire, une multitude incroyable de chauves-souris vola sur les murailles. Constantin commanda à l’heure même à ses gens de prendre leurs rangs, et dès que les deux armées furent en présence, il donna le signal à la cavalerie de commencer l’attaque. Elle fondit avec une telle vigueur sur celle de Maxence qu’elle la mit en déroute. Son infanterie combattit aussi en bon ordre aussitôt qu’il en eut donné le signal. Le combat fut fort rude; les troupes d’Italie et de Rome pourtant s’y portèrent sans ardeur, par le désir qu’elles avaient d’être délivrées de la domination tyrannique de Maxence. Les autres firent assez bien leur devoir, et il en mourut une quantité incroyable, qui furent écrasés par les chevaux, ou percés par l’infanterie. Tant que la cavalerie de Maxence combattit, il lui resta quelque espérance, mais dès qu’elle eut plié, il prit la fuite comme les autres, par le pont, vers la ville; et le pont s’étant rompu, il tomba au fond du Tibre.
    Lorsque la nouvelle de cette victoire fut apportée à Rome, personne n’osa en témoigner sa joie, de peur qu’elle ne se trouvât fausse; mais quand on vit la tête de Maxence au haut d’une lance, chacun la fit éclater ouvertement.

    Constantin, après un si heureux succès de ses armes, fit mourir quelques-uns des amis de Maxence, réforma les compagnies des gardes prétoriennes ruina le camp où ils avaient accoutumé de se retirer, et ayant donné ordre aux affaires de Rome s’en alla dans les Gaules. Ayant mandé Licinius à Milan, il lui donna Constance, sa sœur, en mariage, laquelle il lui avait promise auparavant, pour l’engager à se déclarer pour son parti contre Maxence. Après quoi il continua son voyage des Gaules.

    La guerre civile s’étant échauffée entre Licinius et Maximin, et les deux partis ayant donné bataille en Bithynie, Licinius sembla d’abord avoir du désavantage; mais ayant repris courage, il poursuivit Maximin, qui étant allé en Orient pour passer ensuite en Egypte à dessein d’y lever des troupes, mourut à Tarse.

    La souveraine puissance étant ainsi tombée entre les mains de Constantin et de Licinius, la mauvaise intelligence se mit bientôt entre eux, non par la faute de Licinius, mais par la perfidie de Constantin qui, selon sa coutume, n’observait pas les traités de bonne foi, et qui voulait usurper des nations qui relevaient de Licinius. En étant venus à une rupture ouverte, ils amassèrent tous deux leurs troupes, et se préparèrent au combat. Licinius assembla les siennes à Cibalis, qui est une ville de Pannonie, assise sur une hauteur. On y entre par un chemin fort étroit, à côté duquel est un lac fort profond, et une montagne au dessus de laquelle est une hauteur où la ville est assise; au dessous s’étend une vaste plaine, où Licinius rangea son armée en long, afin que les ailes en fussent plus fortes. Constantin rangea la sienne sur la montagne, et mit la cavalerie, à la tête, pour soutenir le choc des ennemis, que l’infanterie n’aurait peut-être pu soutenir, à cause du désavantage de l’assiette. A l’heure même il fit lever les étendards et commença l’attaque. Elle fut une des plus furieuses qui ait jamais été. Après que les deux armées eurent lancé quantité de traits, elles commencèrent à combattre avec les javelots, depuis le matin jusqu’au soir, et l’aile que Constantin commandait demeura victorieuse. Les troupes de Licinius déjà en désordre, lorsqu’elles virent leur chef monté à cheval à dessein de prendre la fuite, se débandèrent, sans s’arrêter un moment pour manger; et ayant seulement emporté autant de vivres qu’il leur en fallait pour passer la nuit suivante, elles se retirèrent avec lui à Sirmium, ville de Pannonie, où une petite rivière se décharge dans le Danube. Licinius ayant rompu le pont de cette rivière, alla plus loin, à dessein de faire de nouvelles levées en Thrace. Constantin s’empara de Cibalis et de Sirmium, et se rendit maître de tout ce que Licinius avait abandonné en laissant le champ de bataille, et envoya cinq mille hommes le poursuivre; mais parce qu’ils ne savaient quel chemin il avait pris, ils ne le purent joindre. Constantin ayant refait le pont que Licinius avait abattu, le suivit avec son armée, entra dans la Thrace et arriva à une plaine où il était campé. Il commanda à ses soldats de se tenir prêts pour combattre le jour suivant. Ce jour-là étant arrivé, Licinius ayant découvert l’armée de Constantin, rangea la sienne en bataille, avec Valens qu’il avait déclaré césar depuis qu’il avait fui de Cibalis. Les deux armées tirèrent d’abord quantité de traits, mais lorsque les carquois furent épuisés, ils se servirent de la lance et du poignard. Comme les deux partis combattaient fort vaillamment, les cinq mille que Constantin avait envoyés poursuivre Licinius survinrent, et descendirent d’une hauteur pour se joindre au reste de leur parti, et pour envelopper les ennemis de toutes parts. L’armée de Licinius s’étant défendue avec une valeur incroyable, et plusieurs ayant été tués de côté et d’autre, les deux partis se séparèrent au signal qui fut donné. Le jour suivant ils firent un accord par lequel Constantin devait avoir l’Illyrie, et tout ce qui est au-delà, et Licinius, la Thrace et l’Orient, et par lequel Valens que Licinius avait déclaré césar devait être privé de sa dignité comme l’auteur de leur division. Cet accord ayant été confirmé par des serments réciproques, afin qu’il fût plus inviolable, Crispe que Constantin avait eu d’une concubine nommée Minervine, un autre fils nommé Constantin qui lui était né depuis peu de jours à Arles, et un fils de Licinius, âgé de près de vingt mois, furent déclarés césar, et ainsi la seconde guerre fut terminée.

