Bonjour Pauline.px,
J'm'interroge a écrit : "Un possible en soi" c'est ce qui est réellement possible qu'on le sache ou non, qu'on le suppose ou non. "Un possible hypothétique" c'est ce que l'on juge possible mais qui peut ne pas l'être en soi, c'est-à-dire en réalité.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
OK, je pense être d’accord avec vous et j’accepte votre notion de "
possible en soi".
Bien alors retiens non pas la notion, mais le concept.
J'm'interroge a écrit :Il y a de nombreux raisonnements basés sur des faits qui permettent de supposer qu'une chose non constatée ni même constatable est possible en soi".
Exemple : un nombre quasi infini voire infini de variantes de notre univers.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
L’exemple qui tue ! car je ne comprends plus rien.
Ok, bien voyons alors ce qui bloque :
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
1 ) avec votre «
permettent de supposer » vous situez votre
possible en soi dans le possible hypothétique.
Non pas exactement, mais il est vrai que j'aurais dû écrire "permettre d'inférer" à la place de "permette de supposer".
Retiens donc plutôt ceci :
----->
Il y a de nombreux raisonnements basés sur des faits qui permettent d'inférer qu'une chose non constatée ni même constatable est possible en soi".
Bien sûr ça reste du domaine des choses inférées... Or, inférer une vérité qui n'est ni constatée ni même constatable sur un possible en soi, c'est une chose, une réalité en soi en est une autre.
Je vais te dire maintenant pourquoi j'ai donné cet exemple :
À l'échelle quantique nous constatons des mesures ou captations qui obéissent à des probabilités.
Or, si l'on veut l'expliquer il y a 2 possibilités hypothétiques :
- 1) ou bien nos mesures et captations réfèrent à des probabilités en soi, il faudra alors définir ce que serait une probabilité en soi, perso, je ne vois pas. Je ne vois notamment pas comment une onde de probabilité pourrait être réduite...
- 2) ou bien elles réfèrent à des dispositions en soi parmi d'autres, autrement dit : des variantes, dont le nombre et les différences sont en relation avec les probabilités de détections en partie déduites formellement et confirmées dans les faits.
Exemple : un électron a 25% de chance d'être détecté ici et 75% de chance d'être détecté là. Quant il est détecté ici, l'on en conclut d'après 2) qu'il y a en soi au moins 2 et je dirais même au moins 4 dispositions dont celle correspondant à notre constat. Il y aurait déjà là, rien que pour notre interaction électron-capteur constatée, au moins 2 et je dirais même au moins 4 variantes d'univers : ou moins 1 où l'électron est capté ici et au moins 1 et je dirais même au moins 3 où l'électron est capté là. Le constat de la captation de l'électron ici plutôt que là n'illustre qu'un cas, un cas non seulement probable, mais factuel (pour nous) parmi plusieurs autres : au moins 2 possibles en soi, l'autre ou les autres étant les variantes d'univers où le capteur le détecte là.
Or, si il n'y a bien que ces 2 possibilités hypothétiques (1) ou 2)), l'une des deux est fausse (insoutenable logiquement sans faire intervenir de l'ad hoc) et si l'on peut logiquement (je ne développerais pas ici) écarter la possibilité hypothétique 1) comme fausse, l'on inférera alors que la possibilité hypothétique 2) est vraie et qu'elle énonce un possible en soi, donc pas seulement un possible hypothétique, à la condition bien évidemment que toutes les prémisses de ce raisonnement soient exactes.
Ok ?
Le concept de possible en soi reste incontournable étant donné que ce n'est évidemment pas le seul fait de supposer ou non qu'une chose est possible ni même quand c'est logiquement inféré d'une manière impeccable, qui ferait qu'elle est possible ou non en réalité, même si dans ce cas l'on infère qu'il y a bien une possibilité en soi qui y correspond.
Un supposé possible en soi est bien un possible hypothétique quand il n'est pas logiquement démontré mais seulement supposé, ce qui n'empêche pas qu'un possible hypothétique, puisse être logiquement démontré, on
parlera alors d'un possible en soi.
