a écrit :j'minterroge a dit : Il ne s'agit pas de quelque chose qui se saisit mentalement, d'ailleurs je ne sais pas trop ce que tu entends par le mot "saisir" que je n'utilise pas. Il s'agit de "quelque chose" dont l'existence se déduit logiquement, il s'agit de "quelque chose" sans quoi il n'y aurait aucun sens à parler de vécus
Non , la conscience de soi ne peut pas être vécue directement , elle n'est vécue très supposément comme tu l'expliques que par reconstruction pour établir une logique . Mais c'est ce qu'on appelle du bricolage concordiste . On essait de faire coller l'impression d'une conscience de soi à une réalité vécue de cette même conscience de soi , alors qu'elle n'est jamais vécue sur le plan réel , mais reconstruite mentalement par inférence . C'est comme si tu disais que dieu existe et doit exister par nécessité du fait que tu y crois . Et tu en déduirais que c'est la preuve que dieu existe . C'est circulaire , et ça ne démontre rien .
Pour les vécus , il n'est nul besoin d'avoir une conscience réflexive pour les vivre .
On vie les choses telles qu'elles se présentent sans retour sur soi , la conscience de soi n'étant qu'une reconstruction à postériori artificielle et non un vécu en soi de la scène en question .
Quelques arguments de Mistral sur la question allant dans le sens de ma compréhension ( à toi la charge de les démonter ):
Expérience immédiate : Lorsque nous vivons une expérience, nous sommes souvent complètement absorbés par celle-ci, sans nécessairement réfléchir sur nous-mêmes ou sur l'expérience en cours. Par exemple, lorsque nous sommes immergés dans une activité comme la lecture d'un livre captivant ou la pratique d'un sport, nous ne sommes pas conscients de nous-mêmes en train de vivre cette expérience.
Flux de conscience : Le philosophe et psychologue William James a décrit la conscience comme un "flux" continu. Dans ce flux, nous vivons une série d'expériences sans nécessairement nous arrêter pour réfléchir sur chacune d'elles. La conscience de soi émerge plutôt lorsque nous sortons de ce flux pour réfléchir sur nos expériences passées.
Construction narrative : Certains théoriciens, comme le neuroscientifique Michael Gazzaniga, soutiennent que la conscience de soi est une construction narrative créée par notre cerveau pour donner un sens à nos expériences. Cette narration est souvent une reconstruction a posteriori, où nous interprétons et donnons un sens à nos expériences après qu'elles se soient produites.
Mémoire et reconstruction : Nos souvenirs ne sont pas des enregistrements fidèles du passé, mais plutôt des reconstructions basées sur des fragments d'informations. Lorsque nous nous souvenons d'une expérience, nous la reconstruisons en fonction de nos connaissances actuelles, de nos attentes et de nos émotions. Cette reconstruction peut inclure une conscience de soi qui n'était pas nécessairement présente au moment de l'expérience originale.
Illusion de la continuité : Notre cerveau crée une illusion de continuité et de cohérence dans notre expérience de soi. Cette illusion est utile pour naviguer dans le monde et donner un sens à nos expériences, mais elle ne reflète pas nécessairement la réalité de nos vécus immédiats.
Dans des situations d'urgence, nous pouvons réagir de manière automatique, sans réfléchir consciemment à nos actions. Ce n'est qu'après coup que nous pouvons réfléchir sur ce que nous avons fait et pourquoi nous l'avons fait.