Bonjour Medico.
Vos italiques ne sont pas apparues chez moi donc je rappelle l’enjeu :
Il y a deux variantes :
Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme
qui est dans le ciel.
Personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme.
La version longue que vous contestez a été reprise par des auteurs d’origines diverses :
En français : Bible Louis Segond 1910 ; Nouvelle Édition de Genève 1979 ; Bible Ostervald 1996 ; Bible Segond révisée (Colombe)
En latin Vulgate de saint Jérôme. Le codex Codex Palatinus de la Vetus Latinae (voir :
http://arts-itsee.bham.ac.uk/AnaServer? ... +start.anv)
En grec Édition critique Tischendorf 1872 ; Texte Majorité Byzantine 1991 ; édition critique Nestle-Aland, 27th edition ; et le Textus Receptus
Au sujet du Texte Reçu (sous-entendu par la chrétienté), l'édition royale du Textus Receptus est le Texte de Stephanus 1550, et le Texte de Théodore de Bèze de 1588 est fondé sur ce dernier. On peut dire que le Texte Reçu Grec a été officiellement scellé avec l'édition de Scrivener de 1894 qui est une rééditions de Stephanus 1550. Aucune autre éditon critique du Textus Receptus ne parut après 1894. C'est la dernière et l'officielle. C'est pour cela que l'édition de Scrivener est connue comme celle qui est la finale et la officielle.
À cet égard je ne résiste pas à l’envie de vous communiquer un site absolument extraordinaire consacré à l’édition critique de Nestlé-Aland
http://nttranscripts.uni-muenster.de/
http://nttranscripts.uni-muenster.de/An ... +start.anv
Sur la base de ce site, contrairement à ce que vous affirmez, le Sinaïticus et l’Alexandrinus témoignent de la version longue, au même titre que le Vaticanus et les papyri Bodmer II et XIV-XV.
Mais il est tout à fait exact d’affirmer que les manuscrits portant la version courte sont très nombreux.
Vous posez là une des questions favorites de tous ceux qui contestent la Révélation des Très Saintes Écritures :
comment gérer les variantes ?
les variantes sont-elles la preuve que les Très Saintes Écritures ne sont que les fruits d’une vaste élaboration humaine opérée au fil du temps, au gré des circonstances, selon les intentions des copistes ?
En effet comment choisir ?
Est-il légitime de soupçonner les variantes d’un manque d’authenticité ?
La question de l’authenticité n’a guère de sens puisqu’il est clair que nous ne disposerons jamais des manuscrits originaux (pour ceux qui croient que Moïse a rédigé la Torah) et que la rédaction de tous les livres saints est toujours restée fluide pendant de longues années avant de se figer sur une leçon reconnue par la grande majorité.
Personnellement si j’ai le plus grand respect pour les objets, si un manuscrit du début du second siècle ne peut que m’émerveiller, il m’est néanmoins impossible de lui accorder l’autorité de l’âge, l’âge ici ne fait rien à l’affaire.
Aussi ai-je tendance à mettre plus volontiers ma confiance non pas dans l’objet matériel mais dans l’objet intellectuel, non pas dans tel ou tel papyrus mais dans ce discours en devenir, ce discours en maturation qui se stabilise au sein d’une communauté dont le Maître a promis le secours de l’Esprit Saint.
Pour savoir si tel ou tel passage trahit ou respecte les intentions de l’Inspirateur, c'est-à-dire de l’Esprit Saint, je ne vois pas d’autre moyen que de faire confiance à ceux qui m’ont transmis cet enseignement.
Je ne crois pas que D-ieu, béni soit-Il, nous demande d’être des exégètes et des papyrologues avertis, notre doux Seigneur nous a suffisamment prévenus contre l'idolâtrie.
Dans mon ignorance, je crois que l’Unique Enseignant nous demande exactement ce dont on fait preuve les premiers chrétiens : faire humblement confiance aux apôtres, aux envoyés par l’Église naissante, à tous ceux qui répandaient cette incroyable Bonne Nouvelle.
Bien sûr, il ne s’agit pas de faire une confiance aveugle, il y a sûrement eu des leçons traficotées, des leçons mal comprises et mal corrigées, parfois nous parviendrons peut-être à démêler
l’inspiré de
l’humain, mais tant qu’il n’existe pas d’indice fort d’interpolation il n’y a pas à pratiquer le soupçon.
L’Agapê ne soupçonne pas le mal.
La controverse arienne éclate vers l'an 300 à Alexandrie, la version longue connaît des témoins antérieurs (vetus latinae et Bodmer), je ne crois pas qu'il soit légitime d'affirmer l'interpolation.
L'interpolation serait très modeste (13 caractères) et ne paraitrait guère participer à un vaste complot de correction de l'évangile de saint Jean puisque le verset 3.13 présente plusieurs parallèles qui n'ont pas été amodiés dans le même sens :
Jean 6:33 Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.
Jean 6:38 car je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé.
Jean 6:51 « Je suis le pain vivant qui descend du ciel. Celui qui mangera de ce pain vivra pour l’éternité. Et le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »
Jean 6:62 Et si vous voyiez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant…?
Jean 8:42 Jésus leur dit : « Si Dieu était votre père, vous m’auriez aimé, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens ; je ne suis pas venu de mon propre chef, c’est Lui qui m’a envoyé.
Jean 13:3 sachant que le Père a remis toutes choses entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il va vers Dieu,
Jean 16:28 Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde ; tandis qu’à présent je quitte le monde et je vais au Père. »
Enfin pour ce qui est d'un enseignement sur la "Bilocation" du Seigneur, nous avons :
Marc 16:19 Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s’assit à la droite de Dieu. :20 Et ils s’en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l’accompagnaient.
Matthieu 28:20 et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.