a écrit :« Vous avez entendu qu’il a été dit à vos ancêtres : “Tu ne dois pas assassiner. Celui qui commet un meurtre devra passer devant le tribunal.” 22 Mais moi je vous dis que celui qui continue d’être en colère contre son frère devra passer devant le tribunal ; que celui qui insulte son frère avec mépris devra passer devant la Cour suprême ; et que celui qui lui dit : « Ignoble fou ! » risque la géhenne de feu.
27 « Vous avez entendu qu’il a été dit : “Tu ne dois pas commettre d’adultère.” 28 Mais moi je vous dis que celui qui continue à regarder une femme au point de la désirer a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur.
31 « Il a aussi été dit : “Celui qui divorce de sa femme doit lui donner un acte de divorce.” 32 Mais moi je vous dis que celui qui divorce de sa femme — sauf pour cause d’acte sexuel immoral — lui fait courir le risque de commettre un adultère ; et celui qui se marie avec une femme divorcée se rend coupable d’adultère.
33 « Vous avez aussi entendu qu’il a été dit à vos ancêtres : “Tu ne dois pas jurer puis ne pas tenir parole. Tu dois accomplir tes vœux envers Jéhovah.” 34 Mais moi je vous dis : Ne jurez pas du tout, ni par le ciel, parce que c’est le trône de Dieu,
38 « Vous avez entendu qu’il a été dit : “Œil pour œil et dent pour dent.” 39 Mais moi je vous dis : Quand quelqu’un est méchant avec vous, ne vous opposez pas à lui.
43 « Vous avez entendu qu’il a été dit : “Tu dois aimer ton prochain et haïr ton ennemi.” 44 Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent.
Papy,
Remarque très pertinente et intéressante
Du temps de Jésus déjà, le tétragramme ne se prononce plus. Relatant la manifestation de Dieu à Moïse lors de l’épisode du buisson ardent, l’historien juif Flavius Josèphe, contemporain des apôtres, écrit (vers 94 apr. J.-C.) : « Alors Dieu lui révèle son nom qui n’était pas encore parvenu aux hommes, et dont je n’ai pas le droit de parler. » Source : Antiquités Judaïques, II, XII, 4, § 276
Jésus dans le peuple juif
Une première question se pose : parmi les courants juifs de l'époque peut-on sans trop de risque situer Jésus ?
Pour répondre à cette première question, il faut prendre en compte de façon positive ce dont témoignent les évangiles ; les adversaires de Jésus au long de sa vie d'enseignement sont des pharisiens. C'est une évidence, mais il faut en tirer la conclusion inverse de celle qu'on a cru devoir en tirer habituellement : c'est la preuve la plus manifeste que Jésus fait partie de la mouvance pharisienne. Il faut pour comprendre cela se remettre dans l'ambiance des débats au sein du pharisaïsme : ils font partie de la pédagogie de la recherche.
Les débats de Jésus avec les pharisiens sont des débats à l'intérieur d'une même école, et ils sont d'autant plus durs que chacun sait que c'est la responsabilité commune de la juste interprétation des Écritures ou de la juste pratique de la Torah qui est en jeu. N'oublions jamais – et nos traductions nous trompent souvent – que Jésus s'adresse habituellement à «tels» pharisiens particuliers ; «pharisiens hypocrites» n'est pas un qualificatif de tous les pharisiens, mais de «tels» ou «tels» pharisiens... et c'est le Talmud qu'il faut lire pour retrouver de semblables invectives qui surpassent en violence celles des évangiles !
Ceci ne veut pas dire qu'il n'y a pas dans nos évangiles – Matthieu et plus encore Jean – un niveau de relecture où pharisiens et juifs sont des adversaires avec lesquels la rupture est consommée, mais le tissu essentiel et primitif des débats de Jésus n'est pas là.
Plus positivement, un examen attentif du Nouveau Testament montre qu'en deçà et au-delà de ces violentes polémiques, les consonances des enseignements évangéliques avec la Tradition pharisienne sont nombreuses et profondes. La plus radicale est précisément une compréhension commune de la Torah comme Tradition transmise de maître à disciple avant même sa référence à l'Écriture.
https://www.bible-service.net/extranet/ ... s/459.html