Arrête toi quelques instants sur le mot que j'ai souligné.
Je l'ai souligné car j'insiste sur le fait qu'énoncer une possibilité en soi ce n'est qu'en parler.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
2 ) J’ignorais que les variantes de notre univers était une certitude scientifique.
C’est très sympa comme idée, j’aimerais que ce soit vrai...
Je n'ai pas dit que c'est une certitude scientifique.
Ce n'est pas encore une certitude scientifique, mais c'est au moins pour l'instant une certitude métaphysique, sachant que parfois une métaphysique peut servir de cadre conceptuel à un changement de paradigmes.
Rappel :
La métaphysique est la discipline de la philosophie qui en lien étroit avec l'épistémologie cherche à établir ce qu'il est possible de dire rationnellement de la réalité en soi que suppose le réalisme scientifique, position métaphysique par excellence, donc en cohérence avec les données des sciences en général et principalement avec la physique.
J'm'interroge a écrit :Tu expliques donc l'ordre en soi comme une création par un "Dieu".... (Je suis un peu déçu.)
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Expliquer ? NON.
Ou alors comme dégât collatéral…
L'ordre en soi un dégât collatéral ? ! C'est contradictoire dans les termes. L'ordre en soi étant défini comme l'ordre nécessaire, fondamental, total, il n'y a pas plus fondamental ni rien hors de cet ordre.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
L’ordre pose peut-être un problème à certains.
Oui et pour d'autres ce n'est pas un souci. Je ne comprends pas cette remarque.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Personnellement, l’idée qui me vient à l’esprit est de m’interroger au moins dans deux directions :
1 ) L’ordre que nous imaginons est-il image d’un ordre en soi ou un pur artefact de nos réseaux de neurones ?
Parlons alors d'ordre interne aux représentations mentales, d'ordre structurel des connexions neuronales, d'ordre en soi de la chose représentée s'il s'agit bien d'une chose en soi ou simplement imaginaire et d'ordre en soi en général...
Quand on se représente mentalement la pomme sur la branche du pommier dans le verger, l'on se la représente généralement comme elle est vue. Mais la vue est elle-même déjà une interprétation de données qui ne sont pas directement celles de la pomme sur la branche du pommier dans le verger...
Locke distinguait qualités premières et secondes supposant que les premières étaient des qualités en soi. Berkeley avait déjà très bien montré en quoi il se trompait. Depuis, on sait de milles manières que c'est faux.
Ceci dit, il serait sans nul doute également faux de supposer qu'il n'y ait aucune similitude entre ce qui est vu puis représenté voire conceptualisé et ce qui est en soi (et qui serait indirectement vu ou dont on cherche à se faire une représentation).
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
2 ) Peut-on conceptualiser hors de l’ordre ? Autrement dit, n’est-on pas contraints de ne théoriser que la part ordonnée de notre univers ? La part chaotique étant perceptible mais pas théorisable.
Le concept de désordre se définit à partir de celui d'ordre, toujours.
Penser sans ordre ne permet pas plus de penser l'ordre que le désordre.
Un désordre n'est pas une absence d'ordre par ailleurs : des points répartis aléatoirement sont bien dans une disposition différente et par conséquent différentiable d'autres dispositions de points répartis aléatoirement.
Si 2 dispositions de points répartis aléatoirement sont différentiables l'une de l'autre c'est bien que l'une et l'autre possède chacune un ordre interne qui permet de les différencier.
Les concepts de désordre et d'aléatoire semblent plus problématiques que celui d'ordre.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Personnellement, j’ai écrit naguère que je pouvais aisément concevoir notre "
ordre conceptualisé" comme causé par l’évolution naturelle de la multiplicité des variantes de notre univers.
Dans cet perspective audacieuse, l’ordre que nous imaginons ne serait qu’une singularité au sein d’une infinité.
