Gorgonzola a écrit : ↑03 août21, 20:59
Oui mais voilà : Dieu s'est révélé par Jésus-Christ et à sa mort le rideau du temple qui séparait le Saint des saints de l'assemblée s'est déchiré de haut en bas.
Cela signifie que Dieu est descendu du Ciel, a montré son visage, s'est révélé et est accessible au monde entier. Par son Fils, le Christ Rédempteur.
Celui-ci est mon Fils, le bien aimé en qui je me complais.
Il n'y a pas d'autres dieux que le Père qui se révèle par le Fils dans l'unité et la puissance du Saint Esprit.
La trinité a eu ses détracteurs et ils sont les doctrines hétérodoxes suivantes :
Arianisme, Subordinatianisme, Anoméisme, Homéisme, Adoptianisme,
Apollinarisme, Docétisme, Modalisme, Nestorianisme, Monophysisme, Miaphysisme, Monothélisme, Serge Ier de Constantinople, Monoénergisme et Trithéisme.
Si je devais etre favorable à l'une de ces doctrines pour la manière dont le concepteur a voulu s'expliquer, ce serait l'Apollinarisme que j'ai mis en fluo jaune.
Voici en quoi consiste la doctrine d'Apollinaire de Laodicée.
Apollinaire décrivait l'Incarnation de la manière suivante : le Verbe divin (deuxième personne de la Trinité) s'est associé à un corps humain avec son « âme » comme simple principe de vie animale (psychê alogos), mais il occupe par rapport à ce corps vivant la place de l'« intellect » ou « âme rationnelle » (nous, psychê logikê), si bien qu'il n'y a pas d'intellect humain en Jésus-Christ. C'est ce qu'il exprime dans ses écrits :
« Ils dessinent du doigt sur la pierre, ceux qui enseignent l'existence dans le Christ de deux intellects, j'entends, un divin et un humain. En effet, si tout intellect est souverain, mû par son vouloir propre selon la nature, il est impossible que dans un seul et même sujet en coexistent deux qui voudraient l'opposé l'un de l'autre, chacun des deux opérant l'objet de son vouloir selon un mouvement autonome.
Pour notre part nous confessons non pas que le Verbe de Dieu se serait transporté dans un homme saint, comme c'était le cas dans les prophètes, mais que le Verbe lui-même est devenu chair, non pas en prenant un intellect humain, intellect qu'orientent et que captivent des pensées impures, mais en étant un intellect divin, immuable et céleste. »
C'est ainsi qu'Apollinaire prétendait défendre, notamment contre les ariens, la parfaite divinité de Jésus-Christ, considérant d'autre part qu'un esprit humain aurait été par définition porteur du péché. Cette doctrine n'est pas conforme à l'orthodoxie, qui considère que Jésus-Christ est à la fois parfaitement Dieu et parfaitement homme, c'est-à-dire qu'il ne lui manque rien de la nature humaine, corps, âme et intellect (sans qu'elle soit chez lui atteinte par le péché).
Bien que sa doctrine ait été condamnée, Apollinaire a fortement contribué à donner forme aux querelles christologiques du ve siècle, pendant lesquelles plusieurs de ses formules furent en fait reprises, même avec des sens un peu différents (« une seule nature du Verbe incarné2 », le Christ « consubstantiel au Père selon sa divinité, à nous selon son humanité », etc.).
Après sa condamnation, aucun ouvrage sous son nom ne fut conservé (sauf deux lettres adressées à Basile de Césarée), mais d'après un texte anonyme intitulé Adversus fraudes Apollinaristarum (attribué autrefois à Léonce de Byzance), ses disciples firent circuler ses œuvres sous d'autres noms : Grégoire le Thaumaturge (Exposition de la foi), Athanase d'Alexandrie (Sur l'Incarnation), le pape Jules Ier (Sur l'unité en Christ). L'attribution de ces textes à Apollinaire est considérée par les théologiens modernes comme vraisemblable. Il avait écrit aussi des réfutations des traités anti-chrétiens du philosophe Porphyre de Tyr et de l'empereur Julien. On possède d'autre part de lui des commentaires de textes bibliques inclus dans des chaînes.