Sujet intéressant.
Avertissement : les lignes ci-dessous peut être perturbantes pour certains et susciter des réactions de dénie, de colère, d'aversion, etc... donc réfléchissez avec de poursuivre. L'auteur vous a prévenu, vous ne pourrez pas ensuite vous en plaindre.
Etre omnipotent c'est pouvoir tout faire.
Et "tout" inclut aussi le non-agir. Ne pas faire.
Etre omniscient c'est connaître tout.
Or on ne peut définir la connaissance, le savoir, que par rapport à l'ignorance.
Donc être véritablement omniscient c'est aussi connaître l'ignorance.
C'est donc être ignorant au moins sur une chose, dans un domaine. Et si l'on est ignorant dans un domaine, ne serait ce qu'un, on est
véritablement omniscient. On connaît tout, y compris l'ignorance.
Même chose pour le bien et le mal. (qui sont des connaissances)
On ne peut faire le bien que si on a une définition de celui-ci, et qu'on connaît donc cette définition, et celle ci n'est possible que par rapport a une définition du mal, une définition du mal que l'on connaît aussi.
Et si on sait ce qu'est le mal, on peut le faire. Cela ne signifie pas qu'on va le faire, mais qu'on peut le faire. On est capable de le faire.
Etre omnipotent c'est donc aussi être capable de tout, le bien comme le mal, selon une certaine définition du bien et du mal.
Etre capable d'agir et de non-agir.
De faire le bien ou de ne pas faire le bien, de faire le mal ou de ne pas faire le mal.
Sachant que ne faire faire le bien ne signifie pas nécessairement faire le mal et que faire le mal ne signifie pas nécessairement faire le bien.
Et pour revenir à l'omniscience, comme ci-dessus explicitée, une omniscience vraiment complète inclue une part d'ignorance. De non-savoir.
Donc si on couple l'omniscience avec l'omnipotence, alors un être omniscient ne connaît pas en totalité le bien et le mal, il ne les connait pas parfaitement.
Il reste une part d'ignorance, aussi infime soit-elle, dans sa connaissance et compréhension du bien et du mal.
Et comme cette part d'ignorance est là, elle entache forcément ses actions. Ses actions ne sont pas totalement bonne ou mauvaise. Mais elle sont "totale" dans le sens ou elles incluent le bien ET le mal. Peut être en même temps, à chaque fois.
Un tel être ne peut donc jamais à coup sûr toujours faire un acte parfaitement bon ou parfaitement mauvais selon une certaine définition du bien et du mal.
Il peut lui arriver, parce que sa perception du bien et du mal est incomplète, il peut lui arriver parfois de faire le mal par ignorance, ou de ne pas faire le bien par ignorance. Il peut même lui arriver de les confondre, de croire qu'il agit pour bien en faisant le mal, ou de s'abstenir de faire un acte qu'il croit mauvais alors qu'il serait bon.
Selon cette logique un être qui serait omniscient et omnipotent ne pourrait être totalement et absolument bon. Il contiendrait nécessairement une par de mal se manifestant par ignorance. Et il lui arriverait nécessairement de temps a autre de mal agir. Même si il ne le veut pas. Et même si il n'en a pas conscience.
Enfin, puisqu'il aurait une part d'ignorance en lui-même, celle ci inclurait une part d'ignorance sur lui-même. Il ne se connaîtrait pas parfaitement lui-même. Et cette ignorance pourrait parfaitement inclure la part même d'ignorance qu'il y a en lui. Il serait ignorant qu'il est partiellement ignorant.
Cet être pourrait donc parfaitement se croire parfait dans sa compréhension, sa connaissance de tout, et l'affirmer, en être convaincu, être parfaitement sincère en le pensant et en le disant, alors qu'il n'en est rien. Il pourrait réellement croire qu'il agit toujours pour le bien alors qu'il n'en est rien. Et parce qu'il est un être très puissant d'une grande longévité, il ne serait pas capable d'avoir le raisonnement qui est écrit ici. Le raisonnement qui est produit par l'esprit d'un être terriblement faible, vulnérable, donc connaissant des choses que lui ignore.
Un être vraiment omnipotent et omniscient en toute logique ne peut donc être totalement bon et il peut se tromper, faire des erreurs, dans ses jugements et dans ses actes. Il peut aussi en prendre conscience ou pas. Pas tout le temps.
Maintenant, la question est de savoir si, si on croit en l'existence de cet être (peu importe le nom qu'on lui donne), si on pense qu'il est impliqué dans notre réalité, quand on observe la réalité, ce qui se passe autour de nous, notre expérience du réel, s'explique mieux avec la logique ci-dessus ou pas. Est ce que le raisonnement ci-dessus donne du sens à notre expérience du réel ou pas.
Est ce que notre vie, dans le monde, s'explique mieux si l'on accepte le raisonnement ci-dessus, ou pas ? Et si c'est une explication qui fait sens, est-on capable de l'accepter (ou pas) quand on croit en l'existence de cet être est qu'on veut lui faire une confiance absolue pour veiller sur soi ? Sur son avenir. Parce ce que, par exemple, on a peut de cet avenir qui est voilé d'inconnu.
PS : cela me fait penser a un autre questionnement que je trouve intéressant (et qui rejoins celui ci-dessus).
Pourquoi un être d'une puissance extraordinaire, théoriquement éternel, accepterait qu'une partie de lui prenne forme mortelle, une forme très limitée en puissance, terriblement vulnérable ?
Et si c'était pour comprendre ?
Pour expérimenter ce qui lui échappe jusque là ?
Nous avons proposé plus haut que cet être est partiellement ignorant.
Si il est extraordinairement puissant par rapport à nous et peut être pas éternel mais d'une longévité qui frise l'éternité pour nous, que peut-ils bien connaître et comprendre de la brièveté et de la fragilité de l'existence humaine ? Que peut-il bien comprendre Lui à la nature humaine, a moins que... a moins que... il ai commencé à comprendre qu'il y a quelque chose qui justement lui échappait... qu'il a compris... qu'il ne nous comprenait pas.
Que nous n'agissions pas du tout comme il s'y attend.
Et que cela l'intrigue car il était convaincu jusque là de tout savoir sur nous, donc de parfaitement nous comprendre et donc d'être capable à coup sûre de prédire nos actes.
Constatant que ce n'est pas le cas, ne serait-il pas logique qu'il cherche à chausser nos chaussures ? Brièvement ? Qu'une partie de Lui le fasse au travers d'un être humain ?
Que cet être qui ne connait que la puissance, un sentiment d'orgueil à la mesure de sa puissance, décide de goûter à la faiblesse, à l'humilité.
Est ce que ce raisonnement n'expliquerait pas alors bien des choses sur l'attitude des plus curieuse et inconstante d'un certain être humain il y a 2000 ans qui parfois semblait trop en savoir pour un être humain comme les autres, parfois au contraire nager dans le brouillard et qui parlait à quelqu'un dont lui seul était conscient de la présence et qu'il appelait "Père" ? Ah ?