Je ne peux écarter l’hypothèse que d’autres êtres vivent dans une configuration moins (ou plus) ordonnée et que d’autres configurations ne soient pas ordonnées du tout au sens que nous donnons à l’ordre.
Toujours dans cette perspective imaginaire, absolument toutes les configurations d’univers existent et quelques-unes évoluent vers plus ou moins d’ordre, nous sommes dans une configuration pas trop mal ordonnée, du moins pour l'instant.
Ce que l'on s'imagine c'est une chose, ce qui est réel en est une autre.
S'il est vrai que l'on s'imagine des choses qui en réalité sont possibles, en revanche l'on s'imagine aussi possibles en soi des choses qui ne le sont pas et également imaginons impossibles des choses qui pourtant ne le sont pas. De plus, l'on est extrêmement loin de s'imaginer tout ce qui est possible en vrai.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Si toutes les variantes possibles sont créées par un Divin et que quelques-unes seulement sont ordonnées, est-Il vraiment le créateur de l’ordre ?
Si oui, était-il nécessaire que le Divin ait voulu l’ordre pour n’aboutir qu’à quelques variantes ordonnées sur une infinité ?
Enfin, je ne crois pas que l’on puisse poser que l’ordre soit une propriété nécessaire de toutes les variantes de notre univers.
Point besoin d'invoquer le divin.
Ce qui n'a aucun ordre n'a aucune caractéristique et par conséquent ne peut pas être supposé exister ni en soi ni d'aucune manière.
Ce qui existe en soi ce sont toutes les dispositions possibles, autrement dit : tous les ordres possibles en un seul.
Un ordre total comprenant tous les ordres possibles existe nécessairement du seul fait de sa possibilité, sans quoi aucun ordre serait constatable, or un ordre constaté ou constatable nécessite toujours un plus grand ordre que celui constaté ou constatable.
J'm'interroge a écrit :Ce "D.ieu" ne serait-il pas lui même ordonné pour pouvoir créer cet "ordre des créations universelles" ? Réponds à cette question s'il te plait.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Je ne sais pas trop ce qui signifie «
D.ieu, béni soit-Il, est Lui-même ordonné ».
S'il n'est pas lui même structuré, comment pourrait-il créer ou structurer quoi que ce soit ?
Comment le pourrait-il, puisqu'il n'y aurait rien en lui même à partir de quoi créer ou structurer quoi que ce soit.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Je crains que vous me proposiez ici une variante de la question de la
cause première.
Pas forcément.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
La question "
Pourquoi quelque chose plutôt que rien" n'aboutit à rien.
On pourrait espérer plus de "
Pourquoi l'ordre plutôt que le chaos" ou la "question interdite" de Popper "
Pourquoi la science réussit-elle ?", mais finalement il n'y a pas de débat possible.
Ça c'est toi qui le dis.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Sauf à revenir à mon «
évolution de l’infinité des variantes de l’univers » où l’ordre est presque fortuit car ne résultant que du balayage de toutes les configurations possibles :
Ou bien l’ordre est créé intentionnellement ou il ne l’est pas.
Pour moi, comme je l'ai expliqué, l'ordre en soi est nécessaire donc ni créé intentionnellement ni même produit tout court.
Les mises en ordre intelligentes et intentionnelles sont des configurations de possibles en soi, autrement dit : elles s'expliquent comme des nécessités en soi, des structures dans l'ordre total incréé.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
S’il ne l’est pas alors l’ordre existe sans cause.
Si c’est une intention qui a ordonné, Elle aussi est sans cause et Son éventuel ordre aussi.
Bon. Comme prévu on s’arrête au "
sans cause", que ce "
sans cause" soit divin ou pas. Pas très captivant.
Ce qui est captivant c'est qu'il ne peut pas en lui même être le fruit d'une intentionnalité. Il échappe donc a toute partialité.
Mais penser que toute cause doit nécessairement être l'effet d'une ou d'autres causes est une erreur logique.
J'm'interroge a écrit :Veux-tu dire par là que la conscience ne se caractérise pas par le fait de la présence d'apparaître ?
