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Le dieu de spinoza

Posté : 02 juil.20, 23:27
par vic
https://1000-idees-de-culture-generale. ... %20à%20lui.

Le Dieu de Spinoza est panthéiste. Pour le philosophe, ainsi, Dieu est tout : il n’est pas, comme dans les monothéismes, un être personnel distinct du monde, mais il est l’intégralité du monde. Par conséquent, il est dit « immanent », c’est-à-dire qu’il est sur le même plan que toute la réalité, où il est omniprésent, et qu’il a son principe en lui-même – et non pas transcendent, qui signifie au-delà de la réalité. « Par Dieu, écrit Spinoza, j’entends un étant absolument infini, c’est-à-dire une substance consistant en une infinité d’attributs, dont chacun exprime une essence éternelle et infinie » (L’Éthique). C’est là pour le philosophe la seule manière logique de penser Dieu et l’univers. Toute chose a donc sa cause en Dieu et ne peut être pensée que par rapport à lui. Au lieu d’être perçus comme une création de Dieu, les éléments de la réalité le sont comme une affection de la substance, une expression de Dieu. Tout n’est donc qu’une seule chose, et cette seule chose est Dieu. Cette position se caractérise par une implication intéressante : puisque Dieu s’identifie à la nature, qu’il n’est pas un être céleste transcendant, alors il est possible de l’étudier scientifiquement, avec la méthode des sciences naturelles.

Le Dieu de Spinoza tranche avec les conceptions traditionnelles. Taxé d’athéisme à son époque, le philosophe n’a cependant fait que s’émanciper des définitions de la divinité des grands monothéismes. Dans L’Éthique, dont il a renoncé à la publication par prudence, il rompt ainsi avec l’anthropomorphisme religieux classique qui présente Dieu à l’image de l’homme.


Le Dieu de Spinoza ne poursuit pas de fins. Impersonnel, il n’est ni créateur ni juge. Il ne correspond pas à l’anthropomorphisme commun à toutes les religions monothéistes : il n’est pas un être tout-puissant doté d’un visage et d’une volonté tendue vers la réalisation de telles ou telles fins préalablement conçues et déterminées. « Les préjugés dont je veux parler ici dépendent tous de cet unique point, que les hommes supposent communément que tous les êtres de la nature agissent comme eux pour une fin ; bien plus, ils tiennent pour certain que Dieu même conduit toutes choses vers une certaine fin déterminée » (L’Éthique). Le Dieu de Spinoza ne produit pas des effets par un libre choix de sa volonté, mais il agit avec la même nécessité qu’il existe. Il ne poursuit donc aucune fin, son existence ne suit aucun principe ni aucune fin. Il s’agit donc d’un Dieu sans morale, sans bienveillance ni malveillance, car les choses ne s’accomplissent que conformément à des lois rigoureuses, nécessaires et universelles, totalement indépendantes des attentes, espoirs ou craintes de l’humanité. En tant que reflet de Dieu, tout élément de l’univers n’existe et n’agit que selon sa nature, en fonction des causes efficientes qui déterminent sa manière d’être. Il est tout ce qu’il peut être, identique à lui-même.

Re: Le dieu de spinoza

Posté : 03 juil.20, 03:49
par Recherches22
Le Dieu de Spinoza est panthéiste. =
Doctrine philosophique ou religieuse qui, rejetant ou minimisant l'idée d'un dieu créateur et transcendant, identifie Dieu et l'univers, soit que le monde apparaisse comme une émanation nécessaire de Dieu (panthéisme stoïcien, panthéisme émanatiste des néo-platoniciens, philosophies de l'Inde, doctrine de Spinoza, etc.), soit que Dieu ne soit considéré que comme la somme de ce qui est (panthéisme naturaliste ou matérialiste; synon. pancosmisme). = ok (créateur ok transcendant?)


Pour le philosophe, ainsi, Dieu est tout = il n'est pas Tout, mais est en Tout.


il n’est pas, comme dans les monothéismes, un être personnel distinct du monde, mais il est l’intégralité du monde.


Par conséquent, il est dit « immanent » = Qui réside dans, Qui est impliqué dans = ok donc comme le "en" Tout.


C’est-à-dire qu’il est sur le même plan que toute la réalité, où il est omniprésent, et qu’il a son principe en lui-même = Ok


– et non pas transcendent, qui signifie au-delà de la réalité. = il peut être les deux. Impliqué dans et transcendant. Le Tout est TOUT...


« Par Dieu, écrit Spinoza, j’entends un étant absolument infini, c’est-à-dire une substance consistant en une infinité d’attributs, dont chacun exprime une essence éternelle et infinie » (L’Éthique). = comment le reformules-tu?

C’est là pour le philosophe la seule manière logique de penser Dieu et l’univers = la seule ?


