Absenthéiste a écrit :
J'aimerais rebondir sur le concept de foi, qui me semble essentiel dans ce post. Je m'interroge beaucoup sur le sens des mots, non pour faire du verbiage, mais pour saisir les nuances des idées. Les croyants semblent définir simplement la foi par : la confiance.
Ce qui différencie croyants et non-croyants me semble (donc) être une différence de propension à la confiance. Nous faisons tous, plus ou moins consciemment, confiance à quelque chose. A minima, et même s’ils peuvent nous tromper, nos 5 sens (comme le dit Indian). Nous acceptons qu’ils témoignent de l’extériorité, et de l’authenticité du réel. (L’environnement extérieur ne vient ni de mon imagination, ni d’une simulation (stimulation) de mon cerveau comme dans matrix !). Ce que je veux dire aux croyants et non-croyants, c’est que :
Tout ce que nous savons repose sur l’acceptation résignée d’une incapacité.
Les non-croyants tendent à limiter au maximum la part de cette « confiance » dans l’acquisition de leurs connaissances. Se faisant, leur démarche d’appropriation du monde s’appuie sur une approche pragmatique. Volontairement, ils « épurent » leur jugements de ce qu’ils considèrent être des biais interprétatifs : ressentis, émotions, impressions, intuitions,…. et préfère les formalismes mathématiques, et la logique argumentaire « plus neutres. »
Les croyants, je les connais moins donc ils me corrigeront

, tentent d’embrasser de façon plus complète la nature humaine, en conciliant leurs différentes facettes. Leur lecture et appropriation du réel n’évacue pas d’un revers de la main tout ce qui n’est pas démontrable. Comme les non-croyants, Ils s’appuient sur la « raison », et la « logique », mais Ils ne crachent pas sur la dimension intuitive. Ils admettent souvent plus facilement (trop facilement diront certains) que certaines choses soient inaccessibles à la raison humaine.
La foi me semble être une forme de confiance avouée, assumée, consciente. Parfois aveugle et héritée, parfois acquise et raisonnée. Qu’en pensez-vous ?
Tout ça pour dire que nous ne fonctionnons pas avec les mêmes outils. La lecture que tu as de la nature Indian, ne pourra jamais être entendue par VIC. Et ce n’est ni bien ni mal d’ailleurs.
Super propos Absenthésite...
Ce que je crois repose sur la confiance de ce que je sais de ce que j'ai appris de ce que je conceptualise et comprend... ce qui ''me fait su sens''
Puis-je faire autrement? .
Dans ce sens je proposerai également cette piste de réflexion d'un ami... qui me fait ''bien du sens''
Désolé pour les non-croyants , le verset 83.14 n'est certainement pas pour vous
Les quatre moyens d'acquérir la connaissance
(83.1) Les moyens reconnus d'acquérir la connaissance sont au nombre de quatre; c'est-à-dire que les réalités des choses sont comprises par ces quatre procédées.
(83.2) Le premier moyen nous est donné par nos sens, qui s'appliquent à tout ce que l'oeil, l'oreille, le goût, l'odorat, le toucher perçoivent et qu'on appelle sensible.
(83.3) Aujourd'hui, tous les philosophes d'Europe considèrent ce moyen comme excellent. Ils disent que le critérium suprême, ce sont les sens; ils le considèrent comme sacré, bien qu'il soit imparfait (car il commet des erreurs).
(83.4) Par exemple, le premier de nos sens est la vue. La vue prend le mirage pour de l'eau, et elle prend pour véritables des images réfléchies dans un miroir; des corps éloignés lui paraissent tout petits, un point en rotation paraît un cercle, la Terre lui semble immobile tandis que le Soleil est en mouvement, et dans beaucoup d'autres cas elle commet des erreurs. Nous ne pouvons donc avoir confiance en elle.
(83.5) Le second procédé est la raison qui, chez les philosophes anciens, les piliers de la sagesse, était la mesure de la compréhension; ils prouvaient les choses par la raison, et ils tenaient fermement aux preuves de la raison; tous leurs arguments sont des arguments de raison.
(83.6) Cependant, ils divergèrent beaucoup entre eux, et leurs opinions sont contradictoires. Il leur arriva même de changer d'avis; c'est-à-dire qu'après avoir prouvé pendant vingt ans par des arguments de raison l'existence d'une chose, ils la niaient après cela par des arguments de raison.
(83.7) Ainsi, Platon commença par prouver logiquement l'immobilité de la terre et le mouvement du soleil; plus tard, par des arguments de raison, il prouva que le soleil est un centre autour duquel se meut la terre. Ensuite, le système de Ptolémée se répandit, et la théorie de Platon fut entièrement oubliées, jusqu'à ce qu'un observateur nouveau la reprenne. Ainsi, tous les mathématiciens se trouvaient en désaccord, bien qu'ils s'appuyassent sur des arguments de raison !
(83.8) Pendant un certain temps, ils prouvaient une question par des arguments de logique, puis après cela, par des arguments de même nature, ils la niaient. Pendant quelque temps, un certain philosophe, avec force preuves et arguments à l'appui, défendait une théorie qu'après cela il abandonnait et contredisait par des preuves de raison.
(83.9) Il est donc clair que le critérium de la raison n'est pas parfait; les divergences des philosophes antiques, le manque de stabilité et les variations des opinions en sont la preuve, Car, si le procédé de la raison était parfait, tout le monde devrait être d'accord en pensées et en opinions.
(83.10) Le troisième procédé est la tradition, c'est-à-dire le texte des livres saints; car on dit : "Dieu, dans la Bible, ou dans l'Evangile, parla ainsi." Ce procédé non plus n'est pas parfait, car c'est la raison qui interprète la tradition.
(83.11) Et comme la raison elle-même est sujette à erreur, comment peut-on croire qu'en comprenant et en interprétant les traditions, elle ne commettra pas d'erreur, qu'elle sera absolument sûre? En effet, d est possible qu'elle commette des erreurs, et la certitude n'existe pas.
(83.12) Et c'est le procédé des clergés : tout ce qu'ils comprennent du texte des livres saints est ce que leur raison comprend de ces mêmes textes, mais ce n'est pas la vérité pure. Car la raison est comme une balance, et les significations comprises dans le texte des livres saints ressemblent à la chose pesée : si la balance est faussée, comment trouvera-t-on le poids ?
(83.13) Sachez donc que ce que les hommes possèdent, ce qu'ils admettent, est soumis à l'erreur. Car, dans l'affirmation ou dans la contradiction d'une chose, si l'on met en avant des preuves tirées de nos sens, il est clair que le critérium n'est pas parfait; si ce sont des preuves intellectuelles, il en est de même, ainsi que pour des preuves traditionnelles. L'homme n'a donc pas de critérium auquel il puisse se fier.
(83.14) Mais la bonté du Saint-Esprit nous fournit le véritable procédé infaillible et indubitable. C'est le secours du Saint-Esprit qui parvient à l'homme. Là seulement se trouve la certitude!
Qu'est-ce que la bonté du Saint-Esprit?