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Je ne sais pas.
Comment ça tu ne sais pas ? Tu ne sais pas à quoi tu réfères quand tu parles de conscience ?
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
J’ai l’impression que pour vous "
conscience" et "
apparaître" sont trop interdépendants pour que l’on puisse conceptualiser autre chose que le couple.
Tu n'y es pas, pour moi c'est pire ou plus simple que cela (au choix), pour moi :
une conscience = un apparaître
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Pour ma part, je sais que des expériences scientifiques montrent que la conscience (au sens neurologique banal du terme) peut être en retard sur nos actes volontaires et que des apparaîtres peuvent passer sous le radar de la conscience, certains parce qu’ils sont indétectables par la conscience et détecté par l'inconscient, et d’autres parce qu’ils sont indétectés pour des raisons diverses liées à la conscience.
La conscience au sens neurologique banal du terme...
Pourrais-tu me communiquer ta définition neurologique banale de "conscience" ?
Moi je lis dans Wikipédia qu'
"En ce début du xxie siècle, s'il n’existe pas encore d’explication complète de la conscience, les neurosciences commencent à décrypter le support biologique du phénomène de l'esprit, en particulier avec Antonio Damasio, ..."
Il semble qu'il y ait déjà là une confusion avec l'esprit.
Ensuite, tu parles d'apparaîtres qui passeraient sous le radar de la conscience. Il ne s'agit pas dans ce cas d'apparaîtres.
- Si tu parles de perceptions subconscientes, c'est ce qu'on dit mais ce n'est pas exact dans le sens que ce que l'on qualifie ainsi appararaît bien, bien que cela ne soit pas toujours distingué ou reconnu. Il y a là dans le langage courant une preuve de confusion entre "conscience" et "reconnaissances" d'où les termes de "subconscience" pour ce qui est néanmoins conscient et de "conscience" et d' "esprit" ; deux mot pris généralement comme quasi synonymes.
- Si tu parles de données sensorielles inconscientes, ce ne sont pas des apparaîtres non plus.
Chez moi, ce qui est dit subconscient est néanmoins conscient, ce sont bien des apparaîtres bien qu'indistincts, passant sous le radar non pas de la conscience mais de l'esprit ou simplement de ses prémices cognitives seuls capables de distinctions ou de reconnaissances.
Enfin, tu parles de géométrie variable, mais c'est lié à la confusion notionnelle relative à ces termes :
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
De sorte que la conscience me paraît à géométrie variable.
.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
J’imagine qu’un très grand nombre d’êtres vivants même très frustres sont conscients de leur intégrité, de certains de leurs besoins vitaux [....
Je ne le pense pas.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
....] et de leur interaction avec l’environnement, [....
Il y a une intelligence dans l'interaction avec l’environnement : j'en suis quasi certain, même pour un blob.
Mais, y-a-t-il une conscience de cette interaction dans le sens que cela apparaîtrait sous une forme notionnelle (ensemble de représentations mentales) : c'est possible, je ne sais pas, mais c'est probablement pas le cas pour des êtres primitifs, non équipés d'un cerveau déjà assez développé.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
....] que puis-je dire des apparaîtres auxquels ils sont sensibles ?
Est-ce que cette notion d’
apparaître est appropriée à d’autres que les humains ?
Bien je ne sais pas, mais la question se pose.
J'm'interroge a écrit :Autrement dit : un concept n'est pas une représentation aussi complexe soit-elle (notion), mais une abstraction exprimable par des formules langagières.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Je ne vois pas ni la nécessité ni l’intérêt du langage.
Surtout si l'on veille à écarter tout risque d'anthropocentrisme.
De quelle nécessité parles-tu ? D'une nécessité ou non pour quoi ? D'une nécessité en soi ?
Pour moi un langage est nécessaire pour une pensée logique et abstraite (c'est-à-dire abstraite et formelle). Sans un langage il n'y a pas de possibilité d'échapper aux biais cognitifs comme celui par exemple de tirer de A => B que B => A.