Toute chose a donc sa cause en Dieu et ne peut être pensée que par rapport à lui. = ok, Le Tout est la cause de Tout


Au lieu d’être perçus comme une création de Dieu, les éléments de la réalité le sont comme une affection de la substance, une expression de Dieu. Tout n’est donc qu’une seule chose, et cette seule chose est Dieu. = ok

Dieu s’identifie à la nature, qu’il n’est pas un être céleste transcendant, alors il est possible de l’étudier scientifiquement, avec la méthode des sciences naturelles. = pas d'accord. Impossible de parvenir à une explication "formulable" de ce qu'est le Tout car notre science et connaissance sont limitées. Mais ce n'est pas pour autant que l'équation, formule de ce qu'est le Tout n'existe pas. Elle existe mais inaccessible à l'homme.

Le Dieu de Spinoza tranche avec les conceptions traditionnelles. Taxé d’athéisme à son époque, le philosophe n’a cependant fait que s’émanciper des définitions de la divinité des grands monothéismes. Dans L’Éthique, dont il a renoncé à la publication par prudence, il rompt ainsi avec l’anthropomorphisme religieux classique qui présente Dieu à l’image de l’homme. = et si les "dieux", "élohims", "frères des étoiles" - cités dans la Bible et ailleurs - se disant avoir créé les humains à leurs images avaient bel et bien existé tout en n'étant pas "Dieu" dans le sens "Le Tout"?

Le Dieu de Spinoza ne poursuit pas de fins. Impersonnel, il n’est ni créateur ni juge.
= ok

Il ne correspond pas à l’anthropomorphisme commun à toutes les religions monothéistes : il n’est pas un être tout-puissant doté d’un visage et d’une volonté tendue vers la réalisation de telles ou telles fins préalablement conçues et déterminées. = ok

« Les préjugés dont je veux parler ici dépendent tous de cet unique point, que les hommes supposent communément que tous les êtres de la nature agissent comme eux pour une fin ; bien plus, ils tiennent pour certain que Dieu même conduit toutes choses vers une certaine fin déterminée » (L’Éthique).
Le Dieu de Spinoza ne produit pas des effets par un libre choix de sa volonté, mais il agit avec la même nécessité qu’il existe.
= ça, ça veut dire quoi "il agit avec la même nécessité qu’il existe"?

Il ne poursuit donc aucune fin, son existence ne suit aucun principe ni aucune fin. Il s’agit donc d’un Dieu sans morale, sans bienveillance ni malveillance, car les choses ne s’accomplissent que conformément à des lois rigoureuses, nécessaires et universelles, totalement indépendantes des attentes, espoirs ou craintes de l’humanité. = ok

ok :mains: Dieu de Spinoza validé

Re: Le dieu de spinoza

Posté : 03 juil.20, 05:44
par 'mazalée'
Recherche22 a écrit : ça, ça veut dire quoi "il agit avec la même nécessité qu’il existe"?
Pour moi cela veut dire que son action consiste à être.

Re: Le dieu de spinoza

Posté : 03 juil.20, 09:36
par J'm'interroge
Recherches22 a écrit : 03 juil.20, 03:49 Dieu s’identifie à la nature, qu’il n’est pas un être céleste transcendant, alors il est possible de l’étudier scientifiquement, avec la méthode des sciences naturelles. = pas d'accord. Impossible de parvenir à une explication "formulable" de ce qu'est le Tout car notre science et connaissance sont limitées. Mais ce n'est pas pour autant que l'équation, formule de ce qu'est le Tout n'existe pas. Elle existe mais inaccessible à l'homme.
La nature, c'est-à-dire dans ce contexte, la "nature naturante" (l'expression est de Spinoza), ce n'est pas seulement ce qui est visible et abordable de la nature et dans la nature visible et abordable.

Ce n'est pas seulement notre science et connaissances qui sont limitées. Et ce n'est pas qu'en terme d'extension ou de précision estimée qu'elles le sont, c'est aussi en termes de compréhension et d'adéquation.
C'est toute science et connaissance quelles qu'elles soient, autrement dit : toute connaissance possible, qui souffre nécessairement d'incomplétude.
Ce n'est donc pas que la science et les connaissances humaines qui sont ainsi limitées et nécessairement incomplètes, c'est le cas de toutes les formes possibles de connaissances et de capacités à connaître.
En effet, ce qui structurellement englobe ce qui permet une connaissance, ne peut logiquement pas être englobé par cette connaissance.

En réalité aucune connaissance complète ou formulation complète "du Tout" n'est donc possible.

------> Une telle formule du tout n'existe donc pas.

