De quoi alimenter le débat
Posté : 21 mai04, 06:46
Les arguments de l'auteur sont divers, suffisamment nombreux et variés :
1 Le terme grec traduit par « charpentier » remonte à un mot araméen qui signifie « médecin ».
2 Jésus, d’ailleurs, et à plusieurs reprises s’attribue le titre de médecin (iatros en grec). Sens seulement "figuré" discutable.
3 Le titre de « Sauveur », Sôtêr en grec, était alors couramment appliqué au médecin.
4 De même le substantif Kurios, en grec, Adon/Adoni en hébreu, que l’on traduit par « Seigneur ». C’est ainsi que l’on nommait, au Ier siècle, les médecins que l’on voulait honorer.
5 Les pharisiens réclament des miracles mais ne sont pas convaincus par ceux que fait Jésus.
6 Qui plus est, ils l’accusent de travailler le jour du sabbat. Guérir par la seule parole revient à prier pour un malade ce qui est autorisé le jour du sabbat. Mais Jésus fait plus que guérir par la parole. Il effectue également des gestes thérapeutiques précis (que les évangélistes ont parfois conservés) ce qui revient bien à effectuer un « travail » (médecine).
7 En effet, à chaque fois que les Évangiles sont un peu précis pour parler des gestes accomplis par Jésus, les mots utilisés, en grec, et les opérations effectuées sont les mêmes que ceux et celles utilisés et effectuées par les médecins de la même époque.
8 Les mots grecs utilisés pour désigner les différentes affections dont parlent les Évangiles sont souvent très imprécis et imparfaitement traduits. Ainsi, par exemple, les mots traduits par « aveugles », « paralytiques » ou « lépreux », n’ont pas exactement ce sens-là dans le texte d’origine (en grec, sens plus large qui s’applique à d’autres affections plus bénignes).
9 Le verbe grec utilisé pour décrire l’action de Jésus, therapeuo, et que la plupart des traducteurs ont rendu par « guérir », signifie en réalité « soigner », ce qui est tout de même assez différent.
10 La notion de « miracle » était la meme à cette époque que pour le commune de nos jours. Un événement fortuit mais explicable était aussi appelé « miracle ». Ainsi, quand Jésus guérit le jour du sabbat ou tout travail est interdit, c’est un « miracle ». Dans le judaïsme, même quand le médecin soigne, c’est Dieu qui guérit. Si Jésus enfreint la loi mosaïque (censée être donnée par Dieu) et que les malades sont tout de même guéris, c’est que Dieu l’approuve et marque sa présence (« miracle »).
11 Les soins prodigués par Jésus ne sont pas toujours efficaces. Jésus s’y reprend parfois à deux fois et n’arrive pas toujours à ses fins (échecs attribués au manque de foi de ses auditeurs).
12 Que l’on relise les évangiles. Qu’un charpentier guérisse, c’est, certes, extraordinaire. Mais qu’un médecin soigne (et accessoirement guérisse) est déjà bien moins surprenant. Dans les évangiles Jésus ne travaille jamais le bois, il ne fait que precher et s'occuper des malades. CQFD.
Bon, il y a sans doute beaucoup d’autres éléments mais je ne suis pas très douée pour les synthèses. Tout cela est en tout cas étayé par des monceaux de références et des centaines de textes et de documents dont certains jamais utilisés (en tout cas pour l'étude et la compréhension de ce personnage). On peut ne pas etre d'accord avec tout mais ce livre est tout sauf superficiel. On apprend beaucoup sur l'époque de toute façon...
Martine.
1 Le terme grec traduit par « charpentier » remonte à un mot araméen qui signifie « médecin ».
2 Jésus, d’ailleurs, et à plusieurs reprises s’attribue le titre de médecin (iatros en grec). Sens seulement "figuré" discutable.
3 Le titre de « Sauveur », Sôtêr en grec, était alors couramment appliqué au médecin.
4 De même le substantif Kurios, en grec, Adon/Adoni en hébreu, que l’on traduit par « Seigneur ». C’est ainsi que l’on nommait, au Ier siècle, les médecins que l’on voulait honorer.
5 Les pharisiens réclament des miracles mais ne sont pas convaincus par ceux que fait Jésus.
6 Qui plus est, ils l’accusent de travailler le jour du sabbat. Guérir par la seule parole revient à prier pour un malade ce qui est autorisé le jour du sabbat. Mais Jésus fait plus que guérir par la parole. Il effectue également des gestes thérapeutiques précis (que les évangélistes ont parfois conservés) ce qui revient bien à effectuer un « travail » (médecine).
7 En effet, à chaque fois que les Évangiles sont un peu précis pour parler des gestes accomplis par Jésus, les mots utilisés, en grec, et les opérations effectuées sont les mêmes que ceux et celles utilisés et effectuées par les médecins de la même époque.
8 Les mots grecs utilisés pour désigner les différentes affections dont parlent les Évangiles sont souvent très imprécis et imparfaitement traduits. Ainsi, par exemple, les mots traduits par « aveugles », « paralytiques » ou « lépreux », n’ont pas exactement ce sens-là dans le texte d’origine (en grec, sens plus large qui s’applique à d’autres affections plus bénignes).
9 Le verbe grec utilisé pour décrire l’action de Jésus, therapeuo, et que la plupart des traducteurs ont rendu par « guérir », signifie en réalité « soigner », ce qui est tout de même assez différent.
10 La notion de « miracle » était la meme à cette époque que pour le commune de nos jours. Un événement fortuit mais explicable était aussi appelé « miracle ». Ainsi, quand Jésus guérit le jour du sabbat ou tout travail est interdit, c’est un « miracle ». Dans le judaïsme, même quand le médecin soigne, c’est Dieu qui guérit. Si Jésus enfreint la loi mosaïque (censée être donnée par Dieu) et que les malades sont tout de même guéris, c’est que Dieu l’approuve et marque sa présence (« miracle »).
11 Les soins prodigués par Jésus ne sont pas toujours efficaces. Jésus s’y reprend parfois à deux fois et n’arrive pas toujours à ses fins (échecs attribués au manque de foi de ses auditeurs).
12 Que l’on relise les évangiles. Qu’un charpentier guérisse, c’est, certes, extraordinaire. Mais qu’un médecin soigne (et accessoirement guérisse) est déjà bien moins surprenant. Dans les évangiles Jésus ne travaille jamais le bois, il ne fait que precher et s'occuper des malades. CQFD.
Bon, il y a sans doute beaucoup d’autres éléments mais je ne suis pas très douée pour les synthèses. Tout cela est en tout cas étayé par des monceaux de références et des centaines de textes et de documents dont certains jamais utilisés (en tout cas pour l'étude et la compréhension de ce personnage). On peut ne pas etre d'accord avec tout mais ce livre est tout sauf superficiel. On apprend beaucoup sur l'époque de toute façon...
Martine.