Ce biais est certes utile , mais il induit en erreur. Il permet à la gazelle de fuir quand un buisson s'agite, mais il ne lui permet pas de raisonner.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Les élèves qui reconnaissent un triangle quand ils voient un truc qui ressemble vaguement à un triangle (de toute façon ils ne verront jamais de
vrai triangle) (1) n’ont peut-être retenu que les exemples et sont évidemment capables de généralisation (2).
- 1) Comment ça ? Il ne s'agit pas de trouver de vrais triangles mais de pouvoir raisonner sur le triangle en général et des triangles particuliers en général.
- 2) Peux-tu développer ce point s'il te plait ? Que je puisse te montrer en quoi c'est une erreur que de le croire.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Puis, je ne suis pas sûre de l’intérêt des concepts quand on parle de psychologie, de conscience, d’apparaître et de phénoménologie...
Ah bien si l'on se contente de développer des notions à ces sujets, il ne faut pas s'étonner ensuite du fait que l'on en disent n'importe quoi et que la psychologie conserve un statut pseudo-scientifique.
On ne développe pas une science seulement sur des notions...
J'm'interroge a écrit :Dans la vie ordinaire avoir des notions est suffisant pour pratiquement tout ce que l'on a à faire. Pour la recherche dans des domaines comme la mathématique, la physique, la philosophie, la dialectique, la logique, ... , les concepts sont cruciaux.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Oui, vous convenez donc que le concept n’a qu’un champ d’emploi très limité.
À mon avis, c'est celui de la preuve purement formelle.
Parfois juste pour polémiquer.
Justement, quand il y a preuve formelle il n'y a plus a polémiquer. Qui polémique quand il y a preuve formelle si ce ne sont des imbéciles qui statuent d'après leurs notions sur des sujets qu'ils ne comprennent pas ?
Le champ d'emploi du concept est peut-être limité, ceci dit le commun des humains est très limité intellectuellement parlant.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
D’autant que vous avez pu affirmer «
la pertinence du concept de changement et par conséquent celle du concept de mouvement » qui me fait songer que le
changement, l’
impermanence, le
mouvement, etc. échappent à la conceptualisation.
Mais pas à la pensée notionnelle ?
Non, s'il n'y a pas de concept pertinent de changement et par conséquent de mouvement, c'est qu'il n'y a fort à parier qu'il n'y a rien de tel en réalité.
Mais explique moi tes notions de changement et de mouvement. Ça m'intéresse.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
À ma remarque :
Auparavant PP a écrit : « On dirait que tu envisages la préexistence d’une arborescence dont un seul itinéraire serait finalement parcouru. »
J'm'interroge a écrit :C'est un peu ça oui. En fait j'ai plusieurs hypothèses.
L'une d'elles est que tous les chemins possibles existent, bifurquent, s’enchevêtrent et se rejoignent aussi parfois, dans une arborescence extrêmement complexe. Ceci dit ils sont tous parcourus<…>
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
J’ignore ce que tu entends ici par "chemins possibles".
Je suppose que ce sont seulement ceux qui seront parcourus dans l’une quelconque des variantes de l’univers et il n’y a aucune nécessité logique pour que tout sous-ensemble de l’arborescence trouve inévitablement une variante où il est parcouru.
Je ne suppose pas que tous les chemins possibles correspondent à un vécu lié ou une conscience liée.
Pourrais-tu repréciser ta pensée je ne suis pas sûr de l'avoir comprise.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
L’en-soi a donc réussi l’exploit de ne retenir que les itinéraires
possibles en soi et s'abstenir des itinéraires purement hypothétiques.
Non, pas du tout.
Tous les chemins possibles existent en soi. Par définition et logiquement ils ne sont pas hypothétiques.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
C’est tout bonnement merveilleux !
On flirte avec la preuve de l'existence de D.ieu, béni soit-Il.
