Âme
Définition: Dans les Écritures, le mot “âme” rend l’hébreu nèphèsh et le grec psukhê. D’après l’usage qu’en fait la Bible, ce terme désigne soit une personne, soit un animal, soit la vie qui anime l’un ou l’autre. Pour bien des gens, cependant, l’“âme” est la partie immatérielle ou spirituelle de l’être humain, qui survit à la mort du corps physique. Pour d’autres, il s’agit du principe de vie. En fait, ces dernières croyances ne sont pas bibliques.
Pour Platon, l’âme est déchue : elle est tombé dans le corps, alors qu’elle accompagnait les Dieux dans le monde des Idées. Elle comporte trois parties, les appétits inférieurs (faim, soif, etc.), les passions et la pensée qui seule est immortelle (mythe de l’attelage et du cocher dans le Phèdre). Dans le Phédon et La République, Platon développe le mythe de la métempsychose suivant lequel l’âme après la mort du corps rejoint le monde des Idées ou un autre corps suivant les catégories du juste ou du méchant.
Aristote fait l’économie du concept des Idées, l’âme et le corps ne sont plus deux réalités disctinctes, mais une seule et même substance qui a pour matière le corps (ce qui est en acte ) et pour forme l’âme (ce qui est en puissance ). Il pose trois degrés d’âme : végétative, sensitive et intellective, chaque degrés suppose le précédent et le dépasse.
Pour Épicure, l’âme est matérialisée donc devient mortelle. Elle est composée d’atomes dispersés dans notre corps. Épicure, contrairement à Platon et Aristote, ne pense pas que l’âme participe d’un Tout, d’une âme divine, pour lui les dieux ne s’occuppent pas des choses humaines.
Avec le stoïcisme, l’ensemble du monde est corps. Cette conception du corps est étrangère à notre conception comptemporaine, par exemple la nuit est un corps, de même l’âme est un corps. L’âme est un feu, un souffle igné, en fait une partie du souffle divin. Il existe une réelle différence avec Platon et Aristote sur les distinctions dans la nature de l’âme, pour les stoïciens, la distinction est génétique, elle participe d’une ontogenèse : âme du fœtus, âme de l’enfant, âme de l’adolescent, âme de l’adulte. La conception stoïcienne de l’âme comme souffle (pneuma) continu à travers tout le corps se distribue en huit parties : Les cinq sens, la zone reproductrice, la zone de la voix et une région où se concentre toutes les autres, l’hêgemonikon.
L’âme est pour Descartes une substance indépendante, et seul l’homme a une âme. Cette âme est le substrat de nos qualités spirituelles, c’est une essence particulière différente du corps. Il y a en effet pour Descartes une grande différence entre l’âme et le corps, une différence qui les distingue radicalement : l’âme est une substance pensante, la matière est une substance étendue.
Occasionalisme (Malebranche) : l'action du corps sur l'esprit et de l'esprit sur le corps est impossible.
Leibniz
Sa théorie de l’union de l’âme et du corps suit naturellement son idée de la monade. Le corps est un agrégat de monades, dont les rapports avec l’âme sont réglés dès le départ comme deux horloges que l’on aurait synchronisées. Leibniz décrit ainsi la représentation du corps (i.e. du multiple) par l’âme :
« Les âmes sont des unités et les corps sont des multitudes. Mais les unités, quoiqu’elles soient indivisibles, et sans partie, ne laissent de représenter des multitudes, à peu près comme toutes les lignes de la circonférence se réunissent dans le centre. »