    Constantin ayant appris que les Sarmates, qui habitent près ta Méotide, avaient traversé le Danube et qu’ils faisaient le dégât sur ses terres, mena ses troupes contre eux. Les Barbares vinrent au devant de lui sous la conduite de Rausimode, leur roi, et attaquèrent une ville, où il y avait assez bonne garnison, et dont les murailles étaient de pierres par le bas et de bois par le haut. ils s’imaginaient qu’il leur serait aisé de s’en rendre maîtres s’ils pouvaient brûler le haut des murailles, qui était de bois, et pour cet effet ils approchèrent du feu et tirèrent sur ceux qui les défendaient. Ceux-ci de leur côté lancèrent de haut en bas un grand nombre de traits et de pierres, dont ils tuèrent un grand nombre de Barbares. Constantin étant survenu dans le même temps en fit passer plusieurs par le fil de l’épée, en fit encore prisonniers un plus grand nombre et mit le reste en fuite. Rausimode ayant ainsi perdu la plus grande partie de ses gens, remonta sur ses vaisseaux et repassa le Danube, dans la résolution de faire une autre fois du dégât sur les terres de l’empire. Constantin en ayant été averti, les suivit, passa le Danube après eux, les attaqua sur une hauteur couverte d’une épaisse forêt, en tua un grand nombre, et entre autres Rausimode. Les autres lui ayant demandé composition, il les fit prisonniers, et s’en retourna dans son palais.

    Les ayant distribués dans les villes de l’empire, il alla à Thessalonique, où il fit faire un port au lieu qu’il n’y en avait jamais eu, et il se prépara à recommencer la guerre contre Licinius. Il fit équiper deux cents vaisseaux, dont chacun avait trente rames, et plus de deux mille barques propres à porter le bagage. Il leva cent vingt mille hommes d’infanterie et dix mille de cavalerie.