Si l'on veut s'approcher d'une preuve quelle qu'elle soit de son existence, il faudrait déjà définir ce "D.ieu", pas seulement en invoquant quelques notions vagues, mais en en énonçant un concept précis.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Je ne suis pas opposée à l’immuabilité globale de l’En-soi parce que c’est un vœu pieux très pratique, tout à fait arbitraire mais finalement sans conséquence sérieuse.
S'il n'existe pas de mouvement ni de changement déjà dans les apparaîtres mais seulement des interprétations d'apparaîtres nommées changements ou mouvements, autrement dit : si changements et mouvements sont des jugements faux, comment peux-tu affirmer qu'il est arbitraire de dire qu'il n'y en a pas en soi ?
Ce n'est pas arbitraire et certainement pas sans conséquence sérieuse si effectivement il n'y a ni mouvement ni changement en soi, comme il n'est pas arbitraire et non sans conséquence que la Terre est en réalité plutôt ronde que plate.
Avec le seul bon sens commun l'on peut peut-être réaliser des tas de choses utiles et astucieuses, mais certainement pas envoyer un homme sur la Lune, concevoir des dispositifs opérationnels comme le GPS, voire même comprendre les rudiments de la physique et des mathématiques qui reposent sur des concepts précis et des expériences de pensée abstraites.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Mais l’immuabilité interne ne va nullement de soi.
L’En-soi peut très bien être un blender où à chaque pulsation du temps de Planck se réalise une configuration du stock initial et permanent.
Ou encore l'En-soi ressemble à un cosmos globalement invariant...
L'on peut laisser libre cours à tous ses fantasmes, tout s'imaginer sur comment est la réalité en soi et en dire des tas de choses complètement décousues...
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
L’humain ne s'est-il pas imposé des règles implicites de conceptualisation au seul motif qu’il a besoin de preuves pour pouvoir théoriser puis technologiser brillement ?
Le besoin de preuve n'est pas dans le but de technologiser. Le chercheur en physique fondamentale ne ce soucie de technologie que si c'est pour lui permettre de développer de nouveaux dispositifs expérimentaux qui lui permettront de répondre à des questions cruciales qu'il se pose.
Le chercheur en mathématique pure ne se soucie pas du tout de technologie sauf l'informaticien théorique peut-être, mais également seulement pour tester ses algorithmes.
Le philosophe aussi est désintéressé.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
La préoccupation de la preuve ne prive-t-elle pas d’existence l’éphémère ou le non ordonné ?
Je ne vois pas du tout de quoi tu parles là.
Le non ordonné n'existe pas comme je te l'ai expliqué. Alors si la préoccupation de la preuve amène à comprendre que tout est structure, en quoi cette préoccupation empêcherait-elle de vivre comme les autres les mêmes expériences voire de les embellir ?
Cela me rappelle un propos de Feynman :
C'est en début de cette vidéo :
https://youtu.be/RrY1BLT0TPM
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Et puis il y a la lancinante question du temps et de l’espace.
Notre espace quadridimensionnel avec son axe "temps" orienté que nous expérimentons avec d’incroyables succès mais que nous peinons tant à conceptualiser n’est-il que le reflet d’un cas possible d’une situation plus vaste et plus générale de l’En-soi ou bien n'est-il qu'un dégât collatéral de la manifestation d’un l’En-soi sans temps ni espace ?
Je ne suis pas sûr de bien comprendre ta formulation, mais si je l'ai bien comprise, c'est une question que je me pose aussi à la lumière de ce que m'apprend la physique.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Pourquoi accordons-nous des vertus à l’éternité impassible ?
Des vertus dans le sens de propriétés ?
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Je n’abuse pas d’avantage de votre patience pour cette fois,
Bien écoute, j'ai pris le temps de te répondre, aussi parce que j'y trouve un certain intérêt.
pauline.px a écrit : ↑27 juil.20, 06:56
Très cordialement
Votre sœur
pauline
Très cordialement de Même.
La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut en percevoir, s'en représenter, concevoir, croire ou comprendre.
Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit sont lot d'expériences vécues.
Sagesse !