papy a écrit :
Extrait du livre p147
" Cependant, des centaines de personnes ont accepté l’enseignement de la Bible à propos de l’idolâtrie et ont souscrit avec joie à ce que les Témoins de Jéhovah enseignaient sur le Royaume de Dieu, mais se sont fait baptiser sans renoncer à la polygamie."
j'en déduit que l'organisation n'interdisait pas le baptême à cette époque pour ceux qui étaient déjà polygame avant de prendre le baptême .
Effectivement Papy, c'était pas plus compliqué que cela...
Bon rappelons les paramètres :
En effet : il est difficile de se réclamer sans cesse de la Bible, et de condamner le principe même de la polygamie !
Celle-ci est
omniprésente dans la Bible,
approuvée par le Dieu de la Bible,
pratiquée par les "serviteurs fidèles du passé", comme Abraham, Jacob, David, pour ne citer que ceux-là, voire franchement délirante, comme dans le cas
du "sage et inspiré" roi Salomon (1.000 femmes !).
Et elle ne régressera que sous la contrainte des occupants grecs et romains,
c'est-à-dire païens et idolâtres, lorsque ceux-ci envahissent la Palestine ! Amusant, n'est-ce pas ?
Je rappelle que
la "Tour de Garde" du 15 janvier 1947 se mit à expliquer qu'il n'était pas possible de laisser des polygames se dire "Témoins de Jéhovah", et elle leur laissa six mois pour
casser leurs divers mariages,
et mettre à la rue les épouses avec qui ils avaient contracté mariage, sur la base du modèle biblique, autant que des modèles sociaux locaux.
Et Nathan Knorr, troisième Président de la Watchtower, se dépêcha d'aller en Afrique "remettre les sauvages à leur place",
pour y transformer des centaines d'épouses
légitimes, et mères de famille, d'abord en "fornicatrices" et, quelques heures plus tard, en clochardes.
Eh oui, parce que, en Afrique, rompre le lien familial,
c'est rompre le lien social tout court, et donc ne plus exister et n'avoir plus de ressources.
C'est ainsi que la Watchtower
fit dissoudre un grand nombre de familles, qui vivaient pourtant
dans la plus parfaite moralité (avec une relation unique et exclusive entre chaque femme et le chef de famille, sans aucune "fornication" ni aucun "adultère", donc), et fit jeter à la rue, c'est-à-dire, très rapidement,
à la prostitution ou, au minimum, à la fornication réelle, des milliers de femmes, jusque-là parfaitement et moralement "intégrées" à un milieu familial stable.
Et ne parlons pas du sort
des enfants de ces femmes ainsi répudiées sur décision de quelques-uns des bureaux de Brooklyn.
Et tout cela
au nom du maintien en place de la "monogamie", cette belle
invention talmudique, issue, comme toujours, de la lecture "littéraliste" de la Bible, et notamment du fait que: "Adam n'a eu qu'une seule femme", et qu'on va donc "déplaire à Dieu" - c'est-à-dire à l'image fausse d'une divinité à laquelle on n'a rien compris -, si l'on fait autrement...
Car chacun sait qu'
Adam, c'est, dans les Églises et Sectes qui prônent la monogamie, le modèle de la moralité et de la fidélité, aux yeux de Dieu, n'est-ce pas ?...
Non ? C'est ce qu'on veut nous dire ?
Alors il faut être logique... Et l'on oublie aussi vite, allègrement, qu'en fait, Adam est, selon les monogames "biblistes", la quintessence du péché, celui qui aurait,
selon les mêmes critères,
condamné à mort toute l'Humanité...
Et c'est pourtant
son comportement qui devient ainsi "l'étalon de la moralité" !
Faut-il en rire, ou en pleurer ?
La Watchtower, en cas de polygamie, explique à sa victime, l'affreux "polygame",
qu'il doit se séparer de toutes ses épouses, à l'exception de la première, puisque la première, par définition, serait celle avec qui il n'y avait pas de "fornication", toutes les autres épouses étant alors des "fornicatrices", qu'il convient de jeter à la rue pour se "purifier" et "plaire à Dieu".
Bien entendu, la Watchtower
ne met nullement en application, concrètement, ce "beau principe" qui passe si bien, furtivement, dans une conversation. Comment cela ?
Pour mettre en oeuvre son "beau principe", il faudrait cependant, à la Watchtower, dans le cas des mariages
qu'elle accepte dans ses Congrégations (
tous les mariages si merveilleusement bénis par le Maire, agissant en qualité de représentant de Satan !), avoir
préalablement établi que, ni l'homme, ni la femme, n'ont eu la moindre relation sexuelle avant leur mariage, ni donné, antérieurement, la moindre promesse à qui que ce soit d'autre !
Ce serait
seulement dans ce cas que, selon, ses principes, la Watchtower pourrait agréer les mariages qui se concluent dans ses Congrégations.
En effet
tout ce qui vient après la première promesse (ou la première relation, si celle-ci ne découlait pas d'une promesse),
est, par nature et définition, "fornicateur" et "adultère", c'est incontestable...
On comprend,
dans ces conditions très précises, pourquoi la Watchtower et son Collège Central rejettent sur les employés des mairies, la responsabilité de valider les mariages,
au lieu que cela
soit fait par les Anciens, eux-mêmes.
