Posté : 09 mai07, 09:33
Effectivement...


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Puis-je oser un démenti?Démocrite a écrit :L'au-delà sert à rassurer les croyants de tout poil qui, désespérant de se faire une vie intéressante ici-bas, mise toute leur existence sur un très hypothétique gros lot d'outre-tombe.
L'impatience de la parousie démange nos chrétiens de toute obédience. Songez que ces pauvres diables rêvent d'une éternité de lèche-bottes, d'une éternité à dire et redire à dieu le père, le fils et le saint-esprit, combien ils sont fins, combien ils sont beaux et combien ils sont gentils...
À tout prendre, j'aime encore mieux les soixante-douze vierges.
Chèr Démocrite;Démocrite a écrit :Cher Libremax
Ce n'est pas vraiment un démenti. Si la vie éternelle ressemble à ta vie actuelle, et qu'effectivement l'amour, l'amitié et la fraternité s'y donnent libre cours, autant espérer que les progrès de la science nous permettent à tous de la réaliser ici-bas.
Malheureusement, une trop large fraction de l'humanité n'a plus d'autre espoir qu'une vie meilleure dans l'au-delà. Dans ces conditions, on peut difficilement résister au désir de rêver sa vie, de la projeter dans un monde qui ne peut être que meilleur.
Bien évidemment, les soixante-douze vierges sont à prendre avec un gros grain de sel. Il semble que l'usage en soit exclusivement réservé aux fidèles de Mahomet, de préférence lors d'une sauterie à la dynamite.
C'est à dire que je ne vois pas les choses de cette manière. Je pense que le but de la vie, c'est, au fond, de lui donner un sens (d'où la question, effectivement: pourquoi lui en donner un par la mort?). Or, je crois que les vies dénuées de sens n'ont certainement pas besoin de la mort pour s'en trouver un. Où trouver un sens dans le néant, la fin de tout?Et puis pourquoi diable faudrait-il chercher dans l'au-delà des raisons d'espérer ici-bas ? À croire qu'il y a des vies si dénuées de sens qu'elles ont besoin de la mort pour en avoir un.
Ce que nous appelons la vie n'est que l'experience de notre vécu terrestre, c'est à dire l'ensemble des émotions, des attachements, des affects qui nous sont propres et qui continuent à nous déterminer au temps présent ; l'idée que nous nous en faisons est liée à nos sensations. Il ne faut pas confondre la vie avec l'existence, qui n'est autre que l'ensemble des phénomènes perceptibles, et est donc plutôt liée à l'idée de perception.Libremax a écrit :Moi je pense que c' est autre vision de la vie en général. Je pense que les espoirs que l'on porte sur cette existence peuvent ne pas s'arrêter à la mort. C'est tout! Il n'y a rien de morbide dans la religion (en ce qui me concerne en tout cas). Il n'y a qu'un appel à la contemplation, à l'amour, à la vie, quoi.
Avant toute chose, si je "dis" que la vie continue, c'est surtout que je crois qu'elle continue après la mort. Je n'entends pas prouver quoi que ce soit ni tout autre démarche de cet ordre.Crovax a écrit : Si vous dites que la vie continue après la mort, qu'appelez vous donc "la vie" et qu'entendez vous par "mort"?
Oh, le coquin Petrus qui voudrait finir (finalité) ce qui est sans fin (éternité).Petrus a écrit :"La finalité de la vie éternelle".
Dans un énoncé de philo, ce sujet aurait peut-être été libellé de la sorte.
Alors, ça n'inspire personne?
L'énoncé de ces questions lui-même apporte sa réponse: une éternité "sous la coupe d'un dieu parfait" est une idée totalement inacceptable. J'ignore en fait si des croyants, chrétiens ou non, mettent un quelconque espoir dans une telle conception de l'au delà.Lip69 a écrit : De plus, pour répondre à libremax, l'éternité sous la coupe d'un dieu parfait, dans un monde "parfait", est-elle souhaitable ?
