Globalement je suis assez d'accord avec toi. Le Muhammad mecquois est un prédicateur comme il y en a tant, avec un message relativement tolérant et humble au sein d'une cité où les rapports de force, en dépit de son rang et de ses puissants protecteurs (Khadijah, Abu Talîb), sont plutôt en sa défaveur. Le Muhammad médinois est un chef intolérant et tyrannique, qui impose sa loi et n'hésite pas à faire assassiner ou massacrer ses opposants ('Açma bint Marwân, Abou 'Afak, Ka'ab ibn Ashraf, les Banu Qoreiza, Sofyân ibn Khâlid etc..) dès lors qu'ils lui font de l'ombre et gênent l'extension de son pouvoir.
Mais enfin, ça se saurait si les croyants pratiquaient leur religion en fonction des biographies (ou plutôt des hagiographies, car leur véracité est parfaitement douteuse les trois quarts du temps) de leurs prophètes ou même de la lettre du dogme tel qu'il est prôné et diffusé par les élites religieuses ! Il faut n'avoir jamais rencontré de musulmans (ce qui, je le sais bien, n'est pas ton cas, c'est le moins qu'on puisse dire) pour penser qu'ils se conforment réellement à la religion prescrite, alors même que l'islam regroupe près d'un milliard et demi de personnes d'horizons, de cultures, de langues, de pays, de couches sociales très divers (principalement, aire arabo-berbère, aire persane, aire turco-mongole, aire malaisienne etc.), dont une bonne part d'illetrés et de non-arabophones, qui ne savent et ne pratiquent de leur religion que ce qui est en vigueur dans leur culture, y compris les éléments (culte des saints, sorcellerie, envoûtement, astrologie, animisme, superstitions) qui, en toute rigueur, n'ont pas grand chose à y faire. Ils ne sont donc pas nécessairement duplices, très loin s'en faut. Et ceux qui sont en Occident sont généralement le cul entre deux chaises.. Voire, pour une bonne part d'entre eux (ceux qui ne s'en foutent pas éperdument, à vrai dire) sont sincèrement persuadés, en se basant sur leur pratique et sur une lecture angélique et a-critique du Coran, que l'islam est une religion de paix et de tolérance. Nul besoin de taqya, qui dans le monde sunnite, est d'ailleurs une pratique extrêmement rare..
Dès lors, faut-il dénoncer tous les musulmans comme des talibans en herbe ? Faut-il renvoyer les plus libéraux d'entre eux à l'obscurantisme de leurs sources scripturaires lorsqu'elles sont prises au pied de la lettre ?
Il y a effectivement, pour le moment et malgré la courageuse tentative de Mahmoud Taha, un verrouillage théologique de la "révélation coranique" qui ne permet pas de séparer versets mecquois (qui seraient principiels ou révélés) et versets médinois (qui seraient circonstanciels ou carrément profanes). Mais quel est à ton avis le meilleur moyen de favoriser cette avancée ? L'injonction à se moderniser et la culpabilisation systématique ne sont-elles pas contreproductives ? Les gueguerres virtuelles ne le sont-elles pas tout autant ,-) ?
ahasverus a écrit :La question n'est pas de savoir ce qui est vrai ou faux, mais ce que contient le coran et la biographie de Mohammed, le sirat Razul Allah.
Il y a deux mohammed, celui des debuts de l'islam ou il est en position de demandeur. Il a des idees a vendre. C'est le Mohammed de la Mecque.
Puis il y a le mohammed de Medine, le chef politque victorieux. Il ne vend plus, il impose.
Quand on lit le coran dans son ordre chronologique, cette evolution est tres visible.
Le Mohamed que les musulmans vendent c'est le mohammed de la Mecque. Le Mohammed de Medine est soigneusement pousse sous la carpette ou camouifle sous des couches de legende.
Si les musulmans acceptaient de faire abstraction des versets medinois, le coran serait tres vivable.
Une chose aussi a savoir c'est que le Coran permet la Taquia, c'est a dire le mensonge. Un croyant a le droit de mentir a un incroyant si c'est pour le bien de l'Islam.
Une derniere chose importante a savoir, d'apres Anne Marie Delcambre, la grande majorite des musulmans ne connaissent pas l'Islam. Ils se basent sur ce qu'on leur raconte. Anne Marie Delcambre n'a pas encore trouve un seul musulman capable de lui tenir tete.