Comme cela, ils peuvent raconter
n'importe quoi, sans assumer, en aucune façon, les conséquences qui découlent de leurs propres prédications... Médaille d'or d'hypocrisie !
Ainsi, pour la Watchtower, un polygame africain qui avait couché avec vingt filles du village, avant d'en épouser 5 autres, est-il reconnu
"enfin pur", par la Congrégation, s'il se débarrasse de ses
quatre épouses "excédentaires"
qui, elles, n'ont jamais eu de relations qu'avec leur mari légitime, et ce sont celles-ci qui sont déclarées "fornicatrices", si elles restent sous son toit !
Voilà la "morale", à la sauce de Brooklyn...
Les positions de la Watchtower sur le mariage sont donc, non seulement
irréalistes, mais aussi génératrices de conflits et de malheurs, alors qu'il suffirait d'un peu de bon sens et de refus des hypocrisies pour alléger les fardeaux posés sur les épaules des victimes de ces délires, et s'en tenir, à tout le moins,
pour ceux qui prétendent les prendre comme "guide moral", à ce que les Écritures disent (
elles, et non le Talmud), à savoir que les seules choses que "Dieu" prend en compte,
c'est la fidélité à la parole donnée, et l'honnête exécution des contrats.
Pour quelqu'un qui prétend "suivre la Bible", il n'y a qu'une seule conclusion: si le contrat inclut plusieurs épouses, "Dieu" donne les règles pour que cela se passe bien, et "bénit" alors ces mariages, de sorte que nul, même dans une lecture littéraliste de la Bible, n'a le droit
d'imposer des règles "monogames"
qui ne figurent nulle part dans les Écritures (Deutéronome 21: 15-17).
À ce stade, les Témoins de Jéhovah se retranchent derrière les paroles de Paul, citées dans
1 Timothée 3: 2, 12, et
Tite 1: 6, où Paul demande aux hommes chargés de responsabilités dans les Congrégations, d'être
"maris d'une seule femme".
Ceci, cependant, ne contredit pas ce que je disais plus haut.
Paul était lui-même un rabbin talmudiste, "formé aux pieds de Gamaliel" (Actes 22: 3), et ne faisait que mettre en application ce qu'il avait appris chez les Pharisiens.
Notons que sa demande ne s'adressait pas à tous les Chrétiens, mais que, en vertu du principe déjà développé par lui dans
1 Corinthiens 7, à savoir que,
pour disposer de plus de temps pour prêcher la parole et servir la Congrégation, il vaut mieux être célibataire que marié, et marié à une seule femme que marié à plusieurs femmes, il demandait donc que, dans les Congrégations sous son autorité, on charge de responsabilités
prioritairement ceux qui auraient le plus de disponibilités de temps et d'attention, pour cela.
En fait, Paul ne parle pas ici de la "moralité", mais de l'efficacité dans les fonctions d'Ancien, en vue de la prédication. S'il avait eu quelque chose à dire d'autre,
il aurait inclus cela dans ses directives données aux Corinthiens, puisque c'est vis-à-vis d'eux qu'il a traité les principes intervenant dans le mariage et les relations familiales.
Il suffit de se reporter à
1 Corinthiens 6: 12, jusqu'à 1 Corinthiens 7: 17, pour constater que Paul, parlant d'abord aux Corinthiens eux-mêmes, qui étaient des Juifs d'origine, simplement convertis de fraîche date au Christianisme,
et donc tous, officiellement, monogames, n'évoque pas la polygamie dans le développement qu'il fait alors.
Puis, se souvenant que la prédication faite, dorénavant, hors du milieu juif, allait immanquablement amener dans les Congrégations des gens d'autres origines, parmi lesquels se trouveraient des
polygames, il ajoute :
"Il faut que chacun continue à vivre conformément au don que le Seigneur lui a accordé et conformément à ce qu'il était quand Dieu l'a appelé. Telle est la règle que
j'établis dans toutes les Églises. [...] Oui, frères, il faut que chacun demeure devant Dieu dans la condition où il était lorsqu'il a été appelé" (1 Corinthiens 7: 17, 24 - BFC).
C'est-à-dire, bien évidemment,
demeure polygame, sans renvoyer ses épouses, comme le préconise la Watchtower.
C'est un simple principe
"d'efficacité technique pour le prosélytisme", que présente donc alors Paul, quand il veut des Anciens "maris d'une seule femme", mais,
en aucun cas, il ne fixe là une
règle "morale" générale.
Il est donc clair, si l'on prétend utiliser la Bible dans un sens charnel et "littéraliste", que le polygame "officiel" qui veut se convertir, n'a nullement le droit (en raison même du texte des
Écritures qu'il souhaite, à partir de là, observer), de prendre prétexte de sa "conversion", pour se défaire d'une ou de plusieurs de ses épouses...
C'est dans cette séparation que se trouvent la trahison, le reniement de la parole donnée, et donc, le péché.
Et, de même, un homme vivant dans un cadre "monogame", mais ayant des "maîtresses" (nous parlons bien de maîtresses
fidèles et non de prostituées), n'a qu'une seule chose à faire, s'il veut suivre littéralement les ordres de Paul: il doit
clarifier et honorer ses engagements, et
donc vivre désormais en polygamie ouverte et honorable, avec celles qui étaient, antérieurement, ses épouses secrètes, mais épouses de fait, tout de même, peu importe ce qu'en pensent alors Monsieur le Député, Monsieur le Maire, ou Monsieur le Curé.