Et d'ailleurs que serait un monde parfait ?
L'enfer est-il pire que le paradis promis chez les monothéistes ?
Comme dit plus haut, pourquoi ne pas travailler au prolongement indéfini de la vie contenue par les consciences des hommes ?
Les transhumanistes ne seraient-ils pas en train de marcher sur les plates bandes des soi-disants dieux ?
Les chretiens en général, désignent leur dieu comme parfait mais ne vont jamais jusqu'à tirer les conclusions qui en découlent...Libremax a écrit :L'énoncé de ces questions lui-même apporte sa réponse: une éternité "sous la coupe d'un dieu parfait" est une idée totalement inacceptable. J'ignore en fait si des croyants, chrétiens ou non, mettent un quelconque espoir dans une telle conception de l'au delà.
Nous rentrons c'est vrai dans un débat qui dépasse la simple idée du seul au-delà.
Si les hommes participaient à la divinité, celà signifierais un dieu non complet donc imparfait. Cene serait donc plus un dieu au sens strict du terme.Libremax a écrit :Quoi qu'on puisse penser du paradis ou de l'enfer, ce qui est sûr c'est que si il s'agit de vivre une éternité sous la coupe de quelqu'un, alors autant laisser tout cela sans s'en occuper. Je me contenterais ici d'écrire que la foi chrétienne suggère la participation des Hommes à la divinité, c'est à dire un partage sans aucune domination ni aucune entrave. Comment pourrions-nous parler de joie, si non?
Celà rentre en conflit car par ce principe, parce qu'on pourraient ainsi se passer de dieux et que les croyants se raccrochent à leur père/doudou/père noel qui leur promet tout celà avec peu d'efforts finalement mis à part leur soumission...Libremax a écrit :"pourquoi ne pas travailler au prolongement indéfini de la vie contenue par les consciences des hommes ?", dites-vous: oui, en effet, pourquoi pas? en quoi cela doit-il rentrer en conflit?
Tout dépend d'où on tire ce fameux "sens strict du terme"! si on le tire du dictionnaire, on risque fort, effectivement, de se retrouver à côté de "l'idée du dieu chrétien". Le sens le plus commun pour "dieu" nous vient finalement de cultures très anciennes, qui passe par les civilisations grecques, égyptiennes, hébraïques, qui ont conditionné et qui influencent encore le rapport au divin. L'idée superficielle qu'on se fait d'un "dieu" aujourd'hui, c'est un être superpuissant, omniscient, autosuffisant, tellement pur et ineffable qu'on ne peut l'atteindre ni l'ébranler: l'être "parfait".Si les hommes participaient à la divinité, celà signifierais un dieu non complet donc imparfait. Cene serait donc plus un dieu au sens strict du terme.
Dieu, pour les chrétiens, est amour: Il est (au sens propre de "être") une personne qui aime, mais aussi un courant d'amour, mais aussi une communauté d'amour. Dieu est tout ça à la fois. Ce qui le rend "incomplet", comme vous disiez, participe donc entièrement à ce qu'il est : il est désir, désir des Hommes, de toutes ces vies qu'Il veut réunir avec lui.Alors, dans ce cas là, quelle utilité aurait un tel dieu puisqu'il y aurait des probabilité d'erreur de sa part, de partialité et finalement une forme de despotisme à demander aux hommes de suivre ses lois sous peine d'etre amoindris par rapport aux moutons qui suivraient.
De plus, étant improuvé et aussi inutile, quelle en serait l'utilité de ce dieu ?
Oui, si l'on choisit de vivre sous ce rapport dominant-dominé...Celà rentre en conflit car par ce principe, parce qu'on pourraient ainsi se passer de dieux et que les croyants se raccrochent à leur père/doudou/père noel qui leur promet tout celà avec peu d'efforts finalement mis à part leur soumission...