Re: Le dieu de spinoza

Posté : 06 juil.20, 02:14
par vic
a écrit :Recherche a dit :et si les "dieux", "élohims", "frères des étoiles" - cités dans la Bible et ailleurs - se disant avoir créé les humains à leurs images avaient bel et bien existé tout en n'étant pas "Dieu" dans le sens "Le Tout"?
Je ne pense pas que le tout crée quoi que ce soit , tout est dejà là , le tout étant la causalité dans son ensemble, l'ensemble des causes et des effets .Le tout c'est le champs du possible . Il n'a pas besoin d'être créé ni de créer quoi que ce soit puisqu'il est toutes les potentialités déjà existantes .
C'est du reste probablement pour ça que spinoza ne croyait pas en un dieu créateur .

Re: Le dieu de spinoza

Posté : 06 juil.20, 02:20
par J'm'interroge
vic a écrit : 06 juil.20, 02:14 Je ne pense pas que le tout crée quoi que ce soit , tout est dejà là , le tout étant la causalité dans son ensemble, l'ensemble des causes et des effets .Le tout c'est le champs du possible . Il n'a pas besoin d'être créé ni de créer quoi que ce soit puisqu'il est toutes les potentialités déjà existantes .
C'est du reste probablement pour ça que spinoza ne croyait pas en un dieu créateur .
(y)

Re: Le dieu de spinoza

Posté : 30 août20, 07:14
par ChristianK
vic a écrit : 02 juil.20, 23:27 Dieu est tout : il n’est pas, comme dans les monothéismes, un être personnel distinct du monde, mais il est l’intégralité du monde. Par conséquent, il est dit « immanent », c’est-à-dire qu’il est sur le même plan que toute la réalité, où il est omniprésent, et qu’il a son principe en lui-même – et non pas transcendent, qui signifie au-delà de la réalité. « Par Dieu, écrit Spinoza, j’entends un étant absolument infini, c’est-à-dire une substance consistant en une infinité d’attributs, dont chacun exprime une essence éternelle et infinie » (L’Éthique).
Attention. Le Dieu Spinoziste reste transcendant par rapport à "notre monde" car il une infinité d'attributs et la pensée et l'étendue ne constitue que 2 de ceux-ci. C'est une transcendance bis.
St Thomas serait d'ailleurs d'accord avec l'idée que Dieu n'est pas transcendant à "tout ce qui existe"

La distance entre théisme classique et Spinoza est moins grande qu'on le croit. C'est comme une sorte de transposition (D'ailleurs le terme cause dans la tradition a un sens large: même si le chien blanc et le blanc de ce chien sont identiques, on dit que le chien est cause de sa couleur, ie.sa couleur dépend de lui pour exister)

Re: Le dieu de spinoza

Posté : 03 sept.20, 23:36
par vic
a écrit :Christian k a dit : Attention. Le Dieu Spinoziste reste transcendant par rapport à "notre monde" car il une infinité d'attributs et la pensée et l'étendue ne constitue que 2 de ceux-ci. C'est une transcendance bis.
Le dieu de spinoza ne désigne rien d'autre que les attributs de la nature . Il n'y a rien de transcendant là dedans .
Transcendant = Qui suppose un ordre de réalités supérieur, un principe extérieur et supérieur (opposé à immanent).
Rien de tel chez Spinoza .
a écrit :Christian k a dit : La distance entre théisme classique et Spinoza est moins grande qu'on le croit.
Chez spinoza , la nature tire son principe en elle même , tout simplement . Où est la transcendance ?
Spinoza est immanentiste .
Sa vision est très éloignée du théisme classique justement .

La causalité n'est pas un personnage, ni même un individu qui parle aux hommes de toutes façons .La bible est grotesque et ridicule par essence .La différence majeure , c'est que ton pseudo livre saint est un livre qui anthropomorphise la causalité .C'est juste un bouquin infantile de recueils de légendes qui infantilise l'individu .Quel rapport avec Spinoza ? Aucun.

Re: Le dieu de spinoza

Posté : 30 sept.20, 07:34
par ChristianK
Le théisme classique ne désigne pas la bible mais le théisme classique philosophique, qui reste compatible avec les ajouts bibliques éventuels bien interprétés.
Il faut suivre l'argument: J'ai dit "notre nature".Or notre nature=étendue et pensée (choses étendues et choses pensentes de Descartes). Or La nature/Dieu de Spinoza dépasse cela par l'infini, il a une infinité de modes au dela de ces 2, et ceux ci sont donc transcendants par rapport à notre monde.
Et au sens élargi de cause, la substance/nature/Dieu est cause des modes.

Re: Le dieu de spinoza

Posté : 02 nov.20, 07:22
par ChristianK
ps. En d'autres mots le terme nature de spinoza est spécialisé, il a un autre sens que le sens courant, et la nature spinoziste est comme une nature bis, transcendante par rapport à la notre, qui est dépassée par l'infini par cette nature bis.