    Licinius ayant appris ce grand appareil envoya commander à divers peuples de lui équiper des vaisseaux et de lui lever des troupes. Les Égyptiens lui fournirent à l’heure même quatre-vingts galères, les Phéniciens pareil nombre, les Ioniens et les Doriens soixante, les habitants de Chypre trente, les Cariens vingt, les Bithyniens trente, les Africains cinquante. Il avait près de cent cinquante mille hommes d’infanterie et quinze mille de cavalerie, qui avaient été levés en Phrygie et en Cappadoce. La flotte de Constantin était au Pirée, et celle de Licinius à l’Hellespont. Les deux armées de terre étaient campées l’une à Andrinople et l’autre à Thessalonique. Constantin ayant fait sortir sa flotte hors du Pirée conduisit son armée de terre le long de l’Ebre, qui arrose Andrinople du côté gauche. Licinius ayant rangé la sienne depuis la montagne qui commande la ville jusqu’à deux cents stades au-dessous de l’endroit où le Ténare se joint à l’Ebre, les deux armées furent durant plusieurs jours en présence l’une de l’autre, sans rien entreprendre. Constantin, ayant remarqué l’endroit où le fleuve était le plus étroit, commanda à ses troupes de couper des arbres dans la forêt et de les apporter sur le bord avec des cordages, afin que les ennemis crussent qu’il avait dessein de faire un pont. Les ayant ainsi trompés, il monta sur une hauteur couverte de bois, y chassa cinq mille hommes d’infanterie avec quatre-vingts chevaux. Ayant pris après cela douze cavaliers, il passa l’Ebre à un endroit où il était guéable, fondit à l’improviste sur les ennemis et les mit en déroute. Le reste de la cavalerie et toute l’armée étant passée sans résistance, il y eut un si grand carnage que trente-quatre mille hommes demeurèrent morts sur la place. Licinius ayant rallié quelques-uns des siens s’enfuit en Thrace, à dessein de monter sur sa flotte.

    Dès que le jour suivant parut, les soldats de Licinius, qui s étaient enfuis sur les montagnes ou dans les vallées, se rendirent à Constantin; et à l’heure même il poursuivit Licinius et l’assiégea dans Byzance, où il s’était retiré. Il manda aussi sa flotte qui était partie du Pirée et était déjà arrivée en Macédoine, et la fit avancer à l’embouchure de l’Hellespont. Lorsqu’elle fut arrivée, les chefs qui la commandaient résolurent de donner bataille seulement, avec quatre-vingts vaisseaux qui étaient chacun de trente rames, parce que l’endroit était étroit. Abante, général de l’armée navale de Licinius, avait deux cents navires, méprisait le petit nombre de la flotte le Constantin, et se persuadait qu’il lui serait aisé de l’entourer. Le signal ayant été donné, les pilotes de l’armée de Constantin commencèrent l’attaque en bon ordre, au lieu qu’Abante, poussant ses vaisseaux en confusion, les brisa les uns contre les autres et donna le moyen aux ennemis de les faire couler à fond. Plusieurs soldats ayant été noyés, la nuit termina le combat. Les uns se retirèrent à Éléunte, ville de Thrace, les autres au port d’Ajax. Le jour suivant, un vent de septentrion s’étant élevé, Aboute sortit du port d’Ajax et se prépara au combat. Les navires à trente rames étant arrivés de l’embouchure de l’Hellespont à la ville d’Eléunte, Abante ne savait s’il devait leur donner combat. Sur le midi, le vent de septentrion s’abaissa, et un vent de Midi s’étant levé poussa une partie de la flotte de Licinius contre le rivage d’Asie, en brisa une autre partie contre les rochers, et en submergea une autre partie, de sorte que cent trente vaisseaux et cinq mille hommes périrent en cette occasion. Licinius s’était servi de ces vaisseaux là pour faire passer une partie de ses troupes de Thrace en Asie, de peur que si elles fussent demeurées à Byzance le siège n’en eût été plus difficile à soutenir. Abante ayant fui en Asie avec quatre vaisseaux, et quantité de provisions étant arrivées par l’Hellespont à la flotte de Constantin, elle s’approcha de Byzance pour favoriser l’armée qui tenait cette ville assiégée par terre. L’infanterie de Licinius n’ayant pu seulement supporter la vue de cette flotte, se retira par mer à la ville d’Eléunte. Constantin pressait cependant le siège de Byzance, et ayant élevé une plate-forme de même hauteur que les murailles, il mit dessus des tours de bois, d’où il était aisé de tirer sur la garnison et de favoriser les efforts de ceux qui amenaient cependant des béliers et d’autres machines au pied des murailles. Licinius, ne sachant comment la défendre, se résolut d’y laisser la plus faible partie de ses troupes et de se sauver à Chalcédoine avec tout ce qu’il avait dans son armée de plus considérable et de plus affectionné à son service. Il se figurait qu’il pourrait alors faire des levées en Asie et donner un nouveau combat. Etant donc arrivé en Chalcédoine, il déclara césar Martinien qui commandait auparavant les troupes destinées à la garde du palais, en qualité de maître des offices, comme les Romains l’appellent, et qui était alors le compagnon de ses travaux et de ses dangers, et l’envoya à Lampsaque avec des troupes pour empêcher que les ennemis ne passassent de Thrace en Hellespont; et pour lui il rangea sur les hauteurs qui sont aux environs des détroits de Chalcédoine ce qu’il avait de gens de guerre.

    Constantin ayant un grand nombre de vaisseaux tant marchands que de guerre, et appréhendant que ses vaisseaux marchands ne fussent trop pesants pour aborder au rivage de Bithynie, en fit construire de légers en diligence; et ayant fait voile vers le Promontoire sacré, qui est à l’embouchure du Pont à deux cents stades de Chalcédoine, il y fit prendre terre à son armée et la rangea en bataille. Licinius avait essuyé trop de dangers pour s’étonner de voir que les ennemis étaient maîtres de la Bithynie. Il manda donc Martinien de Lampsaque; et ayant relevé le courage de ses soldats par la promesse qu’il leur fit de les commander en personne, il les rangea en bataille, et les mena hors de la ville contre les ennemis qui étaient préparés à les recevoir. Il y eut un rude combat entre Chalcédoine et le sacré Promontoire, dans lequel l’armée de Constantin remporta un si notable avantage que de cent trente mille hommes que Licinius n’ait sous les armes, à peine en resta t-il trente mille. Après une victoire si signalée, les habitants de Byzance ouvrirent leurs portes à Constantin, et le reçurent dans leur ville. Ceux de Calcédoine suivirent le même exemple. Licinius se retira à Nicomédie avec ce qui lui restait de cavalerie et un fort petit nombre d’infanterie.

    En ce temps-la, Hormisdas perse, issu du sang royal, se réfugia vers Constantin. Comme le roi son père célébrait son jour natal, selon la coutume des Perses, il entra dans le palais, avec une grande quantité de gibier qu’il avait pris à la chasse. Ceux qui avaient été invités à cette solennité ne s’étant point levés, comme ils devaient, pour le saluer, il en entra en si grande colère qu’il les menaça de les châtier du supplice de Marsyas. Plusieurs n’entendirent pas sa menace, parce que l’histoire de Marsyas est une histoire étrangère. Mais un Persan qui l’avait apprise en Phrygie, où il avait voyagé, en fit le récit aux autres. Ils la gravèrent si avant dans leur mémoire qu’ils ne manquèrent pas de s’en souvenir lorsque le roi fut mort. Alors donc ils élevèrent son second fils sur le trône, contre la loi du royaume, se saisirent d’Hormisdas, et, l’ayant enchaîné l’enfermèrent dans un fort sur une colline, près de leur ville. Quelque temps après sa femme trouva moyen de le sauver. Elle mit une lime dans le ventre d’un grand poisson, et le lui envoya par un eunuque d’une fidélité éprouvée, en lui mandant qu’il n’ouvrît le poisson en présence de personne, et qu’il se servît de ce qu’il lui trouverait dans le ventre. Elle envoya en même temps aux soldats qui gardaient son mari des chameaux chargés de vin et d’autres provisions. Pendant que ces soldats faisaient bonne chère, Hormisdas ouvrit le poisson, prit la lime qui était dedans, en lima les fers qu’il avait aux pieds, passa sous l’habit de l’eunuque à travers les gardes.et se réfugia chez le roi d’Arménie, son intime ami il alla ensuite trouver l’empereur, par qui il fut reçu favorablement.

    Licinius étant assiégé dans Nicomédie par Constantin, et désespérant de rétablir ses affaires, parce qu’il n’avait plus de troupes, mit sa robe impériale à ses pieds, te pria d’oublier le passé et de lui sauver la vie, comme il avait promis avec serment à sa femme. Constantin livra Martinien à ses gardes pour être mis à mort, et envoya Licinius à Thessalonique pour y vivre en sûreté; mais Licinius, selon sa coutume, viola bientôt après ses serments, et fut étranglé.

    Lorsque Constantin fut maître absolu de l’autorité souveraine, il ne se mit plus en peine de cacher la malice de son naturel. Il observa les cérémonies de la religion de ses pères plutôt par la nécessité de ses affaires que par aucun sentiment de piété. Il ajouta toujours beaucoup de foi aux devins, parce qu’ils lui avaient prédit les avantages qui lui étaient arrivés. Étant rentré dans Rome avec une extrême insolence, il fit sentir à sa famille les premiers effets de sa cruauté, en se défaisant de Crispe, son fils, sous prétexte qu’il entretenait une habitude criminelle avec Fauste, sa belle-mère. Hélène, mère de Constantin, ayant témoigné beaucoup de douleur de ce meurtre, il la consola par un autre mal plus grand que le premier. Car avant fait chauffer excessivement le bain où Fauste se baignait, il ne l’en retira point qu’elle ne fût morte. Sa conscience fut sans doute fort tourmentée par le remords de ces crimes si bien qu’il demanda aux pontifes le moyen de tes expier Ceux-ci lui ayant répondu qu’il n’y avait point de moyen d’expier des meurtres et des parjures si atroces, un Egyptien, qui d’Espagne était allé à Rome, et avait trouvé accès auprès des dames de la cour l’assura qu’il n’y avait point de crime qui ne pût être expié par les sacrements de la religion chrétienne. Constantin reçut cette assurance avec joie, embrassa cette nouvelle impiété, renonça à la religion de ses pères, et tint pour suspectes les prédictions des devins. Ce qui le porta à défendre ces prédictions, ce fut l’appréhension que l’on n’en fit de favorables à quelques autres contre lui, comme on lui en avait fait contre les autres. Le jour d’une fête solennelle, où l’armée devait monter au Capitole, étant arrivé, il défendit avec des termes piquants qu’on observât cette cérémonie, selon la coutume, et, par ce mépris injurieux de la religion, il s’attira la haine du sénat et du peuple.
ImageImageImage
"Quiconque demeure en lui ne pèche point quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu"

Trivier-Fix

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 2437
Enregistré le : 18 mars21, 11:41
Réponses : 0

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 03:29

Message par Trivier-Fix »

Votre copier coller me confirme que ce furent bien des paiens qui ont dessiné un portait noir de Maxence
Vous trouvez les passages que je vous ai cités

"Maxence, qui en était l’auteur, fit de l’Italie le théâtre de ses cruautés et de ses débauches."
ou encore lors de la bataille de 312 , il dit
"les troupes d’Italie et de Rome pourtant s’y portèrent sans ardeur, par le désir qu’elles avaient d’être délivrées de la domination tyrannique de Maxence."

La dernière phrase est encore plus dure envers Maxence , car elle montre que , selon Zosime , Maxence n était pas légitime , puisque que ses propres troupes ne voulurent plus de Maxence

Si un général n est pas respecté par sa propre armée , mieux vaut il qu il se retire d être général


Un autre passage , très dur de Zosisme envers son propre camp , les paiens :
"Si ces saintes cérémonies ( paiennes ) avaient été religieusement observées ainsi que l’oracle l’ordonnait, l’empire Romain aurait conservé sa puissance sur tout le monde qui nous est connu; mais parce qu’elles ont été négligées, depuis que Dioclétien se fut démis de l’autorité souveraine, il s’est diminué peu à peu, et est tombé sous la domination des Barbares, comme il m’est aisé de le justifier par l’ordre des temps. "
Autrement dit , il attribuait la chute de l empire romain à l impiété des romains selon les rites paiens AVANT Constantin
"depuis que dioclétien se fut démis de l autorité souveraine" , c est à dire en 286

Donc pour lui , Maxence était encore "trop impie" ( selon les rites paiens )
Modifié en dernier par Trivier-Fix le 12 avr.21, 03:48, modifié 3 fois.

prisca

[ Judaisme ]
Avatar du membre
[ Judaisme ]
Messages : 32552
Enregistré le : 25 oct.16, 06:41
Réponses : 1

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 03:43

Message par prisca »

Je te conseille l'excellent ouvrage : Anne Berthet les Chrétiens sous l'empire Romain
ImageImageImage
"Quiconque demeure en lui ne pèche point quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu"

Trivier-Fix

[ Aucun rang ]
[ Aucun rang ]
Messages : 2437
Enregistré le : 18 mars21, 11:41
Réponses : 0

Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme

Ecrit le 12 avr.21, 03:44

Message par Trivier-Fix »

prisca a écrit : 12 avr.21, 03:43 Je te conseille l'excellent ouvrage : Anne Berthet les Chrétiens sous l'empire Romain
Je préfère les sources primaires

Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Retourner vers « Dialogue islamo-chrétien »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 57 invités